Si 3 hommes s'unissent dans la sincérité ils auront la valeur de 111 .
Ô mes frères de l’au-delà, ô mes compagnons au service du Bien ! Sachez, et vous le savez, que dans ce monde, surtout dans les services de l’au-delà, le principe le plus important, la plus grande force, l’intercesseur le plus agréé, le point d’appui le plus solide, le chemin véridique le plus court, la prière morale la plus acceptée, le moyen le plus prodigieux d’atteindre les buts, la vertu la plus élevée et l’adoration la plus pure, c’est la sincérité!
Puisque dans la sincérité, il y a beaucoup de lumière et beaucoup de force comme les particularités citées et puisque nous sommes dans une époque très difficile et face à des adversaires redoutables, à des passions étouffantes, à des innovations qui envahissent et aux égarements et que nous sommes peu et faibles, pauvres et impuissants, un devoir saint de foi et un service du Coran très lourd et grand, général et saint ont été mis sur nos épaules par la bonté divine, sans doute nous sommes obligés et chargés plus que tout le monde de gagner la sincérité avec toutes nos forces. D’un degré extrême, nous avons besoin d’installer en nous le secret de la sincérité. Sinon, d’une part le service que nous avons réalisé sera perdu en partie, il ne continuera pas; d’autre part nous serons intensément responsables.
Briser la sincérité pour la complaisance des intérêts personnels et certains sentiments bas, insignifiants, inutiles, nuisibles, mauvais, ennuyeux, égoïstes, pénibles et ostentatoires contre le bonheur éternel, c’est violer le droit de tous nos frères dans ce service, et s’opposer au service du Coran, c’est aussi manquer de respect envers le caractère sacré des vérités de la foi.
Ô mes frères! Il y a beaucoup d’obstacles nuisibles aux œuvres de bienfaisance, importantes et grandes! Les démons gênent beaucoup les serviteurs d’une telle oeuvre! Il faut résister face à ces obstacles et à ces démons en s’appuyant sur la force de la sincérité! Eloignez-vous des causes qui brisent la sincérité comme vous vous éloignez des serpents et des scorpions!
On ne peut avoir confiance en l’âme qui désire le mal! L’égoïsme et l’âme qui désire le mal ne doivent pas vous tromper!
Pour gagner et protéger la sincérité et repousser les obstacles, prenez comme guides les principes suivants :
Premier Principe : que votre action soit pour l’agrément de Dieu! S’il est satisfait, même si le monde entier est fâché, il n’y aura aucune importance. S’il accepte, même si tout le monde refuse, il n’y aura aucun effet. Après qu’il a été satisfait et après qu’il a accepté, s’il le veut et si sa sagesse le nécessite, même si vous n’êtes pas demandeurs, il fera accepter aussi aux autres, il les rendra contents. C’est pourquoi, dans ce service, il faut directement prendre pour base fondamentale l’agrément de l’Etre Absolu uniquement.
Deuxième Principe : ne pas vexer vos frères qui se trouvent dans le service de Dieu et ne pas éveiller une mauvaise envie de façon à se montrer plus vertueux, au-dessus d’eux. Parce que, étant donné qu’une main ne jalouse pas l’autre main, un oeil ne vexe pas un autre œil, la langue ne s’oppose pas à l’oreille, le cœur ne voit pas la faute de l’âme, plutôt ils complètent réciproquement leurs manques respectifs, ils se cachent les défauts, ils viennent en aide dans leurs besoins, les uns aident les autres dans leurs devoirs; autrement, la vie de l’être humain s’éteint, son esprit s’enfuit et son corps se décompose.
Aussi, comme les rouages d’une usine ne s’opposent pas les uns aux autres, ils ne se dominent pas en se mettant les uns devant les autres; en regardant les uns les fautes des autres, en se critiquant, on ne rend pas inerte les uns en cassant l’ardeur des autres, plutôt ils s’entraident les uns les autres pour diriger vers l’objectif général leurs mouvements avec toutes leurs capacités. Ils marchent vers leur objectif fixé avec leur vraie solidarité, leur vraie union. Si un conflit ou une pression, ne serait-ce que d’un atome, s’en mêle, cela déréglera l’usine qui sera inefficace, stérile, le propriétaire de l’usine la démolira complètement après l’avoir disloquée.
Voilà, ô disciples de Risale-i Nur et vous, serviteurs de Dieu ! Vous et nous, nous sommes les membres d’une personne morale, digne du nom d’homme universel. Nous sommes comme les rouages d’une usine qui apporte le bonheur éternel pour la vie éternelle! Et nous sommes des serviteurs travaillant dans le vaisseau seigneurial qui conduit la communauté de Muhammed (pssl) à Darusselam (la demeure éternelle) qui est le rivage de la paix. Sans doute avons-nous besoin et avons-nous l’obligation de l’entraide, de la vraie union pour acquérir le secret de la sincérité qui assure avec quatre individus la force spirituelle de mille cent onze!
Oui, si trois « 1″ ne s’unissent pas, ils auront la valeur de « 3″. S’ils s’unissent, ils auront la valeur de « 111″. Si « 4″ fois « 4″ sont séparés, ils auront la valeur de « 16″. Si le mystère de la fraternité, l’union de l’objectif, l’union du devoir s’épaulent et l’emportent sur la même ligne, comme les « 4″ auront la valeur et la force de « 4444″, beaucoup trop d’événements historiques témoignent que la valeur et la force spirituelles de « 16″ fidèles frères dépassent par le secret de la sincérité celles de « 4000″. La sagesse de ce secret est que, dans un accord vrai et sincère, chacun des individus peut regarder avec les yeux des autres frères et aussi entendre avec leurs oreilles. Comme si chacun des hommes vraiment unis a la valeur et la force spirituelles regardant avec « 20″ yeux et réfléchissant avec la force de la raison de « 10″ personnes et travaillant avec « 20″ mains : oui, puisque la vraie entraide et la vraie union, c’est la cause de beaucoup d’avantages, elles sont aussi un bouclier et le point d’appui le plus important contre les peurs, même contre la mort. Parce que si la mort vient, elle prendra une âme. Avec le mystère de la vraie fraternité dans la voie de l’agrément de Dieu, dans les affaires de l’au-delà, comme il a autant d’esprits que de frères, si l’un meurt, en disant : « Que mes autres âmes restent vivantes! Car, en me faisant gagner de bonnes actions, je meurs seulement du point de vue des péchés. » il dort tranquillement.
Troisième Principe : Vous devez avoir toute votre force dans la sincérité et dans ce qui est juste. Oui, la force est dans l’état sérieux et dans la sincérité. Même les injustes gagnent de la force en étant justes et sincères dans leur injustice.
Quatrième Principe : c’est de vous honorer des honneurs de vos frères; considérez leurs qualités comme les vôtres et leurs vertus comme les vôtres!
Entre frères, on l’appelle se fondre, c’est-à-dire se fondre les uns dans les autres. C’est-à-dire que chacun oublie ses sentiments de l’âme et vit en pensée avec les qualités, et les sentiments de ses frères. En effet, l’essentiel de notre voie est la fraternité. Ce n’est pas une relation comme entre le père et le fils, ni entre le sheikh et son disciple. Plutôt, ce qui nous relie, ce sont les attaches de la vraie fraternité. Comme notre conduite est l’amitié profonde, notre tendance est l’amitié. Quant à celle-ci, elle nécessite l’ami le plus proche, le compagnon le plus dévoué, le camarade le plus compréhensif, le frère le plus généreux. La base fondamentale de cette amitié est la pure sincérité. L’homme qui brise celle-ci tombera du haut de la tour extrêmement élevée de l’amitié profonde, il est possible qu’il tombe dans un fossé très profond. Il ne pourra pas trouver une place pour s’y accrocher.
Oui, ceux qui quittent notre voie qu’est cette très grande avenue de piétée, peuvent aider sans le savoir la force de l’incrédulité qui porte l’hostilité contre nous. Si Dieu le veut, ceux qui entrent dans le cercle sacré du saint livre Miraculeux et clair par la voie de Risale-i Nour renforceront toujours la lumière, la sincérité et ne tomberont pas dans de tels fossés.
Ô mes compagnons au service du Bien ! Un moyen très influent de gagner et de conserver la sincérité, c’est de « se rappeler la mort. » Oui, comme c’est l’espoir lointain qui altère la sincérité et qui conduit a l’ostentation et à l’amour de ce monde, ce qui fait détester l’ostentation et qui fait gagner la sincérité, c’est de se rappeler la mort. Autrement dit, c’est de se sauver des intrigues de l’âme en pensant à sa mort, en considérant que le monde est passager.
Les amis de vérité ont tenu comme essentielles dans leur voie le fait de se rappeler la mort. Ils ont fait disparaître l’illusion de l’éternité qui est à l’origine de l’espoir lointain. Eux, en se considérant et en s’imaginant comme morts et en train d’être lavés, entrant dans la tombe, à force de l’imaginer, l’âme qui désire le mal abandonne en partie ses espoirs lointains, après être influencé par cette imagination et cette considération.
Il ne s’agit pas de faire venir l’avenir aujourd’hui, de façon à imaginer la fin, plutôt du point de vue de la vérité, c’est observer et aller en pensée du présent vers le futur.
Oui, nul besoin d’imagination, ni de supposition, chacun peut regarder sa dépouille mortelle, qui est le seul fruit se trouvant en haut de cet arbre de la vie! Étant donné qu’il voit avec sa dépouille mortelle pas seulement sa propre mort, s’il va un peu loin, il verra aussi la mort de son siècle et s’il va encore plus loin, il observera aussi la mort de ce monde, ce qui le conduit à la pure sincérité.
Extrait de « Traité de la sincérité » de la collection Risale-i Nur