La vallée de l'Indus l'ancien ordre mondiale
La civilisation de l’Indus a été précédée par les premières cultures agricoles de l’Asie du Sud qui sont apparues dans les collines du Balouchistan, à l’ouest de la vallée de l’Indus. Le site le mieux connu de cette culture est Mehrgarh, datant des années 6500 av. J.-C.. Ces premiers fermiers maîtrisèrent le blé et domestiquèrent une grande variété d’animaux, en particulier ceux constituant le bétail. La poterie y était utilisée vers 5500 av. J.-C. La civilisation de l’Indus s’est développée à partir de cette base technologique, en se répandant dans la plaine alluviale de ce que sont, de nos jours, les provinces actuelles pakistanaises du Sindh et du Penjab.
La civilisation de l’Indus, entre 5000 avant J.C. et 1900 avant J.C. fut précédée par un peuple d’agriculteurs et de fermiers pratiquant l’artisanat et le commerce.
Le peuple apparut vers 8000 ans avant notre ère dans les collines du Baloutchistan à l’ouest de la vallée de l’Indus ; pour ensuite se répandre dans les régions du Sindth et du Pendjab et former la civilisation de la vallée de l’Indus, appelée aussi civilisation Harappéenne.
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Oubliée par l’Histoire jusqu’à la découverte dans les années 1920 de la cité d’Harappa puis celle Mohenjo-Daro, la civilisation harappéenne constitue un véritable mystère pour les archéologues qui auraient juré qu’aucune véritable civilisation n’avait pu exister dans la vallée de l’Indus, au Pakistan, il y a environ 4500 ans.
Elle se range parmi ses contemporaines, la Mésopotamie et l’Égypte ancienne, comme l’une des toutes premières civilisations, celles-ci étant définies par l’apparition de villes, de l’agriculture, de l’écriture, etc…
Après près de 100 ans de recherches, on commence à mieux comprendre l’évolution de cette civilisation. Schématiquement, les périodes sont les suivantes :
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Entre 8 000 et 5 000 ans avant notre ère : les techniques de la métallurgie se diffusent dans toute l’Eurasie. L’agriculture et le commerce apportent la richesse. Les villages croissent et deviennent de véritables villes.
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Entre 4 000 et 2 600 ans avant notre ère : les archéologues parlent d’une « époque de rationalisation ». Les régions du bassin de l’Indus commencent à constituer une identité culturelle spécifique.
A cette époque apparaît un nouveau modèle d’urbanisme. Les agglomérations sont divisées en deux secteurs. Il est probable que les secteurs étaient habités par des classes sociales distinctes.
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Entre 2 600 à 1 900 ans avant notre ère : c’est « l’époque de l’intégration ». Cette période désigne la manière dont les cultures régionales ont conflué en une seule grande civilisation.
Toutes les villes dispersées dans un rayon de milliers de kilomètres utilisent la même écriture et les mêmes sceaux en stéatite. Ils décorent leurs vases avec les mêmes dessins et les poids utilisés sont les mêmes partout.
Ce processus d’unification sur un territoire aussi immense reste inexpliqué.
=> Entre 1 900 à 1 600 ans avant notre ère : c’est « l’époque de la localisation ». Au cours de ces deux siècles, les villes sont progressivement abandonnées, l’écriture est négligée et des techniques tombent en désuétude.
Vidéos racontant la découverte du site d’Harappa puis du site de Mohenjo-Daro, la « colline des morts »
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Civilisations disparues : La Vallée de l'Indus 1 par LPDE
Civilisations disparues : La Vallée de l'Indus 2 par LPDE
Civilisations disparues : La Vallée de l'Indus 3 par LPDEhref="http://www.dailymotion.com/LPDE" target="_blank">LPDE
À ce jour, sur les 1 052 sites qui ont été découverts, plus de 140 se trouvent sur les rives du cours d’eau saisonnier Ghaggar-Hakra. D’après certaines hypothèses, ce système hydrographique, autrefois permanent, arrosait la principale zone de production agricole de la civilisation de l’Indus.
La plupart des autres sites se situent le long de la vallée de l’Indus et de ses affluents mais on en trouve aussi à l’ouest jusqu’à la frontière de l’Iran, à l’est jusqu’à Delhi, au sud jusque dans le Maharashtra et au nord jusqu’à l’Himalaya. Parmi ces sites, on compte de nombreuses villes comme Dholavira, Ganweriwala, Harappa, Lothal, Mohenjo-daro et Rakhigarhi. À son apogée, sa population pourrait avoir dépassé cinq millions de personnes.
La dénomination civilisation de l’Indus-Sarasvatî est parfois utilisée, plus particulièrement dans le monde anglo-saxon ; elle fait référence et l’identifie à la civilisation décrite par les Veda, qui aurait prospéré le long du fleuve Sarasvatî, dont on ignore actuellement la localisation. Cette identification reste cependant hypothétique.
Cette autre grande rivière qui courait parallèlement et à l’ouest de l’Indus dans le troisième et le quatrième millénaire avant notre ère semblerais être l’ancienne Sarasvati-Ghaggar-Hakra River.
Les rives perdues sont lentement retracées par les chercheurs. Ce qui permet aux archéologues de découvrir de nouvelles cités le long de son lit asséché.
N’ayant pas réussi à déchiffrer son écriture de quelque quatre cents pictogrammes, nous ne disposons d’aucune information réelle sur ses origines.
Reconstitution 3d Mohenjo-Daro. Grand Bain. By Rajamanohar somasundaram licence
Cette civilisation devait avoir une forte autorité centrale qui s’est exercée sur un très vaste espace comme le laisse entendre les éléments étonnamment moderne pour une société de cette époque, tels que la standardisation des poids et mesures, la taille des briques, la protection des crues du fleuve par un important système de digues.Et, notamment la soudaineté avec laquelle les villes furent organisées, planifiées dans un dans un effort délibéré d’unification.
En effet, parmi les attributs de cette culture, on relèvera un urbanisme remarquablement coordonné. Ces villes fortifiées, dont le matériau est la brique crue revêtue de brique cuite, sont bâties sur le même modèle de planification urbaine.
Les deux plus vastes sites, Harappa et Mohenjodaro qui comptaient jusqu’à 30 000 habitants, ont un périmètre de cinq kilomètres, et couvrent chacun quelque soixante hectares. De façon typique, les villes sont partagées en deux zones : une première comportant une plate-forme de terre surélevée que les premiers archéologues nommeront la citadelle et une seconde, appelée cité basse, composée de maisons et de magasins étroitement entremêlés, séparés par un réseau de rues et d’allées, bien définies, suivant un plan précis, de largeurs fixées et en usage dans la quasi totalité des sites. Mais il n’y a pas trace de palais, ce qui laisse supposer une organisation politique confiée à des collèges d’administrateurs ou à une élite sacerdotale. On connaît d’ailleurs peu de choses de l’organisation politique et sociale de la civilisation de l’Indus, et de ses croyances religieuses. Les pièces de statuaire susceptibles de représenter des souverains sont en petit nombre, et aucun édifice ne peut être considéré comme palais, même si le « Grand Bain » de Mohenjodaro et les bâtiments annexes ont pu être réservés à une élite sacerdotale.
On est en revanche beaucoup plus au fait d’une civilisation matérielle qui n’a pas été sans raffinement. Les plus grandes maisons de Mohenjodaro sont faites de pièces disposées autour d’une ou plusieurs cours ouvertes, avec des escaliers conduisant aux étages supérieurs, couverts d’un toit plat. Ces maisons comportaient de nombreuses pièces, des salles de bain et des toilettes, avec un système de distribution des eaux, d’évacuation dans un puisard de céramique, ou dans le caniveau de la rue adjacente. En effet, la plupart des rues ont des caniveaux couverts, en briques, avec des trappes de visite à intervalles réguliers.
Plan de la ville de Mohenjo-Daro. By Rajamanohar somasundaram licence
Une des caractéristiques de cette civilisation est son apparente non-violence. Contrairement aux autres civilisations de l’Antiquité, les recherches archéologiques ne mettent pas en évidence ici la présence de dirigeants puissants, de vastes armées, d’esclaves, de conflits sociaux, de prisons et d’autres aspects classiquement associés aux premières civilisations. Cependant ces manques peuvent aussi provenir de notre connaissance très parcellaire de cette civilisation. Quant à la religion, il n’en reste que des traces fugitives : statuettes assimilées souvent à des déesses-mères, amulettes, représentations de mise à mort d’un buffle d’eau. Mais aussi des arbres sacrés et d’un « proto-shiva », un homme à plusieurs têtes en position yoguique. Certains spécialistes y voient des prémices de la religion hindoue.
L’hypothèse de l’existence d’une autorité sacerdotale est due à la représentation en statuette, d’un homme dont les yeux mi clos font penser qu’il est en méditation. Son costume d’apparat, semé de dessins trifoliés (valeur symbolique?), et les bijoux ornant la tête et le bras du personnage renforcent l’hypothèse d’une figure importante de la société harappéenne, peut-être un « roi-prêtre ».
Mohenjodaro fut un grand centre de commerce et d’artisanat, avec des ateliers de potiers, de teinturiers, de métallurgistes, d’ouvriers sur coquillages et sur perles. Ces peuples ont élaboré un art brillant, comme en témoignent les sceaux en stéatite, ornés de pictogrammes et de figures animales. Par ailleurs, une statuaire très élégante, des peintures ornementales, des parures de perles en stéatite et en verrerie attestent le haut degré de civilisation auquel ces sociétés anciennes avaient accédé. L’artisanat produit une très belle céramique, finement décorée, en particulier des jarres.
La technologie des transports telle que le char tiré par des bœufs et le bateau ont permis des échanges commerciaux avec une immense zone, incluant des parties de l’actuel Afghanistan, du Nord et du centre de l’actuelle Inde et s’étendant des régions côtières de la Perse à la Mésopotamie. Les transports par bateaux seraient fluviaux et maritime, Les archéologues ayant découvert à Lothal un canal relié à la mer et un bassin artificiel d’accostage.
À partir de la seconde moitié du IIIe millénaire av. J. C., des échanges entre la vallée de l’Indus et le golfe Persique sont attestées par les tablettes sumériennes qui font référence à un commerce oriental important avec la lointaine contrée de Meluhha (à rapprocher du mot sanskrit mleccha, non-aryen) qui semble se référer aux Indusiens, le seul indice qui nous permet de penser que son peuple utilisait ce mot pour se nommer. De nombreux objets de type Indus (jarres, cachets, poids de pierre) ont été découverts sur les sites du Golfe, région identifiée avec Dilmun qui, dans les textes mésopotamiens, sert d’intermédiaire avec Meluhha.
Vers 1900 avant J.C. la civilisation de l’Indus entra en déclin aussi soudainement qu’elle était apparue. Les habitants des grandes citées commencent à les quitter et ceux qui s’y maintiennent, semblent avoir des difficultés à se nourrir. Autour de 1800 av. J.-C., la plupart des cités ont été abandonnées. L’âge d’or du commerce interiranien, marqué par la présence de nombreux « trésors » et riches métropoles, semble prendre fin vers 1800 avant J.C. à 1700 avant J.C., au moment même où les textes mésopotamiens cessent de parler du commerce oriental. Un processus de régionalisation s’accentue avec la disparition des éléments les plus caractéristiques de l’unité harappéenne : l’écriture, les sceaux ou les poids.
Dans les siècles suivants et contrairement à ses contemporaines, la Mésopotamie et l’Égypte ancienne, la civilisation de l’Indus disparaît de la mémoire de l’humanité. Contrairement aux anciens Égyptiens et Mésopotamiens, les Indusiens n’ont pas construit d’imposants monuments de pierre dont les vestiges perpétuent le souvenir.
En fait, le peuple indusien n’a pas disparu. Au lendemain de l’effondrement de la civilisation de l’Indus, des cultures régionales émergent qui montrent que son influence se prolonge, à des degrés divers. Il y a aussi probablement eu une migration d’une partie de sa population vers l’est, à destination de la plaine gangétique. Ce qui a disparu, ce n’est pas un peuple mais une civilisation : ses villes, son système d’écriture, son réseau commercial et finalement, la culture qui en était son fondement intellectuel.
Toutefois, la civilisation de l’Indus n’en a pas pour autant été effacée puisque l’on estime qu’une partie de la face « obscure » de l’hindouisme serait une résurgence des conceptions de cette civilisation de l’Indus.
Sources :
http://www.dinosoria.com/civilisation_indus.htm
http://www.clio.fr/BIBLIOTHEQUE/la_civilisation_de_l_indus.asp
http://www.harappa.com/har/indus-saraswati.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/Civilisation_de_la_vall%C3%A9e_de_l’Indus