Les workhouses ou l'esclavage des blancs par la couronne britanique.
Les workhouses (littéralement, « maisons de travail ») étaient des hospices du Royaume-Uni dont le rôle s'apparentait à de l'assistance sociale. Elles devaient permettre de subvenir aux besoins de toute personne dans l'incapacité d'y parvenir par elle-même, comme les personnes âgées, les handicapés, les « faibles d'esprit » (feeble-minded), les fille-mères, etc.
Historique

Depuis 1597, la « loi pour soulager les pauvres » (Act for the Relief of the Poor), de la reine Elisabeth, met les indigents (les chômeurs, les mendiants, les voleurs ou les vagabonds…) à la charge des paroisses. Les paroisses s'emploient à « punir » les pauvres capables de travailler en les intégrant dans les workhouses où les conditions de vie sont analogues aux bagnes. La old poor law de 1601 complète cette première loi sur les œuvres de bienfaisance en unifiant les règlements paroissiaux pour l'Angleterre et le Pays de Galles. Mise en application pour les deux siècles suivants, elle sépare les indigents en trois catégories : ceux qui peuvent travailler, les impotents (trop jeunes, trop âgés, malades) et les paresseux (idle poor).
Après 1815, le nombre de pauvres explose : ralentissement de l'économie, paysans ruinés par de mauvaises récoltes, ouvriers agricoles victimes de la mécanisation, à l'origine du soulèvement de 1830 (Swing riots. En 1824, il y a environ 1,34 million de pauvres et encore 1 million en 18501. En 1832, une commission royale est chargée d'enquêter, car on soupçonne des abus, et de proposer des solutions pour mieux soulager la pauvreté. En 1834, la loi sur les pauvres est amendée car la bourgeoisie anglaise trouve intolérable de payer des taxes pour entretenir des « fainéants ». La Nouvelle loi sur les indigents (Poor Law Amendment Act met fin à l'assistance à domicile aux indigents, considérée comme trop onéreuse, et institue leur enfermement en workhouses. Les petites paroisses se regroupent en Poor Law Union pour construire ou gérer leur workhouse : quelque 300 sont construites dans les années 18402.
Mais elles préfèrent souvent continuer à assister les pauvres sans les enfermer, cela leur revient moins cher. En 1846 seulement 199 000 sur les 1,5 million d'indigents sont dans des workhouses, dont 82 000 sont considérés comme valides3. Les workhouses enferment officiellement en moyenne entre 2,5 et 4,5 % de la population, mais il est estimé que 6,5 % de la population est passé à un moment ou un autre dans une workhouse4. À la fin du siècle, seulement 20 % des personnes admises sont des chômeurs ou des indigents5 ; mais 30 % de la population âgée de plus de 70 ans est en workhouse6.
Le système des Workhouses est aboli en avril 1930. De nombreuses workhouses sont alors simplement transformées en « Institution de l'Assistance publique ». C'est seulement en 1948 que le National Assistance Act met définitivement fin au système en créant un programme d'aide sociale (Social safety net).