L’insidieuse dissémination des OGM
Parmi les nombreuses oppositions et critiques qui sont faites aux organismes génétiquement modifiés (OGM), celle de la dissémination incontrôlée est récurrente. Sur ce sujet, la FAO (1) a rendu public le 12 mars 2014 les résultats d’une première enquête internationale sur la présence d’OGM en faible quantité dans les denrées alimentaires pour l’homme et pour les animaux.
Sur les 193 États membres de la FAO, 75 ont répondu à l’enquête et, parmi ces pays, il est à noter que près de la moitié (37 exactement) ont eu l’honnêteté de déclarer qu’« ils avaient une capacité médiocre, voire nulle, de détection des OGM, c’est-à-dire qu’ils ne disposent pas de laboratoires, de techniciens et de matériels adaptés ».
Au niveau des résultats de l’enquête, 198 cas de détection de faibles quantités d’OGM ont pu être répertoriés entre 2002 et 2012 et, selon la FAO, plus les années passent et plus le nombre de cas augmente. En effet, parmi l’ensemble de ces cas, 138 ont été répertoriés sur les quatre dernières années.
Il apparaît évident que ce type d’enquête doit être relativisée à plusieurs niveaux. Tout d’abord, comme l’a déclaré Renata Clarke, Spécialiste de la sécurité sanitaire des aliments à la FAO et chargée de l’enquête : « Il semblerait que plus on renforce les tests et la surveillance, plus on recense d’incidents » ce qui est souvent le cas et , plus on cherche plus on trouve. D’autres parts, pour l’instant le nombre de cas est très minime par rapport à l’ensemble des échanges commerciaux qui sont effectués au quotidien sur la planète.
Sur le point qualitatif, les cas de contamination proviennent de différentes causes. Lors des phases de production, à savoir lorsqu’une culture NON OGM se situe à proximité d’une culture OGM, lors de la transformation, du conditionnement, du stockage et du transport ; dans chacun de ces cas, un manque de rigueur dans les opérations de nettoyage peut entraîner une contamination. Au niveau des pays à l’origine des contaminations, le trio de tête est sans surprise : les États-Unis, le Canada et la Chine. Quant aux produits le plus souvent contaminés la FAO indique qu’il s’agit des graines de lin, du riz, du maïs et de la papaye. Toujours sur le point qualitatif, il est important de savoir que la notion de « faible quantité » ne fait, pour l’instant, l’objet d’aucune réglementation internationale, chaque pays en fixant sa propre définition.
Enfin, au niveau de l’enquête, la FAO souligne qu’«une fois l’incident détecté, la plupart des cargaisons ont été détruites ou renvoyées à l’expéditeur ».
Quelle que soit l’opinion, bonne ou mauvaise, que l’on peut avoir sur la FAO, il est tout de même intéressant de voir que l’organisme se préoccupe de cette insidieuse dissémination.
1- FAO : Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture, pour un monde libéré de la faim. C’est une organisation intergouvernementale qui compte 193 Etats membres, deux membres associés et une organisation membre, l’Union européenne.
http://www.univers-nature.com/actualite/alimentation-sante-eau/linsidieuse-dissemination-des-ogm-65716.html