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  • Dans la tradition secrète, le corps humain est considéré comme le symbole ultime de l'univers. Chaque partie du corps correspond à un idéal spirituel, une constellation étoilée ou un élément alchimique. De cette manière, les anciens philosophes se connectaient directement à toutes les choses, et par cette connexion, ils pouvaient influencer le monde qui les entourait, rusty james blog
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Archives
4 mars 2017

JOHN DEE magicien de la reine ET L’EMPIRE BRITANNIQUE

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Élisabeth appelait John Dee (1527-

1608/9) son philosophe. Mathématicien, géographe et astronome respecté, il avait aussi un profond intérêt pour l’astrologie et l’occultisme. Il a conseillé la reine sur le choix du jour le plus favorable pour son couronnement, et pratiquait ses arts à la cour. Reconnu pour avoir popularisé l’expression “ Empire britannique ”, il a encouragé Élisabeth à se considérer comme l’impératrice d’un futur empire qui se bâtirait par la maîtrise des océans et la colonisation de nouveaux territoires. À cette fin, il a formé des explorateurs à la navigation, particulièrement pour la recherche de passages vers l’Orient par le Nord-Est et le Nord-Ouest, et il a soutenu les projets de colonisation du continent nord-américain.

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Sur le conseil prudent de son ami Sir Wlliam Cecil, John
accepta l'honneur que lui {aisait la nouvelle reine aux cheveux roux, bien qu'il n'éprouvât pour elle que répulsion
 et mépris : n'avait-elle pas proclamé rageusement, dès son accession au trône, que, chaque année, quaffe-vingt-dix
personnes choisies au hasard seraient exécutées, simplement pour leurs convictions protestantes ?

John Dee pensa qu'il valait mieux endormir la méfiance de  cette Gorgone âux yeux verts et àla face mangée pat la petite vérole,
ce Scorpion marqué par de très néfastes configurations asuales ; il éprouva même un plaisir trouble à lui prédire un long et glorieux règne,
sous la houlette de Jupiter, alors qu'un terrible caré de Mars,avec une conjonction de la Lune et de Saturne) ne laissaient
guère présager que des événements sinisues ; âvec un hotoscope aussi mauvais, il était permis d'espérer que le jour où la
ête de Méduse tomberait n'était peut-être pas si loin. En attendant, John aurait intérêt à montrer qu'il n'était pas seulement catholique, c'est-à-dire universel, mais aussi bon chrétien.


ll ne suffisait pas de se rendre à la messe plusieurs fois par semaine, comme il l'avait touiours fait depuis son enfance ;
il lui faudrait aussi surueiller ses propos ; pour lui, les protestants n'étaient que des chrétiens égarés. Mais, pour la reine
et pour la cour, ils étaient des ., suppôts du Diable »> et des hérétiques bons pour le bricher.

Les astrologues, songea-t-il, avaient décidément une grande supériorité sur les illustres personnages dont ils étudiaient
l'horoscope : ils en savaient plus qu'eux sur eux-mêmes et sur leur propre destin. Encore fallait-il le leur cacher avec art et
ne leur dévoiler la vérité qu'à ravers un prisme de mensonges, de même qu'un peintre voit son tableau achevé, là où les
spectateurs ne voient encore qu'une suite de petites touches. Ce prodigieux sens de l'Invisible, qui permettâit au magicien
de sonder la vie et l'êre profond des plus grands personnages à partir d'un simple dessin où figurait une dizaine de planètes,
était un grand atout, mais aussi un grand poids. Que de secrets à garder, de vérités à déguiser ! Il était préférable
d'avoir l'air moins bon astrologue et moins bon devin qu'on ne l'était.

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 Mais cette faculté, que I'Eglise avait avec quelque raison stigmatisée comme diabolique, n'était pas sans grands
avantages à condition que le devin sût demeurer un maître du secret. Elle lui évitait de perdre du temps. Au vu du thème
astral de la reine Mary, John sut immédiatement qu'il n'aurait pas à en perdre beaucoup avec elle.
Il semblait qu'il en füt tout autrement de sa sæur, la princesse Elisabeth. L'horoscope de la jeune femme, que Sir \X/illiam
Cecil avait communiqué secrètement au maître de Mortlake, révélait un personnage promis à un grand destin ; John fut
persuadé qu'Elisabeth était la future reine qui arracherait l'Angleterre à la nuit où elle baignait à présent. Celle qu'on appelait « la Vierge de Woodstock >> était née sous le signe qui porte ce nom ; son âscendant dans le signe du Sagittaire,
de feu exalté par la conjonction avec Jupiter, était le signe d'une grande foi et d'une haute spiritualité mises au serviced'une cause terrestre. Ainsi, cette dame de sang royal avait les pieds sur terre) mais Ia tête dans le ciel : elle était de
taille, et de nature, à rendre à l'Angleterre son rang de première nation en Europe. Son Soleil, pour couronner cet
horoscope prédestiné, se mouvait sur l'image égyptienne du zodiaque traduite en ces termes : << Un beau vaisseâu, toutes
voiles déployées, fend les flots doucement agités. »> Jupiter, quant à lui, trônait sur le degré suivant :  fin mage, la
coifiure sacerdotale au front, dirige sa baguette vers deux triangles enlacés, surmontés d'un troisième, dans un geste de
conjuration.

John ne s'étonnait plus qu'on lui est rapporté
les dons précoces de la jeune princesse dans le domaine hermétique. Il ne lui était pas indifiérent que cette image fût, à
quelques degrés de son propre Ascendant, situé dans le même signe de Feu. Cette conjonction augurait d'une protection
puissante, et certainement d'une entente avec la future reine dans le domaine des sciences hermétigues. Vénus et Mercure
brillaient dans le signe aérien de la Balance, conjoints sur l'image :  Dans un pâysâge polaire, un iceberg se détache sur
la mer de glace, tandis qu'au couchant le Soleil disparaît engloire, créant une aurore boréale. Sur la glace, un équipage
de rennes tire un traîneau chargé de fourrures. >> Or, on avait rapporté à John que la « Vierge de \X/oodstock >> avait des
crises mystiques accompâgnées de visions pendant lesquelles elle proclamait, en latin, que le destin l'avait choisie pour être
reine un jour et mener les navires britanniques jusqu'au pôle, au-delà de Cathay, 1à où, disait-elle, se trouvait une <( Teme
Verte >> qu'aucun humain n'avait jamais vue, où fleurissaient des jardins éternels remplis d'animaux fabuleux. Elisabeth
tombait alors à genoux et suppliait qu'on l'appelât Basilearnaris,Impératrice de la Mer, comme sa chère Angleterre qui
n'était plus pour l'heure qu'un vaisseau à la dérive.

Pour ajouter à ce regroupement fatidique de planètes en signes
d'eâu, Neptune s'épanouissait à 29 degrés des Poissons  Une Cassandre échevelée, gesticulant, parcourant les rues de la ville,
tandis qu'au temple de la Sibylle une prêtresse prédit l'avenir à un adolescent. »> Cette princesse avisée et fière semblait êre
en même temps une grande voyante douée d'un don de prophétie. Enfin, Saturne était exilé en Cancer, à ttois degrés de
celui de John Dee, né seulement six ans âuparavant :les phénomènes dans le ciel : météores, étoiles filantes, et des
cascades tombant d'un rocher. >>

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En 1533,l'année de la naissance d'Elisabeth, une comète avait fendu le ciel de Londres,
attirant les prédictions apocalyptiques de nombreux mages ;
quelques-uns seulement y avaient vu un signe bénéfique, lié à la naissance d'une future grande reine.



John Dee fut submergé de joie par l'étude de cet horoscope exceptionnel, où il discernait véritablement l'incarnation d'un
instant du ciel dans un principe royal destiné à donner à l'Angleteme une grandeur sâns précédent dans son histoire. Dès
lors, il n'eut de cesse de rencontrer celle que déjà, en son for intérieur, il appelait avec ferveur << la reine Elisabeth ». Si un tel prodige était arrivé, c'était parce que lui, John Dee, premier savant et
magicien d'Angleterre, avait été choisi pour mener à bien
l'éducation de la jeune princesse, l'éloigner de la gangue rigidedes sciences scolastiques et favoriser l'épanouissement de ses
dons pour la magie et l'hermétisme. Son horoscope, d'ailleurs, confirmait ce qu'on lui avait dit d'Elisabeth, de ses visions, de
sa clairvoyance qui inquiétaient son entourage et faisaient murmurer à ses ennemis, déjà nombreux, le nom de sorcelleie. La
Vierge, c'était aussi, disaient les mauvaises langues, la triple Hécate, déesse de la magie noire et des cultes démoniaques. On
prétendait que, pendant ses crises mystiques, la jeune princesse parlait en une langue inconnue, que ses yeux se révulsaient d'une manière efirayante et qu'elle ne se souvenait plus de rien ensuite.

La jeune licorne avait aussi des crises de colère redoutables et elle adorait briser les miroirs. Enfin, on chuchotait que, seule, l'âme de la princesse était vierge : elle avait déjà des favoris, mais point de maître. Pour le reste, Sir Cecil la décrivit à John Dee comme fière mais dure, magnanimeavec d'étranges hypocrisies et bizameries ; de taille moyenne, le visage lisse et très fin, des yeux de biche ou plutôt de
licorne, verts comme ceux de sa sceur, énigmatiques et fixes, clouant sur place ceux qui osaient les regarder trop longtemps.
Et le vieux libertin, qui se moquait en privé de la religion, ajouta, pour calmer l'agitation croissante de son jeune ami :


.. Croyez-moi, magister Dee, Elisabeth est vierge comme je suis catholique. >>
Sir Cecil raconta à John ce que plus personne n'ignorait à la cour, mais que lui, jeune savant à l'écart des intrigues et des
passions, ne savait pas encore: à l'âge de quinze ans, alors qu'il était à Louvain, la princesse Elisabeth avait eu une liaison
avec un homme indigne, son oncle Thomas Seymour; son voyage à travers la vie avait commencé, comme bien des
voyages, par de violentes secousses à la sortie du port. Henri VIII, son père, mort quand elle avait treize ans, avait
toujours été dominé par quelque personnalité plus forte et plus équilibrée que la sienne. Tout d'abord, pendant les
premières années heureuses de sa vie, il avait été soutenu par son admirable femme,

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Catherine d'Aragon, belle Flamande et
vraie fille de la maison de Bourgogne. Puis i7 avait subi l'influence autoritaire de §üolsey, après le despotisme méprisant
d'Anne Boleyn. Si Henry avait toujours été en tutelle, Elisabeth, au contraire,
ne supportait pas d'être gouvernée. Elle avait à peine rois ans quand son père fit décapiter sa mère Anne. Dès qu'elle avait
été en âge de penser et de sentit, ce fut dans une atmosphère de meuttre et de ragédie. Femme à quinze ans pâr les grâces
de son oncle, elle fit montre, très ieune, d'une grande habileté politique ; elle poussait l'hypocrisie, déclarait Sir Cecil, jusqu'à
jouer le rôle de puritaine malgré son mépris pour ceux qu'elle nommait sarcâstiquement << nos frères en Jésus-Christ ». Sur
sa table de chevet figurait, à côté de la Bible, comme dans toutes les maisons d'Angleterrc,le Liure des martyrs, de John
Foxe, qui décrivait avec complaisance et raffinement les supplices des protestants. La plupart des amis d'Elisabeth étaient
du côté des réformateurs, même s'ils continuaient à pratiquer
les rites de l'ancienne Eglise catholique : c'était le cas du rusé Sir william Cecil.

L'éducation de la jeune princesse avait était rès soignée ; elle jouait du virginal, au son grêle exraordinairement clair et
vibrant. Elle parlait couramment plusieurs langues européennes, plus le grec, le latin, et même l'hébreu. Dans une
lette au savant allemand Sturm, connu sous le nom de Sturmius, son précepteur principal, Lord Roger Ascham, avait
appelé la princesse << un prodige d'érudition, de mémoire et
d'application : elle lit Tertullien le matin et Cicéron l'aprèsmidi ». Dans le domaine politique, Elisabeth avait conscience
que la réaction intoduite par sa sæur Mary n'aurait qu'un
temps ; son mânque certain d'esprit religieux, mêlé curieusement à une passion porrr l'hermétisme, était le ressort
essentiel d'une ambition cachée, servie admirablement par Sir Cecil.


Ce vieil ami de John Dee, homme avisé et dénué d'enthousiasrne, savait à merveille utiliser celui des âutres. Très tôt, il
avait décelé chez la ieune princesse un tempérament à la fois mystique et attaché aux choses temestres qui la prédestinait à
de grandes tâches. Pourtant, dans l'attente d'événements capitaux, qui, selon l'asrologue de Mortlake, ne tarderaient pas
à déferler comme une tempête sur << I'île aimée des dieux »>, Sit Cecil n'hésitait pas à se pavaner aux côtés de la reine Mary,
âvec un énorme rosaire bien en vue sur sa maigre personne. Il possédait toutes les qualités d'un ambassadeur, sauf une : la
prestance, qui lui faisait si bien défaut que les uns le comparaient à une belette, les auffes à un rat ou un renard ; mais,
disait-il, un bon ambassadeur doit être un mouton ou un âne,
ce qu'il n'était assurément pas. Sir william considérait la seoète passion qu'éprouvait John
Dee pour les sciences hermétiques âvec autant d'inquiétude que le culte d'Elisabeth pour la majesté royale. Mais il avait
en commun avec ces deux astres de première grandeur qui se levaient à l'horizon le goût de courir des risques heureux. II
s'était fourvoyé à l'âge de vingt ans dans une mésalliance avec une fille d'auberge, mais il avait eu la chance, disait-il, de
perdre sa femme au bout de trois ans et de se remarier, plus brillamment, avec une fille de f illuste famille des Cook. C'est
alors qu'il avait fait la connaissance du magister Dee à Cambridge ; depuis, il était devenu son conseiller et son principal appui à la cour.

John n'ignorait pas que Sir william Cecil
était toujours prêt à abandonner ceux qui tombent, aussi avait-il décidé de ne pas tomber. Là où la malice et le manque
de scrupules portaient leuts fruits, il espérait que la probité, le mépris pour les intrigues politiques et l'attachement à des
valeurs spirituelles supérieures aux affaires du monde lui assureraient une position inébranlable ; alors que les courtisans
habiles étaient en deçà de la mêlée, il se considérait au-dessus d'elle : un thaumaturge n'avait pas à se fourvoyer dans des
méandres et à choisir entre plusieurs emeurs qui, même additionnées, ne faisaient pas une vérité. Il avait toujours à
l'esprit la mise en garde du grand Oronce Finé conte les compromissions avec un monde déchu dans un décor de façade,
dans une architecture qui se vantait avec inconscience d'être en << trompe-l'oeil ».

Jeune étudiant à Louvain, il avait écrit dans
son journal : « Tout ce qui est honnête est utile. >> En ces temps troublés où les marchands chassaient les prêtres du
temple, John inscrivit, dans le même cahier, ces lignes implacables : << L'homme spirituel, qui connaît le macrocosme et la
petitesse de sa condition face au mystère divin et aux secrets
de la nature, ne saurait sans dommage mêler son humilité profonde à la bassesse d'âme des courtisans avides de figurer sur
la scène du monde. Tous les palais qui ne sont pas un reflet terrestre du Paradis s'écrouleront bientôt, car une demeure,
fût-elle une humble chaumière, n'est qu'une ruine en sursis si elle n'est pas traversée par l'axe du monde. Le magicien se doit
 'êue au-dessus de ce flux et de ce reflux qui n'affectent que les basses régions du cosmos et du microcosme humain. Au fond,
il n'est que le témoin terresue du Ciel, car il sait que le Cosmos n'est rien d'aure que le message de Dieu Lui-même à
Lui-même.

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»> Dieu, dans Sa bonté toute-puissante, m'a envoyé un rêve cette nuit : j'étais au château de Kenilwotth, où mon noble ami
walter alter Raleigh donnait une fête sur le thème du "Château dela Beauté parfaite". A mon arrivée, je fus salué par une sibylle
qui me prédit un grand destin de magicien. Soudain, la princesse Elisabeth pârut, portânt sur sa tête une couronne
resplendissante entourée d'un halo vert, Elle était accompagnee
de deux nymphes et s'appelait elle-même la Dame du Lac. Elle tavetsa un pont au-dessus de l'eau, orné de sept piliers
de chaque côté, montrant à leur sommet des oiseaux en cage, des fruits dans des vases d'argent, du vin dans des vases d'or,
des poissons dans des boules de crital creuses. et des instruments de musique variés. De l'autre côté se mouvait le château  fort de la Beauté, constuit en bois comme un théâtre de
marionnettes et assiégé par les quatre Enfants du Désir, des chevaliers armés de canons de bois.


» Auprès des chevaliers étaient deux artilleurs habillés de cramoisi et un enseigne déployant un drapeau porteur d'une inscription en une écriture mystérieuse.

Dans une tranchée roulante était camouflé un orchestre de merveilleux musiciens qui assiégeaient la Beauté de leurs accords.
» Venait ensuite le comte d'Arundel, dans une armure ornementée, avec des carapaçons richement brodés, suivi de quatre

pages à cheval et de vingt gentilshommes. Tous portaient des
manteaux courts et des culottes de velours pourpre, des pourpoints de satin blanc, des chapeaux de velours écarlate avec
des bandes d'or, des plumes d'or, et des bas de soie jaune. Puis un jeune page s'approcha du balcon où la reine était assise et
lui fit savoir qu'un assaut allait être donné par les Enfants du Désir au château fort de la Beauté.

 De la musique fut jouée, etdeux poèmes furent chantés par les pages, l'un priant Elisabeth
de se rendre, l'autre excitant les chevaliers à la bravoure.
>> Puis les deux canons retentirent. L'un était chargé de poudre
suave, l'autre d'eau parfumée, et les détonations eurent un écho dans la mélodie qui sortait de la ranchée. On mit alors
des échelles pour monter à l'assaut, et les valets de pied envoyèrent des fleurs contre les murs.

 Un feu d'artifice commença, illuminant la scène de couleurs semblables à ce que
nos maîtres hermétiques appellent la "Queue du Paon". Interdit, j'étais resté au milieu du pont. De l'aume côté du
lac, au-delà du château, j'aperçus un ruisseau qui serpentait, brillant sous la lune comme une coulée de mercure. Il se dirigeait
vers des lointains mystérieux, nimbés d'une lueur bleuâtre, surnaturelle. Je traversai le pont, et les fantômes
vinrent à ma rencontre. Mais je n'éprouvai aucune frayeur ; les ignorant, je montai dans une barque échouée au milieu des
roseaux et, contournant le château, je me dirigeai vers la lumière bleue, voguant parmi des cygnes. Les bruits de ia
fête s'estompèrent ; bientôt un silence absolu régna âutour de moi. Je n'entendais plus que la musique des sphères.

Au fil du ruisseau qui longeait un chemin, apparut une conuée désolée,
inhospitalière, sâns âge. A ma droite, une épaisse forêt ; à ma gauche, un haut talus sillonné de sentiers abrupts et couvert
des ruines fumantes de demeures aux formes les plus éuanges : rotondes, parvis efiondrés, temples éventrés d'où émergeaient
des colonnes surmontées de statues à l'aspect inquiétant : on eût dit des êmes humains soudain pétifiés par quelque
démiurge fou. Sur une des places, qui figurait un gigantesque échiquier de marbre dont chaque dalle était une case, des
personnages irréels, vêtus de loques qui avaient été autrefois de splendides habits, erraient, les yeux vides, s'ignorant les
uns les auffes, marchant sans but, dans un silence où vibraient sourdement d'invisibles influx.

 Je fus saisi d'une terreur sans nom. Je voulus faire demi-tour et me retournai, mais le feu d'artifice ainsi que le château avaient disparu.
» Soudain, je vis apparaître en haut de la coiline un personnâge qui semblait luiasant; il descendait lentement vers le chemin.
Son apparence contrastait avec celle des demi-spectres qui hantaient la ville morte : de haute stature, 11 était vêtu d'une
longue robe noire et portait un chapeau en forme de cône, également noir. Son visage était noble, gtave, avec des yeux
d'aigle sous des sourcils épais. Il avait une longue barbe blanche. Derrière lui apparut un aure homme, plus jeune,
d'apparence plus joviale, portant le même habit et le même chapeau de magicien, et en outre, sur sa poitrine, une grosse chaîne
dorée, à laquelle pendait un énorme médaillon. Suivaient deux femmes au visage harmonieux, habillées simplement, et trois
jeunes enfants. Tandis que l'étrange compagnie se rapprochait de moi, je vis que le bas de leurs habits était déchiré.
A présent, ils traversaient les ronces, sur Ie flanc de la colline. lLa lune fut masquée par un nuage, et une obscurité presque
totale s'ajouta as silence qui planait ; seule, la lumière bleuâue qui émanait de l'horizon éclairait la progression du
petit groupe. Enfin, le vieil homme fut près de moi, sa suite restant à quelque distance. Je fus surpris par la beauté et la
noblesse de son visage : il semblait, en vérité, comme le décor qui l'avait vu surgir, être au-delà du temps. Je lui demandai
qui il était, d'où il venait. D'une voix sans âge, un peu voilée, il me répondit : "Je viens du royaume d'Hécate, situé au-delà
des mers, là où les hommes jouent aux échecs avec l'Ange. Ma maîtesse est la lumière noire. Je suis un homme libre.
Mais quel est votre nom ?", lui dis-je alors.

Il me répondit: "Mon nom est John Dee." »

John ajouta en marge de son récit : << Ce rêve m'a été inspiré à Mortlake, ce 11 mars de l'année 1555 par des influx puissants du spiritus mundi,

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Le cottage de Mortlake
Cet endroit était une bibliothèque, un laboratoire et un musée. Ses milliers de livres constituaient l'une des plus belles collections privées de manuscrits occultes. On considérait Dee comme l'homme le plus instruit d'Europe. Il passait son temps à copier, traduire, étudier de nouveaux manuscrits qu'il faisait venir du Vatican, de Rome, de Florence et de nombreuses villes d'Europe. En 1570, il participa à la publication de l'une des premières, si ce n'est de la première, version anglaise de l'oeuvre fondamentale des mathématiques, « les éléments » d'Euclide. Il en écrivit la préface, laissant à Billingsley le soin de traduire les treize livres, mais certains biographes racontent que cette traduction fut en réalité l'oeuvre de Dee lui-même. Au mois de mars 1576, Dee se maria pour la seconde fois et sa femme mourut dans l'année. Il se remaria en 1578, avec une femme que lui avait présentée la reine, Jane Fromands, dont il eut huit enfants. Il semble qu'il ait aussi eu dans les années qui suivirent des contacts avec l'un des protégés de la reine, le dénommé Francis Bacon que l'on retrouva plus tard au sein de diverses sociétés secrètes.

 


la Lune étant pleine dans le signe desPoissons, à 14 degrés, en sextile âvec Mercure. Ce songe prophétique, par lequel John avait passé la barrière
du temps et communiqué avec son double, dissipa ses dernières hésitations ; malgré le risque que représentait une renconre
avec Elisabeth, il irait voir cet âstre naissant : s'il avait pu traverser les mailles du filet dans l'Invisible, tell'alchimiste qui
atteint l'essentiel à travers la matière, il pourrait sans nul doute
échapper au réseau d'espions qui entourait la princesse dans sa résidence de Woodstock. D'ailleurs, le Ciel lui accorda un
signe supplémentaire.

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Sa cousine, Blanche Parry, qui avait tenu Elisabeth dans ses bras, était présentement la dame d'honneur
et la confidente de la princesse ; John connaissait depuis longtemps son mari, le chasseur royal James Parry. Grâce à ces
braves gens, il put envoyer plusieurs messâges à la jeune licorne prisonnière : il lui dit qu'il craignait pour sa vie,
qu'elle devait êre très prudente et qu'elle régnerait un jour sur l'Angleterre. Il encouragea son intérêt pour l'astrologie et
Ia claivoyance, son horoscope révélant des dons exceptionnels dans ces domaines ; et, dès sa première lettre, John proposa à
la princesse de lui écrire en langage cryptographique, afin d'éviter toute intrusion dans leurs secrets.
John prescrivit aussi à sa jeune élève, que son signe astrologique prédisposait à une santé délicate
-
elle soufirait déjà degraves troubles du foie l'ulilisation d'herbes médicinales
plantées aurefois par les Romains et qui poussaient encore le long des murailles d'Hadrian. Mais, surtout, il éveilla chez
Elisabeth une passion pour I'asmonomie en lui faisant parvenir deux présents véritablement royaux : un astrolabe pour la
navigation consruit par le grand Germinius de Leyde, avec une carte mobile de vingt-neuf étoiles en or fin ; et un astrolabe
asmologique où les planètes étaient diverses pieres précieuses que le magicien avait rapporté de Louvain en même
temps que deux magnifiques globes terrestres, les plus beaux d'Europe, confectionnés par son ami Mercator. John y joignit
une longue lettre se terminant pâr ces mots : , Avec la certitude, très estimée princesse, ô perle du Royaume ! que le jour
est proche où l'Impératrice de la Mer figurera à la proue du Vaisseau.

Votre très dévoué John Dee, descendant de Roderick le Grand, premier prince du pays de Galles. ,
Grâce à l'entremise de Robert Dudley, maintenant duc denLeicester, à qui il avait enseignéla chimie, John Dee put enfin
rencontrer la princesse à Woodstock, quelques jours plus tard. Elle était telle qu'il I'avait imaginée d'après son horoscope
natal : d'une beauté un peu dure, d'une intelligence coupante, d'un orgueil démesuré mais caché. Sans nul doute, la princesse
avait une grande admiration pour le jeune savant, et elle 1e lui dit. Elle lui promit d'aller à Mortlake et d'y visiter son cabiner
de curiosités, et, surtout, sa collection unique de pierres pré- cieuses et de miroirs magiques, qui avait déjà eu les honneurs
de nombteux nobles. fls s'entretinrent longuement de sciences hermétiques, et John fut surpris par l'étendue des connaissances d'Elisabeth :
 n'avait-elle pas même lu et relu la Magia naturalis, de John Baptista della Porta, dont la simple possession suffisait
à envoyer au bricher n'importe quel savant ?

 La princesse exprima aussi le désir de consulter l'horoscope de sa sceur Mary, un acte que John Dee jugea, avec raison, aussi
dangereux que le précédent. Néanmoins, il ne put résister aux supplications d'Elisabeth et la quitta en lui promettant de lui
envoyer l'horoscope de sa rivale politique, avec ses propres commentaires et d'abondantes comparaisons entre les cartes du
ciel des deux sæurs ennemies. C'était la première fois que norre magicien, si prudent et
si secret d'ordinaire toutes ses études hermétiques n'étaient-elles pas rédigées en langage cryptogrâphique, et la
plupart non publiéeS prenait des risques ; il jugea que,
même si cet acte de foi pouvait lui nuire dans l'immédiat, il ne manquerait pas de lui valoir de la reconnaissance le jour où
la princesse deviendrait la reine Elisabeth ; contrairement à Sir william Cecil, vieux sceptique qui se contentait de jouer
sur tous les tableaux, John était persuadé de l'avènement proche de la princesse : non seulement les astres l'indiquaient
clairement, mais, pour John Dee le magicien, il ne pouvait en être autrement dans l'aute monde : il était impossible que le
royaume de l'Engelland de la Terre des Anges
-
restât aux mains d'une sorcière fanatique et dépravée, empoisonnée
lentement par sa propre bile, alors qu'à Woodstock, non loin de la rivière Dee, sa jeune sæur, incarnation d'un principe divin
et déjà royal, tremblait pour sa vie et pour l'avenir de l'Angleterre. Dans quelques jours, le Soleil allait entrer dans le signe du
Bélier, lequel, selon les alchimistes, coïncide avec le début de l'oeuvre, qui libère des forces de création vulcaniennes analogues au réveil
de la nature. Pour John, le moment était venu. de frapper : l'hermétiste aussi plante son épée en tere, mais
dans le domaine du subtil. Il était temps qu'enue les deux plateaux d'une balance déséquilibrée, qui avaient pour noms
Mary et Elisabeth Tudor, le plus grand asrologue de la Terre des Anges dressât le fléau qui rétablirait l'équilibre.

 Les règles de la science des astres enseignaient que la reine Mary mourrait
 au plus tard dans trois ans, quand le Næud Sud de la Lune, ou Queue du Dragon ,balaieruit son Soleil natal dans la Maison
VIII, ou Maison de la mort. Ainsi, les rouages implacables du destin, actionnés par des forces invisibles qui jouaient avec
les planètes comme Mercator avec ses globes temesffes, dessinaient dans l'ombre  la trame du futur. Plus que jamais .

John Dee remercia le Ciel qui lui avait donné la faculté de lire dans
les astres : Dieu veuille qu'il n'erit pas à s'en repentir ! Sur le jeu d'échecs en jaspe orné de pierres précieuses qu'il
avait récemment reçu en cadeau de Sir Philip Sidney, et qui trônait âu centre de la grande salle de l'Ours Noir dans sa
demeure de Mortlake, John avança la Reine d'une case. Puis il prit sa plume et se mit à écrire un long commentaire
des horoscopes, en omettant, bien srfr, de faire toute prédiction : les agents de l'actuelle reine étaient partout et la moindre
parole contre elle aurait signifié un arrêt de mort. Après tout, il ne faisait, pour le reste, que jouer le rôle attendu du premier
savânt et magicien du royaume, pensionné pat la reine et conseiller des plus grands d'Angleterre.

Pourtânt, la fougue juvénile de John Dee lui avait fait commettre 1à une grave erreur. La reine Mary haïssait sa sceur
et n'attendait que l'occasion de la mettre en prison. Ce fut paradoxalement son nouveâu protecteur qui lui donna les
meilleures armes contre elle. Le jour même de Ia visite de John Dee à la princesse Elisabeth, des rumeurs se propagèrent,
 selon lesquelles le magicien L'avait envoirtée. Deux informateurs redoutables, Ferry, un espion de Mary, et Prideaux,
auditeur d'Elisabeth, accusèrent aussi John d'avoir voulu attenter à la vie de la reine par le poison et la magie noire.

Quelques jours plus tard, le 28 mai de cette année 1555,
le Conseil ptivé ordonna à Sir Francis Englefelde, garde des Sceaux, de procéder à I'arrestation d'<< un John Dee, résidant à
Londres, et de rechercher, dans sa demeure de Mortlake, des papiers à l'appui des accusations des sieuts Fetry et Prideaux >>.
Les deux gredins affirmèrent en outre que le magister Dee avait un << esptit familiet ) comme le docteur Faust, car patmi les
enfants de riches familles dont il avait dressé le thème natal, l'un était devenu aveugle, l'autre était mott de consomption.
Coupable, enfin, d'avoir prophétisé en paroles l'avènement de la princesse Elisabeth sur le trône d'Angletere, John Dee était
accusé de haute trahison. Il fut arrêté à Mortlake, alors qu'il procédait dans son jardin à des observations asronomiques,
sans avoir eu le temps d'avertir ses amis, Sir §Talter Raleigh, le comte de Leicester, le duc et la duchesse de Northumberland,

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Sir Philip Sidney et, enfin, Sir Francis \X/alsingham, une nouvelle connaissance très influente dans les coulisses de l'Etat,
dont la demeure de Barn Elms se trouvait dans la lande, à une lieue de Mortlake.

John se félicita d'avoir pris l'habitude de rédiger toutes ses recherches secrètes en langage chiffré. Les sbires des jésuites,
qui fouillèrent ses âppartements de Londres et de Mortlake, ne purent rien trouver de compromettant, en tout cas rien qu'ils
ne pussent comprendre. La découverte de nombreux horoscopes de grands personnages les incitèrent, au contaire, à plus
de prudence. L'illusre magicien bénéficiant de hautes protections, les accusateurs retirèrent immédiatement la charge de
haute trahison retenue contre lui. D'autre part, John Dee ne nia pas avoir rendu visite à la sæur de la reine à Woodstock,
mais il n'y avait là aucun crime ; rien que matière à soupçons. L'enquête fut remise entre les mains des théologiens ; John fut
emprisonné à Hampton Court, en compâgnie d'un homme profondément religieux du nom de Batthlet Green, suspecté
d'hérésie, qui partagea sa paillasse. II se prit d'amitié pour cemalheureux féru d'hermétisme, et sa captivité lui parut moins
longue. Bientôt, il apprit que la princesse Elisabeth avait été emprisonnée dans le même bâtiment, sur l'ordre de la reine.
On craignait pour sa vie.

John traversa une période de désespoir. Il pensa aux sombres
prédictions de Jérôme Cardan, le corbeau qui disait vrai.

Pour comble de malheur, Barthlet Green fut brûlé sur le bucher

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quelques iours après, hurlant dans les flammes que la reine Mary était l'Antéchrist et qu'elle mourrait bientôt de la peste.
Le lendemain, l'évêque de Londres, Edmund Bonner, chrétien fanatique, appârut dans sa cellule, âccompagné d'un docteur en
théologie. Ils réclamèrent à John Dee ses secrets, le menaçant de bannissement à vie s'il ne les consignait pas par écrit.
John leur répondit qu'il refusait << de communiquer la moindre partie de son talent, par écrit ou oralement, le réservant à
quelques personnes dignes de lui, comme Sir wflilliam Pickering, comte de warwick, et Richard Chancellor, astronome et
navigateur ».

A des menâces plus graves, il se contenta derépondre : « Je suis hors d'atteinte. Vous n'êtes que les chiens
de garde du pape ; moi, je suis magicien et catholique. »Puis, les jours qui suivirent, l'orthodoxie religieuse de John
Dee fut débattue devant la Chambre de théologie présidée par
l'évêque Bonner. John avait repris confiance dans son horoscope de l'heure : Jupiter formait un aspect favorable avec un
transit de Mercure dans le signe de la Balance dévolu traditionnellement à la Justice. Après trois jours de délibérations à
huis clos, il fut acquitté et l'évêque conclut le jugement parces paroles : << Maître Dee, vous êtes trop jeune théologien
pour m'apprendre quelque chose en matière de religion, bienque vous soyez plus savant que moi dans d'autres domaines.
Mais prenez garde: Dieu lui-même abandonne les magiciens
lorsqu'ils se mêlent des affaires de l'Etat. >>


C'est le 29 août que John fut libéré,trois mois après son
arrestation. La reine Mary elle-même reconnut qu'aucune
charge précise ne pouvait être retenue contre lui et qu'elle était favorablement disposée à son égard.

Bien qu'il pût difficilement cacher son aversion pour les persécutions dont elle
accablait les protestants sous l' influence de son époux, Philippe II d'Espagne,

John Dee informa prudemment la reine
de son « profond attachement envers la foi catholique et la
religion révélée à l'humanité souffrante


C'est avec une joie assombrie par l'emprisonnement prolongé
de la princesse Elisabeth que John rerouva son domaine de
Mortlake, Sir \Walsingham le
râssura bientôt : la princesse était fort bien traitée à Hampton
Court, elle s'y trouvait même mieux qu'à Woodstock et avait
fait de grands progrès dans ses études d'hermétisme. Enfin, elle
avait hâte de revoir celui qu'elle appelait désormais ses
<< yeux >>.

Agée à présent de vingt-deux ans, elle était douée d'un talent
prodigieux de discernement des âmes, qu'elle illustrait volontiers en décernant
 des surnoms âux membres les plus intimes
de son entourage. Ainsi, Sir \Walsingham lui-même était sa
« lande »
-
Sir Moor
-,
Sir Burghley son esprit »
-
Sir Spirit. Espiègle et peu respectueuse des privilèges, elle n'hésitait pas
à appeler Jean de Simier, ambassadeur de France, son<< singe »
-
Sir Monkey
-,
ce qui ne manquait jamais de
déclencher l'hilarité du vieux beau.
A John, son astrologue et conseiller secret, la princesse avait
décerné le surnom flatteur, et plus sérieux, d' yeux secrets
-
my ubiquitous eyes. Le jeune magicien se promit d'aiguiser
son regard, afin qu'il puisse voir jusqu'à cette Terre Verte
dont lui avait parlé Elisabeth, un jour, en état second, et dont
il avait vu un reflet en songe, au-delà des ruines du royaume
terrestre. Il se rappela les paroles du vieux magicien qui avait
dépassé le temps : <, Ma seule maîtresse est la lumière noire. Je
suis libre. >> Au loin, les palais s'étaient effacés. Les prisons
aussi.
Désormais, il serait un maître du secret.

La huitième table du livre d'Enoch de John Dee (aussi connu sous le nom de Liber Mysteriorum, Sextus et Sanctus ou Liber Logaeth) écrit de la main d'Edward Kelley et conservé à la British Library (MS. 3189 Collection Sloane)

casaubon



Libri Mysterium
Le récit de leurs conversations avec des esprits fut aussi scrupuleusement enregistré par John Dee dans un journal secret qu'il appelait « libri mysterium ». Une partie de son contenu fut divulguée en 1659 par Meric Casaubon sous le titre « véritable et fidèle relation de ce qui de se passa pendant des années entre le docteur Dee et quelques esprits ».
L'intégralité des Libri Mysterium furent découverts en 1662 dans le tiroir secret d'un coffre de cèdre que l'état avait acquis à la mort de Dee avant de passer entre les mains de plusieurs propriétaires. Les parchemins avaient ensuite miraculeusement échappé au grand incendie de Londres de 1666 dans lequel la table sainte de John Dee avait brûlé. Ils devinrent en 1672 la possession de l'occultiste anglais Elias Ashmole. C'était un érudit du dix-septième siècle, qui s'intéressait à tout ce qui touchait à l'occultisme. Quatre ans après avoir été initié à la franc-maçonnerie dans la loge de Warrington, il avait publié sous l'anagramme « James Hasholle » une anthologie alchimique écrite par le fils de John Dee. Il avait ensuite été l'un des membres fondateurs de la Royal Society avec Newton et avait publié ses propres traités. Après sa mort, les manuscrits de Dee rejoignirent les collections de Sir Robert Cotton et Sir Hans Sloane, puis furent léguées au British Museum. Sont aujourd'hui conservés à la British Library les manuscrits:

 

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1 mars 2017

Le 20 juillet 1933, le cardinal Pacelli – futur Pie XII,signa un accord avec hitler

H21

On n’a rien compris à Hitler si on ne tient pas compte de la période viennoise de son existence. Il a eu deux initiateurs dans sa politique avant 1914 : Lueger et son mouvement social-chrétien et les pangermanistes viennois. Il a assez bien marqué dans Mein Kampf ce qu’il devait aux deux, et la part de Lueger, bourgmestre catholique de Vienne, n’est pas la moindre. Le national-socialisme aurait pu être une sorte de mouvement Lueger. Après tout, ce dernier était bien antisémite, et Édouard Drumont dans son Testament d’un Antisémite (69), l’appelle « Lueger, le vaillant député catholique qui lutte avec tant d’intrépidité contre les Juifs ».
L’Église pouvait accepter qu’un État chrétien ne souhaita pas voir les Juifs prendre une place trop importante dans la société. Il y avait bien eu un ghetto dans la Rome pontificale. Elle pouvait admettre qu’une législation d’État refuse la nationalité allemande aux Juifs. La création de l’État d’Israël a révélé l’existence incontestable d’un sentiment national juif. Mais ce que l’Église ne pouvait admettre, c’était un antisémitisme basé sur l’affirmation d’un postulat d’impérialisme raciste.
S’il ne se fut agi que d’établir une carte du développement plus ou moins avancé des races humaines, ce n’eut été que constater l’ordonnance providentielle du monde, mais l’Église ne pouvait admettre que le catholicisme fut considéré comme une hérésie juive qui a « empoisonné l’esprit allemand » comme le proclamait alors von Schoenerer, chef des pangermanistes, en Autriche, vers 1890.
Avec le national-socialisme, les choses furent beaucoup moins nettes au début. Le 28 mars 1933, à Fulda, les évêques prussiens abrogeaient les mesures que la plupart d’entre eux avaient édictées contre le  nationalsocialisme.
Le Zentrum votait pour Hitler lors de l’unique séance du Reichstag qui suivit l’arrivée du pouvoir du Führer (70). L’archevêque de Cologne autorisait l’accès en uniforme à la réception des sacrements, même en formations collectives et l’entrée des étendards nationaux-socialistes dans l’enceinte du culte (71).
« Nous ne considérons plus comme nécessaires les avertissements et défenses générales édictées à l’endroit du mouvement national-socialiste, avertissements et défenses arrêtées par Nous dans leur temps dans le juste souci du maintien de l’intégrité de la foi catholique et la sauvegarde des droits imprescriptibles de l’Église ? » (72)
« Nous approuvons la responsabilité totale du Chef, laquelle implique le droit à une obéissance absolue » écrivait la Germania, organe du Zentrum (73).
Le Zentrum, en prononçant sa propre dissolution en raison de l’instauration du parti unique, publiait une déclaration de l’ex-chancelier Brüning soulignant que les millions d’Allemands du Zentrum avaient une conscience de leur devoir de citoyens qui ne pouvait être pour le IIIe Reich que d’« un prix inestimable » et qu’ils constituaient « dans l’ensemble de la vie du Pays un facteur précieux qui, disait M. Brüning, ne pourra et ne devra pas être négligé quand il s’agira de défendre l’État et le peuple contre les puissances de décomposition » (74).
Dans un second manifeste, le Zentrum parlait de « contribution positive », de « dévouement sans réserve » à l’affermissement du « nouvel ordre de droit » (75).
Le national-socialisme a donc eu, à son arrivée au pouvoir, au moins la neutralité de l’Église. L’organe rhénan du Zentrum écrivait : « Il faut que les meilleures têtes du catholicisme et principalement la jeunesse ne se contentent pas d’une simple et insuffisante adaptation, mais se vouent avec passion à la tâche historique du national-socialisme. » (76)
Ce sont là des textes qui étonnent aujourd’hui, mais il n’est pas juste d’écrire une histoire en commençant par la fin. Le 20 juillet 1933, le cardinal Pacelli – futur Pie XII, alors secrétaire d’État de Pie XI – signait à Rome avec M. von Papen, agissant au nom du Führer, un Concordat qui reconnaissait que « l’enseignement de la religion catholique dans les écoles élémentaires, professionnelles, moyennes et supérieures est matière ordinaire d’enseignement et sera donné conformément aux principes de l’Église catholique ».
Pour la première fois dans l’Histoire, l’Église catholique obtenait un statut en Allemagne. Décidément, l’Église et l’État national-socialiste vont-ils pouvoir vivre en paix ?
Que disait Mein Kampf là-dessus ? « Je n’hésite pas à déclarer que je vois dans les hommes qui cherchent aujourd’hui à mêler le mouvement raciste aux querelles religieuses, les pires ennemis de mon peuple que ne le peut être n’importe quel communiste internationaliste ». « […] Le protestant le plus croyant [peut] marcher dans nos rangs à côté du catholique le plus croyant », sans que sa conscience entre « le moins du monde en conflit avec ses convictions religieuses ».
Il combattait le Zentrum, sans doute, mais, disait-il, « non pour des raisons religieuses, mais exclusivement au point de vue national, raciste, économiques » (77).
Mais l’équivoque était là, prête à éclater : « Celui qui se tient sur le plan raciste a le devoir sacré, quelle que soit sa propre confession, de veiller à ce qu’on ne parle pas sans cesse à la légère de la volonté divine, mais qu’on agisse conformément à cette volonté qui a jadis donné aux hommes leur forme, leur nature et leurs facultés. Détruite son oeuvre, c’est déclarer la guerre à la création du Seigneur, à la volonté divine. » (78)
Il réclame « à la place d’un commandement de l’Église […] un avertissement solennel invitant les hommes à mettre enfin un terme au vrai péché originel, aux conséquences si durables, et à donner au Créateur tout-puissant des êtres tels que lui-même les a d’abord créés ? » (79)
Évidemment, Hitler et l’Église ne parlent pas le même langage. Placer le péché originel dans la faute contre la race, c’est détourner les mots de leur sens traditionnel.
On a pu espérer à Rome que, du moins, la coexistence pacifique serait possible entre l’Église et l’État. Il y avait quelques raisons d’espérer.
« Les idées et les institutions religieuses d’un peuple doivent toujours rester inviolables pour le chef politique ; sinon qu’il cesse d’être un homme politique et qu’il devienne un réformateur s’il en a l’étoffe ! Une autre attitude, en Allemagne surtout, doit conduire à une catastrophe. Même si une telle confession donne vraiment prise à la critique, un parti politique ne doit jamais oublier le fait que l’Histoire n’enregistre aucun exemple où un parti ait pu aboutir à une réforme religieuse. On n’étudie pas l’Histoire pour oublier ses leçons au moment même où il s’agit de les appliquer dans la pratique ; ou bien pour penser que leurs vérités séculaires peuvent ne plus être appliquées parce que la situation actuelle est tout autre ; on l’étudie pour en retirer des enseignements pour le présent. Celui qui n’est pas capable de faire cela, ne doit point s’imaginer qu’il est un chef politique ; il n’est en réalité qu’un pitre plat, quoique souvent présomptueux, et toute sa bonne volonté ne peut excuser son incapacité politique. » (80)
En août 1936, il assure encore : « Je m’efforcerai de protéger les droits des deux grandes confessions chrétiennes et d’établir l’harmonie avec les conditions de l’État d’aujourd’hui.» (81)
Il est arrivé quelque chose de curieux à Hitler. Il s’était promis de ne pas entrer en conflit avec Rome et il se laissera entraîner par les théoriciens antichrétiens de son parti comme Rosenberg ; il avait fort bien vu que l’avenir de l’Allemagne dépendait d’une entente entre celle-ci, l’Angleterre et l’Italie et il se mettra en situation d’entrer en conflit avec la plus puissante des deux ; il avait retenu de la guerre de 1914 que l’erreur avait été la lutte sur deux fronts et il déclarera la guerre à la Russie en pleine lutte avec les démocraties occidentales. Auparavant, il aura fait alliance avec Staline après avoir dit dans Mein Kampf qu’une telle alliance serait « la fin de l’Allemagne » (82). Et, le plus curieux, c’est que tout ce qu’il avait prédit arriva mais ce fut lui qui en fut cause.
Cet homme, qui a énormément parlé et écrit, s’est-il perdu dans l’immensité de son oeuvre ? S’est-il jamais relu ? Autant sa doctrine forme un tout cohérent qu’on est libre d’approuver ou de rejeter, autant ses actes paraissent incohérents, dictés par des impulsions contradictoires.
À peine a-t-il conquis Sir Neuville Chamberlain à l’idée que les peuples de race germanique ont le droit de s’unir dans un même empire : « Ein Volk, ein Reich, ein Führer ! » qu’il annexe la Bohême, menace la Pologne. Bref, passe de la position solide de l’État völkich au pangermanisme impérialiste absorbant des nationalités non germaniques.
Il y a eu tant d’Hitlers contradictoires qu’on ne sait plus lesquels croire. Il lasse, puis il inquiète. Ses adversaires n’ont pas toujours raison, mais il a de plus en plus tort. Le plus grave, c’est qu’il compromet un certain nombre d’idées justes dans le tourbillon de son agitation.
Il donne leur chance aux démocraties que l’Europe était en train de rejeter. Il permet leur alliance avec le communisme, épuise un peuple admirable de discipline, ne résout rien, complique tout et finit d’une manière tragique dans une sombre horreur.
Jacques Ploncard d’Assac – Doctrines du nationalisme (1958)
___________________________
69 Drumont Édouard, Le Testament d’un Antisémite, p. 136.
70 Revue des deux Mondes, 1933, t. II, p. 950.
71 Revue des deux Mondes, 1933, t. III, p. 762.
72 Déclaration des évêques allemands à Fulda, in Revue des deux Mondes, 1933, t. III, p. 771.
73 Cité par la Revue des deux Mondes, 1933, t. IV, p. 478.
74 Revue des deux Mondes, 1933, t. IV, p. 768.
75 Revue des deux Mondes, 1933, t. IV, p. 768.
76 Revue des deux Mondes, 1933, t. IV, p. 774.
77 Hitler Adolf, Mon Combat, p. 559.
78 Ibid., p. 558.
79 Ibid., p. 404.
80 Ibid., p. 121.
81 Hitler AdolfDiscours du 17 août 1934.
82 Hitler Adolf, Mon Combat, p. 659.
8 février 2017

La terre était habitée avant Adam par une race differente des hommes : les Dives et les Peris

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Selon la démonologie des Arabes ces génies ont été crées et ont gouverné le monde avant Adam. Leur race comprend les bons et les mauvais genies et même les Géants qui ont fait la guerre aux hommes dans les 1 ers temps

Les Orientaux croient généralement  que la terre était habitée avant Adam par une race differente des hommes tant par la forme que par la puissance ; elle fut gouvernée successivement par 40 ou 72 rois qui portèrent tous le nom de Soleyman (Salomon). Le dernier de ces Soleymans était appelé Gian ben Gian et c’est de lui que les Djinns tirent leur nom. De là, les uns croient que les djinn sont les mêmes que cette race preadamite ; d’autres prétendent qu’elle est la dernière classe des génies et qu’elle fut subjuguées par la première

Les écrivains Orientaux désignent sous le nom de Beni el ‐ Djian , les esprits ou les génies qui ne sont ni anges ni diables, c’est à dire des intelligences separés avant que q[uel]ques unes d’entre elles eussent prévariqué et pendant qu’elles étaient en etat de pouvoir mériter ou démériter, état que les Orientaux croient avoir duré fort longtemps avant la création d’Adam et que pendant ce temps là, ils ont rempli et gouverné le monde, qu’ils se sont souvent revoltés et ont été souvent chatiés, jusqu’à ce que Dieu ne les pouvant plus souffrir resolut de créer l’homme et de l’établir son vicaire sur la terre

. Le célèbre Abou Giafar el ‐ Tabary dans sa Chronique universelle  dit que Dieu avant la création d’Adam créa les Dives et leur donna ce mondeà gouverner pendant l’espace de 7 mille ans, après lequel temps les péris avaient succédé, et occupé le monde durant deux mille ans sous l’empire de Giân ben Giân leur unique et souverain monarque ; mais ces deux sortes de créatures étant tombées dans la désobéissance, Dieu leur donna pour maître, Eblis, lequel étant d’une nature plus noble et formé de l’élement du feu, avait été élevé parmi les anges. Eblis, après avoir reçu les ordres de Dieu descendit du ciel en ce monde et fit la guerre aux Dives et aux Peris qui s’étaient associés pour leur commune défense. Ce fut en ce temps là que q[uel]ques uns des Dives prirent le bon parti et demeurèrent en ce monde jusqu’au siècle d’Adam et même jusqu’au temps de Salomon qui en eut à son service.

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Eblis avec ce secours attaqua et défit dans un combat général Giân ben Giân et se rendit ainsi Seigneur de tout en ce bas monde qui n’était alors rempli que de ces deux espèces de créatures 26 . Quoiqu’il fut de l’ordre des anges Eblis devenu puissant ne fut pas plus sage que les autres créatures et s’oublia au point de dire : « qui est semblable à moi ? je monte au ciel quand il me plait ; et si je demeure sur la terre, je la vois entièrement soumise à mes volontés. » Dieu irrité de son orgueil, resolut pour l’humilier de créer le genre humain qu’il tira de la terre et la lui donna à gouverner. Il voulut même obliger Eblis, ainsi  que tous les autres Anges, d’adorer Adam qu’il venait de créer, mais ce Superbe aidé d’une troupe des siens refusa de le faire alléguant que lui et ses compagnons étaient formés de l’élément du feu et ne devaient rien à une créature tirée de l’élément grossier de la terre. Il fut depouillé de sa souveraineté et encourut la malédiction de Dieu.

C’est ce qui lui fit donner le nom d’ Iba ou d’ Ibba qui signifie le refractaire, le  désobéissant ; celui de Scheitan ou Sathan, c’est à dire le calomniateur et celui d’Eblis qui signifie le Désespéré parce qu’il n’a plus rien à attendre de la misericorde de Dieu  : son 1 er nom était Hareth qui signifie gouverneur et gardien Eblis ayant refusé de rendre hommage à Adam,  Pour le punir de son orgueil, Dieu dit à Eblis, sors du Paradis et de la compagnie des bons anges, quitte ta forme angélique, car tu seras privé pour toujours de ma grace et de la gloire à laquelle tu pouvais prétendre, tu seras maudit jusqu’au jour du jugement .

Le Koran fait souvent mention des Génies : il dit que Dieu les avaient crées avant Adam de la matière du feu et qu’ils ne voulurent point se soumettre à l’homme formé de la terre, ils furent reprouvés avec leur chef nommé Eblis, que nous appelons Lucifer. La revolte des ces génies ne fut p[oin]t complète ; une portion resta fidèle. Les génies revoltés forment la classe que les arabes nomment Afrites et dont la nature  est malfaisante et qui ne se plaisent qu’à nuire aux hommes. Les musulmans regardent les Djinn comme des êtres susceptibles de salut : Mohammed pretendit avoir reçu du ciel la mission de les convertir. « Lorsque le serviteur de Dieu se leva pour l’évoquer, il s’en fallut peu que les génies ne se pressassent en foule sur lui entendre reciter le Koran. »  

la sourate les djinns rappelent cette evenement "


Au nom d’Allah, le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux.

1.
Dis: «Il m’a été révélé(2) qu’un groupe de djinns prêtèrent l’oreille, puis dirent: «Nous avons certes entendu une Lecture [le Coran] merveilleuse,

2. qui guide vers la droiture. Nous y avons cru, et nous n’associerons jamais personne à notre Seigneur.

3. En vérité notre Seigneur - que Sa grandeur soit exaltée - ne S’est donné ni compagne, ni enfant!

4. Notre insensé [Iblis] disait des extravagances contre Allah.

5. Et nous pensions que ni les humains ni les djinns ne sauraient jamais proférer de mensonge contre Allah.

6. Or, il y avait parmi les humains, des mâles qui cherchaient protection auprès des mâles parmi les djinns mais cela ne fit qu’accroître leur détresse.

7. Et ils avaient pensé comme vous avez pensé qu’Allah ne ressusciterait jamais personne.

8. Nous avions frôlé le ciel et nous l’avions trouvé plein d’une forte garde et de bolides.

9. Nous y prenions place pour écouter. Mais quiconque prête l’oreille maintenant, trouve contre lui un bolide aux aguets.

10. Nous ne savons pas si on veut du mal aux habitants de la terre ou si leur Seigneur veut les mettre sur le droit chemin.

11. Il y a parmi nous des vertueux et [d’autres] qui le sont moins: nous étions divisés en différentes sectes.

12. Nous pensions bien que nous ne saurions jamais réduire Allah à l’impuissance sur la terre et que nous ne saurions jamais le réduire à l’impuissance en nous enfuyant.

13. Et lorsque nous avons entendu le guide [le Coran], nous y avons cru, et quiconque croit en son Seigneur ne craint alors ni diminution de récompense ni oppression.

14. Il y a parmi nous les Musulmans, et il y en a les injustes [qui ont dévié]. Et ceux qui se sont convertis à l’Islam sont ceux qui ont cherché la droiture.

15. Et quant aux injustes, ils formeront le combustible de l’Enfer..........

L’histoire Orientale fait souvent mention de cette espèce de créature. Les poemes persans sont remplis des combats que les anciens monarques de Perse eurent à soutenir contre ces génies qui furent presque entierement exterminés à la suite de guerres nombreuses. Les expéditions militaires et les superbes ouvrages de Djiân ben Djiân  sont décrits dans le Tahmurath nameh . Le bouclier de ce roi des Djinn est aussi célèbre parmi les Orientaux que celui d’Achille parmi les Grecs. Il a successivement passé dans les mains de plusieurs monarques qui lui doivent d’avoir exécuté des exploits merveilleux. Ce bouclier célèbre dans la composition duquel le nombre sept se rencontre tant pour les peaux qui le couvraient que pour les cercles qui l’environnaient avait été fabriqué par l’art talismanique en sorte qu’il détruisait tous les charmes et tous les enchantements que les démones ou les Djinn pouvaient faire par l’art goétique ou magique . 

Pyramides-Gizeh

Les pyramides d’Egypte, selon les traditions arabes, sont des monumens de la grande puissance de Djian ben Djiân 8 . On cite encore des edifices, des forteresses et maints ouvrages des Djinn fameux par leur science en Architecture  . Le Koran dit que Salomon employa les Djinn à la construction du temple magnifique qu’il eleva à l’être suprême. Salomon au faite de sa puissance voulut voir les Djinn : à son commandement un ange s’élança dans les airs et revint avec une troupe de djinn et de chêtan que Salomon malgré le pouvoir qu’il venait d’acquérir de commander aux esprits ne put envisager sans un secret effroi, tant ces êtres étaient difformes et affreux. Ils avaient des têtes d’hommes sur des croupes de chevaux dont les pieds ressemblaient à ceux de l’âne, des ailes d’aigles sur des bosses de chameaux, des cornes de gazelles sur des têtes de paons. Etonné de ces diverses monstruosités, Salomon demanda à l’ange comment il se faisait que les Djinn, qui devaient tous avoir la même origine, ne fussent pas tous semblables l’un à l’autre. C’est la suite de leur vie coupable de leur relations desordonnées, répondit l’ange : à mesure qu’ils s’abandonnent à leurs passions, leur race dégénère 

. Salomon, à l’aide d’un sceau mystérieux que Dieu lui avait envoyé pour commander aux éléments et à tous les êtres créés, soumit les Djinn et les Cheitân. Il les fit tous comparaître devant lui à l’exception du puissant Sachr  , qui se tenait caché dans une île inconnue de l’océan, et d’Iblis le maître des méchants esprits, Iblis à qui Dieu a donné une complète indépendance jusqu’au jour du jugement dernier. Quand les djinn furent rassemblés, Salomon posa son anneau sur chacun d’eux, et leur imprima ainsi le signe de l’esclavage. Il leur imposa ensuite l’obligation de construire divers édifices entre autres le fameux temple qu’il fit élever sur le modèle de celui qu’il avait vu à La Mekke sur l’emplacement de la Kaaba 

. Le nom de Djinn étant commun aux Dives et aux Peris plusieurs écrivains ont faussement imaginé que ces derniers étaient les femelles des Dives. Ces dénominations ne servaient cependant qu’à distinguer leur nature de celle des anges et des hommes sans aucun égard à leurs qualités morales ou personnelles : ainsi les Djinn sont hideux et méchants tandis que les Peris sont beaux et bons. Ces deux espèces de Djinn s’allient souvent aux enfans d’Adam et plusieurs poesies orientales parlent de ces mystérieuses amours. Pour les poëtes persans, la beauté / des Péris est un proverbe si expressif qu’une femme ravissante est appelée « fille de Péri » Périzadeh . Du reste, les Arabes les confondent toujours avec les Djinn, avec les fées, les lutins et les esprits follets 

Les Dives font ordinairement la guerre aux Péris. L’auteur du Kaherman Nameh raconte que les Dives ayant pris à la guerre q[uel]ques uns de ces peris, les enfermèrent dans des cages de fer, qu’ils suspendirent aux plus hauts arbres qu’ils purent trouver où leurs compagnons les venaient de temps en temps visiter avec des odeurs les plus précieuses. Ces parfums, nourriture ordinaire des Péris, leur procuraient encore un autre avantage, car ils empechaient les Dives de s’approcher d’elles ni de les molester parce que ces parfums les rendaient mornes et tristes aussitôt qu’ils les respiraient

. Le règne de Djiân ben Djiân sur les Dives et les Peris a duré, dit ‐ on, deux mille ans ; après quoi Eblis fut envoyé par le Très haut pour les exiler à cause de leurs désordres et les enfermer dans la region la plus eloignée de la terre, le pays des montagnes de Kâf. Le Prophete a dit : « Le Dieu puissant et incomparable a crée la montagne de Kâf tout autour de la Terre ; on la nomme le pieu de la terre, comme il est dit dans le Koran : les montagnes sont des pieux

 Ce monde  est au centre de la montagne de Kâf et il est comme le doigt au milieu de l’anneau. Cette montagne est de couleur d’émeraude et bleue ; aucun homme ne peut y arriver parce qu’il faudrait pour cela passer 4 mois dans les ténèbres. Il n’y a dans cette montagne ni soleil, ni lune, ni étoiles, et elle est tellement bleue que la couleur azurée que tu vois dans le ciel vient de l’éclat de la montagne de Kâf qui se reflechit sur le ciel et lui communique cette couleur. Si cela n’était pas ainsi le ciel ne serait pas bleu. Toutes les montagnes que tu vois dans le monde tiennent de la montagne de Kâf ; sache que si elle n’existait pas toute la terre tremblerait sans cesse et les créatures ne pourraient pas vivre sur sa face 

.[ »] Les historiens orientaux disent que cette montagne avait pour base une pierre nommée Sakbrat , dont un grain suivant Lokman  donnait le pouvoir de faire des prodiges. Lorsque Dieu veut exciter un tremblement de terre, il commande à cette pierre d’émouvoir ses fibres qui se ramifient comme des nerfs et alors la terre à laquelle elle communique, tremble s’agite et s’écroule q[uel]quefois Le Djinistân ou Djîannistân, c’est ‐ à ‐ dire le royaume des génies, est situé dans la montagne de Kâf ; il renferme des villes admirables / et toutes sortes de merveilles. C’est là que se présente le Badiat el ‐ djinn le désert des démons et des fées et le Badiat Goldar le désert des monstres. Le Sarfar ou le vent froid et glaçant de la mort ne souffle jamais. Les deux principales villes de cette région imaginaire étaient Schadou Kiam et Amberabâd : la 1 re dont le nom signifie plaisir et désir était une ville admirable où se trouvai[en]t rassemblés tous les enchantements que peut rêver une imagination orientale.

 

Le nom de la 2 e ville signifie la cité de l’ambre gris . Il y avait encore les villes de Djaboulka et Djaboulsa qui sont de pure émeraude etc. Dans une de ces contrées féeriques vit Châh Keheran , le roi des joyaux avec la reine des pierres précieuses : celle ‐ ci attire les autres pierres par ses vertus magnétiques. C’est sans doute de cette merveilleuse contrée que venait la pierre de l’anneau de Salomon sur laquelle ce sage monarque des légendes musulmanes, voyait réfléchi comme sur une glace tout ce qu’il voulait savoir 50 . Le Simorg ou Simorg ‐ anka ce chimérique oiseau de l’Orient dont les musulmans racontent tant de merveilles, habite la montagne de Kâf. 

Il est demesurément gros et revêtu d’un plumage de toutes couleurs. Doué de la connaissance de toutes les langues, il parle à ceux qui osent l’interroger : Il a non seulement le don de la raison, mais encore celui de prédiction, en un mot c’est un génie sous la forme d’un volatile qui comme le phénix a vécu durant plusieurs révolutions de siècles. Cette créature rapporte d’elle même qu’elle avait vu 12 fois commencer et finit la grande revolution de 7 mille ans, et que dans sa durée le monde avait été 7 fois dépeuplé et 7 fois repeuplé d’habitants avant la création d’Adam.

– Le Simorgh est représenté comme un grand ami des hommes ainsi que des Dives. Il etait invulnerable dans les combats et les héros qu’il favorisait ne manquaient jamais de reussir : ceux qui portaient sur leur casque un panache de ses plumes etaient assurés de la victoire.Quoique le Simourgh eut assez de pouvoir pour exterminer ses ennemis, on croyait cependant qu’il lui était interdit de déployer sa puissance sans ordres suprêmes

. Les Juifs font mention dans le Thalmud d’un oiseau monstrueux qu’ils nomment Jukhneh et ben Jukhneh duquel les Rabbins racontent mille extravagances et qui offre q[uel]que analogie avec celui qui nous occupe

. / L’oiseau fabuleux que les Arabes appellent Rokh a son origine dans les traditions Indiennes. Garouda oiseau gigantesque et roi de la race ailée suivant la mythologie des Indous, offre de grands rapports avec le Rokh

. A toutes les notions sur les Djînn emises par le Koran et les traditions antéislamiques, les Arabes en ont ajouté beaucoup d’autres auxquelles les lettrés n’accordent aucune foi, mais qui ont cours parmi le peuple comme toutes celles sanctionné par le livre saint. C’est avec ces traditions orales, avec ces histoires populaires que nous allons completer cet article. Les Arabes croient que les Djinn sont des êtres possédant des qualités et des attributs au ‐ dessus de l’humanité. Suivant leur dire, ils sont d’une nature intermédiaire entre Dieu et l’homme et n’ont été créés  que pour combler  le vide immense qui sépare l’homme de la divinité 

Suivant d’autres ils sont d’origine preadamite et forment une classe d’êtres entre les anges et les hommes, mais inférieure en dignité aux uns et aux autres. Ils ont été créés d’air et de feu ; cependant il entre dans leur composition éthérée un 10 e de chair humaine .

Ils peuvent prendre à l’occasion ou porter constamment des formes de l’homme,  celles des brutes, celles des monstres et même devenir invisibles à leur bon plaisir. Ils mangent et boivent procréent leur espèce entre eux ou s’allient à des enfans d’Adam et sont sujets à la mort quoiqu’ils vivent généralement autant de siècles que les pauvres humains vivent d’années 

. Q[uel]ques uns de ces esprits parcourent les airs, d’autres habitent dans la terre ; les uns hantent les montagnes, les autres les plaines ou les rivières ; les uns aiment les ténèbres, les autres préfèrent la lumière et suivent selon leurs gouts la nuit ou le soleil dans sa course. Les Arabes prétendent qu’ils peuvent passer à travers la matière solide de la terre aussi bien qu’à travers le firmament, jusqu’aux confins du ciel inférieur où ils prêtent souvent l’oreille à la conversation des anges touchant les choses futures ce qui les met à même d’assister les devins et les magiciens dans leurs opérations 

. Les orientaux prétendent que les Djinn se divisent en plusieurs classes qui ont chacune des fonctions spéciales. Ceux qui président à la magie portent des noms qu’on rencontre souvent sur les talismans. Les mages de Perse donnent à chaque jour et à chaque mois de l’année un de ces génies qui y préside ; ils en assignent encore un particulier à chaque astre / aux montagnes, aux grottes, aux eaux aux arbres, etc. Plusieurs musulmans en attribuent aussi aux hommes. Parmi les djinn les uns croient à l’Islamisme ; d’autres sont infidèles : ces derniers sont appelés cheitans et Eblis est leur chef, car selon l’opinion la plus générale c’est un Djinni crée du feu, tandis que les anges sont crées de lumière et sont impeccables

Les Arabes croient que durant le mois de Ramadan, les genies sont confinés en prison ; la veille du jour qui termine ce mois, la plupart des maitresses de maison pour prevenir le retour de ces êtres malfaisants repandent du sel sur le seuil des portes et sur le plancher des appartements en prononçant le Bismillah el ‐ Rahman el ‐ Rahim 63 . Les coptes même, bien que chrétiens partagent cette superstition et pratiquent cette cérémonie 64 . Les mauvais djinn sont généralement appelés afrites et l’un d’eux est mentionné dans le Koran (ch. 27 v. 39) :

un afrite des Djinn repondit. On croit qu’ils diffèrent des autres ordres de djinn ou Dives en ce qu’ils sont très puissans malicieux, méchants et cruels ; mais ils sont de la même nature. Un mauvais djinn de cette classe a le nom de Mârid  ; c’est lui qui préside aux batailles  les plus sanglantes et dans les épidémies s’acharne à détruire toute une population. Les esprits et les revenants sont aussi compris sous la dénomination d’Afrites. On raconte en Egypte maintes histoires de ces mauvais génies qui se plaisent à hanter les lieux où quelqu’un a péri de mort violente et il est peu de maison au Kaire qui n’aient leur afrite.

Goûl ou Roule signifie en arabe un objet épouvantable qui ote l’usage des sens. De là, dérive le nom de ces mauvais djinn, espèces de vampires sous les formes les plus monstrueuses, qui passent pour habiter les forêts, les cimetières et les autres lieux déserts. On raconte que non seulement ils déchirent les vivants, mais encore ils deterrent les morts pour les dévorer. Le terme de Goul en conséquence est donné à tous les cannibales 67 . Une autre variété de djinn qui hante les tombeaux, les champs de bataille les lieux où s’est commis q[uel]que meurtre porte le nom de Soul 68 . Les arabes prétendent les rencontrer souvent le soir assis sur les civières qui servent à porter les morts ou perchés sur un tombeau d’où ils s’amusent à narguer les passants. Les arabes ont une grande peur des Djinn des diverses espèces quoiqu’ils / professent pour les vrais croyants un grand respect. Persuadés que ces génies peuvent prendre toutes sortes de formes, habiter tous les lieux les rivières, les puits, les ruines, les fours le foyer et même le lieu ou le ventre va à ses affaires, les Arabes ne se croient à l’abri des djinn nulle part.

Les plus malicieux disent ‐ ils se nichent souvent dans les entrevaux des plafonds ou se cachent dans les moucharabyehs d’ou ils jettent des pierres aux passans. Pour préserver leurs aliments, leurs habits leurs effets de l’atteinte des Djinn, la plupart des devots musulmans ont soin de prononcer sur toutes choses le nom de Dieu clement et misericordieux. Dans la plupart de leurs actions en puisant l’eau d’un puits, en jetant de l’eau sur le sol, en allumant du feu, en montant les escaliers, etc. ils disent : Dastour c[‘est ‐ ]à d[ire] permission afin que s’ils dérangent q[uel]que djinn, ils veulent bien l’excuser  .

Les Egyptiens attribuent aux djinn toutes les convulsions, tous les désordres hystériques, tous les phénomènes qui dépassent leur faible intelligence. Les étoiles filantes, les Shihab sont généralement supposées etre un dard lancé par Dieu à un mauvais djinn et dès que les arabes en apperçoivent une ils s’écrient : que Dieu transperce tous les ennemis de la foi  Les Egyptiens sont aussi persuadés que les nombreux et immenses tourbillons de sable et de poussière qui s’élèvent fréquemment en colonnes d’une prodigieuse hauteur dans la vallée du Nil après avoir longtemps rasé le désert ou la plaine, sont causés par la fuite des djinn qui se derobent ainsi à la vue. Les Egyptiens prononcent en exclamation pour éviter le charme de ces tourbillons ou Zobâah ; quand ils s’approchent d’eux les uns s’écrient : que Dieu est le plus grand Allah akbar ; les autres : Hadîd, yâ machoum , du fer, ô malicieux, ‐ car les djinn sont censés avoir horreur de ce métal  Les jeunes filles ont une grande peur des Zobâah : c’est la forme dans laquelle les djinn les enlèvent et jouissent des filles d’Adam. Ces coutumes presentent un commentaire à plusieurs incidents des mille et une nuits. Dans l’un de ces contes, on rapporte qu’un marchand tua un Djinni en jetant de côté le noyau d’une datte qu’il venait de manger

Dans un autre un djinni s’approche dans un tourbillon de sable et de poussière etc. 

Les arabes et même les Olema du Kaire racontent à l’appui de leurs assertions maintes histoires merveilleuses qu’il serait trop long de rapporter ici, mais / qui fournissent de curieuses notions sur les mœurs orientales et le milieu fantastique dans lequel ils se plaisent à vivre

 

Bibliographie : Jean ‐ Marie C ARRÉ , « Un grand méconnu : Prisse d’Avennes »,

Voyageurs et écrivains français en Égypte , t. I, Du début à la fin de la domination turque (1517 ‐ 1840) , Le Caire : Imp. de l’Institut français d’archéologie orientale, 1956, p. 301 ‐ 323.

Jacqueline C HABBI , « Les Djinns dépossédés », Le Seigneur des tribus. L’islam de Mahomet , Paris : Noêsis, 1997, p. 185 ‐ 197.

Joseph C HELHOD , Les Structures du sacré chez les Arabes , Paris : Maisonneuve et Larose, 1964. —, « ʿ Ifrît », EI² , t. III, p. 1076 ‐ 1077. Coran (Le) , traduit par Albin de K ASIMIRSKI B IBERSTEIN , chronologie et préface par Mohammed A RKOUN , Paris : GF Flammarion, 1970.

Toufy F AHD , « La naissance du monde selon l’islam », La Naissance du monde , Paris : Éditions du Seuil, coll. « Sources orientales », t. 1, 1959, p. 235 ‐ 279. —,

« Anges, démons et djinns en Islam », Génies, anges et démons , Paris : Éditions du Seuil, coll. « Sources orientales », t. 8, 1971, p. 155 ‐ 214. — et A. R IPPIN , « Sh ay ṭ ân », EI ², t. IX ‐ 1, p. 420 ‐ 422.

J. K NAPPERT , « M i ʿ râdj », EI 2 , t. VII, p. 99 ‐ 105.

Henry L AURENS , Aux sources de l’orientalisme. La Bibliothèque orientale de Barthélemi d’Herbelot , Paris : G. ‐ P. Maisonneuve et Larose, 1978, 102 p.

Pierre L ORY , « Anges, djinns et démons dans les pratiques magiques musulmanes », dans Albert de S URGY (dir.), Religion et pratiques de puissance , Paris : L’Harmattan, 1997, p. 81 ‐ 94. Mille et une nuits (Les), éd. Jamel Eddine B

ENCHEIKH et André M IQUEL , Paris : Gallimard, coll. « Folio classique », t. 1, 1991. D. B. M ACDONALD , C. P ELLAT , « Gh ûl », EI² , t. II, p. 1103 ‐ 1104. R. P ARET , « al ‐ Bur āḳ », EI 2 , t. I, p. 1350 ‐ 1351.

Abel P AVET DE C OURTEILLE , « Notice sur le manuscrit ouïgour de la Bibliothèque nationale », Comptes rendus des séances de l'Académie des inscriptions et belles ‐ lettres , 24 e année, 1880, p. 69 ‐ 80. A. J. W ENSINCK ‐ [L. G ARDET ], « Iblîs », EI2 , t. III, p. 690 ‐ 691.

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8 février 2017

La Citée perdue d'airain construite par les Devs et les Génies .

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La mer d'airain est un bassin circulaire en bronze disposé devant le Temple de Salomon, à Jérusalem. Elle est décrite dans 1 Rois 7 et 2 Chroniques 4. Fondue par le bronzier Hiram, comme de nombreux autres objets du temple, elle se trouvait dans l'angle sud-est de sa cour intérieure. Elle a été détruite par Nabuchodonosor II (2 Rois 25) en 586 avant notre ère.

Selon la Bible, elle était circulaire, d'un diamètre de 10 coudées (4,40 m), d'une circonférence de trente (13,20 m), et d'une hauteur de cinq (2,20 m), et avait une contenance de 45 tonnes d'eau. Elle reposait sur 12 bœufs de bronze, tête tournée vers l'extérieur. Le roi de Juda Achaz la déposa et lui donna un soubassement en pierre (2 Rois 16).


 Dieu n'a donné cette fontaine d'airain coulant qu'à Salomon.
 On lit dans le Coran: «Nous avons fait couler pour lui une fontaine d'airain, ... » (S34V11).


 Salomon réunit les Péris et les Devs, ainsi que les hommes, et il leur demanda de lui construire avec cet airain coulant un monument qui subsistât jusqu'au jour du jugement. Ils délibérèrent tous ensemble, et furent tous du même avis, ils dirent à Salomon: Il faut qu'avec cet airain coulant nous te bâtissions une grande ville: elle aura douze milles de long sur douze milles de large. Il faudra transporter cet airain dans l'endroit qui aura été choisi, dans un lieu où les hommes ne passent pas: car autrement ils useraient de ruse et ils détruiraient l'édifice. Il faudra faire de cette ville le dépôt de tous les trésors et de tous les livres que tu as en ton pouvoir. Or on a dit qu'il existe une ville nommée Andalous, et cette ville d'Andalous est au-delà d'un désert, dont aucune créature ne connaît ni le commencement ni la fin. Les hommes n'y passent point, et aucune créature n'arrive jusqu'à cet endroit. Salomon ordonna aux Devs de transporter la fontaine d'airain coulant à vingt journées de chemin au-delà d'Andalous. Ils bâtirent dans ce lieu là une ville comme nous l'avons déjà dit. C'était une grande ville.

Les Devs y firent une porte sous terre, et ils fabriquèrent un talisman, afin que personne ne trouvât le chemin de ce lieu-là. Aucun d'entre les hommes n'a pu aller jusqu'à cet endroit, parce que, dans ce désert, il n'y a ni nourriture, ni boisson, ni eau, ni herbe, et que personne ne savait où était située cette ville. Personne n'eut le désir d'y aller jusqu'au temps d"Abd al-Malik ibn Marwân. On raconta un jour devant lui l'histoire de cette ville d'airain. Mousâ ibn Noçaïr était le lieutenant d''Abd al-Malik dans le Maghrib, et tout le pays d'Andalous se trouvait sous son pouvoir. 'Abd al-Malik lui envoya une lettre dont voici le contenu: Au Nom du Dieu Clément et Miséricordieux! J'ai appris que dans un certain désert d'Andalous il y a une ville d'airain qui a dix milles de longueur et autant de largeur, et dans laquelle se trouvent les trésors et les livresde Salomon (que la paix soit sur lui î). Lorsque cette lettre te sera parvenue, ne la quitte pas des mains avant d'être parti avec ton armée pour cette ville située dans ce désert, toi, et tous les princes et les soldats qui se trouvent avec toi.

Lorsque cette lettre parvint à Mousâ, lieutenant d''Abd al-Malik, il réunit aussitôt son armée dans la ville nommée Kaïrouwan, et située dans le Maghrib. Il montra à ses soldats la lettre d''Abd al-Malik, qui portait  un sceau d'or, et il leur dit: Qui d'entre vous peut prendre pour quarante jours de vivres, d'eau et de fourrage pour les bêtes de somme, afin de marcher avec moi? Il choisit ensuite mille hommes des plus braves et des plus courageux, et leur dit: Il faut vous préparer à venir avec moi. Ces gens acceptèrent la proposition de Mousâ et partirent avec lui. Mousâ ibn Noçaïr et ses mille cavaliers marchèrent pendant quarante jours jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés près de la ville. Lorsqu'il ne leur restait plus qu'un espace de cinq milles pour y parvenir, ils virent de loin un chose telle qu'ils n'avaient jamais rien vu de si étrange et de si effrayant. Cette chose jetait pendant une nuit obscure un éclat semblable à celui du soleil, de la lune et des étoiles. Les soldats de Mousâ, pleins de crainte, s'avancèrent jusqu'à ce qu'ils fussent arrivés près de cette ville.

Ils en firent le tour et ne trouvèrent nulle part un endroit pour y entrer. Les murailles étaient d'une hauteur telle, qu'aucune créature ne pouvait y monter. Mousâ et son armée, saisis d'étonnement, restèrent dans ce lieu sans savoir que faire, et, bien qu'ils se missent à réfléchir et à délibérer, cela ne leur servit à rien, et ils ne trouvèrent aucun expédient. Alors Mousâ dit à son armée: Quelle ruse emploierons-nous pour conduire à bien notre entreprise? Un héraut prononça ces paroles: Celui d'entre vous qui pourra monter sur cette muraille ou en atteindre les créneaux, et rapporter des nouvelles de cette ville, recevra de moi cent mille dirhams pris sur mes propres richesses. Un homme accepta cette proposition et dit à Mousâ: Je monterai et je te rapporterai des nouvelles. Les soldats formèrent un monceau des bâts des chameaux et des selles des chevaux, en les plaçant les uns sur les autres. Ils apportèrent du bois du désert, et ils le placèrent sous les selles et sous les bâts. Ils apportèrent aussi des cordes, lièrent le tout ensemble et usèrent d'adresse pour lancer le bout d'une corde sur les créneaux.

Ils dirent ensuite à cet homme la formule "Bismillah", en ajoutant:
Maintenant c'est ton affaire, monte. Cet homme usa d'adresse et monta. Lorsqu'il eut atteint l'extrémité des créneaux, il fit un visage riant à ses compagnons, se mit à rire aux éclats, se précipita de l'autre côté des murailles et disparut. Personne de tous ceux qui étaient présents n'entendit plus parler de lui. On offrit encore cent mille dirhams à un autre homme pour qu'il montât. Lorsque cet homme eut atteint l'extrémité des créneaux, il fit la même chose que le premier. On offrit encore cent mille dirhams à trois autres hommes: il y en eut un qui accepta cette somme, et dit: Attachez-moi une corde au pied. Ils attachèrent une corde au pied de cet homme et ils dirent: Lorsqu'il voudra passer de l'autre côté, nous tirerons la corde
afin qu'il tombe de ce côté-ci. Lorsque cet homme eut atteint l'extrémité des créneaux, et qu'il voulut descendre de l'autre côté, Mousâ et ses compagnons tirèrent la corde, afin que l'homme tombât de leur côté. La corde cassa de la même manière qu'une chose que l'on coupe violemment avec un couteau. L'homme tomba de l'autre côté des créneaux, rit aux éclats comme les autres et disparut. Lorsque ces trois hommes se furent perdus de la sorte par l'ambition de posséder cent mille dinars (sic), personne ne voulut monter. Mousâ, lieutenant d''Abd al-Malik, fils de Marwân, demeura stupéfait, ainsi que les soldats qui étaient avec lui.

Personne ne put lui suggérer ni un conseil, ni une ruse. Mousâ se décida en conséquence à revenir sur ses pas, et il dit à ses compagnons: Tournez du moins tout autour de cette ville, pour voir si vous ne découvrirez point quelque chose d'extraordinaire.Ils ne découvrirent rien, excepté les vers suivants gravés en creux sur la muraille

:Ô vous qui placez votre confiance dans votre force et dans la longueur de votre existence, sachez que personne ne reste toujours dans le monde. Si les grandes richesses,
les armées nombreuses, la science et la force faisaient rester quelqu'un dans le monde, Salomon, fils de David, ne serait jamais mort. Sachez que je suis Salomon, fils de David: je demandai à Dieu une fontaine d'airain coulant, et Dieu me la donna. J'ai fait construire ce château, dans ce lieu, par les Devs et les Génies. J'ai fait faire en airain les briques qui ont servi à sa construction. J'ai fait couler au milieu de ce château cet airain coulant, et j'ai fait apporter ici les pierres précieuses et les trésors de la terre. J'ai fait construire ce château de manière qu'il pût subsister jusqu'à l'époque où arrivera le jour du jugement: mais ceux qui l'ont bâti sont tous devenus poussière sous la terre. O--vous qui,
avec le temps, viendrez dans ce lieu, et qui verrez ici ce château, sachez que l'empire du monde ne demeure à personne. L'empire est à Dieu: c'est à lui qu'il appartient de donner et de prendre. 

La belle histoire que nous avons tente de vous raconter se passait il y a quelques mille ans avant notre ère. Quatre siècles plus tard Jérusalem est prise par les chaldéens de Nabuchodonosor. Le temple est pillé et détruit. Les colonnes sont brisées et l’airain emporté a Babylone, elles ne seront jamais reconstruites. L’histoire du Temple de Salomon ne fait que commencer.

11 novembre 2016

Le 8 janvier 1454 : Le jour où L’Eglise Catholique déclara l’extinction de la race noire

 

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michel Duchaine

Le 8 janvier 1454 : Le jour où L’Eglise Catholique déclara et sanctifia l’extinction de la race noire

La Bulle pontificale d’appel à la « guerre sainte » contre les Nègres, datée du 8 janvier 1454 et rédigée par le Pape Nicolas V (de son vrai nom Tomaso Parentucelli) a eu des conséquences désastreuses pour l’Afrique noire.

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Extrait de la Bulle du Pape Nicolas V, 8 janvier 1454.

« Nous avions jadis, par de précédentes lettres, concédé au Roi Alphonse, entre autres choses, la faculté pleine et entière d’ATTAQUER, de CONQUERIR, de VAINCRE, de REDUIRE et de SOUMETTRE tous les les Nègres, païens et autres ennemis du Christ où qu’ils soient, avec leurs royaumes, duchés, principautés, domaines, propriétés, meubles et immeubles, tous les biens par eux détenus et possédés, de réduire leurs personnes en servitude perpétuelle (…) de s’attribuer et faire servir à usage et utilité ces dits royaumes, duchés, contrés, principautés, propriétés, possessions et biens de ces infidèles nègres et païens (…). »

Cette date devrait être déclarée journée de deuil dans toute l’Afrique noire.

Les Nègres aujourd’hui qui se déclarent Chrétiens(catholiques et autres) doivent savoir de quoi ils se rendent complices et prendre leur responsabilités. Ils doivent se poser la question de savoir s’ils le font en toute connaissance de cause au regard du tribut payé par les nôtres. Chaque franc que vous donnez à la quête le dimanche contribue à financer et perpétuer le système qui a mené notre peuple au bord de l’extinction. Prenez rendez-vous avec vous-même et réfléchissez-y sérieusement.

Je rends hommage ici  aux valeureux ancêtres résistants des Noirs:
MACKANDAL, DESSALINES, BOIRON-TONNERRE, TOUSSAINT LOUVERTURE, MAMBO ATY, ZUMBI, MULATRESSE SOLITUDE, HARRIET TUBMAN, NAT TURNER et tous les autres résistants. 

Le Dieu de nos ancêtres a vaincu le dieu des barbares, nous sommes toujours là, debout, plus que jamais!
On n’oubliera jamais Ô GRAND JAMAIS !

« Ô Dieu des Ancêtres qui créa la terre et qui créa le soleil qui nous inonde de sa lumière. Ô Dieu qui porte les océans, qui provoque le rugissement du tonnerre.Ô Dieu qui a des oreilles pour entendre , toi qui es caché derrière les nuages , qui nous montre notre cheminement originel , tu vois à quel point le Blanc nous fait souffrir. Le Dieu de l’homme blanc lui commande de commettre des crimes.Mais notre Dieu qui est si bon , si juste , si vrai nous ordonne à présent de nous venger de toutes les souffrances endurées.C’est lui qui dirigera désormais nos armes et nous conduira à la victoire.C’est lui qui dorénavant nous aidera et nous protégera.Mais il exige que nous rejetions définitivement l’image hideuse du Dieu de l’homme blanc qui est si perfide et si cruel.Écoutez mes frères la voix triomphante de la liberté qui chante et résonne dans nos cœurs à jamais purifiés ».
(EXTRAIT DU « SERMENT AU DIEU DES ANCÊTRES » PRONONCÉ PAR HOUGAN DUTTY BOUKMAN ZAMBA AU COURS DE LA « CÉRÉMONIE DU BWA KAY MAN » QUI S’EST DÉROULÉE AU MORNE ROUGE  (HAITI) DANS LA NUIT DU 14 AOÛT 1791)

 

le pape nicolas v mise les sarrasins en esclavage pour le christ

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25 octobre 2016

Annulation de la dette en 1953 : le secret du miracle économique allemand

Le système financier actuel, artificiellement maintenu en vie grâce à des bulles purement spéculatives, éclatera au plus tard en 2015 : « Il n’y aura alors plus d’autres solutions que de payer la note ; en clair, de rembourser les dettes ou de les annuler ».

Déclarait  Attali et les banques, toujours pas de doute, il faudra rembourser plutôt qu’annuler, c’est-à-dire faire en sorte que les populations, au détriment de leur vie présente et future, règlent l’ardoise que leur laissent les spéculateurs :

En mettant à contribution les détenteurs finaux des créances, c’est-à-dire les épargnants, qui verront leur épargne spoliée, non par l’inflation, mais par une ponction sur leurs comptes, comme cela fut le cas à Chypre (ce que permettent explicitement les accords récents sur l’Union Bancaire, dits de ’’bail in’’, même si c’est encore peu connu)…

Pour Solidarité & Progrès, dans le cadre d’un retour à un véritable système de crédit qui se situe à l’opposé du monétarisme actuel (pour Attali tout crédit est un impôt futur...), c’est l’option d’une annulation totale ou partielle de la dette qui s’impose.

« Pratique courante de régimes totalitaires ! Impensable pour un État moderne et civilisé », me diriez-vous ?

 

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En 1953, l’Allemagne avait obtenu, avec le consentement de ses créanciers, une réduction de sa dette de 62,6 %.
Crédit : parapona-rodou.blogspot.com

 La conférence de Londres de 1953

 

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Faux, je vous réponds. Car le 27 février 1953, à l’issue de la conférence organisée à Londres à cet effet, la République fédérale allemande a obtenu, avec le consentement de 21 de ses créanciers (dont les États-Unis, la Grande-Bretagne, la France, l’Italie, la Suisse, la Belgique, etc.), une réduction de sa dette « d’une ampleur rare en Europe au XXe siècle » de 62,6 %. Partant d’un montant total initial de 38,8 milliards, les dettes d’avant et d’après-guerre de l’Allemagne ont été ramenées à moins de 14,5 milliards de Deutschemark.

Aujourd’hui, lorsqu’on connait les conséquences mortifères des conditionnalités imposées par la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne) aux pays membres de la zone euro à qui elle vient à la rescousse, le ton de « l’accord sur les dettes extérieurs allemandes » de 1953 est tellement loin de la philosophie financière actuelle qu’il y a de quoi être surpris :

Désireux d’écarter tout obstacle aux relations économiques normales entre la République fédérale d’Allemagne et les autres pays, et de contribuer ainsi au développement d’une communauté prospère de nations (…)

 L’économie physique d’abord

Pour s’assurer que l’économie physique de l’Allemagne puisse réellement être relancée, les créanciers font alors des concessions majeures aux autorités et aux entreprises allemandes endettées qui vont bien au-delà d’une simple réduction de dette. Contrairement aux plans d’aide de la zone euro pour la Grèce ou le Portugal aujourd’hui, on part du principe que l’Allemagne doit être en condition de rembourser une partie de sa dette tout en préservant un niveau de croissance élevé et en améliorant en permanence le niveau de vie de la population.

Eric Toussaint, du Comité pour l’annulation de la dette du Tiers monde (CADTM) précise qu’avec l’accord de 1953, les créanciers acceptent :

  1. Que l’Allemagne puisse suspendre les paiements pour en renégocier les conditions si survient un changement substantiel limitant la disponibilité des ressources ;
  2. Que l’Allemagne puisse rembourser dans sa monnaie nationale, le deutschemark, l’essentiel de la dette qui lui est réclamée. A la marge, elle rembourse en devises fortes (dollars, francs suisses, livres sterling…) ;
  3. Que l’Allemagne puisse réduire ses importations alors qu’au début des années 1950 le pays a encore une balance commerciale négative (la valeur des importations dépassant celle des exportations). Pour combler les manques, elle peut produire elle-même des biens qu’elle faisait auparavant venir de l’étranger. En permettant à l’Allemagne de substituer à ses importations des biens de sa propre production, les créanciers acceptent donc de réduire leurs propres exportations vers ce pays. Or, 41 % des importations allemandes venaient de Grande-Bretagne, de France et des États-Unis pour la période 1950-51. Si on ajoute à ce chiffre la part des importations en provenance des autres pays créanciers participant à la conférence (Belgique, Hollande, Suède et Suisse), le chiffre total s’élève même à 66% ;
  4. Que l’Allemagne puisse vendre ses produits à l’étranger et stimuler ses exportations afin de dégager une balance commerciale positive ;
  5. Que la capacité de paiement de l’Allemagne, de ses débiteurs privés et publics, ne soit pas réduite à la simple capacité de réaliser régulièrement les paiements en marks allemands sans conséquences inflationnistes, mais que l’on tienne compte 1) de la future capacité productive de l’Allemagne avec une considération particulière pour la capacité productive de biens exportables et la capacité de substitution d’importations ; 2) de la possibilité de la vente des marchandises allemandes à l’étranger ; 3) des conditions de commerce futures probables ; 4) des mesures fiscales et économiques internes qui seraient nécessaires pour assurer un surplus pour les exportations.
  6. Qu’en cas de litige avec les créanciers, en général, les tribunaux allemands soient compétents. Il est dit explicitement que, dans certains cas, « les tribunaux allemands pourront refuser d’exécuter […] la décision d’un tribunal étranger ou d’une instance arbitrale. » C’est le cas lorsque « l’exécution de la décision serait contraire à l’ordre public » (p. 12 de l’Accord de Londres) ;
  7. Que le service de la dette soit fixé en fonction de la capacité de paiement de l’économie allemande, en tenant compte de l’avancée de la reconstruction du pays et des revenus d’exportation. Ainsi, la relation entre service de la dette et revenus d’exportations ne doit pas dépasser 5 %. Cela veut dire que l’Allemagne ne doit pas consacrer plus d’un vingtième de ses revenus d’exportation au paiement de sa dette. Dans la pratique, l’Allemagne ne consacrera jamais plus de 4,2 % de ses revenus d’exportation au paiement de la dette (ce montant est atteint en 1959). De toute façon, dans la mesure où une grande partie des dettes allemandes était remboursée en deutschemarks, la banque centrale allemande pouvait émettre de la monnaie, en d’autres mots monétiser la dette ;
  8. Qu’à titre exceptionnel on applique une réduction drastique des taux d’intérêts qui oscillent entre 0 et 5 % ;

A cela il faut ajouter les dons en dollars des États-Unis : 1,17 milliard de dollars dans le cadre du Plan Marshall entre le 3 avril 1948 et le 30 juin 1952 (soit environ 10 milliards de dollars aujourd’hui) auxquels s’ajoutent au moins 200 millions de dollars (environ de 2 milliards de dollars d’aujourd’hui) entre 1954 et 1961, principalement via l’agence internationale de développement des États-Unis (USAID).

Voilà en grande partie le secret du « miracle économique » de l’Allemagne de l’après-guerre, miracle auquel tous les pays du monde, si le besoin se manifeste, doivent avoir droit.

 Conclusion

Pour nous, cette histoire :

  • Démontre que les grandes banques et les créanciers ne manquent ni de savoir, ni de compétence, pour résoudre la « crise de la dette » qui plonge nos sociétés dans la misère, le chaos et la guerre ;
  • Révèle que tout choix économique est un choix politique. En 1953, il s’agissait, dans le cadre de la « Guerre froide » de construire une Europe et une Allemagne fortes pour contrer l’influence de l’URSS. Le choix des puissances créancières fut alors avant tout un choix géopolitique ;
  • Fait craindre qu’aujourd’hui les puissances créancières ne soient pas devant « une crise » dont elles ignorent la solution, mais qu’elles aient fait un autre choix, tellement horrible qu’elles en dissimulent les véritables objectifs : celui de détruire et de dépeupler les pays ciblés, par les politiques d’austérité draconienne du FMI, de la Troïka ou par des rafles organisés par les « fonds vautours » agissant comme des pirates au service de « sa Majesté ».

« La seule espérance qui reste », écrivait Jean Jaurès à la veille de la Première guerre mondiale, « c’est précisément l’immensité même de la catastrophe dont le monde est menacé. Elle est si horrible qu’on hésite encore à croire que les plus fous ou les plus scélérats osent la déchaîner. » http://www.solidariteetprogres.org/documents-de-fond-7/economie/annulation-de-la-dette-en-1953-le.html

16 octobre 2016

Les Contes de Fée du Tibet

TREIZE




Depuis un demi-siècle, le peuple tibétain gémit sous la patte de l'ogre chinois, mais sait-on que derrière les apparences, les gouvernements chinois et tibétain jouent un vaudeville dont une loge secrète a réglé la mise en scène?

À travers les révélations qui suivent, notre idéalisme en prend un coup. Est-ce le coup de grâce qui achève ou bien celui qui réveille de la torpeur des contes de fée du Tibet?

Le Tibet mythique est un lieu saint de la culture profane moderne. Ce peuple et ses croyances sont devenus la bonne conscience de notre civilisation matérialiste qui a anéanti ses propres traditions. Depuis l'exil du quatorzième dalaï-lama, le Tibet fait figure d’île vierge qui n'aurait jamais été contaminée par le péché originel, comme si le bouddhisme tibétain était à jamais enveloppé dans les neiges éternelles de la pureté morale et politique.

Pour découvrir ce qu'est le Tibet et le lamaïsme en se risquant au-delà des Aventures d'une parisienne à Lhassa ou de Tintin au Tibet, ni se laisser impressionner par les prosternations d'intellectuels convertis, nous avons interrogé un tibétain de vieille souche. Un oriental qui accepte de se défaire un moment de son sourire immuable pour parler sincèrement de choses interdites, voilà qui est assez rare pour être consigné.

Monsieur Bhodyoul compte parmi ses ancêtres des bouddhistes de la confrérie des Lohan aussi bien que des lamas Karmapa à bonnets rouges et des Gelugpa du lamaïsme officiel (bonnets jaunes). Il n'est donc pas sectaire. Fin lettré et esprit libre, il connaît l'histoire et les chinoiseries de la politique asiatique. Mais le fait le plus précieux est qu'il a des connaissances très précises sur la magie tibétaine sans laquelle les rêves du Tibet n'ensorcelleraient pas l'Occident.


UNDERCOVER: Monsieur Bhodyoul, vous êtes un Tibétain de naissance qui a pris la nationalité d'un pays d'Europe dans lequel vous avez effectué une carrière commerciale jusqu'à l'âge de la retraite, vers les années 90. Vous avez quitté le Tibet à l'âge de 14 ans avec vos parents et votre sœur qui vit en Amérique. Je n'en dirai pas plus sur vos origines pour raisons de sécurité car il y a tout lieu de croire qu'un Tibétain trop bavard, ce n'est pas bien vu.

L'image que nous avons de vos compatriotes est celle de doctes lamas s’occupant du salut des âmes et, plus prosaïquement, de questions immobilières. Quant aux tibétains laïcs, on nous les présente comme un peuple débonnaire, toujours joyeux et heureux de son sort malgré la cruelle répression de la Chine.

Autrefois, notre intelligentsia ne tolérait pas de critique sur Staline pour ne pas « désespérer Billancourt ». Aujourd'hui, les intellectuels athées ne tarissent plus d'éloges sur le Tibet et son chef théocratique, intronisé ambassadeur de la paix et de la sagesse. Or, à vous croire, tout cela est du cinéma. Pire, c'est un danger, une véritable calamité !

Vous vous présentez donc comme un apostat du lamaïsme, un esprit libre qui ne se reconnaît pas dans le portrait de l'exilé martyr qu'on a dressé de vos compatriotes de la diaspora. Selon vous, cet exil a permis de finaliser une stratégie de conquête commencée il y a des siècles. Soyons clairs, nous parlons d'une conquête occulte que vous dénoncez comme étant organisée par une fraternité qui agit à l'arrière-plan du lamaïsme.

Vous nous avez contacté sans décliner votre nationalité, hormis votre accent indéfinissable qui pourrait aussi bien être allemand, anglais ou même hollandais. Votre français est excellent mais vous n'êtes pas de nationalité française.

Vous pourriez être un agent de la Chine ou d'un clan opposé aux Gelugpa qui sont à la tête du gouvernement tibétain en exil. Il y a de bonnes raisons pour prendre vos révélations au sérieux car elles recoupent d'autres sources fiables. Ces révélations font exploser la politique des sociétés secrètes et des religions officielles qui leur servent de paravent. Ici se révèlent les plus hauts intérêts des loges qui tirent les ficelles dans l'ombre. Avez-vous une précision à apporter à ces présentations sommaires ?

M. BHODYOUL: Un Asiatique exilé est rarement bavard lorsqu'il s'agit de faits où les Chinois et le gouvernement tibétain en exil sont impliqués. S'il n'y avait que moi, ce ne serait pas grave, mais il ne faut pas qu'on identifie ma famille. En donnant le moindre détail sur mes origines, le statut de ma famille et ce que faisait mon père ou mes ancêtres, je crois que les agents chinois et tibétains, pour ne pas citer la CIA sauraient me retrouver. Je dirai simplement que je suis originaire de la région de Gyantsé, à environ cent kilomètres au nord du Bhoutan. Sans trop me risquer, j'ajouterai que mes ancêtres sont venus du Cachemire, comme nombre de bouddhistes indiens qui fuyaient la répression des brahmanes. Ils étaient reliés à la tradition des anciens Arhat. La plupart se sont fondus vers la Chine et le Gobi. Il ne demeure que les légendes sur les Lohan – « ceux qui chantent de douce manière » – auxquels les lamaïstes ont emprunté leur science des mantras mais pour un usage inverse, satanique, comme vous dites en Occident. Donc, je suis bouddhiste mais de la lignée de la « Bonne Loi » des Arhat de Pou-To.

Un Arhat est un « délivré ». C'est ainsi qu'on nommait les disciples de Bouddha qui étaient entrés dans la Libération. En Chinois Arhat se dit Lohan d'où ce nom donné aux confréries ayant fui l'Inde vers le Nord. Cet exode commença vers le premier siècle avant J.-C., et continua jusqu'au 14e siècle. Puis, le lamaïsme, qu'on appelle encore bouddhisme tibétain, a tout submergé en nous imposant un état théocratique dont la théologie n'est plus bouddhique dans le sens originel. Nous verrons pourquoi.

Parfaitement détachés, les Lohan avaient fait le vœu de ne pas résister à leurs ennemis. Ils étaient supposés détenir la véritable science spirituelle qui libère l'âme de l'attachement au monde de l'illusion, alors que la science du lamaïsme a un tout autre usage. Elle renforce les illusions.

UNDERCOVER: Les agents secrets tibétains ?

M. BHODYOUL: Qu'ils soient tibétains, russes, anglais ou américains, peu importe. La politique de la Chine intéresse beaucoup de monde, et ce ne sont pas leurs vieux amis anglais qui me démentiront. Les Anglais ne sont jamais loin.

Les médias présentent mes compatriotes comme de purs esprits occupés de métaphysique mais, bien au contraire, c'est un peuple de fiers guerriers dont l'histoire n'est faite que de luttes entre clans opposés. Les princes des clans et les abbés des monastères se sont toujours fait la guerre pour la suprématie, l'un appelant la Chine à l'aide et l'autre utilisant les Mongols, si bien que nos voisins ont toujours pensé qu'ils étaient chez eux au Tibet. Après tout, lorsque la Chine communiste est arrivée en 1949, elle se sentait dans son bon droit puisque qu'officiellement le Tibet est un protectorat chinois. Les Anglais aussi nous ont envahis en 1904, et la Russie aurait très bien pu se sentir chez elle car certaines républiques socialistes étaient de confession lamaïste comme la Mongolie qui redresse la tête. Le titre de Dalaï-Lama existe seulement depuis la fin du 16e siècle. C’est un descendant de Gengis Khan, Altan Khan, qui le décerna à Gyamtso dont le nom signifie « océan », ce qui se dit dalaï en langue mongole. C'est donc un titre honorifique mongol si vous voyez ce que je veux dire...

UNDERCOVER: Le premier Dalaï-Lama fut nommé par les Mongols pour bons et loyaux services ?

M. BHODYOUL: Oui, car en ce temps-là les Gelugpas – les bonnets jaunes – étaient divisés en deux clans ennemis, également en guerre avec les Karmapa et d'autres factions. C'est vraiment trop compliqué à expliquer car, en Asie, les alliances se font, se défont et se ressoudent continuellement. Sönam Gyamtso, qui était Abbé du monastère de Depung et chef des Gelugpa, appela les Mongols à la rescousse. Le titre de Dalaï-Lama est, par conséquent, une récompense de guerre. C'est comme si Napoléon avait été couronné par les Anglais ! Je ne sais pas si vous saisissez ? C'est difficile à suivre. Sachez quand même qu'avant son exil, l'actuel Dalaï-Lama rencontrait le fin diplomate Chou-En-Laï lors de visites à New-Delhi.

De son côté, le Panchen-Lama, le chef du pouvoir réel du Tibet, s'est toujours montré favorable aux Chinois. Il y a des liens occultes indestructibles.
UNDERCOVER : On comprend mieux pourquoi les Chinois prétendent que le Tibet a toujours été une province de leur empire. La révolution communiste a seulement créé un fossé idéologique. Il y aurait un intérêt commun au-delà des régimes et des croyances religieuses.
Pour preuve, on est surpris de voir combien les Chinois communistes et athées tiennent à leur incarnation de l'enfant Panchen-Lama ! Ils prétendent détenir les preuves occultes de l'incarnation légitime d'un tulku-fantôme, voilà qui est étrange pour des athées endurcis...

M. BHODYOUL: La division idéologique n'est que de façade, bien entendu. Lorsqu'ils sont entrés au Tibet, en 1949, les Chinois respectaient la religion jusqu'au moment de la révolte des guerriers Khampa qui s'étaient autrefois opposés à la Chine. Était-ce une provocation des Chinois ou un prétexte pour déclencher l'exil du Dalaï-Lama ? J'ai mon idée à ce sujet. Le Dalaï-Lama quitta le pays accompagné de sa suite d'une centaine de personnes. C'est un point inexplicable car on ne sait pas comment un groupe aussi important a pu échapper à la vigilance de l'armée chinoise qui gardait étroitement le Potala ainsi que les extérieurs de Lhassa et qui veillait sur la frontière de l'Inde. À cette époque, il n'était pas difficile de boucler hermétiquement la modeste ville de Lhassa, et les routes vers l'Inde étaient bien gardées. Un souverain qui prend la fuite incognito avec sa suite, ses serviteurs et ses bagages à travers des centaines de kilomètres de montagnes, en échappant aux instruments, aux avions et aux indicateurs d'une armée moderne, cela ne s'est jamais vu.

UNDERCOVER: Cela devient très intéressant. Voulez-vous dire que le Dalaï-Lama se serait enfui avec la complicité des Chinois dans un but politique précis ?

M. BHODYOUL: Ce n'est pas à un vieil Asiatique qu'on fera croire qu'un convoi hautement repérable conduit par un chef de gouvernement sous haute surveillance s'est évanoui de nuit dans l'Himalaya pour reparaître mystérieusement dans un palace de New-Delhi, sachant que l'Inde n'avait aucune raison d'irriter la Chine rouge. Et, pendant ce temps, le Panchen-Lama – qui est le véritable chef du Tibet – serait resté tranquillement au Tibet. Pourquoi n'a t-il fui, lui que les Tibétains reconnaissent comme leur chef spirituel ?

Cela signifie qu'il n'y a pas de nation tibétaine en exil puisque l'autorité réelle est restée sur place aux commandes du pays, lequel est toujours un protectorat de la Chine, selon un accord reconnu par les grandes nations.

UNDERCOVER: C'est un point de vue auquel on ne nous a pas habitués. Parlons du mystérieux Panchen-Lama, le « Pape noir » du lamaïsme. Il est pratiquement inconnu, et le Dalaï-Lama dont raffolent les médias a l'air d'un joli papillon qui voltige de ci de là en lançant des œillades et de charmants : « Tout le monde il est beau, tout le monde il est gentil ! »

Selon vous, il usurpe puisqu'il n'a jamais représenté le pouvoir réel du Tibet ? On voit que les Américains lui font endosser le rôle d'ambassadeur de la paix pour servir la propagande du nouvel ordre mondial dont il est le chantre.

M. BHODYOUL: Ce ne sont pas seulement les Américains qui le manipulent mais ses maîtres secrets de Shigatsé. Nous y reviendrons au sujet de la « grande Loge orientale ».

Le titre de Panchen-Lama date du début du siècle. Il fut accordé à l'Abbé de Tashilhunpo qui devint la véritable autorité spirituelle du Tibet.
Le Dalaï-Lama et le Panchen-Lama sont reconnus comme deux « incarnations » respectivement d'Avalokitesvara et d'Amitabha, qui sont, pour simplifier, deux hypostases du panthéon tibétain.

Ces deux « esprits » se réincarnent continuellement et vous connaissez les moyens déployés pour les reconnaître lorsqu'ils sont enfants. L'on a retrouvé le bol de l'un et les bottes de l'autre. Le visage du cadavre de l'un s'est tourné en direction du village où il allait renaître, etc... Tout cela paraît charmant aux Occidentaux qui s'émerveillent devant ces faits miraculeux. Ce système de réincarnation en vase clos qu'on appelle « tulku », permet de concentrer un énorme pouvoir et d'entretenir le système sans interruption. Je vais vous en donner la raison.

UNDERCOVER: En effet, si les mêmes esprits retrouvent leur fonction antérieure, ils doivent disposer d'une maîtrise inouïe. Ils sont comme des rois qui règneraient au-dessus du temps. Pourtant on ne voit aucune évolution, aucun but autre que magique puisque cette société était figée autour de ses rites immuables depuis le Moyen-Âge.

M. BHODYOUL: Elle n'est figée que de l'extérieur car, en réalité, il y a une intense activité au cœur du système lamaïste. Il y a de puissants penseurs derrière cette façade, et ces cerveaux ont lancé des idées que les Occidentaux croient avoir inventées. Entrons dans le vif du sujet.

Le bouddhisme tibétain dispose d'une panoplie de pratiques magico-rituelles vraiment exceptionnelle, puisqu'il a recueilli les systèmes magiques des yogis tantriques, les connaissances métaphysiques et médicales des hindous autant que les techniques chamaniques archaïques. Tout cela est enveloppé dans une théologie bouddhique qui est une synthèse entre les courants indiens et chinois.

UNDERCOVER: Il y a eu la réforme de Tsongkhapa dont est issue la tradition Gelugpa représentée par le Dalaï-Lama ?

M. BHODYOUL: Cette grande réforme du début du 15e siècle a fait du lamaïsme une religion organisée et centralisée à la manière du Vatican. Le Dalaï-Lama en est devenu le chef administratif alors que le Panchen-Lama est le chef spirituel à l'arrière-plan. J'essaie de simplifier, et cela paraîtra réducteur aux orientalistes, mais qu'importe car ce que je vais raconter leur est complètement inconnu.

UNDERCOVER: On est frappé de certaines similitudes entre le catholicisme romain et le bouddhisme tibétain tant au plan de l'organisation que du décorum rituel, des pratiques dévotionnelles, de la vie monastique, et de la hiérarchie sacerdotale avec ses vœux. On dit que ces deux formes de religions sont des résurgences atlantes. Y a-t-il eu influence de Rome sur le Tibet ou vice-versa ?

M. BHODYOUL: Objectivement, on sait que des missionnaires catholiques sont entrés au Tibet dès le 14e siècle et qu'ils y ont été bien accueillis. Ce qui n'est pas anodin.

UNDERCOVER: Au 14e siècle ! On nous a raconté que le Tibet avait toujours été fermé aux étrangers et spécialement aux missionnaires ! Il est incroyable que des religieux catholiques aient déjà été présents au Tibet à l'époque où débuta la lignée des Dalaï-Lamas...

M. BHODYOUL: Tout ce qui touche au Tibet est désinformé. Les premiers missionnaires du 14e siècle étaient des Franciscains, bien avant que ne débarquent les Jésuites qui n'existaient pas à cette époque-là, évidemment. En ce qui concerne les Capucins, il y a des légendes au sujet de leur goût pour certaines formes de dévotion déviées en sexualité dépravée.

Les Jésuites sont, quant à eux, des occultistes qui ont toujours essayé de récupérer les pratiques magiques des cultures qu'ils ont infiltrées. On ne connaît pas les détails de la présence jésuite au Tibet mais il est prouvé historiquement que le Père Antonio d'Andrade y fut reçu en 1624 et qu'il y passa plusieurs années, suivi d'autres Jésuites portugais – les pères Cabral et Cacella – qui séjourneront à Shigatsé aux alentours de 1620-1630, sous la protection des princes du Tang. Des Jésuites, protégés par les princes tibétains ont habité à Shigatsé, le sanctuaire de la « Grande Loge blanche » ! Nous en avons la preuve.

UNDERCOVER: Voilà qui commence à devenir excitant ! Si les Jésuites étaient au Tibet au tout début de la lignée du Panchen-Lama qu'on considère comme le « Pape secret des Tibétains », on peut supposer qu'ils ont peut-être influé sur une organisation dont le chef ressemble étrangement au général de la Compagnie de Jésus. N'oubliez pas l'aspect martial dans tout cela. Ce sont des ordres religieux structurés comme une armée prête au combat.

On dit que le Pape du Vatican est le « pape blanc » par opposition au « pape noir », le général des Jésuites. De plus, ces Jésuites s'installèrent à Shigatsé, la ville ésotérique par excellence, la résidence des chefs occultes du Tibet que la Théosophie a appelé les « maîtres de sagesse de la Grande Loge blanche ». Y a-t-il une relation entre les Jésuites et la fameuse « Grande Loge » du Tibet ?

M. BHODYOUL: Vous avez mis dans le mille ! Je vous félicite car peu de chercheurs sont aussi perspicaces. Je ne connais qu'un ou deux ésotéristes qui ont connaissance de ces faits et qui savent les interpréter comme il se doit. Mes recherches m'ont montré que la fondatrice de la Théosophie, Helena Blavatsky, qui révéla au monde l'existence de la confrérie secrète du Tibet n'a pas eu connaissance de la présence des Jésuites à une date aussi ancienne, c'est-à-dire quasiment lors de la naissance du lamaïsme moderne. Elle semble ignorer, à moins qu'elle ne le dissimule, que des missionnaires italiens ont été acceptés dans des lamaseries comme étudiants en théologie, et qu'ils rédigèrent des dictionnaires et des traités en tibétain. Les universitaires occidentaux rédigent leurs thèses à partir d'authentiques traités de bouddhisme tibétain écrits par des Jésuites ! Vous me suivez ?

En tout cas, Blavatsky, malgré ses œillères de médium, a parfois des éclairs de lucidité. Mais elle est si fanatiquement attachée à la « Loge orientale » qu'elle fait l'impasse sur la présence de Jésuites à Shigatsé, la ville sacrée de ses initiateurs occultes. Ce serait pour elle un blasphème que d'oser soulever le voile qu'elle prétend avoir déchiré dans son livre Isis dévoilée. Ainsi, Isis n'est pas dévoilée.

Je vais vous dire un secret sur le sort de la dame russe qui a fondé la Théosophie : elle fut emprisonnée magiquement par une fraternité maçonnique occidentale car elle refusait de se plier à leurs conditions. Elle n'en fut délivrée que par la Loge orientale qui la plaça de ce fait sous une camisole occulte encore plus étouffante. C'est le sort des médiums de haut niveau. Dans ces conditions, lorsqu'elle dénonça sévèrement l'emprise des Jésuites d'Occident, Helena Blavatsky oublia qu'elle était devenue la dupe des lamas-jésuites de l'Orient. Nul ne peut échapper au venin, après avoir osé s'approcher du nid de serpents de la « Loge planétaire ». Quoi qu'il en soit, je suis reconnaissant à Blavatsky de nous avoir mis sur la piste de la Loge orientale car mes compatriotes tibétains sont loin d'imaginer ce qui se cache derrière leurs révérés lamas. Le fait historique que des Jésuites ont infiltré le lamaïsme est d'une immense importance pour comprendre la politique du nouvel ordre mondial et les accords secrets entre la Grande Loge orientale, le Vatican et des sociétés secrètes occidentales.

UNDERCOVER: C'est extrêmement troublant lorsqu'on sait que l'ordre interne des Jésuites poursuit un plan de conquête mondiale sous couvert de religion. On peut en déduire que leur plan passe par le Tibet et que, d'une façon qui nous échappe, les Tibétains collaborent avec les Jésuites en vue d'établir une théocratie mondiale qui prendrait la forme d'une religion œcuménique.

M. BHODYOUL: Laissez-moi vous en dire un peu plus. Un Jésuite des années 1630 qui devenait étudiant dans une lamaserie était de fait reconnu et initié en tant que moine lamaïste, ce qui signifie que certains lamas tibétains sont, en réalité, des pères jésuites. Vous en trouverez facilement les preuves dans des livres d'histoire qui n'ont rien d'ésotérique comme, par exemple, La Civilisation Tibétaine, du professeur R. A. Stein, directeur d'études à l'École Pratique des Hautes Études (chez Dunod, Paris 1962).

En fait, les choses ne sont pas dites clairement sur ce sujet car il est conseillé aux universitaires de ne pas égratigner les contes de fée du Tibet. Certains ne parlent de la présence jésuite au Tibet qu'à partir du 18e siècle, c'est-à-dire quatre siècles après les premières visites des missionnaires occidentaux ! Mais l'on sait que des princes de la maison d'Orléans se sont également rendus au Tibet.

Connaissant le goût des Jésuites pour la magie et la politique, on peut imaginer que leur présence à Shigatsé est le signe d'un accord spécial entre la Compagnie de Jésus et la « Grande Loge orientale ». N'allons pas trop vite nous imaginer que l'un puisse bluffer l'autre, mais il s'avère qu'à un moment historique, le pouvoir réel derrière le Vatican a négocié avec le pouvoir occulte oriental. Ce sont des faits.

UNDERCOVER: Est-ce que le Panchen-Lama, que vous considérez comme le pape occulte du Tibet, serait directement connecté avec la mythique « Grande Loge blanche » ?

M. BHODYOUL: Pour des raisons politiques et occultes, les Panchen-Lamas ont toujours été proches des Chinois, et c'est pourquoi le dernier en date – mort à la fin des années 80 – était resté au Tibet puis résida ensuite en Chine. On peut y voir le signe que le véritable pouvoir spirituel est demeuré dans la maison et que les Chinois l'ont toujours protégé si ce n'est accaparé. Beaucoup d'aspects sont totalement secrets, et les Tibétains eux-mêmes sont dans le même état d'ignorance au sujet de leur hiérarchie que le sont les catholiques au regard de la politique secrète du Vatican.

Les faits sont les suivants : le Panchen-Lama de Tashilunpo réside près de Shigatsé où les Théosophes ont localisé le centre des initiés de la Loge orientale. De plus, l'un de ces initiés, connu sous le nom de Djwal Khool dans les milieux de la Théosophie et du nouvel-âge, a avoué qu'il assumait des fonctions dans une lamaserie. Est-ce lui, le Panchen-Lama, le chef spirituel du lamaïsme ? Ou bien le Panchen-Lama qu'on nomme également Tashi-Lama, du nom de sa résidence Tashilunpo, n'est-il qu'une couverture ?
Le bouddhisme tibétain officiel semble ignorer l'existence de ses chefs occultes, ce qui est la règle dans le système clos d'une société secrète dont le cercle le plus extérieur ignore l'existence du cercle intérieur, et nul ne peut, par conséquent, s'approcher du noyau. Ainsi, on distingue au moins trois cercles sur le plan physique, le plus large est le lamaïsme officiel qui s'étale à la devanture des librairies et dans les médias comme la référence en matière de spiritualité. Il dispose d'une infrastructure de milliers de centres culturels et de monastères à la surface du globe, et son chef, le Dalaï-Lama, est la vedette des médias. Ce sont les Loges qui l'ont mis sur ce piédestal, sinon il ne serait pas plus célèbre que n'importe quel chef d'une minorité religieuse, fut-elle kurde ou amérindienne. C'est la façade commerciale, le sourire et les belles paroles. Il est d'une habileté extraordinaire, et ses chefs sont fiers de lui.

En second, vient le pouvoir réel qui est représenté par le Panchen-Lama. La diplomatie chinoise nous dissimule son rôle jusqu'à prétendre détenir l'enfant destiné à la succession au titre de Panchen-Lama.
Enfin, il y a le noyau occulte de la loge de Shigatsé, ville proche de Tashilunpo qui est la résidence du Panchen-Lama dont on peut penser qu'il fait la jonction entre le noyau interne de la Loge orientale et le lamaïsme de façade.

Ce noyau idéologique est devenu mythique à travers les écrits théosophiques qui en parlent comme d'une confrérie d'êtres immortels dirigeant l'évolution humaine. Certes, ils disposent de pouvoirs exceptionnels, dont celui de se réincarner dans le corps de leur choix, mais cela n'en fait pas des libérés pour autant. Bien au contraire. Ce sont plutôt des entités retardataires absolument rivées au plan terrestre et qui servent eux-mêmes des intérêts politiques supérieurs. Ils usurpent les titres et les noms des grands saints et des initiés de l'Antiquité. Tout cela est du cinéma sur l'écran de Mara, le grand illusionniste.

LA GUERRE MAGIQUE

UNDERCOVER: Il existe une littérature foisonnante sur les maîtres secrets de la Loge du Tibet. Qui est dans le cercle intérieur de cette Loge orientale ? Et quel en est le but ?

M. BHODYOUL: J'ai découvert ces choses lors de mes recherches en Occident car mes amis tibétains érudits sont aussi ignorants sur leur religion que les chrétiens sur la leur. Je n'ai donc pas été aidé de ce côté mais, avec le recul, il me revient parfois des souvenirs de jeunesse qui éclairent la face cachée de la culture dans laquelle j'ai été élevé.

Je peux dire avec certitude que les légendes sur la « Grande Loge blanche » des initiés d'Orient sont un leurre, car une confrérie secrète qui s'extériorise publiquement, cela n'existe pas ! On peut dire tout au plus qu'elle peut dévoiler son existence avant de muter à un autre niveau. Tous ceux qui prétendent avoir été en contact avec la « Loge des maîtres du Tibet », et qui s'intitulent « disciples des maîtres », ont été leurrés par des intermédiaires. Indéniablement, il existe une fraternité secrète qui veille sur l'humanité mais elle n'est pas de la nature qu'on imagine en fonction de notre conditionnement religieux enfantin. Ses buts secrets ne vont pas dans le sens de notre idéalisme. À propos d'idéalisme, nous verrons comment la prétendue « Grande Loge blanche » utilise notre sentimentalité en nous faisant rêver avec une série d'illusions romantiques déversées dans l'atmosphère à partir du toit du monde.

J'affirme et je peux démontrer que les rites du bouddhisme tibétain sont négativement magiques, et que les répétitions lancinantes d'invocations ont un but précis et, dirai-je, une fonction scientifique. Ce que j'ai découvert a été corroboré par quelques clairvoyants, fort rares au demeurant.

L’organisation du lamaïsme est centralisée et hiérarchisée afin de répondre à des normes de magie collective, les techniques de méditation et de visualisation n'ont pas pour but de libérer l'esprit mais d'émettre des flots d'énergie qui sont soigneusement canalisés et diffusés sur la Terre.
Il s'agit d'une gigantesque centrale de production énergétique employant des dizaines de milliers d'organismes humains parfaitement préparés afin de générer un flux télépathique depuis le toit du monde qui est une situation exceptionnelle pour déverser des ondes vers l'Occident.Cette station émet depuis des siècles sur la fréquence de nos aspirations et de nos idéaux. Je vous expliquerai comment cela fonctionne, car il s'agit d'une science exacte.

UNDERCOVER: Vous pouvez y aller. Nous essaierons de suivre, même si cela nécessite un effort. D'après ce que vous m'avez confié, cette science est la clé absolue pour comprendre la fonction d'une hiérarchie sacerdotale.

M. BHODYOUL: La pureté de l'air des hauteurs de l'Himalaya est particulièrement conductrice pour émettre des signaux télépathiques de qualité. Ces signaux sont pulsés avec force grâce aux rites répétitifs qui se déroulent jour et nuit depuis plusieurs siècles. C'est pourquoi il existe une double hiérarchie : celle des initiés de la « Grande Loge blanche » qui sélectionnent le contenu des messages, et celle des lamas qui dynamisent ces émissions télépathiques par leurs exercices spirituels, sans en connaître le véritable sens.

Les milliers de cités-monastères, qui ont rassemblé jusqu'à 800 000 moines sur les hauts plateaux du Tibet, avaient un autre but que l'étude des sutras et la méditation sur la vacuité. C'est la plus vaste entreprise de propagande de tous les temps, plus puissante que l'Islam ou Rome car le lamaïsme a travaillé dans le secret. Le véritable pouvoir est un pouvoir secret

UNDERCOVER: Avant d'aller plus loin, si on parle de similitude de moyens et d'objectifs entre les lamas et les Jésuites, c'est parce qu'ils utilisent les mêmes techniques de visualisation. Cette méthode de projection mentale serait-elle à la base du système de conquête télépathique des occultistes orientaux ?

M. BHODYOUL: C'est exact. Les exercices d'Ignace de Loyola sont calqués sur les techniques du yoga tantrique indien qui fut adapté par les lamas. De plus, le processus d'éveil qu'on prête à Loyola lors de son « illumination » s'est appuyé sur la technique tantrique de sublimation de l'énergie sexuelle. Cela nous indique qu'Ignace de Loyola, le saint vénéré par l'église catholique, est en réalité un initié venu d'Orient pour accomplir une mission à l'intérieur du catholicisme.

Après avoir fondé son ordre à Rome, au 16e siècle, Loyola envoya immédiatement des missionnaires en Inde, au Japon, en Chine et au Tibet pour boucler le circuit. Cela explique pourquoi les Jésuites ont trouvé bon accueil dans les lamaseries, dès le début du 17e siècle. Ils retrouvaient leurs racines en quelque sorte. Il faudrait rechercher si Tsongkahapa, le fondateur des Gelugpa (les bonnets jaunes) dont le Dalaï-Lama est le chef, ne s'est pas incarné dans la personne d'Ignace de Loyola lui-même après avoir solidement établi son système de lamaïsme réformé sur le modèle de la hiérarchie catholique. Loyola est né en Espagne vers 1490, soit 70 ans après la mort de Tsongkhapa (1419), ce qui est un délai acceptable pour la réincarnation d'un tulku. Ajoutons que l'Espagne est la porte d'entrée pour des esprits venus d'autres civilisations lorsqu'ils s'incarnent pour la première fois en Europe. Il est troublant de constater combien la réforme de Tsongkhapa, fondateur du lamaïsme moderne, ressemble à l'ordre ultra-centralisé d'Ignace de Loyola. L'un se réclame de Bouddha et l'autre de Jésus avec un dogmatisme et un désir de domination assez semblables, alors que leurs pratiques respectives ne sont ni bouddhistes ni chrétiennes, mais s'enracinent dans le yoga et le développement des pouvoirs psychiques.

On remarque que ces deux groupes ont travaillé avec des stratégies apparemment opposées, comme s'ils étaient en compétition, ce qui participe certainement d'un plan cohérent à un plus haut niveau. En effet, alors que le Vatican a lancé ses troupes à travers le monde pour faire des conversions par l'épée, à l'opposé, les Tibétains ont travaillé d'une manière statique en se concentrant sur le toit du monde afin de répandre leur influence par télépathie.

Aujourd'hui, ils sont descendus dans la plaine pour parachever leur grand œuvre. Ils ont fondé des centres dans tous les pays du monde. Voilà à quoi peut servir l'exil, à l'image de la diaspora juive qui a étendu un réseau international que les rabbins contrôlent par la Loi mosaïque et le Talmud. Les lamas tibétains sont désormais installés dans tous les pays, alors qu'ils n'étaient encore qu'une poignée de réfugiés sans ressources, il y a cinquante ans. Or, l'argent ne manque pas.

UNDERCOVER: D'où vient-il cet argent ? Car il en faut énormément pour entretenir des milliers de moines non-productifs et verser la pension des éminences du lamaïsme qui ont le rang d'évêques, tout en entretenant un gigantesque parc immobilier de monastères et de centres culturels ? Ils ont bénéficié de passe-droits, comme si une organisation fantôme écartait tout obstacle devant eux et signait des chèques en blanc. Aucune religion minoritaire n'est autant privilégiée car, généralement, les communautés sont dénigrées. Les sectes tibétaines ne sont pas inquiétées par les chasseurs de sectes qui préfèrent s'en prendre à des minorités chrétiennes dont les règles sont plus souples. C'est comme si des paysans de Bourgogne, de Dordogne ou de Bretagne se réveillaient un beau matin avec un monastère tibétain au bout de leur champ, et qu'ils se disaient à l'heure de l'apéritif : « Pour notre salut, voilà encore de saints lamas descendus de l'Himalaya nous apporter le précieux joyau dans le Lotus ! » Même chose en Écosse, en Russie ou à la Martinique. Partout ! Il y a là quelque chose de bizarre mais tout le monde trouve cela normal, sauf quelques esprits qui s'interrogent sur la place éminente accordée à ce bouddhisme des neiges dans la fabrication d'une nouvelle religion mondiale. Si on en croit les livres tibétains exposés dans les librairies spiritualistes, on veut nous convertir de force. Même des sympathisants du bouddhisme en éprouvent un malaise comme devant une exhibition impudique. Qui est derrière cette réclame grossière si peu en harmonie avec les principes bouddhiques ?

M. BHODYOUL: Cherchez le financeur ! Nous savons que les Américains versent une rente au Dalaï-Lama et que les « sponsors » jésuites aident beaucoup. Cela permet de s'interroger sur la fortune des Jésuites. Ils auraient des banques fondées sur le pillage de l'or des Indiens d'Amérique centrale et de leurs piratages en Asie. Ils se sont également enrichis dans le trafic d'esclaves puisqu'ils étaient dans l'ombre des conquérants, leurs hommes de main servant aux basses œuvres. Mais cela nous éloigne du véritable problème. Quel est le but politique de la hiérarchie tibétaine ? Voilà ce que nous devons comprendre.

UNDERCOVER: Vous avez parlé d'une panoplie « d'illusions mentales » qui auraient façonné la culture mondiale actuelle, sous ses aspects politiques, culturels, scientifiques et religieux. Cette analyse semblera incroyable à beaucoup mais, après coup, on se dit qu'il n'y a peut-être pas d'autre explication à la tournure que prend la civilisation planétaire avec ses valeurs factices et faussement généreuses qui nous sont imposées par la contrainte de la propagande.

Comment les grands magiciens du Tibet – peu importe qui ils sont – ont-ils pu nous imposer des comportements et un mode de vie que nous croyons issu de la modernité ?

M. BHODYOUL: Je vais vous répondre aussi clairement que possible, si vous acceptez d'ouvrir votre esprit à des données ésotériques qui ne sont pas admises dans votre culture. Pour nous, Orientaux, la télépathie n'est pas un mystère mais un fait banal. Pendant que vous étiez occupés à conquérir le monde pour bâtir votre empire matériel, nous avons développé d'autres facultés.

Les pouvoirs psychiques d'un yogi n'ont rien de miraculeux, il suffit de se concentrer et de prendre son temps. Certains parviennent à léviter et à produire d'autres facéties aussi spectaculaires que stériles du point de vue spirituel.

Lorsque vous rassemblez des centaines des milliers de yogis au sein d'une organisation centralisée afin de les aligner sur la même fréquence psychique à l'aide de rituels établis dans ce but, vous allez mettre en marche une usine mentale d'une puissance nucléaire. Chaque yogi est sensé obtenir un grand pouvoir de concentration grâce à des techniques de visualisation. Les méthodes vantées comme des systèmes de méditation pour apaiser l'esprit utilisent des images de divinités qu'il faut parvenir à faire vivre par l'imagination.

Le lama qui médite sur l'image d'une déesse, doit finir par la voir comme si elle se tenait en chair et en os devant lui. Puis il doit apprendre à la dissoudre, ce qui n'est pas évident. Vous voyez la portée de ces exercices ? C'est exactement ce que font les Jésuites avec les exercices de saint Ignace qui ont été introduits dans tous les milieux religieux, en parallèle avec le bouddhisme tibétain.

Lorsque vous avez acquis cette maîtrise du mental, vous imaginez sans peine les résultats qu'on peut obtenir en rassemblant des milliers de moines-yogis qui accomplissent un rituel magique à la même heure ! Or le Tibet a fonctionné avec des centaines de milliers de yogis ainsi formatés, certes de niveaux inégaux, mais dont le collectif dégageait une puissance inimaginable.

Ce n'est là que la machine de propulsion – le carburant – car, au-dessus de l'usine, il y a des opérateurs conscients qui savent l'utiliser à des moments propices, en fonction de la course du soleil et des rythmes planétaires.

UNDERCOVER: C'est compréhensible, mais dans quel but ? Si c'est pour l'évolution, pourquoi les Tibétains ont-ils soutenu Lénine et Hitler ?

M. BHODYOUL: Ce qui vous trompe, c'est le concept de l'évolution historique. Il y a un progrès de la civilisation mais il est relatif. Les esprits qui dirigent les flux télépathiques jouent sur les registres des idéaux de progrès et d'évolution.
Ils savent envoyer des injonctions que nous prenons pour nos propres aspirations. Cela va de la gamme des utopies politico-sociales jusqu'au messianisme, en passant par les bons sentiments. Si l'on veut maintenir le contrôle, il faut proposer une illusion positive, quitte à lui opposer des horreurs afin de redonner l'espoir en un monde meilleur encore plus désirable.

Vous citez Hitler et il est vrai que des lamas tibétains l'ont appuyé. Des nazis se sont rendus au Tibet pour y être initiés à certains secrets ésotériques. Le choix de la svastika comme emblème du national-socialisme en est le meilleur exemple. Mais les Tibétains ont leurré les rêveurs nazis, et ils ont finalement favorisé leur perte. Quant à Lénine, il fut adepte de la Loge orientale. Cette loge des « maîtres de sagesse » n'en est plus à un génocide près puisque la plupart des horreurs sont sorties de sa pochette surprise, avec en prime le new age et l'idéal du meilleur des mondes.

Mais revenons aux aspects techniques de la centrale télépathique. Il y a sept niveaux d'énergie dans la nature, sept qualités depuis les solides jusqu'à l'éther supérieur. Cet éther supérieur emplit l'espace, et il est d'une qualité si subtile qu'il peut réfléchir les idées. À certains moments propices, des flux de pensées sont envoyés dans l'atmosphère et se gravent dans l'éther.

Dans l'homme, certains centres sont sensibles à cette fréquence vibratoire, par exemple, la glande pinéale que les anciens considéraient comme le siège de l'âme. C'est ainsi que le cerveau photographie les idées qui sont dans l'air. Si l'idée s'harmonise avec votre aspiration personnelle, elle sera retenue par votre conscience qui se l'approprie. Alors, vous y répondrez par une réflexion consciente, et vous réagirez à cette impulsion. Cette réponse mentale va retourner vers la source d'émission et c'est ainsi que les opérateurs vérifient l'effet de leur projection grâce à leur technologie occulte. J'essaie de résumer.

C'est la première phase de test. Une idée est lancée sur le monde et l'on vérifie si elle trouve un écho dans les esprits-cibles qu'on veut influencer. Lorsque le test est positif, on commence à entrevoir son impact à travers ceux qui « s'échauffent » avec cette idée nouvelle. Ce sont les « branchés », ceux qui lancent les modes et les mouvements d'opinion. Alors, on envoie une deuxième émission télépathique qui sera cette fois de nature émotionnelle, en stimulant la qualité d'éther au-dessous de la précédente. On la nomme « éther lumineux ». Je vous passe les termes de la tradition ésotérique et le sanskrit.

Pour cette opération visant notre émotionnel, des rituels magiques à base de musique, de chants, de danse, de gestes sacrés, d'encens et d'autres ingrédients seront utilisés. Le courant sera dirigé vers ceux qui ont reçu la première impulsion et qui ont réagi de manière positive à la cuti.

Il s'agit alors pour les magiciens opérateurs de graver leur message dans notre sang afin d'accorder l'émotion à la pensée. La tête et le cœur sont reliés à l'idée qui devient alors comme notre propre création. On s'enthousiasme pour cette « généreuse idée » et on est prêt à agir pour la réaliser. Je résume un processus très complexe. À ce seuil de préparation, la phase de conditionnement suivante est prise en charge par les écrivains et ceux qui sont les propagandistes de l'idée en vogue. Vous pouvez vérifier ce processus si vous suivez l'évolution de la société à travers le miroir des médias. Mais, la plupart du temps, le fait d'y accorder de l'attention nous y relie à notre détriment.

On ne veut pas rester en dehors du coup. C'est mal vu d'être un ringard qui n'est pas bien informé. C'est mal vu d'être un réactionnaire, etc. Où que l'on aille, quoi qu'on fasse, la propagande s'insinue en nous. Vous verrez qu'il y en a pour tous les goûts et toutes les sensibilités.

Au niveau le plus bas de l'opération d'influence télépathique, nous sommes finalement mobilisés par l'instinct de propagation qui nous pousse à répandre nos idées à cause du désir fondamental de procréation et de survie. Au stade le plus matériel, les opérateurs veillent à ce que notre alimentation soit adaptée au résultat qu’ils veulent obtenir. Réfléchissez à la volonté de nos gouvernants de dénaturer la nourriture. Demandez-vous à présent ce que cachent les manipulations génétiques des produits naturels. Cela indique le seuil de conditionnement qui a été atteint au niveau de nos facultés supérieures. Je vous donne ici la réponse à bien des questions écologiques comme l'augmentation de la radioactivité si indispensable pour amener le système nerveux à un niveau vibratoire négatif.

Ainsi, ce processus morbide finit par nous rendre absolument convaincus de la vérité des idées qu'on nous a injectées de manière subliminale et, au stade terminal, cette opération peut nous transformer en chiens policiers de l'ordre établi. Je pense à ceux qui liront mes explications iconoclastes sur le lamaïsme tibétain et qui en seront choqués ! Je n'ai pas les moyens magiques de la « Grande Loge Blanche » pour les convaincre ! Je parle comme un homme ordinaire, mais ils ne veulent croire que les autorités.

J'espère que ces explications sommaires sont suffisantes car il faudrait un véritable exposé technique, ce qui serait franchement indigeste. Chacun peut y réfléchir par lui-même, et s'il est attentif aux signes des temps, il comprendra ce que je veux dire.

UNDERCOVER: Il est en effet difficile de s'imaginer comment des cerveaux coordonnent une telle opération. Mais, sachant qu'il s'agit d'esprits dotés de facultés surhumaines, on peut admettre cette machination. En y réfléchissant, cela nous éclaire sur la destination réelle de ces monastères et de ces rituels dont on ne voyait vraiment pas l'utilité spirituelle. Il reste encore un point à éclaircir, c'est la finalité de ce jeu.

LA DUPERIE DE L'EVOLUTIONNISME

M. BHODYOUL: C'est sans doute l'aspect le plus difficile à comprendre, les spiritualistes classiques vous diront qu'il est salutaire qu'il existe une fraternité qui fasse évoluer la civilisation humaine. C'est l'argument qui revient toujours : l'ÉVOLUTION ! Les « maîtres » nous aideraient à évoluer d'âge en âge, et ce plan est si grandiose que nous ne pouvons pas comprendre leurs méthodes. Cela est fondé sur le dogme d'une évolution ascendante vers un monde de plus en plus parfait C'est absolument contraire aux faits et à l'entropie universelle, mais cette idée est le dogme dominant dans notre culture. On pense que tout va aller de mieux en mieux; que nous nous élevons vie après vie vers les hauteurs de la perfection, jusqu'à devenir semblables à des dieux. Cette théorie ne souffre plus de contradiction dans la plupart des milieux spiritualistes car, sans elle, la vie deviendrait absurde. Réfuter ce dogme évolutionniste n'est plus toléré, et l'on vous prend pour un nihiliste si vous vous y risquez. Pourtant la théorie de l'évolution progressive vers la perfection est une source de souffrance et de désillusions aussi infinie que cette évolution elle-même. Selon les plus anciennes traditions, l'évolution tourne en rond et le temps se mord la queue en décrivant des cercles sans fin, jusqu'à ce que nous décidions d’en sortir. Il faut s'évader du cercle du temps. C'est le but de la religion véritable : l'immortalité.

Or, les puissances qui vivent dans le temps cyclique ne veulent pas qu'on s'en échappe car cela signifierait la fin de ce scénario. Le message originel du Bouddha était un appel pour s'arracher au sortilège du circuit de l'évolution fermée, mais les gardiens du système temporel ont riposté en diffusant la doctrine de l'évolution progressive.

Ils disent : « Avec le temps, vous allez devenir des dieux sur une terre parfaite. Ne cherchez pas une autre issue. » Demandons-nous depuis combien de temps cette idée est dans l'air, et qui l'a apporté, au début ?

La doctrine évolutionnisme est-elle une idée religieuse traditionnelle ? Est-elle contenue dans les enseignements des grands sages du passé ? Ne s'agit-il pas d'une interprétation qui aurait été détournée de son sens originel ? À chacun de se poser la question car je ne veux pas attaquer un dogme avec un autre dogme. Toutefois, on observe que l'évolutionnisme spirituel est une idée moderne spécifique, répandue par les lamaïstes et les adeptes de la Théosophie orientale dont c'est l'idée fixe. Le dogme incontournable, la doxa suprême.

UNDERCOVER: En quoi est-ce si important ? Ce n'est qu'une idée et les idées changent à toutes les époques. Mais vous avez sans doute raison lorsque vous affirmez que les grands sages comme Bouddha et Jésus-Christ n'ont pas prêché l'évolutionnisme spirituel mais plutôt le détachement de l'illusion de l'existence par un effort radical durant la vie présente.

M. BHODYOUL: Je veux simplement montrer que cette théorie nous a été inspirée par la Grande Loge orientale. C'est elle qui a fondé l'organisation du lamaïsme dans le but de rayonner cette idée et toutes les illusions qui en découlent. Je m'explique : si l’on arrive à nous convaincre d'une idée supposée répondre à la question essentielle de l'existence, alors on peut nous conditionner à accepter ses implications dans tous les domaines de la vie. Je voudrais essayer d'être le plus clair possible...

UNDERCOVER: Si nous comprenons bien, selon vous, la théorie évolutionniste ne peut s'appliquer qu'aux phénomènes naturels et seulement de manière relative puisque tout est cyclique et que les choses reviennent toujours à leur point de départ. C'est pourquoi les anciens hindous, et les autres civilisations, ont découpé le temps circulaire en quatre cycles inégaux comme l'Âge d'or, l'Âge d'argent, l'Âge de cuivre et l'Âge de fer. Après l'Âge de fer revient l'Âge d'or, etc. Cela ne concerne que l'histoire du monde et c'est pourquoi la tradition universelle dit que le germe de l'identité humaine n'est pas affecté par ces cycles. Notre âme serait donc placée dans ces conditions changeantes sans que cela affecte son caractère immuable en tant que parcelle divine. Est-ce l'idée traditionnelle ?

M. BHODYOUL: Avec des variantes, c'est le fondement de la philosophie éternelle – la philosophia perennis. Lorsque l'on scrute les mythes sacrés des révélations religieuses originelles, elles disent toutes la même chose. Mais dès que ces religions s'installent dans le temps, elles inversent leur message initial à des fins temporelles. Avec le temps, il faut durer, et la survie temporelle supplante la recherche de l'éternité. Durant le présent cycle qu'on appelle « Âge noir », il est écrit que la vérité est perdue et qu'elle est remplacée par des illusions si flatteuses que tous les hommes les adoptent comme étant la « vérité ». Or, il n'y a rien de plus agréable à entendre pour l'homme civilisé que l'idée qu'il est un dieu en évolution et que, peu à peu, il s'approche de la perfection. Cette perfection peut être vue comme un but individuel ou social et, dans ce cas, la science accomplira le salut rédempteur. Le dogme de l'évolution gagne sur tous les tableaux, aussi bien scientifique que spirituel. Le progrès devient une religion qui apporte de nouveaux espoirs toujours renouvelés.

Dans ce « Nouvel-âge » de l'Âge noir, la spiritualité est vécue comme une succession d'améliorations psychiques avec la promesse ultime de décrocher le nirvana. La quête du sacré s'efface devant le développement personnel. Alors, d'innombrables illusions doivent nécessairement apparaître puisque la voie leur est grande ouverte. C'est le règne du « toujours plus et toujours mieux » avec des résultats incontestables à certains niveaux, mais sans que le problème fondamental de la vie et de la mort soit réglé. C'est ainsi que depuis quelques siècles, certaines idées ont pris le pouvoir. Une idée ne sort jamais du vide mais elle est toujours produite par un cerveau pensant En l'occurrence, la Loge orientale prétend avoir apporté l'idée d'un progrès spirituel pour la planète et ses habitants. Ce progrès devrait établir un royaume divin sur la Terre et supprimer tous les maux, y compris la maladie et la mort. C'est leur idéologie, et il est naturel qu'elle séduise le grand nombre. Mais, attention, ce n'est qu'une idéologie qui veut parvenir au Bien par opposition au Mal. Cet idéalisme est réactif et il se peut qu'il ne soit absolument pas en harmonie avec les lois cosmiques. S'il s'agit d'une illusion typique de l'Âge noir, alors, ceux qui la diffusent y ont un intérêt vital. Si on en croit la puissance qu'ils déploient pour nous convaincre de leurs idées, c'est que cette propagande doit leur assurer également un progrès. Vous comprenez cet objectif de haute politique ? Ils sont en train de mettre en place une civilisation entièrement centrée sur l'espoir du progrès matériel et de l'évolution spirituelle. Pourquoi le font-ils ? Pourquoi cet effort ? Pourquoi cette incroyable machinerie à conditionner les masses en les unifiant autour d'illusions flatteuses comme l'unité, la paix et la fraternité humaine ?

Il y a des illusions pour chaque type humain, depuis la brute jusqu'aux êtres les plus raffinés. Si vous n'êtes pas réceptif à telle illusion, vous répondrez à une autre mieux accordée avec votre état. J'ai décris plus haut comment ils s'y prennent pour nous accrocher.

UNDERCOVER: Il est assez facile d'échapper à une impression mentale d'un ordre dégradé ou trop négative, mais personne n'échappe aux illusions agréables surtout lorsqu'il s'agit d'idéaux apparemment nobles et humanistes.

M. BHODYOUL: Vous avez compris le problème des temps modernes. On ne peut échapper à la civilisation, même si on se réfugie dans une grotte. Il faut s'adapter et ouvrir l’œil pour ne pas se faire pincer. Celui qui s'abandonne risque de perdre son âme tout en croyant s'améliorer. C'est cela l'Âge noir. Mais je ne voudrais pas dramatiser outre mesure car je crois en la force de l'Esprit et en la délivrance ultime.

UNDERCOVER: Pouvez-vous faire un pronostic sur les prochaines échéances planétaires ? Qui va l'emporter ?

M. BHODYOUL: Je vous rassure immédiatement, sauf si vous ne partagez pas ma vision – ce qui se comprend très bien car nombre de personnes au cœur ouvert sont aujourd'hui la cible d'une illusion à double forme : soit par exaltation pour un monde meilleur, soit par dépression devant les perversités de l'époque. Les temps sont durs, et cette dépression exprime un refus de se laisser emporter par des illusions qu'on pressent vaines et finalement génératrices de déception. Voyez la misère des milieux new age, cette lutte pour « un mieux être » en s'accrochant à des régimes et à des techniques de développement personnel superficielles dont l'effet positif se manifeste surtout dès qu'on les abandonne. Vous me suivez ? Je vous passe les détails sur ce trafic.

Y a t-il un espoir que cela cesse ? Tout dépend de notre force intérieure pour refuser les sollicitations qui sont dans l'air du temps. Selon des sources fiables, la fraternité orientale va perdre la partie car une autre fraternité est actuellement occupée à enrayer le processus d'étouffement de la conscience.

UNDERCOVER: Enfin ! Voilà ce qu'il faut nous dire. Si vous me le permettez, je dirai que vous n'êtes pas un oriental pour rien. Vous avez l'art de nous amener au bord du gouffre pour mieux nous tendre la main au moment de la chute. Ainsi, vous dites que vos compatriotes lamaïstes vont perdre la partie car une autre fraternité va briser le plan du nouvel ordre mondial. C'est une perspective réjouissante pour ceux qui souffrent sous le joug du monde moderne.

M. BHODYOUL: D'abord une mise au point sur les moines tibétains. Mes compatriotes ne sont pas en cause, mais ils sont victimes de leur piété. On les opprime magiquement en les tenant en réclusion sous le carcan d'une religion rétrograde issue de l’Atlandide.

Ce sont les tulkus-fantômes qui sont coupables, ceux qui nous utilisent comme du bétail pour servir leurs visées politiques de conquête mondiale. Certes, ils n'ont pas encore abattu le joker qui devrait leur donner un peu de répit face à la fraternité qui va les anéantir.

UNDERCOVER: Jouez-vous au supplice chinois ou tibétain ?

M. BHODYOUL: Leur dernière carte, ce sera de proclamer que l'espérance de tous les peuples est enfin accomplie. Ce sera l'annonce internationale que le Christ est revenu sur Terre, et cela sous toutes les nuances des diverses cultures.

UNDERCOVER: Nous avons déjà parlé de cette affaire dans Undercover n°1, sous le titre Blue Beam qui est un projet de la NASA pour faire apparaître des êtres « célestes ».

M. BHODYOUL: Oui, ce projet envisage de produire des hologrammes imitant les divinités des panthéons religieux. Mais, avez-vous déjà pensé que la Loge orientale peut faire apparaître des anges et des êtres invisibles enrobés de lumière astrale ? Nos gardiens de « l'évolution » qui savent si bien nous influencer philosophiquement ont également le pouvoir de subjuguer des créatures des mondes invisibles et de les amener jusqu'au seuil de notre dimension par des méthodes magiques. Il ne s'agit donc pas uniquement de technologie. Les anges aussi se font emprisonner. Quoi qu'il en soit les frères orientaux ont préparés un être qu'ils nomment Maitreya – en usurpant le nom du Bouddha futur – afin de lui faire endosser le rôle du Messie. On ne sait d'ailleurs pas de quoi il va sauver la Terre puisque tous les problèmes ont été créés par la Loge orientale conjointement avec les loges d'Occident. D'abord, ils sabotent et, ensuite, ils viennent vendre leur service de dépannage. Ils sont menteurs par principe car il y des millions d'années qu'ils se sont engagés sur la voie de la tromperie, et ils sont condamnés à avancer au risque de disparaître. Mais il vient un temps où leurs abominations se retournent contre eux, et nous ne sommes plus éloignés de ce moment Toutefois, il faut qu'ils aillent jusqu'au bout pour que leur jugement soit scellé. C'est pourquoi, les puissances supérieures les poussent à s'enfoncer dans le mensonge et le blasphème.

UNDERCOVER: On ne leur retire pas leur permis de nuire ?

M. BHODYOUL: Il faut que le scandale arrive. D'abord, par respect pour le libre arbitre de l'humanité. Ensuite parce que les illusions nous aident à prendre conscience. La conscience est l'enjeu de l'univers. Tout cela est un jeu grandiose et la souffrance est aussi une illusion. Donc, une fraternité secrète qui ne travaille pas selon l'axe Est-Ouest – comme celle de l'Himalaya – s'oppose actuellement à la stratégie totalitaire du nouvel-âge et de l'ordre mondial.

Sincèrement, je n'en sais pas plus, et il ne faut pas risquer de trahir ce plan. Si cette fraternité rayonne du Nord au Sud, nous pouvons comprendre qu'elle croise l'axe Est- Ouest en des lieux où doit sévir une lutte titanesque entre ces deux groupes magiques.

J'ajouterai que cette fraternité du « Nord », s'il est approprié de la nommer ainsi, ne doit pas être confondue avec la fraternité spirituelle régulière qui s'occupe de la libération spirituelle de l'Humanité et d'où sont venus les grands messagers divins. Cette fraternité n'entre pas en lutte avec les puissances terrestres.

UNDERCOVER: Attendez. Nous aimerions savoir si cette fraternité du Nord, comme vous l'appelez, a pour but d'imposer un gouvernement mondial ?

M. BHODYOUL: Pas du tout, sinon elle ne s'opposerait pas à la Loge orientale qui alimente les illusions mondialistes. La fraternité du Nord poursuit un but autre, mais en l'absence d'informations directes, nous sommes réduits à des conjonctures. Je crois qu'en réfléchissant aux différentes thèses, on doit pouvoir dégager la vérité. Si vous faites la liste des nombreuses illusions propagées par la Loge orientale, vous pouvez trouver le but de l'autre fraternité par élimination des possibles. Parle t-on du retour du Christ ou d'un nouvel ordre mondial ? Parle t-on d'une religion mondiale unique ? Parle t-on d'une société socialisée technocratique ? Parle t-on d'une utopie égalitaire ? Parle t-on d'une grille de lumière encerclant la Terre et de maîtres ascensionnés à la manière du new age ? Alors, il ne s’agit pas de la fraternité du Nord, mais la propagande des sempiternels amuseurs du toit du monde.

Le programme de cette fraternité secrète n'est pas politique, mais elle veut simplement remettre les conditions planétaires en harmonie avec les lois universelles. Plutôt que d'imposer un programme politique, elle tente d'écarter les dangers les plus menaçants. Il s'agit donc d'une force pacifique qui va corriger les erreurs et les excès de la Loge orientale et d'autres groupes d'Illuminati.

Cette fraternité dispose d'une magie puissante mais qui ne viole pas les lois naturelles et la conscience humaine.

L'apparition de cette fraternité a jeté la Loge du Tibet et le lamaïsme dans une grande frayeur, car ce groupe a engagé une guerre totale contre ces manipulateurs. C'est pourquoi, les maîtres de l'ordre mondial sont occupés à s'armer jusqu'aux dents et qu'ils ont placé des engins de surveillance aux quatre coins du monde pour tenter d'identifier le moindre mouvement qui les menacerait.

Un initié a écrit : « La fraternité lamaïste tentera de regrouper les forces dispersées, tentative qui entraînera inéluctablement une production intensive d'énergie.

Le monde matériel est peuplé par différentes formes de vie ; il en est de même en ce qui concerne l'au-delà.
Cette lutte formidable pour l'existence adoptera de plus en plus le caractère d'un camp retranché. La fraternité lamaïste tentera, au moyen de la magie, d'accroître artificiellement jusqu'à une chaleur de fièvre la tension nerveuse orageuse qui a prédominé dans le monde pendant si longtemps, afin d'inciter l'humanité à des actions abjectes qui seront ensuite amèrement regrettées.

Si cette tentative échoue – comme nous l'espérons et le croyons – il se développera au sein de la fraternité lamaïste un état de crise qui provoquera des actes désespérés. Ceux-ci se manifesteront par des phénomènes de feu violents dans l'atmosphère, résultant de la formidable contrainte de volonté des magiciens qui imposent leurs impératifs à l'humanité. » Voilà une déclaration de Dwjal Khool – dit le Tibétain – qui fut le porte-parole de la Grande Loge Blanche jusqu'au seuil des années 50. Il communiqua par le truchement d'Alice Bailey qui transcrivit ses messages. Ses enseignements constituent la bible des gourous et channels du new age.

Ici, le Tibétain fait l'apologie de la bombe atomique considérée comme une arme divine. Cet aveu est la preuve irréfutable de la folie criminelle des magiciens, prêts à faire sauter le monde pour instaurer leur nouvel ordre mondial.

Pour celui qui comprend ce que signifie le viol de l'atome, fondement de l'ordre naturel, il ne peut être question de compromis ; l'énergie nucléaire ouvre le puits de l'abîme.

Ces magiciens ont fait main basse sur le lamaïsme et sur nombre d'organisations initiatiques et religieuses. Ils se font passer pour les incarnations de Jésus, Bouddha, Krishna, Hermès, Zoroastre, Pythagore et même de Georges Washington ou Jeanne d'Arc. Ils annoncent que leur manifestation publique est imminente. Elle commencera par l'apparition du Christ-Maitreya, chef de leur religion mondiale. C’est une parodie grossière du retour du Christ. D'innombrables êtres ont été bernés à travers le nouvel-âge et la promesse d'un âge d'or. Une armée de faux-prophètes aveugles guide les inconscients sur les voies de l'illusion.

La Grande Loge Blanche a étendu son influence à tous les organismes internationaux : l'ONU, l'Unesco, l'Organisation Mondiale de la Santé, entre autres, et les cercles mondialistes où ses agents Illuminati œuvrent à la réalisation de son plan dans les sphères financières, politiques et culturelles.

Des adeptes du Tibétain prétendent que nos critiques font le jeu de la « Loge noire », mais ils doivent comprendre que, de notre point de vue, leur « Grande Loge Blanche » n'est qu'un relais de la puissance obscure. La Loge Blanche est un département de la Loge Luciférienne qui est divisée en « noir et blanc ». Les spiritualistes sont dupés par les apparences de sagesse et la casuistique jésuitique du Tibétain.
La déclaration de Dwjal Khool sur la bombe atomique ne résiste pas plus à l’analyse philosophique qu'au bon sens moral. Elle révèle que les magiciens du Tibet sont aux abois, et qu'ils sont prêts à semer le chaos et la terreur. (lire la fin sur le lien)
Auteur: Joël Labruyère

Source; C.R.O.M

8 septembre 2016

Les sociétés secrètes antiques: Éleusis et Mithra par René Alleau

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Les mystères ont existé partout dans le monde antique en Égypte, en Syrie, en Perse, en Cappadoce, chez les Romains et dans l’Hellade. Origène compte aussi les Indiens au nombre des peuples anciens qui ont connu les initiations. Parmi les cultes mystérieux qui étaient célébrés en de nombreuses cités grecques, ceux d’Éleusis, propres aux Athéniens, l’emportaient sur tous les autres. Leur fonction religieuse était à ce point importante que l’empereur Claude, selon Suétone, eut l’intention de transférer à Rome le siège de ce célèbre sanctuaire. Auguste, initié à Athènes, était l’un des hauts dignitaires de la hiérarchie éleusinienne. Sous son règne, et en sa présence, un Indien, Zamoras, fut initié à Éleusis. Ces mystères conservèrent leur réputation universelle jusqu’au temps de Justinien. Le sanctuaire, détruit une première fois par un incendie, au IIe siècle après J.-C., fut dévasté par les Goths d’Alaric en 396. L’enseignement d’Éleusis gardait pourtant encore quelque prestige au Ve siècle de notre ère puisque le philosophe Synésius se rendit alors à Athènes afin de se faire initier [1].

Ce fut sans doute une perte irréparable pour l’histoire que la destruction d’un sanctuaire qui semble avoir été durant des siècles la mystérieuse clef de voûte de la civilisation antique. Nous ignorerons toujours quels étaient « les livres cachés que tous les mortels n’ont pas le droit de connaître » auxquels Manéthon, Pausanias, Plutarque et Galien font allusion dans leurs œuvres à propos des mystères. Toutefois, les nombreux travaux des archéologues contemporains, ceux de Goblet d’Alviella, de P. Foucart, de M. Brillant et surtout de V. Magnien, pour ne citer que les principaux auteurs français, permettent sinon de reconstituer entièrement les rites de l’initiation éleusinienne, du moins de concevoir leurs phases essentielles et d’étudier, de façon précise, leurs symboles fondamentaux.

Les trois pouvoirs

Dans les limites de cet essai, nous ne saurions mieux faire que de donner un aperçu de ces mystères afin de permettre au lecteur de relier aisément les faits ainsi étudiés à la thèse que nous avons précédemment tenté de justifier au sujet de l’origine des associations secrètes antiques. Nous écarterons donc toute analyse détaillée des documents concernant l’histoire même d’Éleusis et nous nous bornerons à l’examen d’une seule initiation : hiérophantique ou royale. Elle présente, en effet, un intérêt évident, car elle peut nous aider à mieux comprendre les structures traditionnelles des sociétés grecques et romaines. Nous suivrons les indications textuelles et archéologiques données par V. Magnien, dont l’ouvrage demeure, en ce domaine obscur, le meilleur guide et une source de précieux documents.

Cet helléniste rappelle d’abord que la religion antique reconnaît l’identité du pouvoir intellectuel, du pouvoir politique et du pouvoir religieux dans la personne du roi. En effet, celui-ci exerce, d’abord, des fonctions sacerdotales en tant que hiérophante ou chef des prêtres [2]. C’est là une conception qui évoque naturellement celle du pharaon égyptien.

Chez Homère, le roi est considéré comme « égal aux dieux ». Platon, dans « Les Lois », assure que Cronos (Saturne) a établi pour les cités des rois et des chefs de race divine [3]. Alexandre le Grand, en voulant se faire passer pour le fils de Zeus, imitait ainsi les souverains asiatiques.

Dans ces conditions, le roi initié représente, en quelque sorte, l’émanation de la lumière de l’intelligence suprême ; il est « l’œil du divin » ; en ce sens, il n’est pas engagé totalement dans les liens de la matière obscure, ce que rappelle encore la devise de la Maison de France : « Les lys ne filent ni ne tissent ».

A ce pouvoir religieux et intellectuel correspond « l’art royal » de la médecine, le pouvoir de guérir. Cette idée très ancienne était exprimée déjà par Homère. Le roi est le savant par excellence. Les Germains prêtaient à leurs souverains la connaissance parfaite des caractères runiques, science réservée aux dieux et aux représentants de la puissance divine, savoir magique auquel on ne pouvait accéder que par des épreuves et des initiations.

Le roi-berger

Enfin, comme en Égypte et en Chine, le roi grec est le chef de l’agriculture. Son œuvre se confond ainsi avec les opérations des mystères d’Éleusis, dont le roi mythique Triptolème construisit une aire sacrée et initia les hommes aux techniques secrètes du labourage et des divers travaux agricoles.

V. Magnien rapporte que le roi et le hiérophante changent de nom. Une inscription gravée l’atteste [4].

« Pour mon nom, ne cherche pas qui je suis : le rite mystique l’emmena en s’en allant vers la mer empourprée. Mais lorsque je serai parvenu à la demeure des Bienheureux et au jour du destin, alors tous ceux qui ont quelque souci de moi le diront. »

Sur les détails des différents rites auxquels il est fait allusion, aucun texte n’est parfaitement clair ni complet. On sait, en effet, qu’il existait une loi d’après laquelle celui qui dévoilait les mystères était accusé d’impiété et condamné à mort. Toutefois, en comparant les écrits anciens, on peut reconstituer l’essentiel des principales cérémonies initiatiques.

Philon d’Alexandrie, dans « La Vie de Moïse (I, 11), indique par exemple que « le soin de garder les animaux était une préparation à la royauté pour celui qui doit commander à la troupe la plus douce des hommes, de même qu’elle pouvait préparer ceux qui ne sont pas belliqueux… Voilà pourquoi les rois sont appelés bergers des peuples, d’un nom qui n’est pas une insulte, mais le plus grand honneur. »

Synésius semble parler de la retraite que doit s’imposer le futur roi avant l’initiation. Il y devra abandonner la haine, le ressentiment et les autres passions humaines.

La partie des cérémonies qui touche au rite mystique de la traversée des eaux est mieux connue. Plutarque rappelle plusieurs traits de l’initiation royale : nage, transport sur une barque, éloignement de tout ce qui est mortel, changement de nom. Ce texte étant remarquable à divers points de vue, nous croyons devoir le citer intégralement. Plutarque raconte l’histoire de Thespésios [5], qui s’était mal conduit et à qui l’oracle avait annoncé qu’il agirait mieux quand il aurait passé par la mort : « Tombé de haut sur le cou, n’ayant pas de blessure ouverte, mais ayant seulement subi un choc, il mourut, et le troisième jour, au moment de ses funérailles, il se releva. Bientôt rentré dans ses forces et maître de lui-même, il montra un changement d’existence incroyable. Car les Ciliciens ne connaissent personne parmi les hommes de cette époque-là qui ait été plus juste relativement aux contrats, plus saint à l’égard de la divinité, plus nuisible aux ennemis, plus sûr pour les amis… »

Le passage par la mort

Il raconte lui-même son histoire à Protogène et aux autres de ses amis qui étaient aussi distingués : « Lorsque la partie qui réfléchit tomba de son corps, ce que souffre le pilote qui tombe de son embarcation au fond de l’eau, il le souffrit d’abord par l’effet du brusque changement. Ensuite, il s’éleva un peu, et alors il lui sembla qu’il respirait tout entier, et qu’il voyait de tous côtés, comme si son âme avait été ouverte par un seul œil. Alors il ne voyait rien de ce qu’il voyait auparavant, mais des astres immenses, éloignés les uns des autres par une distance infinie, lançant un éclat d’une couleur admirable, un éclat qui avait une tension ; en sorte que son âme, doucement emportée, comme une barque dans le calme, s’en allait facilement, partout et vite. Laissant la plupart des choses qu’il avait vues, il disait que les âmes des morts, remontant d’en bas, produisaient une sorte de bulle lumineuse quand l’air sortait ; qu’ensuite la bulle se crevait, et que les âmes sortaient avec la forme humaine, mais sans poids qui les alourdisse. »

« Elles ne se meuvent pas de la même façon, mais les unes sautent (hors de cette bulle) avec une admirable légèreté et bondissent tout droit vers le haut ; les autres, comme des fuseaux, tournent en cercle ; et, rampant tantôt vers le bas, tantôt vers le haut, sont emportées d’un mouvement mêlé et troublé, qui se termine après beaucoup de temps et de peine. »

« La plupart de ces âmes, il ne savait pas qui elles étaient. Cependant, en ayant aperçu deux ou trois bien connues de lui, il essayait de les aborder et de leur parler : elles n’entendraient pas et n’étaient pas en elles-mêmes, mais sans « phrènes » [6], et tout effarées, fuyant toute vue et le toucher, elles erraient d’abord au hasard toutes seules, puis se joignaient à d’autres qui étaient dans le même état, s’entrelaçaient, avaient toutes sortes de mouvements désordonnés, émettaient des sons inarticulés, semblables à des hurlements, mêlés de lamentation et de terreur [7]. »

« Les autres, en haut, tout au sommet de ce qui entourait, apparaissaient toutes brillantes, se joignaient les unes les autres avec bienveillance, évitant les âmes troublées ; elles montraient, à ce qu’il semble, leur mauvaise disposition en se contractant et leur joie ou leur approbation en se détendant et en se dilatant. Là, il vit une âme d’un parent à lui, sans bien la reconnaître, car il était mort alors que lui, il était encore tout enfant. Mais cette âme s’étant approchée tout près, dit : « Salut, Thespésios ! »

« Comme, tout surpris, il répondait qu’il s’appelait non pas Thespésios, mais Aridée, elle reprit : « Auparavant, oui ! Maintenant, c’est Thespésios. Car tu n’es pas mort ; mais, par une destinée des dieux, tu es venu ici par la partie de ton âme qui réfléchit ; l’autre âme, tu l’as laissée, comme une ancre, dans ton corps… »

L’initiation et les exercices de l’ascèse magique

Ce texte de Plutarque présente un grand intérêt, car il permet de comprendre que la traversée mystique de l’initiation royale était une expérience analogue à celle de la séparation du corps provoquée par certains exercices ascétiques et magiques.

En effet, il existe des poisons du système circulatoire et des drogues hallucinogènes qui entraînent des modifications psycho-sensorielles analogues à celles que décrit Plutarque. « Les astres immenses… lançant un éclat d’une couleur admirable, un éclat qui avait une tension… », « les bulles lumineuses… dont les âmes sortaient avec une forme humaine » rappellent étrangement les témoignages recueillis par Mlle A. M. Quétin auprès de quatre-vingt-douze sujets volontaires, considérés comme normaux, et de soixante-douze malades, dont les âges et les niveaux sociaux et culturels étaient différents, la première et la seconde catégorie ayant été soumises à l’action de la psilocybine [8].

C’est ainsi que l’un de ces sujets parlait d’une vision d’une « coquille Saint-Jacques qui s’ouvre, d’où sort une femme aux longs cheveux » ; d’autres évoquent des constructions architecturales grandioses et l’altération mobile et continuelle des lieux et des formes ; le passé se confond avec le présent, les visions d’enfance affluent, l’élément émotionnel pénètre dans l’état hypnoïde. Le sujet entre dans un monde magique [9]. Il affirme avoir découvert « la clef de l’harmonie universelle », mais il ne saura dire ni pourquoi ni laquelle. Or on sait qu’un breuvage réel donnait à l’initié l’ivresse mystique, capable de lui faire quitter le corps et la matière, afin d’accomplir le circuit dionysiaque. Le poète latin Perse signale que l’initié boit à une certaine source de mémoire. Il y avait, d’ailleurs, une source à Éleusis et une source dans le sanctuaire d’Asclepios à Athènes. On peut se demander — c’est là une simple hypothèse — si dans ces lieux n’existait pas un dégagement naturel de protoxyde d’azote. L’eau dissout environ 80 % de ce gaz en acquérant une saveur sucrée très forte. Les petits animaux que l’on plonge dans son atmosphère tombent asphyxiés. Ses effets sur l’homme sont très variés. Sir H. Davy, qui, en 1799, respira ce gaz, remarqua qu’il abolissait la douleur physique et qu’il déterminait tous les symptômes de l’ivresse, d’où son ancien nom de « gaz du paradis ». On attribue, d’ailleurs, à son usage la mort prématurée de l’illustre chimiste. Ce gaz, le plus souvent impur, peut aussi être la cause d’accidents graves, qu’il ne cause point à l’état de pureté et à de très faibles doses.

Les breuvages sacrés

Quelle que soit la nature physico-chimique exacte du breuvage sacré d’Éleusis, il ne nous semble pas douteux qu’il était bu rituellement par les initiés. Les historiens des religions n’ont pas accordé assez d’attention à l’action des substances hallucinogènes sur le psychisme humain. Bien que nous ne puissions apporter ici les preuves archéologiques de ces faits, nous avons découvert des indices certains de l’usage sacré de l’opium par les Sumériens [10]. Cela ne signifie point que les mystères d’Éleusis étaient fondés sur des pratiques d’intoxication des initiés par des drogues. Celles-ci, d’ailleurs, agissent très diversement et en fonction des états psychiques individuels. Mais si elles n’étaient point, à elles seules, les causes de l’illumination, il n’est pas exclu qu’elles eussent pu servir de moyens matériels d’action rapide et profonde sur des hommes qui, dans leur grande majorité, étaient peu préparés à se soumettre aux longs et patients exercices de l’ascèse mystique. Enfin, les applications actuelles de certaines substances hallucinogènes permettent d’envisager une exploration véritable du subconscient par des techniques physico-chimiques associées à une action spirituelle. Ce n’est là qu’une question de transition entre le plan matériel élémentaire et l’ordre subtil de la réalité. La nature animale première de l’être humain s’oppose à ce que des métamorphoses profondes de l’âme soient obtenues naturellement sans le moindre intermédiaire physico-chimique. Faut-il rappeler à ce propos que l’idéalisme religieux absolu est inconciliable avec le fait matériel de l’incarnation sans laquelle Dieu lui-même ne s’est pas révélé aux hommes ? Saint Clément d’Alexandrie déclare dans ses Stromates, V, 11 : « Le Logos a fleuri et, devenu chair, a porté des fruits, et il a fait vivre ceux qui ont goûté à son utilité ; car, sans le bois, il n’est pas venu à notre connaissance, car notre vie a été suspendue pour notre utilité. Et Salomon a dit : « L’arbre de l’immortalité est à ceux qui le saisissent. » Traduire « logos » par « raison », c’est trahir le sens concret, positif et vivant du Verbe par excellence. Comment, en effet, le myste se dépouillerait-il de la réflexion humaine (« phronèsis ») pour assumer la sagesse divine, s’il demeurait en même temps prisonnier des limites abstraites de la seule raison intellectuelle ?

L’initiation hiérophantique ou royale impliquait un dépassement nécessaire de la nature humaine, car le souverain initié devrait être purifié de celle-ci avant d’arriver aux « îles des Bienheureux », ce que confirme cette inscription funéraire : « L’homme illustre parmi les vivants, celui qui était éminent parmi les mortels à la voix claire, le tout premier du sénat et de la cité entière, celui qui, dans sa piété, aimait les mendiants, le cher fils d’Eutochios que les Immortels aimaient !… À cause de cela, ils le lavèrent dans les sources immortelles, ils le jetaient dans les îles des Bienheureux, lui, Domnos, qui avait vécu cinq décades d’années. »

Après cette purification rituelle, le futur roi devait entreprendre une ascension. « Les dieux, dit Synésius, les prêtres, tous avec des bandelettes et des flûtes sacrées, venaient à sa rencontre. » Il arrivait ainsi dans le vestibule du sanctuaire où, ayant contemplé le dieu face à face, il recevait l’illumination parfaite [11].

Face à face avec le dieu

La cérémonie d’initiation, qui correspondait à la contemplation du dieu « face à face » donnait au roi le droit de pénétrer dans le sanctuaire. Or, en Égypte, nous retrouvons la même coutume qu’à Éleusis. Le dieu vivait caché dans une petite chapelle. Seul, le pharaon pouvait y entrer, comme « fils du Dieu ». En pratique, le grand prêtre le remplaçait. L’empereur romain Marc-Aurèle usa de ce droit : « Après avoir arrangé les affaires d’Orient, il fut à Athènes et, parmi d’autres cérémonies de Cérès, il alla au temple pour prouver son innocence et, seul, entra dans le sanctuaire. » Après ce rite, le futur roi recevait à Éleusis des enseignements solennels. On lui apprenait qu’il devait assurer à l’État l’abondance des biens et « se délivrer de son frère ». Synésius dit à ce sujet : « Ils lui expliquaient la double nature des âmes et l’opposition nécessaire qu’ont ceux qui viennent de la terre et ceux qui viennent d’en haut… »

Le « frère » du roi désigne la partie inférieure de l’être humain, sa nature animale, mortelle et corruptible. C’est ici un symbole qui répond à l’ascension rituelle royale. En effet, selon le mythe sumérien, « la royauté descend des cieux ». Dans ces conditions, l’initiation éleusinienne répondait à un processus fondamental qui consistait à « dévêtir » le futur roi de ses enveloppes humaines terrestres avant de le « revêtir » des insignes de sa dignité céleste. Ainsi pouvait-il, à son tour, « faire descendre » ce qui vient du ciel et « faire monter » ce qui s’élève de la terre. Ces deux puissances répondaient aux symboles animaux du feu et de l’air : le lion, roi des animaux terrestres, et l’aigle, roi des oiseaux. Enfin, le troisième symbole animal de la royauté antique était, en Grèce, le dauphin, roi des poissons. Intermédiaire entre la puissance de la flamme et celle du vent, celle des eaux, miroir naturel de la lumière, pouvait être considérée comme la source des images formées par celle-ci. Dans ces conditions, le roi était lui-même chargé du pouvoir bienfaisant des eaux. Il devait, comme elles, faire régner l’abondance sur la terre. De plus, le cours des eaux répondant, par une image héraclitéenne, à celui du temps, il appartenait au roi de veiller au calendrier des travaux agricoles.

De même qu’en Égypte, le, roi traditionnel défriche, laboure, sème, moissonne, en Chine, le suzerain inaugure le travail du labourage ; dans la capitale, il trace lui-même trois sillons ; les ministres lui succèdent pour en tracer cinq ; puis les feudataires présents en tracent neuf. Enfin, il entrait dans les attributs de l’empereur chinois de créer par une promenade rituelle dans le « M’ing-tang », la « maison du Calendrier », au commencement de chaque année, le temps nouveau.

A Éleusis, une inscription nous apprend qu’il y avait un labourage sacré : le hiérophante inaugurait solennellement la fête qui précédait les labours.

Tous ces faits suffisent, croyons-nous, à montrer la profonde unité traditionnelle qui régnait dans le monde des civilisations de l’antiquité occidentale et orientale. Loin d’être séparées comme elles le sont devenues dans les temps modernes, la religion, la philosophie et la science trouvaient dans les cérémonies des mystères le principe vivant et permanent de leur harmonie véritable. Cet œcuménisme répondait à l’existence d’une « maison commune », d’un même Temple invisible et d’une même communion dans un haut idéal physique, moral et intellectuel qu’incarnait dans la matière terrestre la perfection des métiers et des arts. Toute la structure des sociétés antiques était ainsi fondée sur un seul principe que nous avons méconnu et trahi : Le corps social est l’œuvre secrète et sacrée du cœur, c’est-à-dire du Centre de l’humanité, de l’ensemble de ses élites manuelles, intellectuelles, morales et spirituelles. Sans cette unité centrale aucune société n’est capable de résister à l’inévitable contradiction des intérêts et des puissances qui la divisent, ni même de prétendre à devenir jamais une civilisation véritable.

3 Les mystères de Mithra

Nous avons étudié les nombreuses analogies que présentent les mystères d’Éleusis avec les rites et les croyances de l’Égypte pharaonique, notamment en ce qui concerne l’initiation hiérophantique ou royale. Nous examinerons maintenant un autre exemple de l’influence des civilisations orientales sur l’antiquité gréco-romaine, celui des mystères de Mithra.

Le mithraïsme, qui pénétra dans Rome vers le milieu du Ier siècle avant J.-C., a été le principal adversaire du christianisme jusque vers le milieu du IIIe siècle, époque de l’apogée du culte du taureau sacré. Il était alors répandu dans tous les pays de l’empire romain. De l’Espagne à l’Angleterre, du Rhin au Danube, les fouilles ont montré que cette religion mystique et sensuelle avait fait de nombreux adeptes chez les esclaves déportés dans les possessions romaines et qui, au service de riches patriciens, ou, parfois, occupant des postes administratifs importants, entretenaient la popularité du mithraïsme. Vers la fin du IIe siècle, ce culte fut reconnu légalement comme religion officielle. En 307 après J.-C., Dioclétien, Galerius et Licinus consacrèrent conjointement un temple à Mithra, sur le Danube, en le déclarant « protecteur de l’empire ».

Si l’on considère, à la lumière des rites et des symboles initiatiques, les origines des mystères et des sociétés secrètes antiques, on constate que la Grèce fut l’héritière de l’Égypte et Rome, celle de la Mésopotamie. Certes, des influences archaïques locales existaient dans l’Hellade comme en Italie, et l’histoire des religions représente un ensemble d’éléments trop complexes pour que l’on se méfie, à bon droit, des idées générales en ce domaine. Pourtant, ce simple schéma présente l’avantage de toutes les hypothèses de travail. Il permet au moins de distinguer les deux principaux courants de croyances et de traditions qui, entre le deuxième millénaire avant J.-C. et les premiers siècles de l’ère chrétienne, apportèrent aux civilisations grecque et romaine des cosmogonies déjà élaborées et des enseignements ésotériques éprouvés par de longs siècles d’expériences antérieures. En Italie, le mythe mithraïque correspondait fort bien aux besoins profonds d’un peuple de pionniers et de guerriers, car il les purifiait par la notion d’une libération des puissances de la vie grâce à la mort, de même qu’il exaltait en eux le thème de la virilité rendue féconde par le sacrifice sanglant.

L’île de Crète : colonie sumérienne ?

Ce mélange de concepts théologiques iraniens et sémitiques qu’était le mithraïsme provenait des antiques civilisations mésopotamiennes. Par l’intermédiaire de l’Anatolie, le culte du taureau fut introduit en Crète vers le deuxième millénaire. Un rituel archaïque comportait l’usage des « kernoi », ou cornes sacrées, dont on a trouvé un grand modèle fixé au sol du palais de Malia. Ces représentations figurent à la fois sur le disque de Phaestos et parmi les hiéroglyphes hittites. On constate également l’origine anatolienne du symbole de la « double hache » et le rôle important que jouèrent dans ces mystères les Dactyles crétois, les Courètes dont nous avons signalé, dans les chapitres précédents, la fonction initiatique fondamentale.

Les routes du commerce terrestre et maritime faisaient de la grande île crétoise un lieu privilégié de relais, de contacts et de rassemblement entre les peuples orientaux et occidentaux. De nombreux échanges eurent lieu dès le deuxième millénaire entre l’Égéide, la Phénicie, la Syrie et la Mésopotamie. Ougarit, sur la côte syro-phénicienne, a été le principal centre des rapports économiques de la civilisation égéenne avec l’Orient. Les fouilles des nécropoles ont prouvé l’origine anatolienne de certains types de la céramique crétoise, notamment de vases à forme humaine, du type de Mochlos, par exemple. Vers 1600 avant J.-C., cette civilisation avait atteint son apogée ; une écriture linéaire commençait à être utilisée ; elle est restée, jusqu’à présent, indéchiffrable. Le palais royal de Cnossos a révélé pourtant l’admirable architecture archaïque de la Crète ; il a montré aux archéologues des mosaïques, des fresques, des vases et des coupes qui comptent au nombre des chefs-d’œuvre de l’art antique. On a retrouvé même des serrures métalliques avec leurs clefs et des installations sanitaires avec l’eau courante, chaude ou froide, dans les demeures des riches citoyens de l’île. Les jattes peintes crétoises, les « pithoi », atteignent parfois la taille d’un homme. Elles servaient à la conservation et au transport de l’huile.

La perfection de l’art crétois, attestée par les coupes d’or de Vaphio, par exemple, évoque singulièrement celle de l’art sumérien et à un point tel que l’on peut se demander si cette grande île n’a pas été d’abord une « colonie » sumérienne. Le somptueux palais de Cnossos constituait un ensemble d’une extraordinaire complexité, qui avait été conçu de manière à figurer les mouvements diurnes et saisonniers du soleil. Il semble que cette disposition énigmatique avait pour but de servir de cadre à des rites chorégraphiques qui se terminaient par un coït sacré destiné à vivifier la terre et pratiqué entre le roi, habillé en taureau, et la reine, déguisée en vache, Minos devenant le « taureau ardent » et sa femme, la « Vache fertile » [12].

Chaque printemps, Minos, suivi de son peuple, organisait une course de taureaux dont toutes les phases, depuis la chasse et la capture des animaux sauvages jusqu’à leur sacrifice final dans l’arène, sont reproduites sur les deux coupes d’or découvertes dans une tombe, près de Sparte, à Vaphio. Les rites de l’arène se composaient de deux parties, l’étreinte des cornes et la mise à mort. On remarquera que les Crétois, comme les Sumériens, croyaient que la vigueur et la fécondité du taureau étaient concentrées dans ses cornes. Les représentations les plus anciennes d’Europe, mère de Minos, la montrent assise sur le dos de l’animal et empoignant l’une de ses cornes [13].

Le taureau était sacrifié solennellement soit en lui tordant le cou, soit par saignée lente, soit d’un coup de poignard. Enfin, sa chair crue était partagée entre les assistants, comme l’atteste un fragment d’Euripide : « Leur participation aux festins de chair crue les fit accéder à la terre sacrée. »

On retrouve, dans le mithraïsme, l’essentiel des croyances et des rites des mystères crétois. Les Étrusques se livraient, d’ailleurs, à des sacrifices taurins précédés d’une chasse rituelle, comme l’atteste une cruche trouvée à Chiusi et datant du VIe siècle. D’autre part, on sait que le nom même de l’Italie provient d’un autre peuple qui se désignait lui-même par le nom de « bétail » et qui nommait son pays « Italia », c’est-à-dire « le pays du bétail ». « Italia ! » était le cri de guerre de ces guerriers, coiffés d’un casque cornu, adorateurs du dieu-taureau Mars, seigneur des batailles.

Mithra, dieu aryen de la lumière, « Seigneur des vastes pâturages », fusionna précocement avec le culte taurin. On lui attribuait la dispensation des biens, de la santé, de la paix. Il était engagé dans un perpétuel combat contre les forces du mal et des ténèbres.

Après une poursuite acharnée, ce sacrificateur divin, ayant saisi le taureau, le transperça de son épée. Alors, du corps de la bête, jaillirent les plantes et les herbes utiles à l’homme ; de sa colonne vertébrale, le froment ; de son sang, le pampre et le vin.

Afin de commémorer cet exploit mythique, le sacrifice solennel du taureau, le « taurobole », avait lieu à Rome, à proximité immédiate du lieu où s’élève actuellement la cathédrale Saint-Pierre.

En cet espace sacré avait été creusé un fossé entièrement recouvert par une claie sous laquelle descendaient, le jour du baptême mithriaque, les « catéchumènes », le front ceint d’une couronne d’or, le corps orné de bandelettes du même métal [14]. Les nouveaux baptisés étaient désormais des élus auxquels le sacrement avait conféré la puissance, la bonté, l’immortalité. Le jour du jugement dernier, le taureau sacré devait revenir sur la terre, et Mithra ressusciterait tous les hommes. Ces faits suffisent à montrer les nombreux points de ressemblance que présentent entre eux le mithraïsme et le christianisme. Les cultes taurins subsistèrent pendant longtemps. Au VIIe siècle, en Angleterre, l’archevêque de Canterbury décréta solennellement que : « Quiconque se déguisait en cerf ou en taureau aux calendes de janvier, c’est-à-dire se travestissait en animal sauvage et se coiffait de la tête d’animaux, quiconque, donc, prenait de cette façon l’apparence d’un animal sauvage subirait une pénitence de trois ans, car cette pratique était démoniaque. » On a soutenu que les sorcières et les sorciers, adorateurs du « dieu cornu » du Sabbat, auraient été des sectaires du dieu Mithra. Certes, en Écosse et en France, de nombreuses femmes, jugées pour sorcellerie, confessèrent avoir eu des rapports avec le démon, qui leur apparaissait sous la forme d’un taureau. On peut se demander toutefois s’il s’agissait vraiment d’un culte taurin véritable à une époque aussi tardive. Nous croyons plutôt qu’il faut voir dans ces faits complexes des traces de survivances de pratiques païennes qui ne se rattachaient pas nécessairement au mithraïsme plutôt qu’à d’autres religions non chrétiennes. Dans un ouvrage du XVIIe siècle, « La Vie de Michel Nobletz », l’auteur signale avoir rencontré dans l’île de Sein trois druidesses ; il réussit à les convertir à la foi chrétienne ; elles finirent leurs jours dans un couvent.

Les rites secrets et hiérarchisés du culte antique de Mithra

Le mithraïsme n’était pas seulement une religion publique dont nous venons d’étudier l’origine, les cultes et les principaux thèmes mythiques. Il était aussi une société secrète initiatique dont l’enseignement ésotérique était dispensé selon divers degrés qui correspondaient à une hiérarchie occulte [15]. Les sectateurs de Mithra se réunissaient dans des souterrains. Parfois, leur sanctuaire était une grotte naturelle ou artificielle ; plus souvent, dans les villes, c’était une cave précédée d’un parvis ou « pronaos », qui s’ouvrait directement sur la voie publique. Le sanctuaire proprement dit était une salle rectangulaire qui, au témoignage de Porphyre, symbolisait l’univers. Elle était divisée en trois parties dans le sens de la longueur.

À droite et à gauche, le long du mur, s’étendaient les podia, banquettes exhaussées sur lesquelles s’agenouillaient les fidèles. La partie centrale était réservée aux cérémonies. Dans le fond, qui se terminait en abside, on plaçait invariablement l’image, parfois voilée, de Mithra, entre la représentation du Soleil et de la Lune. Les images des deux dadophores portant, l’un une torche élevée, l’autre une torche abaissée ; une fontaine ou une vasque d’eau lustrale, disposée près de l’entrée ; des symboles astronomiques (signes du zodiaque, autels dédiés aux planètes) ; un pyrée où brûlait un feu perpétuel ; les statues du dieu Léontocéphale et de Mithra sortant du rocher, tel était l’ameublement ordinaire de ces cavernes (spelaea).

Les initiations comportaient sept degrés [16] donnant accès à autant de grades, où les mystes prenaient successivement le titre de « Corbeaux », « Occultes », « Soldats », « Lions », « Perses », « Héliodromes » et « Pères ». Le tableau sacré était souvent entouré de bas-reliefs représentant des scènes plus ou moins dramatiques, dont le sens nous échappe. Les uns y ont vu des rites d’initiation ; d’autres, une reproduction de détails empruntés à la légende de Mithra. Ainsi, un panneau assez fréquent figure un personnage qui, vêtu comme Mithra, est accueilli par Hélios sur le char solaire. Est-ce Mithra lui-même ou un initié dont on représente l’ascension ? Peut-être y a-t-il moyen de concilier les deux opinions, en supposant que certaines de ces scènes figurent des initiations où, comme c’était souvent le cas dans les mystères antiques, l’on faisait jouer au néophyte le rôle légendaire du dieu.

Tout ce qu’on a cru pouvoir établir avec quelque certitude en se servant des textes autant que des monuments, c’est que le candidat devait s’engager par serment à ne pas divulguer les secrets du grade qui allait lui être conféré ; en outre il formait d’autres vœux plus spéciaux ; puis on l’introduisait, les yeux couverts d’un bandeau, les mains attachées avec des cordes en boyau qu’un officiant coupait au cours de la cérémonie. On le soumettait à diverses épreuves, comme de le faire sauter au-dessus d’une fosse pleine d’eau, ou de le faire passer à travers une flamme ; ensuite, on procédait à des ablutions qui avaient un caractère symbolique enfin, un voile se levait dans le fond du sanctuaire, et le néophyte était admis à contempler la représentation sacrée du dieu. Des jeux de lumière, inattendus, habilement ménagés, ajoutaient à la mise en scène.

Les textes ne nous renseignent guère sur les détails des initiations aux grades respectifs. Nous savons seulement, d’après Tertullien, qu’à la réception du « miles », on lui offrait une couronne sur une épée ; il prenait l’épée, mais repoussait la couronne en disant : « Mithra est ma couronne. » Il y avait aussi un banquet, sorte de communion à laquelle ne participaient peut-être que les initiés ayant reçu les « léontiques ». Le célébrant y consacrait des pains mélangés de vin. Un bas-relief de Sarrebourg montre deux personnages couchés sur des coussins devant un trépied qui porte de petits pains ronds, marqués chacun d’une croix ; tout autour, des initiés de différents grades sont munis de cornes à boire.

Il y avait aussi, comme nous venons de le voir, des épreuves physiques assez sérieuses où le néophyte jouait le rôle de patient [17]. Peut-être feignait-on de le mettre à mort par un glaive qu’on levait sur sa tête. Dans d’autres circonstances, il devait prendre part à un meurtre simulé ; d’après un auteur syriaque, Zacharie le Scolastique, le prêtre se bornait à produire « une épée teinte du sang d’un homme qui était censé avoir péri de mort violente ».

Un initié trop zélé

Il n’est pas étonnant que dans ces conditions les chrétiens aient accusé les sectateurs de Mithra de pratiquer des sacrifices humains. Rien n’implique des attentats à la vie humaine, du moins pour l’époque dont nous nous occupons. L’empereur Commode, qui avait voulu se faire initier, causa un scandale pour avoir, paraît-il, pris au sérieux le meurtre simulé et causé ainsi la mort de la victime. Un autre argument, c’est que, là où les bas-reliefs exhibent un sacrifice de taureau ou de bélier, le glaive disparaît dans le corps de l’animal ; là, au contraire, où il s’agit d’un homme, l’arme est simplement brandie, et rien n’indique qu’elle dût s’abaisser. À chaque degré on expliquait sans doute au néophyte le sens des symboles qui l’entouraient ; peut-être cette interprétation allait-elle en s’approfondissant et, pour mieux dire, se spiritualisant à chaque initiation nouvelle [18].

Dans chaque communauté, on trouvait un ou plusieurs desservants (« sacerdos », « antistes »), généralement, mais pas toujours recrutés parmi les « pères ». Ceux-ci se divisaient eux-mêmes en « pères du culte » (« Patres sacro-rum ») et « pères des pères » (« Patres patrum »). Le rôle du clergé était plus considérable que dans les anciens cultes grecs et romains. Intermédiaire obligé entre le fidèle et la divinité, il dirigeait la célébration des offices et l’administration des sacrements, présidait aux dédicaces solennelles, veillait à l’entretien du feu perpétuel, formulait des prières, le matin, à midi et le soir, en se tournant respectivement vers l’Orient, le Midi et le Couchant. La liturgie quotidienne, comprenant de longues psalmodies et des chants accompagnés de musique, se compliquait fréquemment de sacrifices spéciaux. À un moment donné, marqué par la sonnerie de clochettes, on dévoilait l’image du Tauroctone. Chaque jour de la semaine était consacré à l’une des planètes ; on célébrait un office devant son image dans un endroit déterminé de la crypte. Il y avait aussi des fêtes solennelles à certains jours de l’année. Une des plus importantes était fixée au 25 décembre, où l’on célébrait la renaissance du Soleil (Die natalis Solis invicti). Les équinoxes étaient des jours fériés ; les initiations s’opéraient de préférence au printemps, vers l’époque pascale, où les chrétiens admettaient également les catéchumènes au baptême. Les communautés mithriaques ne furent jamais au service de l’État : leur représentation juridique était cependant assurée par le collège de décurions qu’elles élisaient chaque année ; elles avaient leurs présidents ou « magistri », leurs défenseurs, leurs patrons, qui veillaient à leurs intérêts civils. Les sanctuaires du mithraïsme ne furent, d’ailleurs, jamais très spacieux ; ils ne pouvaient guère contenir qu’une centaine de fidèles. Quand la communauté devenait trop nombreuse, elle se dédoublait et envoyait une colonie fonder un autre « mithreum ».

La lente séparation de la religion et de l’initiation

On peut se demander si ce principe de dédoublement du « mithreum » et ces missions ne correspondent pas à des coutumes très anciennes qui expliqueraient peut-être, en dehors du cas particulier du mithraïsme, à la fois la grande ressemblance que présentent entre eux la plupart des mystères du monde antique et l’analogie évidente de l’organisation et des rites des sociétés secrètes traditionnelles dans les pays les plus divers.

Avec la naissance et les progrès du christianisme, nous allons constater que la distinction entre l’enseignement exotérique et l’ésotérisme, entre la religion et l’initiation, va devenir de plus en plus nette, jusqu’à se transformer en une division totale, dans les temps modernes. Parallèlement, des conflits philosophiques et sociaux se sont aggravés de siècle en siècle, dans la mesure où la civilisation contemporaine, éloignée de la foi ancestrale, n’en a pas été rapprochée pour autant du savoir initiatique, à l’exception d’une élite trop peu nombreuse et disposant de moyens d’action insuffisants par rapport à l’ampleur toujours croissante des tâches à accomplir et des problèmes à résoudre. La lente dégradation de l’unité spirituelle de la civilisation occidentale demeure l’un des faits fondamentaux de l’histoire universelle. Nous allons tenter maintenant d’en rappeler les phases principales et d’en rechercher les causes.


[1] Pindare, Sophocle, Proclus, Platon, Cicéron, Pline et bien d’autres auteurs grecs et romains illustres ont exprimé dans leurs œuvres l’admiration et le respect qu’ils éprouvaient pour les mystères d’Éleusis. Aristide le Rhéteur écrit : « Éleusis est le sanctuaire commun à toute la terre ; parmi les choses divines accordées aux hommes, il n’en est point de plus terrible ni de plus brillante. En quel lieu des mythes plus admirables ont-ils été chantés ? des drames plus importants ont-ils saisi l’esprit ? Où a-t-on vu les spectacles rivaliser plus heureusement avec les paroles entendues, scènes admirables contemplées au milieu d’apparitions indicibles par des générations innombrables d’hommes bienheureux… » (Éleusinos, Tome I, page 256, éd. Dindorf). Cicéron loue les « mystères augustes » d’Éleusis, « la sainte où viennent s’initier les nations des rivages les plus éloignés » et les Athéniens « de chez lesquels, suivant l’opinion commune, sont sortis, pour être distribués sur toute la terre, la civilisation, la science, la religion, la culture, le droit, la législation ». (De Legibus, II, 14. De natura deorum, I, 119).
[2] Platon rappelle dans « La Politique » que le roi, à Athènes, a le privilège des choses sacrées les plus vénérables et les mieux aimées des ancêtres. Aristote ajoute : « Le roi s’occupe d’abord des mystères ? avec les épimélètes que le peuple élit au nombre de deux pour l’ensemble des Athéniens… » (Politeia des Athéniens). Démosthène, en l’adressant aux citoyens de la cité, leur rappelle que « le roi faisait tous les sacrifices, et son épouse, comme reine, accomplissait naturellement les cérémonies les plus vénérables et les plus mystérieuses » (Contre Néère).
[3] Cette idée semble universelle si l’on en juge par les faits cités par Frazer, qui énumère les peuples ayant eu la même croyance et où l’on trouve aussi bien les Polynésiens que les Siamois et les Indiens. Plotin explique ainsi le mythe de Cronos, fondateur de la monarchie divine : « L’intellect (le « Nous »), dit-il, est plein des choses qu’il a engendrées ; il les dévore, en ce sens qu’il les retient en lui-même, qu’il ne les laisse pas tomber dans la matière ni être dévorées par Rhéa. Cronos, le plus sage des dieux, naquit avant Zeus et dévorait ses enfants. Cronos représente l’intelligence pleine de ses conceptions et parfaitement pure. »
[4] Ce texte fait allusion à une traversée mystique. Celle-ci était accomplie après divers autres rites que décrit ainsi V. Magnien : « Le futur roi se prépare à l’avance par certains exercices comme la garde des animaux et la chasse. Il a une retraite où il peut reconnaître les maux de l’humanité.
Il doit accomplir la traversée d’un fleuve ou d’un bras de mer — symbolique — d’abord à la nage ; puis sur une barque, prenant ainsi un corps nouveau et des énergies nouvelles, devenant pilote de navire symbolique. Il aborde au rivage des îles Bienheureuses.
Avant la réception, il est lavé et purifié. Il doit parvenir au sommet ; les dieux, puis Zeus seul, l’accompagnent ; il doit finalement se confondre avec Zeus.
Il entre dans le sanctuaire, où il contemple le dieu face à face et s’identifie avec lui ; il est illuminé et devient illuminateur. Il revient pour illuminer la foule. »
[5] Ce passage — intitulé dans Plutarque « La vengeance tardive de la divinité » (voir le livre de Magnien, page 339) — voile, sous la fable, des allusions à l’initiation royale.
[6] La partie de l’âme qui comprend les sentiments et les passions.
[7] Comparer ce passage avec les descriptions du « Livre des morts tibétain, le Bardo Tödol ». De nombreuses analogies peuvent y être constatées.
[8] Les résultats de cette enquête ont été donnés par Mlle A.M. Quétin dans sa thèse de faculté de médecine : « La psilocybine en psychiatrie clinique et expérimentale » (10 juin 1960). Citons encore l’ouvrage du professeur Heim, du Muséum d’histoire naturelle, et du docteur Watson : « Les Champignons hallucinogènes du Mexique ». Dans une étude intitulée « Je suis allé au Paradis », et publiée dans la revue Planète (N° 7, page 55), le poète Robert Graves rapporte les images qui ont envahi son cerveau à la suite de l’absorption de psilocybine.
[9] Citations extraites d’un article du professeur Roger Heim : « Les Champignons sacrés des prêtres mayas au service de la médecine » (Revue du Muséum).
[10] Cet usage a été gardé durant les siècles par les pirates malais dont, par ailleurs, la langue et la stratégie particulières présentent de curieux rapports avec les traditions sumériennes de la navigation.
[11] « Ayant regardé le « Logos » divin, dit Orphée à son fils, assieds-toi près de lui, dirigeant l’esquif intelligent de ton cœur, gravis bien le sentier et considère seul à seul le roi du monde. Il est unique, né de lui-même, et tout vient d’un seul être… » (Orphica, éditions Hermann).
Il y aurait, certes, maints commentaires à faire au sujet de ce fragment d’inscription, mais nous nous bornerons à signaler au lecteur un livre de Guénon : « Le Roi du Monde » (Chacornac – Paris 1960), et l’analogie que présentent les attributs orphiques du « roi du monde » avec ceux que la tradition biblique prête à « Melkitsédek » ou « Melchisédech » selon l’ordre duquel saint Paul enseigne que Jésus a été fait pour toujours souverain sacrificateur (Hébr., VI, 20) : « En effet, ajoute saint Paul, dans l’Épître aux Hébreux 7 : 1, 3, ce Melchisédech, roi de Salem, sacrificateur du Dieu Très-Haut, qui alla au-devant d’Abraham lorsqu’il revenait de la défaite des rois, qui le bénit, et à qui Abraham donna la dîme de tout, qui est d’abord roi de justice, d’après la signification de son nom, ensuite roi de Salem, c’est-à-dire roi de paix, qui est sans père, sans mère, sans généalogie, qui n’a ni commencement de jours ni fin de vie, mais qui est rendu semblable au fils de Dieu, ce Melchisédech demeure sacrificateur à perpétuité. »
[12] Les découvertes des « tombes royales » d’Ur indiqueraient une source sumérienne de ces rites plutôt qu’une origine égyptienne, comme semble le croire J.R. Conrad dans « Le culte du taureau » (Payot 1961, p. 134).
[13] Les rites comportaient un exercice extraordinaire : des athlètes des deux sexes descendaient dans l’arène puis sans armes et immobiles, ils attendaient l’attaque du taureau. Juste avant d’être projeté en l’air par un coup de tête, le champion agrippait les cornes, exécutait un saut périlleux et retombait debout soit sur le dos de la bête, soit à terre.
[14] « Le taureau était mis à mort par le prêtre et son sang retombait sur les prosélytes. Abondamment baignés dans le liquide purificateur, ces derniers sortaient alors de la fosse pour recevoir et absorber un peu de semence de l’animal, prélevée par le prêtre dans les testicules de la bête », écrit J.R. Conrad dans son ouvrage sur « Le Culte du taureau » (p. 170). Plus loin, le même auteur écrit à propos du thème de la résurrection dans le culte de Mithra : « Ceux qui avaient eu la véritable foi devaient acquérir la vie éternelle grâce au vin préparé avec le sang du taureau sacré ; quant aux autres, ils étaient condamnés à rester dans l’obscurité éternelle. » Il dit encore (p. 175) : « On a, par exemple, de bonnes raisons de supposer que le prêtre suprême de Mithra résidait sur la colline vaticane. Après la mort de Julien l’Apostat, qui avait reçu le baptême mithraïque, le siège de la papauté païenne semble avoir cédé la place au chef de l’Église chrétienne. »
Si l’on peut faire quelques réserves à propos de ce dernier jugement de J.R. Conrad, il n’en est pas moins important de remarquer que la grande fête de Mithra était célébrée le 25 décembre. Le pape Libère, en 354, transféra du 6 janvier au 25 décembre la fête célébrée en l’honneur de la Nativité.
[15] Nous avons résumé sur ce point les recherches classiques de F. Cumont, selon l’analyse de Goblet d’Alviella : « Croyances, rites et institutions » — Geuthner, Paris, 1911.
[16] D’après certains auteurs, ces degrés étaient au nombre de douze ; mais il est possible que certains grades aient comporté plusieurs subdivisions.
[17] On a souvent cité le passage de Nonnus, le grammairien, ou cet écrivain de la fin du VIe siècle décrit les épreuves des néophytes dans le mithraïsme. Ceux-ci devaient traverser le feu et l’eau, endurer le froid, la faim, la soif, la fatigue de la marche, etc. M. Cumont traite ce récit d’hallucination et n’est pas éloigné de croire que l’imagination de Nonnus aurait inventé ces supplices. Cependant, nous savons que plusieurs de ces épreuves figuraient réellement dans l’initiation, du moins sous forme de simulacres. Pourquoi n’en eût-il pas été de même des autres détails que rapporte l’écrivain byzantin ? Il est certain qu’il avait dû puiser aux sources, puisque c’est lui qui nous révèle les termes d’« hypobase » et d’« anabase », employés dans les mystères pour indiquer la descente et l’ascension des âmes.
[18] Plusieurs passages d’écrivains antiques confirment cette hypothèse. Firmicus Maternus, dans son traité « de Erroribus profanarum religionum », nous dit que les « mages feignent d’adorer un homme tuant un bœuf, mais ils rapportent ce culte à la puissance de la lumière ». Plus explicite encore est Pallas : « L’opinion commune, dit-il, est que ces noms d’animaux et de monstres se rapportent au zodiaque ; en réalité, les sectateurs de Mithra veulent faire entendre ainsi certains secrets sur l’âme qu’ils représentent comme apte à revêtir plusieurs corps. »

http://www.revue3emillenaire.com/blog/les-societes-secretes-antiques-eleusis-et-mithra-par-rene-alleau/

24 août 2016

L'imposture de Freud pour cacher les vices de la bourgeoisie patriarcale

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LE MOUVEMENT MATRICIEN : http://matricien.org
Inceste fantasmé (théorie de la séduction) : l'imposture de Freud pour cacher les vices de la bourgeoisie patriarcale

Pour cacher la réalité du fléau de l'inceste père-fille

La
psychanalyse n'est pas une science, c'est une doctrine. Elle serait
resté au fond des tiroirs de son Père, et nul n'en aurait jamais entendu
parlé, si Freud n'avait pas intégré la loge franc-maçonnique de la
B'Naï B'Rith.D'autre part, sur le plan purement technique, elle repose
sur un mensonge: "la théorie de la séduction", pierre de fondation de la
psychanalyse elle-même, posée en 1880, inverse, purement et simplement
la vérité. Avant cette date, la psychanalyse était tout simplement une
écoute. Freud s'assayait à côté de ses patientes et leur demandait "quel
est ton mal?". Il les écoutait, et accordait crédit à leur parole. Le
B-A-BA de la médecine en somme. Mais personne ne l'avait jamais fait;
car son publique, c'était les hystériques, des folles en somme. Le
problème, c'est que ce qu'elles lui ont raconté été problématique: elles
relataient des maltraitances, notamment sexuelle, commise par des
membres de leur famille...

La société bourgeoise complice

Et
c'est là qu'il a commencé à avoir des problèmes. Car en rapportant ces
témoignages récurrents de pédophilie intra-familiale, qui renvoyait
nécessairement à une complicité des institutions à tous les échelons par
leur silence il faisait tomber les masques de la morale bourgeoise. Et
pire encore, ses patientes étaient de bonnes familles... (l'histoire ne
dit pas si il avait en charge plus particulièrement les patientes de sa
communauté...).

Les victimes sont coupables

Il lui a donc fallu faire un choix: défendre ses patientes, ou sa carrière. Il a fait un choix.
Sandor
Ferenczi, confronté à la même situation, a fait le choix opposé. C'est
alors que Freud a inventé la "théorie de la séduction": Ces femmes ne
serait pas devenues folles des abus subis, mais, elles se rendent
elle-même malade parce qu'elles fantasment de coucher avec leur père, et
c'est ce fantasme qui les rendent malade !

La culpabilité est
rendu à la victime. Bravo ! C'est classique... Il faudra attendre un
siècle avant de briser le mur du silence, avec le travail extraordinaire
d'Eva Thomas, victime d'inceste, auteur du "Viol du Silence" et du
"Sang des Mots", et fondatrice de l'association SOS Inceste, qui toute
sa vie a réclamé l'imprescriptibilité de l'inceste. Le sang des mots a
été écrit après un procès gagné en diffamation d'un père incestueux
contre sa fille qui l'avait accusé de viol après le délais de
prescription.

L'hérétique de la psychanalyse

Elle a
survécu, et elle a voulu comprendre d'où venait la surdité de ses
thérapeutes à sa souffrance. Il lui a fallu surmonter les abus de deux
de ses psychanalystes, puis déboulonner le dogme freudien; aller à la
racine du mal pour l'arracher. Elle en est venu en toute logique à
réhabiliter Sandor Ferenczi. Celui-ci a fait le choix opposé de Freud :
il a continué de croire en ce que lui racontaient ses patientes.

L'inceste comme norme de la société patriarcale

Description
de cette image, également commentée ci-aprèsPour les exégètes de cette
doctrine, les parallélismes de destins entre Sandor Ferenczi et Wilhelm
Reich sont plus qu'éloquents. La Réalité, la Vérité, c'est que nous
sommes dans une société incestueuse, que tout le monde s'en fout, que
c'est bien pour cela que c'est la société tout entière qui l'est, par
complicité passive, et pas seulement quelques uns de ses membres. Le
problème, c'est que rien n'a changé.
La psychanalyse au service
de la domination patriarcale

par Sylvie Vermeulen 

 

Résumé : En organisant sa théorie sexuelle, Freud refoule la terreur relationnelle suscitée par son père. Les projections qu’il fait sur la nature féminine, loin de libérer les hommes, les éloignent de leur capacité à jouir de la vie.

 

La psychanalyse pointe des souffrances humaines tout en verrouillant l'accès à leurs causes. Ainsi, sa vulgarisation sert le patriarcat car elle focalise l'esprit sur des interprétations orientées dans le but non conscient d'éviter les responsabilités du père dans la mise en scène des schémas relationnels dont il a souffert. L’utilisation des notions erronées de supériorité et d'infériorité en sont des exemples. Ces torsions du rapport à soi et aux autres résultent de tout un processus de refoulement et de gestion du rôle attribué à l'enfant dans la relation au père, à la mère et à la communauté. Le déni de la primauté de la conscience commune aux deux sexes qui est à l’origine de ces torsions, lutte insidieusement contre le processus de libération et de réalisation de cette conscience. Il entérine une relation de pouvoir qui est, au regard de notre nature, une aberration.

 

Culpabilité et châtiments

La relation de pouvoir engendre un sentiment de culpabilité vécu le plus souvent comme endogène. En fait, ce dernier est un avertissement de l’abandon d’un état conscient au profit d’une adaptation structurée à la névrose parentale et sociale. Notre nature étant consciente, elle manifeste par un état spécifique les entraves à sa spontanéité. Lorsque les mères se culpabilisent d'abandonner leurs bébés à une nourrice ou à la crèche, c'est que leur place d'êtres conscients est d'être auprès d'eux. La culpabilité que les parents ressentent à vivre inconscients - et de plus, à le revendiquer - est projetée sur l'enfant qui, à leurs yeux, est rendu alors coupable de ne pas s'adapter suffisamment vite à leur structure névrotique.

Dans la mise en place des rejouements collectifs, les représentants du pouvoir entérinent cette conception perverse. Ils l’entérinent  et se servent du sentiment de culpabilité pour se légitimer de juger et de punir afin d'asservir, au lieu de résoudre ce dernier en lui reconnaissant ses causes réelles. Les châtiments infligés aux déviants sont toujours la manifestation crue des causes de l’aveuglement collectif : humiliations, coups, isolement, emprisonnement, voire exécution.  Mais en pratiquant ce raccourci, les gens de pouvoir créent un choc psychique qui interdit de réaliser les liens libérateurs entre conséquences et causes, et imposent le refoulement de ce sentiment par la soumission aux règles qui assurent sa pérennité.

 

Prouesse de la conscience

La psychanalyse, qui ménage les rôles imposés par le père, introduit une force négative s'opposant à une force positive au coeur de la spontanéité de l'enfant. L’idée de « force négative » définit en fait l’ensemble des entraves au bon développement physique de l'enfant et à la bonne réalisation de sa conscience. Dès lors, la lutte intérieure que mène l'enfant pour rester en vie et tenter de sauvegarder son intégrité, malgré les dénis subis et les exigences imposées, est une prouesse de sa conscience. Tous les comportements de l’enfant - ses appels au secours, ses colères, ses affirmations, ses reflets, son accompagnement… -  sont interprétés en fonction du refus des adultes de reconnaître la monstruosité des exigences masculines sur les femmes, sur les mères et sur les enfants.

Nous aspirons tous à vivre pleinement ce que, au fond de nous, nous savons pouvoir vivre. Par la voix des médias et de la publicité, les classes dominantes veulent nous faire croire que nous voulons être plus heureux, plus riches, plus beaux et plus intelligents. Mais comment pourrions-nous vouloir être autres que ce que nous renions être, si ce n'est pour compenser la souffrance qu’engendre ce reniement ?

La nature consciente de l'être humain est jouissance, joie, plénitude, abondance, amour... Le summum de la manipulation consiste à enfermer celle-ci, par des pratiques éducatives et des fantasmes de consommation, dans la croyance que la vie est souffrance, insatisfaction, renoncement, lutte, maîtrise de soi et dans l’idée que le but honorable de l'homme serait d'humaniser cette misère humaine. Cette conception de la vie n’a pour objectif que le refoulement impératif du sentiment d'impuissance vécu face à l'obstination névrotique du père.

 

Complexe de castration

Pour ne pas remettre en cause les projections des hommes sur la nature féminine - a fortiori celles qu’ils opèrent sur leur propre nature masculine - et ne pas reconnaître l'existence d'une conscience sensible aux deux principes, Freud et tous ses disciples, ont confirmé le mal au plus intime de l'être féminin : au centre de sa sexualité.  En réalité, lorsque la petite fille pense que sa nature est mauvaise, c'est que ses parents l'y ont contrainte. Tous les enfants manifestent à leurs parents que ceux-ci agissent aveuglément, mais au lieu de remettre en cause leur comportement, ces derniers font porter à l'enfant qu’il est  méchant ou mauvais. La petite fille ne peut pas penser que sa nature est mauvaise sans qu'une persécution psychique et physique l'y ait contrainte.

Des générations d'hommes ont entretenu la croyance que les femmes sont des êtres inférieurs, sans âme, obsédés par le sexe, qu'il faut soumettre, surveiller, maîtriser, enfermer, interdire de parole. Cette dévalorisation constante de leur nature sensible et consciente est tellement omniprésente dans les civilisations qu’elles-mêmes en arrivent à porter atteinte psychologiquement ou physiquement à leur sexe jusqu'à en nier l’activité. C’est une façon d'exprimer la souffrance et son origine projective.

Pour la psychanalyse, la différence anatomique entre le garçon et la fille serait, avant même que cette dernière ne gère les conséquences des projections faites sur sa féminité, la preuve de sa mauvaise nature psychologique. Ces projections destructrices, loin de libérer les hommes, les éloignent de leur capacité à jouir de la vie. Ceux-ci deviennent les compagnons d'une misère qu'ils provoquent et entretiennent eux-mêmes. Leur insupportable incompréhension les fait projeter sur l'autre sexe les causes et les conséquences de leur propre vécu. Ainsi, Freud organise-t-il son complexe de castration sur deux réalités de niveaux différents. L'une, niée, est la conscience de l'enfant, et l'autre, théorisée, est l'organisation conceptuelle autour d’un traumatisme. La première étant la connaissance innée de l'anatomie féminine commune aux deux sexes et la deuxième, universalisée de force par un besoin impératif de résolution, étant sa propre circoncision.

Face à l’intégrité physique du sexe féminin, l'enfant mutilé est emporté par une réminiscence du traumatisme vécu. Il lui faut précipitamment organiser un monde qui prenne en compte sa véritable nature, les passages à l'acte subis et les exigences parentales, notamment celle, impitoyable, d'être vus comme de bons parents innocents. C'est ce que fit Freud. Mais le père effrayant n'était pas imaginaire. Il était bien là, dans toute sa réduction, obéissant aux lois de la compulsion névrotique masculine et déniant la spontanéité de la vie.

Sylvie Vermeulen

 

LE MOUVEMENT MATRICIEN : http://matricien.org
Inceste fantasmé (théorie de la séduction) : l'imposture de Freud pour cacher les vices de la bourgeoisie patriarcale

Pour cacher la réalité du fléau de l'inceste père-fille

La
psychanalyse n'est pas une science, c'est une doctrine. Elle serait
resté au fond des tiroirs de son Père, et nul n'en aurait jamais entendu
parlé, si Freud n'avait pas intégré la loge franc-maçonnique de la
B'Naï B'Rith.D'autre part, sur le plan purement technique, elle repose
sur un mensonge: "la théorie de la séduction", pierre de fondation de la
psychanalyse elle-même, posée en 1880, inverse, purement et simplement
la vérité. Avant cette date, la psychanalyse était tout simplement une
écoute. Freud s'assayait à côté de ses patientes et leur demandait "quel
est ton mal?". Il les écoutait, et accordait crédit à leur parole. Le
B-A-BA de la médecine en somme. Mais personne ne l'avait jamais fait;
car son publique, c'était les hystériques, des folles en somme. Le
problème, c'est que ce qu'elles lui ont raconté été problématique: elles
relataient des maltraitances, notamment sexuelle, commise par des
membres de leur famille...

La société bourgeoise complice

Et
c'est là qu'il a commencé à avoir des problèmes. Car en rapportant ces
témoignages récurrents de pédophilie intra-familiale, qui renvoyait
nécessairement à une complicité des institutions à tous les échelons par
leur silence il faisait tomber les masques de la morale bourgeoise. Et
pire encore, ses patientes étaient de bonnes familles... (l'histoire ne
dit pas si il avait en charge plus particulièrement les patientes de sa
communauté...).

Les victimes sont coupables

Il lui a donc fallu faire un choix: défendre ses patientes, ou sa carrière. Il a fait un choix.
Sandor
Ferenczi, confronté à la même situation, a fait le choix opposé. C'est
alors que Freud a inventé la "théorie de la séduction": Ces femmes ne
serait pas devenues folles des abus subis, mais, elles se rendent
elle-même malade parce qu'elles fantasment de coucher avec leur père, et
c'est ce fantasme qui les rendent malade !

La culpabilité est
rendu à la victime. Bravo ! C'est classique... Il faudra attendre un
siècle avant de briser le mur du silence, avec le travail extraordinaire
d'Eva Thomas, victime d'inceste, auteur du "Viol du Silence" et du
"Sang des Mots", et fondatrice de l'association SOS Inceste, qui toute
sa vie a réclamé l'imprescriptibilité de l'inceste. Le sang des mots a
été écrit après un procès gagné en diffamation d'un père incestueux
contre sa fille qui l'avait accusé de viol après le délais de
prescription.

L'hérétique de la psychanalyse

Elle a
survécu, et elle a voulu comprendre d'où venait la surdité de ses
thérapeutes à sa souffrance. Il lui a fallu surmonter les abus de deux
de ses psychanalystes, puis déboulonner le dogme freudien; aller à la
racine du mal pour l'arracher. Elle en est venu en toute logique à
réhabiliter Sandor Ferenczi. Celui-ci a fait le choix opposé de Freud :
il a continué de croire en ce que lui racontaient ses patientes.

L'inceste comme norme de la société patriarcale

Description
de cette image, également commentée ci-aprèsPour les exégètes de cette
doctrine, les parallélismes de destins entre Sandor Ferenczi et Wilhelm
Reich sont plus qu'éloquents. La Réalité, la Vérité, c'est que nous
sommes dans une société incestueuse, que tout le monde s'en fout, que
c'est bien pour cela que c'est la société tout entière qui l'est, par
complicité passive, et pas seulement quelques uns de ses membres. Le
problème, c'est que rien n'a changé.

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23 juillet 2016

LA MAINMISE MAGIQUE DU TIBET SUR L' HUMANITE

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L'invasion du TIBET par une armée chinoise au cours de l'année 1950, nous incite à parler de cette contrée mystérieuse et notamment des évènements qui vont se produire dans ce pays, dans un avenir proche. Les rapports entre le Tibet et le reste du monde, ainsi que la position qu'il devra assumer au cours de l'évolution future, vont entièrement absorber notre attention.
Nous passerons sous silence la CHINE, son état actuel , sa puissance ou son avenir. Les motifs d'ordre politique qui ont poussé la Chine à envahir le Tibet, et ce qui se trouve caché derrière les apparences extérieures, ne seront point évoqués non plus. Notre propos est essentiellement de mettre en lumière la voie menant une fin fatale, qui va clore l'immense drame du monde, une fin que nul ne peut enrayer.
Voici les conséquences de cet événement :
Le voile du profond mystère qui enveloppe TIBET depuis des siècles sera levé ;
Une puissance mondiale immense, d'un caractère fort particulier sera établie ;
Nombre d'évènements étranges vont se produire, et le monde entier en prendra connaissance et en subira de diverses manières, les conséquences.
Dans l'interaction des faits dialectiques, toutes les races, nations et individus se trouvent dressés les uns contre les autres. Toutefois, Si l'on en juge d'après les motifs de l'antagonisme mutuel et de l'investigation réciproque, les conséquences sont le plus souvent fort différentes de celles que l'on attendait. Cette différence est due au fait que les motifs et les activités politiques ne constituent que des aspects tout à fait indirects et secondaires des grandes directives selon lesquelles l'histoire du monde est en train de s'accomplir. Derrière ces évènements agissent des forces totalement contraires. La bataille qui se fait jour,et ses motivations, échappent cependant à l'humanité moyenne.
En corrélation avec la révolution mondiale dont les aspects évaluent selon les voies cosmique, atmosphérique et spirituelle et sur laquelle nous avons attiré l'attention du lecteur, il y a des années déjà, il convient de fournir une explication sur ce qu' est réellement le Tibet, sur ce qui s'y passe, et conséquemment,sur ce que l'avenir promet d'apporter.
A titre d'introduction, citons quelques données générales - que vous connaissez peut-être mais qu'il n'est pas inutile de rappeler ici :
TIBET : C'est le nom d'un vaste pays montagneux de l'Asie Centrale situé entre le 27ème et 39ème degré de latitude Nord. Cette situation privilégiée est spécialement remarquable, car le Tibet, comme nous l'expliquerons plus loin, en raison de sa situation géographique, est en mesure de contrôler le monde entier, et ceci d'autant plus que la zone située entre les degrés 20 et 50 de latitude Nord est la moins peuplée du monde.
Le " TOIT du MONDE " est bordé de tous côtés de chaînes de hautes montagnes, dont la plus connue est l'HIMALAYA, qui le délimite au Sud.
Sa population appartient à la race mongole, l'une des plus anciennes du globe. C'est pourquoi elle possède une disposition religieuse naturelle, ainsi qu'une forte inclination à la magie religieuse, à travers laquelle parle encore l'ancienne Atlantide. Cet état de fait a servi de base au développement du lamaïsme, qui est une déformation dialectique complète du bouddhisme originel.- Le lamaïsme s'est implanté au Tibet dans des milliers de monastères. Un tiers de la population masculine tibétaine appartient à l'état ecclésiastique (en 1950), à la tête duquel est symboliquement placé le Dalaï-lama.
Le terme " lama " veut dire " prêtre " (maître) ; le lamaïsme est donc un règlement de la prêtrise. L'ordre le plus important est celui des " bonnets jaunes " ; il constitue une hiérarchie officielle qui commande entièrement la vie politique extérieure du pays et bien au delà. Les " bonnets jaunes " vivent en état de célibat : ils sont soumis à une loi hiérarchique très sévère, et - ce qui constitue l'une de leurs caractéristiques extérieures - ils pratiquent une vie stricte basée sur la prière magique.
Les archiprêtres, ou supérieurs des monastères, forment,de fait, un ordre à part. La mort n'affaiblit point leur puissance ni leur influence, puisqu'ils se réincarnent immédiatement. Leur réincarnation est annoncée d'avance; les parents et le lieu de résidence sont désignés, toutes précautions étant prises pour exclure les erreurs. Ceci explique pourquoi les supérieurs d'un grand nombre de monastères sont encore des enfants. L'avantage de ce procédé, en perpétuant leur puissance, est évident.
L'ordre des archiprêtres possède un Conseil qui exerce pouvoir réel, avec, à sa tête, un duumvirat :
  • le Dalaï-lama à Lhassa,
  • le Tashi-lama à Tashi-Lhumpo.
Le Dalaï-lama et le Tashi-lama doivent mener une vie contemplative et méditative. Ils sont considérés comme demi-dieux, sont révérés et adorés comme tels. Ils sont les représentants directs de la hiérarchie lamaïstique.
De ces deux chefs, le Tashi-lama est le plus puissant et le plus mystérieux. Le Dalaï-lama apparaît davantage en public, attirant l'attention sur lui. Le Tashi-lama vit retiré et agit en secret : c'est lui le véritable grand maître du " Toit du Monde ".
Le lecteur attentif aura noté sans doute qu'il existe une forte similitude entre le lamaïsme et le catholicisme romain ; en effet, il n'y a pas de différence entre la véritable nature de ces deux systèmes hiérarchiques ; d'une part, le Tashi-lama entouré de son Conseil des supérieurs, et d'autre part, le Pape, assisté de son Conseil des cardinaux. Leurs buts sont semblables et nombre de leurs méthodes sont similaires quant à leur caractère et à leur application.
La seule différence essentielle réside dans la manière est conçu le déploiement le plus élevé de la puissance.
A cet effet, le lamaïsme applique la méthode de concentration, c'est-à-dire : concentrer le pouvoir sur un point. Pour cette raison, le " Toit du Monde " peut être appelé la force la plus considérable parmi les puissances dialectiques.
Le catholicisme romain applique la méthode de pénétration : un étalage permanent de la puissance par la conquête des âmes.
Autrefois, la paix ne régnait pas entre ces deux hiérarchies ; c'est pourquoi fut projetée une invasion de missionnaires au TIBET, mais ce fut un échec. Ni la mission catholique romaine, ni les missionnaires protestants n'ont jamais eu la possibilité d'y exercer la moindre influence, car l'entrée du Tibet était interdite à la quasi-totalité des missionnaires, et dans quelques cas d'exception où ils parvenaient à y pénétrer, leur démarche restait infructueuse.
La paix semble à présent régner, si l'on en juge par le fait que pendant la "semaine internationale des prières" organisée par l’Église de Rome - qui, soit dit en passant, est une méthode empruntée à ses confrères orientaux - on n'a pas soufflé mot du lamaïsme.
On peut ajouter, pour être complet, qu'il existe encore un certain nombre de hiérarchies compétitives moins importantes,telles que l'Islam, l'Hindouisme, l’Église anglicane et de nombreux groupes mineurs résultant de la dislocation du Protestantisme.
Une manière de statu quo est maintenue entre les deux hiérarchies les plus puissantes. Rome a fait ce qu'il fallait pour empêcher l'Occident de connaître le vrai visage du Tibet, de sorte que le monde occidental ignore le caractère profond du " Toit du Monde ". De cette façon, le point-de-vue occidental et l'interprétation du christianisme ont pu sauvegarder leur maîtrise. D'autre part, Tashi-Lhumpo n'est axé que sur le pouvoir réel ; donc la nécessité de rester inconnu y est cultivée en toute conscience . C'est pourquoi l'attitude de Rome sous ce rapport, doit être considérée finalement, comme fort avantageuse pour Tashi-Lhumpo.
Le lecteur doit comprendre que la position que nous prenons à l'égard du lamaïsme n'affecte aucunement les Tibétains en tant qu'êtres humains. En vertu de notre mission, nous condamnons seulement le système de magie naturelle religieuse utilisé par le lamaïsme. En vertu de leur penchant naturel prononcé pour la religion, les Tibétains sont devenus les propres victimes de leur système.
Identiquement, lorsque nous prenons position à l'égard d u catholicisme romain, il ne s'agit pour nous que du système magico-religieux et non des personnes soumises à cette religion.
Avant de clore ce chapitre, nous nous devons de rétablir toute la vérité sur le Tibet.
Il existe un christianisme véritable, universel, qui ne peut être comparé au Christianisme d’Église officiel et n'offre rien de commun avec lui. Ce dernier n'est qu'une substitution occidentale faisant violence à la vérité, par rapport au Christianisme Universel, et enserrant cette vérité dans un corset de motifs et d'intentions purement terrestres. On observe un état similaire en ce qui concerne le lamaïsme ; à partir du bouddhisme universel originel, s'est effectuée une déformation orientale de magie naturelle, appelée à tort bouddhisme du Nord.
Il existe en outre au Tibet, une autre Fraternité, une Fraternité exerçant ses activités dans bien d'autres points du monde au nom de l'Unité, de la Liberté et de l'Amour. Cette Fraternité ne reconnaît qu'une seule hiérarchie : la Hiérarchie Divine du Royaume Primordial qui n'est pas de ce monde. Elle n' a qu'un but : celui de libérer l'humanité tome, tout entière, de la désillusion et de la déception qui la retiennent liée à ce monde, dans la peine et la souffrance et de la reconduire vers le Royaume Primordial, le Royaume Immuable. C'est la vraie Fraternité, selon Jean. Un ensemble de témoignages qui résonnaient et résonnent encore aux oreilles de l'humanité errante: "Préparez les Chemins du Seigneur car le Royaume des Cieux est proche".
Là où ce groupe apparaissait et continue d'apparaître, dans la partie orientale du Tibet, il a été entouré et voilé d'un grand nombre de légendes, de mythes et de fables, de contre-vérités et demi-vérités qu'il y a lieu de rejeter complètement. A présent encore, une phalange de cette Fraternité de Témoins est active à l'Est.
Afin d'écarter toute spéculation sur les activités présentes de cette Fraternité, nous désirons vous signaler un fait noté dans le passé et confirmé par tous les Écrits Universels :
Dans la pagode de PI-YUN-TI, près de Pékin - existe une salle qui contient les statues de 500 Lohans.
Un Lohan est un homme au service actif de la Vie Universelle, un Serviteur au sens sublime. Un siècle environ avant notre ère chrétienne, une centaine de Lohans qui, bien entendu, n'avaient pas tous atteint le même degré de développement, se sont regroupés quelque part en Chine. Ils se sont échappés de leur patrie d'origine, les Indes, à cause des terribles persécutions auxquelles les bouddhistes étaient exposés. Ils furent obligés de fuir, car ils s'étaient engagés à :
  • Ne pas se venger,
  • Ne pas se laisser entraîner en quelque conflit que ce fût,
  • Continuer leur action tant que leur œuvre ne serait pas achevée.
Ils étaient les successeurs d'un grand nombre de Lohans défunts et, comme tels, disciples de TATHAGATA, le Parfait.- Comme tous les Lohans, on les appelait: "Ceux-à-la-Voix-Douce", en vertu de leur aptitude à chanter et à réciter des "Mantrams"- d' une manière correcte, magique, efficace.
Réciter ou chanter un "mantram" n'est pas un acte de prière. Un "mantram" est une phrase magique et s'il s'agit d'un "mantram" originel, divin, le rythme développé par le chant se combine avec la loi primordiale des causes divines, entièrement en harmonie avec la qualité, la volonté et les actes du chantre, le Lohan qui est dans ce monde, mais pas de ce monde.
Les mantrams, chantés par les Lohans, rayonnaient à travers les sphères comme de doux cantiques, comme une manifestation de puissance divine glorieuse, comme une réponse d'amour à leurs ennemis sanguinaires, pour le bonheur de toute l'humanité, pour ceux qui cherchaient le chemin de retour vers la Patrie Originelle.
Ainsi donc, par un acte magique, ils prêchaient la Bonne Loi Unique. Ils ne luttaient point, ils ne se vengeaient point et ils travaillaient tant que leur tâche n'était pas accomplie. Ils chantaient les couplets des vrais Dieux.
Le lamaïsme s'est emparé de cette magie des Lohans qui fut et reste utilisée dans l'immense œuvre de sauvetage de l'humanité déchue, pour la métamorphoser en une dérisoire imitation, sous forme de magie naturelle, afin d'enchaîner le monde et l'humanité.
II
LA MAINMISE MAGIQUE DU TIBET SUR L' HUMANITE
La manifestation de notre ordre naturel dialectique est septuple: il y a donc sept états d'agrégation, sept degrés de manifestation dans le champ dialectique. Les solides peuvent être changés en liquides, les liquides en gaz, les gaz en éther-chimique, l'éther-chimique an éther-vital, l'éther-vital en éther-lumière, et ce dernier, enfin, en éther-réflecteur.
L'éther-réflecteur est une substance pure, primordiale, une substance-mère cosmique. Tous les paliers de manifestation situés au-dessous, vers les solides de notre champ de vie matérielle immédiat, sont des mélanges d'éther-réflecteur, affectés par les activités de notre état de conscience. L'état et l'activité de la conscience humaine déterminent ainsi le septuple processus de transmutation force-matière, de la matière primordiale en des formes concrètes, et de tous les paliers intermédiaires.
La conscience humaine - avec son appareil sensoriel, son âme, les sentiments éprouvés par le cœur et la volonté - se trouve incorporée sous une forme donnée dans un monde soumis au temps et à l'espace, elle est placée dans un état de contrainte. Elle ne voit que ce qui se trouve devant ses yeux et n'agit qu'en fonction de ce qui est perceptible à sa vue limitée. Elle est enchaînée à la manifestation septuple du monde dialectique.
Prenons le cas d'un homme en détresse dans ce monde, qu i souffre, non pas de douleur corporelle ou de la lutte pour la vie de chaque jour, ni à cause de l'individualisme extrême qui pousse ses semblables à se détester et à se nuire, mais en tant que conséquence du fait qu'il n'ignore pas être UN ETRANGER ici-bas, autrement dit quelqu'un qui n'appartient pas à ce monde et qui subit par conséquent la malédiction de la recherche expérimentale. Cet état constitue déjà une grâce par lui-même. La souffrance est due au fait que quelque chose s'était éveillé dans sa conscience, totalement étranger au septuple processus dialectique. D'autre part, il commence à se rendre compte que le "moi", en tant qu'être séparé, ne peut s'arracher de ce processus alchimique naturel, et que l'on ne sait rien sur le moyen pratique de s'en libérer. On se trouve donc entraîné dans la réaction en chaîne des suites infinies de causes et d'effets de la transmutation dialectique.
L'homme n'étant pas en mesure d'utiliser de la juste manière l'éther-réflecteur primordial, quand il pense, c'est par clichés, et il en est de même de son vouloir, de ses aspirations et de ses actions; tout cela, ce sont des activités-clichés. Elles fonctionnent en effet, d'une manière tout à fait automatique, selon le type d'homme auquel nous appartenons ; elles agissent suivant l'impulsion naturelle du sang, conformément à notre type racique, national ou familial. Dès que nous résistons à cette impulsion, et en pleine conscience et intentionnellement, agissons différemment, alors nous faisons violence au système alchimique septuple nous sommes liés, lequel, dans ces conditions, se détériore. Une contre-nature, un champ de tension des contre-forces va s'élaborer et notre forme d'existence va s'écrouler.
C'est ainsi qu'une vie se conclut par la mort, et que la mort, à son tour, redevient vie. Donc, par notre résistance, nous nous enchaînons à la roue et la maintenons en rotation.
Si le lecteur saisit la situation - qui est aussi la sienne - il peut se poser la question : "Que font alors les Lohans de la Fraternité de Jean" ?
Ils chantent les doux Cantiques de TATHAGATA et, grâce à ces chants mantriques, ils émettent un rayonnement, une puissance d'amour, perçus par les chercheurs, et "les étrangers en ce monde", qui sont encore réceptifs. Ce rayonnement pénètre – à travers l'amour aural qui est le porteur de notre héritage karmique - dans le champ de la respiration, et ensuite, de temps en temps, il vibre à travers la personnalité. Par la grâce de cette Projection Universelle de la Lumière qui ne détériore point le processus septuple de la nature, l’École Spirituelle sera finalement découverte par ce type d'homme.
Dès lors qu'un chercheur a trouvé le chemin de l'École Spirituelle, après une période pendant laquelle il se sentait étranger, il entend et perçoit les chants des Lohans d'une manière différente. Dans la mesure où il comprend les enseignements extérieurs de l’École et où il est prêt à les saisir, il est confronté avec un nouveau processus, un second attouchement de la Gnose qui s'établit dans son sang.
Comment cela est-il possible au sein du processus alchimique naturel, semblable à une prison ? Si cette question devait surgir en vous, pensez à ce que nous avons dit à propos des chants mantriques des Lohans :
Un mantram n'est pas une prière, c'est une invocation magique, dont le rythme est conforme à la Loi Originelle des Causes Divines. Il est entièrement basé sur la qualité, la volonté et les actes du chantre qui, tout en vivant dans ce monde, n'est plus de ce monde. C'est ainsi que le champ de rayonnement de l’École Spirituelle est maintenu par les Lohans. A côté d'un état dialectique aussi pur que possible, nous trouvons dans ce champ un autre état qui ne peut guère être expliqué par la nature ordinaire, d'un taux vibratoire dont le contact n'est pas dommageable au processus naturel.
Lorsqu'un candidat entre dans l’École Spirituelle et démontre une juste compréhension, lorsqu'il est prêt à accomplir un acte d'auto-libération - c'est là la condition préliminaire - il commence à respirer dans le champ de puissance ainsi préparé, et ce faisant, il accorde son état sanguin avec le champ de puissance, qui, à son tour, transformera les organes engendrant le sang et le système de sécrétion interne.
Par conséquent, l'Ordre des Lohans, de par son activité magique, a contacté la Loi Primordiale des Causes Divines. Il a fait usage de la substance originelle pure d'éther-réflecteur, et, en vertu de son activité mentale magique, il a été entièrement imprégné de la connaissance de ce que nous désirons faire en tant qu'êtres captifs de la nature. Et durant notre séjour dans l' École Spirituelle, l'Ordre donne l'impulsion à une nouvelle réaction en chaîne, une nouvelle suite de connexions de forces et un nouveau pas septuple vers le haut. A condition que nous montrions la compréhension correcte et que nous y soyons disposés, ce nouveau pas septuple prendra forme de réalité dans notre sang et s' exprimera par chaque fibre de notre personnalité.
Dès le début de l'apprentissage, le candidat se trouve donc en mesure - par l'Acte de grâce de la Fraternité Divine et pourvu qu'il acquière la compréhension suffisante - de participer "au nouveau parcours d'éther ", bien que celui-ci, pour le temps présent, n'atteigne qu'un degré élémentaire. Toutefois, ce nouveau degré constitue une base indispensable pour le développement futur du candidat. En l'absence d'une telle base, la connexion avec l’École Spirituelle ne présente qu'un avantage : celui de creuser un trait profond dans l'être aural, à la suite de quoi, en une incarnation subséquente, le microcosme gardera le souvenir de l'expérience acquise antérieurement.
Qu'advient-il donc pour un homme, lorsque le maillon du sang nouvellement imprégné, s'est trouvé relié à l'Ordre des Lohans ? La conséquence en est: "devenir Dieu", car le candidat va neutraliser ses impulsions "dialectiques" et essayer de mettre la roue de la vie au point mort, en sorte qu'après avoir atteint un certain parachèvement de la manifestation du sang, le nouveau feu du serpent et le nouveau feu de conscience puissent naître. Les chants des Lohans, la force-vibration divine des "Exaltés" entraînent alors la naissance d'un nouveau "MOI", le Christ intérieur dans le candidat, avec toutes les conséquences inhérentes à la Transfiguration.
Quand il nous est donné d'observer tout cela et que nous sommes à même de saisir tant soit peu, la grandeur et l’exaltation de cette couvre de libération et de concevoir une parcelle de l'amour incommensurable qui se propage et conduit cette œuvre, nous pouvons nous demander à nouveau : "Que fait alors l'effet magico-lamaïstique, de par son imitation grossière des doux chants des Lohan ?
Essayons d'en saisir la réponse, car elle est extrêmement importante pour la moisson qui doit être engrangée.
Nous allons à présent nous occuper exclusivement de la magie terrestre, de la magie naturelle. En voici les buts, brièvement résumés :
- Maintenir la nature terrestre non divine,
- Cultiver cette nature.
Pourquoi la magie naturelle tend-elle vers ces buts déterminés avec tous les moyens dont elle dispose ? C'est parce qu'elle existe et se propage en dehors des degrés septuples de connexion, les sept états réunis de transmutation de la force en matière de cette nature dialectique.
Un homme oui devient un criminel est contraint de poursuivre ses activités criminelles, afin d'échapper aux conséquences. C'est une réaction an chaîne : un acte rend nécessaire le suivant. Lorsqu'un homme vit dans l'ignorance et, tout à fait inconsciemment, est attaché à la roue de non-sainteté, il est possible d'accorder le pardon, la compassion et l'amour secourables.
Mais lorsqu'un homme a acquis la science magique, lorsqu'il a approfondi le processus alchimique septuple naturel et qu' il sait comment aller jusqu'au fond de ses secrets, puis utilise ce savoir pour le maintien de la nature, alors un tel homme se charge d'une immense responsabilité, car il viole, compromet et sabote les efforts de rédemption de la Fraternité Divine dort la destinée est de ramener l'humanité déchue dans la Patrie Perdue, le Royaume de Dieu.
De plus, un tel homme se charge d'une culpabilité considérable, puisque l'essence de la "dialectique", le caractère du monde où se déroule notre existence, signifie : auto-affirmation aux dépens des autres. Voilà la destin de cet ordre mondial. Pour cette raison, le magicien naturel s'accroche spasmodiquement à son but. Étant donné que la réalisation de ses visées dérive de l'auto-affirmation, il entraîne des millions d'hommes dans son œuvre impie.
Écoutez donc ! :
Une fraternité hautement "dialectique" s'est concentrée sur le plateau tibétain.
Cette fraternité possède des milliers de monastères desservis par une multitude de prêtres célébrant et accomplissant ses rites magiques. Elle agit conformément à un plan puissant et exerce son influence jusque dans les endroits de la planète les plus reculés. Elle est parfaitement au courant de ce qui se passe dans le monde ; rien n'échappe à sa vigilance.
Au cœur de cette puissante activité, on dénote pourtant un point faible fondamental, à savoir qu' elle ne peut rien contre l’œuvre d'amour de la Fraternité de Jean, contre les chants mantriques de l'Ordre des Lohans. Quiconque se trouve dans la Lumière de cette Fraternité est inattaquable. Celui qui désire trouver la Lumière suit le Chemin de la Victoire. La Fraternité de Jean s'exclut du tohu-bohu du monde :
- car elle ne se venge pas,
- elle ne s'engage dans aucune lutte, -
- et sa tâche ne sera pas achevée tant que le dernier homme qui peut être sauvé, ne se trouve réellement en sécurité.
Tout cela, nous l'écrivons non pas pour éveiller chez vous une sensation d'alarme, mais, debout dans la forteresse rayonnante de Christ, nous désirons vous expliquer ces choses, afin que vous puissiez, par une réaction positive, expérimenter bientôt la liberté, lorsque vous respirez au milieu du champ de puissance des Lohans, ayant compris et vous trouvant prêt.
III LA METHODE LAMAÏSTIQUE DE DOMINATION DU MONDE
Nous allons vous donner maintenant d'autres indications quant à la méthode de domination du monde, appliquée par la fraternité lamaïstique du Tibet. A cet effet, il est bon d'essayer tout d'abord d'avoir une idée générale de ce qu'est cette fraternité. Toutefois, point nécessaire pour cela de sa rendre au Tibet, car, en appliquant la loi de l'analogie,nous pouvons obtenir une vue d'ensemble parfaitement exacte.
Nous connaissons également des fraternités de religion naturelle en Occident, qui disposent de milliers de foyers et d'autant de prêtres, célébrant et accomplissant des rites magiques. L'image générale que nous obtenons d'après leur comportement fait découvrir toute la gradation "dialectique" des magies : blanche, grise et noire.
Ce qui caractérise un homme de cette nature est qu'en vertu de son existence, il sert ce monde et est obligé de le servir, soit du côté du bien, soit du côté du mal, ou dans un mélange confus de ces deux aspects. En étudiant attentivement l'être humain, nous découvrons que, quel que soit l'endroit où se trouve le point principal dans cet être, ce mélange de bon et de mauvais est toujours présent, bien qu'il puisse être profondément caché. Ceci est une nécessité fondamentale, biologique, une loi de la nature que Paul a exprimée par ces mots : "Le bien que je désire faire, je ne le fais pas, mais le mal que je ne désire pas, je le fais". La lutte pour le bien, dans ce monde, découle de la résistance naturelle au mal ; c'est là une des réalités les plus cruelles de la " dialectique ". Bien que les gens tentent de cacher ce fait derrière des phrases et des mots, personne ne peut être bon sans mal et vice-versa ; même la créature la plus criminelle a des inclinations et des qualités qui tendent vers le bien. Quiconque, considérant cela superficiellement, le nierait, devrait penser aux paroles du Christ : " Que celui d'entrer vous qui est sans péché lui jette la pierre le premier "
L'humanitarisme lui-même, n'est pas exempt de l'un des éléments les plus déterminants de l'égoïsme : l'égocentrisme. Celui-ci trace toute la voie, du blanc au noir. Nous allons vous le démontrer.
Il existe au Tibet, un groupe qui, bien que totalement ancré à la terre, se réclame du nom de Shamballa. C'est là une erreur capitale, exactement comme en Occident, où un grand nombre de communautés religieuses naturelles, se réclament du Christ.
Ce groupe tibétain de SHAMBALLA donne de temps à autre, des conférences que l'on peut assimiler à des réunions de prière qui durent plusieurs jours. De telles pratiques s'exercent également en Occident. Au cours de ces rencontres, des pensées d'amour et de bonté "dialectiques", diversement nuancées, sont rayonnées sur le monde entier. Mais tout cela n'a pas plus de valeur qu'une tentative d'épuiser avec un seau toute l'eau de l'océan; car l'immense foule de prêtres lamaïstiques y joue simultanément toute sa gamme d'activités "dialectiques" et ceci par le truchement de créatures qui, animées d'honorables intentions, croient bien faire. Seul, un groupe restreint connaît le but réel de cette mise en scène et n'en ignore pas les auteurs.
L'ensemble de la vie "dialectique" est une existence SHAM, une illusion, une irréalité. Dans cette vie SHAM existent diverses gammes d'illusions. Les influences que vous recevez correspondent exactement à l'état d'illusion particulier qui est le vôtre. Supposons que vous soyez du type humaniste, vous ne serez pas touché, dans ce cas, par les mots et les impulsions qui s'adressent à un autre type humain. Vous manifesteriez immédiatement une résistance. Ceci est le cas de tous les types d'hommes, sans exception, tels que : religieux, occultes, matérialistes, scientifiques, etc. ...
L'on peut dire avec certitude que, lorsque l'une ou l'autre de ces puissantes fraternités mondiales désire exercer son influence et son pouvoir sur le monde et le genre humain tout entiers, elle doit être à même d'influencer avec succès, toutes les formes de l'illusion. Vous serez donc en mesure d'en déduire aisément que tous les efforts déployés dans ce monde et ce chœur de voix et de tendances apparemment discordantes, prises dans leur sens le plus profond, dérivent d'une source commune, car toutes les impulsions se réfèrent à ce monde, à ce cosmos, à cette nature, à cet homme, à notre moi ; elles se heurtent à toutes les possibilités qui s'y trouvent contenues et qui doivent être libérées par l'évolution ; en outre, elles suggèrent que grâce à la bonne volonté et à l'effort positif de tous, grâce à un dur travail et une certaine dose d'auto-sacrifice, et grâce à l'amour mutuel, ou avec l'aide de Notre Seigneur bien-aimé, toutes choses peuvent rentrer dans l'ordre en un laps de temps fort bref. A la seule condition que nous coopérions convenablement et nous tendions la main les uns les autres, tout ira bien !
Des chants de ce genre, ne provenant certes pas des Lohans, concourent à maintenir l'illusion et sont émis en permanence sur une gamme de tons dont le volume ne cesse d'augmenter, car une grande frayeur et une crainte pour la vie animent bien ceux qui se tiennent à l'arrière plan et tirent les ficelles de ce jeu de pantins. Les temps sont en effet révolus, et cette période de la vie du monde va à sa fin. Alors que la nuit cosmique commence à s'étendre sur le monde et l'humanité, notre sphère de vie collective et individuelle se trouve empoisonnée par l'afflux de ces chants magiques naturels. Le genre humain tout entier est subjugué à son insu, par ce subtil et démoniaque poison.
Nous voudrions vous rappeler, une fois encore, ce que nous avons dit au sujet de la réaction en chaîne au sein du processus de révélation alchimique de la nature, processus dans lequel nous sommes engrenés, auquel nous participons automatiquement par le truchement de notre corporéité. Saisie par l'illusion et née de l'illusion, notre âme pense par clichés ou se livre à des spéculations excessives. La même observation s'applique à notre vouloir, à nos aspirations et à nos actes. La réaction en chaîne prenant naissance dans l'éther-réflecteur et aboutissant dans l'éther-chimique, engendre le mouvement continu de tout ce qui avait été mis en action dans l'éther-réflecteur, jusqu'aux formes en question ; tout cela – répétons-le – s'effectue de manière automatique. Les facultés de notre appareil sensoriel y sont pleinement accordées. Notre système nerveux en majeure partie, afin d'empêcher toute déviation, fonctionne lui aussi, automatiquement, car, comme vous le savez, le système nerveux sympathique échappe au contrôle de notre volonté. Enfin, les sécrétions internes constituent, pour leur part, un système d'antennes recevant non seulement des impressions, mais aussi des forces et des mélanges.
Dans la vie ordinaire, certaines usines produisent des articles semi-fabriqués, utilisés par d'autres usines qui livrent des articles finis. Or, dans notre processus individuel septuple, alchimique, de révélation et de transmutation de la force en matière, l'humanité vit presque exclusivement de produits semi-finis ; autrement dit, elle vit au moyen de mélanges d'éthers, préparés selon des recettes parfaitement élaborées. Des aliments existent pour chaque catégorie d'illusion. Scientifiquement préparés d'avance, il suffit de les avaler.
Nous avons déjà mentionné que l'être "dialectique" ordinaire est incapable de contrôler lui-même, le processus alchimique septuple, car une loi de la nature ne le lui permet pas. Si c'était possible, chacun créerait son propre monde et sa propre sphère de vie, au sens absolu du terme ; et le cosmos disparaîtrait dans une violente déflagration. Mais, au moyen d'exercices occultes, il devient possible de développer une hyper-capacité à l'aide de laquelle ce contrôle pourrait, en partie, prendre forme. Une telle possibilité est exploitée par la fraternité lamaïstique afin de maintenir le genre humain et le monde dans les limites du schéma de révélation "dialectique", ceci pour être on mesure de conserver intacte, sa propre existence.
De quelle manière cela s'accomplit-il ? La vie "dialectique" comporte une inclination naturelle à commettre automatiquement le suicide. Une disposition si essentiellement contraire à la nature appelle fatalement un processus de dissolution naturelle et de destruction. Toute illusion entraîne, au bout d'un certain temps l'explosion. C'est pourquoi la chute humaine, dans un état contraire à la nature, constituait dès l'origine, un stade transitoire, une course en forme de spirale descendante conduisant irrémédiablement et à nouveau, vers la liberté et la résurrection futures, pourvues d'une somme nécessaire d'expériences utiles. Sous l'effet de cette magie, notre existence dans le champ de vie naturel est devenue une triste et sombre prison.
Par cette magie, le Tibet essaie donc d'alimenter l'illusion de l'homme, le maintenant dans un état de souffrance et de misère et lui apportant, an guise de consolation, les aspects séduisants d'une pseudo-culture. L'ensemble de l'humanité, avec ses infinies nuances, subit cette magie.
Les pensées sont des forces qui revêtent une forme ; comme telles, ce sont des produits semi-finis, composés éthériques de toutes natures.
Lorsque les pensées trouvent leur expression dans un livre ou un exposé, devenant ensuite des objets susceptibles d' accaparer votre attention, vous entrez en contact avec les produits semi-finis de leur auteur et vos pensées se trouvent accordées pour les assimiler. Lorsqu'une certaine conformité existe entre votre manière de penser et celle de l'écrivain, vous absorbez le produit semi-fini ; il pénètre alors dans votre champ respiratoire,votre aura, et exerce son influence sur votre système vital. Celui-ci se trouve alors accordé comme un diapason sur une longueur d'onde déterminée, l'onde des pensées transmises, et votre sang y est relié. L'auteur de ces pensées n'a plus besoin, dès lors, d'écrire un livre ou un article ; il n'a plus besoin de s'adresser à un auditoire, afin de vous influencer. Il lui suffira d'émettre, de temps à autre, des pensées exactement accordées à votre type réceptif, conforme à votre illusion. Vous restez ainsi enchaînés à la rotation de la roue.
La raison pour laquelle nous vous parlons de la redoutable imitation lamaïstique de la méthode de sauvetage des Lohans, vous apparaît-elle à présent avec suffisamment de clarté ? Avez-vous saisi le fait que la Science Sacrée de l’Œuvre Divine d'Amour accomplie par les Lohans en un auto-sacrifice permanent pour la libération de l'humanité, est imitée par le lamaïsme afin d'opprimer cette même humanité ?
A partir de son puissant foyer situé sur le TOIT du MONDE la plus formidable usine de produits semi-finis imaginable la fraternité lamaïstique, jour après jour et nuit après nuit, émet des faisceaux rayonnants de pensées sur l'ensemble de l'humanité. Tous ces faisceaux enchaînent l'humanité à la roue et au renforcement du processus "septuple-dialectique" de maintien de l'ordre naturel non divin. Les lamas tibétains sont tenus d'y contribuer, car ces forces tirent leur origine de la même chaîne septuple et de la même échelle alchimique septuple.
Vous savez peut-être comment, en paroles, par la littérature, l'art ou la science, la psyché de chacun est coulée dans l'un de ces moules innombrables; mais ils ont tous une particularité commune : ils sont, d'heure en heure, de plus en plus étroitement chevillés à la roue de l'illusion. Mais ce que peut-être vous ignorez encore, c'est que toutes ces forces extérieures sont des manifestations de la magie souveraine du TOIT du MONDE !
Après en avoir clairement exposé les "moyens", nous allons expliquer maintenant ce que cette magie est capable d'accomplir.
A la fin de ce chapitre, le lecteur sera en mesure de comprendre que les pensées constituées de mélanges d'éthers, comme produits semi-finis destinés à des buts précis, peuvent non seulement être émises ou irradiées, mais qu' elles accomplissent nécessairement et forcément une action dans l'existence de leurs créateurs eux-mêmes. Ainsi l'intoxication mentale permanente, imposée à l'humanité, produit-elle une formidable auto-intoxication parmi ces magiciens. Autrement dit : le destin d'être lié, infligé à l'humanité, devient - ipso facto - le sort de la fraternité lamaïstique. Toute cette immense misère du genre humain ainsi créée atteint en retour, ceux qui la provoquent... et ceci, parce qui il n'est pas possible de faire marche arrière sur ce chemin fatal. La crainte et l'instinct d'auto-défense obligent la fraternité lamaïstique à continuer son œuvre, à se efforcer de créer une culture, à élever l'humanité, à conduire le monde à un niveau supérieur, à donner au genre humain une "évolution plus marquée". C'est pourquoi ladite fraternité doit, au moyen d'une activité puissante et incessante, s'efforcer de gagner la bataille contre une plus haute compréhension qui permettrait aux hommes de percer le secret de ses intentions. C'est aussi la raison pour laquelle cette fraternité désire quelque chose d'impossible qui s'oppose à la loi de la nature : elle veut que l'humanité, appartenant à cette nature, atteigne le plan super-humain. La fraternité lamaïstique, poursuit, à cette fin, une destinée telle que l'a dépeinte NIETZSCHE, dans son "Zarathoustra" et, finalement, au paroxysme de la fureur elle sera obligée de s'écrier avec désespoir: " Ô CHRIST, la Victoire, malgré tout, est Tienne " !
Il devient ainsi tout à fait clair que l'humanité entière se trouve an danger permanent à cause de la course du destin, découlant de ce spasme d'auto-défense organisée.
IV LA METHODE LAMAÏSTIQUE DE DOMINATION DU MONDE (Suite)
Les réflexions qui précèdent nous feront mieux comprendre que l'application de la magie, dans la vie dialectique, n'est possible que dans le cadre du schéma de manifestation terrestre septuple. Comme nous l'avons justement dit, le mage peut agir par le moyen :
- des solides,
- des liquides,
- des gaz,
- de l'éther-chimique,
- de l'éther-vital,
- de l'éther-lumineux,
- de l'éther-réflecteur.
L'éther-réflecteur est la matière première la plus importante, car elle contient toutes les possibilités de manifestation de la forme. Ainsi tous les éléments de densité plus accentuée y sont des mélanges de substance originelle.
La substance originelle est extrêmement ténue. Elle se situe à la limite de la perception humaine. On parle d'éther-réflecteur car cette substance possède antre autres, la faculté de retenir et de réfléchir les idées. Cette qualité est dès lors utilisée par la fraternité lamaïstique pour assurer sa mainmise sur l'humanité.
Les quatre éthers ont des tracés bien définis, le long desquels ils se déplacent. Or, à certaines heures, et sous certaines constellations planétaires, les courants en question se déplacent vigoureusement de l'Est vers l'Ouest. En outre, certaines heures et l'influence des constellations correspondantes, se révèlent être plus propices que d'autres pour graver les idées dans l'éther réflecteur. Pendant ces moments spécialement favorables à l'effet de conduction, des courants d'idées de toutes espèces se propagent à grande vitesse à partir du TOIT du MONDE. Ainsi, l'éther-réflecteur est-il imprégné de certaines idées et, contaminé de la sorte, il répand une atmosphère déterminée pratiquement à travers le monde entier.
Les différents centres du cerveau de l'homme, principalement la glande pinéale, sont sensibles à l'influence de cet éther-réflecteur. Il peut donc être dit avec certitude, que toutes les idées dont l'éther-réflecteur est imprégné, sont "photographiées" par le cerveau des hommes sensibles à ce genre de phénomènes.
Si vous possédez quelque notion quant au fonctionnement de la télévision, vous n'ignorez pas que les images étant composées de quelques segments ou d'un grand nombre de segments, images de fine ou de grossière texture, peuvent être transmises à distance. De la même manière, les images transmises vers le cerveau humain, par le canal de l'éther-réflecteur, peuvent être distinguées et classées en images à vibration élevée pour les cerveaux cultivés, et à une vitesse plus lente pour les cerveaux moins raffinés et incultes. Ces images peuvent être transmises directement aux sens, à l'inclination et aux instincts de l'homme, mais elles peuvent aussi présenter un caractère religieux, occulte, humain ou plus général.
Lorsque l'esprit humain est touché par ce genre d'impression, celle-ci se trouve transmise, dans la majorité des cas, à notre conscience. Si l'impression s'harmonise avec le type de notre illusion, nous y répondons par des pensées réfléchies. Autrement dit, nous projetons alternativement vers l'éther-réflecteur, nos réactions à l'impulsion reçue ; donc, lorsque le courant retourne vers ses émetteurs d'origine, il est possible de vérifier, par des moyens techniques occultes, quel a été le résultat du rayonnement émis.
Une fois le contact établi de la manière décrite, le processus d'influence continue. On dit parfois d'un tel : " qu'il s'échauffe " à.propos d'une idée ; or, cet "échauffement" se produit bien en réalité car, lorsque la pensée imprègne notre cerveau et atteint notre conscience, elle touche en même temps notre sang et y engendre une certaine chaleur. Il faut voir là, l'activité de l'éther-lumière qui, en se manifestant dans le sang, fait de l'homme une source indépendante de chaleur. C'est également l'éther-lumière qui rend possible le fonctionnement ordinaire des organes des sens, tels que : la vue, l'ouïe, le goût, l'odorat et le toucher. L’œil est, lui aussi, conservé par les forces de l'éther-lumière.
Vous pouvez à présent comprendre ce qui se passe. Lorsque, d'après les résultats, il devient clair que la première activité dans l'éther-réflecteur a été couronnée de succès et que beaucoup de pantins ont été contaminés par l'idée transmise, la fraternité lamaïstique poursuit son œuvre. Au moyen de rituels savamment élaborés, une liaison est établie par les ondes de l'éther-lumière. Ces rites sont répétés journellement, à plusieurs reprises, dans des milliers de monastères et de temples. Cet éther-lumière est produit au moyen de danses magiques, de musique, de mantrams, d'encens et de concentration. Dès que le courant "passe", il est dirigé d'Est en Ouest, de la même manière que précédemment. Ce courant va tout naturellement viser ceux qui ont déjà reçu le premier branchement, selon la loi d'attraction des forces égales. Simultanément, la première activité mentale est répétée avec une grande énergie, car la répétition, la répétition incessante, une continuation ininterrompue du bombardement est l'une des armes les plus puissantes de l'occultisme.
Nous pouvons, maintenant, voir avec précision, ce qu'il en est. Si l'homme était laissé a ses propres dispositifs, en tant qu'être faisant partie d'une masse, comme une bête dans un troupeau, alors l'impulsion mentale disparaîtrait rapidement. Mais l'impulsion étant inlassablement répétée et accompagnée par un flux d'éther-lumière injecté avec un tel résultat que certains hommes " s'échauffent " littéralement, on voit la conséquence de l'impulsion qu'ils subissent. Autrement dit : au moyen de la projection de l'idée et de l'injection d'éther-lumière, tout le système tête-cœur (la partie la plus importante de notre corporéité, en dehors de notre conscience) se trouve emprisonné.
L'idée tout entière des émetteurs circule désormais dans le sang et s'y "échauffe", ce dernier devenant aussitôt mobile et très actif. " S'échauffer a propos d'une idée signifie que le penser a été accroché par l'idée ". " Avoir le cœur chaud à l'ouvrage implique que le cœur est dans le même état ". La conséquence de ces deux états est que toute la perception de l'homme et le fonctionnement de ses sens sont instinctivement accordés à l'idée transmise, car l'éther-lumière produit et alimente notre sens de la vue, non seulement physiologiquement, mais aussi psychologiquement. Être sensible aux impulsions magiques de l'éther-lumière signifie en vérité, que nos mains et nos pieds sont attachés que notre vue est déviée de la réalité et entièrement accordés aux intentions du but qui nous est imposé par la force dont nous subissons l'influence.
Nous sommes alors dégradés jusqu'à devenir ce que l'on nous demande ; nous voici des animaux humains dressés comme des chiens policiers.
Lorsqu'un homme est atteint par l'injection d'éther-lumière causée tout d'abord par la magie du temple, le processus se développe à une vitesse supersonique. Dans ces cas-là, les impulsions d'éther-vital et d'éther-chimique ne sont généralement plus nécessaires. Conseils et directives sont suffisants. Ceux-ci sont fournis à l'homme par des créatures de second plan, apparaissant en tant qu'autorités, porte-paroles, écrivains, ou travaillant dans leurs paroisses. L'appareillage cérébro-sensoriel magiquement conditionné de l'homme, réagira alors suivant les directives et les conseils reçus, croyant qu'il le fait selon sa propre volonté et ses propres impulsions. Et réalité, il accomplit tel un automate, tout ce qui est exigé de lui, depuis le TOIT du MONDE.
L'éther-vital contrôle la propagation de l'espèce et supervise les énergies de propagation. Vous savez que la théologie et la philosophie de la morale indiquent à l'homme comment il doit vivre et travailler en vue de la propagation de l'espèce. Or si vous pouvez observer les choses de plus haut, et non du seul point-de-vue biologique, vous comprendrez, d'après ce qui précède, que lorsque notre vue est paralysée par ces injections d'éther-vital, il suffit de détenir quelque pauvre autorité conforme à notre état visionnaire artificiellement réveillé, afin que soit "dynamisé" et "maintenu" comme il convient le processus d'adhérence. Nais répondons dès lors à l'extension et la propagation de ce ope nous pensons être nos idées, nos sensations et nos appréhensions, ou bien nous désignons autrui pour le faire. Un instinct de propagation se répand sur nous, réveillé et nourri par les flux de l'éther-vital, attiré par nos propres réactions. Cet instinct de propagation est un instinct de conservation et, du point-de-vue psychologique, se démontre essentiellement sexuel, conservateur, primitif et tenace.
Nous sommes littéralement devenus esclaves et, d'en bas,nous propageons exactement ce qu'il nous a été ordonné de propager à la suite de l'activité primaire, provenant de l'extérieur, qui nous a touchés. La chaîne est bouclée. Pour assurer une plus grande sûreté, l'autorité garde l’œil vigilant et surveille l'état de l'éther-chimique, ce qui nous permet de puiser de la nourriture et de décider de la qualité des aliments qui nous sont nécessaires tel ou tel moment. Grâce au type de nourriture prescrite par l'autorité et à l'usage de narcotiques, l'état existentiel de l'homme se trouve confiné à un cercle étroit. Car, en réalité, la valeur de la nourriture est déterminée non pas selon son origine (c'est-à-dire d'un règne quelconque de la nature), mais en fonction de la qualité des éthers-chimiques respectifs, présents dans les mélanges sans nombre, ainsi que des différentes huiles-éthers.
Dès lors, la fraternité lamaïstique n'a plus qu'une seule préoccupation : veiller à ce que l'éther-chimique suspendu au dessus de nos régions soit d'une qualité spécifique. Les animaux, les plantes et les fruits contenant de cet éther, et ces produits nous servant de nourriture ou étant absorbés par notre organisme d'une autre manière, le succès escompté par la fraternité précitée se trouve ainsi assuré.
Vous savez que certaines nations s'accroissent, tandis que d'autres se déciment rapidement. La cause de ce phénomène réside dans la stratégie occulte qui amène à l'état désiré le champ d'éther-vital au dessus des pays en question.
Il convient d'être concis, en dépit de tout ce que nous pourrions encore vous dire. Précisons pourtant la raison du célibat imposé aux prêtres subordonnés à l'ordre des "bonnets jaunes" et à d'autres ordres religieux du même type, exerçant leur activité dans ce monde. Contrairement à ce que l'on pourrait supposer, ce ne sont point les motifs de chasteté, ni ceux d'un développement plus élaboré qui prédominent. Lorsque les fonctions de l'éther-vital sont supprimées par force, une poussée accrue de l'instinct de procréation s'éveille, mais qui se manifeste d'une manière inattendue. L'hystérie fanatique d'un zèle converti crée un état qui peut inciter les entités considérées à commettre n'importe quoi. La frénésie de persécution religieuse a été déchaînée de cette manière et a, maintes fois, fait couler le sang à flots. Voilà pourquoi des concentrations d'éther-vital ont été injectées aux volontaires du célibat forcé. Sans cette condition, les résultats escomptés n'eussent pas été possibles. Une telle frénésie étant dangereusement contagieuse, un seul fanatique est en mesure d'entraîner tout un groupe d'exaltés à des actions inconsidérées ; c'est là, un processus où la sexualité joue un grand rôle.
Nous venons de vous donner un bref aperçu de la funeste imitation que fait le lamaïsme de l’œuvre de sauvetage assurée par les Lohans. Nous voudrions conclure en disant que la crise qui secoue notre époque et le cours naturel des choses dans les royaumes terrestres vont engendrer une résistance contre la magie des lamas qui est en voie d'atteindre le point culminant de sa puissance.
Ceci annonce le commencement de son déclin et de son processus de désintégration.
V CONCLUSIONS ET REFLEXIONS
L'humanité se trouve à l'aube d'une ère entièrement nouvelle du développemsnt de la révolution cosmique, spirituelle et atmosphérique, dans laquelle nous sommes entrés depuis quelques années.
Les exposés qui précèdent ont permis de se rendre compte de l'influence que détient le Tibet, en tant que catalyseur des forces liées à la terre, et combien ces forces tiennent enchaînés le monde et l'humanité dans le chagrin et la peine. Or, avec l'évolution des choses, cette place forte est attaquée, à la suite de quoi la concentration des forces qui nous entravent est réduite à néant au cours d'un processus qui aura d'importantes et nombreuses conséquences.
Il est évident que la fraternité lamaïstique tentera de regrouper les forces dispersées, tentative qui entraînera inéluctablement une production intensive des forces-éthers.
La sphère chimique du monde matériel est peuplée par différentes formes de vie ; il en est de même en ce qui concerne le monde de l'au-delà. Cette lutte formidable pour l'existence adoptera de plus en plus le caractère d'un camp d'auto-défense. La fraternité lamaïstique, au moyen de la magie, essayera d'accroître artificiellement, jusqu'à une chaleur de fièvre, la tension orageuse des nerfs qui a prédominé dans le monde pendant si longtemps, afin d'inciter l'humanité à des actions abjectes qui seront ensuite amèrement regrettées.
Si cette tentative échoue - comme nous l'espérons et le croyons - il se développera au sein de la fraternité lamaïstique un état de crise qui provoquera des actes désespérés. Ceux-ci se manifesteront par des phénomènes ignés violents dans l'atmosphère, résultant de la formidable contrainte de volonté des magiciens qui imposent leurs impératifs à l'humanité.
Nous vous avons expliqué de quelle manière les idées peuvent être greffées sur l'éther-réflecteur ; nous voudrions, à présent, vous dire comment ce travail est effectué parla fraternité Iamaïstique.
Nous aussi, nous gravons sans cesse, mais sans aucune contrainte, nos pensées sur l'éther-réflecteur. Toutefois, notre activité - le plus souvent incontrôlée - de la pensée n'a pas d'influence aussi forte que celle décrite plus haut. Les magiciens-lamas accomplissent leur œuvre au moyen de la concentration consciente de la volonté. Les idées à transmettre sont incorporées à l'éther aussi solidement que possible à l'aide de la volonté et dirigées vers le but assigné. La volonté est un feu dévorant. La volonté est la force magique la plus remarquable qui existe chez l'homme. La volonté d'un homme est sa capacité la plus puissante, surtout pour œuvrer dans l'éther-réflecteur, ce qui la rend dangereuse en ce sens qu'elle risque d'échapper à notre contrôle.
N'est-ce pas là le cas le plus fréquent pour nous ? Combien de nuisance, causée bien souvent par manque de contrôle de soi !
Mais s'il est vrai que la volonté et sa magie sont soumises à des lois bien définies, elles n'en sont pas moins limitées par les lois naturelles. Ainsi, l'éther-réflecteur étant un feu cosmique, il peut être forcé par la magie de la volonté. La conséquence en sera une réaction en chaîne de divers phénomènes ignés dans l'atmosphère, décrits dans les mythes comme l'attaque de milliers de salamandres, entités qui demeurent dans l'éther-réflecteur et dans l'éther-lumière.
Ce feu modifie à son tour la composition de l'atmosphère, appelant de la part de l'humanité des réactions très particulières. Les échanges cosmiques seront perturbés. L'intérieur de la terre vomira du feu et des flammes, et bien d'autres évènements encore surgiront, qui ne peuvent être mentionnés dans la cadre de cet exposé.
Tout ce qui vient d'être dit peut faire naître bien des questions ! Comment est-il possible que la fraternité lamaïstique, faisant preuve d'une telle intelligence, se permette de pousser les choses aussi loin ? Sans doute, cette fraternité connaît-elle mieux que quiconque, les conséquences du viol des lois naturelles.
Qu'est-ce donc qui peut provoquer chez ces magiciens une telle panique ? Ils ne craignent sûrement pas les Lohans, puisque ce groupe de serviteurs de Dieu ne se venge point et ne recherche aucun conflit.
Non ! La fraternité des lamas est remplie de crainte mortelle, à cause d'une autre fraternité à la magie très puissante, qui, selon l'accomplissement des destinées de l'Univers, est guidée dans ses activités par une attitude et un but fort différents. C'est également une fraternité de nature dialectique pure, mais qui, répandant l'idée d'une paix absolue, oppose un contraste total par rapport aux Impulsions lamaïstiques de peur, de chaos et de pensées belliqueuses. Alors que les impulsions gravées dans l'éther par la fraternité lamaïstique se déplacent d'Est on Ouest, l'autre fraternité dirige ses flux de puissance suivant l'axe Nord-Sud, avec des résultats tout à fait contraires.
Soulignons avec force, que cette fraternité qui a déterré la hache de guerre contre son ennemi lamaïstique, ne présente aucun caractère commun avec l'Ordre des Lohans. Son apparition est la conséquence d'une loi naturelle qui gouverne les domaines de vie terrestres ; toute action entraîne une réaction; une force qui se concentre déclenche une contre-force.
Notre propos n'est pas de développer ici plus en détail ce que l'on doit penser de cette mystérieuse contre-force tant redoutée des lamas, cet exposé n'a qu'un but : jeter un peu de lumière sur la réalité affolante du Tibet des lamas, contribuant ainsi à l'urgente et nécessaire compréhension des raisons profondes qui entravent le réveil et l'auto-libération du genre humain, empêtré dans les liens des ténèbres, du chagrin et de l'épuisement.
Ceux qui, dans une certaine mesure, réalisent l'emprise profondément tragique de tout cela, et qui, conscients de plus en plus de leur responsabilité, désirent secouer le joug de cette néfaste influence, afin de pouvoir contribuer à l’œuvre immense de libération du genre humain - ceux-là montrent le Chemin de Liberté, la seule Voie menant à la libération réelle de l'homme. Cette Voie reste ouverte et accueillante à tous ceux qui souhaitent saisir la main que leur tend la Fraternité Universelle du Royaume Immuable.
Jan van Rijckenborgh

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