REIKI danger :expérience de groupe et possession
Témoignage d'une femme initiée au Reiki ,ces pratiques attirent bel et bien des esprits de basses frequence qui finissent bien souvent par destabiliser celui qui s'y adonnent.
Mon aventure avec le Reiki a commencé en 1999, avec une conférence donnée dans ma région. A..., l'intervenant, un petit gringalet au regard pétillant, nous parlait d'une énergie de guérison, de niveaux d'énergie, de plan astral : tout cela était nouveau pour moi, évoquant cependant les magnétiseurs de nos campagnes. J'étais à l'époque un peu déprimée et cherchais les moyens d'aller mieux sans recourir aux antidépresseurs. Le coût du stage étant modeste, je me dis que cela valait le coup d'être tenté, et que je pourrais peut-être me faire de nouveaux amis.
Le fameux week-end arriva. Nous étions 5 femmes de 25 à 45 ans. J'étais la seule à n'avoir eu d'autre contact avec le Reiki que cette conférence !. Après nous avoir fait signer un papier attestant que nous n'avions jamais été traitées pour maladie mentale ( !) Alain commença son enseignement. D'abord la légende du Reiki, truffée d'ailleurs d'inexactitudes historiques (le fondateur, Mikao Usui, n'a jamais été moine chrétien, ni enseignant en Université..) --peu importe -, ensuite un exposé succinct d'anthropologie orientale : corps astral, chakras./, ainsi qu'un protocole de positions de mains à effectuer sur soi ou sur une autre personne pour communiquer l'énergie.Ma curiosité était grande !
Vint le temps qu'A... appelait "les instructions ", pour lesquelles il nous convoquait individuellement dans une pièce. Mon tour arriva, il me fit asseoir et commença des sortes de passes magnétiques derrière ma nuque, sur mes mains…Je devais garder les yeux fermés. Je vécus une sorte de vertige difficile à décrire, une sensations inconnue. Plus tard je sus que j'avais subi ce que les bouddhistes des écoles ésotériques appelaient une initiation tantrique, réservée dans cette tradition à des moines " super-entraînés ". Cette opération dura une dizaine de minutes. De retour dans la pièce commune, je devais opérer sur moi les positions de main apprise plus tôt. Oh surprise ! cela marchait ! Une espèce de flux magnétique (le même que celui ressenti précédemment) coulait dans mes mains. Formidable ! Les autres filles commentaient l'expérience : pour toutes il s'était passé " quelque chose ".
C'est ainsi qu'au fil des mois nous nous sommes retrouvées pour échanger des 'soins', confronter nos expériences, …Cela m'amusait beaucoup mais je sentais confusément la nécessité d'y voir plus clair.
Certains faits me dérangeaient : Certaines filles affirmaient avoir des contacts avec des " guides ", des " êtres de lumière ", ou autres entités bienveillantes, et personne ne remettait en question leurs dons de médium. Une autre était comme habitée pendant les soins par une force qui agissait à travers elle, manipulant la personne avec des gestes qu'elle ne contrôlait pas, et cela m'impressionnait. Alain venait parfois à nos séances d'échange. Certains de ses dires heurtaient ma foi chrétienne .
D'autant plus que ses interprétations des dogmes bouddhistes (réincarnation, karma,..) me semblaient peu orthodoxes. Il assimilait également l'énergie du Reiki à l'Esprit-Saint chrétien, et je n'étais pas d'accord ! Je découvris au fil de mes lectures que la traditon initiale du Reiki, ancrée dans le bouddhisme shingon japonais, avait subi maints changements depuis sa création il y a un siècle . Un peu comme si les prêtres d'une religion s'amusaient à transformer les sacrements, les liturgies, les symboles, au gré de leur fantaisie. Il n'y avait plus un Reiki, mais des Reikis, inscrits dans la mouvance du nouvel âge que je découvrais, avec ses excès et sa confusion.
Du côté familial, cette nouvelle pratique engendra des bouleversements.Mon mari me laissait faire mes expériences, posant un regard amusé et sceptique sur tout cela. Mes enfants étaient vaguement intrigués, mais appréciaient l'intervention du Reiki sur un petit bobo, une douleur,… Mais les choses se gâtèrent à la mort de mon père . Je lui fis des séances à l'hôpital, tout en m'en appliquant aussi à moi-même. Je me rends compte maintenant que j'étais en décalage total avec mes frère et sœurs , qui eux vivaient le stress, le chagrin. Moi, j'étais' bien', une belle sœur m'a confié par la suite que j'avais un air un peu absent, comme si j'avais créé une barrière entre l'évènement douloureux et moi. Bref mon air énigmatique et mes impositions de mains n'ont pas été du goût de tout le monde : je me suis retrouvée insultée, stigmatisée, mise au ban de la famille, sans trop comprendre ce qui s'était passé.
Après l'enterrement je reçus des lettres d'insultes de mon frère, qui essaya d'impliquer mon mari dans le " complot " : Il fallait me faire renoncer au plus vite à ces pratiques occultes qui me rendaient folle ! Mon mari me soutint, car il comprit combien je souffrais de l'intolérance de mes frères et soeurs. J'avais eu du chagrin, j'étais restée jusqu'au bout au chevet de mon père, je l'avais aidé comme je pouvais dans ses derniers moments, mais j'avais exprimé mon émotion de façon très différente, très " zen ", et cela ma famille n'y était pas préparée et avait interprété mon attitude comme du mépris , de l'indifférence…Un beau gâchis.
Rentrée chez moi , ces douloureux évènements m'amenèrent à consulter un psychologue. Au fil des séances je compris les motivations inconscientes qui m'avaient tournée vers le Reiki, je pus exprimer mes craintes face à ses dérives " new-âge ", peu compatibles avec ma foi, me positionner face à une certaine " volonté de puissance " qui anime ceux qui font vocation de soigner leur prochain par " imposition " (ce mot est révélateur !) des mains, bref je commençai à y voir plus clair et à faire le tri : Qu'est-ce que je pouvais garder du Reiki ? où se situait le danger ?
Les choses se compliquèrent quand C.. vient se confier à moi : avide de bien-être, elle avait franchi tous les degrés du Reiki jusqu'à celui de maître, et là les choses se gâtèrent : elle entendait des esprits, sentait leur présence, se mit à délirer. Aïe ! Mon psy me conseilla un bon psychiatre qui parvint à la soigner. C… a coupé les ponts avec le Reiki, elle dit qu'elle est allée trop loin. Je sus par la suite qu'elle avait connu jadis une dépression avec 'bouffées délirantes ".Mes convictions se renforcèrent : le Reiki est loin d'être aussi anodin et merveilleux que le prétendent ses propagateurs, surtout pour les personnes fragiles.
La fréquentation d'Internet a renforcé mon impression : les forums de Reiki montrent bien la confusion qui règne dans ce domaine. Petit à petit je me suis éloignée de ce milieu. Il est trop tôt pour faire un bilan, et je ne peux pas affirmer honnêtement que le Reiki soit une mauvaise chose, puisque j'y ai toujours recours ponctuellement (très peu sur les tiers, mais plutôt sur moi-même) , et je connais quelques personnes qui n'ont pas été affectées par sa pratique. Ce que je lui reprocherais, c'est son environnement new-age ainsi que la formation hâtive de ses maîtres et de ses pratiquants. C'est devenu une affaire commerciale juteuse, les stages sont de plus en plus chers, et le stage d'enseignant dépasse souvent les 1 500 euros. Malgré cela, de nombreuses personnes le passent sans avoir la carrure nécessaire pour transmettre des enseignements subtils et délicats. Ils transmettent "du n'importe quoi ", ce qui dans ce domaine est bien ennuyeux.