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  • Dans la tradition secrète, le corps humain est considéré comme le symbole ultime de l'univers. Chaque partie du corps correspond à un idéal spirituel, une constellation étoilée ou un élément alchimique. De cette manière, les anciens philosophes se connectaient directement à toutes les choses, et par cette connexion, ils pouvaient influencer le monde qui les entourait, rusty james blog
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marche
9 juillet 2014

« Syndrome du gourou » et ARNAQUE spirituelle du bas astral : en quoi le Nouvel Âge est-il nouveau ?

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Le New Age, c’est d’abord un marché. Et qui dit marché, dit arnaque : la rencontre entre un escroc et des pigeons. C’est-à-dire entre un bourreau et ses victimes. Le bizness du New Age et du « développement personnel » consiste à vendre des recettes pour être épanoui et heureux, libre et en paix. Le seul problème, c’est que l’ingrédient de base n’est pas, ne peut pas être fourni.

Le New Age est une arnaque à partir du moment où le vendeur évite de préciser (dans son discours) et de manifester (dans ses actes) que cet ingrédient, sans lequel rien n’est possible, est la décision irréfragable et inconditionnelle d’aller au bout de soi, quoi qu’il en coûte, quelles qu’en soient les conséquences. Se mettre à nu et se vider de soi : faire tomber les masques, se reconnaître et s’accepter dans la plus radicale crudité. Tout ce que refuse et redoute par-dessus tout l’ego, puisque ces masques sont son pouvoir et leur maintien, sa raison d’être.

Pas grand-monde, parmi les new-ageux "experts" en Bonheur, Connaissance totale et Maîtrise de l’Univers, n’a la décence et la cohérence de dire que rien n’est possible sans la décision intransigeante d’aller au bout et au fond de soi. L’intégrité est le nerf de la guerre (la vraie, la grande, la « grande guerre sainte », la guerre intérieure, la guerre contre l’ego, c’est-à-dire le diable). Quitte pour cela à sombrer dans l’intégrisme. Comme l’a si bien Cioran, « Celui qui, avant la trentaine, n’a pas subi la fascination de toutes les formes d’extrémisme, je ne sais si je dois l’admirer ou le mépriser, le considérer comme un saint ou un cadavre. Sans désir ni volonté de détruire, il est suspect, il a triomphé du démon ou, chose plus grave, il n’en fut jamais possédé. » Si tu ne cèdes pas au démon, tu ignores ce qu’il est, et tu ne pourras pas le vaincre. (Si tu cherches Dieu, disait Carlo Suarès, tu trouveras le Diable.) Blake : « La route de l’excès mène à la sagesse ». L’extrémisme et l’excès, à un moment ou à un autre, sont un mal nécessaire : ils permettent de connaître les limites, pour apprendre à s’en donner à soi-même. (Et à continuer ensuite de les repousser, le cas échéant, et à sa guise.)

« Syndrome du gourou » et enflure névrotique : en quoi le Nouvel Âge est-il nouveau ?

Le New Age, au fond, se contente de succéder aux idéologies qui ont structuré l’imaginaire et la mentalité occidentale de la fin du XIXe siècle à la fin du XXe siècle. L’effondrement des idéologies a laissé un vide que le New Age est venu combler, d’une manière rigoureusement identique, avec de belles valeurs que personne n’assume, de grandes promesses que personne n’est capable de tenir, et de grandes causes à défendre que tout le monde utilise pour se rassurer au lieu de se donner les moyens de réellement les mettre en œuvre. La partie sombre, glauque et satanique du New Age se manifeste, comme dans tout phénomène idéologique, à travers des slogans prétentieux et vides, des mots d’ordre inutiles et purement incantatoires, qui évitent à ceux qui les profèrent de se pencher sur ce qui déconne vraiment et d’affronter la merde là où elle se trouve, c’est-à-dire en eux. L’escroquerie new-ageuse s’étale aussi dans ce « syndrome du gourou » dont j’ai déjà eu l’occasion de constater l’ampleur et les dégâts chez plusieurs prétendus enseignants de l’amour et du bonheur, petits nazis cachés sous leurs dread-locks et leurs frusques fair trade importées du Tibet.

Le Belge Claude Traks, qui eut sa petite notoriété dans les années 2000 sur la scène New Age française (auteur de cinq ou six bouquins passablement foutraques et organisateur des rencontres Éveil & Action où l’on croisait davantage le pire que le meilleur), disait à juste raison que « La religion Nouvel Âge est la religion de l’Antéchrist, parce qu’elle aussi fermée que les autres et qu’elle a l’orgueil en plus. » C’est exact, j’ai pu le vérifier. Le seul problème, c’est que Traks, comme tous les idéologues d’hier et les gourous d’aujourd’hui, illustre son propos par défaut : il est aussi orgueilleux et enfermé que le pire des tartuffes ou des faux-culs New Age qu’il prétend dénoncer. Traks, que j’ai rencontré plusieurs fois de février à mai 2011, et aussi sincère et motivé qu’il semblât, était dans le « faites ce que je dis, pas ce que je fais », le mot d’ordre solennel et creux, le slogan pompeux et vide (c’est ceux qui en parlent le plus qui le sont le moins) — et il a sombré depuis dans une espèce d’enflure à base de mégalo et de parano qui signe bien la névrose égo-satanique. Cette incohérence entre les paroles et les actes passe d’autant moins inaperçue que nous sommes maintenant en pleine Apocalypse, alors que le Soleil déverse sur la Terre son feu rédempteur — c’est-à-dire des flux d’énergie de fréquences beaucoup plus élevées qu’avant la fin du cycle et le début de la transition —, puisque ces vents solaires consistent à « révéler » (apocalypsis) nos parts d’ombre, nos mensonges, nos contradictions, nos traumas karmiques subconscients et refoulés, etc. Le moindre pet de travers est tout de suite mis en évidence, afin d’être reconnu ; s’il n’est pas conscientisé, ça ira de mal en pis, jusqu’au pétage de plomb et au naufrage mental.

Encore et toujours la fuite

À cet égard, je vais m’appuyer ici sur le texte d’un new-ageux alsacien, Jean-Jacques F., dont le pseudo est Jenaël, et dont je suis les publications après l’avoir rencontré à Rennes-les-Bains en août 2011. Ce type, qui est par ailleurs un lecteur attentif et avisé des Chroniques du Girkù d’Anton Parks, canalise et publie des textes qui sont, selon moi, les plus intéressants et plus pertinents qui soient disponibles sur le Net francophone à propos de la « transition » planétaire et ascensionnelle actuelle. (À part peut-être, dans un autre registre, ceux de Monique Mathieu, que j’ai suivis et appréciés pendant un moment.) Dans plusieurs de ses textes, Jenaël insiste sur l’hypocrisie du New Age, sa bêtise et sa capacité d’aliénation et de nuisance. Il vient d’en publier un qui montre exactement où réside le problème du New Age : dans son ignorance des rôles d’origine karmique que sont le bourreau, la victime et le sauveur. Il fait remarquer que « le rôle du sauveur, si vous l’observez bien, intègre toujours l’une des deux polarités » (dominant ou dominé, bourreau ou victime). « Ainsi, vous pouvez vous retrouver dans le rôle de victime-sauveur ou de bourreau-sauveur », sans voir qu’ « il s’agit là d’un comportement de fuite, de déni de soi-même afin d’éviter de contacter vos propres souffrances. » Combien de fois ai-je pu le vérifier chez les new-ageux ! (Et encore m’a-t-il évidemment fallu en passer par là moi-même, sans quoi je ne serais pas en mesure de formuler cette critique aujourd’hui. « Charité bien ordonnée commence par soi-même », comme l’ont si bien oublié nos vaillants héros New Age.)

« Ainsi, reprend Jenaël, pour vous dépêtrer de vos schémas karmiques, les rôles que vous jouez dans votre vie actuelle peuvent déjà vous donner des indices quant à votre lignée originelle de "dominant" ou de "soumis" qui sont dissimulés dans l’ADN depuis la genèse de l’humanité. » « Afin de résilier vos rôles karmiques, il s’agit avant tout de les conscientiser, puisque vous les incarnez […] dans toutes les circonstances de votre quotidien. » Raison pour laquelle le New Age est effectivement une religion ou une idéologie antéchristique et satanique, une énième ruse du diable, un ultime piège du système pour maintenir les individus dans la dualité, le conditionnement et l’aliénation.

L’intégrité : pas d’ingérence

« Le fonctionnement de cette triade, victime-bourreau-sauveur, est très bien illustré par la psychologie conventionnelle » : « dans les deux cas, les rôles de victime-sauveur ou de bourreau-sauveur sont engendrés par de la pitié ou de la culpabilité refoulées, qui vous poussent inconsciemment à agir ainsi, afin d’alléger, par un acte subconscient, la responsabilité karmique de votre lignée originelle, dominante ou soumise. » Une culpabilité et une pitié subconscientes que l’on ne fait que renforcer en croyant les atténuer ou les expurger. Triste paradoxe. Car hélas, en effet, « ces sentiments vous incitent à vous substituer et à vous immiscer dans la problématique de l’autre », dans cette puérile posture de justicier qu’un Traks aimait tant adopter. Ces sentiments et ces comportements, poursuit Jenaël, « ne sont absolument pas une énergie d’amour, puisqu’ils empêchent l’autre de toucher sa propre responsabilité dans la situation qu’il génère lui-même. L’ingérence dans la vie d’autrui n’existe plus » chez celui qui a décidé d’accueillir son ombre, ses charges karmiques et sa souffrance. Il a bien trop à faire avec ses propres merdes pour prétendre s’occuper de celles des autres… Et quand il réalise ce qu’il en coûte de renforcer ses propres contradictions en soulignant celles des autres, il s’efforce de cultiver la droiture et l’intégrité, la rectitude et l’honneur (c’est-à-dire la fidélité à soi-même). Et « en restant fidèle à vous-même, vous êtes un exemple pour ceux qui sont encore prisonniers de leurs peurs. Vous faites partie de la nouvelle conscience collective » au lieu de vouloir en faire partie, de tendre vers elle et d’essayer de l’atteindre. Elle ne se veut, ne se cherche et ne s’atteint pas : elle s’accueille, se réalise et se vit.Autrement dit, au lieu de lui donner des leçons, « il s’agit d’accompagner son prochain uniquement par l’énergie christique de neutralité » (qui est aussi l’équanimité bouddhique). Neutralité qui seule permet l’émergence de la compassion, la vraie, celle qui n’éprouve pas le besoin de se justifier par l’ingérence (avec cette suprême arrogance qui consiste à décider à la place des autres ce qui est bon pour eux ou pas), le « Fais pas ci, fais plutôt ça » et finalement le « Faites ce que je dis, pas ce que je fais » qui ruinent la crédibilité du New Age et du « développement personnel » et qui en révèlent le vrai visage : une ruse du diable et un frein à l’évolution des consciences.

Laisser être la souffrance pour ne plus être la souffrance

Prenons un autre exemple de cette banale incohérence new-ageuse. Sandra Dary, avec un livre comme 100 % moi ! Comment me faire (enfin) confiance (Eyrolles, 2013), nous offre un parfait petit bréviaire de développement personnel, qui, en dépit de plusieurs constats justes et pertinents, tourne en rond et demeure à la surface des choses.

Dary part du constat que l’ego (le mental) « est le créateur de sa souffrance », dans la mesure même où il redoute et refuse cette souffrance. Plus il tente de s’y soustraire, plus il en est assailli. (Ce à quoi tu résistes, persiste. C’est un principe vieux comme le monde que la physique quantique et la neurologie expliquent désormais fort bien.) Et comme le dit bien Dary, puisque « le monde tel qu’on le perçoit n’est que le reflet de notre propre monde intérieur », on passe notre temps à se prendre cette souffrance dans la gueule. Plus on essaye de lui échapper, plus on l’entretient. En croyant la repousser, on l’attire. Vous pouvez vérifier, c’est immanquable. « En créant l’illusion de nous protéger de la souffrance, le mental devient un frein à nos rêves ». C’est bien pire et plus tordu que ça : en fait, nos rêves deviennent l’alibi pour continuer à souffrir. La souffrance m’empêche de vivre mes rêves, dira-t-on, à la manière de Dary, comme pour se justifier ou s’excuser ne pas y arriver. Lâcheté ! faux semblant… et ruse de l’ego. C’est l’inverse qui est vrai : je ne vis pas mes rêves parce que je souffre ; et je souffre uniquement parce que je refuse de souffrir. (Ça paraît pervers mais ça marche aussi comme ça — et n’oublions pas que l’ego est symbolisé le diable, le fourbe et le manipulateur par excellence : la perversité, c’est son rayon).

Dire « oui » à la souffrance (elle y a droit, elle le vaut bien)

Nietzsche l’a bien exprimé dans Ecce Homo, avec son vibrant appel à dire « oui » à la vie, « un " oui " sans réserve qu’on dit à tout, à la souffrance même, à toutes les étrangetés de la vie ». Vivre ses rêves consiste au fond à cesser de souffrir (pour vivre tes rêves, commence par arrêter de souffrir). Et — autre apparent paradoxe — cesser de souffrir consiste à accepter de souffrir (t’en as marre de souffrir ? alors souffre ! tu verras, ça ira mieux…). On ne cesse de souffrir qu’à partir du moment où l’on a accepté de souffrir. (La souffrance est un symptôme, au sens le plus rigoureux. Et plus on ignore un symptôme, plus le mal perdure et augmente. La seule façon de guérir est d’abord d’accueillir le symptôme et la douleur qui le manifeste.) Accepter, accueillir et vivre la souffrance — ou plus exactement, la laisser être. Une fois qu’elle a vécu — qu’elle a été ce qu’elle avait à être —, elle peut s’en aller. Et elle se barre, libérant la place à nos rêves — pour que nos rêves y prennent forme —, libérant la place où apparaîtront les conditions propices à leur réalisation. (Et cela aussi naturellement et spontanément que possible, hors de toute tentative ou intervention mentale.)

À moitié vide ou à moitié plein ? Les deux, mon capitaine.

« Soit nous voyons le verre à moitié vide, soit nous le voyons à moitié plein », continue Dary, avant de nous inciter à ne voir que le verre à moitié plein. Autre erreur new-ageuse, aussi banale que funeste ! Car c’est une fausse alternative : non seulement le verre est à moitié vide et à moitié plein à la fois, mais en plus il faut le boire. Ce genre de choix — vide ou plein ? drôle ou pas drôle ? bien ou mal ? — est un piège. (C’est encore ce qu’on appelle une « ruse du diable ».) Et choisir, c’est tomber dans le piège. Comme disait Bernanos, « La seule différence entre un optimiste et un pessimiste, c’est que le premier est un imbécile heureux et que le second est un imbécile triste. » Échapper au piège consiste, non pas à refuser de choisir (cela ne fait que repousser le problème), mais à reconnaître et accepter à la fois les deux options de l’alternative. (Boire le verre. Ni heureux, ni triste, mais les deux à la fois, et mieux encore : équanime et neutre, lucide et serein.) Les deux options existent de manière égale et identique, ce qui neutralise le choix et le fait disparaître en tant que tel. Alors on peut s’envoyer le verre d’un geste ample et leste. (Après tout, « Quand mon verre est plein, je le vide, et quand il est vide, je le plains ! » Manière de dire qu’au fond, moitié ci ou moitié çà, ça revient au même.) Et je peux vous dire que ça détend sacrément l’atmosphère. Comme l’avait dit, à un autre point de vue, Wolfgang Pauli, l’un des fondateurs de la physique quantique : « Il apparaît que le seul point de vue acceptable soit celui qui reconnaisse les deux facettes de la réalité — le quantitatif et le qualitatif, le physique et le psychique — comme allant de pair et s’embrassant simultanément. » Euh, moitié vide ou moitié plein, je sais pas trop, ouh là là quel dilemme, que faire, mon Dieu, qu’est-il juste et bon de choisir ? — Ta gueule ! bois. Et embrasse simultanément le vide et plein, le bien et le mal, le bonheur et le malheur. Pour devenir les deux à la fois. Te les intégrer. Et les dépasser. (Nietzsche inside.) Tu connais, tu comprends aussi bien l’égale valeur, l’égale légitimité, l’égale justesse des deux termes de chaque dualité : tu es donc neutre. Au-delà du conflit : en paix. Neutre, sans dualité : intègre, donc entier.

http://alexandrerouge.com/2013/06/19/new-age-et-developpement-personnel-fausses-promesses-et-vrais-mensonges/

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12 novembre 2013

The good consumer vidéos le conditionnement au service du marché

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 Le système qui régit votre pays dépend du fait que vous soyez un bon consommateur.
Le bon consommateur achète constamment de nouveau produits, il travail dur pour gagner de l’argent. Il se concentre sur les choses qu’ils désire et non sur celles dont il a réellement besoin.Le bon consommateur suit la mode. C’est elle qui lui dicte quand changer de chaussure de vêtements.Suivre la mode est aussi pour vous messieurs. Il faut que vous ayez les mêmes habitudes que votre partenaire. Les marques sont vos amies. Avoir le choix c’est bien. Vous pouvez faire confiance aux marques.Ils savent ce qui est le mieux pour vous ! Le bon consommateur n’attend pas qu’un objet soit usé pour le jeter. Il achète plutôt la nouvelle version. Consommer c’est bien ! Pour aider la plnète vous pouvez même recycler les produits de votre consommation !THE GOOD CONSUMER

24 septembre 2013

La création de la Paneurope, tremplin du mondialisme

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La Paneurope, tremplin du mondialisme

La création de la Paneurope est due à l’action d’un aristocrate autrichien née d’une mère japonaise, Richard de Coudenhove-Kalergi (1894-1972). L’objectif déclaré de Coudenhove était d’empêcher les horreurs de la Première Guerre mondiale de se reproduire. Cette intention louable n’était que l’arbre qui cachait la forêt. En effet, très tôt, Coudenhove indiqua clairement la direction prise par son mouvement en élaborant un rapport à la SDN présenté en 1925. Son but était d’unifier l’Europe afin de l’intégrer dans le cadre d’une organisation politique mondiale unifiée. Pour cela, il évoquait dans son rapport la nécessité de créer des « continents politiques », l’ensemble devant constituer une fédération de fédérations dans la pensée de l’auteur . Ses affirmations fédéralistes rejoignent largement celles de la société fabienne. Continuant sur sa lancée, Coudenhove organise en 1926 le premier congrès paneuropéen à Vienne sous l’égide de son président d’honneur, le président du conseil Aristide Briand (1862-1932) . C’est lors de ce congrès réunissant plusieurs nationalités  qu’il fut décidé de choisir un hymne européen, l’Ode à la joie de Beethoven , qui est devenu par la suite l’hymne de l’Union européenne. Les objectifs de la Paneurope sont clairement affichés dans le cadre des « Principes fondamentaux » qui stipulent entre autres : « (…) L’union paneuropéenne se déclare attachée au patriotisme européen, couronnement des identités nationales de tous les Européens. A l’époque des interdépendances et des défis mondiaux, seule une Europe forte et politiquement unie peut garantir l’avenir de ses peuples et entités ethniques. L’union paneuropéenne reconnaît l’autodétermination des peuples et le droit des groupes ethniques au développement culturel, économique et politique (…) » .

Richard de Coudenhove-Kalergi (1894-1972)

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Au cours de la Seconde Guerre mondiale, R. de Coudenhove-Kalergi réfugié aux Etats-Unis put enseigner dans le cadre d’un séminaire — Research for a postwar european federation (« recherche pour une fédération européenne d’après-guerre ») — favorable au fédéralisme européen à la New York University. De retour en Europe en 1946, il contribua largement à la création de l’Union parlementaire européenne permettant par la suite la création, en 1949, du Conseil de l’Europe . Renforçant son influence sur tous les Etats, cette organisation européenne chapeaute des représentations nationales chargées de diffuser l’idéal de son fondateur  qui, après avoir reçu en 1950 la plus haute distinction européiste le Prix Charlemagne , a passé le relais à Otto de Habsbourg en 1972 puis à Alain Terrenoire.

On peut mieux comprendre l’impact de la Paneurope en s’intéressant au nerf de la guerre : l’argent. Les sources de financement de cet institut expliquent les profondes connivences de son dirigeant avec les autres acteurs du mondialisme. En effet, outre des mécènes industriels et financiers, R. de Coudenhove-Kalergi bénéficia du soutien du banquier Max Warburg, représentant de la banque allemande à Hambourg. Comme nous l’avons vu ci-dessus, son frère Paul (la branche états-unienne) était à la tête de la Fed et du CFR. On comprend tout de suite que R. de Coudenhove-Kalergi eut carte blanche pour coopérer avec les milieux financiers de Wall Street et leurs homologues londoniens. Cette connivence entre le fondateur de la Paneurope et les autres milieux mondialistes était d’autant plus grande que Max Warburg était membre du comité directeur d’IG Farben Allemagne tandis que son frère, Paul Warburg, était membre de la branche US d’IG Farben .

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L’arrivée d’Adolf Hitler au pouvoir, comme l’explique Antony Sutton, s’explique par les nombreux soutiens des industriels et financiers anglo-saxons via leurs homologues allemands. Dans cette affaire, le directeur de la Reichsbank, Hjalmar Schacht (1877-1970), fut un intermédiaire de première main. Son action fut d’autant plus profonde qu’il fut le ministre de l’Economie du IIIè Reich de 1934 à 1939. Le relèvement économique de l’Allemagne dû à son action permit à Hitler de poursuivre une politique qu’il n’aurait jamais pu exercer sans la remise à niveau du pays. De tels méfaits auraient dû le conduire à la peine de mort lors du procès de Nuremberg. Il n’en fut rien puisqu’il fut acquitté. En fait, Hjalmar Schacht était lié fortement à l’aristocratie commerciale anglo-saxonne. Son père, l’Etats-unien William Schacht, avait travaillé 30 ans au sein de la filiale d’Equitable Life Assurance de Berlin . Son fils était donc dès sa naissance dans le sérail du système mondialiste. Ceci est encore plus renforcé lorsqu’on sait que Hjalmar Schacht était depuis 1918 au comité directeur de la Nationalbank für Deutschland (« Banque nationale d’Allemagne »), au côté du banquier Emil Wittenberg qui était en même temps membre du comité directeur de la première banque soviétique créée en 1922, la Ruskombank . Celle-ci était dirigée par le banquier suédois … Olof Aschberg  précédemment vu. Pour continuer dans le tournis, nous pouvons préciser que le directeur de la section étrangère Ruskombank, l’Etats-unien Max May , était le vice-président de Guaranty Trust Company, une filiale d’un des piliers de Wall Street, JP Morgan ]. Dans cette affaire, un haut représentant américain de Wall Street travaillait donc au sein de l’élite bancaire soviétique. Pour compléter le tout, la collaboration d’Hjalmar Schacht avec ce milieu était renforcée par ses liens d’amitié avec le patron de la banque d’Angleterre Norman Montagu. On comprend mieux qu’Hjalmar Schacht  n’ait pas été vraiment inquiété au lendemain de la Seconde Guerre mondiale.

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Le soutien apporté par cette aristocratie commerciale et apatride anglo-saxonne au communisme, au nazisme ainsi qu’à la prise du pouvoir par Franklin Delano Roosevelt , relaté dans la trilogie Wall Street d’Antony Sutton, était aussi des formes d’expériences de laboratoires agissant dans un cadre local (Union soviétique, Allemagne nazie et Etats-Unis ). Sous une appellation différente, Antony Sutton en conclut que ces idéologies, appelées diversement « socialisme soviétique », « socialisme collectif » (pour le national-socialisme) et « socialisme de la nouvelle donne » (New Deal), n’étaient que des mises en forme d’un socialisme monopolistique ; idéal d’organisation qui doit désormais voir le jour à l’échelle planétaire dans le cadre du « nouvel ordre mondial ». La guerre de 1939-1945 résultant de tout ce travail d’arrière-fond permit le basculement vers un autre monde ; l’instauration de deux blocs apparemment antagonistes obéissant parfaitement au principe hégélien de la thèse et de l’antithèse. Cependant, ces deux mondes étant irrigués par les mêmes sources financières, il était possible de poser les jalons devant permettre la réalisation de l’Etat mondial.

L’après 1945, des lendemains qui chantent

 

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, nous pouvons relever trois dates essentielles dans l’immédiate après-guerre : 1946 ; 1947 et 1948. C’est le Premier ministre britannique, Winston Churchill qui a relancé l’idée d’unification de l’Europe dans un discours prononcé à Zürich, le 19 septembre 1946. En effet, il n’hésita pas à affirmer : « Il nous faut édifier une sorte d’Etats-Unis d’Europe » . Ces propos ravirent Richard de Coudenhove-Kalergi qui était soutenu par Churchill. Le fondateur de la Paneurope s’activant de son côté à la relance de l’idéal européen exposa l’histoire de son oeuvre et des projets à accomplir dans un ouvrage intitulé J’ai choisi l’Europe. Dans ce livre, Coudenhove bénéficia de la préface de … Winston Churchill.

 

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Winston Churchill (1874-1965)

 

La deuxième étape avec la réunion à Montreux en Suisse, en août 1947, constitue un passage décisif vers le renforcement des fondations de l’Etat mondial en préparation. En effet, divers représentants européens  et états-uniens  acquis aux principes d’un fédéralisme mondial se sont accordés pour créer deux instituts, sous l’égide du juriste suisse Max Habicht , dont l’efficacité se fait largement sentir : le « Mouvement fédéraliste mondial » (World federalist movement, WFM) et l’ « Union des fédéralistes européens » (Union of European Federalists, UEF).

 

Le WFM a présenté sa magna carta, lors de la réunion de Montreux, favorable à l’établissement de principes clefs afin d’instaurer un Etat mondial à base fédérative. Force est de constater que 63 ans après leurs formulations, leurs vœux sont largement exaucés. Il est, en effet, affirmé que « Nous, fédéralistes mondiaux, sommes convaincus que la création de la confédération mondiale est le problème capital de notre temps. Tant qu’il n’aura pas été résolu, toutes les autres questions — nationales ou internationales — resteront sans réponses valables. Ce n’est pas entre la libre entreprise et l’économie dirigée, le capitalisme et le communisme qu’il s’agit de choisir, c’est entre le fédéralisme et l’impérialisme ». Dans la foulée, cette Déclaration propose entre autres les principes suivants : « limitation des souverainetés nationales » avec « transfert à la Confédération des pouvoirs législatif, exécutif et judiciaire », « création d’une force armée supra-nationale » ; en précisant en particulier ce fait d’une très grande actualité en ce début de XXIè siècle qu’ « une juste perspective fédéraliste doit intégrer les efforts faits sur les plans régional et fonctionnel. La formation d’unions régionales (ndlr : souligné par nous) — dans la mesure où elles ne constituent pas une fin en soi et ne risquent pas de se cristalliser en blocs — peut et doit contribuer au bon fonctionnement de la Confédération mondiale ». A la fin de cette Déclaration, il est précisé de favoriser la création d’une « Assemblée constituante mondiale » .

 

Parallèlement à la création du WFM, l’Union des fédéralistes européens (UEF) vit le jour à Montreux. Cependant, des travaux d’avant-garde avaient déjà préparé le terrain. En effet, sous l’influence de la Paneurope de R. de Coudenhove-Kalergi, il fut fondé en 1934 Europa Union défendant l’idéal d’une Europe unifiée selon le principe fédéral et inspiré du modèle suisse . Quatre ans plus tard, en novembre 1938, fut créée sous l’influence des fabiens Lord Lothian et Lionel Curtis, Federal Union. Cette dernière est une branche de l’UEF au même titre que le sont les différentes « filiales » française (l’UEF France), allemande (Europa Union Deutschland), italienne (UEF Italie) etc. Précisons que, pareil au principe des poupées russes, l’UEF est une branche du World Federalist Movement (WFM) . Par conséquent, nous avons là un institut européen oeuvrant en faveur du fédéralisme et qui épouse en même temps les travaux du WFM mais à l’échelle planétaire. Pourquoi est-il si important d’évoquer la mission de l’UEF ? Cet institut fédéraliste est dirigé par l’Anglais Andrew Duff, député au Parlement européen sous l’étiquette des « démocrates libéraux » . Il est membre aussi du European Council on Foreign Relations (l’ECFR, « Conseil européen des relations étrangères »)  créé en 2007, jumeau européen du CFR états-unien fondé en 1921. Andrew Duff est aussi celui qui, en collaboration étroite avec la Fondation Bertelsmann et le député autrichien Johannes Voggenhuber, a permis la relance du projet de constitution européenne après l’échec des référendums français et hollandais en 2005. Le Traité de Lisbonne n’aurait pas pu voir le jour — du moins plus difficilement — sans l’appui et les convictions d’Andrew Duff. Par ailleurs, force est de constater que l’influence outre-tombe d’un Cecil Rhodes et d’un Lord Milner s’est faite sentir lors de l’élaboration de la constitution européenne (dite « Constitution Giscard » prélude au Traité de Lisbonne) en 2003-2004. En effet, le « groupe Milner » et les fabiens ont toujours été favorables à l’unification de l’Europe à condition que cela se fasse sous direction anglo-saxonne. Au cours des deux guerres mondiales, les tentatives d’unité européenne sous direction allemande, puissance terrestre, ne pouvaient pas être acceptées par Londres et par Washington car la thalassocratie anglo-saxonne se retrouvait exclue des affaires du vieux continent. Richard de Coudenhove-Kalergi l’avait parfaitement compris à la lecture de son discours en 1950. Par conséquent, il est utile de s’intéresser au secrétaire général chargé de téléguider les travaux de la « Constitution Giscard », l’Anglais John Kerr. Son Curriculum vitae révèle qu’il est à la tête d’une compagnie pétrolière, la Royal Dutch Shell, et qu’il a été aussi ambassadeur de Grande-Bretagne aux Etats-Unis. Ses liens avec l’aristocratie commerciale anglo-saxonne révèlent aussi qu’il est membre du comité directeur chargé du recrutement des élites dans le cadre des « bourses d’études Cecil Rhodes » . Comme on peut le constater, la réussite de l’entreprise mondialiste est une affaire de temps ; mais ils y arrivent.

Enfin, le Congrès de la Haye (7-10 mai 1948) sous la présidence d’honneur de Winston Churchill et réunissant près de 800 militants pro-européens  a posé les premiers fondements d’une Europe unifiée. La figure de proue de ce Congrès fut le secrétaire général Joseph Retinger (1888-1960). Les vrais acteurs de l’histoire sont souvent dans les coulisses. C’est le cas de Retinger travaillant au service du CFR et du RIIA dont l’action fut déterminante dans le développement des structures mondialistes

par Pierre Hillard pour Réseau Voltaire.

12 mars 2011

4000 ans de guerres pour la démocratie en 90 sec

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