La grande loge suisse ALPINA
La loge Alpina
L'un des membres les plus connus de cette grande loge suisse est Claude Guéant, qui ne cesse de répéter qu'il n'est pas franc mac. Il n'est pas franc mac en France, mais l'est bien en Suisse, chez Alpina. Il s'agit d'une habitude chez nos politiques, qui permet de dire, comme l'a fait Chirac, qu'ils ne sont pas amateurs de compas et d'équerres. Chirac en est également membre, et s'y rendait souvent, lui qui est un fils et petit fils de maçons. Et ceux, comme Alain Bauer, qui disent le contraire ne font que de la désinformation.
La loge Alpina est réputée très sélect, recouvre 83 autres Loges et 4.000 membres tous masculins. Ses membres croient aussi au « grand architecte de l'univers », qui selon la version officielle serait Dieu. La loge Alpina fut très utile à Allen Dulles pour mettre en place son réseau stay behind. Allen Dulles, futur patron de la CIA, arrive en Suisse fin 1942, ce qui lui a permis d'exfiltrer plein de nazis vers les Etats-Unis[38] et l'Amérique latine, de bien planquer l'argent des Juifs, et de faire sa petite sélection de nos dirigeants de l'après-guerre. Allen Dulles n'est pas n'importe qui : il a été l'avocat de la Rotterdam Bank qui a financé les nazis, de la Standard Oil qui a permis aux nazis d'avoir du pétrole de bonne qualité, et avait de nombreux liens financiers avec les nazis avant et pendant la guerre. Et aussi après.
Revenons à Alpina, qui est un peu le pendant suisse de la GLNF.
En 1912, c'est elle qui a créé la future GLNF, l'organe le plus droitier et affairiste de la franc-maçonnerie française, sous le nom de « Grande Loge Nationale Indépendante et Régulière pour la France et ses Colonies ».
Mais c'est durant la guerre qu'Allen Dulles a su utiliser à plein les réseaux franc maçons d'Alpina. On peut noter cette collaboration entre François Mitterrand, André Bettancourt (patron de l'Oréal pro nazi), Pierre de Bénouville (un cagoulard et membre de l'Action Française) et Allen Dulles, alors chef de l'OSS, au Mouvement national des prisonniers de guerre et déportés, alors dirigé par Mitterrand. Le frère d'Allen Dulles, John Foster, a été président de la fondation Rockefeller, et a lui aussi collaboré « économiquement » avec les nazis.
On notera aussi que comme par hasard, la Banque des Règlements Internationaux, qui a principalement servi à financer Hitler et à blanchir l'argent volé aux Juifs, était installée à Genève.
La GLNF serait l'instrument privilégié du réseau stay behind en France, d'autant que « les élites franc-maçonnes sont souvent liées à l'extrême droite », comme le souligne le sociologue Thierry Brugvin. Pierre Marion, qui a dirigé la DGSE, était un haut membre de la GLNF, tout en dirigeant le SAC, cette bande de barbouzes impliqués dans une bonne partie des coups foireux jusqu'à son interdiction dans les années 80, et en pilotant le stay behind en France, notamment avec François de Grossouvre[39], ce fidèle compagnon de Mitterrand suicidé de deux balles dans la tête dans son bureau de l'Elysée au lendemain du déclenchement de la guerre au Rwanda. Mais, c'est une autre affaire. Toutefois, on peut noter que Grossouvre, pourtant fasciste a une époque de sa vie, a entretenu les réseaux africains.
La deuxième guerre a fait disparaître bon nombre de franc maçons. Si bien que dès 1944, les USA ont pu utiliser la franc maçonnerie qu'ils ont contribué à remettre sur pied pour organiser les réseaux stay behind. Lesdits réseaux ont ensuite servi à monter des coups, on l'a vu en Belgique, ou en Italie, où la question des réseaux stay behind, dits « réseaux Gladio », a été abordée au Parlement. Par exemple en Belgique, des soldats américains aidés de barbouzes belges d'extrême droite ont cambriolé un commissariat à Vielsalm en 1984 et ont été planquer les armes au QG d'un groupe d'extrême gauche, les CCC. En Italie, c'est la loge P2, très proche de la mafia également et dirigée par le financier Licio Gelli, qui a servi de relais aux réseaux US[40]. Quand l'affaire de la banque Ambrosiano a éclaté, Gelli s'est réfugié en Suisse.
Il a expliqué en 2003 que la loge P2 avait été réactivée par Berlusconi, qui, il est vrai, bat les scores électoraux dans les zones les plus gangrenées par la mafia. Berlusconi est membre de cette loge au cœur des pires scandales Italiens et au Vatican depuis 1978. Comme François de Grossouvre qui a financé L'Express, la P2 a pris le contrôle du Corriere della Sera, premier quotidien italien, plutôt classé à gauche. La P2 a aussi pesé dans l'étouffement de l'affaire des attentats de Bologne, par exemple, des attentats commis sous faux drapeaux qui s'inscrivaient dans le cadre de la « stratégie de la tension », qui a entraîné aussi les tueries du Brabant en Belgique. En Grèce, c'est encore le réseau stay behind qui a favorisé l'installation de la dictature des Colonels, jusque dans les années 80.
En 2003, des dissidents de la GLNF, dont au moins trois hauts gradés de l'armée[41], fondent la GLCS (Grande Loge des cultures et de la spiritualité), loge mixte. Selon Le Point, dans un article du 24 janvier 2008 : « Les quinze fondateurs appartiennent tous à la caste des décideurs, puisqu'on y trouve, notamment, le général René Imbot, ancien patron de la DGSE, le général Jeannou Lacaze, un dirigeant d'EDF, un directeur de l'administration pénitentiaire, un cadre de la DGSE, un autre de la DST, un juge d'instruction, un procureur, un ancien député... Ils ont recruté dans leur réseau amical et fédèrent aujourd'hui 350 personnes, dont 20 % de femmes ».
Officiellement, le réseau stay behind a cessé ses activités en 1990. Mais comment y croire ? L'OTAN est toujours là, et le même type d'actions « terroristes » sous faux drapeaux continuent, cette fois attribués non plus aux « communistes », mais à des islamistes tout aussi instrumentalisés. Le réseau stay-behind, en fait, était une nébuleuse terroriste et mafieuse destinée à canaliser les populations pour qu'elles demandent elles-mêmes des Etats toujours plus sécuritaires, toujours moins « communistes » (c-à-d de gauche), et des qu'elles votent pour des représentants toujours plus corrompus.
En France, c'est Paul Ramadier, le président du Conseil (1er ministre) qui a permis dès 1947 l'implantation de ce réseau fasciste, via un accord secret avec les Etats-Unis. Dans la foulée, il a viré tous les ministres communistes du gouvernement.
Parmi les branches françaises du réseau stay behind, il y avait celle de Roger Patrice Pelat, grand ami de Mitterrand qui était l'équivalent de Pasqua pour le PS, une branche qui s'était infiltrée dans l'Ordre du prieuré de Sion. Pelat était le pilier du financement occulte du PS, et ses amitiés franc-maçonnes lui ont certainement facilité la tâche.
« Éventuellement, à partir de 1952, les agents [du SDECE, la future DGSE dont Foccart était le patron] peuvent recevoir une formation complémentaire en guerre psychologique au Psychological Warfare Center de la CIA à Fort Bragg (Caroline du Nord)[42]). Une cellule du stay-behind, liée au SDECE, le « Brain Trust Action », est subordonnée à l'« Executive Action » de la CIA, pour exécuter des meurtres politiques. Pour permettre à des civils de se former au 11e Choc, le ministre des Anciens combattants, François Mitterrand, autorise l'utilisation de l'Association des réservistes volontaires parachutistes (ARVP). Et pour faciliter leur disponibilité, les Américains proposent des emplois de couverture. Par exemple, deux responsables régionaux du stay behind, Gilbert Beaujolin et François Durand de Grossouvre (alias « Monsieur Leduc »), créent une société commerciale qui bénéficie aussitôt de la concession exclusive d'embouteillage de Coca-Cola », explique Thierry Meyssan, qui est bien informé sur ces réseaux.