Les figures des constellations, incluses dans les signes à l'époque où la division fut réalisée pour la
première fois ne ressemblaient pas du tout à des formes d'animaux, de reptiles ou d'autres objets
décrits par les noms qui leur ont été donnés. On peut assurer la vérité de cette assertion en
examinant les dispositions des différentes constellations. A moins que l'observateur ne projette par
l'imagination la forme d'un crocodile2 ou d'un crabe, il y a très peu de chance que les étoiles ellesmêmes
lui suggèrent l'idée de cette figure, sur la voûte bleutée du firmament étoilé.
Dans ce cas, si les constellations n'ont rien à voir avec la source des noms par lesquels les divisions
Zodiacales sont indiquées, nous devons rechercher une autre source qui aurait pu être à l'origine de
ces appellations. Il me revient de démêler une partie du mystère en relation avec ces signes
Zodiacaux, ainsi que de révéler une part de la conception sublime de l'antique philosophie Hindou
qui leur donna naissance. Les signes du Zodiaque ont bien plus qu'une seule signification. Dans un
sens, ils représentent les différentes étapes de la Création jusqu'aux temps de l'actuel univers
matériel avec les cinq éléments se manifestant à l'existence phénoménale. Comme l'auteur d'Isis
Dévoilée l'a établi dans le second volume de son oeuvre admirable, « la clef doit être tournée Sept
1 Vierge-Scorpion, quand seuls les initiés savaient qu'il y avait douze signes. Vierge-Scorpion était ensuite suivi (pour
le profane) par le Sagittaire. Au milieu ou au point de jonction où se tient actuellement la Balance et au signe appelé
aujourd'hui Vierge, deux signes mystiques étaient insérés qui restaient inintelligibles au profane. (Editeur du
Theosophist, i.e. Helena Blavatsky)
2 Cette constellation n'a jamais été appelée Crocodile par les anciens astronomes Occidentaux qui la décrivaient
comme une chèvre à cornes, et l'appelèrent ainsi Capricorne (Editeur du Theosophist, i.e. Helena Blavatsky).
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Les Douze Signes du Zodiaque – T. Subba Row 3 / 10 fois » pour comprendre la philosophie complète à la base de ces signes.
Mais je ne la tournerai qu'une seule fois et donnerai le contenu du premier chapitre de l'Histoire de la Création. Il est
heureux que les noms Sanskrit assignés aux différentes divisions par les philosophes Aryens
contiennent en eux-mêmes la clef de la solution du problème. Ceux de mes lecteurs qui ont étudié
dans une certaine mesure les anciens « Mantra Shâstra » et « Tantra Shâstras » de l'Inde, auront vu
que très souvent les mots sanskrits sont élaborés afin de véhiculer un sens caché défini au moyen
d'un ensemble préétabli de certaines méthodes utilisées par convention tacite, alors que la
signification littérale est assez différente du sens implicite. Voici certaines des règles qui peuvent
aider un chercheur à extraire la signification profonde de la nomenclature du Sanskrit ancien utilisé
dans les vieux mythes et allégories Aryens :
1) Trouver les synonymes du mot utilisé qui ont d'autres significations ;
2) Trouver la valeur numérique des lettres composant le mot selon les méthodes données dans
les anciens travaux Tantriques ;
3) Examiner les anciens mythes ou allégories, s'il y en a, qui ont quelque connexion privilégiée
que ce soit avec le mot en question ;
4) Permuter les différentes syllabes composant le mot et examiner les nouvelles combinaisons
qui vont être ainsi formées avec leurs significations, etc. etc.
Je vais désormais appliquer certaines des règles données ci-dessus aux noms des douze signes du
Zodiaque.
I. Masham. Un des synonymes de ce mot est Aja. Ceci précisé, Aja signifie littéralement ce qui
n'a pas de naissance et est appliqué au Brahman Eternel dans certains passages des
Upanishads. Donc le premier signe est supposé représenter Parabrahman, le soi-existant,
éternel, cause auto-suffisante de la création.
II. Rishabham. Ce mot est utilisé dans différents passages des Upanishads et dans les Vedas
pour signifier Pranava (Aum). Shankarâchârya l'a ainsi interprété dans divers passages de
son commentaire. Exemple : « Rishabhasya – Chandasam Rishabhasya Pradhanasya
Pranavasya. »
III. Mithunam. Comme le mot l'indique pleinement, le signe tente de représenter le premier
androgyne, l'Ardhanârishvara, la Sephirah bi-sexuée - Adam Kadmon.
IV. Karkatacam. Quand les syllabes sont converties en nombres correspondant au mode général
de transmutation dont il est si souvent fait allusion dans le Mantra Shâstra, le mot en
question sera représenté par / / / / . Ce signe ensuite est destiné de façon évidente à
représenter le Tétragramme sacré ; le Parabrahmadharaka ; le Pranava résolu en quatre
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Les Douze Signes du Zodiaque – T. Subba Row 4 / 10
entités séparées correspondant à ses quatre Matras ; les quatre Avasthâs indiqués par Jâgrat
(éveil) Avasthâ, Svapna (rêveur) Avasthâ, Sushupti (sommeil profond) Avasthâ, et Turiya (la
dernière étape, c'est-à-dire Nirvâna) Avasthâ (jusqu'ici en potentialité) ; les quatre états de
Brahman appelés Vishvânara, Taijasi (ou Hiranyagarbha), Prajna, et Ishvara et représentés
par Brahma, Vishnu, Mahaswara, et Sadasiva ; les quatre aspects de Parabrahman comme
Sthûla, Sûkshma, Bijam et Sachchi ; les quatre étapes ou conditions du Mot Sacré nommé
Parâ, Pashyantî, Madhyamâ et Vaikharî : Nada, Bindu, Shakti et Kâla. Ce signe complète le
premier quaternaire.
V. Simham. Ce mot contient en son sein un monde de sens occulte : et il ne serait pas prudent
de ma part de révéler la totalité de sa signification dans cet article. Il sera suffisant pour
l'intention de ce dernier d'en donner une indication générale.
Deux de ses termes synonymes sont Panchasyam et Hari, et son nombre dans l'ordre des
divisions Zodiacales (étant le cinquième signe) indique clairement le premier synonyme. Ce
synonyme – Panchasyam – montre que le signe est destiné à représenter les cinq Brahmas, à
savoir – Isana, Aghora, Tatpurusha, Vamadeva, et Sadyojata – les cinq Buddhas. Le second
synonyme le montre comme étant Narâyana, le Jîvâtman3 ou Pratyagatman. (Le Suka
Rahasya Upanishad montrera que les anciens philosophes Aryens voyaient en Narayana le
Jîvâtman. Les Vaishnavas peuvent ne pas l'admettre. Mais en tant qu'Advaitin, je vois
Jîvâtman comme identique à Paramatman dans son essence réelle une fois dépouillé de ses
attributs factices créés par Ajnâna ou Avidya – l'ignorance).
Le Jîvâtman est placé correctement dans le cinquième signe en comptant à partir de Masham, puisque le
cinquième signe est le putrasthanam ou la maison du fils selon les règles de l'astrologie
Hindoue. Le signe en question représente Jîvâtman – comme s'il était le fils de Paramatman.
. J'ajouterai seulement ici qu'à moins que la nature de ce signe soit totalement comprise, il sera impossible de saisir
l'ordre réel des trois signes suivants et leur signification complète. Les éléments ou entités
qui ont globalement une existence potentielle dans ce signe deviennent distincts, des entités
séparées dans les trois prochains signes. Leur union en une simple entité mène à la
destruction de l'univers phénoménal, et l'identification du pur esprit et leur séparation a
l'effet contraire. Cela mène à l'existence matérielle terre-à-terre et soumet à la vue la galerie
d'images d'Avidya (l'Ignorance), ou Maya (l'Illusion). Si l'orthographe réelle du nom par
3 Dans son état le plus bas ou le plus matériel, en tant que principe-de-vie qui anime les corps matériels des mondes
animal et végétal, etc. (note de l'Editeur du Theosophist, i.e. Helena Blavatsky)
4 Néanmoins, cette assertion est vraie. Le Jîvâtman dans le Microcosme (l'homme) est la même essence spirituelle qui anime le Macrocosme (l'univers), la différenciation, ou différence spécifique entre les deux Jîvâtmas se manifestantde fait dans les deux états ou conditions d'une seule et même Force. Par conséquent, « ce fils de Paramatman » est une corrélation éternelle du Père-Cause, Purusha se manifestant lui-même en tant que Brahma de « l'oeuf doré » et devenant Virâj (NdT : Viradji en V.O.) – l'univers. Nous sommes « tous nés d'Aditi de l'eau » (Hymns of the Maruts, X, 63, 2) et « L'être est né du non-être » (Rig-Veda, Mandala I, Sukta 166) – note de l'éditeur du Theosophist, i.e. Helena Blavatsky
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lequel le signe dont il est ici question est proprement comprise, on verra aisément que les
trois prochains signes ne sont pas ce qu'ils sont supposés être. Kanya ou la Vierge, et
Vrischikam ou le Scorpion devraient former un seul signe, et Thula doit suivre le signe en
question s'il est seulement nécessaire d'avoir un signe séparé de ce nom. Mais une séparation
entre Kanya et Vrischikam a été effectuée en interposant le signe Thula entre les deux.
L'objet de cette séparation sera compris en examinant la signification des trois signes.
VI. Kanya. Signifie une vierge et représente Shakti ou Mahâ Mâyâ. Le signe en question est la
6ème Rasi ou division, et indique qu'il y a six forces primaires dans la nature. Ces forces ont
toutes sortes de noms dans la philosophie Sanskrit. Selon un système de nomenclature, elles
sont appelées par les noms suivants : (1) Parâshakti ; (2) Jnâna Shakti ; (3) Ichchha Shakti
(volonté) ; (4) Kriyâ Shakti ; (5) Kundalinî Shakti et (6) Mantrikâ Shakti5. Les six forces
5 Parâshakti : Littéralement la grande ou suprême force ou pouvoir. Cela signifie et inclut les pouvoirs de la lumière
et de la chaleur.
Jnâna Shakti : Littéralement le pouvoir de l'intellect ou le pouvoir de la sagesse réelle ou connaissance. Elle a deux
aspects :
I. Ce qui suit sont certaines de ses manifestations lorsqu'elle est placée sous l'influence ou le contrôle de
conditions matérielles :
(a) Le pouvoir du mental (NdT : mind en anglais) dans l'interprétation de nos sensations,
(b) Son pouvoir de se rappeler les idées passées (la mémoire) et d'ériger des attentes futures,
(c) Son pouvoir tel que se manifestant dans ce qui est appelé par les psychologues modernes « les
associations d'idées » qui lui permettent de former des liens persistants entre différents groupes de
sensations et de possibilités de sensations et ainsi de générer la notion ou l'idée d'un objet externe,
(d) Son pouvoir de connecter ensemble nos idées par le lien mystérieux de la mémoire et ainsi de
générer la notion de soi ou d'individualité.
II. Ce qui suit sont certaines de ses manifestations lorsqu'elle est libérée des entraves de la matière :
(a) la Clairvoyance.
(b) la Psychométrie.
Ichchha Shakti : Littéralement, le pouvoir de la volonté. Sa manifestation la plus ordinaire est la génération de
certains influx nerveux qui mettent en mouvement les muscles requis pour l'accomplissement d'un objet désiré.
Kriyâ Shakti : Le pouvoir mystérieux de la pensée qui lui permet de produire des résultats phénoménaux,
perceptibles, externes par sa propre énergie inhérente. Les anciens soutenaient que quelque idée que ce soit se
manifestait en s'externalisant si l'attention de quelqu'un était profondément concentrée sur elle. De façon similaire,
une volonté intense sera suivie par le résultat désiré. Un Yogi accomplit ses prodiges au moyen de Ichchha Shakti et
Kriyâ Shakti.
Kundalinî Shakti : Littéralement, le pouvoir ou la force qui se meut dans un chemin incurvé ou serpentin. C'est le
principe-de-vie universel qui se manifeste partout dans la nature. Cette force inclut en son sein les deux grandes
forces de l'attraction et de la répulsion. L'électricité et le magnétisme sont des manifestations de cette force. Ceci
est le pouvoir ou la force qui provoque cet « ajustement continu des relations internes aux relations externes », ce
qui est l'essence de la vie selon Herbert Spencer, et cet « ajustement continu des relations externes aux relations
internes », qui est la base de la transmigration des âmes ou punarjanmam (renaissances) selon les doctrines des
anciens philosophes Hindous.
Un Yogi doit complètement dompter ce pouvoir ou cette force avant de pouvoir atteindre moksha. Cette force est,
en fait, le grand serpent de la Bible.
Mantrikâ Shakti : Littéralement, la force ou pouvoir des lettres ou le discours ou la musique. La totalité de l'ancien
Mantra Shâstra a cette force ou ce pouvoir dans toutes les manifestations qui le concernent. Le pouvoir du Monde
dont parle Jésus Christ est une manifestation de de cette Shakti. L'influence de la musique est une de ses
manifestations ordinaires. Le pouvoir du merveilleux Nom ineffable est la couronne de cette Shakti.
La science moderne a étudié mais en partie la première, la seconde et la cinquième des forces ou pouvoirs
mentionnés ci-dessus, mais demeure dans l'obscurité en ce qui concerne les autres pouvoirs restants.
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sont dans leur unité représentées par la Lumière Astrale6.
VII. Thula. Quand il est représenté par des nombres selon la méthode à laquelle il est fait
allusion plus haut, ce mot sera converti en 36. Ce signe, donc, est évidemment supposé
représenter les 36 Tattvas. (Le nombre de Tattvas est différent selon le point de vue des
différents philosophes ; mais par Saktayas généralement et par plusieurs des anciens Rishis
tels que Agastya, Turvashas et Parashurama, etc., on établit le nombre de Tattvas à 36).
Jîvâtman diffère de Paramatman, ou pour énoncer la même chose en d'autres mots,
« Baddha » diffère de « Mukta »7 en ce qu'il est contenu dans ces 36 Tattvas, alors que
l'autre en est libre. Ce signe prépare le chemin à l'Adam terreste, à Nara. En tant qu'emblème
de Nara, il est correctement placé comme septième signe.
VIII. Vrischikam. Il est dit par d'anciens philosophes que le soleil lorsqu'il est situé dans ce Rasi
ou division, est appelé sous le nom de Vishnu (Voir le 12ème Skandha de Bhagavata). Ce
signe est destiné à représenter Vishnu. Vishnu signifie littéralement celui qui est déployé –
déployé comme Vishva ou Univers. A proprement parler, Vishva lui-même est Vishnu. (Voir
le commentaire de Shankarâchârya sur Vishnu Sahasranama). J'ai déjà suggéré que Vishnu
représente le Svapna Avasthâ ou Etat de rêve. Le signe en question signifie précisément
l'univers en pensée ou l'univers dans la conception divine.
Il est correctement placé comme signe opposé à Rishabham ou Pranava. L'analyse
descendante à partir de Pranava mène à l'Univers de la Pensée, et la synthèse de ce dernier
en remontant mène à Pranava (Aum). Nous sommes maintenant arrivés à l'étape idéale de
l'univers précédant son irruption dans l'existence matérielle. L'expansion du Bijam ou germe
primitif dans l'univers n'est possible que lorsque les 36 « Tattvas »8 sont interposés entre la
Maya et Jîvâtman. L'état de rêve est induit par l'entremise de ces « Tattvas ». C'est
l'existence de ces Tattvas qui amène Hamsa à l'existence. L'élimination de ces Tattvas
marque le début de la synthèse vers Pranava et Brahman, et convertit Hamsa en Soham.
Comme on a fait en sorte de représenter les différentes étapes de la création de Brahman en
descendant vers l'univers matériel, les trois signes Kanya, Thula et Vrischikam, sont placés
dans l'ordre selon lequel ils se tiennent en tant que trois signes séparés.
6 Même le nom de Kanya (la Vierge) montre comment tous les anciens systèmes ésotériques s'accordent dans leurs
doctrines fondamentales. Les Kabbalistes et les philosophes hermétiques appellent la Lumière Astrale la « Vierge
miraculeuse ou Vierge céleste ». La Lumière Astrale dans son unité est le 7ème, par conséquent, les sept principes
diffusés dans toute unité ou les six et UN – deux triangles et une couronne. (note de l'éditeur du Theosophist, i.e.
Helena Blavatsky)
7 Comme l'Infini diffère du Fini et l'Inconditionné du Conditionné. (note de l'éditeur du Theosophist, i.e. Helena
Blavatsky)
8 36 est trois fois 12, ou 9 Tetraktis, ou 12 triades, les nombres les plus sacrés dans la numérologie Kabbalistique et
Pythagoricienne. (note de l'éditeur du Theosophist, i.e. Helena Blavatsky)
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IX. Thanus (Sagittaire). Quand il est représenté numériquement, le nom est l'équivalent de 9, et
la division en question est la 9ème division en comptant à partir de Masham. Le signe, donc,
indique clairement les 9 Brahmas – les 9 Prajâpatis qui assistèrent le Démiurge dans la
construction de l'univers matériel.
X. Makaram. Il y a quelque difficulté pour interpréter ce mot ; néanmoins il contient en son
coeur l'indice de son interprétation correcte. La lettre Ma est l'équivalente du nombre 5 et
Kara signifie main. Ceci étant dit, en Sanskrit, Thribhujam signifie un triangle, bhujam ou
karam (les deux sont synonymes) étant compris pour signifier un côté. Donc, Makaram ou
Panchakaram signifie un Pentagone9.
Ceci étant dit, Makaram est le dixième signe et le terme « Thasathisa » généralement utilisé
par les écrivains Sanskrit dénote les facettes ou côtés de l'univers. Le signe en question est
supposé représenter les facettes de l'univers et indique que la figure de l'univers est délimité
par des Pentagones. Si nous considérons que les pentagones sont des pentagones réguliers
(suivant la présomption ou supposition que l'univers est construit symétriquement) la figure
de l'univers matériel sera, bien sûr, un Dodécaèdre, le modèle géométrique imité par le
Démiurge dans la construction de l'univers matériel. Si Thula avait été inventé
ultérieurement et si à la place des trois signes « Kanya », « Thula » et « Vrischikam », il
n'avait existé qu'un seul signe combinant en lui-même Kanya et Vrischikam, le signe que
nous considérons actuellement serait le huitième signe de cet ancien système, et il s'agit d'un
fait significatif que les écrivains Sanskrit parlent généralement de « Ashtathisa » ou l'espaceaux-
huit-facettes. Il est fort possible que le nombre de thisa pourrait avoir été altéré du 8
pour le 10 quand le signe Vierge-Scorpion existant autrefois a été fractionné en trois signes
séparés.
De nouveau, Kara peut être utilisé pour représenter les triangles projetés de la figure en
forme d'étoile à laquelle il a été si souvent fait allusion dans les colonnes de ce journal en
connexion avec le dard du Scorpion. La figure peut aussi être appelée une sorte de
pentagone régulier (voyez la Trigonométrie Sphérique de Todhunter, p.143). Si cette
interprétation est acceptée, le Rasi ou signe en question représente le « Microcosme ». Mais
le « microcosme » ou le monde de la pensée est réellement représenté par Vrischikam. D'un
point de vue objectif, le « microcosme » est représenté par le corps humain. Makaram peut
être utilisé pour représenter simultanément le microcosme et le macrocosme, comme objets
externes de la perception.
En rapport avec ce signe, je dois préciser ici quelques faits importants que je soumets à
l'examen de ceux qui sont intéressés par l'étude des anciennes sciences occultes de l'Inde.
Les anciens philosophes soutiennent généralement que le macrocosme est similaire au
microcosme en ce qu'il a une Sthûla Sharîra et une Sûkshma Sharîra. L'univers visible est le
9 Voir l'article dans le numéro d'Août 1881 du Theosophist, « The Five Pointed Star » (« L'Etoile à Cinq Pointes »), où
nous énoncions que l'étoile à cinq pointes ou pentagramme représente les cinq membres de l'homme. (note de
l'éditeur du Theosophist, i.e. Helena Blavatsky)
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Sthûla Sharîra de Vishva ; les anciens philosophes soutiennent que comme un substrat de cet
univers visible, il existe un autre univers – peut-être pourrions-nous l'appeler la Lumière
Astrale – l'univers réel du Noumène, comme s'il s'agissait de l'âme de cet univers visible. On
fait d'inquiétantes allusions dans certains passages des Védas et des Upanishads au sujet du
fait que cet univers caché de Lumière Astrale doit être représenté par un Icosaèdre. La
connexion entre un Icosaèdre et un Dodécaèdre est quelque chose de très particulier et
intéressant bien que les figures semblent être très différentes l'une de l'autre. La connexion
peut être comprise par la construction géométrique mentionnée ci-dessous. Dessinez une
Sphère autour d'un Icosaèdre ; dessinez des perpendiculaires partant du centre de la Sphère
jusqu'aux faces de telle façon qu'elles rencontrent la surface de la Sphère. Maintenant, si les
points d'intersection sont joints, un Dodécaèdre est formé à l'intérieur de la Sphère. Par un
processus similaire, un Icosaèdre peut être construit à partir d'un Dodécaèdre. (Voir la
Trigonométrie Sphérique de Todhunter, p.141 : art. 193).
La figure construite telle que décrit
ci-dessus représentera l'univers de la matière et l'univers de la Lumière Astrale tels qu'ils
existent actuellement. Je ne procèderai pas, cependant, à l'examen de la manière dont
l'univers de Lumière Astrale peut être considéré à la lumière d'un Icosaèdre. J'énoncerai
seulement ici que cette conception des philosophes Aryens ne doit pas être considérée
comme une simple « fadaise théologique » ou comme le fruit d'une fantaisie brute. La réelle
signification du concept en question peut, je le crois, être expliquée à la lumière de la
psychologie et de la science physique des anciens. Mais je dois m'interrompre ici et procéder
à la considération du sens des deux signes restants.
XI. Kumbhum (ou Verseau). Lorsqu'il est représenté par des nombres, le mot est équivalent à 14.
Il est alors aisé de percevoir que la division en question est censée représenter le
« Châturdasha Bhuvanam » ou les 14 lokas dont il est fait mention dans les livres Sanskrit.
XII.Mina (ou Poissons). Ce mot est représenté encore une fois par 5 lorsqu'il est écrit en
nombres, et est évidemment censé véhiculer l'idée des Pancha Mahâbhutas ou les 5
éléments. Le signe suggère également que l'eau (pas l'eau ordinaire mais le solvant universel
des anciens alchimistes) est le plus important parmi les éléments dont il est question.
J'ai maintenant achevé la tâche que je m'étais confiée dans cet article. Mon but n'est pas d'expliquer
l'ancienne théorie de la création elle-même, mais de montrer la connexion entre cette théorie et les
divisions Zodiacales. Je n'ai mis en lumière ci-dessus qu'une infime partie de la philosophie que
renferment ces signes. Le voile qui a été habilement posé par les anciens philosophes sur certaines
parties du mystère en relation avec ces signes ne sera jamais retiré pour l'amusement ou la
glorification du public non-initié.