En effet, même soumis à des normes d’élevage très strictes, le saumon est en contact avec des produits chimiques qui présentent un risque pour la santé. Anne-Lise Bjorke Monsen, du laboratoire de biochimie clinique de Bergen, explique :
« les polluants retrouvés dans le saumon d’élevage ont une mauvaise influence sur le développement du cerveau, et sont associés à l’autisme, à l’hyperactivité et à la baisse de QI »
Un danger pour les enfants et les femmes enceintes, c’est notamment le diflubenzuron, un insecticide considéré comme « hautement toxique pour les organismes aquatiques » par l’Autorité européenne de sécurité alimentaire, qui est retrouvé chez le saumon d’élevage. Or, « cette substance ne dispose pas d’autorisation de mise sur le marché communautaire ou française en tant que médicament vétérinaire », écrivait à son homologue norvégienne, en 2010 déjà, le ministre français de l’Agriculture de l’époque, Bruno Le Maire.
Nouveau polluant détecté par un labo genevois
En plus des antibiotiques et des pesticides, le saumon d’élevage norvégien contient des quantités problématiques d’éthoxyquine. Cette substance, utilisée depuis cinquante ans dans l’industrie des fruits et légumes, a été décelée par le Service genevois de la consommation et des affaires vétérinaires. Or jamais les effets de l’éthoxyquine sur la santé des consommateurs n’ont été évalués, malgré le travail d’une universitaire norvégienne, qui a mis en lumière les dangers de ce produit pour le cerveau.
Dernier clou du cercueil :
Les saumons d’élevage sont nourris à base de croquettes spéciales, faites avec des poissons de la Baltique, gorgés de métaux lourds, de mercure, de dioxine et de PSB
Plus inquiétant encore :
D’après Anne-Lise Bjorke Monsen, « on sait aussi que [les polluants] peuvent avoir un effet négatif sur les défenses immunitaires, le système hormonal et le métabolisme. Ils se transmettent aussi par allaitement ».
Les personnes les plus sensibles à ces polluants seraient donc les jeunes enfants, les adolescents et les femmes enceintes, pour qui la consommation de poisson d’élevage norvégien est désormais fortement déconseillée. 60% de la production mondiale Citée par Marie Claire, la scientifique rappelle ainsi que « si l’on a besoin d’oméga-3 provenant du poisson, le maquereau et le hareng sont très bien ».
Malgré les alertes passées, le gouvernement norvégien a donc mis plusieurs années à admettre le risque que son saumon présente. Un retard peu étonnant quand on sait la manne économique que représente le poisson pour le pays. En effet, en 2012, la Norvège a fourni 60% de la production mondiale en saumon qui rapporte chaque année plus de 20 milliards d’euros au pays
En France, 80% du saumon consommé est d’origine norvégienne et les habitants de l’Hexagone en consomment 2,3 kg par personne et par an. Pourtant, depuis 2006, la Russie a cessé d’importer du saumon d’élevage norvégien, par mesure de précaution.
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