Les banquiers rédigent leur testament
La réforme des marchés financiers annoncée par Barack Obama est entrée en phase décisive. 125 banques américaines et leurs associés en Europe ont reçu simultanément la consigne de rédiger une sorte de testament.
Il s’agit des mesures extraordinaires en cas de faillite imprévisible. C’était le cas de Lehman Borthers, quand une seule banque d’investissement a provoqué un effet de domino sur les marchés financiers. Le thème est repris par notre observateur Sergueï Gouk.
Selon l’agence Bloomberg, il suffit que 30 grosses banques s’écroulent pour provoquer littéralement la débâcle de l’économie mondiale. C’est pour cette raison que la réforme annoncée engage les établissements de crédit à renforcer leur coussin de sécurité par le recours aux capitaux propres. Rouslan Grinberg, directeur de l’Institut de l’économie et membre de l’Académie des sciences, estime qu’il s’agit du pas fait dans le bon sens pour mettre le bémol sur la cupidité jamais assouvie des banquiers qui gagnent tant sur l’essor économique que sur la crise.
« Nous avons été témoins d’un enrichissement de la minorité aux frais de la majorité sans précédent depuis 40 ans. Pour inverser la tendance, il faut taxer les transactions financières. C’est une tâche particulièrement difficile parce qu’il est pratiquement impossible de faire la distinction entre les opérations financières productives et celles qui ne le sont pas. Mais si la décision politique est un jour prise, il ne restera plus qu’à prendre les sanctions, la seule arme inventée dans le monde sans compter le bâton et la carotte ».
Le principe « too big to fail » (« trop grand pour faire faillite ») qui s’appliquait jusqu’ici et servait aux mastodontes financiers de bouclier contre la faillite aux fais des contribuables, est en train de s’effriter. Mais de toute façon, le chemin d’une faillite en douceur peut également être très long. On peut l’illuster par la procédure de faillite de Lehman Borthers qui se poursuit depuis plus de 4 ans.
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