Il y a du mercure dans votre mascara, mais l'ONU est d'accord
Il y a du mercure dans votre mascara, mais l'ONU est d'accord avec ça.
Le 10 octobre dernier, près de 140 pays ont signé la Convention Minamata de l'ONU qui interdit l'utilisation de mercure dans les savons et cosmétiques. Mais le mascara et d'autres produits pour les yeux ne sont pas concernés par cette interdiction.
Pourquoi? Car ces produits contiennent seulement des "traces de contaminants" et qu'"aucune autre alternative sûre et efficace n'est disponible", explique le traité. Comprendre: les marques n'ont pas encore trouvé de manière efficace de faire du mascara sans mercure.
A l'inverse, le mercure utilisé dans les savons et les cosmétiques (comme les crèmes éclaircissantes) a des effets sur l'organisme humain et, de plus, se retrouve dans les eaux usés et contamine les poissons.
Conservateur et neurotoxique
Si le mercure est utilisé dans le maquillage c'est avant tout car cet élément chimique tue les bactéries. Il permet ainsi d'éviter les infections mais est surtout utilisé comme agent conservateur pour que les produit durent plusieurs années. Il convient malgré tout de rappeler que le mercure est un neurotoxique avec des effets variables sur les systèmes nerveux, digestif et immunitaire, sur les poumons, les reins, la peau et les yeux.
Sous l’effet de la pression des consommateurs, certains fabricants n’utilisent plus le mercure comme agent conservateur dans les mascaras et les produits démaquillants destinés aux yeux. C'est le cas de nombreuses marques de cosmétiques biologiques.
La législation en vigueur: une concentration inférieure à 0,007%
Une législation existe déjà dans l'Union européenne et dans de nombreux pays africains (notamment pour les crèmes éclaircissantes). La distribution de crèmes et de savons contenant du mercure est ainsi interdite dans l'UE. Néanmoins, "les sels de
phénylmercure en tant qu’agents conservateurs dans les produits de maquillage et de démaquillage pour les yeux sont autorisés à des concentrations inférieures ou égales à 0,007 % en poids", apprend-on auprès de l'Organisation mondiale de la Santé. Tout est une question de quantité.
La Convention Minamata prendra effet en 2020. D'ici là, les fabricants auront peut-être trouvé une alternative au mercure mais les consommatrices pourraient ouvrir les yeux avant eux.
http://www.huffingtonpost.fr/aurelie-daniel/le-temps-ca-se-prend-ecou_b_3934443.html