Il existe un plan divin, or la liberté humaine ne peut s’exercer que dans la tension créatrice entre les pôles de Lucifer et Ahriman, croissance et mort, chaud et froid, création et destruction, mysticisme exalté et matérialisme scientiste. Pour comprendre l’évolution humaine et ainsi lire les signes des temps, il faut savoir remonter aux origines spirituelles des événements matériels historiques, être capables de lire l’histoire comme l’expression de métamorphoses spirituelles importantes au sein de l’humanité, de la terre et du cosmos. C’est ce que je propose de faire en exposant l’influence d’Ahriman-Satan dans l’évolution humaine.(2)
Ahriman en Atlantide
Au milieu de l’Époque lémurienne , Lucifer a introduit l’égoïsme dans l’homme, dans ses désirs, provoquant sa Chute. Au milieu de l’époque atlantéenne, en même temps que le germe du moi se durcissait, la possibilité du mal apparut - contre laquelle le Christ a implanté la loi morale du karma : la rétroaction des actes, paroles et pensées sur leur émetteur. Une partie de l’humanité a commencé à se réincarner en Lémurie, mais une autre partie est restée dans les mondes spirituels, en attendant les conditions matérielles plus denses de l’Atlantide pour s’incarner dans un corps doté d’un cerveau plus matériel, permettant de développer l’intellect individuel. C’est ce qu’exprime le récit biblique des « fils de Dieu » (fils d’Abel-Seth) qui s’unirent aux « filles des hommes », « filles de Caïn ». De cette union naquirent des géants, les rakshasas, qui séduisirent les Atlantes en leur enseignant les rudiments de la magie, et les menèrent dans les affres cataclysmiques de la magie noire. Ils leur enseignèrent notamment comment se réincarner dans un corps physique créé magiquement en manipulant l’activité de l’éther(3) dans la croissance du corps physique, contournant ainsi le circuit naturel de la reproduction humaine de même que la loi du karma. Des formes humaines grotesques, naines et géantes, comme les Néphilim du récit de la Genèse, furent engendrés par suite de l’abus de ces forces éthériques de croissance. Ainsi, en dévoyant les Mystères atlantes de Vulcain(4) , très attachés à la matière, Ahriman établit les premières écoles de magie noire. Les Atlantes accumulaient et distribuaient la force universelle du Tao, ou Vril, l’éthérique, à travers des réseaux de cristaux géométriquement et géographiquement disposés, dans le but de contrôler les forces des éléments, transporter les individus et les denrées et, sous le contrôle d’élites mégalomanes, pour manipuler l’esprit des masses. Alors que la Lémurie fut détruite par le feu souterrain déchaîné par les passions humaines, l’Atlantide fut inondée par le Déluge (-10 000) causé par l’abus des forces des éléments, mises au service de la magie noire la plus démesurée(5).
La corruption par Ahriman des Mystères de la grande époque post-atlantéenne
Environ dix mille ans avant notre ère, notre civilisation émergeait du déluge. 6000 ans avant notre ère, en contrepoids à la culture luciférienne omniprésente, des érudits bâtirent des obélisques, des tours de Babel(6) , des tours d’ivoire du haut desquelles ils développaient une science ahrimanienne de l’astronomie et des lois cosmiques. Les mystères commencèrent à dégénérer : les mystères de Mars se changèrent en sacrifices d’enfants, ce que symbolise le Minotaure du labyrinthe de Crète - l’inversion satanique du Temple de Salomon. Les mystères de Vénus, où se pratiquait la prostitution sacrée, dégénérèrent en magie sexuelle. La déviance des Mystères de Vénus est racontée dans la Bible dans la danse de Salomé à la cour du roi Hérode. Pour la récompenser, ce dernier lui concéda un voeux : qu’on lui apporte sur un plateau d’argent la tête de Jean Baptiste. Ce symbole représente aussi les mystères solaires corrompus, le courant « anti-Graal ».
Peu avant l’an 666, des aristotéliciens gnostiques, chassés par l’empereur Justinien, trouvèrent refuge en Perse à Jundi Shapur (Gondishapur), où ils établirent une grande École de sagesse grecque. On y enseignait une haute science anatomique, astronomique, chimique, mathématique et philosophique, éclairée par la Gnose devenue décadente. Les plus grands scientifiques de Jundi Shapur pratiquaient des formes perverties de méditation et de magie au cours desquelles Béhémot, ou Ahriman, leur apparaissait et les inspirait, déversant en eux son génie démoniaque instinctif et intellectualisé à l’extrême. Il leur inspira le matérialisme, la méthode scientifique moderne, le dualisme corps-âme(7), l’idée que l’âme ne survit pas à la mort et que la pensée n’est qu’un reflet passif de la Pensée universelle. C’est grâce à leur traduction d’Aristote en arabe que celle-ci a pu arriver jusqu’à nous, or ils en ont fait un aristotélisme tronqué, rationaliste et matérialiste. Le but d’Ahriman était de provoquer l’individualisation précoce de l’« âme-conscience », dont le développement ne devait commencer que vers 1414 pour culminer vers l’an 3000. À l’inverse de Lucifer qui fixe notre attention sur le passé (la Gnose) et nous ramène dans l’ancienne clairvoyance passive d’origine atavique, Ahriman veut précipiter le futur dans le présent prématurément. Si l’école de Jundi Shapur n’avait pas été massacrée par les musulmans fanatiques, Ahriman aurait atteint son but et les techniques modernes comme le moteur à explosion, l’électromagnétisme, le nucléaire et l’ordinateur auraient vu le jour en 666, alors que l’humain n’était pas assez mûr pour gérer un tel génie instinctif et automatique. Notre développement spirituel aurait avorté. La famille Ben Jesu a pu échapper au massacre est s’est enfuie à Bagdad, où Al Rachid et plus tard Avicenne et Averroès poursuivirent la tradition rationaliste arabe. De là vient la méthode scientifique moderne de Francis Bacon, qui n’est autre que la réincarnation d’Al Rachid. Bacon a en quelque sorte « tué » le spirituel dans le langage en la réduisant à une donnée pouvant être traduite en code binaire, principe précurseur de l’ordinateur et de l’intelligence artificielle. Bacon imaginait un futur où le progrès scientifique et le confort amené par les avancées techniques établiraient un paradis sur terre, une « nouvelle Atlantide » en Amérique. Depuis quatre siècles environ, le courant souterrain issu de Jundi Shapur répand le matérialisme philosophique et scientifique, préparant ainsi l’incarnation d’Ahriman, autour de l’an 1998. Il apparaît que les mêmes impulsions que celles qui ont mené à l’établissement de l’académie de Jundi Shapur seraient derrière le triomphe du matérialisme historique de Marx dans le marxisme léninisme, qui est à l’origine du bolchevisme. Des intellectuels de Jundi Shapur se seraient réincarnés dans les grands penseurs matérialistes du XIXe siècle. D’autres se seraient réincarnés dans les scientifiques concepteurs de la bombe atomique à Los Alamos, au Nouveau-Mexique. Le matérialisme ahrimanien de Jundi Shapur, en ce qu’il réalise le futur prématurément, est aussi à l’origine du développement de l’ordinateur et de l’intelligence artificielle à Silicon Valley.
En 1332, 666 ans après la chute de Jundi Shapur, deux puissants mages noirs du culte du Taotl mexicain, inversion satanique du Tao de l’Atlantide, se réincarnent en Philipe Le Bel, roi de France, et en le pape Clément V. Ces crapules sanguinaires ont ordonné l’éradication des Templiers et, du coup, de leur projet social digne du plus grand idéal moral(8). Sous la torture, les Templiers perdirent conscience et leur Ego en fut dissocié. Ce vide fut comblé par Baphomet-Ahriman et, sous l’effet de cette possession démoniaque, les tortionnaires ont pu leur extirper des faux aveux. Ainsi l’histoire officielle des Templiers est un tissu de mensonges.
Philippe Lebel reviendra au quinzième siècle en Ignace de Loyola, fondateur de l’Ordre des Jésuites. Pour les Jésuites, un ordre à la fois militaire et initiatique très élevé, ‘la Fin justifie les moyens’, c’est-à-dire que tous les coups sont permis pour défendre et servir les intérêts de la dictature mondiale de l’Église et du Pape. Leur initiation les endoctrine jusque dans leur fibre la plus intime, la volonté elle-même, que les rosicruciens considèrent comme sacro-saint et intouchable, et donc ne pouvant faire l’objet d’une influence directe.
L’Archange Michaël fit tomber le Dragon pour la première fois dans l’Ancienne Lune , une autre fois lors de la chute des anges de Lucifer, une autre lors de la chute d’Adam par laquelle l’égoïsme pervertit son âme, une autre fois causant des épidémies de bacille, de Peste et de variole, et enfin une dernière fois en 1879, en jetant les Esprits des ténèbres, anges et archanges déchus, dans nos têtes, qui sont devenues leur nouveau champ de bataille . C’est Lucifer qui a été jeté des mondes spirituels dans la tête des hommes; Ahriman, lui, vient de sous terre. Depuis 1879, des êtres ahrimaniens s’incarnent dans des individus hauts placés des sphères politico-économiques et influencent leur volonté inconsciente de façon à ce que le système global réprime toute impulsion de renouveau social. D’autres êtres ahrimaniens influencent l’intellect des matérialistes, d’autres ravalent l’humanité à son identification à la race et à la nation, d’autres enfin sont en fait les âmes de défunts qui, à cause de leur paresse, de leur matérialisme ou de leur immoralité, sont temporairement utilisés par Ahriman comme des instruments de destruction. Michael respecte à ce point notre liberté qu’il ne peut rien faire pour nous sauver du Dragon si nous ne le combattons pas en nous-mêmes. Or il faut comprendre qu’il ne s’agit pas d’éradiquer le mal mais de le transformer.
L’influence d’Ahriman est sans cesse croissante. Son domaine étant la matière, il inspire la pensée matérialiste, non pas seulement le consumérisme, mais aussi l’entendement du monde qui considère que les phénomènes matériels ont des causes strictement physiques ou chimiques. Ahriman soude la pensée au cerveau, enchaînant l’individu au matériel. La pensée devient alors passive, un pâle reflet des impressions sensorielles, et l’homme pense alors de façon abstraite, aride et intellectuelle, se percevant comme un animal intelligent (darwinisme) ou une machine biologique. Si Ève est séduite par le Serpent séducteur, le feu luciférien des passions, l’homme a la propension à servir Ahriman-Satan, Méphistophélès, l’intellect rusé et calculateur. Lucifer est chaud et gonfle l’égoïsme ; Ahriman est froid et sans âme. Ahriman voudrait pouvoir bloquer toute évolution spirituelle, nous enfermer dans la quête de confort, de plaisirs, d’avoirs, de savoirs, de pouvoirs, de prévisibilité, de structure, de formalité.
Le Gardien du Seuil
Le Seuil du spirituel se trouve à l’intérieur et à l’extérieur de soi : à l’intérieur c’est l’écran de la mémoire, à l’extérieur c’est le voile des apparences, la Maya. L’humanité a franchi le Seuil au début du vingtième siècle, avec la fin du Kali-Yuga et le retour éthérique du Christ qui, apportant avec lui les nouvelles facultés de clairvoyance permettant de le percevoir, annonce le début du nouvel âge de lumière. Or parce que l’humanité était mal préparée à cette traversée, les frontières du Seuil, qui normalement gardent les éléments subconscients sous le seuil de la conscience, ne sont plus aussi étanches qu’avant. Voilà qui explique la montée des troubles anxieux et des maladies mentales, qu’on doit comprendre comme un signe des temps. Le Gardien du Seuil nous cache le monde invisible, qu’on ne saurait voir sans frémir. On ressent sa présence lorsque, en s’approchant du Seuil, on est pris d’un brûlant sentiment de honte. En effet, le Gardien étant le produit des actes de nos vies antérieures et de notre vie présente, il se charge que notre karma nous revienne en bonne et due forme, du moins tant qu’on refuse de prendre sur soi cette responsabilité. Le Gardien est donc notre Double et il nous incombe de le transformer. Le double est un agrégat d’élémentaux constitués de nos pensées et impulsions de volonté qu’on ne maîtrise pas, dont on est inconscient, que l’on n’a pas transformé. Il faut toutefois prendre garde, car voir le Gardien en face, cette image hideuse de soi-même, est une expérience terrifiante, voire dangereuse. C’est pourquoi une préparation morale adéquate est exigée avant de franchir le seuil par des moyens occultes. Si la pensée logique et la conscience morale ne sont pas assez fortes au moment de franchir le Seuil, une entité ahrimanienne entre en nous à notre insu, sous le seuil de la conscience, d’où elle nous influence. On revient alors avec un passager clandestin à son bord. Lorsqu’un scientifique étudie les propriétés de la matière, il déchire le voile des apparences sensibles et franchit le seuil séparant le matériel du spirituel pour déboucher dans le monde soi-disant subatomique, la sous-nature , le royaume des élémentaux ahrimaniens(12). Inconscient de l’existence de tels êtres, il en est d’autant plus vulnérable qu’il regorge de pensées matérialistes. Sous leur influence, il se sent plus intelligent, rusé et astucieux. Dans le meilleur des cas, il peut recevoir une idée d'invention géniale; dans le pire des cas, il devient « savant fou » ou même un tueur sadique. Caligula et les Césars ont exigé l’initiation sans préparation et sont devenus des tyrans mégalomanes. En l’absence d’un juste sens moral, l’individu devient haineux, dominé par un intellect mis au service de ses instincts de destruction.