Les E.drug arrivent en France
L’effet des sons binauraux inquiéterait il le gouvernement au point qu’il ait décidé de se “mettre en veille” pour surveiller ce phénomène. C’est en tout cas ce que prétend un article du Point, à moins qu’il ne s’agisse que d’un nouveau phénomène de mode et d’un effet d’annonce commercial… Voici l’article paru dans sur le point.fr d’aujourd’hui.
Elle est légale et facilement accessible. Elle ne se fume pas, ne se sniffe pas, ne se gobe pas ni ne s’injecte. “L’e-drug”, ou “drogue électronique”, est venue des États-Unis en 2008, et commence à faire du bruit dans l’Hexagone.
Et il s’agit bien de “bruit” : ce “stupéfiant” virtuel se diffuse via Internet en téléchargeant un son dit “battement binaural”. Découvert en 1839 en Allemagne, il repose sur une sorte d’hypnose sonore déclenchée par l’écoute de deux sons de fréquences légèrement différentes dans chaque oreille. Une sorte de bourdonnement ininterrompu à écouter pendant un quart d’heure, voire une demi-heure, de préférence très fort, casque vissé sur les oreilles, dans le noir, les yeux fermés.
À partir de deux dollars, et jusqu’à plusieurs centaines d’euros, il y en a pour tous les goûts : au top des ventes, “Orgasm” est suivi de près par “Marijuana” sur le site “Leader” dans la vente d’e-drugs. Les effets de ces “drogues 2.0″ seraient nombreux et variés : excitantes ou relaxantes, elles pourraient même susciter de véritables orgasmes !
Le gouvernement reste en veille
Pourtant, ce bruit serait plus médiatique qu’enivrant, selon Étienne Apaire, président de la Mission interministérielle de lutte contre la drogue et la toxicomanie (Mildt). “Ce produit n’est pas classé comme une drogue par la loi. Sur le plan médical, il n’existe pas de données qui prouvent qu’une dépendance est possible. Et rien ne laisse penser que l’écoute de ce son provoque des effets chez tous les usagers… bien qu’un effet placebo soit toutefois possible.” Selon la Mildt, si aucune statistique sur la “consommation” de ces “drogues” n’est disponible, les jeunes sont toutefois la cible première des “e-dealers” : ce public est en recherche permanente de sensations nouvelles et éprouve moins de méfiance à l’égard d’Internet, car il passe bien plus de temps que ses aînés à y surfer.
Il est d’autant plus difficile de lutter contre ce nouveau phénomène que ces “e-drugs” restent légales à condition que ne soient mentionnés que les prétendus effets de transe. En revanche, elles deviennent illégales si la dénomination utilisée est “cannabis numérique”, par exemple, et peuvent être, dès lors, soumises à une sanction. Alors, même s’il reconnaît être dubitatif, le gouvernement affirme “rester en veille” : “De nouvelles drogues sortent tous les trimestres, et beaucoup font l’objet de trafic via Internet. Un contrôle des sites est mis en place, via des cyberpatrouilles, mais on peut aussi les signaler sur le site drogues.gouv.fr.” Et Étienne Apaire d’ironiser : “Ce n’est finalement pas la première fois que le mystère plane au-dessus d’une nouvelle drogue. Je me souviens que, lorsque j’étais petit, on disait qu’il fallait fumer des fibres de banane séchées !” Et d’espérer que l’intérêt croissant des médias pour les “e-drugs” sera l’occasion pour les parents d’aborder le sujet des drogues avec leurs enfants.