Doc : Comment les banques françaises ont réussi à se soustraire à toutes les règles pour engendrer le système actuel
Comment, du XVIIIème siècle à nos jours, les banques françaises ont réussi à se soustraire à toutes les règles pour engendrer le système actuel… Absence de contrôle, spéculation à outrance et paradis fiscaux ont éloigné les banques de l’économie réelle et provoqué une crise sans précédent en 2008. Comment en est-on arrivé là ? S’appuyant sur des films d’archives et des séquences d’animation, ce documentaire raconte l’emballement d’un système.
Il comporte cependant des lacunes, que souligne le site Solidarité & Progrès :
"[Le documentaire] s’achève avant d’avoir expliqué que la prochaine tentative de sauvetage de nos géants bancaires se fera au détriment des dépôts et de l’épargne. La réforme bancaire de juillet 2013 institue un mécanisme de renflouement interne des banques qui permettra de faire en France ce qui a été fait à Chypre en février de cette même année.
Puis cette longue et utile chronologie est présentée comme une suite d’événements sans véritable chaîne de causalité. Comment comprendre le vice intrinsèque aux banques universelles françaises sans parler du système au sein duquel elle opère : l’empire financier de la City et de Wall Street. Par exemple, le documentaire attaque à juste titre la culpabilité totale des banques dans l’évasion fiscale qui coûte au budget de l’Etat 50 milliards d’euros par an. Les banques françaises ont plus de 600 milliards d’avoirs dans les paradis fiscaux et ont désormais pour seule réglementation la loi de ce système financier offshore qui n’en a pas. Or ce système offshore est entièrement dirigé par la City de Londres, premier centre financier mondial, qui gère en direct 60 % des paradis fiscaux du monde. Et ces prédateurs de l’intérêt général ne sont pas tombés du ciel, ils prennent simplement leur revanche : sur leur défaite internationale de 1933 face au Glass-Steagall Act de Franklin Roosevelt (que le documentaire ne mentionne pas !) et sur leur défaite de 1945 en France.
L’ennemi a bien un visage : des géants bancaires français bâtis et dirigés par d’anciens hauts fonctionnaires qui se sont fait les collaborateurs et les correspondants français des prédateurs financiers anglo-américains. Cet ennemi siège aux conseils d’administration des sociétés du CAC 40 comme à Bercy, et étend sa domination jusqu’à l’Assemblée nationale et l’Elysée.
Voilà le visage de l’ennemi qu’il faut montrer au citoyen et qu’il faut combattre. L’on pourra aller de remaniements en élections, tout empirera tant que l’on n’éliminera pas cet ennemi qui interdit le développement des hommes. Cela commence par le rétablissement strict et non-négociable de la séparation bancaire établie à la Libération".