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  • Dans la tradition secrète, le corps humain est considéré comme le symbole ultime de l'univers. Chaque partie du corps correspond à un idéal spirituel, une constellation étoilée ou un élément alchimique. De cette manière, les anciens philosophes se connectaient directement à toutes les choses, et par cette connexion, ils pouvaient influencer le monde qui les entourait, rusty james blog
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Archives
philippe
1 décembre 2013

Des mystères du Méridien aux mystères de Paris

 

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Quand on associe Paris à l'affaire de Rennes-le-Château, on pense généralement au méridien de Paris et à l'église Saint Sulpice où passe un méridien qui, s'écartant de quelques centaines de mètres de « l’officiel » voulu par Louis XIV, est donc – administrativement parlant – un méridien “dissident”. Dans la capitale l'immatérielle “roseline” semble ne s'incarner que dans le gnomon astronomique et la ligne de cuivre rouge qui ornent la nef de l'église de l'abbé Olier. Ce qui est à la fois beaucoup et peu.

Le gnomon de l'église St Sulpice de Paris

On oublie généralement l'Observatoire de Paris dont la raison d'être est justement – à l'origine – notre fameux méridien. Il est vrai qu'il est d'un accès beaucoup moins aisé (on n'y entre pas comme dans un moulin ou une église) et d'une allure austère accentuée encore par le haut mur qui l'entoure et l'absence de ces accueillantes terrasses de cafés qui font le charme de la place Saint Sulpice. Manque de curiosité d'autant plus regrettable et étonnante que l'édifice présente quelques singularités sur lesquelles nous reviendrons par la suite. Plus étonnant semble être l'absence d'intérêt pour les réalisations architecturales et artistiques récentes qui, ou parsèment le cours parisien du méridien, ou évoquent de façon à peine voilée l'énigme de Rennes-le-Château. Il en est pourtant certaines qui ont fait couler assez d'encre et de salive, il y a quelques années, quand on dénonça leur coût prohibitif et leur goût discutable. Personne, à part votre serviteur, ne semble s'être aperçu que le méridien passe à quelques mètres de la pyramide du Louvre et en plein sur les fameuses colonnes de Buren. Ce qui, au premier abord, ne semble guère représenter un exploit remarquable puisque le méridien traverse la cour Napoléon du Louvre et passe au milieu du Palais Royal. Après quelques secondes de réflexion on trouvera peut être singulier que le palais des rois de France soit justement traversé par l'axe qui coupe le pays en deux parts égales. Et qu'il en est de même pour le palais du Grand Maître du Grand Orient de France, Philippe d'Orléans, qui consacra toute son énergie, sa fortune et sa vie à comploter contre son cousin Louis XVI. Une autre poignée de précieuses secondes de méditation sera encore nécessaire pour réaliser, qu'au beau milieu du Louvre, le méridien coupe l'axe historique de Paris qui se développe de la place de la Nation (ancienne place du Trône) à l'Arche de la Fraternité à la Défense, en passant par la place de la Bastille et la place de la Concorde. On voit apparaître alors l'esquisse d'une géographie occulte de Paris qui réserve bien des surprises au curieux…

Pour les Grands Travaux de François Mitterrand, un observateur superficiel pourrait invoquer le hasard malencontreux, les sempiternelles coïncidences fortuites. Et, à priori, il aurait raison. Notre auguste Président, se voulant un émule du roi Salomon, avait décidé de réaliser le Grand Louvre et, histoire de déclencher une nouvelle querelle des Anciens et des Modernes, fait ériger une verrière pyramidale par M. Peï. Certes le Méridien passe en plein milieu; mais il était difficile de réaliser le Grand Louvre ailleurs qu'au Louvre. Son ministre de la Culture, en parfait courtisan, décida à son tour de copier son illustre employeur et de s'offrir un petit scandale très parisien en installant les Colonnes de M. Buren dans la cour d'honneur du Palais Royal. Là aussi le Méridien passe au beau milieu; mais comme le “Grand Dessein” se limitait ici à remplacer le parking du Conseil constitutionnel par une oeuvre d'art (?), l'avocat du (pauvre) diable ne peut invoquer que la contagion, l'imitation ou le caprice ministériel.
Jusque là, hormis le passage – discret – du Méridien, aucune trace de l'abbé Saunière, de Rennes le-Château ou du Prieuré de Sion. Certes Jack Lang a fait des prodiges pour devenir – au moins par la voie des urnes – roi de Blois. Ayant les fonds secrets de son ministère à sa disposition et l’embarras du choix pour se tailler un fief quelque part en France, il opta pour une ville qui joue un rôle bien particulier dans la geste du Grand Monarque. Hasard encore ? Non et cela sans l'ombre d'un doute: son Maître (dans tous les sens du terme) n'ignore rien des mystères de Rennes-le-Château, car Roger Patrice Pelat, son ami le plus intime, fut le Grand Maître du Prieuré de Sion !

François Mitterrand, Supérieur Inconnu et Initié au mystère de Rennes-le-Château

Commençons par un peu d'histoire contemporaine si vous le voulez bien. Au début du mois de mars 1981, François Mitterrand se rendit dans l'Aude, plus exactement dans le Razès, superbe région sauvage et déserte au sud de Carcassonne. Pour une fois, on ne pouvait le soupçonner de se livrer à l'activité traditionnelle du candidat en campagne: la pêche aux voix, car le but de sa visite était le minuscule village de Rennes-le-Château. Ce que n'importe quel journaliste politique parisien, horrifié par un tel spectacle de désolation, baptise péremptoirement “trou”. Cela n'empêcha pas François Mitterrand, qui n'avait succombé ni à l'ivresse des cimes, ni à la blanquette de Limoux, d'affirmer sa “fascination éprouvée devant Rennes”. Certes, le site est magnifique et le politicien en quête d'électeurs mais, malgré tout, cela ne justifie guère la fascination. Roger Patrice Pelat qui, lors des déplacements de son ami intime François Mitterrand, se trouvait souvent dans son entourage, au second plan, nous aurait peut être éclairé, si une mort aussi soudaine qu'opportune ne l'avait arraché à l'affection des siens et du juge Thierry Jean Pierre. C'est donc M. Plantard de Saint Clair, prétentieux prétendu prétendant au trône de France, et ci devant Grand Maître du Prieuré de Sion, qui va nous renseigner. Roger Patrice Pelat ne se contentait pas d'être milliardaire et convaincu de délit d'initiés, il était aussi Initié, car jusqu'au 6 février 1989 il fut Grand Maître du Prieuré de Sion.

Et, si l'on en croit certains, il ne se contenta pas de lui prêter quelques ouvrages sur la question... “François Mitterrand a t’il été poussé au pouvoir, d'abord au Parti Socialiste, ensuite à l'Elysée, par une société secrète dont Roger Patrice Pelat était le Grand Maître ? On savait que ledit Pelat, financier véreux, était l’ami intime du président de la république et le généreux “prêteur” de feu Bérégovoy, mais on ignorait qu'il était aussi le haut dignitaire du très secret Prieuré de Sion. C'est Minute (13 octobre) qui nous le révèle, à vrai dire sans trop y croire. Notre confrère parle longuement de ce mystérieux Prieuré dont le premier Grand Maître aurait été Godefroy de Bouillon, lui même, et que le frère (?) Pierre Plantard de Saint Clair a réveillé en 1956. Peut être en saurons-nous bientôt davantage: un document du Prieuré de Sion, datant du décès de Roger Patrice Pelat, a été glissé dans le dossier constitué par le juge Thierry Jean Pierre, chargé d'instruire, comme on sait, l’affaire d’une société de produits chimiques.
Les colonnes de Buren à Paris

C'est cette clé qui nous a permis de découvrir à la pyramide du Louvre, aux Colonnes de Buren, à l'Arche de la Défense et au monument du Champ de Mars, au milieu de l'extraordinaire cryptage pythagoricien et maçonnique de ces monuments, de nombreuses allusions à l’affaire de Rennes le-Château. C'est ce que nous expliquons longuement dans notre ouvrage “Les Grands Travaux du Président. Les clés occultes du Paris mitterrandien », à paraître très prochainement aux éditions FACTA. Outre la symbolique de la maçonnerie écossaise omniprésente dans la petite église des Corbières dédiée à Marie Madeleine, on trouve la trace, dans ces édifices, d'un symbolisme du 17, des allusions au méridien, au pôle, à l'échelle de Jacob, aux mondes souterrains, à un village oublié du Roussillon (Périllos), au fleuve Alphée et à la fontaine Aréthuse, au Graal et aux Bergers d'Arcadie de Nicolas Poussin.

Le monument du Champ de Mars

Comme le lecteur n'est pas tenu de nous croire sur notre bonne mine, ni d'acheter notre livre, nous allons aborder assez brièvement (enfin tout est relatif) l'étude du monument érigé au Champ de Mars pour le Bicentenaire de la Déclaration des droits de l'homme qui s'avère, dans l'optique qui nous occupe aujourd'hui, être le plus intéressant. Le plus discret aussi puisque à notre connaissance il n'est jamais cité par les médias qui semblent même totalement ignorer son existence lors de leurs recensions des oeuvres architecturales et artistiques de l'ère Mitterrand. Le plus secret surtout, car, plus que les autres, c'est dans tous les sens du terme un “liber motus”. Il ne livre ses secrets que lentement à ceux qui ne s’arrêtent pas aux apparences trompeuses de la fausse évidence, à ceux qui se donnent la peine de mesurer et de scruter ses mystères.
Mais ces secrets qui s’étalent pourtant au grand jour à la vue de tous sont aussi les plus inaccessibles, car ils ne bénéficient pas (sciemment ?) de cet engouement puéril pour le gigantisme, ni d'une implantation idéale au “cœur du centre” et encore moins de ce snobisme, pathétique de ridicule, propre à l'art contemporain. Aucune perspective grandiose ne le met en valeur, aucun chef d’œuvre des siècles passés ne lui sert d'écrin. Il est là, paisible, à l’écart, tapi dans un recoin des massifs du Champ de Mars, avec pour seuls témoins de ses mystères les jeux des enfants, les mères qui tricotent et papotent sur un banc, les amoureux qui passent sans rien voir d'autre qu'eux mêmes. A cent mètres à peine, pourtant, les touristes déferlent en bataillons innombrables du ventre d'une armada d’autocars. Mais ils n’ont d'yeux, et de pellicules, que pour l'arachnéenne Tour de Babel du Frère Eiffel. Qui aurait l'idée saugrenue de se faire portraiturer devant quelque chose d'aussi insignifiant et d'incompréhensible, alors qu’il a l’occasion – et le devoir – de passer à la postérité (au moins familiale) en se faisant photographier au pied du symbole de la Ville Lumière ?

Le monument érigé avenue Charles Risier se présente sous la forme d'un édifice parallélépipédique, d'une hauteur double de sa longueur, construit en pierre de taille soigneusement appareillées et reposant sur une double plate forme. Deux obélisques de bronze et trois magnifiques statues ornent une de ses faces. A l'opposé, c'est une porte d'airain entièrement ciselée et encadrée des deux colonnes du Temple qui s'offre à la vue. Voilà qui ressemble fort à un autel antique, à un temple... Comme l'on pourrait nous accuser de ne voir que ce qui nous arrange dans ce monument, nous allons citer des autorités incontestables en la matière : tous ceux qui ont, par leurs écrits, contribué à la réalisation de la dithyrambique et luxueuse plaquette de présentation de l’œuvre.

Le petit temple et sa porte d'airain

« Quel genre de monument Yvan Theimer a t’il conçu pour consacrer ce lieu vénérable ? Un édifice dessiné et décoré visiblement pour favoriser l'élévation de l'esprit; bref un temple. Un édifice en pierres de taille, de dimension modeste, quoique imposant par la configuration et les proportions se référant aux modèles antiques [...] Dans la façade sont insérés deux obélisques, élevant au ciel une véritable encyclopédie de textes, de symboles, d'images qui ne concernent pas seulement la Révolution, mais toutes les idées, les mots d'ordre, qui depuis les débuts de l'histoire, tendent à promouvoir la dignité humaine, la liberté et la raison. » (James Lord)
« Ici sur le Champ de Mars, entre la rigueur de l’Ecole Militaire et l'exubérance de la Tour, il intériorise sa détermination dans un respect évident des formes traditionnelles, une apparente soumission aux règles d'or. » (Julien Mentboron)

Ce qui est effarant dans les textes de cette plaquette n’est pas tant leur existence que l'absence totale d'écho qu'ils ont provoqué. A croire que personne ne fit leur prose ou, pire encore, ne comprend ce qui est – très clairement – exprimé. Voilà pourtant des personnages, et pour certains d'entre eux non des moindres, qui, pour encenser un monument célébrant le bicentenaire de la Déclaration des droits de l’homme, nous entretiennent de tout autre chose ! Tous les textes en question sont des hymnes à la mythique Egypte des pyramides, aux architectes et aux artistes initiés, aux règles d’un art régi par le Nombre d’Or; tous font référence – et de façon à peine voilée ! – à la Tradition ésotérique, à la doctrine maçonnique, à l'hermétisme. L'inénarrable éternel concierge de l'Hôtel de ville de Paris n’y voit qu’un bel exercice de style façon XVIIIe siècle.

L'omphalos

Une rapide promenade autour de notre autel permet de découvrir que les faces sud est et nord ouest de l'édifice sont ornées de douze pierres de nature différente, portant, gravées dans la langue du pays d'origine, le nom des douze capitales des états membres de la communauté européenne. Comme notre monument est rigoureusement aligné sur un axe passant par l’Arche de la Défense, la Tour Eiffel, la Tour Montparnasse et finissant juste derrière l ’Observatoire de Paris, il nous faut évoquer rapidement l'étonnant réseau d'axes maçonniques, de zodiaques et autres figures hermétiques qui marquent le sol parisien.
Nous avons déjà mentionné l'incontournable Méridien et l’axe historique de Paris. A l’extrémité occidentale de celui ci, à l'Arche de la fraternité, part un axe que nous avons baptisé axe des tours de Babel car, arithomologiquement et symboliquement, les monuments majeurs qui le parsèment font expressément référence à cette autre échelle de Jacob, dressée cette fois pour prendre le Ciel d'assaut. A son extrémité nord dans Paris, à la pyramide de la 'Mire du Nord”, le Méridien donne naissance à un autre alignement qui coupe, lui aussi, l'axe historique après avoir traversé l'église... de la Madeleine. A son extrémité sud, cet axe forme un cinquième alignement qui se termine à la place de la Bastille, formant ainsi au sol un pentagramme. Mais revenons à notre petit temple se voulant ainsi Tour de Babel. S'il est des plus modestes par ses dimensions réduites, il n’en est guère de même pour ses prétentions symboliques. Bâti à quelques mètres à peine de l'emplacement du pyramidal autel de la Patrie et de la Montagne sacrée où s'acheva la procession de l’Etre suprême, il récupère à son profit le rôle de “cœur magique” de la Révolution que fut le Champ de Mars. Son seul monument si l'on en croit Michelet : “Le Champ de Mars, voilà le seul monument qu'a laissé la Révolution... L’Empire a sa colonne, et il a pris encore presque à lui seul l'Arc de Triomphe; la royauté a son Louvre, ses Invalides; la féodale Eglise de 1200 trône encore à Notre Dame; il n'est pas jusqu'aux Romains qui n'aient les Thermes de César. Et la Révolution a pour monument... le vide…”
Notre Temple est l'autel du culte que l’homme se rend à lui même. Il est l'omphalos de la Révolution devenue Idée pure, comme sur le Forum de Rome, le gros cube de marbre portant l'inscription OMBILICUS ROMAE ET TERRAE, était le “nombril” de l’Urbs et du monde. Nos douze pierres incluses dans le bâtiment représentent les douze états membres de la Communauté. Magiquement les douze pays deviennent ainsi les douze assises d'une Jérusalem céleste “à l'envers”, les douze constellations zodiacales gravitant autour de cet astre noir qu'est la Révolution.

La Porte du Temple

La façade nord est du Temple s'orne d'une porte d'airain dont nous allons longuement parler, car elle ouvre sur bien des mystères où “les eaux vives célestes entrent en terre et rejoignent les eaux de mort du vaste cloaque que les bas fonds du monde abritent”... Comme nous sommes dans un temple maçonnique, la porte est encadrée par les colonnes Boaz et Jakin et surmontée d'un oculus entouré d'un ouroboros. La tradition est respectée: Janus, dieu des Portes et de l’Initiation, dont le serpent qui se mord la queue est le hiéroglyphe, veille au seuil du temple.

Approchons nous. La porte, entièrement ciselée et sculptée, est un véritable chef d’œuvre : on a là un “munis liber” très parlant quand on possède les clés de la porte... Comme pour les deux obélisques et les socles des statues de la façade sud ouest, on se trouve face à une profusion d'inscriptions, d’images, de symboles à donner le vertige. Capharnaüm à priori indescriptible, mais qui a, néanmoins, une logique interne, certes bien difficile à percevoir au premier coup d’œil. Et même au second, car nous avons passé de longs moments en contemplation, le nez collé au bronze, d'autres aussi longs moments à lutter contre les crampes engendrées par l'inconfort de notre examen et de longues heures à nous donner des migraines pour comprendre. Mais le résultat en valait la peine.

D'ailleurs ce n'est pas Philippe Duboy qui nous contredira, si nous en croyons la lettre enthousiasmée qu'il envoya à Theimer : “Lorsque les documents sur votre monument me sont parvenus, les quelques bronzes que j'ai déchiffrés ensuite sur le vif m'ont tellement électrisé que j'ai dû m'imposer de ne pas les déchiffrer plus loin jusqu'à ce que je fasse meilleure connaissance avec mes propres recherches sur le sujet” [...] “Depuis quelques jours, les choses ont repris leur cours normal et je passe des heures à lire votre monument, en admiration.” [...] “Votre monument est l'un des rares cas, que nous vivons sans doute tous, où, avant de rentrer en contact avec quelque chose ou quelqu'un (écrit, maison, homme, etc.) nous savons que ce contact sera hautement significatif, et que ce savoir ne trompe pas”. J'apprends dans votre monument [...] la différence revivifiante entre la pensée radicale et le savoir radical. Vous possédez ce dernier, par conséquent, vous êtes en mesure d'éclairer la tradition à la lumière du présent”...

Pour notre part nous y voyons l'expression, au grand jour, de la doctrine des Initiés. Nous sommes ici en présence du “savoir radical”, du savoir qui “ne trompe pas”, que l'Adepte, “électrisé”, “déchiffre” dans la fièvre. Et le “savoir radical” ne se trouve pas dans les articles de la Déclaration du 26 août, mais dans les Formes, les Nombres et les Noms secrets. Par un de ces hasards dont la bienveillante sollicitude est inépuisable, la Déclaration des droits de l'homme et du citoyen compte 17 articles. 17, nombre hautement symbolique et “générateur” du nombre “divin” 153...

L'Ourobouros et l'oculus

La porte, entièrement recouverte d'un inextricable fouillis d'illustrations, de sceaux et de symboles surchargés d'inscriptions aussi lapidaires qu'énigmatiques, se divise en trois grands registres horizontaux séparés par deux étroits bandeaux de sculptures en haut relief. Au centre trône une reproduction du célèbre “oeil réfléchissant le théâtre de Besançon” de Claude Nicolas Ledoux. C'est l’œil divin scrutant l'âme de l’impétrant et offrant, tel un miroir, la vision du monde et des mystères. Mystères qui sont gravés tout autour de l'insondable regard fixe de l’œil de Râ. On a là, gravés dans le métal, une véritable encyclopédie des Lumières et un compendium des plus folles utopies architecturales des Initiés: projets de portes triomphales pyramidales et de cénotaphes cyclopéens, mausolées babéliens, temples sphériques, obélisques et colonnes gigantesques, pyramides, arcs de triomphes, etc... Mêlées au plan du cirque révolutionnaire du Champ de Mars, à des vues en perspectives du Louvre, des Invalides, de la Bastille, de l'Observatoire de Paris, des vues du Colisée de Rome, du temple de Vesta, agrémentées en grand nombre de noms d’Initiés, de dates symboliques, d’évènements clés... A l'architecture, qui n'est que l'expression physique de l'Idée, s'ajoutent, avec une profusion exubérante, des représentations cosmogoniques, zodiacales, célestes, des diagrammes astrologiques, hermétistes, Rose+Croix, expression des rapports du macrocosme et du microcosme. Eparpillés sur toute la surface de la porte, on trouve encore des symboles aussi explicites que l’ouroboros, l'oeil divin dans le triangle, le compas et l'équerre, le niveau et de nombreux sceaux, médaillons et devises révolutionnaires.

ET IN ARCADIA EGO

Et soudain, au milieu de centaines d'inscriptions mentionnant des savants, des artistes, des hommes politiques, des écrivains et des philosophes, initiés pour la majeure partie d'entre eux, apparaît, en bonne place, comme si l'on voulait qu'immanquablement l’œil la remarquât, une simple ligne gravée dans le métal : “Nicolas Poussin 1594 1665. Les Bergers d'Arcadie, ET IN ARCADIA EGO.” Et, de nouveau, avec l'inexorable régularité d'un métronome fou, le mystère de Rennes-le-Château revient frapper à la porte du Temple.

Certes, Poussin n’est pas le seul artiste, ou même le seul personnage n’ayant rien à voir avec la Révolution, ses pompes et ses (basses) oeuvres dont on trouve trace ici. N'y lit on pas aussi les noms de Charles II Le Chauve et d'Anne de Bretagne !?! Pourquoi honorer ainsi un artiste de grand talent certes mais aussi “peintre du roi” et totalement étranger au siècle des Lumières ? Pourquoi, dans toute son oeuvre abondante, ne mentionner qu'un seul tableau et donner, de surcroît, les deux titres sous lesquels il est connu ? Renommée qui doit bien plus à l'extraordinaire aura de mystère entourant la dite oeuvre qu'à ses indéniables qualités artistiques. Voilà qui doit nous mettre en alerte. Pourquoi un tel traitement, sinon pour nous montrer avec insistance une clé, ce qui, sur une porte, est somme toute fort logique...

Et il ne s'agit nullement de la seule mention de Poussin au Temple du Champ de Mars. Notre monomanie, comme d'habitude, se nourrit aux meilleures sources, aux meilleurs textes. Commençons, si vous le voulez bien, par une petite plaquette éditée par la Mairie de Paris concernant les commandes artistiques de la ville dans le cadre du Bicentenaire de la Révolution. Dans la partie consacrée à Yvan Theimer nous lisons : “Deux obélisques s’inséreront dans la stèle puis s'en dégageront à mi hauteur, permettant des jeux de lumières sur les reliefs, les inscriptions, les détails sculptés; dramatisant une composition d'ensemble où deux personnages, qui évoquent les bergers d'Arcadie de Poussin, donneront l'échelle humaine.“ Que vient faire ici dans la célébration du culte révolutionnaire le tableau du “peintre philosophe” montrant des pâtres grecs déchiffrant une énigmatique inscription sur un tombeau ? Tombeau, qui par sa forme et son allure, évoque aussi un autel antique... Quel secret abrite t’il ? S'agit-il du même secret dont parle Jean Clair dans un texte de la plaquette sur le monument: “Dans un des plus beaux tableaux de Poussin, Saint Jean à Patmos, se dresse un obélisque. Il s'élève dans le fond, par dessus les toits et les colonnades d’une cité antique. L'évangéliste est assis au premier plan, en train d'écrire. Autour de lui gisent les tambours de colonne, les cubes et les parallélépipèdes de pierre d'un temple écroulé, stéréométries sévères qui nous disent que le monde, même atterré, continue de s'organiser en termes géométriques.” ?

Inscription sur Temple du Champ de Mars. "ET IN ARCADIA EGO".

Nous avons, encore une fois, la continuation (nous devrions plutôt dire la “révélation” puisque la clé nous est donnée par le décryptage du tableau de Poussin consacré à saint Jean, auteur de l'Apocalypse et “camouflage” de Janus) que le monde est tracé au compas et à l'équerre...

Grâce à ce subtil jeu de piste, nous savons que notre monument est aussi un autel et un tombeau. Tombeau d’Iram et de Phaleg, il va sans dire. D'ailleurs Jean Clair nous explique que: “C'est dans les cimetières qu'on rencontre le plus communément des obélisques. Lorsque la confiance en un Dieu fait défaut et qu'on n'ose plus utiliser les signes et les secours de sa religion, on fait recours à l'obélisque qui, à défaut de manifester la croyance en la survie de l’âme, affirme bien haut la puissance insondable et sans doute charitable du Temps.” Nous voilà devant la porte du cimetière que, pendant la Révolution, le Frère Fouché assortissait de la péremptoire formule : “La mort est un sommeil éternel. “, intimant aux morts l'ordre de ne pas venir se mêler des (troubles) affaires des vivants. Poussons la grille en compagnie de Julien Montboren qui nous dévoile que notre temple est un cénotaphe: “Mais la présence du mausolée impose aussi sa signification funèbre et rappelle obstinément les holocaustes qui ont jalonné les révolutions successives, calquées sur le modèle français, et amplifiées par cette “accélération de l'histoire” propre au siècle qui finit. Il n’est permis à personne de justifier les hécatombes dérisoires qui ont dépravé l'idée sublime de Révolution. [merci pour les victimes !] Quiconque interroge la mémoire des peuples en retrouve l'horreur intacte et c'est un monument aux martyrs des idéologies funestes qu'il voit ici devant lui. Mais les messagers s'avancent, hautes figures tutélaires, qui invitent à s'approcher du lieu, à déchiffrer l'inscription incomparable.“

Mais tout cela n’est que la première clé, le premier “Sésame”, qui nous ouvrira la porte du Secret. Car Poussin possédait un secret. Un de ces secrets terribles qui font blanchir les cheveux de ceux qui les surprennent, qui font gronder les pires nuées et vaciller les mondes...

Secret dont Louis Fouquet, ecclésiastique et frère de Nicolas, le fastueux surintendant des Finances, devait posséder quelques arcanes: “A Rome, ce 17 avril 1656. J'ai rendu à M. Poussin la lettre que vous luy faites l'honneur de luy escrire; il en a témoigné toute la joie inimaginable, […] Luy et moy nous avons projeté de certaines choses dont je pourray vous entretenir à fond dans peu, qui vous donneront par M. Poussin des avantages (si vous ne les voulez pas mespriser) que les roys auroient grande peine à tirer de luy, et qu'après luy peut estre personne au monde ne recouvrera jamais dans les siècles advenir; et, ce qui plus est, cela acroit sans beaucoup de dépenses et pourroit même tourner à profit, et ce sont choses si fort à rechercher que quoy que ce soit sur la terre maintenant ne peut avoir une meilleure fortune, ni peut estre esgalle.”

Nicolas Fouquet en tenue de procureur au Parlement de Paris

Après l'apothéose des festivités de Vaux le Vicomte, le Grand Argentier sera foudroyé en pleine ascension. Accusé de détournements de fonds (l’Histoire est un éternel recommencement), embastillé, il sera impitoyablement condamné, jusqu'à sa mort, au secret le plus absolu. Et cela pendant dix neuf ans... Après son décès, les deux valets qui le servaient en prison subiront la même implacable mise au secret à vie. Pour faire le silence sur des malversations financières étalées au grand jour lors du procès truqué comme tous les procès politiques ou pour enterrer vivant un secret ?

Ce secret ou plutôt ces secrets, car l'affaire fort complexe en comporte manifestement plusieurs qui fait depuis des décennies la fortune des mystagogues et des charlatans de tous poils, le bonheur des éditeurs “spécialisés” et la providence d'une nuée de sectes et de sociétés secrètes inscrites au registre du commerce, était connu (au moins pour les aspects essentiels) du regretté et regrettable Grand Maître du Prieuré de Sion Roger Patrice Pelat, ami intime et complice (dans tous les sens du terme) du Président...

Le mystère de Rennes-le-Château, car il faut bien appeler les choses par leur nom, est au carrefour de l’attente parousique de l’Ere du Verseau, de la légende du Grand Monarque et du Dernier Pape, de l'instauration d'un Gouvernement mondial et d'une religion oecuménique universelle. Aussi l’insistance et autrement incompréhensible mention de Nicolas Poussin dans une oeuvre célébrant la Révolution française fait elle partie d'un plan d’ensemble qui ne deviendra perceptible à tous que quand “les temps seront venus”. Alors, et alors seulement, tout sera dévoilé et expliqué aux masses sidérées et subjuguées. Tout cela servira de signes et de preuves pour asseoir, si le projet des Initiés fonctionne, un pouvoir d'une nature et d'une ampleur telles qu'aujourd'hui il semblerait totalement fantasmagorique aux Français...

Le voyage au centre de la terre

Etant d'un naturel curieux il nous arrive souvent de regarder par le trou de la serrure pour voir ce qu’il y a de l’autre côté de la Porte gardée par Janus ouroboros. Mais ici point de logement pour une clé qui nous ouvrirait le passage. Il faut se rendre de l'autre côté du monument et regarder dans un modeste trou de scellement (?) qui figure l’œil divin dans un triangle maçonnique arraché depuis par des vandales. Et l'on peut alors, comme Alice, contempler l'autre face du miroir...

Et ici le sourire du chat du Cheshire adopte les apparences... d’une porte. En effet, notre temple est creux et nous pouvons admirer l'autre face de la porte d'airain. Et, aussi invraisemblable que cela soit, elle est entièrement sculptée et gravée, bien que nul, normalement, ne puisse la voir. Alors que pour tous les autres monuments parisiens étudiés, le Secret s'étalait au grand jour même si pour le lire il fallait posséder la “clé” ici il se cache et ne se livre qu'à celui qui, “électrisé”, a “déchiffré” dans la fièvre “le savoir radical” et a été convié aux secrètes cérémonies se déroulant au centre de la Terre.

Comme, par la force des choses, cette face est invisible au public et que l'on ne peut (normalement) pas accéder à l'intérieur du monument, on se demande pourquoi l'artiste s'est donné tout ce mal pour rien. L'art pour l'art ? Explication un peu courte n’est il pas ? Yvan Theimer, en véritable artiste initié, n'a sûrement pas oeuvré pour avoir les feuilles mortes pour seul public.

De discrètes grilles d'aération entourant des plaques de verres blindées opaques disséminées à intervalles réguliers sur le sol de la plate forme laissent supposer l'existence d'une salle souterraine.

C'est Jean Pierre Verdet, de l'Observatoire de Paris, qui nous initie aux arcanes secrets du Temple: “Yvan Theimer n'oublie pas que le soleil gouverne notre vie. Le jour du solstice d'été, à midi, l'astre du jour, un instant immobile au plus haut de sa course, dissipera la pénombre du temple. Yvan Theimer n'oublie pas non plus qu'il est bon que les eaux sans rivage d’en haut rejoignent les eaux gravides d'en bas, que les liens entre le ciel et la terre ne soient jamais rompus: par un oculus, les eaux de pluie regagneront l’aqueduc qui depuis le XVIIe siècle chemine sous le Champ de Mars. “

A nouveau coule le flot souterrain des eaux de l'Alphée et les bergers de l'Arcadie heureuse, peints par Poussin, peuvent déchiffrer le “savoir radical” sur la pierre du temple.

Mais avant cette intéressante révélation, M. Verdet entretient ses rationalistes et démocrates lecteurs de mythologie et de théologie aztèques ! Après les bucoliques paysages de l'Arcadie les pyramides du Yucatan et de Teotihuacan... Décidément le monde est bien petit avec nos Initiés ! Visiblement peu inspiré par les Tables de la Loi républicaine, notre auteur disserte savamment sur la sanglante cosmogonie aztèque, les cycles et l'impérieuse nécessité des sacrifices humains pour la création et la perpétuation du monde : “Beaucoup de sang dans cette création du monde. Beaucoup de sang et beaucoup de morts, mais morts et sang sources de vie.” Tout bien réfléchi, M. Verdet n'est pas si hors sujet que l'on pourrait le croire.

Les allusions au premier chapitre de la Genèse (les eaux d'en haut et les eaux d'en bas), à l'échelle de Jacob et l'insistance à évoquer les puits zénithaux sont encore des clés nous permettant d'ouvrir de nouvelles portes. Notre portier sera cette fois René Guénon. Au chapitre VII de son livre “Le Roi du Monde”, il évoque la mystérieuse cité souterraine de Luz où l'Ange de la Mort ne peut pénétrer. Luz est le nom primitif de Beith El, c'est à dire “la maison de Dieu”, le jour où Jacob reçut de Yahweh son célèbre songe. Et ce lieu est terrible (« Terribilis est locus iste ») car c'est la Porte du Ciel (shalir ha shamaïm) celle qui permet aux eaux d'en haut de féconder les eaux d’en bas...

Et nous voilà embarqué pour un voyage au centre de la Terre. En fait, tous les monuments que nous avons étudiés présentent la même disposition permettant le voyage souterrain et initiatique. Ainsi le labyrinthe sous la pyramide de M Peï offre l'accès aux entrailles du globe. Comme du reste le “Puits” de la seizième colonne au Palais-Royal, le “Cratère” de l’Arche de la Fraternité, le puits zénithal du temple du Champ de Mars et aussi le puits zénithal de l'Observatoire de Paris.

A ce point de notre périple, il est temps d'évoquer la légende maçonnique et kabbalistique des “Trois mages qui ont visité la grande voûte et découvert le centre de l'idée”. Quelques rapprochements – fructueux – s'imposent alors avec notre Temple. Ainsi nos trois mages, babyloniens comme il se doit (la Tour de Babel pointe le bout de son dernier étage), visitent les mines abandonnées du Temple de Salomon à la recherche d’inscriptions et de symboles (au Champ de Mars ils sont largement servis !). Lors de leur exploration ils découvrent un puits à l'angle sud est du temple. Puits, dont les rayons du soleil plongeant presque à la verticale à midi éclairent le fond. Voilà notre fameux puits zénithal où, au solstice d'été, se fait l'union mystique des eaux du Ciel et des eaux souterraines de la Terre. Pour descendre dans le puits à l’intérieur de la Terre, nos mages s'arriment aux colonnes Boaz et Jaqin (ils utilisent les instructions codées gravées sur les colonnes). Au fond du puits gît le fameux delta d'or portant le nom ineffable que Maître Iram, mourant, avait jeté là pour qu'il ne tombe pas entre des mains impures (pour que le “savoir radical” reste l'apanage des Initiés). Par une ironie du sort qui, impartialement, ne ménage pas non plus les Frères, la façade du Temple du Champ de Mars porte la trace du triangle maçonnique arraché par les mains impures des vandales... Mais n'ayant pas “déchiffré” le monument, ceux ci n’eurent pas, comme les mages, accès au “savoir radical” et ne purent donc pénétrer dans le sanctuaire souterrain par une porte de bronze.

Nous laissons au lecteur le soin de poursuivre, à son rythme et à sa convenance, cette exploration des mondes souterrains. Ceux qui s'étendent sous nos pieds comme ceux – invisibles mais néanmoins réels – que nous côtoyons le plus souvent sans en avoir autrement conscience que par un vague sentiment de malaise. Comme la présence d'un Asmodée soutenant un bénitier dans une petite église des Corbières. Où l'ombre – toute proche – d'un ancien président de la République…

Dominique Setzepfandt

http://www.societe-perillos.com/myst_merid.html

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10 mars 2010

BUS PALLADIUM LE FILM , LE LIEU MYTHIQUE ....SORTIE LE 17 MARS 2010

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