Trop de personnes non-cancéreuses sont soignées pour un cancer
Un rapport américain admet que trop de personnes traitées pour un cancer... n'en avaient pas vraiment un.
C'est un nouveau pavé dans la mare du dépistage du cancer : selon un rapport commissionné par l'Institut national du cancer américain (NCI), le sur-diagnostic et le mauvais diagnostic du cancer figurent parmi les responsables de l'accroissement de l'épidémie.
Actuellement, les cancers du sein et de la prostate sont les cancers les plus fréquemment diagnostiqués chez la femme et l'homme respectivement. Ce sont justement deux cancers qui sont particulièrement soupçonnés de sur-diagnostic et sur-traitement.
En effet, selon l'étude publiée dans le Journal of the American Medical Association, ce qu'on appelle souvent « cancer du sein » n'est parfois pas un véritable cancer, mais un problème moins grave : un carcinome canalaire in situ (DCIS), ou « cancer du sein non-invasif », un stade précoce du cancer du sein. Pourtant, de nombreuses femmes avec un DCIS sont diagnostiquées comme ayant un cancer du sein. Conséquence : d'après ce rapport, elles seraient traitées pour quelque chose qui n'aurait peut-être jamais causé de problème de santé chez elles. De plus, la détection et l'ablation de ces lésions précancéreuses n'aurait pas réduit l'incidence des cancers invasifs. Une situation probablement pas très éloignée de celle que l'on connaît en France, et que LaNutrition.fr dénonce depuis longtemps...
De la même façon, chez les hommes, une néoplasie intra-épithéliale prostatique (PIN), la forme précoce du cancer de la prostate, est souvent traitée comme s'il s'agissait vraiment d'un cancer. Ceci n'est pas sans conséquences sur la qualité de vie des patients.
D'après ce rapport, au cours des 30 dernières années, le dépistage a augmenté le nombre de diagnostics précoces de cancers. Au départ, l'objectif du dépistage était de réduire le nombre de cancers au stade avancé et la mortalité. Or, les données nationales américaines indiquent une augmentation significative des stades précoces de la maladie, sans un déclin proportionnel de la maladie aux stades avancés. Pour les auteurs, le mot « cancer » évoque souvent un processus fatal inexorable, alors que les cancers sont hétérogènes et ne conduisent pas forcément au décès. C'est une vraie question de sémantique !
A l'inverse, les cancers du côlon et du col de l'utérus représentent des exemples de dépistages efficaces : la détection et le traitement précoce des lésions ont réduit l'incidence de la maladie aux stades avancés.
Ces sur-diagnostics et sur-traitements sont d'autant plus choquants qu'ils conduisent à soigner des personnes en bonne santé, en utilisant des produits et traitements particulièrement toxiques...