Le Soleil est le seul objet de notre système qui produise sa propre lumière visible. Quelle est la nature de cette lumière ?
Au modèle dominant de « la chaudière thermonucléaire » s'oppose désormais celui de la luminescence électrique...
Dès le XIXe siècle, les astronomes considérèrent que la force principale du ciel étant la gravité, l'énergie du Soleil résultait d'un « effondrement gravitationnel », une compression du gaz par gravité. De cette hypothèse simple, ils déduisirent que l'énergie produite durerait plusieurs dizaines de millions d'années. Cependant, vers la fin du siècle, les géologues acquirent la certitude que la Terre était beaucoup plus vieille que ne le supposait le modèle des astronomes. Cette divergence devait opposer astronomes et géologues pendant des décennies.
En 1920, l'astronome britannique Sir Arthur Eddington, fit un rapprochement entre l'hypothèse de l'effondrement gravitationnel et un principe physique nouveau et très prometteur : la fusion nucléaire. II postula qu'au centre du Soleil, les températures et les pressions étaient telles qu'elles induisaient une réaction nucléaire de fusion transformant l'hydrogène en hélium.
En 1939, deux astrophysiciens, Subrahmanyan Chandrasekhar et Hans Bethe, travaillant indépendamment, s'employèrent à quantifier l'hypothèse de l'effondrement gravitationnel et de la fusion nucléaire. Bethe exposa les résultats de ses calculs dans un bref rapport publié en 1939, intitulé « La production d'énergie dans les étoiles ».
Le mythe de la chaudière nucléaire
Le modèle élaboré par Eddington, Chandrasekhar et Bethe décrivait une chaudière nucléaire générant l'énergie des étoiles. Et pendant des décennies, les cosmologues, astronomes et astrophysiciens tinrent ce concept de base comme acquis. Les premières formulations de ce « modèle standard » suggèrent que, dans un nuage primordial, la force gravitationnelle génère, par compression progressive, un « disque circumstellaire » ; tandis que les matériaux extérieurs du nuage « tombent » vers le centre et que la gravité donne naissance à une sphère stellaire dont la température du noyau continue à augmenter avec la pression. Les, collisions des atomes de ce noyau dégagent une telle énergie que des électrons sont arrachés à leurs noyaux respectifs abandonnant des électrons libres et des protons d'hydrogène (ce que nous appelons aujourd'hui un plasma). Dans des étoiles similaires à notre Soleil, où la température du noyau est estimée inférieure à 15 millions de degrés Kelvin, la réaction nucléaire commence lorsque des protons d'hydrogène sont soudés ensemble dans la « fusion proton-proton » qui transforme l'hydrogène en hélium.
Certains critiques objectent cependant que, selon les lois régissant les gaz, les températures ne sont pas suffisantes pour provoquer la fusion. Ils évoquent la «barrière de Coulomb », en l'occurrence la répulsion électrique entre deux protons, deux charges de même signe. Une fois fusionnés, les protons devraient leur cohésion à la force nucléaire « forte », mais celle-ci ne peut prévaloir qu'à faible distance. Pour parvenir à la fusion, les protons devraient franchir la barrière de la répulsion électrique, qui est suffisante à les maintenir écartés pour toujours. Mais les successeurs d'Eddington accomplirent l'impossible grâce à une trouvaille appelée « pénétration par effet tunnel quantique » qui permet en principe à un très petit pourcentage de protons « d'apparaître » tout simplement à n'importe quel moment de l'autre côté de la barrière répulsive.
Électriquement neutre
Curieusement, les premières objections opposées au modèle solaire de fusion s'appuyaient sur la puissante force électrique. C'était longtemps avant l'âge de l'espace et la découverte que les particules de plasma chargées se répandent dans l'espace interplanétaire et interstellaire, et longtemps avant les recherches systématiques sur les plasmas et l'électricité dans l'espace.
Les champions de la « chaudière nucléaire » s'appuyèrent sur une série de suppositions fondamentales propres à l'astronomie, bien avant l'émergence d'un modèle nucléaire du Soleil. Ils ne s'inquiétèrent pas de mettre en question la validité de ces suppositions. Ils présumèrent que des nuages de gaz diffus dans l'espace pouvaient s'effondrer par gravité et former des étoiles. Ils présumèrent que la masse du Soleil pouvait être calculée simplement à partir des mouvements orbitaux des planètes. Ils présumèrent que les calculs newtoniens de masse, combinés avec les lois standards des gaz, leur permettaient de déterminer la pression et la température du noyau solaire. Enfin, les pionniers du modèle de la chaudière nucléaire firent une autre présomption propre à l'astronomie de l'époque : celle que le Soleil et les planètes sont neutres électriquement. Ils ne tinrent pas compte du rôle de l'électricité ni de celui des champs magnétiques que les courants électriques génèrent.
Un modèle dépassé ?
Toutes les présomptions faites pendant la première moitié du XXe siècle sont-elles confirmées après quelques décennies d'exploration spatiale ? Ceux qui, se fondant sur des données récentes, s'intéressent davantage aux phénomènes électriques, affirment que non seulement les anciens postulats ne trouvent plus de justification, mais qu'ils sont aujourd'hui démentis par les observations et les mesures. Ils font valoir qu'aucune des caractéristiques du Soleil, tel que nous l’observons, ne permet de soutenir l'hypothèse gravitationnelle, ni l'application des lois concernant les gaz, qu'il s'agisse de pression, de densité, de température ou de mouvements relatifs. L'observation la plus profonde que l'on puisse faire de la surface du Soleil livre des températures d'environ 6 000 degrés Kelvin. Et lorsque l'on scrute l'intérieur plus sombre des taches solaires on trouve des zones plus froides, pas plus chaudes. Par contre, en revenant vers l'extérieur, à la base coronale, la température bondit soudain à près de deux millions de degrés. Donc la couronne solaire surchauffée témoigne d'un gradient de température qui est à l'inverse de ce qu'avaient prévu les modèles antérieurs.
La gravité hors de cause
II semble même que le Soleil n'obéit pas à la gravité. La masse de particules chargées, expulsées par le Soleil sous forme de vents solaires, poursuit son accélération au-delà de Mercure, Vénus et la Terre. Les excroissances et éjections coronales massives n'obéissent pas davantage à la gravité, ni la migration des taches solaires. À l'inverse de ce que prédit la théorie, les couches externes de l'atmosphère solaire tournent plus vite que les couches inférieures, tandis que la rotation de la zone atmosphérique équatoriale est plus rapide que les zones de latitudes plus élevées. Si l'atmosphère du Soleil n'était soumise qu'à la gravité et à la chaleur de surface, elle n'aurait que quelques milliers de kilomètres d'épaisseur, alors que celle-ci excède parfois les cent mille kilomètres.
Le Soleil défie la théorie jusque par sa forme : l'étoile en rotation devrait être aplatie aux pôles et renflée à l'équateur, or c'est une sphère quasi parfaite, comme si la gravité et l'inertie étaient supplantées par quelque chose d'autre. Pour les théoriciens de l'électricité, ce « quelque chose d'autre » devrait se signaler de manière évidente par les particularités dominantes observées (en opposition avec les choses supposées et jamais observées). Les anomalies qui contredisent le modèle standard sont les caractéristiques prévisibles d'une décharge luminescente.
Naissance du modèle électrique
De plus en plus de chercheurs indépendants considèrent aujourd'hui que le Soleil est de nature électrique et consiste en une décharge luminescente alimentée par des courants galactiques. Ils soulignent le fait que le modèle de fusion n'avait prévu aucune des découvertes marquantes, alors que le modèle électrique prédit et explique les observations qui justement posaient le plus de problèmes dans l'observation du Soleil. II y a plus de soixante ans, le Dr Charles E.R. Bruce, de la Electrical Research Association en Angleterre, avait émis un nouveau postulat à propos du Soleil. Chercheur en électricité, astronome et expert sur la foudre, Bruce déclara en 1944 que « la photosphère solaire a l'aspect, la température et le spectre d'un arc électrique ; il en a les propriétés parce que c'est un arc électrique, ou un grand nombre d'arcs en parallèle ». « Cette caractéristique de décharge, disait-il, explique l'aspect grenu de la surface solaire ».
Cependant, le modèle de Bruce était fondé sur le concept conventionnel de foudre atmosphérique, ce qui le conduisait à envisager le Soleil « électrique » indépendamment de tout champ électrique extérieur.
La cible d'une décharge luminescente
Des années plus tard, inspiré par les travaux de Bruce, le brillant ingénieur Ralph Juergens fit une proposition révolutionnaire. Dans une série d'articles débutant en 1972, Juergens suggéra que le Soleil n'était pas un corps électrique isolé dans l'espace, mais l'objet le plus positivement chargé du système solaire, le centre d'un champ électrique radial; et ce champ, selon lui, se situe au sein d'un vaste champ galactique. Avec ce postulat, Juergens fut le premier à franchir le pas théorique vers l'idée d'une source d'énergie extérieure au Soleil.
Il avança l'hypothèse que le Soleil était la cible d'une « décharge luminescente coronale » alimentée par des courants galactiques. Afin d'éviter toute confusion concernant ce concept, il importe de faire la distinction entre le modèle solaire de décharge luminescente électrodynamique complexe et un simple modèle électrostatique, qui n'a rien à voir ici.
Dans la quasi-totalité du volume d'une décharge luminescente, le plasma est â peu près neutre, les protons et les électrons étant presque en nombres égaux. Dans ces circonstances, à la distance où se trouve la Terre par rapport au Soleil, la différence de charge est trop faible pour être mesurée ; elle représente peut-être un ou deux électrons par mètre cube.
Mais plus près du Soleil, la densité de charge est beaucoup plus élevée, et au niveau de la couronne et de la surface, le champ électrique est suffisamment puissant pour générer tous les phénomènes énergétiques que nous observons.
Confronter les deux modèles
Les théoriciens de l'électricité, Wallace Thornhill et Donald Scott réclament aujourd'hui une confrontation critique des deux modèles : la fusion et l'électricité. À la lumière des données récentes sur le Soleil, quel sera le modèle qui répondra le mieux aux épreuves d'unité, de cohérence, de simplicité et de prédictibilité ? Pourquoi tant de découvertes ont-elles surpris les chercheurs et même déçu les attentes du modèle de fusion ? Y aurait-il par contre quelque propriété fondamentale du Soleil qui infirmerait l'hypothèse de la décharge luminescente ?
Nos examens minutieux du Soleil ont révélé l'influence dominante de champs magnétiques qui sont les produits de courants électriques. Le modèle de fusion requiert des explications de plus en plus filandreuses pour rendre compte des taches solaires, des proéminences, des éjections de masse coronale et d'une foule d'autres particularités ; alors que nous avons simplement sous les yeux la façon dont se comporte une anode dans une décharge luminescente !
Dans le modèle électrique, le Soleil est « l'anode », ou l'objet chargé positivement dans l'échange électrique, tandis que la « cathode », ou partenaire chargé négativement, n'est pas un objet discret [isolé, distinct], mais la « cathode virtuelle » invisible qui commence à la limite de la couronne (les décharges coronales peuvent être comparées à la luminescence qui entoure parfois les câbles à haute tension se déchargeant dans l'air ambiant).
Cette cathode virtuelle s'étend loin au-delà des planètes. C'est ce que, dans le jargon de l'astronomie, on appelle « héliopause » [NDT : zone limite du système solaire, où les vents solaires rencontrent ceux provenant d'autres systèmes stellaires]. En termes d'électricité, c'est l'enveloppe cellulaire, ou « doublure », séparant la cellule plasmique qui entoure le Soleil (l'héliosphère) du plasma galactique environnant.
Un champ trop faible pour nos instruments actuels
Dans l'univers électrique, on s'attend à ce que de telles formes cellulaires se présentent entre des régions de plasmas aux propriétés différentes. Selon le modèle solaire de décharge luminescente, presque tout l'écart de voltage entre le Soleil et son environnement galactique se présente au bord de cette fine enveloppe limite de l'héliopause. À l'intérieur de celle-ci, subsiste un champ électrique radial, faible mais constant, dont le Soleil est le centre. Ce champ électrique est trop faible pour être localement mesurable avec les instruments actuels, mais dans sa totalité, au niveau du vaste volume de l'héliosphère, il est suffisant pour alimenter la décharge du Soleil. La partie visible de la décharge luminescente coronale se produit juste au-dessus de l'anode, parfois en plusieurs couches. La chromosphère rougeâtre du Soleil fait partie de cette décharge. Conjointement, les plus hautes énergies particulaires ne se situent pas dans la photosphère, mais au-dessus.
200 millions de degrés Kelvin
Pour les théoriciens de l'électricité, le Soleil est un exemple parfait de décharge luminescente ; en opposition complète avec le modèle de fusion qui implique une dissipation progressive de l'énergie depuis le centre vers l'extérieur. À environ 500 km de la photosphère, ou surface visible, on trouve les températures les plus basses : environ 4 400° K. Tandis qu'on s'en éloigne, les températures montent régulièrement pour atteindre environ 20 000° K au sommet de la chromosphère, à 2 200 km au-dessus de la surface. Là, elles font brusquement un bond de centaines de milliers de degrés pour ensuite continuer à monter régulièrement jusqu'à deux millions de degrés dans la couronne. Même à une distance d'un ou deux diamètres solaires, les atomes d'oxygène ionisés atteignent une température de 200 000 000° K !
En d'autres termes, le gradient « inversé » de température non seulement répond aux critères du modèle de décharge luminescente, mais il contredit toutes les attentes du modèle de fusion.
Une atmosphère de 100 000 km
Mais ce dernier aura encore à faire face à bien d'autres énigmes et contradictions. Comme l'a fait remarquer il y a des années l'astronome Fred Hoyle, compte tenu de sa forte gravité et de sa température de surface de seulement 5 800° K, en fonction des lois sur les gaz appliquées habituellement sur ces corps par les astrophysiciens, l'atmosphère du Soleil ne devrait mesurer que quelques milliers de kilomètres d'épaisseur. Or cette atmosphère gonfle jusqu'à 100 000 km où sa température monte à un million de degrés ou davantage. De là, des particules accélèrent en direction des planètes au mépris de la gravité. On devrait donc dire, en fait, que les planètes, y compris la Terre, gravitent à l'intérieur de l'atmosphère diffuse du soleil.
Des vents de 700 km/s
Les tenants de la théorie de la fusion furent confrontés à une autre surprise lors de la découverte que des jets de particules s'échappaient du Soleil à des vitesses estimées à 400 à 700 km/seconde. La « pression » de la lumière solaire ne peut expliquer une telle accélération des « vents » solaires. Dans un univers électriquement neutre et uniquement gouverné par la gravité, les particules ne seraient pas assez chaudes pour échapper à un corps de cette masse si celui-ci n'était, (selon la théorie), qu'un pôle d'attraction. Et pourtant, les particules des vents solaires poursuivent leur accélération au-delà de Vénus> de la Terre et de Mars. Étant donné que ce ne sont pas des « petites fusées » miniatures, cette accélération défie toutes les attentes !
Les champs électriques accélèrent les particules et par conséquent, selon les théoriciens de l'électricité, l'accélération des particules chargées du vent solaire est tout à fait explicable dans un champ électrique faible centré sur le Soleil. Et tout comme les champs magnétiques sont les témoins indéniables de la présence de courants électriques; l'accélération des particules indique la force d'un champ électrique.
Infime mais suffisant
Les critiques du modèle électrique font communément l'erreur de supposer que le champ électrique radial du Soleil devrait être non seulement mesurable, mais assez puissant pour accélérer vers le Soleil des électrons à des vitesses « relativistes » (jusqu'à 300 000 km/s). Selon cette argumentation, nous devrions observer des électrons passant en flèche à travers nos instruments et déployant des effets spectaculaires dans notre ciel nocturne. Mais, comme nous l'avons indiqué plus haut, dans un modèle de décharge de plasmo-luminescence, le champ électrique interplanétaire est extrêmement faible. Aucun instrument situé dans l'espace ne serait capable de mesurer, sur une distance de quelques dizaines de mètres, le différentiel de voltage radial, ni l'accélération du vent solaire. Cependant, nous sommes effectivement en mesure d'observer cette accélération sur des dizaines de millions de kilomètres, ce qui confirme que le champ électrique du Soleil, bien qu'imperceptible en termes de volts par mètre, suffit à entretenir un courant puissant dérivant à travers l'espace interplanétaire. Étant donné l'énorme volume de cet espace, ce courant est suffisant pour animer le Soleil.
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