La Saint Jean
introduction :
L’une des deux fêtes les plus importantes de la Franc-Maçonnerie est la St Jean d’été.
Cette cérémonie se situe au solstice d’été, le 21 juin, le jour le plus long de l’année, l'un des deux moments de l'année pendant lesquels le soleil atteint ses positions les plus méridionale et septentrionale, aux tropiques du Capricorne et du Cancer célestes.
L’autre fête, c’est la St Jean d’hiver, au solstice d’hiver, le jour le plus court de l’année. Les Francs-Maçons fêtent le solstice (de "sol stare" pour marquer l'arrêt du soleil) d'hiver. Une fête païenne qui a été christianisée puisqu'on fête alors la Saint Jean d'hiver.
La Saint Jean d'Eté est consacré à Saint Jean Baptiste tandis que la Saint Jean d'Hiver (27 décembre) honore Saint Jean l'Evangéliste dont l'attribut est l'aigle. Pour les Maçons, Saint Jean l'Evangéliste représenterait l'Initié. A noter qu'il fut aussi le saint patron des Templiers et d'autres ordres de chevalerie. Dans certaines Obédiences ou Loges qui utilisent la Bible, le Volume de la Loi Sacrée est ouvert sur le prologue de l'Evangile selon Saint Jean.
Originaire du village de Bethsaïde, Jean était un pêcheur du lac de Tibériade comme son père Zébédée (qui aurait épousé Salomé, la fille d'un premier mariage de Joseph) et son frère Jacques. Ils furent des disciples de Jean le Baptiste qui déclara : "Celui qui vient derrière moi est plus grand que moi". C'est Saint Jean Baptiste qui leur montra Jésus de Nazareth en leur déclarant : "Voici l'agneau de Dieu". Jean et Jacques devinrent des pêcheurs d'hommes.
Nous ne savons pas exactement qui est l’auteur du quatrième évangile. Tout ce que nous savons, c’est qu’il se nomme lui-même le disciple Bien-Aimé et que ce disciple est le fondateur de la communauté johannique. Il a pourtant, d’après le vocabulaire de l’évangile, un certain nombre de caractéristiques :
- Il est de Judée :
- Contrairement aux synoptiques, il fait partir Jésus de Judée pour aller vers la Galilée (Jn 1,43; 4,47.54).
- Jésus exerce son ministère, non pas en Galilée, mais en Judée et particulièrement à Jérusalem, sauf aux chapitres 6 (situé en Galilée) et 21 (troisième finale de l’évangile).
- Son vocabulaire pour décrire la Judée est très précis. L’utilisation de ce vocabulaire technique aurait été impossible à un Galiléen.
- Le disciple Bien-Aimé n’apparaît qu’à Jérusalem au chapitre 13. Serait-il un disciple que Jésus a connu à Jérusalem lors de son passage avant la passion?
- Il n’est pas l’un des douze car le vocabulaire de cet évangile est raffiné alors que Jean, le Fils de Zébédée était peu instruit. C’était un pécheur. La communauté johannique est différente des communautés apostoliques qui se réclament des douze. Il n’y a pas de liste de douze dans cet évangile et nous découvrons au milieu du ministère galiléen que, parmi l’ensemble des disciples, il y a, entre autres, les douze (Jn 6, 67.70). Ce sont d’ailleurs les deux seules fois où ils sont mentionnés dans cet évangile. Luc, dans son livre des Actes, a essayé de simplifier les origines du christianisme en le réduisant aux douze, mais les origines du christianisme sont beaucoup plus complexes que cela. Le chapitre 21 montre que les communautés johanniques se relieront finalement aux communautés apostoliques et reconnaîtront le rôle pastoral de Pierre.
On reconnaît habituellement plusieurs couches rédactionnelles au quatrième évangile. Le document le plus ancien aurait été écrit par le disciple Bien-Aimé avant les années 50, disciple qu’on a confondu avec Jean, l’apôtre. Viendrait ensuite Jean le Presbyte (l'ancien) qui écrivit aussi les épîtres, vers les années 60-65. Un autre remaniement eut lieu vers les années 90. Puis, au début du IIe siècle, un autre Jean élargie le cadre de l’évangile pour y inclure les gentils.
Jusqu’au siècle dernier, on a cru que le disciple que Jésus aimait, au pied de la croix (Jn 19, 26) était le même que Jean, l’auteur de l’Apocalypse (Jn 1,4). Comme Boismard l’explique [1], cette méprise provient d’Irénée de Lyon qui, dans son livre Contre les hérésies affirme que Jean est demeuré auprès d’eux jusqu’aux temps de Trajan (empereur de Rome de 98 à 117 ap. J.C.). Tout le monde a donc, depuis ce temps, pensé que Jean, le fils de Zébédée, avait vécu très vieux, qu’il était mort longtemps après tous les autres apôtres. Mais nous savons maintenant qu’Irénée a confondu Jean l’apôtre avec Jean l’Ancien.
Cependant, Boismard démontre, dans ce petit livre que nous venons de citer, que Jean, l’apôtre, le fils de Zébédée serait probablement mort sous la lame d’Hérode Agrippa I, avec son frère, Jacques (Ac 12,2), mais que la tradition aurait omis de le dire car l’Église d’Éphèse voulait donner au quatrième évangile, une autorité apostolique. Effectivement, le problème était de taille! Comment une personne morte entre l’an 43 et 44 ap. J.C. aurait-elle pu écrire un évangile que l’on sait être plus tardif que les autres?
Une liste impressionnante de témoins syriens, africains, prygiens, ou de Pères de l’Église comme Papias, Grégoire de Nysse et Jean Chrysostome l’affirment cependant et ils ne sont pas les seuls. Déjà au début du siècle dernier, Wellhausen faisait remarquer que la prophétie que Jésus adresse aux fils de Zébédée, en Mc 10,39, les concerne tous les deux pareillement. Leurs martyrs, aussi officiellement annoncés, contrediraient l’existence d’une longue vieillesse en Asie de l’un d’entre eux.
Jean et Jacques, apôtres à Jérusalem apparaissent dans la liste des martyrs d’un martyrologe syriaque datant de 411 ap. J.C. Dans la littérature patristique, Papias, évêque de Hiérapolis en Phrygie écrit que Jean le théologien et Jacques son frère furent mis à mort par les Juifs confirmant la réalité du martyre de Jean consignée dans les évangiles. Grégoire de Nysse dit que Jean, le fils de Zébédée a fini sa vie dans l’eau bouillante. Pour Jean Chrysostome, évêque d’Antioche de 386 à 397, Jean est mort de mort violente. Pour Aphraate, évêque d’Édesse en 344, Jacques et Jean marchèrent sur les traces de leur Seigneur Jésus. Pour Quodvuldeus, successeur de saint Augustin, Jean fait partie de ceux qui ont consacré l’Église dans leur sang.
Si Jean, le fils de Zébédée n’a pas écrit l’Évangile de Jean, dû moins dans la forme finale, il est clair qu’il n’a pas non plus écrit l’Apocalypse.
Alors, la question demeure : qui est donc l’auteur de l’Apocalypse?
Un initié cela est plus qu'évident car il est célèbré par les loges , en fait l'apocalypse serait le plan des loges pour la fin des temps ce plan est celui de Satan pour cette raison que tous les évènements mondiaux y sont répértoriés ils s'inspirent simplement du livre pour accomplir leur plan et tromper une dernière fois l'humanité jusqu'au bout , cette idée me trotte dans la tete depuis plusieurs année et c'est la seul explication ,pour le culte satanique de la cathedrale st Jean de new york qui pourait douter plus longtemps que nous ne sommes plus dans un culte catholique mais dans l'esoterisme pure d'une secte sataniste.
que fait la kaabal ici la magie est prohibée dans l'évangile .
voilà leur culte est -ce qu'il fete le retour du christ ? pas vraiment ....
désolé pour mes frères chretiens et croyants mais un livre ecrit par 4 Jean ne peut etre authentique ,ce livre a eu 4 intervenants en mélangeant subtilement vrais messages avec le plan final devant la réalisation de certains évènements le lecteur tombera dans le piège ....et c'est tout a fait normal de toute façon les plus grands ouvrages de l'humanité , de Marx a Darwin Newton Jules vernes ont tous étaient inspirés ou écrits par les loges on y retrouve l'excellence du raisonnement qui dépasse de très loin ce qu'un homme seul peut écrire...jules vernes n'avait rien d'un visionnaire il était juste d'une loge et on lui donna toutes les infos il romança ces infos pour ne pas trop attirer l'attention et le questionnement , pour le cinéma c'est idem .
.la ruse dans le titre l'apocalypse de Jean ! oui mais lequel ?Pourquoi Jean ?voyons la réponse que nous donnes les francs maçons
"Jean n'était pas la lumière, il vint pour servir de témoin, pour rendre témoignage à la Lumière, afin que tous crussent par lui. Saint Jean symbolise pour les maçons la Gnose. Cette Gnose est symbolisée par la lettre G inscrite dans l’Etoile à 5 branches que l'on retrouve dans les temples maçonniques. Le flamboiement de l'étoile caractérise alors l'Initié. Les deux Saint Jean figurent à la fois le temps qui passe et nos traditions. Elles symbolisent aussi, de façon invisible notre présent, celui dans lequel nous devons vivre et dans lequel la démarche initiatique et maçonnique invite ses Initiés à se réaliser, à évoluer et persévérer, et in fine à transmettre.
Les deux Jean qui s'opposent, comme les deux Janus, ou encore, Janus dieu romain de l'Initiation: (initiare signifie "commencer"). Janus est le détenteur des deux cléfs , le Maître du triple temps, le Saint Jean. Janus représente la dualité de l'être, le bicéphale avec une tête jeune et une tête âgée; une tournée vers l'an jeune, l'autre vers l'an vieux, l'avenir et le passé. L'homme vieux, le Baptiste, tel le coq de nos fermes venant du passé annonce le lever du jour, cédant sa place à l'homme jeune, l'Evangéliste, lié à la verticalité. Il marque la lumière, l'ascension spirituelle. Pour Jean l'Evangéliste, le passé est le temps de l'Intelligence et le présent le temps spirituel.
Par la Connaissance Jean l'Evangéliste nous explique, au fur et à mesure, le Sens des Evénements. Ainsi l'Evangéliste est l'aigle qui habite les cimes, celui qui monte vers le soleil et replonge vers nous pour témoigner que la Lumière vient bien de cet astre. Il est l'avenir et le passé, le passage d'un état à un autre, d'une vision à une autre, d'un univers à un autre. Il est le dieu des portes, le dieu des transitions et des passages; il est présent sur tous les lieux de passages. Tout passage suppose une porte, un seuil et son gardien. Toutes les entrées, comme les sorties, sont surveillées. Devant nous la double porte solsticiale: la porte des hommes et celles des dieux, donnant accès à deux voies: celles des hommes et celles des dieux, la voie profane et la voie sacrée, la voie de l'aveugle et celle de l'initié. Ouverture et fermeture de la porte expriment le rythme de l'univers, la respiration universelle. Les deux Jean sont donc fêtés en opposition: opposition sur le calendrier, mais aussi opposition dans les phases ascendantes et descendantes du soleil. Ainsi la Saint Jean d'été marque le jour où le soleil décline, les jours diminuent pour faire place à des nuits plus longues
Certains voient dans les deux Jean la représentation des phases ascendantes et descendantes du soleil. Ils se retrouveraient dans le dieu romain bicéphale Janus.
Pourquoi St Jean ?
St Jean, car ce vocable symbolise pour les maçons la Gnose ; et cette Gnose est symbolisée par la lettre G inscrite dans l’Etoile à 5 branches que l'on retrouve dans les temples maçonniques. Les Templiers célébraient aussi leur fête la plus importante le jour de la St Jean d’été, et les francs-maçons perpétuent ainsi le souvenir et le rite, pour ne pas dire le mystère.
St Jean, c’est Janus, le dieu au double visage des Romains. Il symbolise le passé et l’avenir, l’année qui finit et celle qui commence.
Le solstice d’été, c’est une vieille fête païenne, que l’on célèbre encore chez nous avec les feux, et dans les pays Scandinaves, à la Ste Lucie, Sainte Lux, la fête de la Lumière. C’est de lumière qu’il s’agit. Et la lumière, c’est la Connaissance. Le jour de l’initiation, un franc-maçon reçoit la Lumière. Et l’on nomme les francs-maçons les fils de la Lumière, comme avant eux les Esséniens.
Le jour de la St Jean d'été, cette lumière est symbolisée par le tracé au cordeau d'une étoile à cinq branches. Ce pentagramme a la pointe en haut, dirigée vers l’Orient. Car la Lumière vient de l’Orient, et c’est là que se trouve le Vénérable en loge.
Il y aurait beaucoup trop à dire sur le pentagramme.
Sachez pourtant que c’est grâce à lui que se calcule le Nombre d’or, 1,618. Le Nombre avec lequel on bâtit en harmonique, Ce Nombre est un rapport. Un rapport tel que la plus petite partie par rapport à la plus grande a le même rapport que la plus grande par rapport au tout. Pour savoir comment se calcule ce Nombre si particulier, reportez vous au livre page 191. Sachez cependant qu’il est symbolisé par le « carré long », un rectangle dont le plus petit coté est la moitié du plus grand, et qui se retrouve sur l’équerre du Vénérable, dont l’une des branches est le double de l’autre.
Le pentagramme, c’est aussi l’Homme. Comme le disait Hildegarde de Bingen : « l’Homme se divise dans la longueur, du sommet de la tête aux pieds, en cinq parties égales ; dans la largeur, formée par les bras étendus d’une extrémité d’une main à l’autre, en cinq parties égales. »
Les bras à l’horizontale s’inscrivent dans les branches supérieures, les jambes écartées dans les branches inférieures, et la tête dans la branche du haut. 2 + 2 + 1. L’union est réalisée, c’est d’ailleurs le symbolisme du 5. On joint par ce nombre le principe terrestre (2 –> les jambes) au principe céleste ou cosmique (3 –> la tête et les bras).
Nous avons là les 5 extrémités. Deux fois un nombre pair, féminin, désignant la matrice, et une fois un nombre impair, mâle. L’Homme est donc androgyne. Le pentagramme désigne l’androgyne. On a bouclé la boucle. Le nombre 5 est donc le symbole de la structure de l’Homme. Trois éléments en haut (la tête et les bras) et deux éléments en bas (les jambes). Nous avons là l’accord du cosmique et du terrestre, et l’Homme est bien le Temple de l’univers.
Voyons maintenant comment nous allons construire cette Etoile :
De l’Orient, le 1, on va vers le 2 ; on va de l’Unité primordiale à la division, la chute. C’est la chute de l’esprit dans la matière, rapide, presque verticale. Elle est indispensable, comme le passage par la terre, par l’humus, pour être régénéré.
Du 2, on va vers le 3. On remonte plus lentement. L’esprit organise la matière, en rencontrant de nombreuses difficultés.
Du 3, on va vers le 4. De l’organisation naît la réflexion.
Du 4, on va vers le 5. C’est une nouvelle chute, plus lente, où l’Homme va prendre pleinement conscience de son être, de son ego. Le tiers supérieur s’unit avec le binaire de la base. Ainsi se crée l’androgynat. Ainsi se crée l’Homme.
Enfin, du 5 on remonte vers le 1, vers l’Orient, vers l’Unité. L’Homme est réalisé et tend maintenant vers l’Adam cosmique. Il est en état pour recevoir. L’Etoile est tracée. La Loge aussi. Le Naos est en place. Il peut désormais donner la Lumière, la Connaissance.
De la Connaissance naît l’Amour, et de l’Amour naît le Don.
Engageons-nous donc, tout simplement tels que nous sommes, dans un voyage, dont chacun sait ce qu’ils ont de formateur… et peut-être bien d’initiatique !
Depuis que l’Humanité a accédé à la conscience, elle s’est rendue compte de la régularité des cycles qui rythment sa vie. Parmi une multitude, le premier et le plus immédiat est sans doute celui de l’alternance régulière des jours et des nuits. Alors, par la pensée et l’imagination, essayons d’en re-marquer les moments essentiels :
C’est d’abord ce que les hindous appellent « l’heure de Brahmâ » : le soleil va se lever, un côté du ciel s’éclaircit. Le noir profond pâlit en bleu, une couronne claire annonce l’imminence de l’astre de la lumière. De l’autre côté du ciel, c’est encore la nuit semée d’étoiles.
Depuis l’émergence dorée de l’astre du jour, la lumière ne va cesser d’augmenter, jusqu’à midi plein. Le soleil est alors à son zénith et l’ombre d’un bâton fiché en terre est la plus courte de la journée. Après cette apothéose, ce minuscule mais perceptible temps d’arrêt, l’ombre s’allonge et la course parabolique du char de Phébus tend à rejoindre l’occident pour y disparaître dans un flamboiement majestueux et mélancolique. La nuit alors envahit le ciel par l’est, où commencent de scintiller, après Vénus, les myriades galactiques.
Nos ancêtres auraient pu s’en tenir là et aller se coucher…
C’est d’ailleurs ce que beaucoup ont fait ! Mais quelques originaux, que la nuit fascine, ne peuvent aller aussi tôt essayer de trouver dans le sommeil l’oubli des questions qui les habitent. Ils observent, notent et pensent.
Ils ont vu et compris que la nuit et le jour sont complémentaires, donc semblables et comparables. A l’instar de tout ce qui vit, la nuit, comme le jour, naît, croît, atteint une apogée pour ensuite diminuer, et mourir. Et de même que le milieu du jour inaugure la marche vers la nuit, le milieu de la nuit annonce l’arrivée de la lumière. De jours en jours et de nuits en nuits, l’observation s’est affinée. Une activité interprétative a suivi, elle a donné naissance à l’Astrologie.
Mais revenons au cycle journalier. Les quatre temps forts : aurore, midi, crépuscule et minuit, marquent la structure de tous les cycles et permettent de s’orienter sur la Terre qui nous porte. Ils sont en somme le témoin de lois universelles.
Et nos Temples, comme les Cathédrales et tous les Temples dignes de ce nom, sont orientés, au moins symboliquement : selon l’Orient d’abord, d’où vient la Lumière, puis le Midi, où brille le Soleil, et le Septentrion, domaine de la Lune, enfin l’Occident, où se trouve la porte qui conduit à l’extérieur de l’espace sacré. Un Temple est donc un condensé symbolique de l’Univers et de son harmonie.
Un ancien texte dit d’ailleurs qu’il y a trois Temples : l’être humain, que nous sommes, le Temple terrestre, où nous avons pris place, et le Temple parfait de l’Univers.
Kosmos, en grec, désignait à la fois une mise en ordre et un embellissement : c’est donc à une fête des lois cosmiques que nous convie la Saint-Jean d’Hiver. Il s’agit au fond, en vivant consciemment ce temps fort dans le Temple terrestre, de mettre le Temple de l’Homme en harmonie avec le Temple Universel.
Car le cycle que nous venons d’évoquer permet aussi de rendre compte des saisons de l’année : l’aube de l’année, le passage de la nuit au jour, est l’équinoxe de printemps ; les feux de midi sont aussi ceux du Solstice et de la Saint-Jean d’Été ; l’automne est le soir de l’année et, en cette Saint-Jean d’Hiver, Minuit plein va sonner à l’horloge solsticiale.
C’est donc en héritiers d’une longue tradition que nous nous sommes assemblés afin de passer symboliquement ensemble le cap, la porte du Solstice d’hiver, dédiée depuis l’avènement du christianisme à Saint-Jean l’Évangéliste et, auparavant, à Janus, le dieu au double visage des Romains. Le symbole cosmique passe, de civilisation en civilisation, toujours identique dans son essence malgré la diversité de ses manifestations culturelles.
Ce qui a été dit du cycle journalier une fois transposé au cycle annuel va nous permettre de comprendre à la fois la dédicace de la Fête à l’Évangéliste et l’importance toute particulière que lui accordent les initiés.
Au solstice d’été, la lumière est manifeste, c’est l’apothéose de la clarté. Nous avons tous peu ou prou en mémoire les feux de la Saint-Jean, le 24 juin. Pourtant, au milieu de la joie exubérante de ceux qui se fient aux apparences, ceux qui savent ne peuvent s’empêcher d’avoir un pincement au coeur car ils ont conscience de ce que, malgré la canicule et l’éclat des jours, la marche inexorable vers les longues nuits d’hiver est amorcée.
Mais à la Saint-Jean d’Hiver, les mêmes sont dans la joie, au coeur de la plus longue nuit de l’année, car elle marque le début de l’ascension de la clarté, de la victoire de la Lumière sur les ténèbres. Pour eux, le Minuit de l’année devient le Midi des sages.
Pour le comprendre, mettons à nouveau en relation ces deux temps forts, inséparables comme le sont les deux visages de Janus :
Le solstice d’Été est dédié au Baptiste essentiellement pour deux raisons : c’est d’une part le point culminant et terminal de l’Ancienne Loi, qui voit poindre, selon les mots du Christ, son accomplissement. Or à fin juin, la lumière est à son maximum. En second lieu, le Baptiste a désigné le Christ au monde en disant « Il faut qu’il croisse et que je diminue ». Or dès le Solstice d’été, la lumière va diminuer, jusqu’à celui d’hiver.
Si le Solstice d’été est donc le moment de la lumière manifestée, extérieure en somme, celui d’hiver est la fête d’une lumière plus subtile, que seule peut révéler une connaissance intérieure.
Lumière des yeux ou lumière du cœur, clarté visible ou invisible, deux modes de relation au monde sont ainsi illustrés et, à l’image du cycle qui les rend explicites, révélés comme complémentaires. C’est ce que l’on appelle la connaissance ésotérique, qui se définit par rapport à la connaissance exotérique oppose le monde des sens à celui de l’intériorité, et les révèle, nous l’avons dit, comme complémentaires. Aussi, s’il peut être indiqué par les sens, c’est intérieurement que le grand mystère du Cosmos parle véritablement à l’homme en quête d’éveil.
Alors, la dédicace à celui qui est venu annoncer le triomphe du Logos incarné n’est plus une énigme, mais revêt la clarté de l’évidence. « L’heure vient, et c’est maintenant, où les adorateurs de mon Père l’adoreront en esprit et en vérité. »
Mais ce triomphe est avant tout celui, infiniment subtil, de l’intériorité, au-delà et même malgré le monde des évidences ou de l’apparence : « La Lumière luit dans les Ténèbres, les Ténèbres ne peuvent L’atteindre. »
Nos prédécesseurs dans la voie, les constructeurs de Cathédrales, l’ont d’ailleurs illustré d’une façon inattendue mais très explicite dans le porche Sud de la Cathédrale de Lausanne.
Il est constitué de quatre parties dessinant un rectangle, que les Anciens appelaient un carré long. Au sommet de chacun des côtés, en haut et au centre, figure un cartouche circulaire : à l’Orient il représente un jeune Soleil, au Midi un Soleil adulte et à l’Occident un Soleil âgé. Mais au Septentrion figure un cartouche où est sculpté un agneau portant une bannière, symbole christique s’il en est.
Ainsi, la Lumière spirituelle, issue du Logos, prend naissance au Nord, au plus noir de la nuit comme au plus froid de l’année. Elle n’est perceptible qu’au sein du silence intérieur de qui a su faire un instant taire ses bavardages devant l’ineffable.
Et c’est vers elle que convergent ce que Don Juan, le maître de Castaneda, appelle « les voies qui ont du coeur » et dont la clé nous est offerte par Saint-Exupéry, dans la bouche du Renard : « L’essentiel est invisible pour les yeux, on ne voit bien qu’avec le coeur. »
M.-É. Boismard, Le martyre de Jean l’apôtre, Paris, Gabalda, 1996, 86 p.