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La prophétie de saint Malachie ou prophétie des papes est un texte mystérieux, qu'une tradition populaire attribue à saint Malachie, et qui aurait été découvert vers 1590. Ce document de 5 pages a été publié pour la première fois en 1595, dans un ouvrage d'un moine bénédictin de Venise, Arnold de Wyon.
Ce texte ésotérique n'est pas pris au sérieux par la plupart des chercheurs et n'est pas utilisé dans l'Église. Cependant il refait surface dans les médias lors de chaque conclave.
Malachie (Peinture italienne du Xe siècle)
Origine du texte
Arnold de Wyon fit publier en 1595 un volumineux ouvrage, intitulé « Lignum vitae, Ornamentum et decus Ecclesiae », dont un des passages, dénommé « Prophetia S. Malachiae, Archiepiscopi, de Summis Pontificibus », est la prophétie des papes. Ce passage du texte a été soumis aux commentaires d'Alphonse Ciaconi, spécialiste de la vie des papes et de l'héraldique ecclésiastique.
Ange Manrique, qui a
possédé les papiers de Malachie après la mort de ce dernier, affirme
qu'il n'a trouvé aucune trace de prophétie. Par ailleurs, Jean de
Salisbury et Pierre le Vénérable ont travaillé sur l'œuvre de Malachie
et n'évoquent aucune prophétie. Saint Bernard, contemporain et ami de
Malachie, a publié la biographie de ce dernier peu de temps après sa
mort, sans jamais évoquer les prétendues prophéties qu'il aurait
écrites.
Enfin, le texte laisse transparaître des connaissances alchimiques et cabalistiques que Malachie ne possédait pas.
Les détracteurs ont fait valoir le fait que les erreurs sur certaines devises de papes ayant régné avant 1595 se retrouvent dans les textes de cette époque, ce qui laisse supposer que les « prophéties » concernant la période antérieure à 1595 seraient un apocryphe du XVIe siècle. Ils prennent notamment l'exemple d'une erreur commise une cinquantaine d'années plus tôt par Panvinio, professeur de théologie, qui affirmait que le pape Eugène IV appartenait à l'ordre des Célestins. Selon eux cette mauvaise information se retrouve dans la devise qui lui est attribuée: « Lupa Caelestina » (Louve Celestine), alors que ce pape était Augustinien. En réalité le mot "caelestina" doit être interprété dans le sens de "céleste".
Certains supposent que ces prophéties auraient été rédigées pour le conclave de 1590 afin d'en influencer le résultat. Les mêmes ne réfléchissent pas sur le fait que le cardinal censé bénéficier de la manoeuvre n'a pas été élu. D'autres prétendent que les prophéties auraient été écrites par Nostradamus, le célèbre astrologue. Cette dernière assertion est très critiquée; on lui reproche son manque de fondement sérieux.
Forme antérieure de la prophétie dite des papes
En revanche, il n'est pas impossible que le texte de Wyon puisse avoir été conçu dans un but électoraliste car il faut savoir qu'avant même l'apparition de son propre texte, des "roues" avec des gravures et des devises énigmatiques ont circulé qui servirent à influencer plusieurs conclaves. On en trouvera la description dans un ouvrage de Roger Duguet (Abbé Paul Boulin) intitulé Autour de la Tiare, paru chez Sorlot. Cet ouvrage montre du reste à quel point cette pure "propagande" a pu continuer d'enfiévrer les esprits au moment de la dernière guerre mondiale.
Structure du texte
C'est
une liste en latin qui énumère 111 devises, attribuées aux papes
successeurs de Célestin II (1143-1144) et prétendant annoncer la fin du
monde, celle-ci arrivant avec le dernier pape annoncé.
Pour chaque
pape, une devise latine est donnée qui a suscité des interprétations
prophétiques. Suivant la date à laquelle ce document a été rédigé, se
pose le problème de la prise en compte ou non des antipapes.
L'énumération des devises se termine par un texte :
« In persecutione extrema s[anctae] r[omanae] e[cclesiae] sedebit Petrus Romanus, qui pascet oves in multis tribulationibus ; quibus transactis, civitas septis collis diruetur, et Judex tremendus judicabit populum suum. Amen. »
« Pierre le Romain aura son siège dans l’ultime persécution de la Sainte église romaine, lui qui fera paître ses brebis lors de ses nombreuses tribulations, après lesquelles, la cité aux sept collines sera détruite et le Juge redoutable le proclamera à son peuple. »
Dont l'interprétation est controversée, annonce du dernier pape « Pierre le Romain » durant le règne duquel Rome et la chrétienté seraient détruite, ou annonce d'un nouveau prophète ?
La fonction de prophétie s'attacherait évidemment aux papes postérieurs à 1595 dont la devise correspondrait plus ou moins à un caractère de leur pontificat ou de leur vie. La 78e devise, qui correspondrait au pape Léon XI élu en 1605, entame donc la partie prophétique du document. Le 110e pape de la liste correspondrait au pape Jean-Paul II et la devise est « De Labore Solis » (de l'éclipse du soleil, cf. Virgile, Géorgiques, 1, 478) ce qui a été interprété de plusieurs façons :
* Ce pape est originaire d'un pays à l'Est de Rome, là où le soleil se lève.
* Sous son pontificat s'est dégelée la situation du bloc soviétique, ainsi que la guerre froide, comme neige au soleil.
* Il est né le 18 mai 1920, jour d'éclipse partielle de soleil, et
enterré le 8 avril 2005, jour d'une éclipse annulaire-totale de soleil.
* Il a parcouru toute la planète, en faisant le tour d'une manière infatigable, comme le soleil.
L'élection de Benoît XVI auquel la liste attribuerait la 111e devise « De gloria olivae » (de la gloire de l'olivier) serait aussi la dernière étape avant la « fin du monde » ou l'arrivée d'un nouveau prophète.
Exemples de devises
L'interprétation des devises est variable suivant les sources et plus ou moins pertinente. A l'instar des prophéties de Nostradamus, il est possible de trouver, dans la vie d'une personne, un fait permettant de donner une signification à la devise. Quelques devises ont cependant fait l'objet d'une interprétation troublante car elles s'appliquent à l'aspect le plus proéminent du pontificat auquel elles correspondent. Ce constat objectif est de nature à faire douter du caractère apocryphe de la prophétie et par conséquent à s'interroger sur sa justesse.
* 1. Ex castro Tiberis (du château du Tibre) Célestin II (1143-1144).
Il est né à Città di Castello, anciennement appelée Tiphernum (même
racine que pour le mot Tibre).
* 2. Inimicius expulsus (l'ennemi chassé) Lucius II (1144-1145). Il est chassé de Rome par le sénat romain.
* 3. Ex magnitudine montis (issu de Montemagno) Eugène III (1145-1153). Il est né à Montemagno, près d'Asti.
* 4. Abbas suburranus (l'abbé de Suburre) Anastase IV (1153-1154). Il est né à Rome dans le quartier de la Suburra.
* 5. De rure albo (d'une blanche campagne) Adrien IV (1154-1159). Ce
pape d'origine anglaise est le fils d'un paysan et est né dans une
ferme dépendant de l'église Saint-Albans. Avant d'être pape, il fut
également évêque d'Albe.
* 6. Ex tetro carcere (d'une horrible
prison) Victor IV, antipape (1159-1164). Soutenu par l'empereur
Frédéric Ier, il fit jeter en prison le véritable pape Alexandre III.
* 7. Via Transtiberina (la voie au-delà du Tibre) Pascal III, antipape
(1164-1168). Il était cardinal de Sainte-Marie au Transtevere (Tibre se
dit Tevere en italien).
* 8. De Pannonia Tusciae (de la Hongrie à
la Toscane) Calixte III, antipape (1170-1177). Cet antipape, originaire
de Pannonie (ancien nom de la Hongrie), a été opposé au pape Alexandre
III, né en Toscane.
* 9. Ex ansere custode (grâce à l'oie
protectrice) Alexandre III (1159-1181). À l'image des oies du Capitole
qui sauvèrent Rome des Gaulois, Alexandre III finit par battre
l'empereur Frédéric Ier avait qui il avait lutté pendant 18 ans et qui
lui opposa trois antipapes.
* 10. Lux in ostio (la lumière à
l'embouchure) Lucius III (1181-1185). Il est né à Lucques (Luca en
latin) et a été évêque d'Ostie, port situé à l'embouchure du Tibre
(ostium en latin).
* 11. Sus in cribro (le cochon contre un crible)
Urbain III (1185-1187). Issu de la famille des Crivelli (crivellum est
le diminutif de cribrum, crible), il doit lutter contre l'empereur
Frédéric Ier (le cochon) qui s'est à nouveau révolté contre le pouvoir
temporel du pape.
* 12. Ensis Laurentii (l'épée de Laurent)
Grégoire VIII (1187). Ce pape avait été cardinal avec le tire de
Saint-Laurent. Son blason comporte deux épées en sautoirs. Enfin, il
exhorte la Chrétienté à reprendre l'épée contre Saladin qui vient de
reprendre Jérusalem.
* 13. De Schola exiet (il sera issu de Schola) Clément III (1187-1191). De son vrai nom, Paolo Scolari.
* 14. De rure bovensi (de la campagne des Bobo) Célestin III
(1191-1198). Issu de la famille des Bobo-Orsini, il est né dans la
campagne romaine.
* 15. Comes signatus (Le comte de Segni) Innocent III (1198-1216). Ce pape est appartient à la famille des comtes de Segni.
* 16. Canonicus ex latere (Chanoine conforme à Latran) Honorius III
(1216-1227). Cet ancien chanoine de Sainte-Marie-Majeure poursuivit les
travaux initiés par son prédécesseur au concile du Latran .
* 17.
Avis ostiensis (L'oiseau d'Ostie) Grégoire IX (1227-1241). Neveu du
pape Innocent III, cet évêque d'Ostie portait un aigle sur son blason.
* 18. Leo Sabinus (Le lion sabin) Célestin IV (1241). Cardinal-prêtre
du titre de Saint-Marc (le lion de Saint-Marc) puis évêque de la
province de Sabine, il est issu de la famille de Castiglione dont les
armes portent un lion.
* 19. Comes Laurentius (Le comte de
Saint-Laurent) Innocent IV (1243-1254). Issu de la famille des comtes
de Lavagna, il est cardinal-prêtre de Saint-Laurent in Lucina.
*
20. Signul Ostiense (Segni d'Ostie) Alexandre IV (1254-1261). Neveu du
pape Grégoire IX, il est issu de la famille des comtes de Segni et sera
évêque d'Ostie.
* 21. Jerusalem Campaniae (Jérusalem de Champagne)
Urbain IV (1261-1264). Ce pape français est né à Troyes en Champagne et
a été patriarche de Jérusalem.
* 22. Draco depressus (Le dragon
ruiné) Clément IV (1265-1268). Le pape, aidé par Charles d'Anjou, est
soutenu par le parti guelfe dans sa lutte contre l'empereur Manfred.
Les armes des Guelfes portent un aigle pressant de ses serres un
dragon. Charles d'Anjou battra Manfred (le dragon).
* 23. Anguineus
vir (L'homme au serpent) Grégoire X (1271-1276). Charles d'Anjou,
nouveau roi de Sicile, se révélant un homme cruel et ambitieux (le
serpent), Grégoire X est contraint à renverser ses alliances et à
soutenir le parti gibelin.
* 24. Concionator Gallus (Le prédicateur
de France) Innocent V (1276). Il occupa la chaire de théologie à Paris
en remplacement de Saint Thomas d'Aquin.
* 25. Bonus comes (Le bon comte) Adrien V (1276). Neveu d'Innocent IV, il est issu de la famille des comtes de Lavagna.
* 26. Piscator Tuscus (Le pécheur toscan) Jean XXI (1276-1277). Le
prénom de ce pape était Pierre (Saint Pierre était pécheur). Il fut
évêque de Tusculum.
* 27. Rosa composita (La rose en bon ordre) Nicolas III (1277-1280). Les armes de ce pape portent une rose.
* 28. Ex telonio liliacei Martini (du bureau du percepteur de Martin
des lis) Martin IV (1281-1285). Avant d'être élu pape, il fut trésorier
de l'église Saint-Martin de Tours puis légat du pape en France (le pays
des lis).
* 29. Ex rosa leonina (de la rose du lion) Honorius IV (1285-1287). Ses armes portent deux lions et une rose.
* 30. Picus inter escas (d'Ascoli Piceno) Nicolas IV (1288-1292). Il est né à Ascoli Piceno.
* 31. Ex eremo celsus (élevé à partir de la solitude) Célestin V
(1294). Il vivait comme un ermite dans la solitude des Abruzzes. Élu
pape, il démissionna au bout de quelques mois pour retourner à sa vie
d'ermite.
* 32. Ex undarum benedictione (de Benoît des ondes)
Boniface VIII (1294-1303). Les armes de ce pape, nommé Benedetto
Caetani, portent deux bandes ondées d'azur. En 1300, il institua le
jubilé du siècle qui vit des flots de pélerins se rendre à Rome pour
recevoir la bénédiction papale.
* 33. Concionator Patareus (Le
prédicateur de Patara) Benoît XI (1303-1304). Appartenant à l'ordre des
frères prêcheurs, ce pape se prénommait Niccolo (Saint Nicolas était
originaire de Patara en Lycie).
* 34. De fasciis Aquitanicis (des
fasces d'Aquitaine) Clément V (1305-1314). Il était issu d'une noble
famille de Gascogne dont les armes étaient "d'or à trois fasces de
gueules".
* 35. De sutore osseo (du cordonnier d'Ossa) Jean XXII
(1316-1334). Jacques Duèze (ou d'Ossa) était le fils d'un cordonnier de
Cahors.
* 36. Corvus schismaticus (Le corbeau schismatique) Nicolas
V, antipape (1328-1330). Il est né dans le village de Corberia et son
élection provoque un schisme dans la Chrétienté.
* 37. Frigidus abbas (le froid abbé) Benoît XII (1334-1342). Il fut abbé de Fontfroide dans le diocèse de Narbonne.
* 38. Ex rosa Atrebatensi (de la rose d'Arras) Clément VI (1342-1352).
Il fut évêque d'Arras, capitale de l'Artois (peuplé par les Atrébates à
l'époque romaine), et son blason portait six roses.
* 39. De
montibus Pammachii (Le lutteur des monts) Innocent VI (1352-1362). Il
est né à Mont dans le Limousin et fut évêque de Clermont. Il fut
également évêque d'Ostie où un certain Saint Pammaque fonda un hospice.
* 40. Gallus videcomes (L'aristocrate français) Urbain V (1362-1370).
Ce pape d'origine française était issu de la famille des barons de
Grisac.
* 41. Novus de virgine forti (fort de Sainte-Marie
nouvelle) Grégoire XI (1370-1378). De son vrai nom, Pierre-Roger de
Beaufort, il fut nommé cardinal au titre de Santa-Maria-Nuova.
*
42. De cruce aspotolica (de la croix des apôtres) Clément VII, antipape
(1378-1394). Le graphisme de ses armes dessine une croix et il fut
nommé cardinal au titre des douze apôtres.
* 43. Luna Cosmedina (la
lune de Cosmedin) Benoît XIII antipape (1394-1424). De son vrai nom,
Pedro de Luna, il fut nommé cardinal au titre de Sainte-Marie in
Cosmedin.
* 44. Schisma Barcinonum (le schisme de Barcelone)
Clément VIII, antipape (1424-1429). Originaire de Barcelone, il fut
comme tous les antipapes à l'origine d'un schisme dans la Chrétienté.
* 45. De inferno Praegnanti (de l'enfer de Pregnani) Urbain VI
(1378-1389). De son vrai nom, Bartolomeo Prignano, il est né dans un
faubourg de Naples appelé Inferno.
* 46. Cubus de mixtione (un cube
hors de son élément) Boniface IX (1389-1404). Lorsqu'il fut élu pape,
régnait l'antipape Clement VII, ce "cube" (pierre) sur lequel repose
l'Église et qui s'était mis hors de son élément en provoquant le Grand
Schisme d'Occident.
* 47. De meliore sidere (de l'étoile de Melior)
Innocent VII (1404-1406). Il appartient à la famille Migliorati dont
les blasons portent toujours un astre (étoile ou comète).
* 48.
Nauta de Ponte-Nigro (le nautonnier de Négrepont) Grégoire XII
(1406-1415). Il est né à Venise, ville où on se déplace en bateau, et
fut évêque de Chalcidique (dont dépendait Négrepont).
* 49. Flagellum solis (le fléau du soleil) Alexandre V, antipape (1409-1410). Son blason porte un soleil.
* 50. Cervus sirenae (le cerf de Naples) Jean XXIII, antipape
(1410-1419). Ce pape est né à Naples (anciennement appelé Parthénope,
nom d'une sirène dont le corps fut trouvé à l'endroit où on fonda la
ville). Il fut cardinal de Saint-Eustache (Saint Eustache se convertit
au christianisme après avoir vu une croix au milieu des cornes d'un
cerf).
* 51. Corona veli aurei (la couronne du voile d'or) Martin V
(1417-1431). Oddo Colonna. De la famille Colonna, cardinal-diacre de St
Georges au voile d'or (les armes des Colonna représentaient une
couronne).
* 52. Lupa coelestina (la louve célestine) Eugène IV
(1431-1447). Ermite de Saint Augustin, Gabriel Condulmer. Vénitien,
d'abord chamoine régulier célestin et évêque de Sienne (les armes de
cette ville représentaient une louve).
* 53. Amator crucis (l'amant
de la croix) Félix V, antipape (1439-avril 1449). Duc Amédée VIII de
Savoie. Qui fut appelé Amédée (Amadeus, aime-dieu) duc de Savoie, dont
les armes représentaient une croix.
* 54. De modicitate Lunae (la
petite lune). Nicolas V (6 mars 1447-1455). Tommaso Parentucell. De la
Lunégiane de Sarzane, né de parents modestes.
* 55. Bos pascens (le
boeuf paissant) Calixte III (1455-1458). Alonzo de Borgia. Espagnol,
dont les armes représentaient un boeuf paissant.
* 56. De capra et
albergo (la chèvre et l'auberge) Pie II (1458-1464). Enée Piccolomini.
Siennois, qui fut secrétaire des cardinaux Capranica (capra signifie
chèvre) et Albergati (alberga signifie auberge).
* 57. De cervo et
leone (le cerf et le lion) Paul II (1464-1471). Pietro Barbo, cardinal
de Saint-Marc et nommé évêque de Cervia. Vénitien, qui fut
commendataire de l'église de Cervie et cardinal du titre de St Marc
(dont le symbole est un lion). Il avait un lion dans ses armes).
*
58. Piscator Minorita (Le pêcheur mineur) Sixte IV (1471-1484).
Francesco della Rovere, élévé par les frères mineurs, fils de pêcheur,
franciscain (ordre mineur).
* 59. Praecursor Siciliae (Le
précurseur de Sicile) Innocent VIII (1484-1492). le cardinal
Jean-Baptiste Cibo, évêque de Malfetta Qui fut appelé Jean-Baptiste
(nom du précurseur du Christ) et qui vécut à la cour l'Alphonse, roi de
Sicile.
* 60. Bos Albanus in porta (Le boeuf d'Albano au port).
Alexandre VI (1492-1503). Rodrigo Borgia de Valence, évêque de Portus,
Cardinal-évêque d'Albano et Porto (signifie port) dont les armes
représentaient un boeuf.
* 61. De parvo homine (Du petit homme).
Pie III (1503-1503). le cardinal Francesco Todeschini Piccolomini,
Siennois, de la famille Piccolomini (piccolo signifie petit; uomini,
hommes).
* 62. Fructus Jovis juvabit (Le fruit de Jupiter aidera).
Jules II (1503-1513). le cardinal Giuliano della Rovere, Ligurien, ses
armes représentaient un chêne, arbre de Jupiter.
* 63. De craticula
Politiana (Du gril de Politien). Léon X (1513-1521). Le pape né Jean de
Médicis était fils de Laurent de Médicis (saint Laurent ayant eu comme
insigne un gril) et fut élève de Politien.
* 64. Leo Florentius (Le
lion de Florent). Adrien VI (1522-1523). Adrien Florenz, évêque de
Tortosa, Fils de Florent, dont les armes représentaient un lion.
*
65. Flos pilaei aegri (La fleur du globe malade). Clément VII
(1523-1534). Les armes du Florentin Jules de Medicis représentaient des
boules, dont l'une était surmontée d'un lys. Le mot malade figurant
dans la devise peut se rapprocher du jeu de mot sur le nom Médicis,
médecin).
* 66. Hiacynthus Medicorum (La jacinthe des médecins).
Paul III (1534-1549). Alexandre Farnèse portait des lis bleus (ou
hyacinthes) dans ses armes, et fut cardinal de saint Côme et saint
Damien, deux médecins martyrs.
* 67. De corona montana (La couronne
du mont). Jules III (1550-1555). Jean Marie del Monte (du Mont) avait
deux couronnes dans ses armes.
* 68. Frumentum floccidum (Le
froment prêt à tomber). Marcel II (9 avril 1555 - 1er mai 1555). Le
cardinal Marcel Cervini, dont les armes représentaient un cerf et du
froment (épis de blé), prêt à tomber car le règne de ce pape fut très
court.
* 69. De fide Petri (De la foi de Pierre). Paul IV (1555-1559). Le cardinal Pierre Carafa, carafe signifiant foi.
* 70. Aesculapi pharmacum (Le remède d'Esculape). Pie IV (1559-1565).
Giovanni Angelo de Medici avait étudié la médecine, puis le droit, (jeu
de mot sur le nom de famille, Esculape étant le dieu de la médecine).
* 71. Angelus nemorosus (L'ange des bois) Pie V (1566-1572). Michel
Ghisleri (Michel est le nom d'un ange) était né à Bosco (signifiant
bois) en Lombardie, en 1504.
(...)
* 94. Rosa Umbriae (La Rose de l'Ombrie) Clément XIII (1758-1769). Il
fut gouverneur de Rieti, ville de l'Ombrie connue pour les roses qui la
parfument.
* 95. Visus velox (la vue perçante) (et non pas Ursus
velox (l'ours véloce) comme le donnent par erreur la plupart des
sources) Clément XIV (1769-1774). La maison paternelle de ce pape avait
comme enseigne un ours à la course. La devise « modifiée » tombe ici
bien mieux que l'originale...
* 96. Peregrinus apostolicus (Le
voyageur apostolique) Pie VI (1775-1799). Ce pape fit deux voyages à
l'étranger, c'était la première fois, depuis des siècles, qu'un pape
quittait l'Italie.
* 97. Aquila rapax (L'aigle rapace ou l'aigle
ravisseur) Pie VII (1800-1823). Il fut emprisonné à Savone puis à
Fontainebleau par Napoléon Ier, le 19 juin 1812, l'aigle rapace, qui le
séquestra et l'obligea de signer le Concordat le 25 janvier 1813.
*
98. Canis et Coluber (Le chien et la couleuvre) Léon XII (1823-1829).
Ce pontificat est marqué par l'efflorescence des sociétés secrètes,
caractérisées par le cynisme et la traîtrise.
* 99. Vir religiosus
(L'homme religieux) Pie VIII (1829-1830). Ce pontificat très court est
signalé par une seule encyclique, et elle attaque les erreurs et
l'indifférence moderne en matière de religion.
* 100. De balneis
Etruriae (De Balnes en Etrurie) Grégoire XVI (1831-1846). Ce pape
appartenait à l'ordre des Camaldules, fondé par Saint Romuald à Balnes
en Etrurie, et créa le musée étrusque au Vatican.
* 101. Crux de
cruce (La croix (venant) de la croix) Pie IX (1846-1878). Ce pape eut à
supporter la croix de la persécution lors de la révolution italienne
(le Risorgimento) et cette révolution était dirigée par la Maison de
Savoie qui porte une croix dans ses armoiries.
* 102. Lumen in
caelo (La lumière dans le ciel) Léon XIII (1878-1903). Ce pape
appartenait à la famille des Pecci dont les armes représentent une
comète dans un ciel d'azur.
* 103. Ignis ardens (Le feu ardent) Pie
X (1903-1914). Élu en la fête de St Dominique (4 Août) dont l'ordre
porte en chef une torche ardente et il était cardinal du titre de St
Bernard-aux-Thermes.
* 104. Religio depopulata (La religion
dépeuplée) Benoît XV (1914-1922). Il fut pape pendant la guerre
mondiale 1914-18, la grippe espagnole et la révolution communiste, qui
dépeuplèrent vraiment les temples de la chrétienté.
* 105. Fides
intrepida (La foi intrépide) Pie XI (1922-1939). Le pape des missions
et de l'action catholique, preuves d'une foi intrépide.
* 106.
Pastor angelicus (Le pasteur angélique) Pie XII (1939-1958). Eugenio
Pacelli, pasteur angélique, nom justifié par une piété incandescente,
mystique, et une allure éthérée, diaphane, détachée des réalités
terrestres.
* 107. Pastor et nauta (Le pasteur et nautonnier) Jean
XXIII (1958-1963). Il fut patriarche de Venise, qui est la ville des
navigateurs. Il fut, tel un pasteur, à la source de la grande étape du
Concile Vatican II.
* 108. Flos florum (La fleur des fleurs) Paul
VI (1963-1978). Le lys, surnommé « la fleur des fleurs », est présent
sur ses armes (formées de trois lys).
* 109. De mediate lunae (de
la moitié de la lune ou du temps moyen d'une lune) Jean-Paul Ier
(1978-1978). Élu lors de la demi-lune, Jean-Paul Ier mourut 33 jours
plus tard lors de la demi-lune suivante. Il se pourrait aussi que son
pontificat donne une date assez précise de l'avancée de l'éclipse de la
foi (prophétie de la Salette : «Rome perdra la Foi. L'Église sera
éclipsée». L'éclipse n'étant avancée en 1978 que de la moitié de la
surface de la Lune. Cette devise est, bien entendu, à rapprocher de la
suivante "De labore solis" où l'on parle aussi d'éclipse. Elle devrait
permettre de calculer le temps que l'éclipse durera à Rome.
* 110.
De labore solis (de l'éclipse solaire, du labeur du soleil) Jean-Paul
II (1978-2005). Né le jour d'une éclipse solaire et aussi enterré le
jour d'une éclipse solaire, ce pape a visité (tout comme le soleil)
tous les continents lors de ses nombreux voyages. Et, en tant que pape
polonais, il est bien passé de l'Est à l'Ouest (comme le soleil) ; et
c'est sous son pontificat que la plupart des pays d'Europe de l'Est ont
rejoint l'OTAN ou l'Union Européenne dont les sièges respectifs sont
situés à l'Ouest de L'Europe.
* 111. De gloria olivae (la gloire de
l'olivier). Benoît XVI (2005-). Les branches d'olivier sont le symbole
des olivétains, une branche de l'ordre de saint Benoît, mais ce n'est
aucunement le symbole des bénédictins en général et le cardinal
Ratzinger n'avait aucun lien avec les olivétains. L'olivier est aussi
le symbole de la paix : Benoît XVI prône un rapprochement avec le
judaïsme (on considère parfois la branche d'olivier comme symbole
d'Israël) ; mais si c'est là le sens de cette devise, elle peut
s'appliquer indifféremment à tous les papes depuis Jean XXIII. Le pape
est membre associé étranger, depuis 1992, de l'Académie des Sciences
morales et politiques, dont l'uniforme - l'habit vert - est orné de
feuilles d'olivier ; cependant ni les membres associés étrangers, ni
les académiciens ecclésiastiques en général (y compris les membres
titulaires, tel le cardinal Roger Etchegaray) ne portent l'habit vert,
et le cardinal Ratzinger n'a jamais porté cet habit. On pourrait enfin
mentionner les élections législatives italiennes de 2006, et le retour
au pouvoir en Italie de la coalition de centre gauche après la période
Berlusconi. Or cette coalition est articulée autour de l'Ulivo
(l'olivier).
* 112. Petrus Romanus (Pierre le Romain). Cette
dernière prophétie apparaît pour la 1re fois dans l'édition princeps
d'Arnold de Wion du "Lignum Vitae" de 1595. Dans cette édition, elle
est rédigée ainsi :
In psecutione. extrema S.R.E. sedebit. / Petrus Romanus, qui pascet oues in multis tribulationibus : / quibus transactis ciuitas septicollis diruetur,/ & Iudex tremendus indicabit populum suum. Finis.
Il a été d'usage de la traduire ainsi : « Dans la dernière persécution de la sainte Église romaine siègera Pierre le Romain, qui fera paître ses brebis au milieu de nombreuses tribulations. Ces tribulations passées, la ville aux sept collines sera détruite et le juge redoutable jugera son peuple. », traduction laissant à penser que Petrus Romanus succèderait immédiatement à Gloria Olivae, autrement dit à Benoît XVI, élu en 2005.
Dans les éditions ultérieures notamment celle de Messinghan de 1624, psecutione extrema est remplacé par le plus éloquent persecutione extrema. Mais les spécialistes de la langue latine admettent que lorsque la lettre p est accompagnée d'un signe s elle peut tout autant signifier l'abréviation du préfixe pro- ou per-.
C'est pourquoi des exégètes modernes estiment que le mot psecutione ne doit pas être lu comme persecutione mais comme prosecutione (dans la suite des temps…), ce qui signifie que, si Pierre le Romain doit être un successeur de Benoît XVI et être le dernier pape, il ne serait pas son successeur immédiat : d'autres papes pourraient s'intercaler entre ces deux pontifes.
La date des funérailles des papes est fixée en fonction de règles précises.
Celles de Jean-Paul II, né le jour d'une éclipse solaire, ont eu lieu le jour d'une éclipse solaire, ce qui renvoie à la devise de labore solis (« de l'éclipse du soleil ») à lui attribuée par la prophétie.