Lors des vols spatiaux, le coeur devient sphérique
Une étude menée sur 12 astronautes montre que la forme du coeur devient plus sphérique lorsque l'organisme est en état de micropesanteur durant une longue période (la micropesanteur est un état caractérisée par une quasi-absence de la pesanteur, comme c'est par exemple le cas à bord de la Station Spatiale Internationale).
Si les conséquences exactes de cette modification de forme du cœur sont encore inconnues, les auteurs de l'étude font toutefois l'hypothèse qu'elle pourrait s'accompagner d'une moindre efficacité dans le fonctionnement du muscle cardiaque.
Cependant, ce phénomène est transitoire. En effet, une fois les astronautes revenus sur terre, le cœur retrouve rapidement sa forme initiale.
Ce résultat a été présenté lors de la 63e conférence annuelle de l'American College of Cardiology, qui se tenait à Washington du 29 au 31 mars 2014.
Pour les acteurs de l'exploration spatiale, ce résultat est loin d'être anodin. En effet, ce phénomène physiologique pourrait avoir des conséquences sur la santé des astronautes des futures missions d'exploration du système solaire (vers la Lune, vers Mars...).
Pour obtenir ce résultat, le médecin James Thomas, responsable scientifique à la NASA, et ses collègues ont demandé à 12 astronautes de réaliser des échographies de leur coeur pendant des vols spatiaux, ainsi qu'après leur retour sur Terre.
Il est à noter que le phénomène physiologique dont il est question ici vient s'ajouter à de nombreux autres effets cardiaques de la micropesanteur déjà repérés par les scientifiques au cours de ces dernières années. Par exemple, il est connu depuis longtemps que les astronautes qui reviennent sur Terre connaissent un état dit "d'hypotension orthostatique", se caractérisant par une chute brutale de la pression artérielle en position debout.
Une autre probable conséquence des vols spatiaux et l'accélération de l'athérosclérose, une affection au cours de laquelle les artères se rigidifient progressivement tout en rétrécissant, entraînant une augmentation de la probabilité de connaître des pathologies cardiaques (anévrisme, crise cardiaque, maladie coronarienne…).