Des centaines d’enfants sont kidnappés en Afrique et emmenés au Royaume-Uni pour des rituels vaudou, selon un organisme de vigilance des Nations unies qui met aussi l’accent sur le nombre de pédophiles britanniques qui vont chercher des enfants à l’étranger.
Le Comité des Nations unies pour les Droits de l’Enfant (CRC) exhorte la Grande-Bretagne à augmenter ses efforts pour faire cesser cette forme brutale de trafic humain.
« Nous sommes inquiets à la vue de des rapports qui montrent que des centaines d’enfants ont été enlevés à leur famille en Afrique pour être vendus en Grande-Bretagne, tout particulièrement à Londres, pour des rituels religieux », affirme ce jeudi Kirsten Sandberg, dirigeante du CRC et ancienne juge de la court suprême de Norvège.
Elle a par ailleurs déclaré que le trafic d’enfants pour des rituels faisait partie d’un problème plus large qui concerne des milliers de mineurs, qui sont emmenés au Royaume-Uni, et qui deviennent des enfants prostitués ou sont exploités sexuellement.
Le CRC exhorte la Grande-Bretagne à « renforcer sa capacité à faire respecter les lois et à améliorer ces dernières pour détecter et poursuivre le trafic d’enfants dans le cadre du travail, du sexe et d’autres formes d’exploitations, incluant les rituels religieux ».
Il y a eu de nombreux cas d’enfants qui ont été emmenés en Grande Bretagne depuis l’Afrique, et qui ont ensuite souffert d’abus et de torture, souvent dans le cadre de rituels de sorcellerie, rapporte l’AFP.
En l’an 2000, Victoria Climbie, originaire de Côte d’Ivoire, a été tuée par ses proches qui la suspectaient d’être une sorcière.
Plus récemment, en mars 2012, Eric Bikubi et Magalie Bamu, tous deux originaires de la République Démocratique du Congo et qui avaient emménagé à Londres, ont été reconnus coupables du meurtre du frère de Magalie, un adolescent nommé « Kirsty ».
L’accusation prétendant que Bikubi avait une « profonde et troublante » croyance en la sorcellerie, et bien que la défense avait affirmé que Bikubi souffrait de schizophrénie, le juge a condamné les deux personnes à la prison à vie.
Un an plus tard, la Police Métropolitaine a découvert le cadavre démembré d’un jeune nigérian dans la Tamise, et selon eux, tout porte à croire que la victime a fait l’objet d’un rituel.
Le CRC a également attiré l’attention sur le nombre de pédophiles britanniques qui voyagent à l’étranger, tout particulièrement en Asie du Sud-Est, au Cambodge et en Thaïlande, pour coucher avec des enfants. Les orphelinats sont une destination de choix pour ces prédateurs sexuels, qui peuvent facilement s’en prendre à des enfants vulnérables.
« Il existe de nombreux rapports qui racontent que des citoyens issus du Royaume-Uni, dont des condamnés pour agression sexuelle, créent des œuvres de charité ou voyagent à l’étranger, où ils abusent sexuellement d’enfants », explique Sandberg.
Elle a exhorté le gouvernement britannique à prendre des mesures afin de renforcer l’identification, l’enquête sur des citoyens britanniques impliqués dans de tels crimes et leur éventuelle poursuite, ainsi que de s’assurer que des pédophiles condamnés et notoires ne puissent pas voyager à l’étranger.
Le gouvernement du Royaume Uni a affirmé que de nouvelles ordonnances sont désormais applicables sur des individus suspectés de représenter un risque d’agression sexuelle, même s’ils n’ont jamais été emprisonnés.
Un groupe national dirigé par le ministère de l’Intérieur évaluera les moyens nécessaires pour que la police et d’autres structures puissent mieux détecter et combattre les prédateurs sexuels.
« Nos deux nouvelles ordonnances de prévention civile faciliteront la restriction de mouvement et d’activité de quiconque représentant un risque de violence sexuelle envers des enfants ou des adultes, pas uniquement ceux qui ont déjà été condamnés pour de tels faits », a annoncé Norman Baker, ministre de la Prévention du Crime.
Un journaliste de la BBC qui s’était fait passer pour un trafiquant d’enfants a enquêté dans les bars et cafés de la pègre de Kampala, en Ouganda, en 2011. Il a trouvé un kidnappeur qui se vantait de pouvoir « fournir autant d’enfants que nécessaire » sans que la police le sache, pour 15 600 $ par enfant.
Traduit de l’article de Russia Today par Fabio Coelho de Ficientis pour Croah.fr