MAUVAISES NOUVELLES DE FUKUSHIMA
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Si vous écoutez les informations, vous savez que l'entreprise d'Etat japonaise TEPCO, responsable de la centrale nucléaire de Fukushima, a diffusé mercredi 2 novembre un communiqué de presse annonçant que du gaz xénon 133 et 135 avait été détecté à l'intérieur du réacteur n°2.

Or, malheureusement, le xénon 133 et 135 se forme à partir de l'uranium radioactif lorsque le noyau de celui-ci est brutalement cassé par un neutron, autrement dit lorsqu'il se produit une fission nucléaire.

La fission nucléaire est ce phénomène extraordinaire – et extraordinairement dangereux - décrit pour la première fois en 1938 par les chimistes allemands Otto Hahn et Fritz Strassmann, et qui donna naissance à la bombe atomique.
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L'apparition de xénon dans le réacteur supposé éteint et « sous contrôle » de la centrale de Fukushima est le signe incontestable qu'il n'est ni éteint, ni sous contrôle, et qu'un phénomène de fission s'est déclenché.

C'est un grave problème parce que la fission nucléaire, si elle se déclenche « en chaîne », dégage une énorme quantité de chaleur, tellement énorme qu'elle permettrait sans problème à l'uranium radioactif en fusion de faire fondre le sol de la centrale, puis de descendre dans la terre.

Une fois dans la terre, cette masse brûlante touchera inévitablement la nappe phréatique, qui se mettra à bouillir sous le sol. Des dégagements de vapeur radioactive, totalement incontrôlables, se produiront alors un peu partout autour de la centrale. Il n'est pas impossible que ces vapeurs se retrouvent des kilomètres, ou des dizaines de kilomètres plus loin, contaminant des zones immenses et aujourd'hui extrêmement peuplées.

Ce scénario de l'horreur serait d'autant plus dramatique qu'on ne voit absolument pas où toutes ces personnes pourraient être relogées, ni comment décontaminer ces zones qui étaient, avant le tsunami, réputées pour leurs cultures biologiques et leur nature préservée.

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Le drame a déjà eu lieu
Et pourtant, quand bien même ce cauchemar ne se réaliserait pas, il faut avoir le courage et le réalisme de reconnaître qu'en réalité, l'irréparable a déjà eu lieu à Fukushima.

Une nouvelle étude française, très largement reprise à l'étranger, mais finalement peu citée par les médias français, a été publiée le 27 octobre dernier par l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (un organisme financé par l'Etat français).

Cette étude met à mal le scénario soigneusement construit par les autorités japonaises, selon lequel les conséquences de l'accident auraient été limitées.

Rappelons que le complexe de Fukushima, qui a été ravagé par tsunami du 11 mars dernier, était l'une des 25 plus grandes centrales nucléaires du monde.

Or, l'étude de l'Institut de Radioprotection et de Sûreté Nucléaire (IRSN) rapporte que la quantité de césium-137 radioactif déversé dans l'océan Pacifique après l'accident a été probablement 30 fois plus important que ne l'ont reconnu les autorités japonaises – dont l'objectif principal était d'éviter un mouvement de panique de grande ampleur dans cette zone densément peuplée.

Selon l'IRSN, la quantité de césium radioactif relâché a été de 27,1 quadrillions de becquerels, une quantité astronomique. Des centaines de tonnes d'eau de mer ont été pompées dans la centrale pour essayer de la refroidir, puis rejetées contaminées.

Le rapport de l'IRSN note en plus que l'eau contaminée s'est répandue ensuite à grande vitesse dans tout l'océan Pacifique, à cause des courants marins exceptionnels existant sur la zone côtière de Fukushima. Les conséquences à long terme pour toutes les populations consommant des poissons ou autres produits de la mer issus du Pacifique ne sont pas connues.