Le cercle vicieux de la dette publique, un système de vol organisé .
Gabriel+Gimenez-Roche
La nature dépensière de l’État a été minimisée pendant des décennies grâce aux discours favorables aux interventions coûteuses des États développés occidentaux. Une minimisation fondée surtout sur l’idée illusoire qu’un État ne fait jamais défaut. Cette illusion a été entretenue par des relations viciées entre l’État, sa Banque centrale (BC) et les banques commerciales.
Un État ne pourrait jamais faire défaut sur sa dette car il peut en principe faire usage de deux de ses privilèges. Le premier repose sur son monopole de taxation de la population pour obtenir des fonds supplémentaires. Le second vient de son monopole sur la production monétaire. L’État peut toujours créer plus de monnaie pour payer ses obligations. Reste que pour que l’illusion opère, faut-il encore que la population soit assez riche (et donc productive) pour supporter des taxes de plus en plus lourdes et que la dette soit principalement libellée en monnaie domestique. L’absence d’au moins une de ces conditions explique pourquoi cette illusion n’opère pas dans les pays en développement.
Néanmoins, l’utilisation explicite des monopoles supra-cités est immédiatement dangereuse et impopulaire. Une taxation excessive appauvrit la population et incite à l’émigration ; toute expansion monétaire excessive crée une pression inflationniste qui nuit au pouvoir d’achat et appauvrit aussi la population. Il faut donc trouver un moyen de financer les dépenses publiques par des biais moins explicites.
Quels sont-ils ? Le premier biais consiste à légaliser la pratique des réserves fractionnaires – les réserves de liquidité de la banque sont une « fraction » de ses dépôts à vue, laissant ceux-ci à découvert. La création monétaire ainsi autorisée permet aux banques d’augmenter facilement leurs profits et leur patrimoine. Les profits augmentent grâce à l’expansion fiduciaire du crédit. Plus de crédits implique plus d’intérêts reçus par la banque. Le patrimoine de la banque peut éventuellement augmenter car si les crédits sont effectivement remboursés, ce qui était un simple jeu d’écriture sur les registres comptables deviendra à terme des actifs réels.
Si les banques ont une grande incitation à pratiquer la réserve fractionnaire, l’État a aussi de bonnes raisons pour l’autoriser. Évidemment, en s’endettant, l’État évite de taxer immédiatement la population ou de produire explicitement plus de monnaie. De plus, la création de crédit fiduciaire par les banques commerciales permettrait d’éviter que les besoins de financement de l’État entraînent un assèchement des fonds disponibles pour les entreprises, le fameux effet dit d’éviction.
En effet, pour obtenir des financements des banques, les États, connu pour leur gestion non lucrative, ont toujours offert toutes sortes de privilèges politiques et commerciaux à leurs financiers de sorte que les entreprises privées ne pouvaient pas rivaliser. Le privilège de création monétaire donné aux banques aurait au moins cet avantage de profiter aussi aux entreprises.
Finalement, ce privilège donné aux banques repose aussi sur la croyance que les banques commerciales, spécialisées dans l’intermédiation entre épargnants et entreprises, seraient mieux placées pour attribuer des fonds que l’État. Leur connaissance des clients alliée à leur intérêt de se faire rembourser fournirait une réponse plus appropriée aux « besoins du commerce » qu’une création monétaire directement orchestrée par l’État.
Dans une deuxième partie, on verra que les « avantages » de la réserve fractionnaire sont en réalité une source de problèmes. Le système instauré par l’État pour soulager ses besoins financiers ne fait qu’aggraver la situation.Tout d'abord, j'aimerais dire que l'idée d'un cartel bancaire mondial (mais surtout Euro-Américain) ne me paraît point invraisemblable. Je serais même partisan d'un tel point de vu, car je connais bien les accords entre J.P. Morgan et les Rothschild pour créer les banques centrales modernes dans le cadre de leurs intérêts privés.
Néanmoins, il faut bien comprendre l'étendu de l'infâme Loi "Rothschild". Cette loi interdit à l'État Français d'emprunter directement auprès de la Banque de France. Abstraction faite des intérêts privés, la loi vise à empêcher un processus inflationniste traditionnel où la Banque de France pourrait financer directement les dépenses de l'État par le biais de la planche à billets.
En outre, l'article 25 de la loi du 3 janvier 1973 n'oblige pas l'État à emprunter auprès des banques privées, c'est-à-dire, elle ne le force pas à emprunter même s'il n'en pas besoin. Par contre, il est vrai que la loi limite les sources de financement de l'État aux banques privées... si et seulement si celui-ci se trouve en situation déficitaire ce qui l'oblige à emprunter (auprès de banques privées uniquement après 1973, et auprès de la Banque de France aussi avant 1973). D'une façon ou d'autre, un déficit public résulte toujours en inflation.
En effet, ce qui fait attente à la souveraineté n'est pas le fait de ne pas pouvoir s'endetter directement auprès de Banque de France, mais le fait de faire des déficits publics. S'il y a des déficits et que ceux-ci sont financés par la dette, l'État met en péril la souveraineté du pays en fragilisant le pouvoir d'achat de la monnaie. Peu importe si l'endettement est fait auprès de la Banque Centrale ou des Banques privées, l'effet est le même: création monétaire, coût plus élevé des dépenses publics, risque d'une hausse future des impôts, et dégradation du pouvoir d'achat de la population.
Rien n'oblige l'État à participer au cercle vicieux des réserves fractionnaires et de la dette publique. L'État aurait pu tout simplement ne jamais faire des déficits publics et donc ne jamais avoir besoin d'emprunter de l'argent auprès de qui que ce soit. On aurait pu établir que les garanties bancaires pour avoir accès aux liquidités de la Banque Centrale soient des obligations privées à notation élevée. Nonobstant, la réalité est tout autre. Les garanties exigées sont des obligations de l'État et celui-ci n'hésite point à s'endetter. Ces derniers points sont l'évidence même de la participation volontaire et même élaborée de l'État dans le cercle vicieux, puisque aucun gouvernement européen n'a procédé à une diminution effective de leur dette. Il est assez clair donc que ce cercle vicieux convient parfaitement aux programmes dépensiers des partis politiques de gauche et de droite. L'État et les partis qui l'utilisent ne sont donc point les pantins du cartel bancaire, mais bel et bien leurs complices.Peu importe si l'endettement est fait auprès de la Banque Centrale ou des Banques privées, l'effet est le même: création monétaire, coût plus élevé des dépenses publics, risque d'une hausse future des impôts, et dégradation du pouvoir d'achat de la population...
Je ne suis pas du tout d'accord, l'argent délivré par les banques privées l'est contre intérêts et si ces intérêts et n'existaient pas, la France n'aurait pas de dettes puisqu'elle aurait déjà payé en intérêt la totalité du capital emprunté.
Dans le système de vol organisé actuel , la dette représente bien évidemment la rente du banquier, le déficit budgétaire est encouragé par les mêmes banquiers et creusé par les marionnettes politiques pour satisfaire des politiques coûteuses et délirantes.
De même , ce système ne nous a pas exempté d'une inflation galopante, nous pouvons le constatez chaque jours davantage par le prix de l'or, qui bien que manipulé à la baisse par les banques centrales, traduit l'effondrement des monnaies fiduciaires et donc de notre épargne.
Les 1500 milliards de dettes publiques ont donc été bien inventés de toutes pièces,cette dette n'est que l'expression d'une forfaiture politique."...l'argent délivré par les banques privées l'est contre intérêts et si ces intérêts et n'existaient pas, la France n'aurait pas de dettes puisqu'elle aurait déjà payé en intérêt la totalité du capital emprunté..."
Ceci n'est pas nécessairement vrai. Le service de la dette française est de 118 milliards, dont 47,4 milliards sont dédiés à la charge de la dette (paiement de seuls intérêts). Cependant, la France creuse des déficits tous les ans ce qui implique plus de principal et évidemment plus d'intérêts. Mais tenant en compte que la charge de la dette tourne autour de 15% du budget fiscal français, il est clair que la plupart de la dette vient de l'accumulation de nouvelles dettes et non uniquement aux intérêts. Ceci est évident car l'État n'arrête pas de faire des déficits. Ne pas avoir des intérêts à payer ne veut pas dire que la dette aurait pu être remboursée, surtout car un système pareil pourrait justement inciter à l'endettement car "moins cher".
"Dans le système de vol organisé actuel , la dette représente bien évidemment la rente du banquier, le déficit budgétaire est encouragé par les mêmes banquiers et creusé par les marionnettes politiques pour satisfaire des politiques coûteuses et délirantes."
Tout à fait d'accord, mais un encouragement n'est pas égal à une obligation à s'endetter. Rien n'empêche l'État à maintenir l'équilibre fiscal si la volonté politique se présente, mais ce n'est pas le cas, comme vous l'indiquez très bien. Si les déficits existent, c'est surtout à cause des politiques démagogiques qui visent plutôt à maintenir certains groupes au pouvoir. De toute façon, l'intérêt principal des banques n'est pas tant l'endettement de l'État en soi, mais leur approvisionnement en liquidités par le biais de cet endettement, car ainsi établit dans les règles des banques centrales. Ceci est un point que je vais développer dans les prochains articles.
"De même , ce système ne nous a pas exempté d'une inflation galopante, nous pouvons le constatez chaque jours davantage par le prix de l'or, qui bien que manipulé à la baisse par les banques centrales, traduit l'effondrement des monnaies fiduciaires et donc de notre épargne."
Le cercle vicieux dont je parle a été instauré avec un discours de stabilité monétaire, mais rien n'est plus loin de la réalité. Je suis tout à fait d'accord avec vous, il s'agit bel et bien d'un processus inflationniste déguisé en interventionnisme "bienveillant".