une armée de hackers déclenche une guerre mondiale sur l'internet.
La ligne jaune a été franchie par AiPlex Software, une entreprise travaillant pour les ayants droits, et qui a adopté des méthodes particulièrement agressives, allant jusqu’à faire des attaques informatiques DDOS sur les sites ‘pirate’.
Lancée sur 4chan, par les célèbres Anonymous, la contre attaque s’est opérée sur le même mode que la guerre qu’avait livré 4chan à la Scientologie : distribution d’armes à la population civile (en l’occurrence un utilitaire appelé LOIC, très simple d’emploi, permettant d’attaquer un site), et parfaite coordination, afin d’attaquer un site précis à une heure donnée. Un nombre «très impressionnant» de personnes se sont joints à l’attaque, provocant la disparition pure et simple de la présence internet des sites web visés.
Ce n’est pas la première contre attaque de ce type, l’année dernière, l’opération Baylout avait visé le cabinet d’avocats défendant les intérêts de plusieurs studios Hollywoodiens. Téléphone, fax, internet : durant près de deux semaines, l’entreprise s’est ainsi retrouvée paralysée.
Bigger, better, stronger
Mais cette fois-ci, l’opération de ces derniers jours contre la RIAA, la MPAA et AiPlex, les équivalents américains de la SCPP, de la IFPI ou de sociétés comme TMG ou Vedicis qui préparent, en Europe, l’instauration de la surveillance généralisée des populations, sont d’une ampleur sans précédent.
Nos contacts au sein du milieu des hackers sont eux même étonnés de l’ampleur pris par la contre attaque, mais s’inquiètent particulièrement du coté intransigeant de ceux qui sont derrière ces attaques.
«Avec ce groupe, issu de ‘grey hats’, il n’y a pas de discussion possible, on est monté d’un cran». «Ces attaques sont sans précédent, rien à voir avec l’opération Baylout de l’année dernière, le nombre de personnes qui ont participé est sans précédent».
Resistance is futile
En distribuant massivement des armes à la population, la stratégie a consisté à faire entrer dans la bataille des internautes issus «d’une quarantaine de pays différents». Il ne s’agit ni plus ni moins de lever une armée, et les anonymous ont prouvé qu’ils étaient en mesure de le faire au delà de tout ce que l’on avait pu imaginer jusqu’ici.
Ce type d’action, que TorrentFreak n’hésite pas à qualifier de «manifestation du futur» est d’une efficacité redoutable. Il n’existe pas pour l’instant de parade. Seul quelques très rares sociétés de sécurité sont en mesure de proposer des hébergement susceptibles de résister à ce telles attaques, faisant exploser au passage les coûts de l’hébergement, ce qui ne résout, au final, qu’une partie du problème, la mise à mort des sites web des ayants droits n’étant que la partie visible des dégâts infligés.
All your base are belong to us
A l’origine de l’attaque, les Anonymous, ce groupe constitué d’inconnus qui se retrouve sur le célèbre 4chan. Informelle, mouvante et très disciplinée, les troupes de volontaires qui se sont joint, cette fois-ci, aux attaques, sont d’une ampleur sans précédent. Parfois comique, comme quand les attaques consistent à télécharger en masse du porno sur Youtube, parfois engagés comme dans le cas de la lutte à mort des Anonymous contre la scientologie ou les attaques qui ont fait suite à la censure de l’internet par le gouvernement Australien, la dernière bataille contre les ayants droits a recueilli dans le grand public une adhésion incroyable.
La meute de volontaires qui se sont joints a l’attaque a fait toute la différence, et a montré aux ayants droit la formidable capacité à lever une armée qu’ont désormais les adversaires des ayatollahs du copyright.
Le déroulé des attaques ne laisse aucune doute, il ne s’agit plus désormais de coup de semonces, mais bien du déclenchement d’une véritable guerre mondiale d’un nouveau genre, dans laquelle des civils prennent les armes contre des sociétés privés. Il y a toutes les chances pour que le terrain des opérations se déplace tôt ou tard dans des terres où les ayatollahs du copyright sont sur le point de prendre le pouvoir et d’imposer leur vision de l’internet : la France.
Interrogé sur les cibles potentielles dans le cas d’une francisation du conflit, les contacts que nous avons interrogés dans les milieux du hacking Français sont catégoriques : «la cible, en France, sera les industriel des contenus, tel que Vivendi et SFR, Orange, ou encore TF1». Au delà de leurs sites, ce sont les infrasctructures qui pourraient être visées, pouvant aller jusqu’à paralyser certains fournisseurs d’accès à internet.
En cas de mise en place de Deep Packet Inspection sur le réseau internet Français, nos contacts nous confirment que «il sera très aisé de viser les équipements en coeur de réseau afin de leur porter des coups très durs».
source
Fabrice Epelboin
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