IL EXISTE TROIS EXPRESSIONS POUR DESIGNER L’ORGANISATION RATIONNELLE DE L’ORDRE PUBLIC. C’EST-A-DIRE LA POLICE, GESTION ET DISCIPLINE, DES POPULATIONS.
LA SOCIETE DE CONTROLE, NOUS L’AVONS DEPASSEE.
LA SOCIETE DE SURVEILLANCE, NOUS Y SOMMES.
LA SOCIETE DE CONTRAINTE, NOUS Y ENTRONS.
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LE CONTRE-ROLE AU XIVe siècle), C’EST LE REGISTRE TENU EN DOUBLE DE CEUX QUE L’ON A ENROLES, c’est-à-dire inscrits sur un rôle, un parchemin roulé, afin de faire l’appel et de s’assurer de leur présence (roll-call, en anglais) ; notamment soldats et prisonniers. LE SENS DU MOT CONTROLE A DEPUIS SUBI UNE INFLATION EXTREME, D’ABORD EN ANGLAIS OU, DE GLISSEMENT EN GLISSEMENT, IL EN EST VENU A SIGNIFIER SURVEILLANCE, MAITRISE, COMMANDE, POUVOIR (self-control, birth control, remote control). D’où le slogan du Parti, cité par Orwell dans 1984. « Celui qui a le contrôle du passé, a le contrôle du futur. Celui qui a le contrôle du présent a le contrôle du passé. »
Ce glissement de sens s’est répandu en français courant via des traductions fautives, mais LE SENS CORRECT DEMEURE CELUI DE VERIFICATION, comme attesté par le Dictionnaire de vocabulaire technique et critique de la philosophie (André Lalande. P.U.F. 2006), et les deux expressions synonymes : contrôle ou vérification d’identité.
EN BREF, LE CONTROLE EST UN INVENTAIRE DONT LA METHODE REMONTE A L’INVENTION DE L’ECRITURE ET DU CALCUL EN MESOPOTAMIE ; « reçu trente jarres d’huile », « envoyé dix esclaves », « réserve, cent jarres de blé ». LA COMPTABILITE ET L’INVENTAIRE NE SONT RIEN D’AUTRE QUE L’ETAT-CIVIL DES BIENS : LES CHOSES, LE CHEPTEL, LES ESCLAVES, OUTILS VIVANTS (ARISTOTE), CONFONDUS DANS UNE MEME CATEGORIE. ON NE CONTROLE QUE CE QUE L’ON POSSEDE OU DIRIGE, AUSSI L’ASYMETRIE ENTRE CONTROLEURS ET CONTROLES, DISTINGUE-T-ELLE LE POUVOIR DES SANS POUVOIR.
Il y a dans cette simple liste de noms et dans l’appel des inscrits, un dispositif d’une effroyable efficacité. LE CONTROLE, quel qu’en soit le truchement (patronyme, photo, biométrie, empreinte digitale, ADN, etc.), ARTICULE TOUJOURS, D’UNE PART, LE ROLE – AUJOURD’HUI, LE FICHIER INFORMATIQUE-, OU L’ON ENREGISTRE L’IDENTIFIANT D’UN INDIVIDU, SON MATRICULE ; ET D’AUTRE PART, CET IDENTIFIANT LUI-MEME, QUE L’INDIVIDU PORTE SUR LUI, ET QU’IL SUFFIT DE COMPARER A SON DUPLICATA POUR EFFECTUER LE CONTRE-ROLE : que l’on fasse l’appel au camp, ou que l’on vérifie par transmission radio-électronique, la puce d’identité d’un passant dans la foule.
ABOLIR LE CONTROLE, CE SERAIT AU SENS MINIMAL, MATERIEL, DETRUIRE LES SIX CENTS FICHIERS OU FIGURE EN MOYENNE, CHAQUE FRANÇAIS, au premier chef ceux de l’état-civil, de la sécurité sociale et de la carte nationale d’identité.
CETTE ABOLITION NE METTRAIT NULLEMENT FIN AU POUVOIR, ELLE LE RENDRAIT JUSTE FAILLIBLE, PRESERVANT LA POSSIBILITE D’UNE OPPOSITION.
AINSI LA RESISTANCE FUT-ELLE D’ABORD, selon le mot de Kriegel-Valrimont, UNE ENTREPRISE DE FAUX PAPIERS ; et sinon, il n’y aurait pas eu plus de résistance, mais beaucoup plus de déportés : Juifs, militants, requis du S.T.O.
William Burroughs, parrain de la Beat generation et petit-fils d’un autre William Burroughs, inventeur de la première machine comptable, avait dans ses visions d’extralucide employé le MOT DE CONTROLE AU SENS D’EMPRISE ET DE MAITRISE. Ainsi avait-il défini la CAME, comme la marchandise et le moyen de contrôle idéaux. Eric Mottram rapporte ses propos en 1980, dans William S. Burroughs. L’algèbre du besoin. (ed. Christian Bourgois)
« Nul besoin de boniment pour séduire l’acheteur ; il est prêt à traverser un égout en rampant sur les genoux pour mendier la possibilité d’en acheter. »
Assertion non seulement vérifiée, mais extensible à toutes les camelotes dont la came constitue le type idéal. ET DE FAIT, NOUS VOYONS DES POPULATIONS ENTIERES RAMPER A GENOUX DANS LES EGOUTS QU’ELLES CREUSENT, CE FAISANT, POUR MENDIER LA POSSIBILITE D’EN ACHETER. LE FAUX BESOIN N’ETANT PAS MOINS IMPERIEUX QUE LE MANQUE.
BURROUGHS QUE LA QUESTION OBSEDAIT A VATICINE SUR D’AUTRES FORMES D’EMPRISE. LE CONDITIONNEMENT ET L’ALIENATION RELIGIEUSE, PAR EXEMPLE, à travers les rites et le calendrier des prêtres mayas. A ruminer par ces temps de régression. (Juive, islamique, chrétienne) LES TECHNIQUES DE COMMUNICATION : « Qui possède maintenant les communications contrôle le pays. » LE LANGAGE : « l’alphabétisme universel avec en un même temps un contrôle de la parole et de l’image est maintenant l’instrument de contrôle. » Comprenez, de suggestion, d’idéologie, de représentation du monde. Mais sa pensée la plus profonde reste que : « Les hommes libres n’existent pas sur cette planète à cette époque, car la liberté n’existe pas dans le corps humain. Par le simple fait d’être dans un corps humain, vous êtes totalement contrôlé par toutes sortes de nécessités biologiques et extérieures. »
On sait du reste, qu’outre William Burrough, TIMOTHY LEARY, AUTRE BATELEUR DU LSD ET DE LA CONTRE-CULTURE, A BEAUCOUP DELIRE SUR LE « CYBERESPACE » ET LE « TELECHARGEMENT DE L’ESPRIT DANS LE RESEAU », FRAYANT BRUYAMMENT LA VOIE AU TRANSHUMANISME. Mais quoi, seuls les nigauds s’imaginent que la contre-culture californienne de San-Francisco et de la Silicon Valley fut tout uniment un vecteur d’émancipation. Pour l’essentiel elle a servi comme la « recherche fondamentale » à renouveler les rayons de la FNAC, VIA L’INNOVATION TECHNOLOGIQUE ET INDUSTRIELLE. (cf. Techno. Le son de la technopole. Pièces et main d’oeuvre.
L’Echappée. 2011)
En 1990, l’universitaire Gilles Deleuze, dans deux entretiens avec L’Autre Journal (n°1 mai 1990), et avec Toni Negri, dans Futur antérieur (n°1, printemps 1990), emprunte à Burroughs ce terme de contrôle pour désigner ce que « Foucault reconnaît comme notre proche avenir » EN MATIERE DE POLICE DES POPULATIONS.
On sait quelle célébrité le concept benthamien de PANOPTICON a valu à Foucault : QUE LE POUVOIR – CENTRAL-, PUISSE SELON UN DISPOSITIF GEOMETRIQUE RATIONNEL, TOUT VOIR SANS ETRE VU. IL NE S’AGIT PAS, D’AILLEURS, DE CONTROLE, MAIS DE SURVEILLANCE. LAQUELLE SE SUPERPOSE AU CONTROLE SANS L’ABOLIR ET VA BIEN AU-DELA DES MOYENS D’OPTIQUE EMPLOYES PAR LA SENTINELLE (de l’italien sentire, entendre), DEPUIS SON MIRADOR : lunettes, jumelles, télescopes.
A L’ERE TECHNOLOGIQUE ELLE MOBILISE SATELLITES, DRONES, CAMERAS (INFRA-ROUGE), GPS, TELEPHONES MOBILES, CAPTEURS ET PUCES ELECTRONIQUES (RFID), ET TOUS LES DISPOSITIFS DE TRAÇABILITE.
Citoyennistes ou radicalistes, les sempiternels passagers du train de retard prétendent contester la société de surveillance et ses instruments : C’EST-A-DIRE CE QUI EST ADVENU PENDANT QU’ILS COASSAIENT EN CHŒUR ET EN BOUCLE : « PAS DE CATASTROPHISME !... ON N’EN EST PAS LA ! », et grenouillaient contre la société de contrôle.
Cela donne des inventaires épisodiques tel La grande surveillance de Claude-Marie Vadrot (Le Seuil. 2007), mauvaise compilation, non sourcée, de ses confrères journalistes ; Sous surveillance !, autre compilation – mais sourcée-, de Françoise de Blomac, « géographe et spécialiste des nouvelles technologies de l’information et de la communication », et Thierry Rousselin « consultant en observation spatiale (…), directeur de programme d’armement à la Délégation générale pour l’armement (…), chargé du cours de géointelligence à l’Ecole des mines de Paris. Il écrit également dans des « fanzines » de rock n’ roll. » Oui – comme Eudeline ou Nick Tosches. Vous voyez bien que la contre-culture n’est pas sectaire.
LA GLOBALISATION DE LA SURVEILLANCE. AUX ORIGINES DE L’ORDRE SECURITAIRE, D’ARMAND MATTELART (ed. La Découverte. 2007), EST A NOTRE CONNAISSANCE LA MEILLEURE HISTOIRE DE L’INNOVATION SECURITAIRE ET DE SES LIENS AVEC LA TECHNOLOGIE ET LE TERRORISME D’ETAT.
« LA PRIORITE DE LA RECHERCHE-DEVELOPPEMENT VA AUX INSTRUMENTS CAPABLES DE DEBUSQUER LES GUERILLAS ET DE PROTEGER LES TROUPES DES ATTAQUES SURPRISES. LA GUERRE IRREGULIERE VA AINSI SE REVELER UN FORMIDABLE LABORATOIRE DES TECHNOLOGIES DE LOCALISATION. »
Quatre pages d’épilogue bâclé gâchent malheureusement cette riche et utile généalogie du technosécuritaire.
Génuflexions aux mandarins des années soixante-dix : Deleuze, Guattari, Foucault. Rituels saluts au clairon aux « altermondialistes » et aux « organisations citoyennes ». Appels au gouvernement, à l’Etat, pour partager avec eux l’accompagnement et l’encadrement des technologies de surveillance – la cogestion en somme. ESPOIRS NIAIS DANS LA COMMISSION NATIONALE INFORMATIQUE ET LIBERTE (CNIL), L’INSTITUTION PSEUDO-INDEPENDANTE, CHARGEE DE PREVENIR TOUTE CONTESTATION REELLE, ET DE FACILITER EN DOUCEUR, PAR CONCESSIONS SUCCESSIVES, LA REDUCTION DE TOUTE VIE LIBRE ET PRIVEE. On en reste pantois. Comme si l’auteur de ces quatre pages n’avait ni lu ni écrit les deux cents précédentes. Mais le contraire est vrai. Parce qu’il a écrit ce livre et fait ses recherches, Mattelart ne peut que céder à la lassitude, au désarroi, à un effroi qu’il ne peut ni ne veut affronter quand vient le passage obligé aux « propositions concrètes » - et optimistes-. Il s’en débarrasse donc n’importe comment pour taire que tout a échoué et qu’il n’a rien de plus à dire là-dessus.
Il ne faut pas désespérer la piétaille citoyenne ou radicale, étudiants en sociologie, crétins
« insurrectionalistes », pangolins de la Ligue des droits de l’homme, du Syndicat de la magistrature ou de la fondation Copernic, badauds des forums libertaires, abonnés du Diplo ou de Politis.
ALEX TÜRK, LUI, N’A PAS CET EMBARRAS, PUISQU’IL PRESIDE DEPUIS SEPT ANS LA COMMISSION NATIONALE INFORMATIQUE ET LIBERTE ; ET QUE, SENATEUR DU NORD, IL ENSEIGNE LE DROIT PUBLIC A L’UNIVERSITE. Qu’il siège à droite plutôt qu’à gauche n’importe pas plus en la matière qu’une préférence pour la betterave en hors-d’œuvre plutôt que pour le radis. SON ROLE, ON L’A DIT, CONSISTE A REGULER, RATIFIER, SOUVENT APRES COUP, LES PERPETUELLES ROGNURES A LA VIE PRIVEE ET AUX LIBERTES PUBLIQUES, DU FAIT DES ENTREPRISES, DE L’ETAT, DES FORCES DE L’ORDRE ; TOUT EN GEIGNANT DANS CHAQUE MICRO COMPLAISAMMENT TENDU SUR L’INDIFFERENCE DES CITOYENS, DES JEUNES SURTOUT, FACE « AUX PROGRES DE LA SOCIETE DE SURVEILLANCE ». Ceux que l’extension de la tyrannie technologique tourmente vraiment, apprennent ainsi, d’une pierre deux coups, qu’ils ont un champion et une institution à leur service, bien plus qualifiés et armés qu’eux-mêmes, et que ces derniers, hélas, ne peuvent pas grand chose à part remuer des doléances languissantes. Nonobstant, la solution pour Alex Türk réside évidemment dans Alex Türk ; dans le développement de la CNIL, l’accroissement de son personnel, de son budget, de ses compétences, de ses services ; la multiplication de ses arrêts, avis et condamnations.
EN SOMME, LA PROLIFERATION D’UNE ENIEME BUREAUCRATIE PARASITAIRE – à l’instar des domaines de la santé, de l’environnement, de l’alimentation-, sécrétant en langage abstrus une casuistique retorse à base d’arguties juridiques, d’expertises techniques, d’ « analyses coûts/bénéfices », d’obscure « transparence », de « neutralité technologique », de « bons et mauvais usages », de « principe de proportionnalité », de « degré d’intrusivité » , d’ « opt-in et opt-out », de « personnes vulnérables » et de « consentement délégué », de « pédagogie » (des « citoyens », des « jeunes »), de « technologie au secours de la technologie », etc. Tant, dans ce monde complexe et dangereux, il serait extrémiste et simpliste d’observer ce principe : LE CONTROLE ET LA SURVEILLANCE DE QUICONQUE PAR DES MOYENS MECANIQUES OU HUMAINS EST CRIMINEL.
Pour savoir ce qui se passe dans la tête de Türk, et ce que recèle la société de surveillance, on peut lire La vie privée en péril. Des citoyens sous contrôle, (ed. Odile Jacob. 2011), où notre sénateur-prof recycle avec cinq ans de retard et beaucoup de circonlocutions, ce que nous disions en 2006, lors de la manifestation contre l’inauguration de Minatec, à propos des RFID et des nanotechnologies. TÜRK ETANT LE CHAUFFEUR DU TRAIN DE RETARD où cahotent, cahin-caha, citoyennistes et radicalistes. Pour connaître l’horaire du prochain train et savoir de quoi on babillera dans ce tortillard d’ici cinq ans, mieux vaut lire la suite sur la SOCIETE DE CONTRAINTE.
Nous avons introduit cette notion en 2008, au dernier chapitre de Terreur et possession, pour caractériser une PHASE NOUVELLE DANS L’ORGANISATION RATIONNELLE – TECHNOLOGIQUE-, DE L’ORDRE PUBLIC : LE PANCRATICON OU L’INVENTION DE LA SOCIETE DE CONTRAINTE. Extension du panopticon, LE PANCRATICON EST UN DISPOSITIF DE QUASI-OMNIPOTENCE SUR LES ETRES ET LE MONDE. UN TECHNO-TOTALITARISME QUASI-DIVIN, si le divin est vraiment ce tout-puissant dont nous parlent les prêtres. L’étymologie du mot est transparente : Pan, tout ; cratos, la force, le pouvoir – voyez le pancrace-, cette lutte où toutes les prises, tous les coups, sont permis.
Quant à la contrainte, nous n’entendons par là ni plus, ni moins que le Robert et le Dictionnaire étymologique du français. Nous ne jouons pas avec les mots. Nous ne prétendons pas les « redéfinir » afin de duper les naïfs, c’est-à-dire les falsifier en les infiltrant d’acceptions floues, retorses, paradoxales, tronquées ou si larges au contraire qu’elles ne définissent plus rien. Nous nous plions au langage exact et commun afin de partager, autant que possible, une représentation exacte et commune de perceptions communes. Tenant pour acquis que si chacun voit midi à sa porte, cette vision, quoi qu’on raffine et singularise, est commune pour l’essentiel et particulière pour l’exception et le secondaire. Et voilà pourquoi le soleil de Rimbaud, de Van Gogh ou des Lakotas, brille aussi pour nous, quand bien même chacun le voit de son seuil. Et donc :
CONTRAINTE. Nom féminin dérivé au XIIe siècle du verbe contraindre pour signifier 1) une
VIOLENCE EXERCEE CONTRE QUELQU’UN, une ENTRAVE A LA LIBERTE D’ACTION. 2) Une REGLE SOCIALE, MORALE, OBLIGATOIRE. Le mot vient d’une racine Indo-européenne *streig- « serrer », d’où stringere en latin, strictus, constringere « lier étroitement ensemble » ; constrictio « resserrement » et constrictius, qui resserre, tel le boa constrictor.
C’EST CELA. C’EST EXACTEMENT CELA. SERRER, RESSERRER, LIER ETROITEMENT EN UN FILET CONSTRICTEUR. EN VAIN AURIONS-NOUS CHERCHE UN MOT PLUS APTE A NOMMER LES NOUVEAUX MODES D’ORGANISATION DE L’ORDRE PUBLIC. On nous opposera que l’expression semble un pléonasme ; qu’il n’est pas de société sans règles, obligations ni tabous. Le même pourrait d’ailleurs être dit de la société de surveillance – connaît-on une société sans surveillance ?-, ou de l’état de nature – y-a-t-il rien de plus contraignant que la vie des nomades, chasseurs-cueilleurs, astreints, sous peine de mort, à une stricte obéissance aux réalités du milieu ? Précisons donc.
Nous avons maintes fois cité la formule de Clausewitz suivant laquelle « la guerre est (…) un acte de violence destiné à contraindre l’adversaire à exécuter notre volonté. »
DANS LA GUERRE DE TOUS CONTRE TOUS, OUVERTE OU CACHEE, COLLECTIVE OU INDIVIDUELLE, DONT CELLE ENTRE POUVOIR ET SANS-POUVOIR CONSTITUE LE THEATRE PRINCIPAL, UNE ARME NOUVELLE PARAIT AU SERVICE DU POUVOIR, AVEC CETTE PERSPECTIVE SANS PRECEDENT D’ABOLIR, AU SENS LE PLUS MATERIEL, LE LIBRE-ARBITRE D’UN INDIVIDU ET D’EN PRENDRE POSSESSION. PAR POSSESSION, ON ENTEND L’ETAT DE CEUX QUE GOUVERNE UNE PUISSANCE TECHNOLOGIQUE – NEUROELECTRONIQUE PAR EXEMPLE-, QUI LES PRIVE DE LA LIBRE DISPOSITION DE LEURS PENSEES ET DE LEURS ACTES, ET EN FAIT L’INSTRUMENT DE SA VOLONTE. (cf. Dictionnaire du vocabulaire technique et critique de la philosophie. A. Lalande. P.U.F)
Au delà de ce que la loi, la coutume, les normes sociales et la force brute ont toujours imposé ou interdit aux sans pouvoir, des innovations issues de l’informatique et des statistiques, des nano et neurotechnologies, des supercalculateurs et de l’imagerie médicale, induisent bientôt LA POSSESSION ET LE PILOTAGE DU MONDE-MACHINE COMME DE L’HOMME-MACHINE PAR LE POUVOIR.
La pure gestion de flux et de stocks d’objets au lieu de la perpétuelle répression des sujets : macro-pilotage d’ensemble et micro-pilotage individuel.
Trois exemples parmi tant d’autres d’un mouvement général. IBM ET SON PROJET CYBERNETIQUE DE « PLANETE INTELLIGENTE » AUQUEL PARTICIPE TOUTE LA TECHNOCRATIE GLOBALE : DES MYRIADES DE CAPTEURS ET DE PUCES ELECTRONIQUES RFID DANS TOUT LE MILIEU, URBAIN OU NATUREL, DANS TOUS LES OBJETS, INERTES OU ANIMES ; AFIN DE TOUT DIRIGER AU FUR ET A MESURE, DE FAÇON OPTIMALE.
THALES ET SON ARCHITECTURE INFORMATIQUE HYPERVISOR, POUR INTEGRER TOUS CES MOUCHARDS ELECTRONIQUES AU SEIN D’UN SYSTEME UNIQUE, DE TRAITER LEURS MILLIARDS DE DONNEES, DE DECLENCHER LES ALERTES AUTOMATIQUES ET LES ACTIONS IDOINES, EN FONCTION DE LA SITUATION. En avons-nous entendu pourtant de ces fortes têtes de plomb nous assénant du haut de leurs dogmes intemporels « qu’on n’en était pas là », ou que, « forcément », « le système » s’étoufferait sous son propre poids, dans l’incapacité d’absorber des marées croissantes d’informations. Nos contre-experts auraient bien du savoir qu’on n’arrête pas le progrès, et que l’accélération technologique avalerait les obstacles, faibles et provisoires, en travers de sa ruée. Clinatec, un laboratoire du CEA-Minatec, à Grenoble, pour « nous mettre des nanos dans la tête ».
DES LES ANNEES 1970, LE PHYSIOLOGISTE JOSE DELGADO, HERAUT DE « LA SOCIETE PSYCHOCIVILISEE », ARRETAIT NET UN TAUREAU EN PLEINE CHARGE, PAR UN SIGNAL RADIO ENVOYE AUX ELECTRODES IMPLANTEES DANS LE CERVEAU DE L’ANIMAL. La stimulation électrique cérébrale sert aujourd’hui au traitement des TOC, de l’anorexie, de la boulimie, de la dépression – songez à tous ces malheureux salariés d’Orange sautant des fenêtres de leurs bureaux ; il y aura désormais une alternative à la réduction de leur charge de travail ou à leur désertion pure et simple. GRACE AUX COBAYES A SA DISPOSITION, RATS, CHIMPANZES, PARALYTIQUES ET VICTIMES DE LA MALADIE DE PARKINSON, CLINATEC PERMETTRA DE NOUVELLES AVANCEES DE LA SOCIETE DE CONTRAINTE. ET UN JOUR PROCHAIN LE PILOTAGE DE CYBORGS , D’HOMMES-BIONIQUES (« BIO-ELECTRONIQUES), D’HOMMES-MACHINES ENFIN. L’INTERFACE CERVEAU/MACHINE, LA CONVERGENCE DES NEUROTECHNOLOGIES, NANOBIOTECHNOLOGIES ET TECHNOLOGIES DE L’INFORMATION ET DE LA COMMUNICATION (TIC) ASSEMBLE AINSI LES PIECES D’UN DISPOSITIF PERMETTANT A SON MAITRE DE MANIPULER SES ESCLAVES, TELS DES ROBOTS, MARIONNETTES OU ZOMBIES SOUS HYPNOSE. Une possibilité insurpassable, irrésistible pour le pouvoir, en termes de sécuritaire, d’ergonomie sociale.
ON VOIT QUE LA TECHNOLOGIE EST LA CONTINUATION DE LA GUERRE, C’EST-A-DIRE DE LA POLITIQUE, PAR D’AUTRES MOYENS. QUE L’INNOVATION ACCELERE SANS FIN LE PROGRES DE LA TYRANNIE TECHNOLOGIQUE. QUE LES NEUROTECHNOLOGIES COURONNENT CE RATIONALISME POLICIER QUI PRETEND FAIRE DE NOUS DES INSECTES SOCIAUX, ET DE L’HUMANITE UNE FOURMILIERE-MACHINE. QUE NUL NE PEUT S’OPPOSER A L’ORDRE ETABLI NI AU COURS DES CHOSES, SANS D’ABORD S’OPPOSER A L’ACCELERATION TECHNOLOGIQUE.
Pièces et main d’œuvre