Le secret du château d'Ancy-le-Franc empreint de mystère et d'ésotérisme…
Le château d'Ancy-le-Franc est un superbe monument carré à la symétrie parfaite. Les murs extérieurs rayonnent de la blancheur de la pierre tandis que l'intérieur est rehaussé de tableaux colorés. L'architecte en fut Sebastiano Serlio, théoricien de l'architecture italienne que François 1er appela en France. Les travaux débutèrent en 1542, 5 ans avant la mort du Roi de France : il ne serait pas étonnant de trouver à Ancy-le-Franc une continuité avec le secret du château de Chambord. Nous allons mettre à jour quelques éléments empreints de mystère et d'ésotérisme…
La construction du château a été décidée par Antoine III de Clermont, haut personnage de la noblesse. Lorsque François 1er était prisonnier à Madrid après la bataille de Pavie, c'est Antoine de Clermont qui fut choisi en tant qu'Ambassadeur; il négocia les conditions de paix et la libération du Roi. La construction de de son magnifique château d'Ancy-le-Franc fut la grande affaire de sa vie.
Quel secret cela cache-t-il?
Le Roi Henri II favorisa sa promotion sociale puisqu'il fit d'Antoine un Gentilhomme de la Chambre du Roi et le nomma Comte…
Son petit-fils Charles-Henri de Clermont-Tonnerre est le second personnage important dans l'édification du château.
Ancy-le-Franc est le premier château français totalement symétrique, avec sa forme carrée aux 4 ailes identiques.
Voici le monogramme de Charles-Henri de Clermont-Tonnerre. Les lettres initiales de son nom, CHT, sont imbriquées en un motif unitaire. A noter que l'on appelait ces logos des « chiffres », ce qui sous-entend un chiffrage, une codification…
H et C sont les initiales du couple royal: Henri II (le successeur de François 1er) et Catherine de Médicis (la Reine). Il était de coutume que les nobles associent leurs monogrammes et emblèmes avec ceux du Roi.
Si l'on pense à une éventuelle filiation de Chambord à Ancy, on remarque une certaine interprétation du monogramme : un grand carré divisé en 4 petits carrés, comme le plan du donjon de Chambord. Un C à l'endroit et un autre à l'envers apposés comme un sceau !
Dans une pièce restaurée au XIXème siècle, on trouve cette variante du monogramme. La croix à 3 croisillons de Chambord est sous-jacente: le cryptogramme en 8 est présent 32 fois dans le haut de château de Chambord. Nous sommes en plein ésotérisme.
Officiellement, c'est le monogramme du Roi Henri III qui est ciblé : le H avec 3 barres verticales.
Le voici, dans la salle des gardes…
Il faut comprendre que les grands acteurs de la Monarchie française formaient une sorte de société secrète. Ils se faisaient un devoir d'appliquer la même science du chiffrage dans leurs demeures luxueuses, ce qui revient à dire qu'ils partageaient une initiation à certains secrets. Ainsi, les châteaux importants n'étaient pas construits n'importe où mais dans le respect d'une cartographie nationale. La décoration était pensée pour offrir des messages secrets au visiteur intéressé. Les indices étaient dispersés un peu partout, ce qui protégeait le secret et l'enrichissait.
Le grandiose château de Chambord était en fin de construction. Il représentait un élément puissant du Code, un pur symbole du mystère de la Royauté. Continuons d'apprécier comment le concept "Ancy" y est rattaché…
L'angle ouest, celui correspondant grosso modo à la direction de Chambord, se démarque des autres.
Au premier étage, l'étage noble, il ne contient pas une chambre carrée mais une salle rectangulaire, la chapelle. Intéressant : cette salle APELLE CH-ambord.
Voyons les escaliers maintenant. Le château est doté d'un escalier dans chaque angle de la cour. Le plus grand, l'escalier d'honneur, est à côté de la chapelle. Dans la bonne direction, il rend hommage à l'exceptionnel double-escalier de Chambord.
Les salles bleue et rouge sont en symétrie autour de l'axe. Il s'agit de la chambre du Roi (où dormit Louis XIV) et de celle d'Antoine de Clermont, le maître des lieux.
Ci-contre, le schéma des plafonds du 1er étage.
Les salles carrées ont toutes un plafond à 9 caissons.
Deux anomalies se trouvent dans le coin ouest.
1. Le plafond de la chapelle ne présente pas la structure à 9 caissons.
2. Chaque angle est assortie d'un seconde salle carrée, au plafond à 9 caissons… sauf celui de la chapelle où il n'y en a pas.
La symbolique est plurale. En plus de suggérer la direction de Chambord, la tour d'angle ouest se singularise parce qu'elle est consacrée à Dieu. N'est-il pas logique que la partie du château où l'on vient prier soit différente des autres ?
(Plan de Friederike Michalek).
Voici le plan du rez-de-chaussée.Prolonge-t-il l'ésotérisme de la page précédente?
A ce niveau, sous la chapelle, on trouve bien la pièce carrée (en rouge) qui répond symétriquement aux 3 autres tours. Par contre, il n'y a toujours pas de pièce carrée en retrait (en bleu) alors que c'est le cas dans les 3 autres directions.
La direction intéressante est donc indiquée par des asymétries, comme d'habitude. Là où est l'anomalie se trouve le mystère: l'anomalie porte le message secret.
(Dessin de Friederike Michalek dans "Sebastiano Serlio, architecte de la Renaissance" de Sabine Frommel, éditions Gallimard).
On est invité à comprendre que le château de Chambord recèle une grosse pièce de puzzle ! Il est d'ailleurs LE monument par excellence, le symbole royal de cette époque. Les indices qui nous sont proposés sont des formes carrées alors que justement le donjon de Chambord est carré. A Ancy-le-Franc, le palais de François 1er se trouve dans la direction où il n'y a pas de carré !
Dans la même voie paradoxale, la pièce située en dessous de la chapelle est la cuisine… alors que justement il n'y a pas de cuisine dans le château de Chambord, ce qui est en soi un petit mystère. Nous sommes ainsi menés vers un des mots de l'ancien français qui nommait une « cuisine » : un CHAS. Ce mot-là reprend les premières lettres du mot CHAMBORD. Pas de hasard.
Pour bien faire comprendre quelles sont les tactiques et méthodes utilisées par les concepteurs, on peut remarquer ceci. Certaines Salamandres de Chambord ont une apparence proche de celle d'un CHAT. On doit alors se demander pourquoi et chercher d'autres raccords… Ainsi se développe la gigantesque cabale qui a été créée avec des matériaux indestructibles : la pierre de taille, la langue française et les mathématiques. Tel est le legs de l'ancienne France !
La cour carrée, récemment restaurée, est certainement la plus belle cour intérieure d'époque François 1er. Elle mesure 80 pieds de côté… comme en clin d'œil au secret du 8 de Chambord. La surface de la cour est donc de 6400 pieds, ce qui fait le clin d'œil à la valeur numérique du mot CHAMBORD= 64.
On observe que les murs de la cour sont rythmés par des travées verticales régulières.
Chaque façade se prête naturellement à un découpage en 9 travées...
Tiens, retour du 9 que l'on trouvait déjà dans la structure des plafonds!
Le système des travées tient compte des coins : chaque coin de la cour comporte une travée pliée à angle droit, ce qui fait que chaque façade est bornée par une demi-travée.
(Photo du livre « Sebastiano Serlio architecte de la Renaissance » de Sabine Frommel).
Après observation de la photo ci-dessus, un constat intéressant apparaît. Malgré un grand nombre de lignes architecturales verticales, le quadrillage ne tombe jamais sur une de ces lignes SAUF en ce qui concerne les grandes portes. Leur largeur semble exactement en adéquation avec le système des travées. Ce genre de baies en forme d'arcade, répétitives, sans vitre…c'est une forme typique du château de Chambord.
Si l'on regarde les photos des façades extérieures, on voit que chacune d'elle comporte 9 travées, elles aussi, déterminées par 9 fenêtres.
Suivant l'invitation de Sebastiano Serlio, architecte certainement versé en ésotérisme, on trace sur la cour une grille de 9x9, c'est-à-dire de 81 cases.
Le donjon de Chambord est régi par 25 cases, celui d'Ancy-le-Franc par 81 cases. Ces deux nombres ne doivent rien au hasard : 81/25=2x1,62, donc 2 fois le Nombre d'Or, à une poussière près.
On écrit maintenant l'alphabet sur les cases, une lettre par case, donc plusieurs fois l'alphabet jusqu'à occupation totale de la grille. On ne compte pas le J qui était calligraphié à l'époque comme un I.
(Les travées coincées dans les angles génèrent un encadrement, une bordure dont la largeur fait la moitié d'une travée).
Les deux lettres C et D sont bien sûr groupées par couple. Ce qui surprend, c'est que les couples se répondent deux à deux en symétrie centrale. En fait, les C répondent aux D, et les D aux C, comme pour indiquer la complémentarité de ces lettres.
Didier Coilhac?
On pense plutôt au mot CHAMBORD qui commence par un C et finit par un D!
Quand on transpose ces 4 lettres en nombres, on obtient un total de 440, correspondant au nombre de pièces du château de Chambord.(On définit chaque lettre avec ses coordonnées verticale et horizontale. Le premier C équivaut ainsi au nombre 13, le premier D équivaut à 14, etc…)
On pourrait penser que le carré de 81 cases génèrent à profusion des résultats « en symétrie » avec n'importe quelles lettres… mais c'est faux. Le lecteur peut essayer avec d'autres couples de lettres sans voir de symétrie apparaître.
En symétrie axiale, (seconde image), deux C et deux D se répondent de chaque côté de l'axe qui symbolise la direction de Chambord.
Ces 4 lettres sont sur le bord de la grille : elles sont au bord de la surface, au BORD du CHAMP ! Incroyable raccord…
merci à didier Coilhac