Protégeons le papillon Monarque des pesticides de Monsanto !
90% des papillons Monarques ont disparu en 20 ans en Amérique du Nord, victimes des cultures industrielles et de leurs pesticides. Pour empêcher ce qui est inévitable en l’état des choses, ONG et scientifiques américains demandent aux autorités fédérales de protéger le papillon Monarque comme ce qu’il est : une espèce menacée.
Les conséquences désastreuses des cultures transgéniques de Monsanto et de leurs pesticides sur les exploitations agricoles ainsi que le danger qu’elles représentent pour notre alimentation et pour l'environnement sont connues de nos jours. Par contre, leur rôle prépondérant dans la disparition rapide du papillon Monarque l’est beaucoup moins.
Les herbicides comme le Roundup de Monsanto ne tuent pas directement les papillons Monarques, mais ils éradiquent les plantes asclépiades qui sont leur principale source de nourriture. Ces plantes sont essentielles à la survie du Monarque car ce sont les seules dont leurs larves se nourrissent et sur lesquelles les papillons pondent leurs oeufs.
Moins d’asclépiades signifie tout simplement moins de monarques. Et l'utilisation généralisée du Roundup, dont le but est justement d’éradiquer ces asclépiades considérées comme des mauvaises herbes, dans les champs où sont cultivés des OGM provoque une hécatombe chez les papillons.
Les ONGs américaines Center for Food Safety et The Center for Biological Diversity parlent d’un choix historique à faire entre les papillons Monarques et Monsanto, la figure de proue de l’agriculture industrielle intensive et des pesticides. Les deux sont manifestement incompatibles. La protection des Monarques implique la récupération et la réhabilitation de leur habitat, c’est-à-dire la disparition des monocultures Roundup Ready de Monsanto.
Lincoln Brower, professeur du Xerces Society for Invertebrate Conservation qui étudie les papillons Monarque depuis 1954, résume bien la situation : « Les monarques connaissent une disparition rapide qui pourrait conduire à leur extinction et les menaces auxquelles ils sont confrontées sont désormais tellement importantes que la loi sur la protection des espèces en danger doit s'appliquer le plus tôt possible alors qu'il est encore temps d'inverser ce déclin ».
Certes, il existe des bonnes initiatives pour aider le papillon Monarque comme les actions menées pour replanter des asclépiades, mais pour l’instant, il n'y a pas de mesures réglementaires contraignantes qui le protègent efficacement. Si le papillon Monarque était inscrit sur la liste des espèces menacées d’extinction (Endangered Species Act - ESA), il bénéficierait de la protection dont il a besoin.
Le papillon Monarque (Danaus plexippus) est célèbre pour ses migrations spectaculaires à travers l’Amérique du Nord, parcourant par groupes de millions d'individus plus de 4 000 kilomètres deux fois l’an entre le Canada et le Mexique.
La population de papillons Monarques s’est effondrée au cours des 20 dernières années, passant de 1 milliard au milieu des années 90 à seulement 35 millions l’hiver dernier. Jamais les Monarques n’ont été si peu nombreux.
Selon certaines estimations, les papillons Monarques auraient perdu 67 millions d’hectares d’habitat naturel au cours de cette période - ce qui représente une superficie équivalente à celle de la France - dont environ un tiers de leur zone de reproduction estivale.