Le solvadi un médicament vendu 260 fois son prix de revient
ce traitement contre l'hepatite c qui coûte 65.000 euros actuellement aux Etats-Unis, montre le manque d'ethique de big pharma qui ne vise que le profit maximum à la place de la santée humaine ..........
Le groupe américain de biotechnologies Gilead Sciences a autorisé lundi 15 septembre pour 91 pays en développement une version générique de son traitement contre l'hépatite C, très efficace mais si onéreux que seule une infime minorité de patients y a actuellement accès.
"Cette annonce change la donne", a estimé Greg Alton, vice-président exécutif de Gilead, auprès de l'AFP à New Delhi. "Le grand changement, c'est que nous mettons ce traitement à disposition de millions de gens dans le monde", a-t-il ajouté.
Le Sovaldi de Gilead est vendu aux Etats-Unis 1.000 dollars par pilule, ce qui porte le coût total du traitement de douze semaines -efficace dans plus de neuf cas sur dix- à 84.000 dollars (65.000 euros).
Le Parisien annonçait en juillet dernier que cinq députés de la majorité avaient adressé un courrier à Michel Joly, président de la filiale France de Gilead, afin de lui demander de baisser le prix du Sovaldi, entièrement remboursé par la Sécurité Sociale. Le prix demandé par le laboratoire pour ce nouveau médicament bénéficiant d’une "autorisation temporaire d’usage" atteignait 650 euros par comprimé, soit un total de 54.600 euros pour un patient ! Soit 260 fois plus que le prix de vente...
Selon ces élus, 60 000 patients pourraient être traités par Sovaldi d'ici deux ans. Soit un coût de 3,276 milliards d'euros pour la Sécurité Sociale.
AUTORISATION. La commercialisation du sofosbuvir a été autorisée en décembre 2013 par les autorités sanitaires américaines et en janvier 2014 par leurs homologues européennes. En juillet, quatorze pays européens, dont la France, se sont alliés pour négocier une baisse de prix du traitement de Gilead. La ministre française de la Santé Marisol Touraine avait annoncé que les négociations se feraient pays par pays mais que les 14 pays échangeraient leurs informations pour obtenir une baisse de prix de ce traitement qui, sinon, coûterait des "milliards" d'euros à la Sécurité sociale.
GÉNÉRIQUE. Le génériqueur Mylan a annoncé dans un communiqué qu'il avait obtenu de Gilead les droits non exclusifs de fabrication et de distribution du principe actif de ce traitement, le sofosbuvir. Sept fabricants de génériques -tous basés en Inde- bénéficient d'une autorisation similaire : il s'agit de Cadila Healthcare, Cipla, Hetero Labas, Ranbaxy, Sequent Scientific et Strides Arcolab, selon un autre communiqué.
Ces fabricants ont indiqué qu'il était trop tôt pour savoir à quel prix ils commercialiseraient le traitement. Mais selon le responsable de Gilead, le Sovaldi sera accessible en Inde pour 300 dollars par mois (environ 230 euros), un niveau de prix qui servira de "référence" pour les autres pays.
TECHNOLOGIE. Les laboratoires de générique bénéficieront de transferts de technologie pour leur permettre de "monter en puissance" au niveau industriel le plus rapidement possible, a assuré le groupe californien.
Cette autorisation est valable pour 91 pays en développement où vivent plus de 100 millions de personnes contaminées par le virus de l'hépatite C (soit 54 % des personnes touchées dans le monde). Les modalités financières de l'accord n'ont pas été rendues publiques. Gilead a simplement précisé que ses franchisés seront libres de fixer leurs prix et lui verseront des royalties d'un montant non précisé.
DURÉE. Si la durée de traitement est habituellement de 12 semaines aux Etats-Unis, elle peut être plus longue en Inde et dans certains autres pays en raison de la souche de la maladie et ainsi requérir un traitement pouvant aller jusqu'à 24 semaines.
Causée par le virus VHC, l'hépatite C peut entraîner cirrhose ou cancer du foie mais est désormais susceptible d'être éradiquée à plus de 90% grâce à l'arrivée d'une nouvelle classe de médicaments, des antiviraux à action directe, dont celui de Gilead.
ONG. Pour plusieurs ONG, la décision de Gilead ne résout pas le problème de millions de patients de pays aux revenus plus élevés qui n'auront pas accès au traitement. "Nous saluons la volonté des fabricants de génériques de renforcer la production de ces nouveaux anti-viraux à action directe", a dit Rohit Malpani, de Médecins Sans Frontières. Mais cet accord "prive des millions de malades de l'hépatite C de tarifs abordables, ce qui n'est pas acceptable", a-t-il ajouté.
Le responsable de Gilead a assuré que son entreprise "travaillait à rendre ses traitements contre l'hépatite C plus accessible à de nombreux patients et dans de nombreux pays le plus vite possible".
http://www.sciencesetavenir.fr/sante/20140916.OBS9282/hepatite-c-le-sovaldi-coutera-moins-cher-dans-les-pays-en-developpement.html