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rusty james news
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  • Dans la tradition secrète, le corps humain est considéré comme le symbole ultime de l'univers. Chaque partie du corps correspond à un idéal spirituel, une constellation étoilée ou un élément alchimique. De cette manière, les anciens philosophes se connectaient directement à toutes les choses, et par cette connexion, ils pouvaient influencer le monde qui les entourait, rusty james blog
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alice bailley
5 janvier 2017

Religion et spiritualité à l’ère de l’ego

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Dans un monde chaotique et stressé, la vogue du New Age ne s’est jamais aussi bien portée. Est-il en train de supplanter les églises traditionnelles ou s’agit-il d’un phénomène éphémère ?

Le New Age n’est rien d’autre qu’un retour aux anciennes idées gnostiques. A proprement parlé, le Gnosticisme a d’abord été un mouvement religieux ésotérique dans les premiers siècles de notre ère qui a rivalisé avec le Christianisme. Il propose une initiation à des vérités secrètes. Seuls certains « élus » peuvent recevoir ces connaissances.

Le gnostique est celui qui possède la gnosis («  connaissance » en grec) - une connaissance secrète mystique capable de faire se rejoindre le mystère humain avec le mystère divin. Les gnostiques, comme le dit Jean-Paul II (Cf « Entrez dans l’Espérance »), détournent la parole de Dieu « au nom d’une connaissance profonde de Dieu ».

Le New Age, comme jadis le gnosticisme, propose une spiritualité alternative en marge du Christianisme.

Quelle est cette connaissance ?

Le regard du gnostique sur le monde est dualiste : La réalité se divise en deux éléments irréductibles :
> Le bien, d’un côté, qui s’associe fondamentalement au monde spirituel (le royaume de la lumière).
> Le mal, de l’autre, qui s’attache au monde matériel (le royaume des ténèbres).

Deux pouvoirs suprêmes (ou dieux) s’opposent l’un à l’autre - le dieu indicible et inconnaissable, duquel émane une série de divinités de deuxième rang, et le dieu du mal, ou démiurge, qui a produit l’univers de matière brute et le dirige avec l’aide de ses mauvais démons.

L’homme est composé de corps, d’âme et d’esprit. L’esprit est la vérité même de l’homme, une « étincelle divine », une portion de la tête de dieu. Lors d’un chute tragique, l’esprit de l’homme a été jeté dans un monde obscure et emprisonné dans un corps et une âme individuelle. Le démiurge et les démons garde l’esprit de l’homme emprisonné dans la matière. D’où le besoin d’un sauveur spirituel, un messie ou « Christ » pour apporter la gnose rédemptrice. Ce sauveur est un guide, un maître qui révèle à une certaine « élite » (les Gnostiques) leur vraie nature spirituelle et les aide à sortir du rêve dans lequel ils sont enfermés.

Les Gnostiques seront ainsi libérés du monde matériel... et le non-gnostiques, condamnés à la réincarnation.

Du Gnosticisme au New Age

Avec l’essor du christianisme, les anciennes idées ésotériques de l’Antiquité se sont développées vers un nouveau type de syncrétisme gnostique. Au cours des premiers siècles après J.C., les apôtres et les pères de l’Eglise eurent à combattre plusieurs systèmes « chrétiens » gnostiques, comme ceux de Cerinthus, Manander, Saturninus, Valentinus, Basilides, Ptolemaeus, ainsi que ceux contenus dans certains évangiles apocryphes (de la vérité et de la perfection, de Judas (Iscariote), Philippe et Thomas).

Au troisième siècle, l’église manichéenne, se répand depuis la Perse à travers le Moyen-Orient, la Chine, l’Europe méridionale et l’Afrique du Nord, où le jeune Augustin devint temporairement adepte.

Des enseignements semblables au Manichéisme ont refait surface en Europe au cours du Moyen Age dans des groupes comme les Pauliciens (Arménie, 7ème siècle), les Bogomilistes (Bulgarie, 10ème siècle), les Cathares ou Albigeois (Sud de la France, 12ème siècle), les Cabales juives et les spéculations métaphysiques relatives à l’alchimie.

Les temps modernes ont assistés à la résurgence du gnosticisme dans la pensée philosophique : les lumières, l’idéalisme hégélien, certains courants existentialistes, le nazisme, la psychologie de Jung, la société théosophique et la franc-maçonnerie.

Plus récemment, le gnosticisme (rebaptisé « New Age ») est revenu à la mode grâce notamment au succès immense de quelques « films-cultes » comme « la Guerre des Etoile », « Harry Potter » et « Matrix ».

Le New-Age est-il compatible avec la foi chrétienne ?

Non, le New Age, à l’aube du Troisième Millénaire, est en passe de devenir le plus dangereux ennemi de notre foi chrétienne. Il est d’autant plus dangereux qu’il « ressemble » sous certains aspects à notre foi chrétienne.

Pourquoi est-il incompatible ?

  1. parce que le New Age considère le monde comme un univers clos, sans véritable transcendance. Le Créateur chrétien est amour - une trinité de personnes qui veulent établir avec nous une relation personnelle d’amour - bien différent de ce dieu inconnaissable, comme la « force » de la Guerre des Etoiles, qui est une énergie que l’on peut manipuler à plaisir. Le Dieu de la Révélation a fait toute chose « bonne » : le mal n’est pas une force égale à Dieu. Au contraire : il jaillit du libre choix des hommes et des anges, qui ne seront jamais plus que des simples créatures limités.
  2. Parce que le New Age propose une conception de l’homme dualiste. Il prétend d’une certaine façon que l’homme est prisonnier dans son corps. Les chrétiens pensent au contraire que, malgré le péché originel, il n’y a rien de « mauvais » en soi dans l’homme. Le corps aussi est bon : il permet de s’aimer, de parler, d’agir pour les autres. Tellement bon d’ailleurs que nous croyons à la « résurrection » des corps.
  3. Parce que le New Age attribue seulement à certains la chance d’être sauvé. Il ne s’agit pas d’une libération qui découle d’une réponse personnelle à l’amour de Dieu, mais d’un privilège offert à une poignée d’élus. Derrière cette arrogante idéologie se trouve une bien triste image de Dieu (qui n’aime donc pas tous ses enfants et ne désire par que tous soient sauvés) et une image flatteuse des « élus ».

Comment ces théories pénètrent-elles dans la culture ?

En formant un « terreau idéologique » sous-jacent dans des grandes œuvres littéraires, cinématographiques et artistique.

Prenons quelques exemples dans le cinéma :

  1. la Guerre des Etoiles : voilà une excellente épopée, riche en valeur humaine (l’esprit de chevalerie, le contrôle de ses sentiments, le sens de l’honneur...) mais dont l’arrière-plan métaphysique est truffé d’idéologie gnostique. Le danger de ce film réside dans le fait qu’il semble être tout à fait compatible avec nos valeurs chrétiennes alors qu’en fait, il ne l’est pas du tout. La Guerre des Etoiles est le choc entre les deux pouvoirs suprêmes de l’univers : la « force » et le « côté obscur de la force », exploité par « l’empereur » (le démiurge) et ses démons (Darth Vader et les autres). Les héros gnostiques sont les « Jedis » qui possèdent la « connaissance secrète » de leurs propre pouvoirs spirituels : ils savent utiliser la « force » présente dans le cosmos. Chaque Jedi reçoit un maître qui lui apprend à acquérir la « force rédemptrice ». Ben Kenobi, par exemple, a été le maître de d’Anakin, puis de son fils Luke Skywalker. Le plus grand guide spirituel dans la saga est Yoda, un membre aîné et respecté dans le conseil des Jedis et un général dans la guerre des clones. C’est un univers clos (immanent) qui réduit le divin à une « force », laquelle se trouve en opposition avec son côté obscur.
  2. Matrix : Le monde de Matrix est un univers divisé en deux : le « pays des rêves » (matérialiste) et le « pays de la vraie réalité » (gnosticiste). Un jour, Morpheus révèle à Neo que les êtres humains sont les prisonniers d’une fausse réalité. Pourquoi ? Quelques temps auparavant, des hommes avaient créé Matrix, un être intelligent artificiel. Ayant besoin de l’énergie des hommes pour survivre, Matrix était devenue une machine à générer des rêves dans la tête des gens. Plusieurs millions d’hommes et de femmes prisonniers dans un gigantesque laboratoire étaient entretenus depuis la naissance jusque la mort dans une monde de fausse réalité : pensant qu’ils vivaient, mangaient, travaillaient... ils n’étaient en fait que les victimes d’une gigantesque illusion orchestrée d’un bout à l’autre par Matrix afin de sucer leur énergie avec l’aide de ses « agents ». Cependant, un homme parvint à libérer les premiers êtres humains et à leur enseigner la vérité avant de mourir. L’Oracle (un prophète) avait prédit que cet homme allait revenir pour libérer tous les peuples et les conduire vers Zion, la dernière cité humaine. Cependant, une poignée d’hommes et de femmes libres s’étaient mis à la recherche de cet homme. Morpheus pense que Neo est cet Homme en question et essaye de libérer son esprit de façon à lui permettre d’agir comme le sauveur qu’il est.
  3. Harry Potter : Harry Potter suit le meme schema. Il décrit le choc entre la magie “blanche” pratiquée par les sorcières et les magiciens (les gnostiques) et les arts “obscurs” exploités par le Seigneur obscur Voldemort (le démiurge) et ses disciples dans la « Slytherin House » (les démons). Chaque professeur de Hogwarts est bien sûr un maître, avec Albus Dumbledore à la tête de l’école. Les non-gnostiques sont appelés « Muggles », des êtres humains ignorants, comme la famille Dursley, qui sont sujets aux lois du monde matériel. On attend d’Harry Potter qu’il devienne finalement le « Christ », le sauveur. Notez que le garçon ne DEVIENT jamais un magicien : il n’ACQUIERT pas ses pouvoirs magiques. Il découvre seulement, à travers un long entraînement, qu’il EST un magicien et qu’il POSSEDE ces pouvoirs depuis la naissance. C’est cela le gnosticisme.


Selon une étude publiée sous le nom de Religion et spiritualité à l’ère de l’ego, un tiers des Suisses vivraient sous l’influence de « spiritualités alternatives » qui s’affichent aujourd’hui sans tabou. Dans tous les milieux, on peut entendre des notions telles que « Dieu est énergie », « matière et esprit ne font qu’un », « la méditation guérit ».


Dans les années 2000, on identifiait ce courant sous la dénomination New Age. Les adeptes d’aujourd’hui préfèrent les termes de « quête spirituelle » ou de « nouveau paradigme ». Ingrid Meyer dirigeant la Librairie du bien-être à Fribourg, se satisfait de cette vulgarisation : « Avant, on nous regardait un peu de travers, on parlait de sectes. Aujourd’hui, c’est devenu tout à fait normal ».
 

Cette mouvance surfe sur les maux du siècle où perte de sens, burn-out ou allergies peuvent trouver leur solution dans les ondes positives, le véganisme ou la quête de soi. Elle se veut sans dieu unique ni hiérarchie.
Elle mélange allègrement méditation orientale, chamanisme et physique quantique. Des auteurs en vogue dans ce milieu comme Gregg Braden ou Nassim Haramein, affichent d’imposants cursus scientifiques pour diffuser leurs théories sur le « code divin » ou « l’univers connecté ».

 

Le consommateur de nouvelles spiritualités peut avoir tâté différentes drogues, avoir recours à des thérapies néo-new age. Il est critique envers le rationalisme dominant et fréquente des conférences sur le thème « Science et spiritualité ». Il peut soutenir que des « êtres astraux venus de Vega influencent sa vie ».
L’adepte type est une femme ayant atteint la quarantaine, ayant un haut niveau de formation, vivant dans une ville moyenne, avec une proportion non négligeable de divorcés (19%).
L’une de ces adeptes, en quête de sens à donner à sa vie, s’est rendue chez une chamane pratiquant la « récupération d’âme ». Elle a également fait une « régénération de mémoire ancestrale », de la « biodécodification » et des retraites au rythme de tambours chamaniques. En quelques mois, elle a absorbé toutes les croyances néo-new age.
De ces femmes, Samiel en a fait son fonds de commerce. Devenue conseillère et guide pour des professionnelles en
plein doute existentiel, elle veut donner du sens à leurs vies parce qu’elle-même a été en proie au doute. Après avoir quitté son mari et son emploi, elle se met au yoga puis décide d’ouvrir un cabinet de coaching. En 2010, lors d’une conférence sur les prophéties mayas, elle est frappée par l’annonce du « changement de paradigme » et par le pouvoir du « féminin sacré ».


Cette notion de « féminin sacré » ainsi que celle du « changement d’ère » ou du « changement de paradigme » sont les leitmotive de ce courant. Adepte convaincue, Nicole Schwab, biologiste moléculaire de formation estime que « la force de ce mouvement, ce qui fait que cette quête spirituelle est encore plus grande aujourd’hui, c’est qu’on ressent une sorte d’urgence (…) Le monde est en déséquilibre. On a donné trop d’importance à une façon masculine de voir les choses. Au détriment d’une autre partie de l’être humain : l’intuition, l’empathie, la capacité de ressentir et d’être connecté à l’environnement ». En effet, cette mouvance a aussi un côté terroir et nature.
 

Joëlle Chautems est connue pour ses ouvrages sur les « hauts lieux vibratoires », les « lieux enchantés » qui se sont écoulés à plus de 10000 exemplaires. Dans sa boutique, des cristaux censés protéger des mauvaises ondes et des personnages tirés de jeux vidéo tels que le Seigneur des Anneaux ou Game of Thrones reflètent son inspiration écologique et païenne. Son commerce et son activité d’écrivain ont profité de la banalisation du mouvement new age. Elle admet que dans les grandes librairies, l’espace consacré à ce genre de littérature a triplé ces dernières années.
 

La mouvance possède également ses lieux de vacances et perce dans des secteurs inattendus comme chez ces vignerons séduits par le biodynamisme ou chez les sportifs de haut niveau.
Les pratiques non conventionnelles à visée thérapeutique restent le principal vecteur de la pénétration du new age. La Suisse compte pas moins de 17000 thérapeutes agréés, agrément leur permettant de voir leurs prestations remboursées par les assurances maladie complémentaires. L’offre de soins est devenue pléthorique voire déroutante par sa diversité : respiration alchimique, méthode de libération des cuirasses, lecture de « recueils akashiques », chromothérapie, détoxification, sans oublier le reiki qui fait fureur en ce moment. Certains n’hésitent pas à se faire rembourser une séance de chamanisme en l’estampillant « réflexologie ». Le Centre d’information sur les croyances (CIC) de Genève rappelle qu’il s’agit avant tout d’activités lucratives. Brigitte Knobel estime que la formation à ces « thérapies » est très rapide et permet d’acquérir un statut d’indépendant avec un faible contrôle de l’État.

 

Selon Irene Becci, professeure à l’Université de Lausanne, « il y a un regain de légitimité de cette mouvance ». Les religions traditionnelles se mettent même à utiliser son vocabulaire, « on ne parle plus de lecture de psaumes, mais de méditation sur les psaumes ». Si d’aucuns affirment que la religiosité new age est en train de supplanter les églises traditionnelles, d’autres sont plus sceptiques : à mesure qu’elle devient plus visible, elle risquerait de se heurter aux sarcasmes et aux critiques du matérialisme dominant.

Les méthodes « psychologisantes »

Les thèses développées par ces pseudo-thérapeutes s’appuient sur une approche «psychologisante» reposant sur trois postulats :

  • la culpabilité du patient dans le développement de sa maladie ou de son mal être,
  • l’angoisse de la maladie,
  • la revendication d’un mieux être dans une société individualiste et matérialiste.

C’est aujourd’hui un domaine d’offres pléthoriques attachées à des labels en renouvellement constant où se côtoient professionnels de santé, médecins et paramédicaux, ainsi que thérapeutes individuels auto proclamés à l’issue de formations non homologuées aux contenus, durée et coûts divers.

Les différentes méthodes classées dans cette catégorie, sont résolument excluantes de la médecine traditionnelle. Ce parti non négociable et non contestable soumet à l’emprise mentale celui qui y adhère,et le met en danger dès lors qu’il est atteint d’une pathologie grave ou qu’il développe des dysfonctionnements mentaux induits par son thérapeute.
Outre la victime directe, ces situations sont à l’origine de ruptures familiales douloureuses, notamment pour les enfants.

« Le décodage biologique » et les pratiques assimilées

La Miviludes a eu à de nombreuses reprises à traiter des théories de Ryke Geerd Hamer condamné en 2004 à trois ans de prison ferme pour escroquerie et complicité d’exercice illégal de la médecine, suite à la plainte déposée par un homme dont l’épouse atteinte d’un cancer du sein était décédée du fait du refus de traitements éprouvés. La méthode préconisée par cet ancien médecin allemand exclut tout simplement le recours aux traitements conventionnels pour soigner le malade.

Cette prétendue « nouvelle médecine » repose sur le postulat selon lequel toute maladie est la résultante d’un choc psychologique intense et d’un conflit intérieur non résolu. La théorie de R.G. Hamer est partie du rapprochement qu’il a fait entre la mort de son fils en 1978 et l’apparition chez lui d’un cancer au cours de l’année suivante.

Ainsi naîtra la « médecine nouvelle germanique » qui s’appuie sur cinq lois biologiques dites lois d’airain. La méthode Hamer, à l’image d’autres méthodes, théorise le charlatanisme.

Il s’agit d’une « méthode naturelle de soins » largement fondée sur les "capacités libérées d’auto-guérison du malade, à condition que n’interfèrent pas dans ce processus, les traitements conventionnels". Tout le monde peut guérir soit spontanément, soit dans de rares cas avec le soutien d’un thérapeute. Cette théorie est pour R.G. Hamer universelle, qu’il s’agisse de pathologies bénignes ou graves. Le cancer par exemple s’expliquerait par un stress important qui affaiblirait les défenses immunitaires, voire provoquerait une réaction somatique de grande ampleur.

La condamnation de R.G. Hamer ne semble pas avoir mis un terme à ses activités. Réfugié en Norvège, il continue via son site Internet à diffuser sa méthode et à recruter de nouveaux « patients ». Les témoignages reçus à la Miviludes tendent à démontrer que R.G. Hamer cible depuis peu les enfants. Les tenants de la méthode Hamer ont été jusqu’à créer un site Internet appelé « le cancer » ce qui a pu créer une confusion avec le site officiel e-cancer développé par l’Institut national du cancer (INCA) qui a été alerté par la Miviludes.

R.G. Hamer a pu former de nombreux élèves à sa méthode. Le plus connu de ses disciples français est Claude Sabbah qui, avec sa méthode dite de « biologie totale des êtres vivants » affirme identifier l’événement déclencheur des maladies comme le cancer. Pour cela, il dit s’aider des théories du psychanalyste Carl Jung sur l’inconscient, de la programmation neurolinguistique (PNL), de la psychogénéalogie et de la théorie des cycles biologiques du cerveau, développée par le psychologue Marc Fréchet.

Avec le temps, d’autres "sous-écoles" sont apparues. On citera entre autres Christian Flèche, à l’origine infirmier de formation, qui fait l’apologie et la publicité de la PNCAVT qu’il a créée, « la psycho-bio-thérapie par le décodage biologique », en décriant celles, cependant proches, de R.G. Hamer d’une part et de C. Sabbah, d’autre part. Tout en déclarant vouer estime et reconnaissance à R.G. Hamer pour « ses apports fabuleux », il affirme que celui-ci « est tout sauf scientifique ». C. Flèche critique sévèrement la manière d’enseigner et de soigner de R.G. Hamer ; il écrit à son sujet : « Hamer s’est trompé » et il lui reproche son « absence de conscience thérapeutique », son incapacité à se remettre en question, sa « psychorigidité », sa certitude de détenir la vérité, laissant évidemment entendre que lui, C. Flèche, en est plus proche grâce au « travail sur lui-même » qu’il a réalisé.

Tout cela a conduit R.G. Hamer à rebaptiser sa méthode « médecine nouvelle germanique » pour se démarquer de ce qu’il estime être des contrefaçons de sa méthode originelle…

La Miviludes a recensé des dizaines d’annuaires de thérapeutes. À titre d’exemple, le site annuaire-thérapeute.com présente un glossaire de 64 méthodes pratiquées par 10 000 thérapeutes. Parmi ces méthodes figure la biologie totale présentée ainsi : « Le décodage biologique permet de traduire ce que le mal physique nous dit de nos maux psychologiques ». Ce site recense 130 thérapeutes « spécialisés » dans le décodage biologique. Le prix moyen d’une consultation est de 60 euros. Quelques exemples des liens établis entre une pathologie et une situation précise de la vie courante sont donnés sur le site Passeportsanté.net : ainsi la sclérose en plaques aurait pour origine une perte d’emploi après une chute au travail. Le cancer des os serait dû à un patron constamment méprisant …

Tout aussi inquiétante est la multiplication des structures qui n’hésitent pas à utiliser la dénomination de "centre de santé en décodage biologique" alors que la création des centres de santé obéit à des dispositions très strictes du Code de la santé publique. Ce type de dénomination reprise par des pseudo-thérapeutes pour des pratiques potentiellement dangereuses peut induire en erreur bon nombre de nos concitoyens  en quête  de soins. On ne peut donc qu’appeler l’attention des collectivités territoriales comme des chambres de commerce et d’industrie sur la nécessité, avant de s’associer ou d’accompagner la création de ce type de structure, de vérifier que le projet est conforme à la législation relative aux centres de santés qui soumet leur ouverture à une autorisation du directeur général de l’agence régionale de santé territorialement compétente.

Le caractère préoccupant de toutes ces théories et des enseignements qui les accompagnent – notamment en matière de cancer – apparaît enfin à la consultation de forums de discussion sur la santé, à l’intérieur desquels les concepteurs de méthodes non éprouvées font insérer des mots clés qui renvoient vers leurs propres sites. Il s’agit là d’un moyen d’approcher les malades.

Les psychothérapies déviantes ou les faux souvenirs induits

Ces techniques parmi lesquelles le rebirth ou les thérapies du rêve éveillé sont mises en œuvre dans le secret de cabinets de consultation. Quand elles sont utilisées par des thérapeutes dépourvus d’acquis validés et usant de leur pouvoir de suggestion, elles sont redoutables dans le processus de mise sous emprise des patients au moyen de faux souvenirs d’inceste ou de viol commis par des ascendants "révélés" par le thérapeute, ce qui conduit inévitablement à des ruptures familiales voire à des procédures judiciaires intra-familiales dans lesquelles la parole des victimes peut apparaître crédible pour les experts alors que les faits ont été totalement inventés par le thérapeute qui est parvenu à en persuader son "patient". Ces méthodes sont particulièrement pernicieuses. 
 
En vogue Outre Atlantique, elles compteraient déjà 800 victimes principalement dans les pays anglo-saxons (Voir p. 41 à 42 du rapport d’activités 2005 MIVILUDES et pages 39 à 50 puis 159 à 169 du rapport annuel 2007 de la Miviludes).
En France, un pseudo-thérapeute de faux souvenirs induits a été condamné le 12 juin 2012 pour abus de faiblesse par le tribunal correctionnel de Paris.

La méthode SIMONTON

Elle a été créée par le docteur Carl Simonton, cancérologue, directeur médical du Simonton Cancer Center, en Californie qui prétend « prendre en charge psychologiquement les malades du cancer. L’objectif est "d’apprendre à maîtriser la dimension psychologique et émotionnelle, (...et) favoriser ainsi des transformations en profondeur, notamment face aux difficultés, aux situations de crises, aux maladies ".

L'analyse transactionnelle

Créée par Eric Berne dans les années 1960, elle peut être définie comme « une théorie de la personnalité et une psychothérapie systématique en vue d'une croissance personnelle et d'un changement personnel. ». « Toute personne a une valeur positive en tant qu’être humain ». Il en découle une psychologie de la croissance humaine fondée sur l’hypothèse que chacun peut apprendre à avoir confiance en soi et devenir autonome.

La programmation neurolinguistique (PNL)

Elle est définie par ses concepteurs comme « l’étude de la réalité subjective de l'individu ». Elle consiste en quelque sorte à reprogrammer le cerveau afin d'y ajouter de nouveaux potentiels. Développer la confiance en soi, mieux gérer ses émotions, ou encore apprendre à résoudre les conflits constituent quelques domaines que la PNL est censée améliorer.

Ennéagramme

Cette méthode vise à dresser une cartographie de l’esprit humain en classant les individus en 9 types de personnalités. L’ennéagramme, qui utilise une figure géométrique constituée par un polygone et un triangle inscrits dans un cercle, est présenté comme un instrument d’analyse psychologique des individus et des groupes.  L’ennéagramme est présent dans différentes méthodes apparentées au coaching et est souvent associé à d’autres techniques psychologiques telle que la Programmation Neurolinguistique (PNL).

E.M.D.R (eye movement desensitization and reprossessing)

Il s’agit d’une méthode thérapeutique censée permettre par les mouvements oculaires la remise en route d’un traitement adaptatif naturel d’informations douloureuses bloquées (par exemple après un choc traumatique), la mobilisation de ressources psychiques et la restauration d’une estime de soi déficiente. Mise en oeuvre par des non-médecins hors de tout protocole de soins scientifiquement validé, cette méthode peut conduire à un risque d'emprise mentale.

 Les méthodes par massage ou apposition des mains

La fasciathérapie

La fasciathérapie est une thérapie manuelle fondée dans les années 80.

Ses promoteurs la résument ainsi :

  • Thérapie globale, la fasciathérapie prend en compte le patient dans sa totalité physique, psychique, sociale et culturelle.
  • Thérapie qui sollicite les forces d'auto-régulation somatique et psychique, la fasciathérapie crée les conditions pour que le corps du patient trouve la réponse à sa problématique.
  • Thérapie centrée sur la personne, la fasciathérapie s'inscrit dans un modèle global de santé qui ne s'adresse pas seulement à la maladie mais qui rend le patient acteur et auteur de sa santé.

La kinésiologie

Fondée dans les années 1960 par un chiropracteur américain, la kinésiologie est une méthode de thérapie holistique inspirée par la médecine Chinoise.

Cette technique psycho corporelle recourt à un test musculaire de communication au plan physique et émotionnel. Proposée à tous les âges de la vie et à tous publics, elle permettrait aux usagers de la méthode d’optimiser le capital « ressources personnelles » avec l’accompagnement d’un thérapeute, et de parvenir à l’auto-guérison des difficultés existentielles et des maladies.

Mouvance née dans le sillage du New Age, ses adeptes et sympathisants prônent de manière plus ou moins radicale la rupture avec des habitudes de vie jugées néfastes, au profit de choix naturels et authentiques comme l’alimentation biologique, les médecines douces, les thérapies non médicamenteuses ou encore l’écologie.

La radicalisation de certains adeptes de cette mouvance a conduit à des dérives à caractère sectaire dans laquelle la dimension hygiéniste portée au rang de dogme a constitué un facteur déterminant.

Une affaire jugée en juin 2005 par la Cour d’assises de Quimper, illustre ce constat. Des parents, au nom de conceptions idéologiques inhérentes à la pratique de la kinésiologie et des "lois biologique"s de Ryke Geerd Hamer, avaient adopté pour eux-mêmes et leurs enfants le régime végétalien dans leur quête d’une alimentation purifiée. Cette alimentation carencée en protéines animales et en vitamines et leur extrême défiance à l’égard d’un monde médical jugé a priori dangereux causaient la mort de leur bébé, qui allaité par la mère depuis sa naissance, s'était retrouvé en état de malnutrition majeure. 

Le Reiki

Cette technique d’origine japonaise consiste à poser doucement les paumes des mains sur différents points du corps. La méditation fait le reste... Le praticien initié à la technique est présenté comme un canal de l’énergie universelle qui sera transmise au patient pour rétablir la force vitale.

Le Reiki est également préconisé par ses défenseurs dans la prise en charge des troubles psychologiques liés à l’enfance. Si elle ne met pas toujours directement en danger l’enfant, cette méthode induit néanmoins une perte de chance vis-à-vis de l’amélioration de son état de santé et des possibilités réelles et durables de guérison.

Des témoignages accablants ont été recueilis par les associations de vicitmes.

Le massage Tui Na

Il s’agit d’une branche de la médecine chinoise qui est présentée par ses adeptes comme un moyen d'entretenir la santé et de prévenir les maladies. Elle permettrait aussi de soigner la plupart des problèmes de santé (ponctuels ou chroniques), dont les troubles cutanés, musculo-squelettiques, neurologiques, digestifs, respiratoires, génitaux, hormonaux, de même que certaines infections et certains problèmes émotifs.
Ces éléments de description interpellent d’eux-mêmes.

En tant que telle, cette pseudo médecine peut conduire des malades à des comportements d'adhésion irréductible impliquant une interruption de leur traitement ou celui de leur enfant, ce qui entraîne une perte de chance juridiquement répréhensible. Le risque peut se caractériser notamment par une déstabilisation mentale, des coûts de prestation démesurés, des ruptures familiales et des atteintes à l’intégrité physique des patients.

La pratique de ces "massages", au-delà du risque de mise en danger de certains malades, apparaît comme susceptible de donner lieu à la commission de nombreuses infractions, tel que l’exercice illégal de la kinésithérapie.

Les méthodes par ingestion de substances diverses

Johanna Budwig

Johanna Budwig prétend s’attaquer au cancer ou à d’autres maladies en faisant ingérer au malade de l’huile essentielle de lin non chauffée et non traitée et du lait caillé, appelé la crème Budwig, connue en France par l’intermédiaire de Catherine Kousmine, aujourd'hui décédée. Pour les adeptes de Johanna Budwig « cette méthode est prouvée mais elle serait étouffée par l’industrie du cancer ». Elle aurait été nominée à sept reprises pour le prix Nobel de médecine, mais l’industrie pharmaceutique s’y serait opposée... La théorie du complot expliquerait tout.

Rudolf Breuss

Rudolf Breuss propose, quant à lui, une cure de jus de légumes de 42 jours comme cure anti-cancer.

Alain Scohy

Alain Scohy propose de soigner le cancer par un traitement à base de jus de citron. En 2002, après un redressement fiscal, il s’installe en Espagne où il continue de diffuser sa théorie et à organiser des sessions de formation. Son traitement par la vitamine C « apporterait aux Microzymas le terrain indispensable (acide et réduit) pour bâtir ou rebâtir les organes déficients, les tissus endommagés, les cellules, et même les cellules nerveuses tuées par l’aluminium des vaccins par exemple qui ne seraient pas renouvelables d’après la médecine conventionnelle ». A. Scohy prétend avoir la certitude que: « la vitamine C à haute dose est vraiment efficace sur les cancers et peut bloquer leur croissance et les faire fondre sans le moindre inconvénient ou risque vital même s'il nous faut rester vigilants sur d'éventuelles difficultés d'administration ; la prise peut se faire très facilement par voie orale ou par lavements si l'on utilise du L-ascorbate de sodium pur »...

la méthode Simoncini

Médecin italien radié de l’ordre italien, le "docteur" Simoncini professe une théorie sur la nature mycosique du cancer et son traitement par le bicarbonate de soude. Selon lui, « la raison d’être des mouvements alternatifs est l’incapacité de la médecine conventionnelle à résoudre les problèmes des patients qui semblaient obtenir de plus grands bénéfices de ces thérapies qui les évaluaient et les traitaient comme des êtres complets ». Cependant, il admet lui-même que sa théorie est fondée sur une idée qu’il aurait eu en tant que naturopathe : le cancer serait dû à « un champignon que l’on peut traiter en administrant du bicarbonate de soude en injection locale ou parentérale, ce qui permettrait d’éliminer la maladie en trois ou quatre jours » . Cette théorie, comme toutes les pratiques non conventionnelles, n’est fondée sur aucun critère scientifique. M. Simoncini organise régulièrement des conférences pour vanter sa méthode. La dernière en date organisée par « Le cercle de Jade » devait se tenir en juillet 2010 dans une commune des Alpes-Maritimes. Dans le cadre de sa mission de vigilance, la Miviludes est intervenue afin d’alerter le maire sur les risques liés à de tels discours. Cette intervention a permis d’obtenir la déprogrammation de la conférence.

Jean Lefoll

Jean Lefoll, chirurgien-dentiste, propose quant à lui trois acides pour traiter le cancer : l’acide trichloracétique, l’acide trifluoroacétique, l’acide tribromoacétique.

l'urinothérapie

Enfin, l’urinothérapie consiste en l’application ou en l’absorption d’urine. Amaroli est le nom « poétique » d’une technique de santé qui consiste à recycler son urine en la buvant.

Les méthodes aux fins de prévention et de développement personnel

Elles répondent à l’attente d’une approche globale de la personne, dite "holistique", et aux promesses de « naître sans tare, de vivre plus vieux et de mourir mieux ».Dans ce courant, le jeûne est prôné comme facteur de prévention des maladies et comme thérapie efficace. On y trouve aussi des régimes comme le végétalisme.
Ces approches, portées par la vague écologiste et la mouvance New Age, ont connu un réel succès ces dernières années, attirant un nombre important d’adeptes, mais sont en revanche responsables de nombreuses victimes. Cette catégorie de pratiques compte un nombre significatif d'affaires judiciaires.

L’hygiénisme ou les dogmes du déséquilibre alimentaire
 

L’instinctothérapie, c'est-à-dire la seule consommation d’aliments crus sélectionnés sur leur odeur, est pratiquée au sein de petits groupes épars. L’un d’entre eux, installé à Montramé en Seine et Marne, a dérapé sous l’influence de son gourou Guy Claude Burger reconnu coupable de viols sur mineurs et condamné à 15 ans de réclusion criminelle.

L’association Joie et Loisirs dans le Morvan dont l’objet était le partage de loisirs en commun, pratiquait une hygiène alimentaire déséquilibrée et l’imposait aux enfants. Six de leurs membres ont été condamnés en mars 2006 par la cour d’appel de Paris pour des pratiques relevant de l’exercice illégal de la médecine ayant entraîné la mort de trois enfants dont un bébé. (Voir p. 227 à 228 du rapport d’activités 2006 de la MIVILUDES)

Des parents adeptes du groupe Tabitah’s Place ont également été condamnés à 12 ans de réclusion criminelle pour avoir volontairement privé de soins leur fils de moins de 15 mois.

Dans cette catégorie, sont également pointés les groupes qui allient pratique sportive intense et jeûne parfois poussé à l’extrême. L’inquiétude grandit quand ces stages sont destinés aux adolescents qui sont exposés dans ces conditions à des déséquilibres physiques et psychiques.

Le respirianisme promu en France par la prêtresse australienne Jashmuheen (Ellen Greve) repose sur la pratique du jeûne total acquis à l’issue d’un processus sacré de 21 jours au delà duquel il est envisageable de se nourrir uniquement d’air et de lumière... Cette pratique est responsable de décès à l’étranger. En France, elle est l’objet d’une surveillance étroite des colloques et stages de « sa prêtresse ».

Les pratiques de développement personnel
 

Le mythe de l’enfant parfait est au centre de pratiques à risques rejetant les approches conventionnelles de la grossesse,de la naissance et de la petite enfance. Critiquant la surmédicalisation, cette mouvance soutient notamment la thèse des naissances naturelles loin des plateaux techniques des maternités et l’entourage de la mère par des accompagnatrices, sans connaissances médicales spécifiques, appelées doulas (Voir rapport MIVILUDES 2006 p.67 à 69).

Cette tendance a des liens avec des groupes pointés par les rapports parlementaires, comme Spirituel Human Yoga (SHI), de tradition" guérisseuse", qui proposent des séances d’harmonisation du fœtus pour prévenir le handicap.

Kryeon
Ce concept apparu Outre Atlantique, protégé sous la marque EMF Balancing déposée par la société Energy Extension, concerne les activités de la thérapeute Peggy Dubro.
Selon cette mouvance, « l’harmonisation EMF ouvre la voie à notre évolution. Elle nettoie, fortifie et équilibre notre propre structure électromagnétique afin que nous puissions nous brancher complètement à l’énergie universelle, la recevoir et l’utiliser. Cette harmonie permet d’améliorer notre état de santé ».
Objet d’une littérature abondante et de la vente de nombreux produits spécifiques, cette "théorie" concerne tout particulièrement les enfants signalés pour leur hyper activité ou tout simplement pour des comportements différents. Appelés enfants "indigo", en raison d'une "aura" bleutée les entourant, ou encore « cristal »,  ils seraient promis à un destin exceptionnel. Des formations de praticiens en énergie sont proposées tout particulièrement aux professionnels de santé et aux parents d’enfants réputés "indigos" afin de déprogrammer et de transformer les mémoires restrictives cellulaires. Quelques 40 agents recruteurs agiraient en France.

Le néo chamanisme
Selon Pierre Couliano et Mircea Eliade, « le chamanisme est un ensemble de méthodes extatiques et thérapeutiques dont le but est d’obtenir le contact avec l’univers parallèle mais invisible des esprits et l’appui de ces derniers dans la gestion des affaires humaines ».
Ces techniques sont mises en œuvre principalement autour de la consommation de deux substances hallucinogènes, l’ayahuasca et l’iboga, pour des expériences extrêmes dans le cadre de stages sur le territoire national, au cours de voyages en Amérique du Sud (Pérou) ou en Afrique (Gabon), ou pour le sevrage de toxicomanes.
L’ingestion de ces substances présente des risques vitaux. Des décès en particulier des toxicomanes ont abouti au classement dans la catégorie des stupéfiants de l’ayahuasca (mars 2005) et de l’iboga (mars 2007).(Voir les rapports de la MIVILUDES 2005 et 2009).

Les méthodes par le « rééquilibrage de l’énergie »

Par exemple, la médecine énergétique et le biomagnétisme disent permettre de nettoyer l’organisme de déchets énergétiques et favoriser une libre circulation des énergies dans l’organisme.

L’ Energiologie prétend quant à elle à l’étude et à la connaissance de l’énergie vitale du monde. Par sa vision intérieure, l’énergiologue verrait à l’intérieur du corps des dérives énergétiques et les causes de leur dissociation. Le regard du praticien permettrait de recréer l’unité du terrain et de restaurer la santé…

La guérison est considérée comme un choix du patient, comme le suggèrent les extraits suivants empruntés à un texte de Serge Fitz consultable sur le site  « Alternatives Médecines Evolutives Santé et Sciences Innovantes » :

« La guérison véritable (à ne pas confondre avec les rémissions) se produit lorsque le malade réalise ce qui se passe et coopère. Le choix de la thérapie devient alors en quelque sorte secondaire (médecine officielle ou médecines alternatives) puisque la personne sait ce qu’elle doit dépasser. En revanche, lorsque le malade subit une pression sans comprendre ce qui lui arrive et cède à celle-ci, il perd le contrôle de sa vie. (…). L’essence de la maladie se situe au niveau de l’être et de la manière dont il aborde la vie. Il y a donc à expliquer au malade que son corps réagit aux difficultés qu’il traverse, et que seul le changement de son regard, de son mode de vie, de son monde d’alimentation lui permettront de se tirer d’affaire. (…) Pour cela, il importe d’abandonner tous les masques et les compromissions car dans toute maladie, il y a un mensonge à soi-même… à débusquer. Se sortir du cancer, ce n’est pas chercher à gommer les symptômes en procédant de l’extérieur, c’est s’interroger sur le pourquoi de son apparition et résoudre le conflit énergétique de l’intérieur. »

La « libération des cuirasses »  (MLC) vise par des mouvements à instaurer un dialogue avec son propre corps afin de le libérer des tensions qui s’y sont accumulées. Cette méthode peut être recommandée par des pseudothérapeutes aux personnes handicapées moteur.

 

http://www.derives-sectes.gouv.fr/quest-ce-quune-d%C3%A9rive-sectaire/o%C3%B9-la-d%C3%A9celer/les-d%C3%A9rives-sectaires-dans-le-domaine-de-la-sant%C3%A9/quell

photos laura marie https://lauramarietv.com/les-dangers-du-new-age/

https://qe.catholique.org/sectes-et-spiritualites-diverses/3991-qu-est-ce-que-le-new-age
(Source : L’Hebdo.ch, 24.12.2015)

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30 avril 2015

L'expérience personnelle - Piège de l'orgueil spirituel

new age

Que recherche donc l'adepte du New-Age ?
Une expérience initiatique, et l'accès à la Connaissance qu'on lui a fait miroiter dès l'abord.
N'oublions donc pas que cette recherche est stigmatisée dès le récit de la Genèse, en Adam et Eve : "Tu peux manger de tous les arbres du jardin. Mais de l'arbre de la connaissance du bien et du mal tu ne mangeras pas, car le jour où tu en mangeras, tu deviendras passible de mort." (Gn 2, 16-17). "Vous serez comme des dieux" réplique le serpent (Gn 3, 5).
Saint Maxime écrivait : "L'homme a voulu s'emparer des choses de Dieu sans Dieu, avant Dieu, et non selon Dieu."

Pour l'adepte du New-Age, l'accès au "salut" se fait par la gnose, par un savoir supérieur réservé à une élite, et qui plus est, par un savoir… qui se paye (il faut bien acheter les livres, payer les stages, etc.) ! Curiosité, attrait de l'insolite, du merveilleux, voir des pouvoirs occultes, mais aussi attrait pour une certaine "facilité", dans la mouvance de "L'Alchimiste" de Paolo Cuelho : pour se réaliser pleinement en ce monde, il suffit de suivre sa "légende personnelle", répondre à ses propres désirs, à ses propres envies…

Sur le site internet "Emeraude" (http://www.chez.com/emeraude2/), site "dédié à notre Mère, la Terre", on lit par exemple les lignes suivantes (communication télépathique de "Lumière de l'Etre" reçue en 1997) : "J'aimerais vous rappeler, bien-aimés frères et sœurs de l'humanité, que la Réalisation Christique ne se fait pas seulement par la foi dans le Divin. Elle se fait également par l'intérêt et l'action de l'esprit vers la Connaissance. La Foi guide le pèlerin sur la route qui le conduit à la demeure du Père et la Connaissance révèle les indications de cette route. Pendant toute mon incarnation de Jésus, J'ai cultivé une détermination à vouloir m'ouvrir à des réalités qui m'étaient totalement étrangères. Cette attitude a grandement contribué à nouer mon esprit de la Connaissance et a amplifié ma Foi de la grandeur des affaires du Père." S'ouvrir à la Connaissance : nous retrouverons cet appel dans tous les mouvements se réclamant du Nouvel Age.

La déification de la volonté est également monnaie courante. Les livres de Paolo Coelho sont assez représentatifs dans ce domaine, lui qui fait dire par exemple à l'un de ses personnages dans "L'Alchimiste" : "Il y a une grande vérité en ce monde : qui que tu sois et quoi que tu fasses, lorsque tu veux vraiment quelque chose, c'est que ce désir est né dans l'Ame de l'Univers."

 

Détailler le processus et les étapes des différents niveaux initiatiques que doit, au sein du mouvement New-Age, parcourir l'homme pour atteindre le sommet de son accomplissement spirituel, n'offre que bien peu d'intérêt. Contentons-nous donc de jeter un œil sur cet aperçu donné sur le site internet de Shakti, une "revue encyclopédique de spiritualité" (http://perso.wanadoo.fr/revue.shakti/). On y apprend que les initiations sont au nombre de cinq pour le règne humain (pour le règne végétal, demandez à votre fleuriste), et qu'elles s'échelonnent sur une dizaine de vies (ce qui représente tout de même plusieurs siècles !), pour aboutir enfin à la dernière incarnation. Mais avant d'accéder à la première initiation, le prétendant aura du vivre des dizaines de milliers de vies, pendant lesquelles il aura progressé péniblement, surmontant les épreuves, et se libérant peu à peu de son karma... Et dire que nombreux sont ceux que cette théorie attire !

Voyons donc ce qu'il en est de ces initiations :
Première initiation : "maîtrise du corps physique" ; deuxième initiation : "maîtrise du corps astral" ; troisième initiation, "maîtrise du corps mental" ; quatrième initiation : "lorsque le lien avec l'âme est total"; cinquième initiation : "lorsque la personnalité est totalement imprégnée par l'âme et l'Etincelle divine. L'individu est alors un Maître de sagesse ou Maître ascensionné". Et voilà la perspective offerte à l'adepte : devenir peu à peu son propre maître, jusqu'au titre de "Maître de sagesse"… Voilà sans doute l'une des principales raisons du succès de ces théories, qui mettent tristement en valeur l'immensité de l'orgueil humain…

Vous vous demandez où vous en êtes personnellement de ce parcours ? Ne vous faites pas trop d'illusions : selon le "Maître" de Benjamin Creme (in "La mission de Maitreya"), sur 6 milliards d'êtres humains actuellement en "incarnation" : 6 millions (soit un pour mille) sont aux portes de la 1ère initiation – "c'est-à-dire ayant commencé à prendre contact avec leur âme", 850.000 ont atteint la 1ère initiation, 250.000 la 2ème, 3.000 ont la 3ème, et 450 seulement la 4ème … Et Benjamin Creme de préciser que le total des âmes s'élève à 60 milliards ! Nous avons donc toutes les chances de nous trouver dans la première catégorie ( Réjouissante perspective !

"Il y a eu de faux prophètes dans le peuple, comme il y aura aussi parmi vous de faux docteurs, qui introduiront des sectes pernicieuses et qui, reniant le Maître qui les a rachetés, attireront sur eux-mêmes une prompte perdition. Beaucoup suivront leurs débauches, et la voie de la vérité sera blasphémée, à cause d'eux. Par cupidité, au moyen de paroles trompeuses, ils trafiqueront de vous, eux dont le jugement depuis longtemps n'est pas inactif et dont la perdition ne sommeille pas." (2 P 2, 1-3)

Les précisions qui suivent prêteraient à sourire, si le sujet n'était pas aussi grave. Elles figurent dans un livre d'Alice Bailey (dont nous reparlerons) : "Les rayons et les initiations", et reprises on ne peut plus sérieusement sur le site de Shakti déjà cité.
On y apprend que parmi les "Grands Initiés" se trouvaient Abraham et Moïse (difficile de les passer sous silence…), et qu'auraient atteint la "troisième initiation" les personnalités suivantes (accrochez-vous…) :
Dans le domaine de la politique : Jeanne d'Arc, Francis Bacon, Abraham Lincoln, Winston Churchill, Mao Tsé Toung, Willy Brandt ; pour ce qui est de la littérature : Shakespeare ; pour la poésie : Milarepa (Tibet), qui était en fait un "Instructeur spirituel" (petit cachotier !) ; pour la peinture : Michel-Ange, Rembrandt, Raphaël, Titien, Véronèse, Gréco, Rubens (Léonard de Vinci avait quant à lui atteint la quatrième initiation !) ; et dans le domaine de la musique : Bach, Mozart et Beethoven. Mozart - qui est soit dit en passant déjà revenu (n'oubliez pas la "loi" de réincarnation) - aurait été dans sa vie suivante un luthier aimé de tous ceux qui le rencontraient, et aurait atteint également cette quatrième initiation !

On trouve également dans les 3 tomes de "La mission de Maitreya" de Benjamin Creme, de nombreuses précisions sur les fondateurs du mouvement New-Age, ainsi que sur quelques personnalités historiques, ou attachées au christianisme… précisions toujours reprises sur le site de Shakti. Par exemple :
Helena Petrovna Blavatsky (1831-1891), co-fondatrice de la Société théosophique : "Ame de 1er rayon, personnalité de 2ème rayon, corps mental de 1er rayon, corps astral de 6ème rayon". On ne peut être plus précis !
Selon le Maître de Benjamin Creme, elle a été Cagliostro (1743-1795) dans sa vie précédente. et s'est réincarnée depuis 1984 dans un corps masculin à Leningrad (et devrait devenir un Maître à la fin de sa vie présente)…
Helena Roerich (1879-1947), occultiste russe : "Ame de 1er rayon, personnalité de 2ème rayon"... Comme H.P. Blavatsky, c'était aussi une disciple directe du Maître Morya...
Jeanne d'Arc (1412-1431)... "Le Maître de Benjamin Creme a indiqué que les voix qu'elle entendait étaient les messages du Maître Hilarion, sur le même rayon d'âme qu'elle, c'est-à-dire le 5ème. De rayon de personnalité 1, elle était bien armée pour le commandement. Jeanne d'Arc est maintenant un Maître resté sur Terre."
Ste Thérese d'Avila (1515-1582)…
Auraient atteint la 2ème initiation : Ste Marie, mère de Jésus : "Ame 6, personnalité 6, corps mental 2, corps astral 2. Elle a eu ensuite des incarnations non médiatiques avant de devenir Maître (5ème degré). Elle est maintenant un Maître du 6ème degré, à l'origine des "apparitions" de la Vierge, et de miracles tels que des larmes ou du sang coulant de statues ou d'icônes."
Annie Besant (1847-1933) : "Ame 7, personnalité 1, avec sous-rayon 7, donc très attachée à l'aspect rituel" (oh la vilaine !)… mais aussi Marie Curie (1867-1934), Indira Gandhi (1917-1984), ou Maria Callas (1923-1977) !
Auraient "commencé la polarisation mentale (à mi-chemin entre la 1ère et la 2ème initiation)" : Elisabeth 1ère (1533-1603), Catherine la Grande (1729-1796), George Sand (1804-1876), Sarah Bernhardt (1844-1923), Marguerite Yourcenar (1903-1987), Françoise Dolto (1908-1988), Greta Garbo (1905-1990)... mais aussi Ste Thérèse de Lisieux (1873-1897) ou Marthe Robin (1902-1981) !
Ces précisions sur le cheminement spirituel des âmes est pour le moins édifiant. Ce qui suit ne l'est pas moins….

Je vous propose de rester sur le site de Shakti, décidément inépuisable en ce domaine, lui qui a puisé aux sources "inspirées" que sont Benjamin Creme et Alice Bailey, pour nous offrir l'organigramme de l'actuelle Hiérarchie Spirituelle, qui préside aux destinées de notre monde...
Au sommet, se trouve le Seigneur du Monde, Sanat Kumara. Son bras droit (son premier ministre en quelque sorte) est le Christ. Mais attention, il ne s'agit pas de Jésus. Ce Christ est Maitreya (son nom oriental), "Maître du 7ème degré, Maître des Maîtres de 6ème degré chargés des ashrams sur les sept rayons, lesquels sont les chefs d'autres Maîtres de 6ème et 5ème degrés." Vous suivez ? Bien, poursuivons donc la revue de détail.
Voici quelques noms de "Maîtres" restés sur terre (ils seraient une soixantaine à ce jour), pour notre plus grand bien, avec leur situation spirituelle (il est important de savoir à qui l'on parle) et leurs antécédents : "Maître Morya ou Maître M., du 6ème degré sur le 1er rayon, qui fut l'apôtre Pierre ; Maître Koot Houmi (Hoomi) ou Maître K.H., du 6ème degré, sur le 2ème rayon, qui fut Jean le bien aimé ; Maître Sérapis du 6ème degré sur le 4ème rayon ; Maître Hilarion du 6ème degré sur le 5ème rayon, qui fut Paul de Tarse ; Maître Jésus, 6ème degré, sur le 6ème rayon, qui fut Jésus de Nazareth puis Apollonius de Tyane ; Maître Rakoczi, ou Maître R., du 6ème degré sur le 7ème rayon, qui fut Francis Bacon puis le comte de Saint-Germain ; et enfin le Maître qui fut Marie, la mère de Jésus, du 6ème degré sur le 6ème rayon, qui est à l'origine des apparitions de la Vierge Marie."
Au-delà du ridicule d'une telle énumération, retenons la gravité d'une telle récupération des principaux piliers du christianisme… Songeons que tout cela est pris très au sérieux par de nombreux adeptes, prêts à gober tout ce qui leur est donné en pâture, pourvu qu'ils aient l'espérance d'une élévation spirituelle, et l'accès à la Connaissance… Et il y a là de quoi frémir…

"Auparavant doit venir l'apostasie et se révéler l'Homme impie, l'Etre perdu, l'Adversaire, celui qui s'élève au-dessus de tout ce qui porte le nom de Dieu ou reçoit un culte, allant jusqu'à s'asseoir en personne dans le sanctuaire de Dieu..." (2 Th 2, 3-4)

"Sa venue à lui, l'Impie, aura été marquée, par l'influence de Satan, de toute espèce d'œuvres de puissance, de signes et de prodiges mensongers, comme de toutes les tromperies du mal, à l'adresse de ceux qui sont voués à la perdition pour n'avoir pas accueilli l'amour de la vérité qui leur aurait valu d'être sauvés..." (2 Th 2, 9-10)

 celle des humains particulièrement obtus et fermés aux révélations présentes), ce qui nous laisse encore quelques siècles devant nous pour progresser…
Le New-Age propose à l'adepte "d'élargir sa conscience". Il trouvera en même temps mieux-être personnel et accès à la Connaissance.
Quelques techniques de base lui sont proposées pour cela : méditation, relaxation, yoga, sophrologie…
Le danger de la contemplation narcissique y est évident. Est-il besoin de préciser que la sérénité naturelle induite par ces techniques (yoga, zen, etc.) - qui provoquent la dissolution de la conscience personnelle - n'a rien à voir avec la Paix surnaturelle de l'Esprit ? Celle-ci ne nécessite pas un recours à des "techniques" humaines pour être accueillie. Et il n'y a pas plus de yoga chrétien qu'il n'y a d'oraisonhindoue ou bouddhiste. Par ailleurs, les sensations du corps éprouvées lors de ces séances de "relaxation" sont volontairement ou non confondues par les pratiquants avec de soi-disant phénomènes spirituels…

Le New-Age ayant largement puisé dans les philosophies bouddhiste et hindouiste les éléments constitutifs de ces techniques de méditation, il semble important d'étudier succinctement mais précisément ce qu'il en est véritablement en Orient.


Le Bouddhisme tout d'abord.

Pour le bouddhiste, la vie en ce monde est douleur. La seule quête spirituelle possible consiste donc à s'en échapper.
Dans son premier sermon à Bénarès, Siddharta Gautama devenu Buddha (= éveillé) dira qu'il faut arracher les hommes à la souffrance, le seul moyen efficace pour parvenir à ce but étant l'extinction du désir : "L'extinction du désir, l'extinction de la haine, l'extinction de l'illusion (causes ou fruits du désir), cela, ô moines, est appelé l'absolu. [...] Ne te laisse pas abuser, Ananda, la vie est une longue agonie. [...] N'attendez rien des dieux impitoyables... Attendez tout de vous-mêmes, en n'oubliant pas que chaque homme crée sa prison, et que chacun peut acquérir un pouvoir supérieur à celui d'Indra lui-même." (Indra est le Roi des dieux dans le védisme-hindouisme). L'homme étant défini comme son propre maître, c'est donc par son effort personnel qu'il supprimera la souffrance, en passant par l'extinction du désir.

Ashvaghosa, l'un des maîtres actuels du bouddhisme tibétain en France, explicite ainsi l'idée de l'impermanence des choses, et de l'illusion de la vie : "Toute existence est comme une réflexion dans un miroir, sans substance, un simple fantôme de l'esprit. [...] Les idées cessant, le monde se termine aussi [...]. Tous les phénomènes ont leur origine dans l'esprit et n'ont réellement aucune forme extérieure : c'est une erreur de croire que quelque chose est là." Rien n'existerait donc en dehors de l'esprit.

Nagarjuna, autre maître du bouddhisme en France, va encore plus loin : "L'océan du sans formes est à la base de toutes les formes... Il n'y a ni naissance ni mort, ni unité ni pluralité. Tout est illusion, tout est Vide. Cette vacuité n'est ni l'être ni le non-être, ni le néant..." Il y a là identification du Vide et de l'esprit pur, dans l'unique Réalité.

On retrouve cette approche de la Réalité bouddhique dans le Livre des Morts tibétains (Bardo-Thödol) : "Tu vas connaître la Réalité, dans l'état de Bardo où toutes choses sont comme le ciel vide sans nuages (la Sagesse du Miroir), et où l'intelligence nue et sans tache est comme une vacuité transparente sans circonférence ni centre (la Sagesse du Vide)..."
Dans ce monde d'illusion, les dieux mêmes ne sont que création de l'esprit de l'homme : "Puisses-tu reconnaître que toute apparition (toute déité) est une réflexion de ta propre conscience. [...] Puisses-tu ne pas craindre les troupes des divinités paisibles et irritées qui sont tes propres formes-pensées."

Une dernière citation permettra de situer parfaitement la pensée bouddhique relative à la nature de l'esprit. Nous l'emprunterons au Lama Denis Teundroup, disciple européen de Kalou Rinpoche, et "père-abbé" du monastère de Karma-ling (cité in "Les Racines du Monde", de Jean Denis, 1993) :
"L'enseignement bouddhique propose la compréhension de ce qui est intérieur à nous-mêmes : l'esprit. Le bouddhisme est donc ce qu'on peut appeler une voie d'intériorité. [...] Cette pratique est fondée sur la méditation, c'est-à-dire l'expérience d'une relation juste à notre vécu intérieur et extérieur, à toutes nos expériences. [...] Nous portons en nous la racine de nos conditionnements et de nos souffrances, tout comme nous portons en nous l'éveil, la nature du Buddha, l'état fondamental de l'esprit au-delà du jeu des projections de l'ego. [...]
Dans la méditation bouddhique, il n'y a plus ni sujet ni objet, mais l'expérience immédiate d'une réalité non dualiste. Car ne n'est plus l'intellect qui perçoit, mais une qualité énergétique particulière, permettant l'unification de l'esprit par la libération des projections conditionnées de l'ego.
La connaissance transcendante est la découverte de l'expérience non dualiste en laquelle l'esprit est auto-connaissant, il est le sujet et l'objet de sa propre connaissance. [...] Cette connaissance est au-delà des concepts et au-delà de toutes les formulations.
Le pur esprit irradiant en lui-même est le corps de la divinité, une luminosité vide, l'absence de toute fixation, tout comme l'expérience de la lune dans l'eau. Son mode d'être essentiel est vacuité, liberté vis-à-vis de toutes les catégories du mental. [...] Sans origine, sans fin et sans localisation spatiale, elle est immortelle, c'est l'intelligence fondamentale, la merveille des merveilles."


Ne perdons jamais de vue la différence entre ces deux termes : fusion et union, celui-ci supposant deux objets à unir, principe de la dualité.
On voit donc ici affirmée le principe de la non dualité, associé à l'état de vacuité qui caractérise la pureté acquise de l'esprit.
Nous sommes bien aux antipodes du christianisme. Mais retenons ces formulations : elles seront reprises (et déformées) par tous les gourous new-age...


L'Hindouisme ensuite.

Nous retrouvons la notion de non-dualité, mais cette fois dans l'intime identification entre le Soi (le moi profond de l'être humain, l'âtman selon le terme hindou sanskrit) et l'Esprit immortel, le Principe Unique, l'Absolu : le Brahman. L'Upanishad, écrit du VIII° siècle avant Jésus-Christ, définissait ainsi cette double "qualité" du Brahman : "Il y a en vérité deux aspects du Brahman : le corporel et l'incorporel, le mortel et l'immortel, le fixe et le mobile, le sensible et le transcendant." (2, 3, 1).

Pour parvenir à saisir cette unicité au plus profond de lui-même, l'hindou est appelé à pratiquer le yoga, discipline qui lui ouvre le chemin de l'intériorité. Shankara écrit ainsi au VIII° siècle de notre ère : "Le Soi est Brahman [...] le Soi est tout cet univers. Rien d'autre n'existe que le Soi... Je suis Brahman !" ("Shankara et le Vedanta" de Paul Martin-Dubost, Paris, Le Seuil, 1973).
Et cette identification à l'Absolu atteint son sommet dans les lignes qui suivent, extraites d'un poème de Shankara : "Je ne connais ni la mort, ni le doute, ni les distinctions de castes. Point de père, point de mère. Je n'ai jamais pris naissance. Je n'ai aucun ami, aucun parent, point de maître, point de disciple. Je suis Intelligence et Félicité pures..." (op. cit.) Etre, Intelligence et Félicité (Sac-Cid-Ananda), triple qualité du Brahman, unifié ici au Soi de Shankara.

Un autre élément de la croyance hindoue est à prendre en compte : le samsara, principe de la réincarnation. Dans la Bhagavad-Gita, Vishnu - créateur et destructeur des cycles du monde - s'exprime ainsi :"Les mondes sont assujettis aux retours [..]. Quand on sait que la durée complète d'un "jour de Brahman" est de mille éons, et de mille éons sa nuit, on connaît vraiment ce qu'est un cycle cosmique. [...] Cette multitude des êtres, lorsqu'elle est venue encore et encore à l'existence, se résorbe malgré soi, quand vient "la nuit" ; elle surgit à nouveau quand revient "le jour"." (VIII, 16-19). Cycle des mondes, cycle de la vie des êtres. Toujours dans la Bhagavad-Gita, est explicité ce retour incessant à l'existence : "En vérité, jamais ne fut le temps où je n'étais point, et plus tard ne viendra pas celui où je ne serai pas. Comme l'âme passe physiquement à travers enfance et jeunesse et vieillesse, ainsi passe-t-elle à travers les changements de corps. Le sage ne s'y trompe pas. [...] Les corps ont une fin ; l'esprit qui s'y incarne est éternel, indestructible, incommensurable. [...] A la façon d'un homme qui a rejeté ses vêtements usagés et en prend d'autres, neufs, l'âme incarnée, rejetant son corps usé, voyage dans d'autres qui sont neufs. [...] En vérité, pour qui est né, la mort est certaine et certaine la renaissance pour qui est mort..." (II, 12-13, 18, 22, 27)


Notons au passage que pour ce qui concerne la connaissance de ces vies antérieures, très en vogue dans tous les mouvements New-Age, hindouistes et bouddhistes restent extrêmement réservés. Tel le LamaDenis Teundroup déjà cité, qui rappelle que "en ce qui concerne les souvenirs des vies antérieures que prétendent avoir les êtres ordinaires, le bouddhisme demeure très réservé. Il n'est pas possible de distinguer ce qui peut être authentique de la pure affabulation ou hallucination. Dans le doute, mieux vaut traiter ce genre de phénomènes comme des projections illusoires, ce qui évite de délirer." (cité in "Les Racines du Monde", de Jean Denis, 1993).
Les Maîtres du New-Age n'étant pas des "êtres ordinaires", il est bien évident qu'ils peuvent ne pas se sentir concernés par cette prudente mise en garde...

On l'aura compris, cette perspective de réincarnations infinies n'a rien de réjouissant. Les philosophies orientales ont donc axé la quête de l'être humain sur la Délivrance de cet enchaînement (au sens strict du terme) des réincarnations. Cette délivrance est appelée moksha.
Reprenons la Bhagavad-Gita : "Les sages adonnés à la vigilance, détachés du fruit des actes, sont libérés du lien des renaissances [...]. L'homme qui, abandonnant tout ses désirs, va et vient, libre d'attachement, ne dit plus : C'est à moi, ni Je ; celui-là accède à la paix [...], ne s'égare plus [...] ; à l'heure ultime il atteint le Brahman." (II, 51, 71-72) "Ceux pour qui la connaissance détruit l'inconnaissance, pour eux la connaissance tel un soleil, illumine la réalité suprême. Tendus vers elle d'un esprit vigilant, s'identifiant à elle, ayant en elle leur fin ultime, ils arrivent à l'état où il n'y a plus de retour [...]. Le Sage, tendu vers la Délivrance, sa fin ultime, est dépris du désir, de la crainte, de la colère ; il est libéré à jamais." (V, 16-17, 27-28).

La quête spirituelle de l'oriental consiste donc à échapper à la roue des réincarnations. Au bout du voyage : le Vide pour le bouddhisme, et la fusion avec le Brahman pour l'hindouisme.

Il peut évidemment sembler étrange qu'une telle perspective ait pu trouver écho en Occident, mais comme nous avons commencé à le voir, pour masquer la lourdeur de cette loi implacable, les porte-parole du mouvement New-Age n'ont pas manqué d'arguments... tous aussi fallacieux que trompeurs.

Revenons donc à leur écoute.


Méditations Nouvel Age

L'individualisme spirituel qui caractérise ces pratiques de méditation présentées par les groupements New-Age, est toujours masqué par un vocabulaire chatoyant, qui enveloppe d'un papier cadeau rutilant ces méditations "unifiantes", censées agir pour le mieux-être de la planète tout entière. Un succédané de charité, passive, édulcorée, et de surcroît pratiquée à distance !

En voici un exemple, avec la "Méditation du Pissenlit" proposée par Daniel Meurois sur son site internet (http://pro.wanadoo.fr/bdvrevue/Pissenlit.html). On y retrouve les incontournables références au passé lointain et inconnu (les "peuples du soleil"), les termes empruntés à l'Orient ("prâna", mot qui désigne dans le monde hindouiste l'ensemble des énergies qui circulent en l'homme), et les formulations habituelles du New-Age ("ouvrez votre âme", "l'écran de votre conscience", "visualisation", "harmonie", etc.) :
"Voici une vieille façon d'agir utilisée autrefois chez les peuples du Soleil. Ce n'est pas une technique mais un moyen d'ouvrir la nouvelle ère du Don. Nous la nommons la Méditation du pissenlit. Elle voyagera à nouveau de poitrine en poitrine.
Voici : asseyez-vous à même le sol et les pieds déchaussés. Lorsque vous serez calme et relaxé, ouvrez votre âme, écoutez le silence et sentez la lumière du prana tourner autour de vous.
Ensuite, commencez à projeter sur l'écran de votre conscience la sphère duveteuse d'un pissenlit prêt à essaimer. Visualisez bien les milles graines dans toute leur perfection et chargez chacune d'elles de toutes les qualité dont la Terre a soif.
Ainsi rayonneront la graine de l'harmonie, celle de la tolérance, de l'amour inconditionnel, de la Paix et de tous les trésors qu'un cœur peut contenir et générer.
Lorsque la sphère duveteuse sera ainsi chargée de ces messages, avec votre "souffle intérieur", éparpillez-les et voyez-les se disséminer à travers les cieux des cent contrées de la Terre et y déverser leur suc..."


Cette émission à distance de "bonnes vibrations", "d'ondes harmonieuses", "d'énergie positive"… remplace ainsi avantageusement pour l'adepte du New-Age l'épuisante charité du christianisme, qui a fait se dévouer depuis des siècles auprès des plus pauvres des St Vincent de Paul, Mère Teresa, curé d'Ars et tant d'autres encore…
"Moi d'abord" : si je vais bien, le monde ira mieux, donc je ne m'occupe que de moi. Voilà ce dont on a convaincu l'adepte, qui ne doit avoir pour seule préoccupation que son bien-être, son évolution spirituelle, son destin. Et plongé dans cet égocentrisme spirituel, le "new-ager" est bien persuadé d'aimer l'humanité entière…

Par ailleurs, notez qu'au cours de cette méditation, c'est le cœur qui génère de lui-même les trésors d'amour qu'il va diffuser autour de lui… L'homme est considéré comme un petit dieu, capable de toutes les merveilles, de toutes les réalisations, de tous les "possibles". Cette auto-déification est une constante nous l'avons dit de la philosophie New-Age. Elle rejoint ici la philosophie hindouiste, qui recherche la fusion du Moi et du Soi, refusant toute idée de dualité (d'altérité), et donc d'un rapport Créateur – créature. C'est la raison pour laquelle il n'est jamais question de Dieu dans les doctrines New-Age, mais tout au plus de la "Divinité", vaste concept indéfinissable, que les différents "gourous" se gardent d'ailleurs bien de préciser davantage…

Egalement empruntée à l'Orient, une affirmation telle que "Ce que vous vivez sur terre, n'est qu'illusion", trouvée sur le site de L'éveil à la conscience (http://net.addr.com/eveil/index.htm) (dont le logo est un magnifique arc-en-ciel…). Sur ce même site, on trouve d'autres citations telles que : "Au sujet de vos croyances : Vous croyez à certaines choses mais des quantités de gens croient complètement autre chose et même le contraire. Les croyances ne sont pas la réalité. Tous ceux qui deviennent conscients découvrent la réalité." Autrement dit, votre foi ne vaut rien, puisque d'autres personnes ont une foi différente de la vôtre…

"Jésus leur dit : « Je suis le pain de vie. Qui vient à moi n'aura jamais faim ; qui croit en moi n'aura jamais soif »." (Jean 6, 35)
"« En vérité, en vérité, je vous le dis, celui qui croit a la vie éternelle »." (Jean 6, 47)
"Jésus l'a dit, il l'a clamé : « Qui croit en moi, ce n'est pas en moi qu'il croit, mais en celui qui m'a envoyé. […] Moi, lumière, je suis venu dans le monde pour que quiconque croit en moi ne demeure pas dans les ténèbres »." (Jean 12, 44-46)

On y lit aussi : "La connaissance est pratique, concrète et vécue. La connaissance est l'expérience d'une certaine réalité. La connaissance vécue par l'expérience directe procure la conscience." … Comment ne pas avoir pitié de cet auteur, qui ignore que "l'amour du Christ surpasse toute connaissance" (Ep 3, 18) !

Ce même site propose tout un panel de méditations ("méditation sur l'opulence", "méditation sur la lumière dorée", "méditation avec le symbole de la pyramide"), et de nombreuses méditations suggérées par les "Etres de Lumière"… Particulièrement remarquable est la "Méditation Merkabah", qui permet, après une longue séance de "toucher de doigt" et de respirations cadencées en 7 secondes, de pénétrer dans les "vibrations de la 5° dimension" (la quatrième dimension est complètement dépassée !). mais parvenu à ce degré, "L'Energie est multipliée par mille, mais attention aux pensées, elles sont très puissantes."… Ah, la puissance de la pensée, voilà décidemment un appât bien classique, sous couvert de charabia ésotérico-magique !

Sur le site Shakti (http://perso.wanadoo.fr/revue.shakti/pres.htm), "Revue encyclopédique de spiritualité, élaborée dans le respect de toutes les religions et à la lumière des enseignements ésotériques" (mais typiquement New-Age !), il nous est proposé cette citation de Saï Baba : "Si l'homme désire transformer sa vie intérieure comme extérieure en une vie de splendeur, la méditation est la meilleure discipline spirituelle qu'il puisse adopter." Notez bien : la méditation, pas la prière. Sur ce même site, l'on nous rappelle que méditer, c'est "simplement être, sans activité, sans pensée, sans émotion." (Osho Rajneesh, in "Techniques de méditation"). Et la citation suivante de Benjamin Creme (né en 1922, l'une des références incontournables aujourd'hui du Nouvel Age), précise ce qu'il en est (in "La Transmission, une méditation pour le Nouvel Age") : "La prière dans sa forme ordinaire est l'expression d'une supplication habituellement manifestée par l'intermédiaire du plexus solaire. Dans sa forme la plus élevée, la prière est aspiration ; plus l'aspiration est élevée, plus elle fait appel à l'activité du cœur. La méditation est une méthode visant à faire passer la personnalité sous le contrôle de l'âme. Par la méditation, un pont est édifié entre le cerveau physique et l'âme". La prière, acte d'amour. La méditation, oubli du cœur. Au-delà du jargon ésotérico-new-age de l'auteur, on ne pouvait mieux résumer l'antinomie de la pratique chrétienne et de celle du Nouvel Age !
On retrouve également sur cette page internet de nombreuses allusions au "Traité sur la Magie Blanche" d'Alice Bailey, qui fait également référence dans ce milieu.

Plus instructive sur ce site est la présentation des différentes formes de méditations : "méditation Zen", "Kriya Yoga", "méditation transcendantale", "méditation de transmission", "méditation sur la Lumière", etc..
Notons au passage que le Yoga semble avoir été introduit en France dès les années 1930 par un certain Félix Guyot (1880-1960), qui venait de publier à Londres sous le pseudonyme de C. Kerneiz un ouvrage intitulé "Yoga for the West" (Rieder, London). Il publie à Paris des articles dans la revue "Le Lotus bleu" (organe de liaison de la Société Théosophique), et tient la rubrique astrologique du "Journal de la Femme". C'est à la même époque que Jean Herbert (1897-1980) fait connaître en France les "Maîtres" de l'Hindouisme. Les cours dispensés par Kerneiz rencontrent un grand succès, cours destinés comme il le déclare lui-même dans la préface de son livre "à celui qui, en désaccord fondamental avec son milieu, douloureusement insatisfait de la vie tant dans ce qu’elle lui donne de bon que dans ce qu’elle lui donne de mauvais, a ressenti l’appel de l’Absolu"… L'expression "douloureusement insatisfait de la vie" sera reprise par les marchands de stages, ateliers, conférences et initiations de tout poils, nous le verrons au chapitre "maladie-guérison".

L'on apprend donc sur ce site internet cité plus haut que dans la "Méditation transcendantale", "l'énergie provient d'un Maître de la Hiérarchie, comme Guru Dev par exemple", qu'elle a été introduite en occident par Maharishi Mahesh Yogi, et qu'elle aurait 4 millions d'adeptes dans le monde entier, dont 50.000 en France… On devient pratiquant à la suite d'une cérémonie d'initiation, au cours de laquelle est attribuée "les yeux dans les yeux" un "mantra", qui sera aussi personnel que secret… "Initiation", "secret", voilà les mots choisis pour attirer l'adepte potentiel. Mais pour compléter l'attirail, l'accès aux pouvoirs surnaturels est indispensable : "La méditation peut, selon le niveau du méditant, engendrer des phénomènes "surnaturels" décrits par Patanjali (puissance, omniscience, invisibilité, lévitation...)."

"Vous serez comme des dieux…" (Gn 3,5) !

Dans la "Méditation de transmission" signalée plus haut – "méditation de service tournée vers l'humanité dans son ensemble""L'énergie est contrôlée par les Maîtres de la Hiérarchie. Elle est disponible dès la récitation de la Grande Invocation... L'essentiel du travail est accompli par les Maîtres." Nous expliciterons cette référence à la "Hiérarchie" un peu plus loin. Qu'est-ce que cette "Grande Invocation" ? Un ersatz de prière, divisé en strophes, où l'on lit des phrases telles que "Du point de Lumière dans la Pensée de Dieu, que la lumière afflue dans la pensée des hommes""Que le dessein guide le faible vouloir des hommes, le Dessein que les Maîtres connaissent et servent""Que Lumière, Amour et Puissance restaurent le Plan sur la Terre."… Et Benjamin Creme de conseiller, en récitant la Grande Invocation,"de visualiser le Bouddha pour la 1ère strophe, le Christ pour la seconde et une boule de lumière blanche pour la troisième"… On voit apparaître pour la première fois cette "Invocation" dans "L'état de disciple dans le Nouvel Age" d'Alice Bailey, livre qu'elle a rédigé comme tous les autres sous la dictée d'un "Guide spirituel invisible", Djawhal Kuhl, "grand esprit de la Fraternité Blanche Universelle". Cette invocation y est présentée comme étant appelée à remplacer le "Notre Père"… Le dernier ouvrage qu'Alice Bailey écrit sous la dictée de D.K. se termine par cet appel : "Puissent la lumière, l'amour et le pouvoir briller sur votre chemin, et puissiez-vous, en temps voulu et le plus tôt possible, vous tenir devant l'Initiateur…" "Initiation", "pouvoir" : nous sommes toujours dans ce même schéma d'une ascension forcée, où sous couvert d'amour universel, on amène l'adepte sur ce terrible chemin de l'orgueil spirituel…
Peut-être plus grave encore – mais il semble n'y avoir pas de limite dans ce domaine que nous avons abordé… - est la "Méditation sur la lumière", proposée par Saï Baba. Inutile de détailler le long déroulement de cette méditation. Signalons seulement que le méditant la conclut par cette affirmation, énoncée lentement : "Le Père et Moi sommes un, Je suis un avec Jésus et avec le Père, Je suis Divin, Je suis Celui qui Suis : SO-HAM SO-HAM SO-HAM, JE-SUS JE-SUS JE-SUS." Est-il nécessaire de rappeler que "Je suis celui qui suis" est la traduction (si tant est que cette traduction soit possible…) des quatre lettres hébraïques du Tétragramme sacré, du Nom imprononçable de Dieu, qu'entendit Moïse sur le Mont Sinaï ?
Nous reparlerons de Saï Baba un peu plus loin.

"Quand je parlerais les langues des hommes et des anges, si je n'ai pas la charité, je ne suis qu'airain qui sonne et cymbale qui retentit. Quand j'aurais le don de prophétie et que je connaîtrais tous les mystères et toute la science, quand j'aurais la plénitude de la foi, une foi à transporter des montagnes, si je n'ai pas la charité, je ne suis rien…" (1 Cor 13, 1-3) 

Signalons encore le "site de Jésus-Christ" (http://www.lechrist.net/siteFRF/sitechristFR.htm), site "purement divin", qui "vous propose de vivre un moment énergétique privilégié avec celui qui 2000 ans après fait encore parler de lui tellement son passage a marqué les humains". Sur ce site est proposée une méditation mensuelle, "face à l'est, séance vibratoire de 20 mn maximum. Ne manquez pas de rendre Grâces à la Divinité pour ce moment Divin". Le texte de la méditation est court, tel celui-ci : "Merci Christ de m'avoir libéré de toutes mes illusions", texte sous lequel est précisé que "L'année 2002 correspond à l'année chinoise, Cheval Eau, l'année la plus prospère de l'astrologie chinoise. Cette année Cheval Eau ne revient que chaque 59 ans." A noter que l'on retrouve ces même phrases sur le site internet (http://www.eileen-caddy.net/francais/) d'Eileen Caddy (voir plus loin), dont celui-ci dépend directement… Avec une adresse internet qui mentionne explicitement le Christ (lechrist.net), le piège est plus grand encore…

Quelques sites s'annonçant comme "catholiques" n'échappent pas à cette tentation du syncrétisme, et aux pièges tendus par la vague du Nouvel Age. Témoin ce site (http://perso.wanadoo.fr/famille.delaye/Textes/fenetre_ouverte.htm) où l'on trouve après des pages d'Evangile, des Psaumes et des citations de saint Jean de la Croix, d'autres textes bien loin du catholicisme, parmi lesquels "Bouddha vivant, Christ vivant" de Thich Nhat Hanh ("le bouddhisme n'est fait que d'éléments non-bouddhiques, dont les éléments chrétiens, et le christianisme est fait d'éléments non-chrétiens, dont des éléments bouddhistes" … "Quand nous sommes calmes, quand nous regardons profondément en touchant la source de notre vraie sagesse, nous touchons le Bouddha vivant et le Christ vivant en nous-mêmes et en chaque personne que nous rencontrons"…), quelques "logions" de l'Evangile apocryphe de Thomas, ou encore ce texte de Krishnamurti (1895-1986) dont nous reparlerons plus loin, concernant précisément la méditation : "Ecoutez le mouvement de vos pensées ; ne les contrôlez pas, ne les façonnez pas, ne dites pas : "Celle-ci est bonne, celle-là est mauvaise." Mais accompagnez-en le mouvement. C'est cela, la conscience dénuée de tout choix, de toute condamnation, comparaison ou interprétation, et qui n'est qu'observation. Voilà qui rend l'esprit hautement sensitif."Nous sommes là dans une autre constante du New-Age : si le Bien et le Mal sont reconnus dans l'Absolu, ils n'ont aucune existence sur le plan relatif. Voilà qui explicite un peu mieux encore le succès rencontré par cette philosophie du Nouvel Age… Mais à qui peut profiter cette suppression de la distinction entre le bien et le mal, sinon au maître du Mal lui-même…?
http://www.spiritualite-chretienne.com/Nouvel-Age/new-age2c.html

25 décembre 2012

L'amour est la force supérieure qui guide les mondes.

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Lorsque l'amour pour toutes les créatures, quelles qu'elles soient, commence à être une réalité vécue dans le coeur d'un disciple et que l'amour de soi n'existe plus, c'est là l'indication qu'il approche du portail de l'initiation et qu'il peut prendre les engagements préliminaires nécessaires, avant que son Maître ne puisse, en son nom, le proposer comme candidat à l'initiation. S'il ne se soucie plus des souffrances et des peines du moi inférieur, s'il lui est indifférent que la joie vienne ou non sur son chemin, si l'unique but de sa vie est de servir et de sauver le monde, et si les besoins de son frère ont pour lui plus d'importance que les siens propres, alors le feu de l'amour irradie son être et le monde peut se réchauffer à ses pieds. Cet amour doit être manifesté pratiquement et ne pas rester une théorie, un simple idéal et un sentiment agréable. Il s'est développé au travers des difficultés et des épreuves de la vie, si bien que la première impulsion vitale est maintenant dans le sens du sacrifice de soi et de l'immolation de la nature inférieure (1-169/70).


2. On pourrait écrire un traité sur cette question et elle ne serait pas épuisée. La lumière se fera si nous réfléchissons profondément aux trois expressions de l'Amour : L'Amour dans la Personnalité, l'Amour dans l'Ego, l'Amour dans la Monade. L'Amour dans la personnalité se développe progressivement en passant par les stades de l'amour de soi, pur et simple et entièrement égoïste, à l'amour de la famille et des amis, à l'amour des hommes et des femmes, jusqu'à ce qu'il en arrive à l'amour de l'humanité, ou conscience de l'amour de groupe, qui est la caractéristique prédominante de l'Ego.


Un Maître de Compassion aime ses pareils et ceux de sa race ; il demeure et souffre avec eux. L'Amour dans l'Ego se développe progressivement à partir de l'amour pour l'humanité jusqu'à l'amour universel – un amour qui s'exprime non seulement en amour de l'humanité, mais aussi en amour des évolutions des dévas dans leur totalité et de toutes les formes de manifestation divine. L'Amour dans la Personnalité est l'amour dans les trois mondes ; l'Amour de l'Ego est l'amour dans le système solaire, tandis que l'Amour dans la Monade exprime une certaine
mesure d'amour cosmique et embrasse beaucoup de choses en dehors du système solaire (3-503/4).
3. L'amour est le motif qui a poussé à la manifestation et c'est l'amour qui maintient tout en progression ordonnée ; l'amour entraîne tout sur le sentier du retour jusqu'au sein du Père et l'amour rend finalement parfait tout ce qui est (3-504).


4. A mesure que l'évolution progresse on observe un développement graduel de la capacité d'aimer, qui passe par les stades d'amour au sein du couple, d'amour de la famille, de l'entourage et de tout l'environnement. Avec le temps, le patriotisme fait place à l'amour de l'humanité, souvent l'humanité représentée par l'un des Grands Êtres (3-505).

5. L'homme apprend le pouvoir de l'amour dans sa signification occulte. Il donne et, par conséquent, il reçoit. Il vit une vie de renoncement et les richesses du ciel se déversent sur lui. Il donne tout et se trouve comblé. Il ne demande rien pour lui et il est l'homme le plus riche de la terre (4-89).


6. Cette énergie de l'amour est concentrée principalement dans le Nouveau Groupe de Serviteurs du Monde, afin de servir les desseins de la Hiérarchie qui a choisi ce groupe comme principal canal d'expression. Ce groupe est composé de tous les disciples universels, comme de tous les initiés à l'oeuvre ; ses membres se recrutent dans tous les groupements d'idéalistes et de serviteurs et dans les rangs des individus les plus représentatifs dans le domaine de la pensée, en particulier dans la sphère de l'amélioration et de l'élévation de la condition humaine. La puissance de l'Amour-Sagesse peut s'exprimer à travers eux. Ces personnes sont souvent incomprises, car l'amour qu'elles expriment diffère grandement de l'intérêt personnel affectif et sentimental que témoigne le travailleur ordinaire. Elles s'occupent essentiellement des intérêts et du bien du groupe auquel elles sont affiliées ; les petits problèmes de l'individu, occupé de ses intérêts mesquins, ne les concernent pas au premier lieu. Cela expose ces serviteurs à la critique des individus, et il leur faut apprendre à vivre avec cette critique sans y faire attention. Le véritable amour de groupe est plus important que les rapports personnels, bien que ceux-ci doivent être entretenus quand le besoin s'en fait sentir. Notez que je dis le besoin. Les disciples apprennent à discerner les nécessités découlant de l'amour de groupe et à se comporter conformément au bien du groupe, mais il est difficile à l'individu égocentrique de percevoir la différence. C'est par le truchement de ces disciples qui ont appris à discerner entre les mesquines préoccupations de l'individu absorbé par ses intérêts personnels et les nécessités urgentes du travail et de l'amour de groupe, que la Hiérarchie peut travailler et amener les changements nécessaires, qui sont essentiellement des changements de conscience (9-23/4).


7. L'amour, pour beaucoup de gens et même pour la majorité, n'est pas réellement l'amour, mais le mélange du désir d'aimer et de celui d'être aimé, et la volonté de faire n'importe quoi pour manifester et évoquer ce sentiment et, par conséquent, se sentir plus à l'aise dans sa propre vie intérieure.
C'est ce soi-disant amour, fondé surtout sur la théorie de l'amour et du service, qui caractérise tant de relations humaines, telles que, par exemple, celles entre époux et entre parents et enfants. Aveuglés par le mirage de leur sentiment, sachant peu de chose de l'amour de l'âme qui est libre et laisse aussi libres les autres, ils errent dans un épais brouillard, traînant souvent avec eux ceux qu'ils désirent servir afin d'attirer une réponse affectueuse. Etudiez le terme "affection", et vous verrez sa véritable signification. L'affection n'est pas l'amour. C'est le désir que nous exprimons par l'activité du corps astral et qui influence nos relations ; ce n'est pas un mouvement spontané de l'âme, exempt de désir, qui ne demande rien pour le soi séparé. Le mirage du sentiment emprisonne et désoriente tous les braves gens ; il leur impose des obligations qui n'existent pas, produisant un mirage qui doit être finalement dissipé par l'afflux d'un amour véritable et désintéressé (10-53/4).
8. Je ne vous donne qu'une pensée à répéter lorsque vous vous sentez découragé, fatigué ou affaibli :
"Au centre de tout amour, je demeure, et rien ne peut m'y atteindre ; de ce centre, je sortirai pour aimer et pour servir" (5-607/8).


9. Que l'amour soit la note-clé de vos relations, car le pouvoir qui doit sauver le monde est la précipitation de l'amour (13-299).
10. L'amour n'est ni un sentiment ni une émotion ; ce n'est pas non plus un désir ou un motif égoïste d'agir avec rectitude dans la vie journalière. L'amour est la force supérieure qui guide les mondes

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