Jésus dit , il y a 2000 ans, "Tu es Pierre, et c'est sur cette pierre que je construirai mon Temple".

Depuis 2000 ans, l'Église catholique apostolique et romaine n'a jamais cessé d'exister malgré un grand nombre d'avatars. La chaîne des papes ne s'est jamais rompue depuis Pierre malgré la concurrence des juifs romains, les schismes, les guerres, la venue de l'Islam, la Réforme, la Contre-réforme, la laïcisation des États, la Franc-maçonnerie, la fin des monarchies absolues, la confiscation des biens de l'Église, les accords de Latran (1929), le rôle ambigu de Pie XII pendant la Guerre de 1939 - 1945, le Concile de Vatican II et le désintérêt des populations européennes face à la religion post-conciliaire.

De ce qu'il précède, il semble que le Vatican soit bel et bien un temple inébranlable! Pourquoi?

L'hostilité des Juifs vis-à-vis de leurs compatriotes ayant opté pour l'enseignement de Jésus-Christ a grandement contribué, aussi paradoxal que cela semble, à la survie du christianisme. Les premiers chrétiens furent tellement persécutés par les Juifs qu'ils s'attirèrent la sympathie des "gentils" (c'est-à-dire les non judaïsant) qui cohabitaient avec les Juifs et les Romains en Palestine. Les "gentils" et les premiers chrétiens étaient en effet haïs des Juifs pour qui la pratique stricte du judaïsme s'imposait, tandis que les Romains étaient plutôt du genre "bon enfant", adeptes de toutes les religions existantes dans le bassin méditerranéen. Les "gentils" se convertirent massivement au christianisme qui prenait la défense, sans préjugé, des esclaves, des faibles et des femmes, chose "révolutionnaire" pour l'époque. De plus, la doctrine de Jésus bouleversait bien des tabous et comportait en outre un discours pouvant être interprété à plusieurs niveaux selon le degré d'intelligence de celui à qui il s'adressait.

L'hostilité des Juifs chassa les chrétiens et les "gentils" convertis au christianisme hors de la Palestine, tant vers Rome que vers l'Égypte et l'Éthiopie. L'influence des Juifs étant faible dans ces derniers pays, les premiers chrétiens purent y vivre en paix dans ce qui deviendra la branche copte du christianisme (les coptes eurent par après de nombreux contacts secrets avec les dépositaires des anciennes religions égyptiennes dont ils utilisent encore le langage).

Les chrétiens partis vers Rome, le centre de l'Empire, laissèrent de nombreuses traces dans ce qui deviendra la Turquie, dans le Caucase et jusqu'en Inde. A Rome, ils durent affronter à nouveau la forte communauté juive qui y prospérait depuis des siècles. Après la destruction du Temple de Jérusalem en l'an 70 par les troupes romaines de Titus, la rancœur juive s'accrut d'avantage vis-à-vis de leurs ex-coreligionnaires devenus chrétiens.