Neuralink : Elon Musk implante un dispositif dans le cerveau de porcs
Dans une annonce faite le 28 août, Neuralink « a dévoilé des prototypes d’un dispositif », qui ont été implantés dans le cerveau de porcs. Le dispositif, « conçu pour être implanté dans le crâne », est semblable à « une pièce de monnaie dont l’une des faces est munie de fils extrêmement fins ». Ces fils « peuvent alors détecter le déclenchement des neurones ou émettre leurs propres signaux électriques pour les faire fonctionner ».
Pour Elon Musk, « à terme », ces dispositifs « seront capables de lire et d’écrire les signaux des neurones, ce qui aidera à résoudre les problèmes médicaux qui viennent du cerveau et de la colonne vertébrale, et peut-être même permettront-ils aux humains, dans un avenir lointain, d’intégrer des ordinateurs dans leur cerveau ».
Pour faire la démonstration de son appareil, l’équipe de Neuralink a présenté trois porcs : le premier dépourvu du dispositif, un deuxième qui « avait un implant surveillant les neurones qui commandent les mouvements du museau ». Le troisième avait eu un implant qui avait ensuite été retiré. Un élément important pour les utilisateurs humains selon Elon Musk « car ils pourraient vouloir retirer ou améliorer leurs implants ».
Pour Timir Datta-Chaudhuri des Feinstein Institutes for Medical Research à New York, « bien que cela soit impressionnant, ce n’est pas encore suffisant pour prouver que les appareils sont sûrs ». « Ils ont minimisé les dommages potentiels sur le cerveau, mais ces dommages sont parfois difficilement observables, même chez les humains », explique le scientifique.
Pour le chercheur, certains des objectifs de Neuralink sont plus réalistes que d’autres. « Un exploit comme la lecture d’un souvenir ou d’une pensée nécessiterait une compréhension détaillée du cerveau que nous n’avons tout simplement pas encore ». « J’ai l’impression qu’ils ont encore beaucoup à apprendre », estime-t-il.
ON NOUS PREND POUR DES JAMBONS
A l’occasion du symposium du centenaire organisé la semaine dernière par MIT AeroAstro, Elon Musk, fondateur des sociétés PayPal, SpaceX (Lanceur Spatial), Tesla Motors (Véhicule électrique) a fait part de ses inquiétudes face à l’intelligence artificielle (IA) : « Je pense que nous devons être très prudents sur l’intelligence artificielle. Si je devais deviner ce qui pourrait être notre plus grande menace existentielle, c’est probablement l’IA. […] Je suis de plus en plus enclin à penser qu’il devrait y avoir une certaine supervision peut-être au niveau national et international, juste pour s’assurer que nous ne faisons pas quelque chose de très stupide« .
Déjà, début octobre, lors d’une conférence organisée par Vanity Fair, Elon Musk avait précisé : « Je ne pense pas que quiconque se rend compte à quel point l’intelligence artificielle progresse vite« . Si le rôle attribué à la machine « se fait au détriment de l’humanité, alors elle aura un effet désastreux« .
Le journaliste termine en précisant que ces craintes exposées par Elon Musk soulèvent de « véritables questions sur l’encadrement de l’IA », et il s’interroge : « Faudra-t-il accorder des droits aux machines ? » (Cf Synthèse de presse Gènéthique du 15/10/2014).