Cadillac développe une voiture qui peut rouler 100 ans sans carburant
le constructeur américain Cadillac met au point un prototype de voiture futuriste capable de rouler plus de 100 ans sans carburant. Derrière ce concept en collaboration avec Laser Power Systems, se cache en réalité un moteur au thorium, qui ne fonctionne donc pas au carburant, et dont la consommation est extrêmement faible. Encore plus économe que la voiture électrique même, cette automobile fonctionne donc au thorium, un minéral noir qui est l’un des plus denses au monde.
Cette source d’énergie pourrait donc fortement se démocratiser dans les prochains concepts automobiles, tellement elle est économe et disponible en quantité. Seulement 8 grammes sont nécessaires pour faire rouler le modèle Cadillac pendant un siècle ! Une idée novatrice qui ouvre une voie vers de nouvelles sources d’énergie. À l’heure où le pétrole se raréfie de jour en jour, Cadillac a trouvé une nouvelle source de carburant qui pourrait offrir de belles performances à l’avenir. L'exploitation du thorium par des réacteurs nucléaires à sels fondus paraît néanmoins aujourd'hui être la voie la plus prometteuse ; elle est à l'étude dans plusieurs pays comme la France, les États-Unis, la Chine13, l'Inde et le Japon.
À l'exception de la France, tous ces pays ont récemment décidé d'engager des efforts industriels significatifs dans cette direction. En France, des scénarios théoriques prometteurs ont été étudiés intensivement par le CNRS depuis le début des années 2000. En particulier, le Laboratoire de Physique Subatomique et de Cosmologie de Grenoble (LPSC) 14 a développé un concept de réacteur à sels fondus « non modéré », dit MSFR (pour Molten Salt Fast Reactor, un type de réacteur à neutrons rapides), qui paraît susceptible d'offrir des caractéristiques de fonctionnement très favorables remplissant tous les critères des réacteurs de quatrième génération (cf. Forum International Génération IV) :
utilisation optimale du thorium comme matériau fertile abondant, permettant de faire de la surgénération - compte tenu des réserves connues, les ressources énergétiques disponibles seraient au moins 500 fois supérieures à celles que peuvent procurer les réacteurs actuels de deuxième génération (PWR, filière canadienne CANDU à uranium naturel, RBMK russes, …).
Au rythme actuel de production d'énergie nucléaire, les réserves potentielles se chiffrent en dizaines de milliers d'années.
le cycle du combustible ne crée que peu de plutonium et d'actinides mineurs et génère par conséquent des déchets radioactifs beaucoup plus faciles à gérer ; certains groupes de promotion de la technologie15 qualifient même cette voie « d'énergie nucléaire verte », dans la mesure où elle pourrait contribuer significativement à la réduction des émissions de gaz à effet de serre sans présenter les inconvénients des réacteurs nucléaires actuels.
une grande sûreté intrinsèque de fonctionnement, du fait de coefficients de vide et de contre-réaction thermiques très négatifs empêchant la réaction de s'emballer d'elle-même, et ce malgré l'absence de modérateur ;
le circuit primaire du réacteur à sels fondus opère à la pression atmosphérique ambiante et ne met en œuvre que des substances chimiquement stables ; le risque de contamination radioactive ou d'incendie en cas de fuite est donc très faible ;
l'utilisation de combustibles nucléaires liquides permet d'envisager un traitement chimique in situ des matières fissiles ; on éviterait ainsi d'avoir à décharger le cœur et à effectuer un retraitement externe, avec comme corollaire la nécessité du transport des matières radioactives ;