Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
rusty james news
rusty james news
  • Dans la tradition secrète, le corps humain est considéré comme le symbole ultime de l'univers. Chaque partie du corps correspond à un idéal spirituel, une constellation étoilée ou un élément alchimique. De cette manière, les anciens philosophes se connectaient directement à toutes les choses, et par cette connexion, ils pouvaient influencer le monde qui les entourait, rusty james blog
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog

 

90243223_3015402811831487_8561877086778687488_o (1)

3323033

coronavirus-patentes

images (19)

219-2199429_love-heart-beautiful-wallpapers-happy-valentines-day-nature

1025600_652515874786871_1894874949_o


nVskOPKB

téléchargement (100)

universal-biometric-identity-1024x576

91848411

téléchargement (11)

tree_horizon_sunset_128367_5000x2830

f04543b60ef77267e2b31c5f3920fbb0

photo-1542805700-2fadb851b97a

qxJUj0O

 

pIHMc8u

7kKizZj

ZcuYl3V


sea-beach-sunset-boats-red-sky-1080P-wallpaper-middle-size

night-sky-background-7047

sky-wallpaper-38

18557077_1435376306500820_5842715664996553589_n

 

 

798041343248-national-geographic-wallpaper-zealand-photo-waikawau-desktop-bigest-images

Firefox_Screenshot_2017-02-18T13-56-14

16195622_1077703329024709_5740688279216232976_n

sf

 

Pyramides-Gizeh

atlantide-compressor

Ancien-arbre-1

Ancien-arbre-2 - Copie

Ancien-arbre-3 - Copie

h21

h25

h25

h26

h27

SDSDS

SZSDFZFS

ZDZD

931270ecd7_50010171_bohr-heisenberg-aip-niels-bohr-library

don

 

1a686c3b37ddba12f5e282679288047b

62e74d09a526f5250c3c16f5bbb7d342

3a2057e1930aac61c9451db179973253

5aa85f74b15975d75e8a6d4e547b40b0

5c3e0b7842f37a0d63504d0a032ca422

5f6fce1a34d9027bdedb78ef0658a5af

9dbf5fc4a80275b619f44e3e7a8314d2

a37cf9c85664975cf3660c8f21f70899

a96a954487d536bd6f75942a6d02f5b9

a977356a4e04ae0cdaf4c67ca90d1939

ad9ee9f2e4a1d0e83945b78313c60f27

b7e27913185d0679a669ce0f634d95f0

Archives
jerusalem
13 juin 2017

Histoire de jerusalem au temps des croisades par le voyageur persan Nasiri Khrusrau

 

15079063_615821905263687_91881849146807350_n1

Description de al-Quds par le voyageur persan Nasiri Khrusrau (1004-1074) à l’époque Fatimide : 

« Nous entrâmes à Jérusalem le cinquième jour du mois de Ramazan 438 (16 mars 1046). Une année solaire s’était écoulée depuis que nous avions quitté notre demeure, et nous avions voyagé sans nous être arrêtés nulle part pendant longtemps, et sans avoir, en aucun lieu, goûté un repos complet.

Les habitants de la Syrie et de la Palestine désignent Jérusalem sous le nom de Qouds. Les gens de ces contrées, qui ne peuvent faire le voyage de la Mekke, se rendent à Jérusalem à l’époque du pèlerinage ; ils y séjournent pendant le Mauqaf, en se conformant à l’usage consacré, et ils y célèbrent la fête des sacrifices. Il y a des années où dans les premiers jours du mois de Zil Hidjèh plus de vingt mille hommes se trouvent réunis dans la ville. On y amène les enfants pour les faire circoncire. Les chrétiens et les Juifs y viennent aussi en grand nombre des provinces de l’empire de Roum et d’autres contrées pour y visiter l’église et le temple. On trouvera en son lieu la description de la grande église. La banlieue et les environs de Jérusalem sont entièrement couverts de montagnes cultivées en céréales et plantées d’oliviers, de figuiers et d’autres arbres. Tous les terrains sont dépourvus d’eau ; néanmoins les vivres sont en abondance et à bon marché.

Il y a des chefs de famille qui ne recueillent pas moins de cinq mille men d’huile d’olive chacun ; cette huile est conservée dans des puits et des réservoirs, et on l’exporte dans toutes les parties du monde.

La famine n’a, dit-on, jamais sévi en Syrie. Je tiens d’autorités dignes de foi qu’un saint personnage vit en songe le Prophète de Dieu, sur qui soient les bénédictions et le salut ! Il lui adressa la parole en ces termes : « O Prophète de Dieu, accorde-moi ton aide pour ma subsistance ! » « Je te la garantis, lui répondit le Prophète, par le pain et par l’huile de la Syrie. »

Je décrirai maintenant Jérusalem. La ville est bâtie sur une hauteur. On n’y a point d’autre eau que celle de la pluie. Bien qu’il existe des sources dans les villages voisins, on n’en trouve cependant pas une seule dans l’intérieur de la ville. Jérusalem est entourée de solides murailles construites en pierres et en mortier ; les portes sont en fer.

La ville étant bâtie sur le roc, on ne voit pas un seul arbre dans ses environs immédiats. Jérusalem est une grande cité ; à l’époque où je m’y trouvais, elle renfermait vingt mille habitants mâles. Les bazars sont beaux et les maisons fort hautes. Le sol est partout recouvert de dalles de pierre, et on a taillé et aplani toutes les inégalités du terrain, de sorte qu’il est complètement lavé et nettoyé par la pluie. Les artisans sont très nombreux, et chaque corps de métier occupe dans le bazar une rangée distincte de boutiques.

La grande mosquée où l’on fait la prière du vendredi est située à l’est, du côté du bazar, et les remparts de la ville lui servent de murailles. Quand on sort de la mosquée, on voit s’étendre devant soi une grande plaine très unie qui porte le nom de Sahirèh. C’est la plaine où, selon la tradition, auront lieu la résurrection de la chair et le jugement dernier. Cette croyance attire de tous les points du monde, à Jérusalem, une foule de personnes qui viennent s’y fixer pour y finir leurs jours et pour se trouver près de l’emplacement désigné par Dieu, lorsque s’accomplira la parole du Tout-Puissant. O Dieu, sois dans ce jour, le refuge de tes serviteurs ! Daigne leur accorder ton pardon ! Ainsi soit-il, ô maître des mondes !

Au bord de cette plaine s’étend un vaste cimetière qui renferme les tombeaux de saints personnages. Le peuple s’y rend pour prier et pour adresser à Dieu des vœux qu’il daigne exaucer.

O Dieu, accueille nos vœux ! Pardonne-nous nos péchés et nos iniquités ! Que ta clémence prenne pitié de nous, ô toi, qui es le plus miséricordieux des miséricordieux !

Entre la mosquée et la plaine de Sahirèh court une vallée extrêmement profonde, ayant l’apparence d’un fossé. J’y vis des constructions faites à la mode antique, ainsi qu’une coupole, taillée dans un bloc de pierre et qui surmonte un petit édifice. Il est impossible de rien voir de plus extraordinaire et l’on se demande comment on a réussi à l’élever. Le peuple prétend que c’était la maison de Pharaon.

Cette vallée porte le nom de Wadi Djehennem (le val de l’Enfer). Je demandai le motif de cette dénomination. On me répondit que le khalife Omar ibn el Khaththab (que Dieu soit satisfait de lui !) établit son camp dans la plaine de Sahirèh ; en la contemplant, il s’écria : Ceci est le val de l’enfer ! Les gens du peuple prétendent que, lorsqu’on est sur le bord de cette vallée, on entend s’en élever les cris des damnés. J’y suis allé, mais je n’ai rien entendu.

Quand on sort de la ville dans la direction du sud, on descend, à la distance d’un demi-ferseng, dans un ravin où l’on voit une source qui jaillit d’un rocher. Elle porte le nom d’Aïn Selwan (la source de Siloé). Au dessus d’elle s’élèvent de nombreux bâtiments. L’eau s’écoule à travers un village et, sur ses bords, on a construit beaucoup de maisons et planté des jardins. On prétend que, lorsque l’on s’est baigné dans cette eau, on est délivré des douleurs et des maladies chroniques. Un nombre considérable de legs pieux sont affectés à l’entretien de ce lieu. 

Jérusalem possède un bel hôpital qui a pour dotation les revenus de fondations charitables. On y distribue à un grand nombre de malades des remèdes et des potions médicinales. Les médecins attachés à cet établissement sont payés par les administrateurs des legs pieux.

vue-ac3a9rienne-sur-jc3a9usalem-al-quds

 

La mosquée où l’on fait la prière du vendredi est à l’extrémité orientale de la ville. Une de ses murailles borde le Wadi Djehennem. Lorsqu’on est en dehors de la mosquée et que l’on regarde cette muraille, on y voit, sur une étendue de cent ârech, des blocs de pierre qui ne sont reliés entre eux ni par du ciment ni par du mortier. A l’intérieur de la mosquée, le sommet des murs suit une ligne droite. La mosquée a été construite sur l’emplacement qu’elle occupe, à cause de la pierre de la Sakhrah qui se trouve au milieu de l’enceinte. La Sakhrah est ce quartier de rocher dont, sur l’ordre de Dieu (qu’il soit honoré et exalté !), Moïse fit la qiblèh.

Moïse ne vécut plus longtemps ensuite, et sa mort survint peu de temps après qu’il se fut conformé à ce commandement de Dieu.

Souleyman (sur qui soit le salut !) fit construire un temple autour de cette pierre vers laquelle on se tournait pour faire la prière. La Sakhrah en occupait le centre. Cette règle pour la qiblèh fut observée jusqu’à l’époque où notre prophète Mohammed l’élu (que les bénédictions et le salut reposent sur lui !) reçut de Dieu l’ordre de prendre la Ka’abah pour qiblèh. La description de la Sakhrah sera donnée en son lieu.

Je formai le dessein de mesurer les dimensions du Haram. Je me dis qu’il était nécessaire d’étudier, tout d’abord, son aspect extérieur et son emplacement, afin de bien m’en rendre compte, et puis, ensuite, d’en prendre les mesures. Je le parcourus dans tous les sens, et je l’examinai pendant longtemps avec l’attention la plus soutenue. Je découvris, à la fin, dans la partie du nord, non loin de la coupole de Yaqoub (sur qui soit le salut !), une inscription gravée sur une des pierres d’une arcade. Elle portait que l’enceinte sacréeavait sept cent quatre coudées de longueur, et quatre cent cinquante-cinq de largeur. La mesure employée est la coudée royale (guezi melik) qui porte dans le Khorassan le nom de guezi chaïgan ; elle représente un peu moins d’un ârech et demi.

Le sol du Haram est couvert de dalles de pierre dont les interstices sont remplis de plomb. Le Haram est à l’est de la ville et du bazar ; il faut donc, lorsque l’on s’y rend du bazar, se diriger vers l’orient.

On rencontre d’abord un superbe portique qui se développe sur trente guez de haut et vingt de large. La façade, les ailes et la grande arcade sont ornées de dessins formés par des morceaux de verre émaillé (mosaïque) incrustés dans du ciment. Ces dessins ont un tel éclat qu’on ne peut les regarder sans être ébloui. On voit également sur ce portique une inscription en mosaïque donnant les titres du sultan d’Egypte. Quand le soleil frappe ces mosaïques, leur éclat est si vif que l’esprit reste confondu. Ce portique est surmonté d’une très grande coupole en pierres d’énormes dimensions, et on y a placé deux portes magnifiques revêtues de plaques de cuivre de Damas ; elles sont si brillantes qu’on les prendrait pour de l’or, et elles sont entièrement couvertes d’arabesques et d’incrustations en or. Chacune d’elles a quinze guez de haut et huit de large. On désigne cette construction sous le nom de Porte de Daoud (que le salut soit sur lui !).

Après avoir franchi les deux portes de ce portique, on trouve, à droite, deux grandes galeries ouvertes, soutenues chacune par vingt-neuf piliers de marbre dont les bases et les chapiteaux sont également en marbres de diverses couleurs. Les joints sont remplis de plomb. Ces piliers soutiennent des arceaux formés de quatre ou cinq blocs de pierre au plus. Ces deux galeries s’étendent presque jusqu’à la Maqçourah.

Après avoir franchi la porte, on trouve à gauche, c’est-à-dire au nord, une longue galerie de soixante-quatre arcades reposant toutes sur des piliers de marbre. Dans cette partie du mur s’ouvre la porte appelée Bab es Saqr.

Le Haram s’étend en longueur du nord au sud, et si l’on en retranche la Maqçourah, il présente la forme d’un carré dans lequel la qiblèh se trouve placée au sud.

Du côté du nord, il y a aussi deux autres portes placées l’une à côté de l’autre. Chacune d’elles mesure sept guez de largeur sur douze de hauteur. Elles portent le nom de Bab el Asbath (la porte des Tribus).

Après avoir franchi cette porte, on rencontre, dans le sens de la largeur du Haram, c’est-à-dire du côté de l’orient, un autre très grand portique percé de trois portes placées l’une à côté de l’autre ; elles ont les mêmes dimensions que celles du Bab el Asbath. Elles sont recouvertes de plaques de fer et de cuivre merveilleusement travaillées. Il est impossible de rien voir de plus beau. Ce portique s’appelle Bab oul Ebouab (la porte des portes, la porte par excellence), parce qu’il a trois portes, tandis que les autres n’en ont que deux.

Entre ces deux portiques situés du côté du nord, en face de la galerie dont les arcades sont supportées par des piliers, on voit une haute coupole qui s’appuie sur des colonnes. Elle porte le nom de Qoubbèh Yakoub (coupole de Jacob). C’est là que, selon la tradition, ce patriarche faisait ses prières.

Le long de l’enceinte, dans le sens de la largeur du Haram, il y a une galerie dont le mur est percé d’une porte qui donne accès à deux couvents de soufis. Ceux-ci y ont établi de beaux oratoires et des mihrabs magnifiques. Des soufis en grand nombre y demeurent pour se livrer aux pratiques de la dévotion. Ils y font aussi leurs prières, excepté le vendredi ; ce jour-là, ils se rendent dans l’enceinte du Haram, parce que le cri du Tekbir ne parvient pas jusqu’à leurs couvents.

A l’angle nord de l’enceinte est une belle galerie et une grande et superbe coupole. On y a tracé cette inscription : « Ceci est le mihrab de Zékéria, sur qui soit le salut ! » On rapporte que ce prophète était continuellement en prière dans cet endroit.

Du côté du mur oriental et au centre de l’enceinte, s’élève un grand et élégant portique construit en pierres de grandes dimensions, et que l’on dirait taillé dans un seul bloc de pierre. Il a cinquante guez de hauteur sur trente de largeur et il est couvert de dessins et de sculptures. D est formé de dix portes qui ne sont séparées l’une de l’autre que par la largeur d’un pied et pas davantage. Ces portes sont revêtues de plaques de fer et de cuivre richement travaillées et l’on a fixé sur leur surface des anneaux et des clous saillants. Le portique est, dit-on, l’œuvre de Souleyman, fils de Daoud (que le salut soit sur eux deux !) ; il l’a construit pour son père.

Quand on franchit ce portique, on voit, dans la direction de l’orient, deux portes ; celle de droite s’appelle Bah er Rahmèh (la porte de la Miséricorde), celle de gauche Bah et Taubèh (la porte de la Pénitence). C’est, selon la tradition, près de cette dernière porte que Dieu se laissa toucher par le repentir de Daoud, sur qui soit le salut !

Non loin de ce portique s’élève une jolie mosquée. C’était autrefois une galerie fermée ; elle a été convertie en oratoire. Le sol est couvert de beaux tapis. Les serviteurs qui sont attachés à ce sanctuaire forment une classe distincte.

Un grand nombre de personnes se rendent là pour y faire leurs prières et chercher à se rapprocher de Dieu (que son nom soit béni et exalté !), car c’est en ce lieu que le Tout-Puissant accueillit le repentir de Daoud, et les fidèles conçoivent l’espérance qu’ils ne commettront plus d’infraction à la loi divine. On affirme que Daoud venait de franchir le seuil de ce sanctuaire quand une révélation céleste lui donna la bonne nouvelle que Dieu s’était laissé fléchir. Il consacra ce lieu et il y fit ses dévotions.

Moi, Nassir, j’ai prié dans ce lieu et j’y ai invoqué l’aide de Dieu pour garder ses commandements et je lui ai demandé de m’accorder l’absolution de mes péchés.

Que le Dieu, dont le nom est sanctifié et exalté, assiste tous ses serviteurs ! Qu’il leur fasse la grâce de lui donner toute satisfaction et qu’il leur inspire le repentir de leurs fautes ! Je le demande en l’honneur de Mohammed et de sa famille immaculée !

Lorsqu’on longe le mur oriental à partir de l’angle du sud et de la paroi où se trouve la qiblèh, on trouve, vis-à-vis de la face de la muraille du nord, une mosquée souterraine à laquelle on n’arrive qu’en descendant un grand nombre de marches.

Ce monument a vingt guez sur quinze. Le plafond qui est en pierre repose sur des piliers de marbre. C’est là que se trouve le berceau de Jésus, sur qui soit le salut ! Il est en pierre et assez grand pour qu’un homme y puisse faire sa prière. Je l’y ai faite. On l’a fixé solidement dans le sol, afin de le rendre immobile. C’est le berceau où Jésus était couché dans sa première enfance et où il adressait la parole aux hommes. Il occupe la place du mihrab. On voit également dans cette mosquée le mihrab de Meriem, (sur qui soit le salut !) et un autre qui est attribué à Zékéria. Le premier est placé du côté de l’orient. On a tracé sur ces mihrabs les versets du Coran qui se rapportent à Zékéria et à Meriem. Jésus est, dit-on, né dans cette mosquée.

On remarque sur une pierre d’un des piliers l’empreinte de deux doigts, comme si quelqu’un l’avait saisie. Meriem, au moment d’accoucher, a, prétend-on, posé ses doigts sur ce pilier.

Cette mosquée est connue sous le nom de Mehd Issa (le berceau de Jésus), sur qui soit le salut ! On y voit suspendues des lampes en cuivre et en argent fort nombreuses. Elles sont allumées toutes les nuits.

Quand on est sorti de la mosquée du berceau de Jésus, on arrive, en suivant le mur oriental, à l’angle de l’enceinte du Haram. On trouve là une autre mosquée extrêmement belle et qui est deux fois plus grande que celle du berceau de Jésus. Elle porte le nom de Mesdjid el Aqça.

C’est là que Dieu transporta, de la Mekke, le Prophète pendant la nuit du Miradj. C’est de là que Mohammed s’éleva au ciel, comme le fait est rappelé en ces termes : « Qu’il soit loué, celui qui a transporté dans la nuit son serviteur du temple sacré (de la Mekke) au temple éloigné (de Jérusalem). » Un superbe édifice s’élève en cet endroit ; le sol est couvert de magnifiques tapis. Des serviteurs formant une catégorie distincte sont chargés de son entretien.

Lorsqu’à partir de l’angle où s’élève la mosquée on suit la muraille du sud, on rencontre un espace à ciel ouvert formant cour : il a deux cents guez de superficie.

La partie de la mosquée couverte d’un toit, qui a la Maqçourah à sa droite, est attenante à la partie méridionale du mur. La partie couverte de la mosquée qui fait face à l’occident a quatre cent vingt ârech de long sur cent cinquante de large. On y compte deux cent quatre-vingts colonnes de marbre sur lesquelles on a élevé des arceaux en pierre. Les chapiteaux et les fûts sont couverts de sculptures ; les interstices sont remplis de plomb, en sorte qu’il est impossible de rien voir de plus solide. Les colonnes sont placées à six guez l’une de l’autre. Le sol est entièrement couvert de dalles de marbre de toutes couleurs et les joints sont remplis de plomb. La Maqçourah, placée au centre de la muraille du côté du midi, est fort grande et elle est soutenue par seize colonnes. La coupole qui la surmonte a de vastes proportions ; elle est couverte de dessins en mosaïque semblables à ceux dont j’ai déjà parlé plus haut. Le sol est recouvert de nattes du Maghreb, et des lampes et des luminaires isolés les uns des autres sont suspendus à des chaînes. On y a établi aussi un grand mihrab qui est décoré de mosaïques. Des deux côtés du mihrab s’élèvent deux colonnes en marbre rouge dont la couleur rappelle celle de la cornaline. La Maqçourah est lambrissée de marbres de différentes couleurs. A droite, on voit le mihrab de Mo’awiah, à gauche celui d’Omar. Le plafond de cette mosquée est formé de boiseries sculptées et richement décorées.

A l’extérieur de la Maqçourah et dans la muraille qui fait face à la cour, on a pratiqué quinze grandes arcades auxquelles on a fixé des portes dont les battants sont couverts de riches ornements. Chacune de ces portes a dix guez de hauteur sur six de largeur. Dix d’entre elles s’ouvrent sur la partie du mur qui a quatre cent vingt guez et cinq sur celle qui n’en a que cent cinquante.

Parmi ces portes, on en remarque une qui est en cuivre et dont la richesse et la beauté confondent l’imagination. Le cuivre en est si brillant qu’on le prendrait pour de l’or : il est couvert d’incrustations en argent niellé et on y lit le nom du khalife Mamoun. Cette porte fut, dit-on, envoyée de Bagdad par ce prince.

Quand toutes les portes sont ouvertes, l’intérieur de la mosquée est si clair que l’on se croirait dans une cour à ciel ouvert. Quand il pleut ou qu’il fait du vent, on laisse les portes fermées et le jour pénètre par les croisées.

Aux quatre côtés de la partie couverte du toit se trouvent des coffres dont chacun appartient à une des villes de la Syrie ou de l’Iraq ; des Moudjavir se tiennent auprès de ces coffres. Cette coutume rappelle celle qui est observée à la Mekke dans le Mesdjid el Haram.

En dehors de la partie couverte de la mosquée, le long de la grande muraille dont nous avons parlé, s’étend une galerie ouverte qui va rejoindre celle de l’ouest. Les quarante-deux arcades qui la forment sont soutenues par des colonnes de marbre de différentes couleurs. Dans l’intérieur du pouchich ou partie couverte d’un toit, il y a une citerne creusée dans le sol et destinée à recevoir l’eau de la pluie ; lorsqu’elle est recouverte, elle se trouve de niveau avec le sol.

Une porte percée dans le mur du sud donne accès aux latrines. On y trouve l’eau nécessaire pour se purifier quand on veut renouveler ses ablutions. S’il fallait pour se laver sortir du Haram dont l’enceinteest très vaste, on n’arriverait point à temps pour la prière et le moment canonique de la faire serait passé.

Tous les toits sont couverts de plomb.

On a creusé, dans le sol du Haram, un grand nombre de citernes et des piscines destinées à recueillir l’eau de la pluie ; elles ont pour objet de l’empêcher de se répandre au dehors et de se perdre, quelle qu’en soit la quantité. Le sol du Haram est entièrement formé par la roche. Toute l’eau s’écoule dans ces piscines et les gens viennent y puiser. On a aussi établi des gouttières en plomb qui donnent passage à l’eau et la font tomber dans des bassins de pierre installés au-dessous d’elles. Ces bassins sont percés d’un trou qui permet à l’eau d’arriver par un conduit à la citerne, sans avoir été souillée par aucune ordure ni par aucune impureté.

J’ai vu, à trois fersengs de Jérusalem, une très grande piscine alimentée par les eaux qui descendent des montagnes ; on a construit un aqueduc pour les amener jusqu’au Haram qui est l’endroit de toute la ville où se trouve la plus grande quantité d’eau. Chaque maison possède une citerne destinée à recevoir l’eau de pluie, la seule que l’on ait à Jérusalem, et chaque habitant recueille celle qui tombe sur sa terrasse. Les bains et les établissements quels qu’ils soient n’emploient que l’eau de pluie.

Les réservoirs du Haram n’ont jamais besoin de réparations, car ils sont creusés dans le roc et même, s’il s’y était produit des fentes ou des trous, ils ont été si solidement bouchés que les bassins n’ont jamais éprouvé la moindre détérioration. On prétend que ces réservoirs sont l’œuvre de Souleyman, sur qui soit le salut !

La partie supérieure de ces citernes a la forme d’un tennour,  et l’orifice par lequel on puise est recouvert d’une pierre pour que rien ne tombe dans l’eau. L’eau de Jérusalem est la plus agréable au goût et la plus pure que l’on puisse trouver.

L’eau coule des gouttières pendant deux ou trois jours, même quand la pluie a été peu abondante. Les gouttes continuent à tomber quand le ciel est redevenu serein et que le mauvais temps est dissipé.

J’ai déjà dit que la ville de Jérusalem est bâtie sur une hauteur et sur un terrain fort inégal ; mais le sol du Haram est nivelé et il forme une surface très unie.

A l’extérieur de l’enceinte, partout où, par suite d’accidents de terrain, le sol présente quelque dépression, le mur a plus de hauteur, car les fondations sont faites alors dans un creux ; partout où le sol est élevé, la muraille est moins haute.

Dans les quartiers de la ville, où les rues se trouvent en contrebas, on pénètre dans l’enceinte du Haram par des passages souterrains-fermés par des portes placées au-dessous du niveau du sol.

L’une de ces portes est appelée Bab en Neby (la porte du Prophète). Elle est placée dans la direction de la qiblèh, c’est-à-dire au sud. Elle a dix guez de haut sur autant de large. La voûte du souterrain fermé par elle a, à cause des escaliers, tantôt cinq guez de hauteur et tantôt jusqu’à vingt guez. La partie couverte de la mosquée el Aqya est bâtie sur ce souterrain dont la construction est si solide qu’un édifice aussi considérable n’a pas le moindre effet sur lui. On a fait entrer dans la construction des murs des pierres si énormes que l’on ne peut s’imaginer que les forces humaines aient réussi à transporter et à mettre en place de pareilles masses. Ce souterrain a été construit, dit-on, par Souleyman, fils de Daoud ; notre Prophète le traversa pendant la nuit du Miradj pour entrer dans la mosquée. La porte de ce passage est, en effet, placée dans la direction de la Mekke.

On remarque dans le mur, à peu de distance de cette porte, l’empreinte d’un grand bouclier’. D’après la tradition, Hamzah, fils d’Abdoul Mouthallib, oncle du Prophète, se serait assis dans cet endroit, portant attaché sur le dos son bouclier dont l’empreinte se fixa sur le mur lorsqu’il s’y adossa.

A l’endroit où ce passage qui est fermé par une porte à deux battants, débouche dans l’enceinte du Haram, la muraille extérieure a une hauteur de plus de cinquante coudées. On a établi cette galerie souterraine pour éviter aux habitants du quartier contigu à la mosquée de traverser d’autres quartiers, lorsqu’ils désirent pénétrer dans l’enceinte du sanctuaire.

Dans la partie de la muraille qui se trouve à la droite de la porte de l’enceinte du Haram, on remarque une pierre qui a onze ârech de hauteur sur quatre de largeur. C’est la plus grande de toutes celles qui ont été employées dans la construction du sanctuaire. On voit, dans la muraille, à une hauteur de trente et de quarante coudées, beaucoup de blocs ayant la dimension de quatre et de cinq guez. On trouve, dans le sens de la largeur de l’enceinte et dans la direction de l’orient, une porte appelée Bab el Ain (la porte de la Source). Quand on la franchit, on descend dans un ravin et l’on arrive à la source de Selwan (Siloé).

Il y a également une porte souterraine désignée sous le nom de Bab Hittèh (porte de l’Indulgence). Dieu ordonna, dit-on, aux enfants d’Israël d’entrer par là dans le temple, comme l’attestent ces ‘paroles de Dieu lui-même : « Franchissez la porte en vous prosternant et dites : Indulgence, ô Seigneur ! et il vous pardonnera vos péchés. Certes, nous comblerons les justes de nos bienfaits.»

Une autre porte semblable est appelée Bab es Sekinèh. Dans le couloir qui la précède, on a établi une chapelle dans laquelle se trouvent un grand nombre de mihrabs. La première porte est toujours fermée, afin que l’on ne puisse y entrer.

L’arche du Tabernacle, qui, d’après les paroles du Tout-Puissant révélées par le Coran, a été apportée par les anges, fut posée en cet endroit.

Toutes les portes de l’enceinte du Haram de Jérusalem, tant souterraines qu’au niveau du sol, sont au nombre de neuf. Je viens de les décrire.

vue-ac3a9rienne-sur-jc3a9usalem-al-qudsOriginale

Description de la plate-forme élevée au milieu de l’enceinte du Haram et où se trouve la roche (Sakhrah) qui servait de qiblèh avant la naissance de l’Islam.

On a dû établir cette plate-forme au milieu de l’enceinte sacrée, à cause de la hauteur de la Sakhrah, et  parce qu’elle ne pouvait être transportée dans la partie de la mosquée el Aqça couverte d’un toit. On a été, en conséquence, obligé d’élever cette plate-forme ; ses fondations couvrent un espace de trois cent trente ârech de longueur sur trois cents de largeur, et sa hauteur est de douze guez. Le sol en est uni et couvert de belles dalles de marbre dont les joints sont remplis de plomb ; sur les quatre côtés, on a dressé des plaques de marbre qui forment une espèce de parapet. Cette plate-forme est construite de telle façon qu’il est impossible d’y monter autrement que par les passages ménagés à cet effet. Lorsqu’on y est monté, on a vue sur les toits de la mosquée el Aqça.

On a creusé, sous la partie centrale de la plate-forme, un réservoir souterrain destiné à recevoir l’eau de la pluie. L’eau qui y est recueillie est plus pure et plus agréable que celle des autres citernes du Haram.

Quatre édifices surmontés d’une coupole s’élèvent sur cette plate-forme. Le plus grand de tous est celui qui recouvre la Sakhrah qui servait autrefois de qiblèh.

800px-Jerusalem_Dome_of_the_rock_BW_11

Vue extérieure du dôme

Description du dôme de la Sakhrah.

Le plan du Haram a été disposé de telle façon que la plate-forme occupe le milieu de l’enceinte et que le dôme de la Sakhrah, dont la roche occupe le centre, s’élève au milieu de la plate-forme.

L’édifice dont nous parlons a la forme d’un octogone régulier dont chaque côté mesure trente-neuf ârech. Il y a quatre porches ; chacun d’eux s’ouvre sur une des quatre faces qui sont celles de l’est, de l’ouest, du nord et du sud. Entre deux porches s’étend chaque fois un côté de l’octogone. Les murs, entièrement construits en pierres de taille, ont vingt guez de hauteur.

La Sakhrah a cent guez de circonférence ; elle n’est ni ronde ni carrée. C’est un bloc de pierre de forme irrégulière semblable aux quartiers de roc que l’on rencontre dans les montagnes. Sur les quatre côtés de la Sakhrah, on a élevé quatre piliers carrés qui ont la même hauteur que les murs : dans l’espace qui sépare un pilier de l’autre, on a dressé deux colonnes de même hauteur. C’est sur ces piliers et sur ces colonnes que repose la base du tambour sous lequel se trouve la Sakhrah. Ce tambour a cent vingt ârech de circonférence. En avant du mur, des piliers et des colonnes dont je viens de parler (j’appelle piliers [soutoun] des massifs en maçonnerie de forme carrée et colonnes [ousthouvanèh] celles qui sont taillées et formées d’un seul morceau de marbre) il y a, dis-je, six piliers,  et entre chaque deux piliers trois colonnes de marbre de différentes couleurs, placées à des intervalles réguliers. Ou voit donc dans le premier rang deux colonnes entre chaque deux piliers : on en trouve ici trois entre chaque deux piliers. Le chapiteau de chaque pilier a quatre volutes dont chacune supporte un arceau ; chaque colonne a deux volutes, de sorte que chaque colonne soutient deux arceaux et chaque pilier quatre. L’immense coupole repose donc sur ces douze piliers placés autour de la Sakhrah. Quand on l’aperçoit de la distance d’un ferseng, elle ressemble au sommet d’une montagne, car elle a depuis sa base jusqu’au faîte une hauteur de trente ârech : les murs et les piliers qui la soutiennent mesurent vingt guez d’élévation, et ils sont eux-mêmes bâtis sur une plate-forme qui s’élève de dix guez au-dessus du sol. On compte donc soixante-deux guez depuis le niveau de la cour jusqu’au faite du dôme.

Les plafonds et la voûte de cet édifice sont revêtus à l’intérieur de boiseries sculptées. Le mur qui s’appuie sur les piliers et les colonnes est décoré avec un art si merveilleux qu’il y a peu d’exemples d’un pareil travail.

La Sakhrah s’élève au-dessus du sol à la hauteur d’un homme ; elle est entourée d’une balustrade en marbre, afin qu’on ne puisse l’atteindre avec la main. Elle est d’une couleur bleuâtre et jamais elle n’a été foulée par le pied de l’homme. La roche présente un plan incliné dans la direction de la qiblèh. On dirait qu’on a marché là, et que le pied s’y est enfoncé comme dans de l’argile molle en laissant l’empreinte des doigts. On distingue ainsi la trace de sept pas. J’ai entendu raconter qu’Ibrahim était venu là avec Ishaq encore enfant, et que ce dernier ayant marché sur la Sakhrah, les marques que l’on y voit sont celles de ses pas.

Il y a toujours, dans le sanctuaire de la Sakhrah, un grand concours de Moudjavir et de dévots.

Le sol est couvert de beaux tapis en soie et en autres tissus. Une lampe en argent attachée à une chaîne de même métal est suspendue au centre de l’édifice, au-dessus de la Sakhrah. Ou y voit aussi un grand nombre de luminaires également en argent ; on a gravé, sur chacun d’eux, une inscription qui en mentionne le poids. Ils ont tous été faits par l’ordre du sultan d’Egypte. J’ai calculé que tous les objets en argent que renferme ce lieu représentent un poids de mille men. Je remarquai aussi un cierge de proportions gigantesques. Il avait sept ârech de hauteur, et trois palmes de circonférence ; il était blanc comme le camphre de Zabedj et la cire était mélangée d’ambre. Le sultan d’Egypte envoie, dit-on, chaque année un grand nombre de cierges et parmi eux ce grand cierge dont je viens de parler et sur lequel son nom est inscrit en lettres d’or.

Le sanctuaire de la Sakhrah est la troisième maison de Dieu. Il est admis par les docteurs de la loi qu’une prière faite à Jérusalem a la valeur de vingt-cinq mille ; celle qui est adressée à Dieu à Médine en vaut cinquante mille, et celle qui est faite à la Mekke, cent mille. Que le Dieu tout-puissant daigne accorder à tous ses serviteurs la grâce de jouir de cette faveur !

J’ai déjà dit que tous les toits, ainsi que la partie extérieure de la coupole, sont couverts de plomb. Sur les quatre faces de l’édifice s’ouvrent quatre grandes portes à deux battants ; elles sont en bois de sadj et elles sont tenues constamment fermées.

Il y a, en outre, sur la plate-forme, une construction surmontée d’une coupole ; elle porte le nom de Qoubbet es Silssilèh (coupole de la Chaîne) à cause de la chaîne qui y fut suspendue par Daoud. Cette chaîne ne pouvait être saisie que par celui qui, dans une contestation, avait le droit pour lui. La main de l’homme injuste et violent ne pouvait l’atteindre. Ce fait est admis par les docteurs de la loi. Cette coupole est soutenue par huit colonnes en marbre et par six piliers en pierres. L’édifice est ouvert de toutes parts, excepté du côté de la qiblèh où l’on a élevé jusqu’en haut un mur dans lequel on a établi un beau mihrab.

On voit également sur la plate-forme une autre coupole supportée par quatre colonnes de marbre ; le côté de la qiblèh est aussi fermé par un mur dans lequel est un beau mihrab. Elle porte le nom de Qoubbet Dje-brayl (coupole de Gabriel). Le sol n’est point recouvert de tapis ; la roche qui a été nivelée s’y montre à nu. C’est là que pendant la nuit du Miradj, le Boraq fut amené pour servir de monture au Prophète. Derrière la Qoubbet Djebrayl, à la distance de vingt ârech, on voit une autre coupole qui est soutenue par quatre colonnes de marbre. On l’appelle Qoubbet er Ressoul (la coupole du Prophète).

On prétend que dans la nuit du Miradj, le Prophète fit d’abord sa prière sous le dôme de la Sakhrah ; il posa sa main sur elle et quand il sortit, celle-ci, pour lui témoigner son respect, se dressa toute droite ; mais le Prophète remit la main sur elle et elle reprit sa place. Elle est restée, jusqu’à ce jour, à moitié soulevée. Le Prophète se dirigea ensuite vers la coupole qui porte son nom, et là il monta sur le Boraq. Cette circonstance a valu à ce lieu la vénération dont il est l’objet.

Il y a sous la Sakhrah une grande excavation dans laquelle règne une complète obscurité. Des cierges y brûlent continuellement. On dit que cette excavation a été produite par le mouvement que fit la Sakhrah pour se lever et elle subsista lorsque la pierre fut redevenue immobile.

temple-mount-in-the-umayyad-period-reconstructed-by-leen-ritmeyer-and-copied-the-best-source-on-the-physical-history-of-the-temple-mount

Mont du Temple à l’époque omeyyade reconstitué  par Leen Ritmeyer et « d’après les meilleurs sources sur le site »

Description des escaliers donnant accès à la plate-forme qui s’élève au centre de l’enceinte du Haram.

On peut monter sur la plate-forme par six escaliers placés en six endroits différents. Chacun d’eux est désigné par un nom particulier. Du côté de la qiblèh, il y a deux passages avec des degrés par lesquels on arrive à la plate-forme. Lorsque l’on se tient au milieu de la paroi du mur de soutènement, l’un est à droite, l’autre à gauche. Celui de droite est appelé Maqam en Neby (place du Prophète), l’autre Maqam el Ghoury (place de Ghoury). Le premier est ainsi nommé parce que le Prophète l’a gravi dans la nuit du Miradj pour se rendre sur la plate-forme et aller au dôme de la Sakhrah. Cet escalier est placé dans la direction de la route du Hedjaz ; les marches ont aujourd’hui une largeur de vingt ârech. Elles sont faites de pierres de taille de si grande dimension, qu’un ou deux blocs carrés suffisent pour former une marche. Ces degrés sont disposés avec tant d’art qu’on pourrait, si on voulait, les gravir avec une monture.

Au sommet de cet escalier se dressent quatre colonnes d’une espèce de marbre vert qui ressemblerait à l’émeraude s’il n’était couvert d’une quantité de points de toutes couleurs. Chacune de ces colonnes a une hauteur de dix ârech et une épaisseur telle qu’il faut deux hommes pour les embrasser. Elles sont surmontées de trois arceaux disposés de façon que l’un est en face de l’escalier et les deux autres sur ses deux côtés.

Le faîte du mur élevé au-dessus des arceaux est horizontal : il est disposé en galerie, garni de créneaux et il a l’apparence d’un carré. Ces piliers et ces arceaux sont couverts de dessins en mosaïque, les plus beaux que l’on puisse voir.

Le parapet qui règne autour de la plate-forme est tout entier en marbre pointillé. Quand on y jette les yeux, on croirait voir une pelouse émaillée de fleurs. Le Maqam el Ghoury est un emplacement où se trouvent trois escaliers : l’un est en face de la plate-forme, les deux autres sont sur ses flancs, de sorte que l’on peut y monter par trois côtés. On a également dressé, au haut de ces escaliers, des colonnes surmontées par des arceaux et une galerie. Les marches sont disposées de la façon que nous avons décrite plus haut ; chacune d’elles se compose de deux ou de trois blocs de pierre taillée et de forme allongée. On lit sur le front de l’arceau l’inscription qui suit, tracée en caractères élégants : « Fait par l’ordre de l’émir Leïs oud Daoulèh Nouchtekin Ghoury. Ce Leïs oud Daoulèh était, dit-on, un des esclaves du sultan d’Egypte ; c’est lui qui a fait ouvrir ce passage et construire ces escaliers 1.

Sur la face occidentale de la plate-forme, on a également construit deux escaliers en deux endroits différents, et on a pratiqué un passage qui a la même magnificence que ceux que je viens de décrire. A l’orient, il y a également un passage au sommet duquel sont des colonnes surmontées d’arceaux couronnés de créneaux. Cet endroit porte le nom de Maqam ech Charqy (station de l’Orient).

Sur le côté du nord, se trouve un autre escalier le plus élevé et le plus grand de tous. En haut de celui-ci on trouve, comme en haut des autres, des colonnes surmontées d’arceaux. Il a reçu le nom de Maqam ech Chamy (station de Syrie).

On a dû, pour établir ces six escaliers, dépenser, à mon estimation, la somme de cent mille dinars.

Faisant face au nord, dans la cour de l’enceinte et non pas sur la plate-forme, on voit une construction peu importante qui ressemble à une petite mosquée. Elle a la forme carrée d’un enclos ; les murs en pierres de teille ne dépassent pas la hauteur d’un homme. Elle est désignée sous le nom de mihrab de Daoud. Non loin de là, se dresse une pierre qui a la hauteur de la taille d’un homme : le sommet n’est pas plus grand qu’un tapis de prière. C’est, dit-on, le siège sur lequel s’asseyait Souleyman pendant la construction du temple.

Telles sont les choses que j’ai vues dans l’enceinte du Haram de Jérusalem. J’en ai fait des dessins que j’ai tracés sur le journal où j’ai consigné mes observations.

L’arbre des Houris est aussi une des merveilles que je vis dans le Haram de Jérusalem.

Le mercredi, premier jour du mois de Zil Qa’adèh de l’an 438 (29 avril 1047), je partis de Jérusalem pour me rendre en pèlerinage au tombeau d’Ibrahim, l’ami du Dieu très miséricordieux »

Fin

« Sefer nameh », relation du voyage de Nassiri Khosrau en Syrie, en Palestine, en Égypte, en Arabie et en Perse, pendant les années de l’hégire 437-444 (1035 1042) / Publié, traduit et annoté par Charles Schefer,…


 

jlem-colmap-al-quds-sous-les-croisades

al-Quds, Jérusalem lors des croisades

Description de al-Quds Jerusalem par le géographe arabe maghrebin al-Idrissi 1154 :

« Jérusalem est une ville illustre, de construction immémoriale et éternelle. Elle porta le nom d’Îliyâ’. Située sur une montagne accessible de tous les côtés, elle est allongée et s’étend de l’ouest à l’est. À l’occident se trouve la porte dite du Mihrâb ; elle est dominée par la coupole de David (sur qui soit le salut !) ; à l’orient, la porte dite de la Miséricorde (bâb al-Rahma) qui est ordinairement fermée et ne s’ouvre que lors de la fête des rameaux; au sud, la porte de Sion (Sihyûn) ; au nord, la porte dite d »Amûd al-Ghurâb. En partant de la porte occidentale ou d’al-Mihrâb, on se dirige vers l’est par une rue et l’on parvient à la grande église dite de la Résurrection, et que les musulmans appellent Qumâma. Cette église est l’objet du pèlerinage de tout l’Empire grec d’Orient et d’Occident. On y entre par la porte occidentale et l’on parvient directement sous le dôme qui couvre toute l’église et qui est l’une des choses les plus remarquables du monde.
(…)
Après être descendu dans l’église, le spectateur trouve le très vénéré Saint-Sépulcre ayant deux portes et surmonté d’une coupole d’une construction très solide, très bien construite et d’une décoration exceptionnelle; de ces deux portes l’une fait face, du côté du nord, à la porte de Santa-Maria, l’autre fait face au sud et se nomme porte de la Crucifixion : c’est de ce côté qu’est le clocher de l’église, clocher vis-à-vis duquel se trouve, vers l’orient, une (autre) église considérable, immense, où les Francs chrétiens célèbrent la messe et communient. À l’orient de cette église, et un peu au sud, on parvient à la prison où le seigneur Messie fut détenu et au lieu où il fut crucifié.

La grande coupole (de l’église de la Résurrection) est circulairement percée à ciel ouvert et on y voit tout autour et intérieurement des peintures représentant les prophètes, le seigneur Messie, sainte Marie sa mère et saint Jean Baptiste. Parmi les lampes qui sont suspendues au-dessus du Saint-Sépulcre, on en distingue trois qui sont en or et qui sont placées au-dessus de la tombe. Si vous sortez de l’église principale en vous dirigeant vers l’orient, vous rencontrerez la sainte demeure qui fut bâtie par Salomon, fils de David – sur lui le salut ! – et qui fut un lieu de prière et de pèlerinage du temps de la puissance des juifs.

Ce temple leur fut ensuite ravi et ils en furent chassés. À l’époque où arrivèrent les musulmans, il fut de nouveau vénéré et c’est maintenant la grande mosquée connue par les musulmans sous le nom de mosquée al-Aqsâ. Il n’en existe pas au monde qui l’égale en grandeur, si l’on en excepte toutefois la grande mosquée de la capitale de l’Andalousie (dyâr al-Andalus) ; car, d’après ce qu’on rapporte, le toit de cette mosquée est plus grand que celui de la mosquée al-Aqsâ.

The_rock_of_the_Dome_of_the_Rock_Corrected

Le Rocher (arabe الصخره As-Sakhra) situé au cœur du Dôme du Rocher.

L’aire de cette dernière forme un parallélogramme dont la hauteur est de deux cents brasses, et la base de cent quatre-vingts. La moitié de cet espace, celle qui est voisine du Mihrâb, est couverte de dômes en pierre soutenus par plusieurs rangs de colonnes ; l’autre est à ciel ouvert. Au centre de l’édifice il y a un grand dôme connu sous le nom de Dôme du Rocher ; il fut orné d’incrustations d’or et d’autres beaux ouvrages, par les soins de divers califes musulmans. Au centre se trouve un rocher tombé (du ciel) de forme quadrangulaire comme un bouclier ; au centre du dôme, l’une de ses extrémités s’élève au-dessus du sol de la hauteur d’une demi-toise ou environ, l’autre est au niveau du sol ; elle est à peu près cubique, et sa largeur égale à peu près sa longueur, c’est-à-dire près de dix coudées. Au pied et à l’intérieur il y a une caverne, comme une cellule obscure, de dix coudées de long sur cinq de large, et dont la hauteur est de plus d’une toise ; on n’y pénètre qu’à la clarté des flambeaux.

Le dôme est percé de quatre portes ; en face de celle qui est à l’occident, on voit l’autel sur lequel les enfants d’Israël offraient leurs sacrifices ; près de la porte orientale, on voit l’église nommée le Saint des Saints, d’une construction élégante. Au sud se trouve le bâtiment voûté qui était à l’usage des musulmans ; mais les chrétiens s’en sont emparés de vive force et il est resté en leur pouvoir jusqu’à l’époque de la composition du présent ouvrage. Ils en ont fait des logements où résident des religieux de l’ordre des templiers, c’est-à-dire des serviteurs de la maison de Dieu. Enfin la porte septentrionale est située vis-à-vis d’un jardin bien planté de diverses espèces d’arbres et entouré de colonnade de marbre sculptées avec beaucoup d’art. Au bout du jardin se trouve un réfectoire pour les prêtres et pour ceux qui se destinent à entrer dans les ordres »

Fin

 

Al-Idrîsî, Nuzhat al-mushtaq fî ikhtirâq al-âfâq, dit al-Kitab Rodjar ou le Livre de Roger. Sicile, 1154.


 

al-quds

Plan d’al-Quds, Jérusalem , Palestine.

Description de Jerusalem par le voyageur berbère maghrebin Ibn Battouta (1304-1369) :

« Ensuite je partis d’Hébron, me dirigeant vers Elkods (la sainteté, Jérusalem), et je visitai sur ma route le sépulcre de Jonas, près duquel on voit un vaste édifice et une mosquée. Je visitai aussi Baït Lahm (Bethléem), lieu de naissance de Jésus, où l’on voit la trace du tronc de palmier. (Coran, XIX, 23, où il est dit que les douleurs de l’enfantement surprirent Marie au pied d’un tronc de palmier.) Près de là est une population considérable. Les chrétiens ont cet endroit en très grande vénération, et ils donnent l’hospitalité à ceux qui y descendent.

Puis nous arrivâmes à Baït elmokaddes (la maison du sanctuaire, Jérusalem), que Dieu la glorifie! C’est elle qui, sous le rapport de l’illustration, vient immédiatement après les deux nobles temples (de la Mecque et de Médine), et c’est là qu’eut lieu l’ascension de l’envoyé de Dieu vers le ciel. La ville est grande, illustre, et construite en pierres de taille. Le roi pieux, noble, Salah eddîn (Saladin), fils d’Ayyoub (que Dieu le récompense, pour le bien qu’il a fait à l’islamisme!), lorsqu’il fit la conquête de cette ville, détruisit une partie de son mur d’enceinte. Ensuite Almélic azzhâhir (Baybars) compléta sa démolition, de crainte que les Francs ne s’emparassent de la ville et ne s’y fortifiassent. Cette ville n’avait pas, auparavant, de canal; et c’est l’émir Seïf eddîn Tenkîz, gouverneur de Damas, qui de notre temps y a conduit l’eau.

800px-Jerusalem_Al-Aqsa_Mosque_BW_2010-09-21_06-38-12

Mosquée Al-Aqsa de Jérusalem

DESCRIPTION DE LA SAINTE MOSQUÉE DE JÉRUSALEM.

C’est une des mosquées admirables, merveilleuses, d’une extrême beauté; et l’on dit qu’il n’existe pas, sur toute la surface de la terre, un temple plus grand que cette mosquée. Sa longueur, du levant au couchant, est de sept cent cinquante-deux coudées, en calculant d’après la coudée el-mâlikiyah (la coudée royale, qui est de trente-deux doigts); et sa largeur, du midi au nord, est de quatre cent trente-cinq coudées. Elle possède beaucoup de portes sur trois de ses côtés; mais pour ce qui est de sa paroi méridionale, je ne lui connais qu’une seule porte, et c’est celle par laquelle entre l’imâm. Toute la mosquée n’est qu’un vaste espace, sans toit, à l’exception de la partie appelée la mosquée El-aksa, qui est couverte, et qui est d’une construction extrêmement solide, d’un travail fort ingénieux, recouverte d’or et de couleurs brillantes. Il y a aussi dans la mosquée d’autres endroits recouverts d’une toiture.

sanctuaire-de-la-mosquc3a9e-al-acza-c3a0-jc3a9rusalem-daprc3a8s-une-photographie-et-une-aquarelle

Sanctuaire de la mosquée Al Aqsa à Jérusalem. D’après une photographie et une aquarelle

DESCRIPTION DU DÔME DU ROCHER.

C’est un édifice des plus merveilleux, des plus solides, et des plus extraordinaires pour sa forme. Il a en abondance son lot de beautés, et a reçu sa bonne part de toute chose merveilleuse. Il est situé sur un lieu élevé au milieu de la mosquée, et l’on y monte par des degrés de marbre. Il a quatre portes ; son circuit est pavé de marbre d’un travail élégant, et il en est de même de son intérieur. Tant au dedans qu’au dehors, il y a diverses sortes de peintures, et un ouvrage si brillant, qu’on est impuissant à les décrire. La plupart de toutes ces choses sont recouvertes d’or, et la chapelle resplendit de lumière et brille comme l’éclair. La vue de celui qui la regarde est éblouie de ses beautés, la langue de qui la voit est incapable de la décrire. Au milieu de la chapelle, on voit la noble pierre qui est mentionnée dans les traditions; et l’on sait que le Prophète (Muhammad) est monté de là vers le ciel. C’est une pierre fort dure, et son élévation est d’environ une brasse.

Au-dessous de cette pierre, il y a une grotte de l’étendue d’un petit appartement. Elle est élevée aussi d’à peu près une brasse; on y descend par des degrés, et l’on y voit la figure d’un mihrâb. Près de la pierre existent deux balustrades artistement faites, qui la renferment. Celle qui est plus rapprochée de la pierre est de fer, fort bien travaillé; l’autre est de bois.

Dans la chapelle se trouve un grand bouclier de fer, qu’on y voit suspendu. On prétend que c’est l’écu de Hamzah, fils d’Abd elmotthalib.

6dcdfc18

« La Jerusalem musulmane, 638-1099 »

DE QUELQUES SANCTUAIRES BÉNIS DANS LA NOBLE JERUSALEM.

Parmi eux, au bord de la vallée connue sous le nom de vallée de la Géhenne, à l’orient de la ville et sur une colline élevée, on voit un édifice que l’on dit être le lieu d’où Jésus est monté au ciel.

Un autre, c’est le tombeau de Râbi’ah albadaouiyah (la Bédouine), qui tire son nom du désert (bâdiyeh), et qu’il ne faut pas confondre avec Râbi’ah al’adaouiyah, laquelle est célèbre.

Au milieu de la même vallée, il y a une église que les chrétiens vénèrent; ils disent qu’elle contient le sépulcre de Marie. On y voit aussi une autre église également vénérée, et où les chrétiens vont en pèlerinage. C’est celle au sujet de laquelle ils font un mensonge, puisqu’ils prétendent qu’elle renferme le tombeau de Jésus. Toute personne qui s’y rend en pèlerinage doit payer au profit des musulmans un tribut déterminé, et supporter diverses sortes d’humiliations que les chrétiens endurent à contrecœur. On y voit le lieu du berceau de Jésus, et l’on y vient implorer son intercession.

 

 

DE QUELQUES HOMMES ÉMINENTS DE JÉRUSALEM.

On remarque :

1° Son kadi, le savant Chems eddîn, Mohammed, fils de Sâlim, alghazzy : il est originaire de Ghazzah, et un de ses grands personnages;

2° Son prédicateur, le pieux, l’excellent Imad eddîn Annâboloucy ;

3° Le savant versé dans les traditions (almohaddith), le mufti Schihâb eddîn Atthabary;

4° Le professeur de la secte de Malik, lequel est aussi supérieur des nobles monastères, Abou Abd Allah Mohammed, fils de Mothbit, Grenadin de naissance, mais habitant à Jérusalem ;

5° Le cheikh qui a renoncé à tous les biens du monde (ezzâhid, ou dévot), Abou Aly Haçan, connu sous l’épithète d’aveugle, un des notables parmi les hommes pieux;

6° Le cheikh, le juste, l’adorateur de Dieu, Kémal eddîn Almérâghy;

7° Le cheikh juste, livré au culte de Dieu, Abou Abd errahîm Abd er-Rahman, fils de Moustafa, originaire d’Erzeroum. C’est un des disciples de Tadj eddîn Errifâ’y. Je me suis lié avec lui, et il m’a revêtu du froc que portent les soufis.

Ensuite je quittai la noble Jérusalem, dans le dessein de visiter la forteresse d’Askalân (Ascalon), qui est ruinée »

Fin

Ibn Battouta, (trad. C. Defremery et B. R. Sanguinetti (1858)), Voyages, De l’Afrique du Nord à La Mecque

Le dôme du Rocher fait par le calife Omeyyade Abd al-Malik 685-705

 

Publicité
Publicité
29 octobre 2014

Des inscriptions de sorcellerie kabbalistiques cachées sur des vetements pour femmes

88BfS8fTY0lRe2dXBGy1CTl72eJkfbmt4t8yenImKBVvK0kTmF0xjctABnaLJIm9trouvé sur wikups .fr

abbayas-sorcellerie-juive

Des vêtements avec des inscriptions de sorcellerie en vente pour les femmes Une rigoureuse vigilance devrait être observée par les femmes musulmanes lorsqu’elles choisissent leur vêtement du dessus (abbaya). Les fabricants de prêt-à-porter n’ont pas hésité à y imprimer des inscriptions kabbalistiques de sorcellerie juive et on peut se laisser facilement abuser. Il s’agit en fait[...]

Une rigoureuse vigilance devrait être observée par les femmes musulmanes lorsqu’elles choisissent leur vêtement du dessus (abbaya). Les fabricants de prêt-à-porter n’ont pas hésité à y imprimer des inscriptions kabbalistiques de sorcellerie juive et on peut se laisser facilement abuser. Il s’agit en fait de véritables talismans au pouvoir démoniaque.
ATTENTION : Des vêtements avec des inscriptions de sorcellerie en vente pour les femmes

Beaucoup de femmes musulmanes aiment les abbayas, pour la beauté du vêtement mais aussi pour sa largeur qui respectent leur pudeur et ne laisse pas paraitre leurs courbes.
Il en existe pour tous les goûts, ornés de perles, de strass ou avec des calligraphies en arabe. Cependant, il a été découvert que sur certaines d'entre elles étaient inscrites des écritures de sorcellerie juive.

C'est avec une grande stupeur qu'on peut y lire :
- «  ne prie pas  »
- «  ne jeûne pas  »
- «  ne te marie pas  »
Mais aussi des écritures dont nous ne comprenons pas la signification, cela a été traduit tel quel :
- «  en mariage de cadavres entre humains  »
- «  sorcellerie de Lawath puissant pour l'honneur  »
Certains pensent que ces talismans pourraient empêcher les femmes à accomplir leur prière et même empêcher certaines de se marier.

23 novembre 2013

les principaux monuments sacrés de Jérusalem alignés sur la constellation de l’étoile Altaïr.

header2

La musique des étoiles

La charte de fondation de la ville de l'Aquila fut souscrite par Conrad IV de Souabe en 1254, mais les premières études sur la possibilité de construire une ville dans cette partie des Abruzzes semblent être dues à son oncle Frédéric II, grand connaisseur de sciences ésotériques et d’astrologie, qui fit édifier la ville de Vittoria (à opposer à Parme) en suivant la disposition de la constellation de la planète Mars.
L'Aquila fut édifiée selon le plan de Jérusalem, en disposant les principaux monuments sacrés de manière à redessiner au sol la constellation de l’étoile Altaïr.
En effet, quelques-uns des monuments les plus importants de ces deux villes paraissent être situés dans la même position.



La Fontana delle 99 cannelle (Fontaine des 99 jets) correspond à la piscine de Siloé et la Basilique de Collemaggio au Temple de Salomon. En comparant les anciens plans de Jérusalem et de L’Aquila, l’historien Crispomonti a fait remarquer la parfaite ressemblance entre la Ville sainte et le dessin des murs de L’Aquila. Si l’on regarde attentivement les deux plans, on note effectivement plusieurs détails qui semblent concorder de manière ponctuelle, même en inversant la position : le fleuve Cédron coule dans la vallée du même nom comme l’Aterno à L’Aquila ; la Piscine de Siloé a exactement la même localisation que la Fontaine des 99 jets, et ces monuments sont tous les deux adjacents à une porte des remparts. Vers le nord on a le mont du Temple, qui à L’Aquila correspond à la Basilique de Collemaggio. D’autres circonstances semblent confirmer les hypothèses selon lesquelles la construction des deux villes serait parfaitement spéculaire. Les deux villes se dressent sur des collines à une altitude respectivement de 721 mètres pour l’Aquila et légèrement plus, environ 740 m, pour Jérusalem. Le plan de L’Aquila a les points cardinaux inversés par rapport à Jérusalem, c’est-à-dire que le nord correspond au sud. En superposant les cartes on découvre une correspondance substantielle entre les deux enceintes fortifiées. Santa Giusta, qui fut la première des églises édifiées, est située dans le lieu de l’esplanade du Temple de Salomon. La Basilique de Collemaggio se trouve au sud-est, hors les murs. Au nord-ouest, au-delà de la petite vallée qui fait écho à celles de Josaphat et du Getsémani, elle se dresse sur un relief qui ressemble beaucoup au Mont des Oliviers, le lieu où Jésus avait enseigné le « Notre Père » et qui sera plus tard associé à l'Ascension. L’empereur, comme les moines cisterciens, s’était convaincu qu’il fallait trouver un nouveau « Centre vital », en déplaçant l’épicentre de la chrétienté.

Frédéric II, de retour de Jérusalem reconquise, caressa donc ce projet : fonder une « nouvelle capitale spirituelle européenne » en opposition à Rome, qu’il haïssait.
Les indices sont multiples. Il y a tout d’abord l’idéal hautement spirituel de Conrad Staufen. Pensons ensuite aux intenses relations tant avec le monde oriental qu’avec les pères cisterciens et l’Ordre des Chevaliers teutoniques, ou encore au grand intérêt de Frédéric II pour les sciences et l’astronomie.
En 1229 Frédéric II venait de reconquérir Jérusalem sans guerre ni épanchement de sang grâce à la solide amitié qui le liait depuis longtemps au sultan de Damas Al-Kamil, avec lequel il avait une correspondance secrète et échangeait des dons généreux. Il en résulta pour Frédéric II la possession de Jérusalem, Bethléem et Nazareth, un succès extraordinaire pour l’époque.

Mais à son retour en Italie, une guerre délétère et instrumentale l’attendait. Le pape avait fait courir le bruit que le roi était mort, ce qui fait que les habitants de Brindisi furent médusés en le voyant revenir, le 10 juin 1229. Après avoir combattu, des mois durant, une guerre civile et militaire dans la conviction que l’empereur était mort, tous ses fidèles reprirent courage. Le chef-lieu de ses adversaires était le Mont-Cassin, siège d’une communauté bénédictine. Frédéric II ne baissa pas les bras et punit les traîtres sans pitié. Le régent de Celano et tous ses complices furent tués. Dans beaucoup de villes il y eut des soulèvements populaires. Dans la fidèle Sulmona, une guérilla se termina dans l’incendie de la ville. À Rome, une émeute qui avait éclaté contre le pape l’obligea à s’enfuir en Ombrie. Mais un autre événement grave, qui n’est pas suffisamment pris en compte, se produisit pendant l’hiver 1229 – 1230 : le Tibre déborda à Rome et l’inondation, qui causa la mort de plus cinq mille personnes, recouvrit de boue toute la ville. Un vrai cataclysme, comme le tremblement de terre qui a ébranlé L’Aquila, à la suite duquel Rome resta pendant très longtemps complètement à genoux.
De par leur position géographique, les Abruzzes étaient depuis longtemps un carrefour de courants religieux, économiques et politiques, et les pressions étaient fortes pour la création d’une nouvelle ville pouvant répondre aux besoins qui se créaient. La nouvelle ville devait devenir un centre commercial susceptible de donner enfin une impulsion au développement économique de la région, qui vivait d’élevage et de la cueillette du safran (au demeurant, un safran d’une qualité excellente, apprécié dans toutes les cours d’Europe). C’est dans ce contexte que doit être vue sa création. Une honnête philologie devrait donc indiquer la naissance de L’Aquila aux environs de 1230,  à l’initiative de Frédéric II. Ce monarque clairvoyant et habile stratège fonda des villes dans beaucoup d’autres lieux, jugés adaptés pour des fonctions commerciales ou la défense du territoire. Pour des raisons stratégiques, il fit fortifier des villages éparpillés, en plaçant les châteaux à une journée de marche l’un de l’autre pour garantir un rapide échange d’informations. Et aussi une aide réciproque en cas d’attaques ou d’émeutes organisées par son ennemi de toujours, sournois et implacable : le pape.

Entre 1230 et 1254, malgré la guerre ouverte suivie d’une trêve puis encore de la guerre, Rome désormais submergée par la boue, la région du Mont-Cassin hostile, Jérusalem de nouveau perdue, l’empereur souabe s’efforça de donner le maximum d’impulsion et de soutien économique à la construction de cette nouvelle ville dans la vallée de l’Aterno, considérée comme un carrefour stratégique, avec l’alliance spirituelle de grands assainisseurs et édificateurs tels que les Cisterciens. Mais la mort l’emporta brusquement, l’empêchant de mener à bien ce projet ambitieux.
C’est son neveu Conradin qui pensa à promulguer le décret de fondation en 1254. Mais ce fut sans aucun doute Pietro da Morrone, le futur Célestin V, celui qui lui donna ce caractère décidément ésotérique, après que Manfred l’eut rasée en 1259 à cause des problèmes bien connus dans lesquels se débattaient les héritiers de Frédéric pour la conquête du trône de Naples, liés au conflit entre l’Église et l’Empire. Seulement sept ans plus tard, Charles Ier d’Anjou en autorisera la reconstruction.

Même si L’Aquila, dessinée et voulue par Frédéric II et par les pères spirituels cisterciens commence à exister en 1230, le début de sa nouvelle « vie spirituelle » est à situer en 1266> « 12-66 »< et ce n’est pas un hasard si c’est le «nombre symbolique » de Jérusalem.  Une autre étrange « coïncidence nnumérologique » est la construction, à l’initiative des Célestiens relevant de Pietro da Morrone, de deux des monuments les plus symboliques et hautement ésotériques de la ville : la Fontaine des 99 jets, dont les travaux commencèrent en « 12- 72 », et, à peine deux ans plus tard, en 1275,  la Basilique de Collemaggio, qui sera achevée en 12- 88.



Michele Proclamato a approfondi ce rapport numérique, en faisant remarquer que le nombre «72» se rencontre dans la nature et dans beaucoup de règles :
72 furent les conspirateurs qui complotèrent contre Osiris.
72 sont les noms de Dieu.
72 sont les temples d’Angkor au Cambodge.
72 sont les apôtres de Jésus au moment de sa mort.
72 sont les anges de la tradition juive.
72 étaient les pièces de monnaie à payer pour l’affiliation à la secrète Triade chinoise.
72 est le nombre dominant de la cathédrale de Chartres.
72 furent les règles à suivre pour les chevaliers Templiers.

La fontaine a été reproduite d’après un dessin de Tancredi da Pentima et à l’initiative du gouverneur royal Lucchesino da Firenze. Sa construction commémore encore aujourd’hui la fondation de L’Aquila par les 99 châteaux de la contrée.

La partie la plus ancienne est constituée par le bassin au fond et un autre à gauche, dotés respectivement de 40 et 23 mascarons correspondant au même nombre de jets. Selon la tradition, les mascarons, tous différents les uns des autres, représentent les hobereaux des châteaux.

Les 36 jets du côté droit (dont trois sans mascarons) et le mur qui entoure le monument, en pierre blanche et rose, ont été ajoutés par la suite, quand la légende du nombre 99 s’est consolidée.
On dit que sous un point non clairement identifié du pavage ont été ensevelies les dépouilles de l’architecte Tancredi, exécuté pour avoir refusé de révéler les sources qui alimentent les jets afin de pouvoir éluder les éventuelles prétentions des châtelains.

La fontaine se trouve en face de la petite église romane San Vito, dans le quartier Riviera, le plus bas de la ville et riche en eau, à quelques mètres de la gare.

Les circonstances et les motifs de sa construction sont rappelés par l’inscription en latin qui apparaît sur la plaque scellée sur le mur antérieur du monument.


« La nouvelle ville jouit maintenant des eaux du vieux fleuve et de celles d’une nouvelle source. Si vous appréciez cet ouvrage remarquable louez-en tous les aspects, mais ne vous étonnez pas de l’œuvre et admirez plutôt ses commanditaires, dont le travail et l'honnêteté en font des citoyens de L'Aquila. En l’an du Seigneur 1272 ».

En réalité, les bouches avec le visage différent l’un de l’autre sont 93, les six dernières sont de simples tubes sans tête.

C’est de l’observation et des études en profondeur sur le premier monument dont s’enrichit L'Aquila, en 1272, et de la Basilique de Collemaggio, que prennent forme tous les secrets et l’histoire de L'Aquila.

Dans son essai stimulant, Proclamato fait justement remarquer quelques étonnantes coïncidences. Pietro da Morrone, représenté par l’historiographie officielle comme un humble ermite, bien qu’il fût connu dans toutes les cours régnantes d’Europe et qu’il eût des contacts directs et continuels avec l’Ordre du Temple, avait suivi la réalisation des deux édifices.
La Fontaine développe la séquence 99, tandis que la Basilique apparaît tout entière centrée sur le chiffre huit, non seulement dans la pierre, mais également dans les actes.

En effet, Pietro da Morrone, apparemment un simple moine, bénit et inaugura la Basilique à la présence de HUIT évêques, 12 ans avant son achèvement en 12-88, circonstance assez insolite.
Et, pour réaffirmer l’importance qu’il reconnaissait à ce chiffre, au moment de son couronnement, il nomma personnellement HUIT autres évêques, tous français, des noms très probablement qui lui avaient été suggérés par l’Ordre du Temple, à moins qu’il n’eût gardé des contacts personnels.

Toujours pour ce qui est du chiffre de « 8 »,  Célestin choisit comme date pour son couronnement le 28.8, le jour où il inaugura la Sainte Porte, la première véritable Sainte Porte du monde. Il institua une commémoration religieuse, à laquelle il donna le nom de « Pardon », devant se tenir le 28.8 de chaque année. Sans compter « le Labyrinthe », qui recèle le secret des trois >888<.


















Cette récurrence numérique persistante n’a certes pas de valeur folklorique ou superstitieuse. Si on y regarde de plus près, elle prouve au contraire que Pietro possède une connaissance profonde des anciens savoirs et notamment des théories et des études de Platon et de Pythagore, centrées sur les TROIS OCTAVES musicales. Une vision « quantiste » extrêmement moderne, où tout dans l’Univers est Vibration et Son, synthétisé en 5 intervalles musicaux, plus exactement 5 intervalles de Quinte > 5/5, qui s’identifient musicalement avec TROIS OCTAVES.

En vérité, cette vibration influence aussi bien les mers que la moindre petite goutte d’eau. La Cimatique (la science qui étudie et décrit les réactions de l’eau aux sons) enseigne que selon les notes auxquelles l’eau est soumise, elle forme des schémas différents, dont une étoile à 12 branches si elle est soumise à cette note particulière.

À l’intérieur d’une octave, en effet, entre les tons et les demi-tons il y a 12 notes ou sons, destinés à augmenter de fréquence au fur et à mesure que les octaves montent vers les aigus.

Ce qui est étrange, c’est que dans le Labyrinthe de Collemaggio le nombre « 288 » est récurrent, exactement le même nombre de vibrations par seconde d’un RÉ sur le clavier d’un piano, à la première OCTAVE, parmi les aigus. Mais dans la Rosace également il y a une séquence numérique liée au nombre 8. Elle présente en effet « 12 » roues, subdivisées en 4 et 8 fractionnées par « 24 » rayons chacune, pour un total de « 288 » rayons.

Le sens de tout ceci - selon Proclamato – serait renfermé dans les figures placées sous les Roues, toutes patiemment en attente d’être « disposées » selon une séquence millénaire égyptienne qui se retrouve dans le Zodiac de Dendera où le panorama céleste égyptien apparaît « soutenu »  par  « 12 » ÊTRES, placés dans HUIT directions, qui, avec « 24 » bras soutenaient les  « 72 » corps célestes connus à l’époque.

Les TROIS OCTAVES (888) de L’Aquila refléteraient par conséquent une Loi universelle, liée à la séquence de la série numérique « 8-12-24 », qui est à la base d’ « un savoir sonique » interprété et utilisé également pour la Fontaine des 99 Jets. Les jeux d’eau qui y ont été réalisés et étudiés rappellent les jeux acoustiques beaucoup plus évidents tels que par exemple ceux réalisés dans les pièces de Palazzo Farnese de Caprarola ou mieux encore dans la fontaine de l’« Orgue » de Villa d’Este.

Cette particularité peut-être perçue par une oreille sensible et attentive également dans la Fontaine des 99 Jets, où le son se déforme jusqu’à être pratiquement effacé, à cause de l’angle particulier des murs périmétriques.

Elle est plus évidente sur la paroi exposée au nord est. Dans certains points, par exemple, le bruissement des jets tend à disparaître et à s’uniformiser.


















Ailleurs le jeu d’eau devient beaucoup plus complexe et hardi. Dans d’autres points encore il est emphatisé de manière évidente, surtout à proximité de l’angle aigu où est présent le jet du « poisson » ou de Colas Pesce, l’homme poisson, rappelé par beaucoup comme une fonction analogue aux pierres angulaires basilicales, liée à la fonction de Centre de la chrétienté et du monde comme cela était dans les intentions de Frédéric II et Célestin V.

Le chevalier. Avant d’entrer dans la Basilique il devait se purifier, en s’immergeant comme un poisson dans l’élément aqueux suivant un rituel particulier. La nuit précédente, il devait rester à l’intérieur de la fontaine et écouter le tintement de l’eau, pour reconnaître parmi les 99 crépitements le son – le seul – qui le faisait vibrer à l'unisson.

Chacun des 99 jets aurait en effet un ton et une vibration différente, inaudible à une oreille normale.  Seul l'adepte a la capacité et la préparation nécessaire pour percevoir la note qui touche et fait vibrer son cœur à l'unisson.

Si ensuite le néophyte souhaitait vivre cette expérience particulière, il devait être conscient que, si au terme de ce moment de préparation indispensable il n’avait pas réussi à percevoir cet « ultrason» particulier, il n’était pas encore prêt à affronter tout le parcours initiatique, marqué sur le sol de la Basilique de Collemaggio.

Lorsqu’il décidait de s’engager sur le sentier de purification et de rééquilibre énergétique, il devait en effet faire attention à ne jamais dépasser le niveau consenti  aux personnes non encore préparées à soutenir la progressive augmentation de l’énergie, qui sollicite le système nerveux et la circulation sanguine.
Ce n’est pas un hasard en effet si le 5e niveau a été choisi pour mettre l'adepte devant le choix si continuer ou s’arrêter et interrompre momentanément le parcours, en retournant en arrière à des niveaux soutenables pour son organisme et sa psyché (voir le chapitre « Le secret des trois huit » et « Le parcours initiatique de Eddy »).

Pour l'adepte il en est différemment. En effet, une fois identifié le jet, il devait en boire quelques gorgées, s’agenouiller le visage tourné dans sa direction et méditer toute la nuit jusqu’aux premières lueurs de l’aube. Il devait passer en revue avec rigueur et impartialité sa vie, les fautes et errements qu’il avait commis, en s’auto-pardonnant et en se purifiant de façon à être prêt pour affronter le lendemain matin le parcours initiatique et entrer dans le Labyrinthe des trois> 888<.

Seulement ainsi on peut s’immerger dans les profondeurs de son monde intérieur, pour découvrir la goutte de Dieu qui se cache dans chaque cœur.



Ce monde est dans vos mains, et il n’appartient qu’à vous de le préserver, comme cela est arrivé le 6 avril 2009.





La fontaine des 99 jets n’a pas été endommagée.

Seule l’église San Vito a été lézardée, mais des mains de fée ont épargné la lumière qui émanait des 99 jets, lumière qui dans chacun d’entre est renfermée dans un petit cœur de cristal délicat.

Beaucoup de choses ont été effacées et abattues. Il faudra encore beaucoup de mois, peut-être des années, pour que tout retourne comme avant.
Mais si ensemble nous arrivons à reconstruire la ville, une brique sur l’autre, le temps viendra où vous aussi vous pourrez revivre les sensations que cela procure d’arriver  à L'Aquila et suivre l’exemple de Eddy et Giovanni qui le 25 septembre 2007 visitèrent pour la première fois L'Aquila pour connaître la Basilique de Collemaggio, cette merveilleuse fontaine incrustée de 99 gemmes. Vous demanderez à l'hôtel 99 cannelle

http://soscollemaggio.com/fr/les-99-mascarons.html

20 octobre 2013

Le pape Innocent III, inspirateur de la 4e Croisade des chrétiens contre les chrétiens

 

croisades16


La Quatrième Croisade fut la Croisade des chrétiens contre d'autres chrétiens. Ce ne fut plus une "guerre sainte" de la Croix contre le Croissant mais d'une Croix contre une autre Croix. C'est le pape Innocent III, inspirateur de la Croisade contre les chrétiens "hérétiques" Albigeois qui prêcha la Quatrième Croisade "contre les Infidèles". En réalité cette croisade fut dirigée par une coalition des Occidentaux avec les Marchands de Venise contre les chrétiens de Byzance, leurs concurrents commerciaux. Elle eut comme prélude le massacre des habitants de la ville hongroise de Zara, dont le pillage eut pour résultat que les coalisés s'entrégorgèrent pour le partage du butin. Il n'y a pas de preuve plus "flagrante" des "grands élans idéalistes" des croisés que cette Quatrième Croisade.
   Constantinople fut pour cette Croisade le théâtre de pillages, viols, massacres de chrétiens, incendies volontaires et profanation d'Autels d' Églises chrétiennes, sans précédant dans l'Histoire, comme écrit Sir Runciman. Voici en quels termes cet historien anglais exprime son indignation sur le comportement des croisés à la prise de la chrétienne Constantinople par d'autres chrétiens :

"La mise à sac de Constantinople est sans précédant dans l'Histoire. Durant neuf siècles la grande cité avait été la capitale de la Civilisation Chrétienne. Elle était pleine d'oeuvres d'art qui avaient survécu depuis la Grèce Antique et des chefs-d'oeuvre de ses exquis artisans. Les Vénitiens savaient apprécier en effet la valeur de ces choses. N'importe où ils le pouvaient, ils mettaient la main sur les trésors et les amenaient pour orner les squares, Églises et palais de leur Ville. Les Français et les Flamands étaient par contre remplis du désir de destruction. Ils se jetaient dans les rues en foule hurlante. Dans les maisons ils s'emparaient de tout ce qui étincelait, détruisant tout ce qu'ils ne pouvaient pas amener ; ne faisant de pause que pour assassiner, enlever des femmes ou défoncer des portes de caves à vin pour se rafraîchir. Pas plus les Monastères que les Églises ou les bibliothèques ne furent épargnées. Dans Sainte Sophie même (la célèbre Basilique) des soldats ivres arrachaient des livres sacrés, des icônes et des ornements, pour les piétiner. Pendant qu'ils buvaient dans les récipients de l'Autel, une prostituée s'assit sur le trône du Patriarche pour chanter des chansons françaises ribaudes. Des Nones étaient enlevées de leurs couvents. On entrait et détruisait aussi bien les palais que les chaumières. Des femmes et des enfants blessés gisaient mourant dans les rues. Les pillages et les effusions de sang durèrent pendant trois jours, jusqu'à ce que la vaste et jolie ville devint un abattoir. Même les Sarrasins auraient été plus miséricordieux s'était écrié l'historien Niketas, avec raison.
Tout cela se passa le lendemain du jour où les croisés s'emparèrent de la ville et en devinrent les maîtres absolus ; Constantinople avait capitulé sans conditions. Malgré cela, le Doge Dandolo et les Francs, après s'être déjà partagé les dépouilles de l'empire byzantin sans se battre entre eux , donnèrent à leur soldatesque le feu vert pour la mise à sac. Ils avaient pourtant eu toute la nuit pour méditer sur la façon de se comporter envers leurs frères en Jésus Christ qui gisaient sans défense à leurs pieds :
"Il n'y eut jamais plus grand crime contre l'Humanité que la Quatrième Croisade. Elle détruisit et dispersa tous les trésors du passé que Byzance avait entassé avec dévotion, et blessa mortellement une civilisation qui était encore active et grande."

 Ce fut cette IVème Croisade des "Chrétiens" qui anéantit l'Empire Byzantin et non Sultan Mehmet Fatih, qui, en 1453, ne donna que le coup de grâce. Jamais n'exista dans l'Histoire de l'Humanité une civilisation qui poussa sa soif de pillage au point de profaner ses propres Temples. L'Homme Blanc n'a-t-il pas mis à feu et à sang ce qui fut sa propre capitale spirituelle ? De même lorsqu'en 1527 la soldatesque du "Bouclier de la Santa Fé Catolica", Charles V, maltraita et mit en prison son Souverain Pontife Clément VII, viola les Nones et pilla les Églises de la Ville Eternelle ? Les hommes chargés par la Couronne d'Espagne de "christianiser" les Indiens n'ont-ils pas attaqué le 4 Mars 1530, à coup de lance, une procession de l'Église de Mexico défilant avec des Croix en Deuil et son évêque Fray D. Juan de Zumárraga à sa tête, pour protester contre les conquistadores de l'Antéchrist qui avaient prostitué en Amérique leur religion ? Et ces Croisés de la "Guerre Sainte" de l'Église-Maison de Sa Gracieuse Majesté Britannique, ces Drake, Hawkins et leurs bandes d'impitoyables pirates qui pillèrent et saccagèrent partout des Églises catholiques assassinant prêtres, femmes, enfants et vieillards pour mériter d'être anoblis par leur "Grande Reine Elizabeth" ?   Non, ils n'étaient ni Arabes, ni Mongols, ni Turcs, ni quelconques Asiates les créatures de l'Homme Blanc qui violèrent les fiancées du Christ dans leurs couvents à Constantinople. Un de ces Vandales, laissant son sabre (pour un instant), prit sa plume pour nous décrire lui-même, de sa main d'assassin, la mentalité et la "morale" de ses compères, ainsi que leur conception du christianisme occidentalisé . Geoffroi de Villehardouin, Maréchal de Champagne et Romania réunies, un des acteurs des massacres et mise à sac de Constantinople, à la fin du chapitre XII de sa Chronique , et après avoir énuméré les résidences que se choisirent les nobles chefs, écrit :

"le reste de l'armée s'éparpilla à travers la ville et gagna beaucoup de butin ; de si grande quantité que personne aurait pu estimer le montant de sa valeur. Il comprenait de l'or, de l'argent, des services de table, des pierres précieuses, du satin, de la soie, des manteaux de fourrures d'écureuil, de petit gris et d'hermine, et tout objet de choix que l'on puisse trouver sur cette terre. Geoffroi de Villehardouin déclare ici que, à sa connaissance, tant de butin n'a jamais été gagné en aucune cité depuis la création du monde.
   Chacun prit quartier où il lui avait plu, et il ne manquait pas des fines demeures en cette ville. Aussi les troupes des Croisés et des Vénitiens étaient installées comme il faut. Ils s'en réjouirent tous, et remercièrent Notre Seigneur pour l'honneur et la victoire que leur accorda ; de sorte que ceux qui avaient été pauvres vivaient maintenant dans la richesse et le luxe. Ils célébrèrent ainsi les Rameaux et Pâques suivantes avec des coeurs pleins de joie pour les faveurs dont Notre Seigneur et Sauveur les combla. Et ils peuvent Le louer, puisque toute leur armée, ne s'élevait pas à plus de vingt mille hommes, et avec Son aide ils conquirent quatre cents mille et plus ; et cela à la plus grande, la plus puissante, et la plus solidement fortifiée ville du. monde."

   Et tout cela "avec l'aide de Notre Seigneur et Sauveur". A quoi bon sans cela devenir chrétien si le Christ ne vous aide pas à tuer pour pouvoir vivre "dans la richesse et le luxe". Des "Grands Élans Idéalistes" comme dirait Louis Bréhier.
   Le Conquistador Bernal Diaz del Castillo, qui écrivit la Chronique de la prise de la Gran Tenotchtitlán, le fit avec plus de pudeur alors que les Aztèques n'étaient pas ses "frères en Jésus Christ". C'est pour cela que le chroniqueur byzantin Doucas (à l'occasion du siège de Constantinople en 1453 par le Sultan Mehmet Fatih) écrit :

"Si en ce moment un Ange était vraiment descendu du Ciel pour annoncer : 'acceptez le réunification des Églises et je chasserai l'ennemi de la ville', ils n'auraient quand même pas accepté ; ils auraient préféré être livrés aux Turcs plutôt qu'à l'Église de Rome."

   Ils ne pouvaient pas accepter de se soumettre à l'intolérance de Rome envers les "hérétiques" ou "schismatiques", sachant très bien qu'en Islam on gardait ses traditions et sa liberté de louer Dieu comme on l'entendait. Au sujet de la tolérance religieuse de l'Islam envers tous ses sujets, l'historien espagnol Americo CASTRO rappelle ce que fut l'occupation musulmane de l'Espagne durant huit siècles :

"Coexistence de chrétiens, maures et juifs ; modèle prestigieux de tolérance islamique."

   Aujourd'hui un théologien anglais confirme le chroniqueur byzantin Doucas, cité ci-haut, en écrivant au sujet de la prise de Constantinople en 1455 par les Turcs :

 

"Ce n'était pas un changement facile, mais les Turcs le rendirent moins dur eux-mêmes, car ils traitèrent leurs sujets chrétiens avec une remarquable générosité. Les mahométans du 15e siècle étaient de loin plus tolérants envers les chrétiens, que les chrétiens occidentaux l'étaient entre eux."

On est en droit de se demander où certains historiens ont été cherché leurs informations sur les Églises chrétiennes persécutées par les Turcs, pour justifier les Croisades dites "libératrices".
   En préférant "plutôt le Turc que le pape"  les Grecs de Byzance, pour une fois dans leur Histoire, ont su faire l'unanimité dans leurs rangs, et ils la firent avec clairvoyance. Les Turcs se comportèrent toujours sur le terrain religieux comme culturel le plus libéralement du monde envers toute sorte de chrétiens ou Juifs. Ce ne fut jamais le cas des Génois, Catalans, Vénitiens ou Francs. Les Turcs étaient particulièrement admirateurs de la culture hellénistique. Le mot turc effendi  est un titre de noblesse que l'on donnait à un lettré seulement, à quelque classe sociale qu'il appartienne. Ce mot est dérivé du grec "Aphthendis", seigneur...
   Il n'est donc pas étonnant que les chrétiens d'Orient préférèrent vivre plutôt sous la domination turque que sous celle des "Frangui", comme Alexandre Nevski, le père de la patrie russe, avait préféré se soumettre au tribut des Tatars Mahométans plutôt que de se laisser envahir par les Chevaliers de l'Ordre Teutonique Allemand. Un détail additionnel au sujet de ces chevaliers autant affamés d'ESPACE VITAL (notion qui réapparut sous Hitler) que les croisés : ils y allaient avec la bénédiction d'Innocent IV. Car, quoique depuis Innocent III jusqu'à Innocent IV trois papes avaient occupé le Saint Siège, l'écrasement par les armes du christianisme "schismatique" russe restait le complément de la mise à sac précédée de carnage à Constantinople en 1204.
   Mais il n'y a pas eu que les Grecs pour préférer les Turcs aux Occidentaux. Il n'y a pas eu qu'Alexandre Nevski pour préférer devenir tributaire des Tatares musulmans, plutôt que de laisser envahir son pays par les Chevaliers allemands envoyés par Innocent IV. Les Chrétiens coptes d'Ethiopie eurent aussi leur choix à faire entre les missionnaires portugais et leurs bonnes relations avec les Arabes. Ils n'hésitèrent pas, heureusement pour eux, à expulser plutôt cette avant garde catéchiste au service du roi marchand d'épices Manuel 1er du Portugal, appelé Le Fortuné pour avoir fait fortune avec les épices que lui amena la soldatesque de Vasco da Gama. L'idole de ces missionnaires et de TOUT l'Occident, Vasco da Gama, fut ce monstre qui, en 1502, fit un ORADOUR-SUR-GLANE flottant (Hitler n'a rien inventé) des occupants d'un navire plein de pèlerins musulmans de retour de La Mecque pour montrer aux "Infidèles" la miséricorde "chrétienne".
   Tant les Chrétiens de Russie que ceux de l'Orient, après l'expérience des Croisades, préférèrent toujours avoir affaire aux Musulmans qu'aux "Chrétiens de l'Occident". Runciman en cite des très nombreux exemples :

 

"Le Patriarche de Jérusalem écrivait à son collègue de Constantinople : 'Ils (les Musulmans) sont justes, n'usent pas d'injustice et ne nous font pas violence.'."
"En Juin 1104 les habitants Arméniens d'Artah livrèrent leur ville aux Musulmans, enchantés d'échapper à la Tyrannie d'Antioche (Principauté franque de Bohémond)."

   Retombés de nouveau sous la Tyrannie des Occidentaux,

"Ils (les Chrétiens d'Antioche) se remémoraient avec nostalgie des temps où sous le juste gouvernement des Musulmans, ils pouvaient exercer leur Culte comme ils l'entendaient."

   Et résultat du "christianisme" des Occidentaux, à la cinquième Croisade, deux cents ans après la première,

 

"Les nouvelles de Palestine n'étaient pas encourageantes. Jacques de Vitry, qui y avait été envoyé comme évêque d'Acre, fit une relation amère de ce qu'il y avait trouvé en arrivant. Les Chrétiens d'Orient haïssaient les Latins et auraient préféré la domination musulmane."
http://www.basile-y.com/islam/isl2f.html
Publicité
Publicité
Publicité