Un remède contre le cancer découvert il y a 100 ans ?
Le Dr William Coley, chirurgien orthopédiste, a vécu de 1862 à 1936. C’est à l’âge de 28 ans qu’il voit son premier patient décéder à la suite d’un cancer des os. Le sentiment d’impuissance et de culpabilité qui le saisit va le guider vers une mission : trouver un remède contre le cancer qui a emporté sa patiente.
En 1880, le Dr Coley se rend à l’université de Yale dans le Connecticut, déjà réputée pour sa faculté de médecine. Il y trouvera quelques centaines d’archives de cas similaires à la maladie de sa patiente. Durant des semaines, il concentre ses efforts dans la recherche de cas connus de sarcome (tumeur maligne), dont les malades auraient survécu. Sa patience finira par payer puisqu’il trouve enfin ce qu’il cherche, sa découverte aurait dû alors révolutionner le monde de la médecine.
Une quête fructueuse
Parmi la centaine de dossiers inspectés, un seul retiendra son attention, celui d’un homme dont le sarcome a étonnamment disparu après avoir contracté une maladie infectieuse : l’érysipèle. Cette maladie, qui a pratiquement disparu aujourd’hui, est une infection de la peau due une bactérie connue sous le nom de streptocoque. Elle peut provoquer des plaques sur tout le corps et causer de la fièvre, mais reste bénigne.
William Coley se lance donc dans la recherche d’autres cas similaires, et trouve plusieurs dossiers rapportant la disparition soudaine et mystérieuse de sarcomes à la suite d’un érysipèle. Convaincu qu’il est sur la bonne piste, il entreprend de créer un remède et concentre des bactéries mortes d’érysipèle, ce qui les rend moins dangereuses. Cette mixture sera nommée « Toxines de Coley ».
Une guérison inattendue
Le 24 janvier 1893, un jeune patient atteint d’une tumeur abdominale massive reçoit la première injection des Toxines de Coley directement dans la tumeur. L’opération a été renouvelée tous les trois jours, avec pour conséquences des montées de fièvre brutales entraînant une régression presque instantanée de la tumeur ! En l’espace de quatre mois, sa taille a diminué de 80 % et 12 semaines plus tard, en août 1893, la tumeur n’était pratiquement plus perceptible. Le patient Jonh Ficken, fut totalement guéri du cancer, il décéda 26 ans plus tard d’un infarctus.
Une découverte condamnée par le pouvoir de l’argent
Au début du XXe siècle, la radiothérapie se développa et marqua le début d’une autre ère de la médecine, sur laquelle nous comptons encore aujourd’hui pour nous soigner. À cette époque, on a considéré que les machines à rayons radioactifs étaient plus simples à industrialiser.
Le docteur Coley s’était intéressé à ces techniques issues du travail novateur de Marie Curie, il a d’ailleurs investi en se procurant deux machines de radiothérapie. Rapidement, il comprit que leur utilisation n’équivalait pas la guérison d’un cancer grâce à son traitement. Il consacra le reste de sa carrière à soigner des malades atteints de cancers avec succès, jusqu’à sa mort en 1936.
La chimiothérapie apparût ensuite et le business qu’elle engendra ne cessa de croître, laissant dans l’oubli les Toxines de Coley.
Un récent espoir
En 1999 des chercheurs ont repris les travaux du Dr Coley pour comparer les résultats avec les traitements modernes contre le cancer. Les Toxines étaient bien plus efficaces. C’est la société américaine MBVax qui a repris les recherches sur le traitement et en a fait bénéficier à 70 malades atteints de cancers en phase terminale. Pour ces patients c’était comme une dernière chance, il leur a été permis de se soigner de manière alternative, car ils avaient peu de chances de survivre à leur cancer, alors que cela est souvent refusé à d’autres malades.
Les résultats sont parlants : dans 20 % des cas la rémission fût complète et dans 70 % des cas la tumeur a diminué.
Malgré cette preuve indéniable que les Toxines de Coley peuvent guérir du cancer, la société MBVax n’est pas en mesure d’entreprendre des études nécessaires à leur commercialisation. Pour mener les essais et répondre aux normes des laboratoires MBVax devrait en effet pouvoir investir quelques centaines de millions de dollars.
Trois médecins sur quatre refuseraient la chimiothérapie pour eux-mêmes en cas de cancer selon un rapport publié en 2012, et ce pour la simple raison qu’elle est inefficace et que ses effets sont dévastateurs sur tout l’organisme. Bien entendu, tout cela n’est pas dévoilé aux malades.
Source : Cancer.org ,citizen.post Jacque Lacaze (cancérologue