le programme Constellation de la Nasa qui prévoit un retour des Américains sur la Lune
07.05.2009 L'administration du président américain Barack Obama va réexaminer le programme Constellation de la Nasa qui prévoit un retour des Américains sur la Lune et des missions habitées vers Mars, selon le projet de budget 2010 présenté jeudi.
"La Nasa réexaminera cet été les activités de vol spatiaux habités après la fin du programme de la navette spatiale", indique sans autre détail le document du projet de budget qui propose 18,7 milliards de dollars au total pour l'agence spatiale américaine, soit près de deux milliards de plus qu'en 2009.
Les trois navettes restant dans la flotte doivent être mises hors service en 2010, une décision prise par le précédent président George W. Bush à la suite de l'accident de la navette Columbia en février 2003.
M. Bush avait ensuite dévoilé, en janvier 2004, le programme Constellation devant succéder à la navette à partir de 2015 avec pour objectifs le retour de l'homme sur la Lune avant 2020 et ensuite la préparation de missions habitées vers Mars.
Le programme Constellation est assimilable au concept Apollo de conquête de la Lune en 1969, tout en combinant des technologies de la navette spatiale, notamment son système de lancement.
Fini le concept d'avion spatial, ce sera de nouveau une capsule baptisée Orion, installée en haut d'une fusée, qui emportera les astronautes dans l'espace.
Mais le programme Constellation "suscite beaucoup de critiques, particulièrement l'idée d'installer un avant-poste permanent sur la Lune", explique John Logsdon, l'ancien directeur de l'Institut de politique spatiale de l'Université de George Washington et proche de l'administration Obama.
"Après tout, Constellation est un projet de l'administration Bush", ajoute-t-il dans un entretien avec l'AFP.
Barack Obama avait indiqué durant la période de transition qu'il endossait les objectifs de Constellation mais son administration souhaitait aussi revoir le programme en détail, note John Logsdon.
"La vrai décision devra être prise à l'automne prochain quand le programme de la navette aura expiré et ne figurera plus dans le budget", poursuit-il.
La question sera alors de savoir si (Constellation tel qu'il est conçu) est la meilleure façon de dépenser les plus de trois milliards de dollars annuels alors disponibles, selon lui.
"L'Administration Obama veut être sûre que c'est la bonne manière de dépenser de l'argent dans l'exploration spatiale habitée", souligne cet expert relevant que le président américain n'a toujours pas nommé d'administrateur à la tête de la Nasa en remplacement de Michael Griffin choisi par George Bush en 2005.
Barack Obama avait déclaré en mars dans une interview au Los Angeles Times que la Nasa souffrait "d'une impression de manque de direction" et que l'agence avait besoin "d'une mission qui embrasse le 21e siècle".
Le prochain administrateur de la Nasa devra prioritairement "réfléchir à la mission principale de l'agence et aux prochaines grandes épopées et découvertes qui seront faites sous la bannière de l'agence", avait-il ajouté.
La Maison Blanche a déjà proposé deux candidats pour diriger la Nasa, le général de l'armée de l'Air à la retraite Jonathan Gration, un des conseillers défense de M. Obama et plus récemment Steve Isakowitz, directeur financier du ministère de l'Energie.
Mais ces deux candidats ont été bloqués par le sénateur démocrate de Floride Bill Nelson, membre très influent de la Commission chargée de confirmer la candidature.
La Maison Blanche a ensuite tenté de convaincre le général à la retraite Lester Lyles qui a refusé l'offre pour des raisons financière, selon John Logsdon.
"Ils sont revenus à la case départ", note-t-il ajoutant que "cette situation créé beaucoup d'anxiété à la Nasa".