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  • Dans la tradition secrète, le corps humain est considéré comme le symbole ultime de l'univers. Chaque partie du corps correspond à un idéal spirituel, une constellation étoilée ou un élément alchimique. De cette manière, les anciens philosophes se connectaient directement à toutes les choses, et par cette connexion, ils pouvaient influencer le monde qui les entourait, rusty james blog
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1 novembre 2011

Les sorcières de Salem existent encore aux Etats-Unis

salem sorcierEtats-Unis, à deux pas de Boston, les sorcières étaient reines ? Elles sont sept cents à Salem, toutes membres de la ligue des sorcières défendant « la dignité et les droits civiques des six millions de sorcières, païennes et panthéistes du monde entier ».

Laurie Cabot, cinquante-cinq ans, a reçu en 1978 son titre de « Sorcière officielle de Salem » des mains de Michael Dukakis, gouverneur du Massachusetts. Du folklore ? Un attrape-touristes ? En tout cas, on vient consulter Laurie de partout. Ses philtres d'amour sont très réputés, elle retrouve les objets perdus, aide la police, soigne les malades, et puis, elle a un look d'enfer...
L"insigne de la police
de Salem représente
une sorcière volant
sur son balai.


Ici, les habitants ont pris soin de conserver les maisons anciennes. Fondé le 24 juillet 1626, Salem - nom qui signifie shalom, c'est-à-dire « paix » en hébreu - porte décidément mal son nom. Ce fut surtout la capitale de l'intolérance religieuse, puisque, en 1692, les puritains commencent à accuser des femmes de leur apparaître sous forme de spectres, c'est-à-dire de sorcières. C'est la « spectral évidence » , la preuve par le spectre. Pour se défendre, elles doivent... prouver que l'accusation est fausse ! C'est ainsi que dix-neuf malheureuses sont jugées et condamnées à mort par pendaison. Jusqu'à ce qu'un juge étranger à la ville demande qu'une autre preuve soit apportée... et sauve les deux cents femmes emprisonnées dans l'attente de leur jugement !

Pensez-vous que les sorcières aient fui la ville pour si peu ? Bien au contraire ! Aujourd'hui, on en dénombre pas moins de sept cents à Salem, selon les sorcières elles-mêmes, pour une population d'à peine 40 000 habitants. Et que font-elles ? Plutôt que de s'adonner au mal et de chevaucher leur balai, elles préfèrent se réunir bien gentiment sous l'égide de la Ligue anti-diffamation des sorcières. Dignes femmes au foyer, informaticiennes ou secrétaires dans les entreprises de pointe de la périphérie de Boston, elles s'adonnent à la sorcellerie à leurs heures perdues, comme d'autres au point de croix. Leur organisation, qui se glorifie de six millions d'adhérentes en Amérique du Nord, avoue diriger dix branches à travers le monde. Une internationale des sorcières, en quelque sorte.
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À sa tête, Mme Laurie Cabot, la cinquantaine, Grande Sorcière officielle de Salem, fondatrice de la Ligue et nommée par le gouverneur de l'État, Michael Dukakis lui-même. Lorsqu'on désire la rencontrer, il faut déposer sa demande auprès de son agent à New York, comme pour n'importe quelle star du show-business. Une démarche d'autant plus frustrante que cet agent vous répond qu'elle est débordée de travail pour les six mois à venir. Entre les consultations personnelles, les séminaires et les cours à l'université, elle n'a pas une minute à elle.

Il faut donc s'armer de courage et tirer la chevillette de sa chaumière de Daniel Street, qui date de 1783. Laurie Cabot ouvre elle-même la porte. Vêtue d'une ample robe noire, les cheveux ébouriffés et le teint cadavérique de circonstance, elle a un look d'enfer. Elle est très occupée, mais elle veut bien parler le temps qu'il faudra de la sorcellerie. Et d'elle. Elle jure d'emblée ses grands diables qu'elle n'a rien à voir avec Satan. Elle se déguise, c'est vrai, mais pour bien montrer à tous ses voisins qu'ils doivent accepter les sorcières telles qu'elles sont. C'est aussi cela qu'elle enseigne dans ses cours. « Je suis connue dans le monde entier par le bouche à oreille, surtout pour mes philtres d'amour. On vient parfois d'Australie pour m'écouter », avoue-t-elle. Elle aide aussi, moyennant finances, tous ceux qui désirent être compris ou rassurés.
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Si être sorcière est un métier, Salem est sans doute la ville du monde où le balai rapporte le plus d'argent. Est-il utile de préciser que les affaires vont bon train ? La sorcellerie est avant tout une gigantesque entreprise publicitaire et touristique. En un mot, commerciale. Comme on n'est jamais mieux servi que par soi-même, Laurie Cabot a placé sa propre fille à la tête de son magasin de sorcellerie et sa meilleure amie, responsable des relations publiques à la chambre de commerce de la ville, se charge de faire sa publicité. D'ailleurs, les sorcières de Salem sont toutes inscrites au registre du commerce .

Elles vénèrent des dieux païens, jettent des sorts aux maris indélicats et sont présentes sur Internet. Pour nombre d'Américains, leurs brouets et leurs incantations ont remplacé la psychanalyse.


A l'enseigne du Black Cat, Sharon «Moon» Graham tient une librairie d'occultisme à Salem, Massachusetts. L'endroit baigne dans une tendre atmosphère de bougies à la pomme et d'essences aphrodisiaques. Grande prêtresse du «Troisième Degré» (ça veut dire qu'elle en connaît un bout en sorcellerie), Moon (Lune) ne fait pas mystère de balancer des charmes ou un sort quand ça lui chante. Quoi, par exemple? Une de ses patientes se plaint d'être maltraitée par son mari. Elle attend la bonne lune, invoque la déesse Hécate et fait «ce qui convient». Mais encore? «Je me procure un objet appartenant à l'importun, éventuellement quelques lignes écrites de sa main. Je m'empare de son esprit, je l'enferme dans une bouteille vide, avec une décoction d'herbes de ma composition, et hop! dans le congélateur du frigo, au milieu des glaçons!» La coquine assure que ça marche à tous les coups.

Une sorcière, cette jeune femme à la peau de clair de lune, aux yeux gris comme les plages de Nouvelle-Angleterre l'hiver et à la frange noire coupée net? «Lorsque j'étais petite, je parlais aux fées, à l'eau, raconte-t-elle. J'avais plein de questions concernant la spiritualité. Jamais elles n'étaient entendues. Je suis passée à la pratique de wicca.» Wicca: le culte de la déesse et des «esprits de la terre», la religion des sorcières.

Selon Newsweek, on compterait quelque 100 000 new-born witches aux Etats-Unis. De son côté, Laurie Cabot, prêtresse parmi les prêtresses, annonce 9 millions de dévots. Un chiffre exagéré? «Que non! répliquent les sorcières. Les intégristes chrétiens étant plus actifs que jamais, beaucoup de païens se terrent. Ça ne veut pas dire qu'ils n'existent pas.» Difficile, en tout cas, de soutenir qu'il s'agit d'un épiphénomène: à New York et dans les grandes villes américaines, il est devenu courant de larguer son psy pour consulter une witch. «L'analyste finit toujours par étouffer les vraies questions sous les médicaments et à rendre son client captif de la relation thérapeutique», note Moon. Sans compter que l'heure de divan est facturée plus cher que la poudre de perlimpinpin.

Les sorcières possèdent aussi un journal national, The Green Egg, des sites sur Internet, plus un réseau de correspondants qui échangent quelques recettes essentielles, notamment sur la divination. Elles sont aussi à l'écran. Avec La Chasse aux sorcières (The Crucible), de Nicholas Hynter, d'après Arthur Miller (1). Quant aux librairies, elles croulent sous les livres qui réactualisent le thème de la mère «nature» et nourricière, qui soigne et console, cueille les plantes et parle aux animaux. L'essai de Clarissa Pinkola-Estés, hymne à la louve et à la «force naturelle de la femme sauvage», s'est ainsi vendu à plus de 1,5 million d'exemplaires aux Etats-Unis. Il vient d'être traduit en français sous le titre Femmes qui courent avec les loups (Grasset).

Sur une population de 38 000 âmes, l'agglomération de Salem compterait 2 500 sorcières. Réparties en d'innombrables chapelles, appelées covens, elles ont tenu leur premier «grand conseil païen» en janvier, à la mairie, pour faire taire leurs querelles. La ville s'accroche à son titre de capitale mondiale de la sorcellerie depuis ce procès tristement célèbre, il y a trois cents ans, à l'issue duquel une vingtaine de pauvres bougres, accusés de possession, avaient été exécutés par pendaison. Et des dizaines d'autres jetés dans les geôles. Les victimes étaient des femmes essentiellement. Simples, marginales, bûcheronnes, parfois sages-femmes. Ce pouvoir mystérieux de donner la vie - et de l'ôter (toutes seules, elles auraient décimé des troupeaux entiers de vaches!) - est ce qui les a condamnées.

Épaisse fumée d'encens

Trois siècles ont passé. Malgré la neige et le froid glacial qui engourdissent Salem, la communauté des sorcières est toujours agitée de la même joie frenétique à l'approche de la fête d'Imbolc, les premiers signes du printemps, l'une des quatre grandes dates du calendrier celtique, avec Halloween. En compagnie d'Andrew Jackson - White Hart (Cerf-Blanc) pour les amis - Moon célèbre ce soir Brigid, la déesse qui a entretenu le feu pendant la longue nuit de l'hiver. Celle-ci est représentée par un plâtre blanc posé sur le trépied qui tient lieu d'autel. Tandis qu'une épaisse fumée d'encens envahit la pièce, un chant grave s'élève, accompagné par des percussions légères. L'une ferme les yeux et ouvre les bras en signe d'offrande, tandis que Cerf-Blanc brandit un glaive au-dessus de la tête et sautille en rond pour dessiner le cercle. «I cast the circle of light, the circle of joy, the circle of life...» Suit une liturgie très précise: échange d'onguents, bénédiction des bougies... Cerf-Blanc verse du vin dans un calice. L'une y plonge une dague. Pour finir, ils brûlent le calendrier de l'année écoulée tout en multipliant les prières à la déesse et les voeux pour les proches. Abracadabresque et charmant. Mais pourquoi cette soudaine célébration de sombres divinités appartenant à notre Moyen Age? A quoi rime ce retour subit à des fables d'elfes et de lutins et à des croyances aussi obscures que les mares à crapauds de la forêt de Brocéliande?

Les sociologues américains avancent une explication: le paganisme militant aurait été réactivé en réponse à l'intégrisme des God's Squads, les mercenaires de Dieu, qui ont repris du service. Ils bombent les cliniques d'avortement, rossent les homos qui se tiennent par la main et brûlent les églises des Noirs. Reste que dans cette guéguerre idéologique rétro les deux extrémismes semblent se retrouver dos à dos.

Bien que la sorcellerie soit reconnue comme religion par la Cour suprême depuis 1977, Laurie Cabot a fondé la Ligue des sorcières, afin d'effacer les préjugés dont elle estime victimes les pratiquants de wicca. Leur diabolisation viendrait du culte qu'ils vouent à Cernunnos, le compagnon de la déesse, dieu cornu à corps de bouc. En tout cas, les sorcières continuent d'inspirer de vifs sentiments. En 1992, lors du tricentenaire du fameux procès, une centaine de fous de Dieu investirent Salem. Moon fut agressée dans la rue. Ils la forcèrent à joindre les deux mains en signe de soumission à la foi chrétienne. La police intervint pour protéger «ses» sorcières. Pat Robertson, le télévangéliste de la droite ultra, s'empara de l'histoire pour annoncer que le chef de la police de Salem était sous l'emprise de Satan. «Alors qu'on ne peut pas imaginer meilleur chrétien!» ricanent les consoeurs.

La chasse continue. Il y a peu, un couple de sorcières (le mot est toujours féminin) était expulsé de Jonesboro, dans l'Arkansas. 75 de leurs coreligionnaires, venus manifester leur solidarité en défilant dans les rues de la ville, furent accueillis par les bigots du cru aux cris de «Suppôts de Satan, vous brûlerez en enfer!»

Bâtonnets d'encens, huiles essentielles et bougies brûlent jusqu'à l'écoeurement au Crow Haven Corner, l'une des officines spécialisées dans la quincaillerie wicca. Fille adoptive de Laurie Cabot, Raven règne sur cette bonbonnière kitsch croulant sous les figurines féeriques, créatures des bois, châteaux de légende translucides, chiens ailés et pierres (quartz roses, améthystes et malachites vertes) pour tous les états d'âme.
«On sera toujours là»

L'oeil est noir, les joues saupoudrées de paillettes. Les cheveux de jais coulent sur la cape de velours doublée de satin vert. Raven (corbeau, en anglais) dit avoir voyagé dans ses vies antérieures. Dans l'une d'elles, elle était brûlée sur un bûcher quelque part à la frontière franco-belge, en l'an de grâce 1632. Raven pratique le healing, ce que les sectes new age, empruntant à la tradition celto-druidique, nomment «massage karmique». Sorcière mais pas charlatan, Raven ne se vante pas d'obtenir de guérisons (ouf!). En revanche, elle assure qu'elle décroche facilement des jobs à ses clients (généralement, un brouet à base de sassafras fera l'affaire).

La sorcellerie ne sent pourtant pas que les baies sauvages et la cannelle. L'invocation répétée des origines mythiques, de la puissance des femelles barbares et des forces telluriques, comme toute quête identitaire, aboutit à un corporatisme assez peu oecuménique, sinon étriqué. Ecoutez Moon: «Les femmes ont besoin de redevenir amazones. Wicca les reconnaît dans toute la force de leur beauté intérieure.» Et les hommes, là-dedans? Bons pour retourner à la cueillette? «On peut passer de bons moments avec eux. On ne les déteste pas tous. D'ailleurs, certains nous rejoignent. Ceux qui sont aptes à exprimer leur part féminine.»

Deux rats blancs et philosophes campent sur les épaules de Cheri Scotch, auteur à succès de romans érotico-gothiques (son héroïne est une femme castratrice muée en loup-garou). Cheri vénère Diane chasseresse, qui allait seule ou accompagnée de femmes, mais invoque tout autant Minerve, les guerrières du panthéon nordique, ou Hécate, déesse de l'Obscurité lunaire et des Lieux hantés. Le culte dianique, l'un des plus importants de wicca, remonte aux années 70 du féminisme radical. «A l'époque, les femmes se sont mises en quête d'une spiritualité qui ne soit pas marquée par le modèle patriarcal, raconte Cheri. On a été traitées de salopes, de sorcières. Avec d'autres, j'ai pensé: si c'est ça une sorcière, c'est-à-dire une femme libre et indépendante, alors je veux bien en être une.»

Depuis des lustres, les sabbats nocturnes des dianiques se poursuivent sur les collines des environs. Ou sur l'herbe du Common, le parc qui marque le centre de Salem. «On était là il y a longtemps, note Raven Cabot. On sera toujours là. Il serait peut-être temps d'apprendre à nous connaître.»

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