LA SURMÉDIATISATION DES SONDAGES LE PEN EST UNE OPÉRATION DE DÉSINFORMATION
LA SURMÉDIATISATION DES SONDAGES LE PEN EST UNE OPÉRATION DE DÉSINFORMATION
Les deux « sondages » publiés coup sur coup par Harris Interactive étant ainsi dépourvus de toute valeur scientifique, un autre « institut » aurait parfaitement pu produire d’autres « sondages » présentant Mme Le Pen obtenant 14 % ou 16 % des voix et échouant à franchir l’étape du second tour.
Pourtant, ces deux sondages Harris Interactive ont bénéficié d’une orchestration médiatique d’une ampleur que l’on n’avait pas connue depuis plusieurs années. Toutes les télévisions, toutes les radios et toute la grande presse écrite a propulsé ces « informations » au premier rang de l’actualité nationale et même mondiale.
Résultats des sondages Google
Le sondage Harris Interactive diffusé le 5 mars 2011 et donnant Marine Le Pen en première place au premier tour de l’élection présidentielle a fait l’objet d’une mise en scène véritablement hollywoodienne. Présenté comme un « coup de tonnerre », ce sondage certainement truqué arrive pour Google au premier rang des informations mondiales, avant même les derniers développements de la guerre en Libye.
Les connaisseurs ont immédiatement reconnu une opération de désinformation de grande ampleur, selon la définition qu’en donne Vladimir Volkoff : la « désinformation est une manipulation de l’opinion publique, à des fins politiques, avec une information traitée par des moyens détournés » (in Désinformation, flagrant délit, Éditions du Rocher, 1999, p.31) :
On ne saurait mieux résumer l’opération de désinformation qu’en citant la présentation de ces sondages telle qu’a osé le faire le magazine Le Point, en reprenant une dépêche Reuters :
« Marine Le Pen affole les compteurs en vue de 2012 – Marine Le Pen semble en passe de réussir son pari d’être au second tour de la présidentielle avec des sondages spectaculaires qui suggèrent que le Front national n’a pas simplement changé de prénom mais également d’image. Lancée à vive allure vers son objectif déclaré, la nouvelle présidente du FN s’imposerait au premier tour dans tous les cas de figure selon une enquête Harris Interactive publiée mardi par le Parisien. Au-delà des controverses sur la méthodologie employée pour consacrer la fille de Jean-Marie Le Pen reine des sondages, les analystes insistent sur la vague qui la porte vers les sommets ». http://www.lepoint.fr/fil-info-reuters/marine-le-pen-affole-les-compteurs-en-vue-de-2012-08-03-2011-1303935_240.php
14 mois avant l’échéance, alors que nul ne sait qui seront les véritables candidats et alors que la longue campagne électorale ne commencera réellement que dans environ 8 mois, le magazine Le Point a ainsi déjà « sacré » Marine Le Pen comme « reine des sondages » [sic] et a le culot d’affirmer qu’elle « semble en passe de réussir son pari d’être au second tour de la présidentielle ». Quant à l’absence totale de scientificité de ces prétendus « sondages », le magazine l’évacue avec une simple incidente : « Au-delà des controverses sur la méthodologie employée… » [sic].
Ce qui revient très exactement à dire :
« Au-delà du fait que ces sondages sont faux, ils sont quand même vrais ».
En termes de mise en scène et de désinformation, cela s’appelle « planter le décor ». Désormais, tous les commentaires politiques vont pouvoir gloser à l’infini sur la présence de Mme Le Pen au second tour de l’élection présidentielle. Et tous les sondages ultérieurs se sentiront peu ou prou obligés de ne pas trop s’éloigner de ces « sondages » Harris Interactive, quitte à procéder aux « redressements » les plus injustifiés. Les professionnels de la politique, et notamment les députés et les sénateurs qui connaissent bien le terrain, savent bien que la situation est actuellement très mauvaise en France. Mais ils savent également que le FN (qui n’avait obtenu que le bien maigre score de 2,45% des électeurs inscrits aux élections européennes de juin 2009) n’en est pas pour autant à récolter 1 suffrage sur 4, un an et demi après.
C’est pourquoi le prétendu « sondage » publié le 5 mars par Le Parisien a remis sur le devant de la scène une proposition de loi adoptée en première lecture par le Sénat, et défendue conjointement par le PS Jean-Pierre Sueur et l’UMP Hugues Portelli pour mieux réglementer les sondages.
Voici quelques jours, le 3 mars 2011, le magazine Marianne, était justement allé interroger M. Jean-Daniel Lévy, directeur du département opinion de Harris Interactive France, pour lui demander pourquoi il s’insurgeait contre cette proposition de loi – votée à l’unanimité. A quoi le responsable de Harris Interactive France avait répondu, bien entendu après avoir réaffirmé son souci de « transparence » : « Nous ne croyons pas que les sondages façonnent l’opinion. […]
À Harris Interactive, nous ne sommes pas favorables à la publication des données brutes, des marges d’erreur et de l’instauration d’un délai de 24h00 entre la fin d’une enquête et sa publication ». http://www.marianne2.fr/Sondages-pour-JD-Levy-Harris-Interactive–le-commanditaire-doit-etre-transparent_a203403.html
Si l’on y réfléchit bien, cette réponse est un aveu. Car un institut de sondage digne de ce nom, s’il n’avait en tête que la seule fiabilité scientifique des études qu’il produit, devrait être le premier à vouloir augmenter le niveau d’exigence de la loi afin d’empêcher que des officines de désinformation ne nuisent à la profession. En s’opposant au contraire à l’édiction législative de meilleurs contrôles des « sondages » produits, Harris Interactive France a jeté le masque : il n’est pas là pour éclairer l’opinion mais pour la déformer.
Du reste, les grands politiques ne sont pas plus dupes de cette désinformation délibérée.La société Harris Interactive France n’est qu’une toute petite entreprise, qui ne regroupe qu’une cinquantaine de personnes. En revanche, elle est la filiale d’un groupe beaucoup plus puissant, le groupe américain Harris Interactive, qui dispose de près de 1 300 personnes au niveau mondial.
Le siège social de Harris Interactive est situé à New York (161 Sixth Avenue, New York, NY 10013) et le groupe est dirigé par un conseil d’administration de 7 membres, dont on trouve la liste sur http://ir.harrisinteractive.com/directors.cfm
Parmi ces membres dirigeants, deux doivent plus spécialement retenir notre attention.
La PDG de Harris Interactive a été sélectionnée par la Maison Blanche et le FBI * le Système a décidé de faire élire coûte que coûte M. Strauss-Kahn à la présidence de la République française en 2012 ;
* comme d’habitude depuis 28 ans, le Système a prévu d’avoir recours aux basses oeuvres du FN pour neutraliser les 15 à 20 % d’électeurs fatidiques qui pourraient s’opposer à ses projets, en divisant les Français sur des sujets polémiques et odieux ;
* les deux faux sondages, des 5 et 7 mars 2011, présentant Mme Le Pen au second tour de l’élection présidentielle ont été conçus à cette fin, de même que l’hypermédiatisation de Mme Le Pen.
L’objectif des faux sondages Le Pen est triple :
- organiser une panique à gauche pour simplifier la procédure de choix du candidat socialiste et imposer M. Strauss-Kahn aux socialistes ;
- tout faire pour que Mme Le Pen soit présente au second tour, afin d’assurer à M. Strauss-Kahn une élection sans coup férir avec plus de 75 % des voix.
- en profiter au passage pour salir toute idée de libération nationale, de sortie de l’UE et de l’euro, en entretenant la confusion, dans l’esprit de l’électorat, entre ces propositions salvatrices et légitimes d’une part, et les obsessions xénophobes, racistes et d’extrême droite du FN d’autre part.
http://www.u-p-r.fr/actualite/france/faux-sondages