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  • Dans la tradition secrète, le corps humain est considéré comme le symbole ultime de l'univers. Chaque partie du corps correspond à un idéal spirituel, une constellation étoilée ou un élément alchimique. De cette manière, les anciens philosophes se connectaient directement à toutes les choses, et par cette connexion, ils pouvaient influencer le monde qui les entourait, rusty james blog
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21 janvier 2017

DÉVELOPPEMENT PERSONNEL: Enquête sur un phénomène, ses adeptes, ses gourous..

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Gilbert Charles et Nathalie Tiberghien « Un boulevard pour les charlatans et les sectes. » Michel Lacroix « Le danger présenté par le culte du développement personnel réside surtout dans le fossé entre les limites de ses recettes et la prétention de ses promesses. » S'affirmer pour être plus heureux, plus performant. Dans la vie privée ou dans le travail, la recherche du développement personnel est devenue un leitmotiv. Enquête sur un phénomène, ses adeptes, ses gourous... et ses sceptiques «Toi d'abord!» Jamais on ne l'a dit si crûment, depuis qu'on voit monter le culte de l'ego dans les sociétés occidentales. «Toi d'abord!» Ce n'est plus un conseil de bon sens, c'est devenu un leitmotiv, un mot d'ordre, une sorte d'incantation collective aux accents d'injonction. Occupe - toi de toi - même, développe ton potentiel, travaille sur toi, et surtout estime - toi! C'est la nouvelle clef du bonheur: Estime - toi, si tu veux réussir ta vie personnelle et ta vie professionnelle! Estime - toi, si tu veux que les autres te rendent la pareille.

Estime - toi, si tu veux t'épanouir et libérer tes compétences affectives et sociales! Estim e - toi, si tu veux être à la hauteu r de ton destin. C'est le dernier cri du développement personnel (DP), qui explose aujourd'hui. Nourrie par les gourous du New Age, cette psycho - philosophie avait surtout prospéré, depuis les années 70, auprès des babas amateurs de spiritualités orientales et d'expériences psychosensorielles. Avec l'ouverture, au fil des années 80, de l'énorme marché de la formation dans les entreprises, une multitude de néothérapeutes se sont engouffrés dans cette mouvance et se sont emp arés des techniques qui la fondent, celles de la «psychologie humaniste» - dite aussi «mouvement du potentiel humain» - brevetée à Esalen, sur la côte californienne. Longtemps considéré en France comme un fatras de concepts et de méthodes un peu simples, l e phénomène du DP est en train de conquérir le grand public. Aujourd'hui, pas un ouvrage sur le mieux - être qui ne devienne un best - seller. Plus subrepticement, les valeurs véhiculées par ce mouvement imbibent notre culture, qui succombe à l' «utopie de la préservation du soi», selon l'expression du chercheur Zaki Laïdi.

Un credo assez bien résumé par la «Déclaration d'estime de soi» édictée par deux des derniers chantres du soi, Rosette Poletti et Barbara Dobbs, et qu'on peut résumer ainsi: «1. Dans tout l' Univers, il n'y a pas une autre personne qui soit exactement semblable à moi. Je suis moi et tout ce que je suis est unique. 2. Je suis responsable de moi - même. 3. Je peux choisir de manifester le meilleur de moi - même.» Moi d'abord: mais il ne s'agit pas s eulement de se contempler dans le miroir. Il s'agit de prendre la mesure de ses responsabilités et de conduire son existence comme une entre prise précieuse. Les auteurs de cette profession de foi, deux infirmières férues de psychospiritualité, viennent de publier chez Jouvence un livre intitulé, évidemment, L'Estime de soi. Sous - titre: Un bien essentiel. Mais c'est le best - seller de Christophe André et François Lelord qui a donné le la, en 1999. On doit à ces deux psys, consultants en entreprise, l'incro yable succès de l'idée même d'estime de soi, promue passeport pour le bonheur: il s'est vendu, à ce jour, 230 000 exemplaires de leur ouvrage, L'Estime de soi (Odile Jacob). Depuis, l'expression est devenue un sésame éditorial. On en fait des manuels de p oche (81 Façons de cultiver l'estime de soi, de Marie Borrel chez Tredaniel), des sommes théoriques (Estime de soi, confiance en soi, de Josiane de Saint - Paul, chez Dunod), et des guides pratiques (Avoir confiance en soi, de Marie Haddou, chez Flammarion).

FAILLITE DE LA SOCI ÉTÉ DE CONSOMMATION Sans oublier les enfants: la psychanalyste Emmanuelle Rigon va publier chez Albin Michel, début mars, Papa, maman, j'y arriverai jamais, comment l'estime de soi vient à l'enfant. Maryse Lassabe, qui dirige Les 100 Ciels, une librairie spécialisée à Paris, dans le quartier du Marais, soupire: «Tous les éditeurs s'y mettent, il y a trop de livres. Mais on n'a jamais tant eu besoin d'avoir confiance en soi.» Christophe André et François Lelord confirment: «No us savions que le manque d'estime de soi est au cœur de toutes les pathologies qu'on soigne.» Tous les acteurs du développement personnel expliquent que ce travail sur soi est rendu indispensable par la précarité professionnelle et l'incertitude affective qui pèsent sur nos vies.

« Après - guerre , on nous a proposé un confort matériel censé nous rendre heureux, explique Yves Michel, fondateur du Souffle d'or, l'un des précurseurs de cette mouvance en France. Il en découle une insatisfaction personnelle due à d es situations absurdes, à des emplois sans âme. C'est la faillite de la société de consommation.» Accusée, l'école qui lamine l'ego: «A côté d'un 12,5 sur 20, un prof n'hésite pas à inscrire en marge "insuffisant", cela veut dire quoi? s'indigne la psychan alyste Emmanuelle Rigon. Les bulletins sont souvent négatifs. On dirait que les adultes ont peur d'encourager les enfants à construire leur estime de soi.» Accusée aussi, l'entreprise. La psychiatre Catherine Bensaïd, qui a publié Aime - toi, la vie t'aimera (Laffont), affirme: «Dans mon cabinet, je vois de plus en plus de gens qui souffrent de l'entreprise. Nous sommes dans un monde de plus en plus agressif. Nous devons donc apprendre à nous défendre.» Mais nous sommes un peu perdus, sortis des rails d'antan , jetés dans une société individualiste qui nous demande de décider seuls de nos vies ( lire l’interview) . «Nous n'avons plus une vie balisée de pancartes qui nous disent ce qu'il faut faire, insiste Marie Borrel. Il y a émergence de l'individu comme sujet, et ce sujet ne doit pas être laminé. Il doit donc trouver des repères identitaires forts.» Il doit donc se trouver. TROUVER SA « L É GENDE PERSONNELLE » La pub ne dit pas autre chose.

Ford France a choisi Zidane pour icône de sa marque, car il incarne les valeurs montantes, «authenticité, bien - être, estime de soi», explique le concepteur de la campagne au Journal du dimanche. «Be yourself », jette Hugo Bos s. «Parce que je le vaux bien», réplique L'Oréal. Renifleuse de tendances, Cécile Monier, qui travaille à l'agence McCann - Erickson, auteur de cette campagne maligne, affirme qu'elle voit monter le thème de l'estime de soi depuis un an: «Tout a commencé par les femmes qui, vivant sur plusieurs plans à la fois, ont une stratégie de survie: si elles ne pensent pas à elles, personne ne le fera. Ce qui est nouveau, c'est que les hommes commencent à parler de l'estime de soi. Ils sont chahutés dans leur identité. Ils ont besoin d'être fiers de ce qu'ils sont, mais ils ne savent plus ce qu'ils sont censés être.» Le maître mot, c'est l' «assertivité», l'affirmation de soi. Soi, mais qui? Pas si facile de répondre. Alors, hommes et femmes, tous cherchent. Il faut trouver sa «légende personnelle», comme dit Paulo Coelho. D'où le formidable succès du magazine Psychologies (lire l'interview ). D'où la multiplication des émissions de radio ou de télévision exaltant le soi intime. D'où l'engouement pour les cafés p sycho ou les bars à philo. D'où la multiplication des séminaires proposés aux cadres, via la formation, pour leur apprendre à être ce qu'ils pourraient être, et mieux encore. Cette quête débouche sur un psychomarché en pleine expansion.

Claude Baumel, qui organise le Salon du bien - être, rendez - vous annuel des amateurs et professionnels du développement personnel (du 31 mars au 2 avril, à Saint - Laurent - du - Var), raconte: «Il y a dix ans, ce mouvement ne touchait que les branchés marginaux. Aujourd'hui, on voi t arriver le gros bataillon des gens qui cherchent simplement à se sentir mieux. Les entreprises aussi ont compris l'intérêt du facteur humain pour lutter contre l'absentéisme, les conflits, les crises, et pour tirer le maximum de créativité et d'énergie d e chaque collaborateur.» Il suffit de se plonger dans les petites annonces de Psychologies, Nouvelles Clés ou L'Ame et le cœur , par exemple, pour constater que le marché de l'intimité est en pleine expansion. On peut acheter des coussins musicaux de relaxa tion, avec clapotis de vagues, bruit de la pluie en été ou battements de cœur . On peut s'offrir des psychojeux «pour tout savoir sur soi et mieux se connaître» (Voyage à l'intérieur de soi - même, de Michèle Costa Magna, chez Actes Sud junior). Des centaines de «thérapeutes» - n'importe qui peut s'afficher thérapeute - proposent leurs services. La plupart des mouvements de renouveau religieux, sous couvert de spiritualité, jouent en fait la carte de la prise en charge psy, comme l'explique la sociologue Valér ie Rocchi, qui a consacré une étude aux réseaux psychomystiques. Des milliers de conférences, thérapies, ateliers, formations sont organisés dans toute la France - surtout dans le Sud - et proposent des réponses à tous les problèmes. On y trouve une kyriel le de techniques puisées dans les courants les plus divers de la psychothérapie (analyse transactionnelle, programmation neurolinguistique, dynamique de groupe), de méthodes américaines à la terminologie branchée - rebirth, coaching, relooking - ou de prat iques issues des médecines douces, des cultures traditionnelles ou du New Age, à base de psychologie rudimentaire teintée parfois d'ésotérisme. Stages «d'affirmation de mon moi profond», voyage «à la découverte de nos chamans intérieurs», massages chinois et même «purification intestinale»: tout est bon pour soigner son corps et son âme, trouver un sens à son existence, retrouver l'estime de soi. On peut même se contenter d'emmagasiner des trucs, comme ceux de la psychologue Marie Haddou: «Exemple de techni que d'affirmation de soi, dit - elle, le disque rayé. Quand vous voulez dire quelque chose à quelqu'un qui refuse d'entendre, vous répétez jusqu'à ce que l'autre comprenne.» Carillon indien à l'entrée, odeurs d'encens, musique New Age. Ex - chef d'entreprise dans la distribution, Maryse Lassabe a ouvert sa librairie, Les 100 Ciels, voilà dix ans: «Nous avons de plus en plus de demandes, dit - elle. Des femmes d'abord, et maintenant des hommes.» Au sous - sol, on sert du thé et, le mercredi, on tient des conférenc es. «Nous faisons le plein avec Lise Bourbeau, qui a écrit Ecoute ton corps et Qui es - tu?» Les stars? Jacques Pitra, spécialiste du coaching, et Jacques Salomé, que son éditeur Marc de Smedt, chez Albin Michel, qualifie de phénomène d'édition: «C'est ce qu e nous appelons un "long - seller", il se vend sur la durée. Tous ses livres dépassent maintenant 30 000 exemplaires. On constate une accélération depuis un an ou deux. Nous avons tiré Dis, papa, l'amour c'est quoi? à 8 000 exemplaires en 1999, et nous en so mmes à 100 000.» Ce soir, aux 100 Ciels, Philippe Barraqué officie, des clochettes tibétaines au bout des doigts. Il explique comment les vibrations sonores des cordes vocales agissent utilement sur les organes. «Je vous invite maintenant à respirer prof ondément avant d'entamer tous ensemble un long aoummmm », suggère - t - il. Paumes tournées vers le «ciel» de la cave, les yeux fermés, les 40 participants exhalent une obéissante plainte vocale. Prix de la séance: 100 francs. "I AM THE BEST ! » OU LA MÉTHODE COUÉ À l'autre bout de la ville, dans une salle au premier étage d'un immeuble des Champs - Élysées, six cadres issus de différentes entreprises planchent devant deux animateurs et une caméra vidéo. Un ingénieur, qui a besoin de savoir expliquer en termes simple s ses projets au personnel de direction, un chef des ventes chargé de doper une équipe de commerciaux, un responsable marketing qui doit apprendre à répondre aux critiques des clients, une femme, cadre dans un organisme de logement social, qui doit réguliè rement animer des réunions avec des élus locaux: tous ont besoin d'être en pleine possession de leurs moyens et de lustrer leur image. L'un après l'autre, ils se mettent en scène devant la caméra. «Pensez à regarder vos interlocuteurs dans les yeux», inter vient l'animateur. Un cadre d'un groupe automobile fait mine de s'adresser à un aréopage de concessionnaires. Il bafouille, on reprend. «Prenez le point de vue de l'interlocuteur, retournez - le de façon positive, ne cherchez pas à le contredire, n'oubliez p as le sourire.»

En réalité, les stagiaires subissent exactement le même traitement de la part de l'animateur: «Il ne s'agit pas de les démolir en leur disant qu'ils sont nuls, mais au contraire de leur montrer leurs points positifs.» Organisé par la sociét é Dale Carnegie, le stage coûte entre 5 000 et 7 000 francs à l'entreprise. «On ne demande plus aux salariés d'être compétents, on les veut créatifs et innovants», souligne Didier Wayne, président de la branche française de Dale Carnegie, qui, pour des sta ges de un à douze jours, a accueilli en 2 000 les cadres de 200 entreprises. «L'estime de soi, ce n'est pas quelque chose d'acquis une fois pour toutes, expliquent François Lelord et Christophe André.

Il faut la nourrir, sinon elle s'étiole. Il faut deux carburants: l'approbation de soi et celle des autres, autrement dit le sentiment d'être compétent et la réussite.» Jamais le culte de la performance, récemment décrit par Ehrenberg, n'a été si débridé. «Il faut séduire sur le plan personnel et se ven dre auprès de son patron», observent les auteurs de L'Estime de soi. Catherine Bensaïd souligne à quel point cette pression sociale est devenue lourde: «Aujourd'hui, il faut être beau, jeune, avoir des enfants réussis, un couple harmonieux, des activités p assionnantes, et un métier intéressant. Forcément, on n'y arrive pas. On se défend, comme aux Etats - Unis, en se vantant: "I am the best! " On se met en scène, artifices à l'appui. Pour survivre à cela, ne faut - il pas se réconcilier avec sa propre image?» FAMILLE, SOCIÉTÉ... FINI LE SOCIOLOGISME

Mais les gourous du développement personnel sont plus ambitieux que cela. Il ne suffit pas de plaire. Il ne suffit pas de s'aimer non plus. Il faut conjuguer les deux objectifs. Et bosser dur. Commen cez tout de suite. Regardez - vous dans la glace. Bon, d'accord, vous n'êtes pas parfait. Un peu inhibé. Tendance à prendre la tangente. Vous avez du mal à dire non. A dire oui aussi, accessoirement. Au boulot, c'est moyen. A la banque, c'est au rouge. En fa mille, ce n'est pas le Pérou non plus. Vous vous dites que vous avez des excuses: enfance malheureuse, chef caractériel, conjoncture économique inique. STOP! Arrêtez tout. Avec le développement personnel, fini le sociologisme. Vous n'êtes pas le produit de votre passé ni de votre milieu. «L'important n'est pas ce que l'on a fait de moi, mais ce que je fais moi - même de ce qu'on a fait de moi», énonce Serge Ginger, praticien de la Gestalt - thérapie en France. Cette citation est tirée d'un remarquable petit o uvrage, le meilleur sur le sujet, dans lequel le philosophe Michel Lacroix analyse avec rigueur le phénomène du DP (Le Développement personnel, Flammarion) et son antisociologisme, selon lequel «il est donc vain d'instruire le procès de la famille ou de la société.

La non - réalisation de soi ne dépend pas de l'environnement, mais du film qui se déroule dans la conscience». Michel Lacroix raconte une anecdote édifiante. Aux Etats - Unis, Anthony Robbins, l'un des maîtres de la programmation neurolinguistique (P NL) et du chamanisme, convia un clochard devant son auditoire, lors d'un séminaire de DP. Le pauvre homme raconta par quel enchaînement de malheurs il en était arrivé là. Robbins rétorqua: «Vous avez tiré des conclusions négatives de ce qui vous arrivait, mais il ne tenait qu'à vous d'interpréter la situation familiale d'une façon différente...» Verdict de Robbins, conclut Lacroix: ce clochard a choisi sa déchéance. Il est totalement responsable de son destin. Comme moi. Comme vous. Fondée sur la théorie du psychologue américain Abraham Maslow (voir l’article), l'idéologie du DP tranche net avec la victimologie dont les décennies passées étaient friandes. Délibérément optimiste, elle affirme que le manque d'estime de soi est non l'effet, mais la cause, de nos malheurs. «Vous avez toutes les cartes en main, martèlent ses gourous, à vous de jouer.»

Il suffit de se déprogrammer. Abandonnez vos «croyances limitantes», ces raisonnements erronés qui vous font croire, par exemple, que vous êtes déprimé, timide, se ul et effrayé. Et reprogrammez - vous avec des «pensées positives». Oui, vous avez des ressources intérieures. Il suffit de les mobiliser. Oui, vous pouvez mieux communiquer, être plus heureux et plus performant. Il suffit de développer votre potentiel - car vous avez un potentiel. Et grâce à ce potentiel, vous pouvez devenir le meilleur. La candeur de ces exhortations, qui rappellent la méthode Coué, peut faire sourire. Ou réfléchir. Car le but, aujourd'hui, ce n'est plus seulement le bonheur - l' «euphori e perpétuelle», dénoncée par Pascal Bruckner - et ce n'est pas non plus l'hédonisme qui panse le mal de vivre, ni la libération de l'ego qui casse les interdits. Au contraire, on s'adapte à la société. On la domine.

Derrière le volontarisme têtu de cette p hilosophie se profile un idéal de maîtrise prométhéen, une exigence un peu faustienne - comme l'observe Michel Lacroix - dont on peut se demander à quelle angoisse elle répond. On a un outil à sa disposition: soi. Et, cet outil, il faut le modeler. Non pas pour être mieux, mais pour être plus, toujours plus. De là à devenir son propre dieu, il n'y a qu'un pas. Certes, il ne suffit pas de se doter d' «outils», de techniques, de clefs, de recettes pour devenir un surhomme. Mais sourd tout de même un petit esp oir nietzschéen. «Deviens ce que tu es.» On n'est pas loin non plus de l'existentialisme. Mais Sartre aurait souri d'entendre déployer les armes du développement personnel.

Objectif n°1: apprendre à piloter son cerveau, dont nous n'utilisons que 10% du p otentiel, selon le DP. Michel Lacroix a recensé les différentes techniques, du training autogène à la programmation neurolinguistique. En bref, le jeu consiste à dynamiser la mémoire, selon la méthode Silva, par exemple, à se forger une personnalité en exp loitant ses atouts hier ignorés, à dominer son corps, et à augmenter son pouvoir sur le monde extérieur: gérer son temps, accroître son leadership, mieux communiquer, élargir sa conscience. Quoi qu'il arrive, on s'intéressera davantage à vos succès qu'à vo s échecs.

Le monde n'est pas si effrayant, puisqu'il n'est que l'image qu'on s'en fait. Michel Lacroix, qui a longuement enquêté dans le milieu, raconte que les formateurs aiment bien lancer: «Le monde vous déplaît? Changez de concepts!» L’AMOUR - PROPRE S TENDHALIEN Cet optimisme séducteur et cette inflation du Moi ont de quoi agacer. Le chercheur Zaki Laïdi (Un monde privé de sens, Fayard) a ainsi dénoncé dans Libération l'illusion de «ce décentrement radical du ''nous" - collectif et universel - vers un "soi" narcissique et différencialiste». Mais les adeptes du DP balaient d'un revers de main l'accusation d'égoïsme: «Pour être bien avec les autres, il faut d'abord être bien avec soi.» Plus cyniquement, Stendhal aurait répliqué: «Il n'y a pas d'amour, il n'y a que de l'amour - propre.» A son tour, le sociologue Jean - Pierre Le Goff voudrait dynamiter Les Illusi ons du management et prône un «retour au bon sens». Il s'en prend aux directions des ressources humaines new - look, qui veulent non seulement évaluer le «savoir» et le «savoir - faire» des salariés, mais aussi leur «savoir - être» - «Ce ne sont pas seulement, d it - il, l'autonomie et la responsabilité, transformées paradoxalement en normes, qu'on prétend évaluer, mais le courage, la franchise, voire l'adhésion à l'entreprise...». Et de conclure que l'évitement des conflits est dangereux et que cette logique managé riale «met à rude épreuve le psychisme de chacun». « UN BOULEVARD POUR LES CHARLATANS » Michel Lacroix fait deux autres critiques, aussi graves, au mouvement du DP. N'importe qui peut s'annoncer thérapeute. «C'est un boulevard pour les charlatan s et les sectes», qui, semble - t - ils, ont tendance à infester cette mouvance.

La théorie de la « Dianétique » distillée par l'Eglise de scientologie, qui veut transformer l'individu en Thêtan (être supérieur), a d'ailleurs beaucoup de points communs avec c elles du DP. L'autre danger, dénoncé aussi par les psychanalystes classiques, menace les clients un peu trop fragiles qui, brusquement immergés dans des séances expéditives, sous haute tension émotionnelle - il faut créer du lien - risquent de craquer grav ement. Mais le danger présenté par ce culte du développement personnel réside surtout dans le fossé entre les limites de ses recettes et la prétention de ses promesses. En misant sur le besoin actuel, réel, de responsabilité individuelle, les gour ous du DP jouent sur du velours.

En faisant miroiter des rêves illimités de toute - puissance, ils jouent avec les nerfs de leurs adeptes. Devenir le patron de sa petite entreprise Moi, c'est, selon l'expression du gourou du management Tom Peters, s'exposer à des vertiges angoissants. Mais chercher à s'aimer soi - même, c'est aussi faire un pas vers la sagesse. * Cet article a été publié dans le magazine hebdomadaire L’Express du 22/02/2001 sous le titre « Les nouvell es clefs de la confiance en soi » ; 

 

http://www.lexpress.fr/actualite/societe/les - nouvelles - clefs - de - la - confiance - en - soi_490640 .html Le titre « Enquête sur le développement personnel » et le sous - titre « I am the best ! ou la méthode Coué » sont de Psychothérapie Vigilance ; ils remplacent le titre « Les nouvelles clefs de la confiance en soi » et le sous - titre « Moi d’abord ». Les deux citations en italique mises en exergue sont extraites de l’article mais ne figurent pas ainsi dans l’hebdomadaire.

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20 janvier 2017

Olga Kharitidi – Le Maître des Rêves Lucides ou comment guérir les esprits du trauma

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Ce n’est pas un avis personnel que je vais vous partager. Je fais partie d’un groupe d’individus qui pratiquent une tradition de guérison, une très ancienne tradition, comme je vous l’ai déjà dit. Mon but aujourd’hui est de vous introduire les principes fondamentaux de notre travail. A ce que j’ai compris, la plupart d’entre vous dans cette pièce sont impliqués, de près ou de loin, à la pratique de la guérison.

" Pouvez-vous me dire, selon votre jugement et votre expérience, ce que vous pensez être la source de la souffrance et du malheur dans le monde ? »

Une vague d’agitation secoua le public. Je regardais autour de moi et vis une majorité de jeunes adultes, tandis que quelques hommes plus vieux à l’allure académique se tenaient au premier rang. Les gens se regardaient les uns les autres, attendant de voir qui allait répondre, puis j’entendis la faible voix de Masha dire un peu en riant, « Est-ce le mal ? »

Vladimir la regarder un instant avec la même attention inhabituelle que j’avais remarqué dans son regard, puis continua, « Quand vous dites « le mal », c’est une déclaration puissante. Mais cette déclaration vous éloigne aussi de la source. C’est comme si vous vous coupiez, ou que vous coupiez tout ce qui est bon en vous-mêmes de la nature du mal, et pensiez qu’ainsi, vous obteniendrez guérison et protection.

« En réalité, c’est le contraire. Quand vous vous distancez de la source de souffrance, quand vous dites qu’elle est à l’opposé de ce que vous voulez être (J’imagine que vous voulez tous être bons, n’est-ce pas ?), vous manquez une occasion de la changer. Elle continue à vivre en vous, fait partie de vous, vous fait prendre de nombreuses décisions, mais comme vous refusez de la connaitre, vous restez dans une ignorance béate et continuez à souffrir. »

« Dans notre tradition, la source du malheur et de la maladie se nomme « esprits du trauma ». Nous pensons que ce sont des représentations vivantes du trauma en chacun de nous. A chaque fois que quelqu’un vous blesse et que vous ne l’acceptez pas en tant que partie intégrante de votre passé, vous créez un vide dans votre mémoire; un vide qui, lorsque la blessure est forte et répétée fréquemment, est occupée par un esprit du trauma. Pas besoin d’imaginer une sorte d’horrible monstre démodé, assis dans votre dos et suçant votre sang. » Une vague de gloussements traversa l’assistance visiblement soulagée.

« Vous pouvez le voir sous l’angle de la neuroscience, si vous préférez le terme « neurotransmetteur » à celui de « créatures de la nuit ». Vous pouvez dire que ce sont des alters dus à la dissociation; vous pouvez les définir comme des représentations non-intégrées; vous pouvez choisir n’importe quel langage et métaphore que vous souhaitez. C’est pas ce qui compte. Ce qui compte est le processus. Le processus psychique interne, qui s’étend souvent de générations en générations par l’héritage des patterns de traumas formés quand, il y a peut-être très, très longtemps, vos ancêtres reçurent une blessure insupportable.

« Les gènes humains sont bien plus flexibles que nous le pensons. Ils perçoivent autant qu’ils agissent. Quand une blessure atteint le niveau des gènes, il modifie leur comportement et déforme la mémoire, ce qui empêche à ce que la mémoire soit complète. Un vide dans la mémoire est créé, et un esprit du trauma s’installe dans ce vide, dissimulé à la conscience.

« L’esprit du trauma est à l’oeuvre quand par exemple un homme ayant une grande famille, une belle vie, une bonne stabilité mentale, qui un matin, tout d’un coup, se lève, laisse un mot à sa femme, embrasse son fils de onze ans, lui dit au revoir, et se rend au cimetière avec une lame de rasoir dans sa poche. Et sur la tombe de son père, quand cet homme avait exactement onze ans, il se tranche la gorge. Il la tranche si profondément, que quand la police le retrouve, la tombe est couverte de sang, et il faut un miracle médical pour le ramener à la vie. Quand il revient, il ne peut pas expliquer ce qu’il s’est passé. Il n’a aucune idée de ce qu’il s’est passé, excepté qu’il s’est senti si triste pour son père qu’il souhaitait le rejoindre.

« C’est un cas extrême. Mais vous savez quoi ? Les gens ont des tragédies bien plus profondes dans leur passé familial que vous ne pouvez l’imaginer. Ils apprennent à les cacher en eux et dans leurs enfants. Ils jouent à cache-cache avec les esprits du trauma, et devinez quoi ? La plupart du temps ils perdent, car même s’ils ne se rappellent pas, leurs gènes – ces unités de mémoire inaltérable – se rappellent, et la blessure perdure jusqu’à ce qu’elle guérisse.

« Le même mécanisme fonctionne avec de plus petites choses. Nous commençons à entreposer des blessures personnelles dans le panier de notre mémoire peu de temps après notre naissance. Dans ce panier, c’est la loi du plus fort de Darwin qui prévaut, mais elle s’étend aux réalités psychiques. Chaque créature cherche à survivre. Cela vaut aussi pour les esprits du trauma. Ils ont besoin de « manger ». Ils ont toujours faim. Ils trouvent leur « nourriture » dans de nouvelles blessures. D’où vient ce paradoxe de la victime d’agression qui devient l’agresseur principal ? Ce n’est pas logique, mais parfaitement exact que les esprits du trauma grandissent dans les blessures des victimes d’agression et se nourrissent en recréant ces blessures. Regardez vos propres expériences.

Tombes à Samarcande

Combien parmi vous avez fait quelque chose dans la vie que vous regrettez, que vous saviez qu’il ne fallait pas faire, mais que vous avez quand même fait, ce qui a entraîné des conséquences indésirables ? Je parie que vous connaissez ce sentiment. « Je n’ai aucune idée de pourquoi je l’ai fait. » Je l’entends souvent, et vous entendez surement la même chose venant des gens avec qui vous travaillez. Vous n’en avez aucune idée car l’impulsion était provoquée et soutenue par un esprit du trauma. Vous n’en êtes pas conscient, et donc vous la suivez aveuglément et vous finissez par vous blesser encore et encore.

« Nous pratiquons une science psychique qui reconnait la réalité des esprits du trauma et les conquiert en utilisant des techniques très spécifiques. Il y a différents esprits du trauma, liés à l’âge de la personne et à la nature du trauma subi. Vous pourriez dire maintenant, « et alors ? »

« Les gens s’adaptent, ils trouvent comment vivre avec, pourquoi chercher à aller plus en profondeur ? Pas vrai ? »

Certaines têtes dans l’assistance opinèrent en signe d’accord.

« Erreur ! Ce sont de mauvaises questions. Il y a trois raisons principales pour lesquelles il est d’une importance vitale que tout le monde remporte sa bataille avec les esprits du trauma. D’abord, les conquérir apporte une guérison profonde, renverse le malheur, et soigne les maladies. La maladie est le moyen par lequel un organisme cherche à combattre de lui-même les traumas. J’ai vu de si nombreuses fois des gens tomber malade et chercher de l’aide à des points précis de leur vie, des moments où leur esprit du trauma s’activait avec une mémoire psychique incomplète. C’est pourquoi de nombreuses guérisons spontanées surviennent quand vous éradiquez la racine du trauma.

« Deuxièmement, nous croyons dans notre tradition que tout ce que nous faisons atteint indirectement les générations qui nous précèdent et nous succèdent. Quand nous nous libérons du trauma, nous guérissons nos ancêtres et protégeons les générations suivantes. J’ai vu de nombreuses personnes qui cherchaient de l’aide parce que leur trauma les poussait à agir, quand leur enfant avait atteint l’âge où eux-mêmes avaient reçu une blessure. Rappelez-vous de l’homme qui s’est tranché la gorge au cimetière ? Son fils avait onze ans. C’était l’occasion de guérir sa lignée familiale, de sauver ses ancêtres et protéger ses héritiers. Il pouvait devenir le héros de la famille. »

« Question ! » lança quelqu’un dans l’auditoire. Vladimir se tourna vers la voix et marqua une pause, attendant la question. (…)

« Dans la tradition des Indiens d’Amériques, on croit que nos actions sont responsables de notre bien-être pour les sept générations passées et les sept générations à venir. Pensez-vous qu’il s’agisse du même concept ? »

« Je ne pense pas que ce soit un concept, » dit Vladimir, et il sourit pour la première fois. Son sourire était direct et désarmant, il avait conquis immédiatement le public. « Ce n’est pas un « concept ». C’est une façon de vivre votre vie, de percevoir ses frontières et ses limites. C’est lié à ce que vous percevez ultimement comme étant le « soi ».  Toute connaissance vient de cette compréhension. Mais comme pour toute connaissance en vérité, vous ne l’obtenez pas en un claquement de doigt. Vous l’obtenez en payant avec une expérience personnelle. (…)

« Troisièmement, continua Vladimir, « Je vais évoquer la mort. Peu de gens aiment en parler. Vous savez pourquoi ? Nous sentons tous cette peur. On dit que c’est la peur de l’inconnu. Je dis que c’est la peur du connu, mais que nous ne réalisons pas consciemment. Quand nous traversons la vie, les traumas que nous avons restent en nous comme des noeuds de souffrance, et les esprits du trauma les resserrent. Si nous ne dénouons pas ces noeuds durant notre vie, nous allons devoir le faire après notre mort physique. Que nous croyons à la vie après la mort ou pas ne compte pas.

Les tombeaux du Shah-i Zinda. Photo: (c) Lankaart

« Certains diront qu’il y a des preuves que les expériences de mort imminente sont juste la réaction d’un cerveau mourant, qui modifie la perception au moment de la mort. Mais est-ce important si ces quelques minutes objectives sont perçues de façon subjective comme des siècles passés en enfer ? Je pense pas que ce soit important.

« Une chose que vous devez comprendre est qu’avec la mort, la perception du temps change totalement. Mourir est d’une certaine façon pénétrer dans le temps lui-même, et il vaut mieux que vous soyez prêts. Il y a beaucoup de témoignages qui parlent de lumière et de félicité, mais c’est seulement le début. Ce qui vient après est également connu, mais on n’en parle pas aussi souvent. Des esprits colériques, maléfiques, arrivent; ils viennent prendre votre sang et vous torturer par tous les moyens possible; mais ce sont vos propres esprits du trauma. Ils vous tortureront jusqu’à ce que vous dénouiez les noeuds de votre mémoire et vous libériez. Je vous le répète, ce n’est pas important que vous croyiez ou non en la vie après la mort. Je parle d’un processus psychologique subjectif de restructuration de la mémoire. Ne serait-ce que quelques minutes après la mort sont importantes si elles sont vécues comme des siècles de torture… » (…)

« Nombre d’entre vous pensent que ce sujet est trop éloigné de vos intérêts actuels. Nombre d’entre vous pourriez être attirés par la magie, en pensant que vous trouveriez là des pouvoirs et des idées qui changeront votre vie pour toujours. Qui s’intéresserait à la mort alors qu’on peut apprendre tous ces passionnants secrets durant la vie ?

« Le fait est que les gens qui s’approchent de la vraie magie penseront à la mort et à ce qui se trouve derrière, car ils savent que la plupart des secrets de la vie viennent de la maîtrise de l’espace qu’il y a au-delà de la mort. Les gens qui se sont le plus approchés du monde magique sont les anciens égyptiens. Ils nous fascinent toujours. (…) »

« Je sais ce que je dis quand je parle de magie égyptienne. Leur connaissance venait de la même expérience que la notre à Samarcande, sauf que la notre précédait la leur. Leur connaissance a été promulguée dans l’histoire tandis que la notre est restée cachée. Mais je sais exactement de quoi je parle. L’univers de la magie égyptienne cherchait à expliquer le mystère de la principale transition, quand on quitte le corps. (…) »

« Si vous connaissez le nom des gardiens, vous êtes sauvé d’une seconde mort, de l’annihilation, et votre existence continuera. De quoi est-il question ? Vous avez une idée ? Je suppose que désormais, à ce stade de ma conférence, vous voyez que dont je parle. Les esprits du trauma, bien sûr, les créations de notre psyché, nos représentations des blessures et souffrances que nous avons accumulés, mais que nous n’avons pas eu l’occasion de guérir. Alors, que pouvons-nous faire de tout cela ?

« Eh bien, on peut s’en prémunir. Ce n’est pas l’objectif de cette conférence de vous expliquer les outils pratiques de la guérison des esprits du trauma. C’est l’étape suivante (…) La seule chose que je peux vous dire maintenant est que nous avons tous cet espace en nous-mêmes où le travail de guérison peut être accompli et où il s’accomplit en permanence – même si nous n’en sommes pas totalement conscients. Cet espace est l’espace de nos rêves, créés pour nous protéger et nous guérir de nos traumas et de leurs esprits. C’est le territoire originel de la magie.

« C’est pourquoi nous nous appelons des « guérisseurs par le rêve », car nous travaillons dans le domaine du rêve. Nous initions des changements et des transformations par ce travail. Nous travaillons à réintégrer la mémoire dans les rêves, et nous enlevons tous les espaces que les esprits du trauma occupent avant que notre mémoire ne guérisse. Nous enseignons comment voir les traumas en face et dire, « Je sais qui tu es. Je connais ton nom, » de sorte qu’ils ne vous détruisent pas. Il faut des années d’intense pratique pour être efficace dans ce domaine; c’est pourquoi nous disons que c’est une science psychique. Vous pouvez obtenir de puissants pouvoirs en empruntant cette voie, mais le but principal reste le même : être sauvé de la seconde mort et savoir comment renaître.

« Nous existons depuis longtemps sans nous faire remarquer, entretenant des liens anciens avec d’autres personnes sur terre. Nous n’avons pas besoin d’être connus pour faire ce que nous faisons depuis des siècles. Mais ! Car il y a un « mais », et c’est précisément pourquoi je suis venu ici vous parler ce soir.

« Le but de ma conférence n’est pas juste éducatif. Elle permet de rendre public certains aspects de notre travail à la culture occidentale. La raison est qu’une époque critique est arrivée. Je vous ai parlé des expériences traumatiques irrésolues qui obtiennent une existence propre et deviennent des esprits du trauma de générations en générations. Si elles ne sont pas guéries, elles s’accumulent, se rencontrent, s’accélèrent, se fortifient et se soutiennent mutuellement, et deviennent des entités collectives. (…) Cette époque dangereuse est arrivée. Elle est beaucoup plus dangereuse qu’auparavant, quand des guerres mondiales ont été induites par les esprits du trauma accumulés. Le but de ma visite est de vous dire qu’il y a un grand danger pour toutes les personnes de la planète, et qu’il y a des moyens efficaces de le surmonter. » (p.43-51)

Localisation de Samarcande. Cette région magique est le miroir de Sumer (p.89)

Les énergies et les émotions

« Bien. T’es facilement en colère. C’est bien. Il faut que tu le sois encore plus. Parce qu’autrement, la seule autre possibilité que tu as est de retomber dans ce trou sombre et silencieux dans lequel tu te trouvais la plupart du temps. Tu m’as demandé une explication comme s’il te fallait à tout prix de l’oxygène, pour ainsi pouvoir replonger dans ton puits profond, très profond, plein de ta dépression. Le puits t’entoure comme un nuage de tous côtés, te ferme tes yeux et tes oreilles, et engourdit tes sentiments. Il en résulte que tu ne peux plus éprouver une vérité toute simple, un sentiment tout simple, et que tu essayes de l’enfouir avec tes tours de prestidigitation. Ce sentiment est simple; on l’appelle la culpabilité. Tu essayes d’éviter d’éprouver la culpabilité. »

Mosquée de Samarcande, abritant le mausolée Gour Emir où repose Tamerlan.

La fine membrane qui retenait ma colère ne pouvait plus le supporter. Elle explosa, ma vision s’assombrit de cette énergie qui m’emplissait. (…)

« Assis-toi, » me dit-il calmement. « Je dois t’en dire plus. » (…) « Ecoute-moi. Je ne sais pas pourquoi tu es déprimée et pourquoi tu te sens coupable. Je ne cherche pas une explication ou un contenu quand je communique avec les gens. Je vois l’énergie. Je vois de quelle façon elle circule, là où elle est ralentie, là où elle rencontre des obstacles, là où elle se met à tournoyer en créant des noeuds dans la dynamique de ta vie – des noeuds qui finiront par te tuer. Quand tu cèdes à ta dépression, tu trahis ton énergie. Tu l’abandonnes, et il y a toujours des pouvoirs autour de toi qui veulent l’utiliser. Si tu refuses de l’explorer avec moi, la masse douloureuse se solidifiera en toi, et te privera d’un vrai don que tu possèdes – le don de soigner. Tu ne pourras plus soigner les gens si tu refuses de te soigner. Tu dois me croire. » (…)

Michael continua à parler doucement. « Si tu laisses ce point de douleur se cristalliser dans ta mémoire, comme un noeud non résolu, il deviendra un incubateur, une matrice pour rajeunir et nourrir un esprit affamé maléfique qui attendait cette occasion depuis de nombreuses générations, dans la lignée de ta mémoire génétique. Il s’élèvera de la mémoire collective de tes ancêtres et prendra vie en tant qu’esprit de peur. Il empoisonnera ta vie. » (p.74-75)

Le point d’équilibre de l’être

Michael amène Olga au site archéologique d’Afrasiab, près de Samarcande

Les mouvements de Michael étaient décisifs, et pourtant gracieux. Ses mouvements avaient une allure animale, comme un tigre impitoyable qui sait comment doucement conserver son pouvoir en grimpant sur les collines.
« As-tu bien dormi cette nuit ? » demanda finalement Michael en brisant le silence par sa question.
« Oui. Merci. » Je ne savais pas quoi répondre d’autre.
« Et as-tu aimé le spectacle de cirque hier ? » demanda-t-il ensuite tout en montant sur la colline.
« Je l’ai trouvé passionnant. C’est fou de voir qu’ils pouvaient ne pas utiliser de filet de sécurité. N’ont-ils pas peur ? »
« Tu ne peux pas marcher sur le câble si tu as peur. » Michael atteignit le sommet de la colline et s’arrêta un instant. Ce site offrait une bonne vue sur les ruines d’Afrasiab. Les fondations carrées de bâtiments en ruine s’étalaient devant nous, sur plusieurs niveaux. (…)

« Le spectacle d’hier était l’un de mes favoris, » me dit Michael, se retournant vers moi et me regardant sans cligner des yeux. « Quand je les observe marcher ainsi sur le câble, cela me rappelle que leur démarche ressemble à la façon dont nous organisons nos expériences de la vie. Et ils le font consciemment. C’est pourquoi je t’ai dis que les acrobates pratiquaient une discipline particulière. Il y a toute une philosophie derrière leurs actes, et après l’avoir accepté, elle est leur meilleur filet de sécurité. Ils ne peuvent pas chuter à moins d’avoir peur. Cela vaut pour eux trois, ceux qui sont assis sur les côtés et celui qui les porte de l’autre côté. Tous les trois doivent être sans peur. De même, notre conscience doit être organisée pour réaliser son potentiel. Les côtés droit et gauche de notre cerveau doivent garder l’équilibre et le silence quand le point central traverse une expérience. »

« Dans cette image des acrobates prise comme métaphore du travail cérébral, quelle est la troisième zone, celle qui avance sur le câble ? » Je sentais que Michael allait me dire quelque chose de très important.

Cervelet

« Tu es une scientifique. Tu dois le savoir mieux que moi. A mon avis, c’est que c’est la zone responsable de l’équilibre des espaces. » Michael me regarda sans trace d’ironie dans ses yeux (…) Sans le savoir, il venait juste de me donner la clé qui allait rassembler les idées et pensées que j’avais eu auparavant.

La limite de l’asymétrie entre les fonctions des hémisphères droit et gauche était maintenant surmontée par la présence d’un troisième agent, celui capable de coordonner leur relation et communication. Je repensais alors à l’anatomie du cerveau et d’une structure en particulier qui m’avait toujours fascinée depuis l’école de médecine. Soudainement, cette structure prit une importance énorme : le cervelet. C’est la partie du cerveau qui contient le plus de connexions neuronales, et pourtant selon la science elle ne serait responsable que de la coordination des mouvements du corps.

Localisation du cervelet. Pour plus d’informations sur l’importance du cervelet, voir également ces articles : 1, 2, 3. « Le chakra pourpre est à l’arrière du crâne et connecte l’hypophyse à l’épiphyse. Cela permet aux informations de l’hypothalamus de descendre dans la colonne vertébrale. Le chakra pourpre est lié au corps calleux/cervelet. » Et : « La pinéale, ou sixième sceau, est la jauge dont la fonction est d’amplifier les fréquences de pensée afin qu’elles puissent se propager dans tout le corps. La circulation hormonale depuis la pituitaire jusqu’à la pinéale est ce qui active les différentes parties de votre cerveau, leur permettant de capter et d’abriter les différentes fréquences de pensée. » Puis : « C’est l’arrière du cerveau qui gère le Yin (lié au monde des esprits)C’est le devant du cerveau (cortex frontal) qui gère le Yang » Et enfin Lord Pentland : Nous en venons aux perceptions supérieures par un fonctionnement des sens, mais ils sont différents. Cela vient après, en quelque sorte, la différenciation de l’énergie des sens de l’énergie de la pensée. Je pense que tous les sens ordinaires passent par le cerveau de devant, par la pensée. Nous parlons de quelque chose plus à l’arrière du cerveau. » A noter cette remarque de Walter Bishop dans la série Fringe (saison 2, épisode 22) :
« C’est notre cerveau primitif qui permet de passer d’un univers à l’autre. non seulement cela mais c’est le siège de nombreuses capacités paranormales. Nous étions tous dotés de ces capacités avant, jusqu’à un moment dans l’histoire. Quelque chose nous a été fait, l’accès a été barré. L’oeuvre d’extraterrestres je présume.« 

Alors, sans réfléchir, j’ai simplement déplacé ma conscience à l’arrière de ma tête, à l’endroit du cervelet, et ai essayé de l’éprouver comme un nouveau centre de ma conscience. Alors quelque chose de fascinant se produisit dans ma perception.

Dès que je pu m’identifier à cette focalisation dans le cervelet, une impulsion à agir s’éleva en moi comme si j’avais trouvé un moteur qui attendait que je l’allume. J’ai senti une forte poussée venant de l’arrière de ma tête qui fit avancer mon corps sans réfléchir. Désormais (…) je marchais aisément sur le reste de la corde, en maintenant mes bras en équilibre. Mes mouvements étaient si exacts et si faciles que je compris qu’il était possible de marcher sur une corde dans le ciel sans avoir peur. (…)

« Tu as compris, » me dit Michael avec joie. (…) « C’est pourquoi je pense, Olga, qu’il te sera plus facilement maintenant, après avoir perçu la différence entre un mouvement pur et un mouvement rendu compliqué par le poids de la mémoire, de comprendre notre approche. Dans les mouvements purs, toute l’énergie dont tu as besoin est libre et disponible. Dans les mouvements compliqués, tu dois porter, en plus de ton corps, un énorme poids de constructions mentales. C’est pourquoi certaines expériences sont très difficile à compléter. Elles reviennent sans cesse car le poids de la mémoire qui leur est attachée est trop important. Le mouvement ne peut pas s’accomplir.

« En cas d’expérience traumatique ayant généré un démon mémoriel, c’est un obstacle actif, pas seulement un horrible poids. C’est alors une force étrange dans ton corps qui s’oppose activement à toi quand tu traverses l’expérience et que tu veux la rendre complète. Cette force vit en toi et génère sans cesse des circonstances douloureuses. Tu es condamnée à tourner en rond autour de cette douleur au lieu de t’en éloigner et de la laisser loin derrière. C’est presque comme si un autre être vivait en toi, dont tu n’as pas conscience. » (…)

« Ecoute-moi, Olga. Il n’y a pas d’images qui soient importantes et d’autres qui ne soient pas importantes dans ton esprit. Leur importance est conditionnelle et elles sont créées par nos esprits, souvent pour nous tromper. L’image est la clé d’un certain espace de mémoire qui est toujours lié à un autre espace. Nous renfermons les espaces de mémoire en nous de la même manière que les poupées matreshka russes contiennent d’autres poupées plus petites à l’intérieur de la plus grande. Il se peut que des espaces soient infectés par un démon mémoriel qui a appris à se cacher derrière différentes images de ta mémoire qui continuent à te faire souffrir. (…)

« Nous réagissons au trauma de deux manières fondamentales. (…) On les voit souvent ensemble, mais, en réalité, ce sont des processus opposés. Il s’agit de la dépression et de l’anxiété. Il y a deux différentes sortes de démons qui se trouvent derrière ces émotions, et ils nécessitent deux sortes de guérison.

« Quand vous éprouvez ces sentiments, la dépression et l’anxiété en même temps, l’un d’eux est toujours prépondérant et il est important de voir lequel. Dans ton cas, l’anxiété que tu éprouves est une tentative de guérir de quelque chose qui t’a rendue triste. L’anxiété est désormais ton allié qui maintient ta vigilance et ton attention sur ce qu’il se passe en toi.

« La raison pour laquelle ces émotions représentent différents processus est que leur origine n’est pas la même. Deux processus psychologiques de base constituent toutes nos expériences. Chaque expérience vécue est constituée d’une action et d’une perception. Quand je dis action, je veux dire non seulement les mouvements physiques mais aussi le mouvement interne, les pensées, les idées, les intentions. La perception est également extérieure et intérieure. C’est deux processus interagissent en permanence, créant par leur mélange des expériences uniques. Quand nous sommes blessés, l’un de ces processus souffre le plus. Quand notre perception est blessée, nous sommes anxieux. C’est en grande partie en rapport avec la façon dont les autres nous perçoivent et les blessures qu’ils nous ont infligées. La dépression a pour cause des actions blessantes que nous avons subies, et se développe quand on croit que nos actions ou inactions, réelles ou imaginaires, n’étaient pas les bonnes.

Action blessée : dépression. Perception blessée : tristesse

« C’est simple à décrire, mais si tu y fais attention tu comprendras comment ces processus interagissent. Tu viens juste d’éprouver ce qu’est une pure action. Juste après ta tristesse était de retour. Toute blessure que tu gardes dans ta mémoire est due à la croyance que quelque chose que tu as fait ou que tu n’as pas fait était erroné, ce qui te fais sentir coupable. » (…)

« Tu viens de voir ce que pouvait être une pure action. Maintenant, essaye de sentir ce qu’est la pure perception. Tu dois fermer les yeux. (…) Tu dois faire presque la même chose qu’en marchant sur le câble. Tu dois t’efforcer de changer la façon dont tu fais l’expérience de toi. (…) Il te suffit d’éprouver l’autre personne en toi, celle qui marche sur le câble. Tu l’avais bien fait. Désormais tu dois éprouver la personne qui perçoit. Déplace ton attention, non pas à l’arrière de la tête comme tu l’as fait en marchant sur le câble, mais vers ton visage. La perception est centrée au niveau des yeux, si tu essayes de focaliser ton attention à ce niveau sans revenir en arrière dans ta tête, tu pourras éprouver la pure perception, ce qui t’aidera à ne pas t’égarer dans tes souvenirs. Essaye. » (…)

« Quand tu éprouves de la tristesse, c’est l’indication certaine que le trauma est du à l’impression que ton action ou inaction n’était pas la bonne. Pour guérir, tu dois activer le processus inverse. Tu dois guérir cette mémoire en travaillant avec la perception. Essaye maintenant de reconstruire ta tristesse. » (…)

« Maintenant, garde ce sentiment de tristesse dans ton coeur et tente de déplacer ta conscience au  niveau de tes yeux. Laisse ton souvenir et redeviens la personne qui perçoit. » (…) « Ne laisse pas échapper maintenant ta tristesse. Sois la personne qui observe et éprouve simultanément cette tristesse dans ton coeur. Regarde-la et continue à l’observer, sans négliger tes autres perceptions, sans replonger en elle. » (p.96-107)

Dénouer le trauma

« Le fait que le trauma soit irréversible le rend plus douloureux, » continua Michael. Tu te sens impuissante à cause de son caractère final. Il est très douloureux car tu te sens coupable de n’avoir pas pu empêcher la mort [de ton chat quand tu avais 5 ans], et parce que tu ne peux pas empêcher la mort après qu’elle se soit produite. C’est un vrai fil conducteur à quelque chose qui est au coeur de ton trauma, quelque chose que tu dois désormais te rappeler. »

Je me sentais mal à l’aise, mais continuais à l’écouter sans l’interrompre.

« Laisse-moi maintenant te dire une autre chose. Ce n’est pas aussi final que ton esprit le craint. Cette impression de finalité vient des limites auxquelles se heurte ta compréhension quand elle touche au concept de la mort. Tu ne dois pas avoir peur de la mort ici, [dans cette mausolée de Gour Emir], cet endroit a vu passer de nombreuses morts. Cet endroit est l’un des seuls dans lequel les gens travaillaient consciemment avec la mort, et ils sont devenus des experts. Ils savaient que la substance de la mort et des rêves est la même, que la différence n’est qu’une question de degré et d’intensité. Ils travaillaient spécifiquement avec les rêves car ils en arrivaient ainsi au contrôle de la mort.

« Les gens ne peuvent pas contrôler la mort. Ce n’est pas quelque chose qu’on peut contrôler, » dis-je.

« Bien sûr que si. La mort est une expérience subjective. Quand tu as peur de mourir, tu n’as pas peur parce que ton corps a mal. Tu as peur de vivre ce qu’on appelle la mort. C’est une expérience purement subjective, et l’expérience subjective est quelque chose que tu peux contrôler. Après s’être entraîné dans ce but. Cela vaut aussi pour les rêves. Tu penses que tu ne peux pas les contrôler. Tu ne sais pas comment ? Connais-tu la nature de la substance des rêves ? Si tu savais, tu apprendrais rapidement comment le faire. Les gens à cet endroit le savaient très bien. Ils savaient comment travailler avec les rêves. Ils en avaient la connaissance. » (…)

« Les traumas des peuples du passé, continuent à vivre dans leurs descendants modernes bien que la plupart d’entre eux ne le savent pas. Raconter leurs histoires aide à la guérison de ces anciens traumas et changera quelque chose d’extrêmement important dans la vie des peuples modernes. Tu devras toi-même raconter à ton tour ces histoires, après les avoir entendues, quand tu rentreras chez toi. » (p. 112-121)

L’histoire d’Afrasiab [Résumé, voir la version anglaise]

Afrasiab régnait sans peur, à l’endroit qui porte aujourd’hui le même nom, à une époque où le monde ne connaissait pas la division. Il servait son dieu avec la volonté d’un tigre. Son dieu était en fait une déesse du soleil, du ciel et du tonnerre. C’était la grande Mère Anakhita. A l’époque, les femmes étaient égales aux hommes et le pouvoir était réparti également.

L’ ennemi d’Afrasiab, Zaratashta ?

Afrasiab avait construit des temples du feu, nommés sufa (il en reste les ruines à l’est d’Afrasiab). Deux frères, prêtres d’Anakhita, sont entrés en conflit. L’un s’appelait Zaratashta, il voulait avoir plus de pouvoir que son frère, il devint son ennemi et l’ennemi de la déesse. Il voulait dérober le trésor sacré de la déesse, mais celle-ci le jeta dans un lac en bas d’une montagne. Zaratashta chercha alors à se venger. La déesse quitta se monde à cause de sa jalousie. Elle se cacha dans l’étoile Sirius, là où elle vivait auparavant.

Afrasiab chercha partout le lac. Au milieu, il y avait une île avec l’arbre Haoma. L’arbre Haoma regorgeait d’un jus qu’Anakhita utilisait pour relier la Terre aux  étoiles, là où elle vivait avant de venir sur terre. Afrasiab apprit alors de l’oiseau vivant dans l’arbre comment récolter et préparer les graines de l’arbre Haoma, et il en respira la fumée pour en acquérir le pouvoir. Avec ce pouvoir, Afrasiab plongea à trois reprises dans le lac, et trouva le trésor tout au fond. C’était la clé de l’immortalité.

Anakhita fut heureuse de son courage, et envoya de Sirius quarante hommes et femmes puissantes pour le servir. Deux mille ans après, Afrasiab quitta la terre. « Il réalisa une création mystérieuse comme lui avait enseigné Anakhita : une forteresse-temple en métal brillant en forme sphéroïde parfaite, hermétiquement close. Il se cacha à l’intérieur. Il y avait dedans des étoiles artificielles, dont un soleil et une lune. Leur lumière illuminait un magnifique jardin. Afrasiab avait tout ce qu’il fallait dans ce temple. Ayant vécu deux mille ans, il allait élever ce temple au sommet de la plus haute montagne, où Anakhita le rencontrait quelques fois tous les ans. Pour se rapprocher d’elle, il créa sept colonnes brillantes qui pouvaient transporter le temple en haut de la montagne. »

« Mais lors du dernier jour de ses deux mille ans de vie, alors qu’il marchait dans son jardin, il vit un homme, à la peau sombre, et au visage caché. Il s’approcha de lui et quand il le regarda, il vit sa propre ombre, marcher toute seule, comme si c’était quelqu’un d’autre.

« C’était à cause de la jalousie de Zaratashta qui continuait d’exister, et qui attendait la fin de l’Age d’Or sur Terre pour se venger. Son poison avait atteint le temple d’Afrasiab et Afrasiab vit sa propre ombre. Mais tout cela s’était produit selon la volonté de la déesse qui savait que l’Âge d’Or allait finir et qu’il serait remplacé par un âge de rivalité, où les peuples oublieraient sa connaissance. Elle choisit pour Afrasiab un destin de sacrifice, il deviendrait le souverain du royaume des morts. Il aiderait à faire passer les défunts dans l’au-delà.

« Le temple-vaisseau d’Afrasiab n’est jamais allé sur la plus haute montagne. Il disparut de ce monde. Il alla dans le monde des ancêtres, où Afrasiab devint le premier humain qui fusse Roi des Morts.

Fresque à Afrasiab. Source image : inconnue

« Depuis ce temps, la forteresse-temple d’Afrasiab apparaît comme un vaisseau sphéroïde au-dessus des montagnes et transite entre le royaume des ancêtres et le royaume d’Anakhita. Il aide ceux qui meurent à se sauver de la seconde mort. »

Michael marqua une pose et regarda le ciel. Il dit d’une voix douce : « Ce fut le début de la bataille. Nous en portons les conséquences dans nos mémoires dans la façon dont nous vivons nos expériences. Elle affecte à la fois les mémoires individuelles et collectives. La mémoire s’est divisée et de nombreuses ombres apparurent. Quand Zaratashta avait juré de se venger, il savait qu’il n’allait pas le faire lui-même; il attendit de le faire différemment. Sa mémoire de colère et de peur déferla comme une vague dans les mémoires de ses descendants, cherchant un endroit où s’exprimer. Finalement, elle trouva un garçon qui était toujours deuxième à tout. Elle savait qu’il était blessant de ne pas être le premier. Son grand frère était un prêtre au service d’Anakhita, tandis que le garçon devait servir non pas la déesse mais son fils, Akhura Mazda. Dans sa vie, il manquait d’amour. Servir le fils de la déesse ne satisfaisait pas son désir, et son obsession fut alors d’être le premier. Il quitta sa tradition, sa famille, sa maison, et voyagea dans d’autres terres pour prêcher ses propres croyances et devenir le premier de tous les prêtres. Ce garçon s’appelait Zoroastre.

Il permit la destruction des temples d’Anakhita pour que la foi de son frère ne soit plus la plus grande et qu’il ne soit plus le premier. Zoroastre dut renverser la tradition pour se différencier. Au lieu de l’unité, il engendra la division. Tout fut divisé : le noir et le blanc, le bien et le mal, le premier et le dernier. Ce fut la fin de l’Âge d’Or.

Le garçon mis en place de nouvelles lois. Pour les conserver, il devait changer la mémoire de la culture. Dans ses prêches, il rendait coupable Afrasiab de tous les péchés et le faisait passer pour un ennemi aux yeux du peuple. Il ternit son image. (…)

La colline d’Afrosiab/Afrasiab et un morceau de poterie au sol. (Image : virtualtourist)

Les répercussions génétiques et psychologiques de ce conflit ancestral sur l’humanité 

« Tu ne connais pas bien Zoroastre et son enseignement, mais ta psyché est toujours organisée selon les lois de la division qu’il a établies. La conscience s’est vue retirée du centre de l’être pour tout diviser en noir et blanc, avec des ombres jetées des deux côtés. Il y a différentes manières de surmonter la division et d’éviter les ombres. Ceci peut t’aider.

Swastika à l’entrée de la mosquée de Poi Kalon, en Ouzbékistan

Michael prit un petit fragment de poterie ancienne qu’il avait dans sa poche et me le donna. J’avais vu des fragments semblables sous mes pieds, sur le chemin poussiéreux menant à Afrasiab. Celui que Michael me donna portait juste un motif de swatiska et ressemblait exactement aux dessins de swastika que j’avais vus sur les murs d’anciens monuments.

Qala-e-Duxtar: Les restes du Temple du Feu Hindou-Zorostrien, en Azerbaijan (Source image)

« C’est un symbole très puissant qui peut résoudre la division de la psyché », déclara Michael, alors que je regardais le petit fragment qui tenait facilement dans ma main. « Ses quatre bras relient les parties droite et gauche du cerveau, et ainsi, relient le passé et le présent. Ils relient aussi l’action et la perception d’une manière différente qu’à l’ordinaire, de sorte qu’au centre du symbole un sentiment d’unité est créé. L’expérience n’est plus éclatée en morceaux de mémoires séparées, mais sert de portail à l’Âge d’Or, à un temps non-divisé.

« Le motif de la swastika est très important dans le travail de notre tradition de guérison par le rêve. Ses côtés relient le passé et le présent, l’action et la perception d’une manière spéciale et son centre se relie directement à tous les espaces de mémoire. Quand vous savez comment activer ce symbole et comment travailler avec lui, le centre de ce motif est un portail qui ouvre sur l’espace du rêve. Dans cet espace, toutes les mémoires enregistrées sont reliées, et au travers de cet espace elles peuvent être découvertes et transformées. Le centre n’a pas d’ombre. Il est directement relié à toutes les expériences dans la mémoire.

« Le centre de ce motif ouvre sur l’espace du rêve, et quand tu sauras t’en servir, il te donnera l’expérience d’un type particulier de rêve : les rêves lucides, dans lesquels l’action et la perception sont unies d’une toute autre manière qu’à l’ordinaire. Il n’y a qu’une seule expérience dans la vie courante qui unisse l’action et la perception, le passé et le présent, comme le fait le rêve lucide. C’est l’expérience de l’orgasme. Son unité peut aussi être utilisée pour guérir les démons de mémoire mais ce n’est pas notre manière de faire. Nous travaillons avec les rêves et guérissons au travers de l’espace du rêve.

« Les rêves lucides sont l’expérience la plus proche de la mort que l’on puisse obtenir durant la vie physique. J’appartient à une tradition de guérisseurs qui guérissent les démons de mémoire afin de soigner les humains du trauma ultime, le trauma de la mort. Comme je te l’ai dit, la seule différence entre la substance de la mort et celle du rêve est l’intensité de ta conscience. Dans la mort, ce que tu appelles expérience subjective devient complètement objectivée. Les rêves lucides sont une façon de s’y préparer en travaillant sur la substance subtile du rêve et en trouvant la guérison avant que les démons mémoriels ne se solidifient et ne t’attaques durant la mort. Les rêves lucide te protège de la blessure des démons mémoriels, et dans les rêves lucides tu peux te renforcer au point de les conquérir.

« Dans la vie normale, les démons mémoriels prennent le contrôle en utilisant les images de souvenirs provoquant dépression et anxiété. Dans les rêves lucides, tu ne peux être ni déprimée ni anxieuse. Tu perdrais instantanément l’existence. Prends ce symbole avec toi, il t’aidera cette nuit. »

[Olga note ensuite que les nazis se sont servis de la swatsika en l'inversant pour se défendre du pouvoir de guérison et alimenter les démons de mémoire.]

Perdre et récupérer son pouvoir

La principale raison de la peur est l’abandon du pouvoir personnel. Les gens ne l’abandonnent pas par choix, mais le font tout le temps s’ils ont été blessés. Lorsqu’ils ne veulent pas que la blessure fasse partie de leur mémoire personnelle, ils rejettent toute l’expérience traumatique. Ils ne l’acceptent pas comme faisant intégralement partie de leur être, de sorte qu’un démon mémoriel l’attrape et déclare, « C’est à moi. » Le démon mémoriel y trouve son énergie, le soi perd la sienne.

La peur est le signe d’un vide créé dans son passé personnel. Quand nous avons peur, nous sentons ce vide entre la part de mémoire acceptée et l’autre part dissimulée dans les méandres de l’être. La peur revient encore et encore pour nous blesser. Et à travers nous elle blesse les autres, nourrissant la mémoire secrète.

[Michael évoque ensuite l'histoire d'Alexandre le Grand, liée à Samarcande. On l'appelait Iscander l'Horrible. Ses craintes et ses vides personnels se sont profondément synchronisés aux vides et craintes du collectif. La situation s'est beaucoup aggravée. D'enfant abusé, de victime, Alexandre devint la cause d'un grand trauma. Il était passé par l'Egypte avant d'arriver à Samarcande. En devenant "pharaon", égal aux dieux, il s'est séparé de la mémoire de son père. Ses démons l'ont alors possédé. Il a détruit Samarcande. Il était traqué à chaque instant par la peur. Et quand les gens ont peur, ils blessent les autres. Alexandre assassina ses propres frères grecs. En partant pour l'Inde, il savait que la mort le guettait. "Il est vrai que quand une personne est remplie de peurs, elle est vulnérable à tout type d'influence psychique car elle a perdu le lien qui la relie à elle-même, cette connexion étant la protection ultime." (p.131-135)

Comment un démon mémoriel se rend inaccessible à la conscience

Image : Lauren Treec

« Le vide dans ta psyché est le lieu qu’un démon mémoriel utilise pour s’implanter et croître. C’est un parasite qui tente inlassablement de te tromper en te faisait croire qu’il est la partie la plus profonde de toi alors qu’il aspire ton énergie et te remplit d’encore plus de peurs. Le vide est créé à chaque fois que quelque chose de traumatique survient et que la personnalité n’est pas assez forte pour l’accepter comme faisant partie d’elle-même. La psyché considère cela comme étranger à elle-même. Alors, quand de nombreuses expériences comme celles-ci s’accumulent, elles forment un substrat nutritif pour un autre sujet. Comme il est produit par le trauma, on peut dire que c’est l’esprit du trauma. Tout le monde en a un.

« Nous portons tous à des degrés divers des mémoires détachées qui sont passées sous le contrôle des démons mémoriels. Elles sont héritées des peurs et traumas de nos parents et ancêtres. Les esprits des traumas créent encore plus de circonstances traumatiques, sans jamais s’arrêter. Ils favorisent la justification mentale pour éviter d’apparaître en plein jour. Sous leur influence, les gens sont d’un coup fatigués, désintéressés, et veulent changer de sujet avant que la nature du trauma ne soit découverte. » (…)

« Les démons de mémoire sont remplis de jalousie. Ils luttent pour obtenir ton attention et sont en rivalité avec tout don que l’on a. Ils essaieront de voler le don et le détruire, pour que l’attention de la personne soit uniquement occupée par les peurs que créent les esprits. Dans ton cas, le trauma tente de voler ton don de guérisseuse en te poussant à refuser de guérir ceux ont besoin de l’être. C’est le but de ton esprit du trauma, et tu le servirais si tu décidais de t’en aller maintenant. » (…)

Tout ce qui est partiel…

« Tout ce qui est partiel risque d’accroître le vide et de nourrir les démons mémoriels. Comme tu penses maintenant au sexe, je peux te dire qu’une sexualité partielle, une sexualité sans connexion ni compréhension, est ce qui accroît le plus le vide. (…)

« C’est pourquoi de nombreuses personnes ont le sentiment d’être traumatisées après avoir fait l’amour. Elles cherchent l’amour pour combler leurs douloureux vides, mais se retrouvent coincées dans une sexualité partielle, qui, même si elle apporte une récompense physique, blesse finalement encore plus. Tu ne ressens pas d’attirance [sexuelle] pour moi car je pratique une autre façon d’expérimenter l’amour. Mais ce n’est pas ce dont je veux parler. (…)

Le chemin le plus court est le plus lumineux

« Le concept de mouvement simple et de mouvement compliqué par le poids des constructions mentales est valable également pour le déplacement dans les espaces de mémoire. Traverser les espaces de mémoire librement demande des mouvements aussi simples que possible. Il faut se libérer des peurs, de la colère, de la frustration, pour atteindre le point dans la mémoire qui a besoin d’être transformé. (…)

Les drogues

« Les drogues permettent de combler les vides de l’identité, de reconstruire un sentiment de soi. (…) Les drogues comblent les vides de la mémoire pour redonner un sentiment d’identité qui a été perturbé par la blessure. Mais comme ces personnes ne peuvent pas le faire sans drogues, elles sont dans la peur. Quand elles ont peur, elles vont blesser les autres. (…)

Les drogues sont l’un des outils que les esprits des traumas utilisent pour maintenir les blessures en place. Nous ne les utilisons pas. (p.171)

La transmutation des démons mémoriels

« Je sais ce que tu ressens. Je comprends ta frustration. Il y a des façons de transformer les démons mémoriels. La société a ses propres moyens de se protéger de telles personnes. La magie en a développé d’autres, mais la magie ne peut pas coexister avec la colère et la frustration car elle t’en éloigne. Pour lutter magiquement contre les démons mémoriels, tu dois d’abord clarifier tes espaces internes, de sorte que ta mémoire ne soit pas vulnérable à leurs attaques. C’est une tâche extrêmement difficile.

« Travailler avec les rêves peut beaucoup aider à accomplir cette tâche. Les rêves lucides peuvent aider à clarifier les espaces internes très rapidement, car le mouvement fait partie intégrante de leur nature. Je t’ai donné un swastika pour ce travail car sa forme accélère le déplacement au travers des espaces de mémoire et facilite le rêve lucide. Tu te prépares à un combat magique. L’espace de la mémoire est peuplé d’images. Les démons mémoriels peuvent également être perçus sous forme d’images, mais ils ont beaucoup plus d’énergie de conscience que les mémoires ordinaires. C’est ce qui fait qu’on peut les voir se transformer. Ils ne disparaissent pas, mais changent la qualité de leur énergie et se mettent à ton service quand tu les as vaincus. C’est ainsi que les chamans obtiennent leurs alliés spirituels les plus puissants. Beaucoup de gens croient que les chamans obtiennent leurs aides parce que des chamans plus anciens les leur ont transmis. C’est vrai.

« Mais à un moment, dans la lignée, ces aides spirituelles étaient des démons de mémoire, qui furent transformés et subjugués par un chamans qui en a fait des serviteurs obéissants. C’est une question de transformation de l’énergie psychique. Les rêves lucides et voyages chamaniques sont les meilleurs états pour ce faire. (p. 142-147)

« Il est difficile de changer les modèles de comportements implantés par des croyances durant l’enfance. Les croyances qui disent arbitrairement ce qui est bien et ce qui est mauvais, ce qui mérite l’admiration et ce qui mérite la punition. Dans les rêves, c’est beaucoup plus facile de le faire car les rêves ne font pas la distinction de l’unité entre le bien et le mal, le bon et le mauvais. C’est contre leur nature. Dans les rêves, tout est permis. » (p.168)

La question de la survie de l’âme

« L’attention et la forme sont étroitement liés. Pour la plupart des humains qui ne sont ni entraînés ni éduqués durant leur vie sur l’existence après la mort, le processus de la destruction du corps s’accompagne de la destruction de la conscience individuelle. Ne confonds pas la conscience avec l’âme. Quand les traditions spirituelles disent que l’âme ne meurt jamais et reste toujours présente, c’est vrai. Mais combien de gens connaissent leur âme durant leur vie ? Combien d’entre eux sont capable d’identifier leur âme ? Quelques uns seulement. Pour les autres, la conscience habituelle du corps est le siège de l’attention, et la conscience individuelle subit la désintégration en même temps que le corps.

« Comme les anciens Mystères qui enseignaient la guérison et le transfert adéquat de la conscience après la mort sont maintenant oubliés ou occultés, la majorité des gens qui meurent doivent endurer un processus très douloureux de démembrement par les démons de leurs mémoires. Ce que tu vois dans cette pièce est le stade final d’une telle désintégration, lorsque les sensations ont été séparées de la mémoire, les sentiments des pensées, les visages des membres. Tu rencontres dans ce stade final les manifestations essentielles de ces sensations. (…)

Le péché est l’immobilisation de l’énergie

« L’attribut principal du péché, si nous devons employer ce terme, n’est pas une caractéristique morale, mais sa capacité à stopper le développement, à bloquer tout mouvement. Tous les « grands » pêcheurs, sont essentiellement les personnifications de ces démons mémoriels et quels que soient leurs péchés, ils ont une chose en commun : leur conscience se fixe sur le sujet de leur péché, que ce soit l’envie, la jalousie ou la colère.

« Ces différents aspects agissent comme un barrage construit contre leur développement et leur transformation. Et c’est ce qui déclenche le processus de ségrégation et d’involution. Quand ils meurent et que la désintégration commence, leur conscience est bloquée par leurs péchés et trauma, et ils périssent d’une seconde mort, perdant leur conscience individuelle. Leurs soi individuels cessent d’exister après la seconde mort. » (p.180-181)

Le formatage social de la perception

« La seule vraie différence entre ce qu’on appelle expérience subjective et expérience objective est définie par la position de l’attention. Les gens ordinaires font toujours une grande différence entre les expériences intérieures et extérieures, et tendent à considérer comme « objectifs » les seuls évènements extérieurs. Cela est dû au fait que l’attention de ces gens n’a pas été entraînée à se concentrer sur la réalité intérieure, y compris les rêves.

« Un enfant ne développe que les modèles d’attention qui sont soutenus par la majorité. Les gens apprennent durant leurs vies comment faire pour calquer leur attention aux attentions des autres pour voir la réalité de la même manière que tout le monde. Quand ils vont dormir et qu’ils entrent dans l’état de rêve la nuit, ils sont seuls, et à moins d’avoir eu un entraînement spécial, leur attention de rêve est faible. L’expérience est moins tangible, comme moins d’attention lui est dédiée. Ils disent alors que c’est subjectif et pas réel.

« Si seulement on vous disait que d’autres personnes ont vu les mêmes images que vous, ont expérimenté la même réalité, vous pousseriez un soupir de soulagement et commenceriez à vous pencher sur votre expérience, parce qu’elle deviendrait plus objective. Il faut beaucoup de pouvoir pour apprendre soi-même que la signification de la réalité et de l’expérience ne dépend pas de la validation des autres, mais qu’elle est liée à la capacité que l’expérience a de toucher et d’activer des modèles très profonds de transformation intérieure.

« Vous pouvez rendre vos expériences intérieures, et en premier lieu vos rêves, « objectifs », focalisant votre attention sur eux, et en vous libérant ainsi des flux collectifs d’interprétation imposés.

« Je sais que vous comprenez ce que je dis intellectuellement, mais aussi à un niveau plus profond vous sentez et reconnaissez la présence de la vérité. Samarcande a accumulé une grande conscience de la réalité du rêve par les efforts de nombreuses personnes travaillant ici de générations en générations. Cela rend tout ce que vous avez expérimenté réel et objectif. (…)

« Nous sommes des guérisseurs par le rêve. Le lien entre les guérisseurs par le rêve dans le monde doit désormais se rétablir. Les guérisseurs par le rêve n’existent pas seulement en Ouzbékistan, mais à d’autres endroits de la Terre. Ils sont principalement reliés par la tribu du rêve qui vogue entre des terres éloignées, entre le passé et le présent, entre l’ici et l’ailleurs. Je sais que tu as vu certains membres de cette tribu du rêve, les liuli, les Gitans d’Asie Centrale [Ndt : aussi nommés Lyuli, qui seraient d'anciens adorateurs du feu venant de Multan au Pakistan]. (p.204-207)

Ce n’est pas un avis personnel que je vais vous partager. Je fais partie d’un groupe d’individus qui pratiquent une tradition de guérison, une très ancienne tradition, comme je vous l’ai déjà dit. Mon but aujourd’hui est de vous introduire les principes fondamentaux de notre travail. A ce que j’ai compris, la plupart d’entre vous dans cette pièce sont impliqués, de près ou de loin, à la pratique de la guérison.

« Pouvez-vous me dire, selon votre jugement et votre expérience, ce que vous pensez être la source de la souffrance et du malheur dans le monde ? »

Une vague d’agitation secoua le public. Je regardais autour de moi et vis une majorité de jeunes adultes, tandis que quelques hommes plus vieux à l’allure académique se tenaient au premier rang. Les gens se regardaient les uns les autres, attendant de voir qui allait répondre, puis j’entendis la faible voix de Masha dire un peu en riant, « Est-ce le mal ? »

Vladimir la regarder un instant avec la même attention inhabituelle que j’avais remarqué dans son regard, puis continua, « Quand vous dites « le mal », c’est une déclaration puissante. Mais cette déclaration vous éloigne aussi de la source. C’est comme si vous vous coupiez, ou que vous coupiez tout ce qui est bon en vous-mêmes de la nature du mal, et pensiez qu’ainsi, vous obteniendrez guérison et protection.

« En réalité, c’est le contraire. Quand vous vous distancez de la source de souffrance, quand vous dites qu’elle est à l’opposé de ce que vous voulez être (J’imagine que vous voulez tous être bons, n’est-ce pas ?), vous manquez une occasion de la changer. Elle continue à vivre en vous, fait partie de vous, vous fait prendre de nombreuses décisions, mais comme vous refusez de la connaitre, vous restez dans une ignorance béate et continuez à souffrir. »

« Dans notre tradition, la source du malheur et de la maladie se nomme « esprits du trauma ». Nous pensons que ce sont des représentations vivantes du trauma en chacun de nous. A chaque fois que quelqu’un vous blesse et que vous ne l’acceptez pas en tant que partie intégrante de votre passé, vous créez un vide dans votre mémoire; un vide qui, lorsque la blessure est forte et répétée fréquemment, est occupée par un esprit du trauma. Pas besoin d’imaginer une sorte d’horrible monstre démodé, assis dans votre dos et suçant votre sang. » Une vague de gloussements traversa l’assistance visiblement soulagée.

 

Olga Kharitidi – La chamane blanche – news of tomorrow

19 janvier 2017

LE DISCOURS DU CHEF INDIEN SEATTLE : UN FAUX ?

chef-indien

par Luc - Michel MAZENC

LE CHEF INDIEN SEATTLE Seattle, grand chef indien des tribus Dumawish et Suquamish, est connu en particulier pour son discours de 1854 lors de négociations avec le gouvernement des États - Unis, dans lequel il exprimait son refus de vendre les territoires indiens. Il existe au moins trois versions du texte. Grâce aux notes prises par le docteur Henry Smith, négociateur du gouvernement, une première version fut publiée dans le Seatt le Sunday Star en octobre 1887. Celle qui fait aujourd'hui figure de référence date des années 1970.

Schweabe, le père de Seattle, était un noble Suquamish de Agate Pass et, Sholitza, sa mère, était Duwamish de lower Green River. D'après certains cherche urs Seattle serait né en 1786 à Blake Island, une petite île au sud de Brainbridge Island, pendant les terribles épidémies, héritage des pionniers blancs, qui anéantissaient le s populations indigènes. Quand il eut entre vingt et vingt - cinq ans, Seattle fut nommé chef de six tribus, titre qu'il conserva jusqu'à son décès en 1866. Après la mort d'un de ses fils (d'un second mariage, sa première femme meurt à la naissance de leur fille Angelina), il est baptisé par l' Église catholique, probablement par des pèr es oblats (dans les registres il est inscrit comme Noë Siattle) .

Ses autres enfants furent également baptisés. Seattle est le porte - parole pendant les négociations (commencées en 1854) et le signataire avec d'autres chefs indiens, du traité de paix de Point Elliott - Mukilteo (1855) que cédait 2.5 millions d'acres de terre au gouvernement des États - Unis et délimitait le territoire d'une réserve pour les Suquamish. LE DISCOURS PRONONC É PAR SEATTLE devant l'Assemblée des tribus d'Amériq ue du Nord en 1854 « Le Grand Chef de Washington nous a fait part de son désir d'acheter notre terre. Le Grand Chef nous a fait part de son amitié et de ses sentiments bienveillants. Il est très généreux, car nous savons bien qu'il n'a pas grand besoin de notre amitié en retour. Cependant, nous allons considérer votre offre, car nous savons que si nous ne vendons pas, l'homme blanc va venir avec ses fusils et va prendre notre terre. Mais peut - on acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la t erre ? Etrange idée pour nous ! Si nous ne sommes pas propriétaires de la fraîcheur de l'air, ni du miroitement de l'eau, com ment pouvez - vous nous l'acheter ? Le moindre recoin de cette terre est sacré pour mon peuple. Chaque aiguille de pin luisante, chaque grève sablonneuse, chaque écharpe de brume dans le bois noir, chaque clairière, le bourdonnement des insectes, tout cela est sacré dans la mémoire et la vie de mon peuple.

La sève qui coule dans les arbres porte les souvenirs de l'homme rouge. Les morts des hommes blancs, lorsqu’ils se promènent au milieu des étoiles, oublient leur terre natale. Nos morts n'oublient jamais la beauté de cette terre, car elle est la mère de l'homme rouge; nous faisons partie de cette terre comme elle fa it partie de nous. Les fleurs parfumées sont nos sœurs, le cerf, le cheval, le grand aigle sont nos frères; les crêtes des montagnes, les sucs des prairies, le corps chaud du poney, et l'homme lui - même, tous appartiennent à la même famille. A insi, lorsqu'il nous demande d'acheter notre terre, le Grand Chef de Washington exige beaucoup de nous. Le Grand Chef nous a assuré qu'il nous en réserverait un coin, où nous pourrions vivre confortablement, nous et nos enfants, et qu'il serait notr e père, et nous ses enfants.

Nous allons donc considérer votre offre d'acheter notre terre, mais cela ne sera pas facile, car cette terre, pour nous, est sacrée. L'eau étincelante des ruisseaux et des fleuves n'est pas de l'eau seulement ; el le est le sang de nos ancêtres. Si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous souvenir qu'elle est sacrée, et vous devrez l'enseigner à vos enfants, et leur apprendre que chaque reflet spectral de l'eau claire des lacs raconte le passé et les souvenir s de mon peuple. Le murmure de l'eau est la voix du père de mon père. Les fleuves sont nos frères; ils étanchent notre soif. Les fleuves portent nos canoës et nourrissent nos enfants.

Si nous vous vendons notre terre, vous devrez vous souvenir que l es fleuves sont nos frères et les vôtres, et l'enseigner à vos enfants, et vous devrez dorénavant leur témoigner la bonté que vous auriez pour un frère. L'homme rouge a toujours reculé devant l'homme blanc, comme la brume des montagnes s'enfuit deva nt le soleil levant. Mais les cendres de nos pères sont sacrées. Leurs tombes sont une terre sainte; ainsi, ces collines, ces arbres, ce coin de terre sont sacrés à nos yeux. Nous savons que l'homme blanc ne comprend pas nos pensées. Pour lui, un lopin de terre en vaut un autre, car il est l'étranger qui vient de nuit piller la terre selon ses besoins. Le sol n'est pas son frère, mais son ennemi, et quand il l'a conquis, il poursuit sa route. Il laisse derrière lui les tombes de ses pères et ne s'en soucie pas. Vous devez enseigner à vos enfants que la terre, sous leurs pieds, est faite des cendres de nos grands - parents. Afin qu'ils la respectent, dites à vos enfants que la terre est riche de la vie de notre peuple. Apprenez à vos enfants ce que nous apprenons à nos enfants, que la terre est notre mère.

Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. Lorsque les hommes crachent sur la terre, ils crachent sur eux - mêmes. Nous le savons: la terre n'appartient pas à l'homme, c'est l'homme qui appartient à la terre. Nous le savons : toutes choses sont liées comme le sang qui unit une même famille. Toutes choses sont liées. Tout ce qui arrive à la terre arrive aux fils de la terre. L'homme n'a pas tissé la toile de la vie, il n'est qu 'un fil de tissu. Tout ce qu'il fait à la toile, il le fait à lui - même. Mais nous allons considérer votre offre d'aller dans la réserve que vous destinez à mon peuple. Nous vivrons à l'écart et en paix. Qu'importe où nous passerons le reste de nos jours. Nos enfants ont vu leurs pères humiliés dans la défaite. Nos guerriers ont connu la honte ; après la défaite, ils coulent des jours oisifs et souillent leur corps de nourritures douces et de boissons fortes.

Qu'importe où nous passerons le reste de n os jours ? Ils ne sont plus nombreux. Encore quelques heures, quelques hivers, et il ne restera plus aucun des enfants des grandes tribus qui vivaient autrefois sur cette terre, ou qui errent encore dans les bois, par petits groupes; aucun ne sera là pour pleurer sur les tombes d'un peuple autrefois aussi puissant, aussi plein d'espérance que le vôtre. Mais pourquoi pleurer sur la fin de mon peuple ? Les tribus sont faites d'hommes, pas davantage. Les hommes viennent et s'en vont, comme les vagues de la mer . Même l'homme blanc, dont le Dieu marche avec lui et lui parle comme un ami avec son ami, ne peut échapper à la destinée commune. Peut - être sommes - nous frères malgré tout; nous verrons. Mais nous savons une chose que l'homme blanc découvrira peut - ê tre un jour: notre Dieu est le même Dieu. Vous avez beau penser aujourd'hui que vous le possédez comme vous aimeriez posséder notre terre, vous ne le pouvez pas. Il est le Dieu des hommes, et sa compassion est la même pour l'homme rouge et pour l'homme bla nc.

La terre est précieuse à ses yeux, et qui porte atteinte à la terre couvre son créateur de mépris. Les blancs passeront, eux aussi, et peut - être avant les autres tribus. Continuez à souiller votre lit, et une belle nuit, vous étoufferez dans vos propres déchets. Mais dans votre perte, vous brillerez de feux éclatants, allumés par la puissance du Dieu qui vous a amenés dans ce pays, et qui, dans un dessein connu de lui, vous a donné pouvoir sur cette terre et sur l'homme rouge. Cette destin ée est pour nous un mystère; nous ne comprenons pas lorsque tous les buffles sont massacrés, les chevaux sauvages domptés, lorsque les recoins secrets des forêts sont lourds de l'odeur d'hommes nombreux, l'aspect des collines mûres pour la moisson est abîm é par les câbles parlants. Où est le fourré ? Disparu. Où est l'aigle? Il n'est plus. Qu'est - ce que dire adieu au poney agile et à la chasse ? C'est finir de vivre et se mettre à survivre. Ainsi donc, nous allons considérer votre offre d'ache ter notre terre.

Et si nous acceptons, ce sera pour être bien sûrs de recevoir la réserve que vous nous avez promise. Là, peut - être, nous pourrons finir les brèves journées qui nous restent à vivre selon nos désirs. Et lorsque le dernier homme rouge aura d isparu de cette terre, et que son souvenir ne sera plus que l'ombre d'un nuage glissant sur la prairie, ces rives et ces forêts abriteront encore les esprits de mon peuple. Car ils aiment cette terre comme le nouveau - né aime le battement du cœur de sa mère . Ainsi, si nous vous vendons notre terre, aimez - la comme nous l'avons aimée. Prenez soin d'elle comme nous en avons pris soins. Gardez en mémoire le souvenir de ce pays, tel qu'il est au moment où vous le prenez. Et de toute votre force, de toute v otre pensée, de tout votre cœur, préservez - le pour vos enfants et aimez - le co mme Dieu vous aime tous. Nous savons une chose: notre Dieu est le même Dieu. Il aime cette terre. L'homme blanc lui - même ne peut pas échapper à la destinée commune. Peut - être som mes - nous frères, nous verrons. » CE MAGNIFIQUE DISCOURS EST UN FAUX « Hélas, ce texte est un faux, et Chef Seattle est l’un des premiers «prophètes manufacturés» de l’âge médiatique (...)

Mais cett e supercherie médiatique ne doit rien retirer, bien sûr, ni à la stature historique de Seattle, qui fut un grand Chef, ni aux idées des défenseurs de l’environnement. » Nous n’avons pas voulu rabaisser l’émotion du lecteur qui découvre pour la première fois ce discours, dont l’auteur se hausse au rang d’un Abraham Lincoln des Indiens d’Amérique. Hélas, ce texte est un faux, et Chef Seattle est l’un des premiers « prophètes manufacturés » de l’âge médiatique (selon le mot de David Buerge, un historien du Nord - ouest américain qui prépare un livre sur le Chef indien). Seattle (nommé See - ahth), Chef des indiens Duwamish et Suquamish, prononça en effet en 1854, et dans sa propre langue, une célèbre oraison à l’adresse d’Issac Steven, Commissaire aux affaires indiennes venu proposer aux premiers habitants du Nord - ouest un « arrangement territorial ». On n’en connaît aujourd’hui le contenu que par une transcription, parue trente - trois ans plus tard dans le Seattle Sunday Star le 29 octobre 1887 sous la signature du docteur Henry Smith (qui semble avoir bien connu son modèle). Elle n’a que quelques phrases en commun avec la trop éloquente profession de foi qui s’est répandue depuis sur les posters, les pochettes de disques et les livres d’enfants . Celle - ci semble avoir été rédigée en 1971 par le scénariste du Texas, Ted Perry. De flagrants anachronismes infirment la première attribution : « le « fils qui parle » n’a pas encore franchi les montagnes de Seattle, les bisons y demeurent inconnus dans un rayon de mille kilomètres, et le premier chemin de fer ne rel iera les Grandes Plaines à la côte Pacifique qu’en 1870 ... .

La prophétie écologique des années Nixon a donc utilisé ici un nom de plume, commode pour mieux faire passer son message. Mais cette supercherie médiatique ne doit rien retirer, bien sûr, ni à la stature historique de Seattle, qui fut un grand Chef, ni aux idées des défenseurs de l’environnement. Chef Seattle est mort à quatre - vingts ans, un an après que la ville qui avait pris son nom fasse défense à tous les Indiens d’y résider. Je remercie Sally Elliott de m’avoir procuré sa documentation sur cette affaire (article de Timothy Egan dans le New York Times du 21 avril 1992, et transcription du docteur Smith publiée par la bibliothèque de la ville). » (Daniel Bougnoux " Sciences de l'information et de la communication », 1993, pages 63 à 65). La controverse autour du discours du Chef Seattle a été relancée lors du récent colloque de Die "Ecologie et spiritualité", au cours duquel je suis intervenu pour préciser à l'auditoire que le fameux discours du Chef indien, qui était religieusement récité à la tribune, n'était qu'un faux. J'ai dû intervenir par deux fois pour me faire entendre, car les auditeurs dans leur grande majorité n' "en croyaient pas leurs oreilles".

La seconde intervention fut prise au sérieux car j'ai donné des références bibliographiques. On m'a demandé des précisions et c'est ainsi que je viens de préparer ce dossier que je diffuse largement, en espérant qu'il suscitera la prise de conscience attendue. LE DOSSIER I. Extrait du livre de Daniel Bougnoux : " Sciences de l'information et de la communication », Larousse, Coll. textes essentiels, 1993, 809 p., ISBN : 2 - 03 - 741010 - 7. Extraits des pages 63 à 65. Recopie textuelle. Toutes choses se tiennent. « En 1854, le grand Chef blanc à Washington (Franklin Pierce, Président des Etats - Unis) offrit d’acheter une large zone du territoire indien et promit une « réserve » pour le peuple ainsi dépouillé. La réponse du Chef Seattle (« L’homme blanc est étrange ... . ») a été décrite comme la plus belle déclaration jamais faite sur l’environnement. Ce message sur l’état de l’Union, que l’on mettra en relation avec les modèles de Von Foerster et E. Morin présentés au chapitre V, se passe de commentaire. On le rapproc hera des textes cybernétiques de Bateson (chapitre III) et de Weiner (chapitre V), qui ont consacré leurs œuvres à fonder théoriquement cette « structure qui relie ».

Source : texte (du Chef Seattle) publié dans diverses revues, et notamment dans le numé ro 18/19 de Silex : « La sensibilité écologiste. », Grenoble 1980 : « Comment pouvez - vous acheter ou vendre le ciel, la chaleur de la terre ? (...) Où es l’aigle ? Disparu. La fin de la vie et le début de la survivance . ( sic) », discours du Chef Seattle. II. Extraits du quotidien Le Monde, n° 17336, numéro Spécial É tats - Unis, 2000 .

Trois articles, page 14 : A) « Les Indiens d’Amérique n’étaient pas de gentils amis de la nature » : « Sur fond de culpabilité, dans les années 70, la société américaine a promu ses peuples indigènes en modèle d’écologistes. Les historiens contestent aujourd’hui cette légende. Les premiers concernés ne s’en émeuvent pas et revendiquent d’être reconnus pour ce qu’ils sont. Et si les indiens avaient été des destructeurs de l’e nvironnement ? Des incendiaires de la forêt ? Des exterminateurs de bisons ? Historiens et paléo - écologues américains soulèvent depuis une dizaine d’années ces questions provocatrices. (...) Prélèvements excessifs. (...) La disparition des bisons. (...). » B) « Le discours du Chef Seattle est l’œuvre d’un scénariste. » : « (...) ... ce texte a été diffusé à des centaines de millier d’exemplaire et (fut) souvent cité, par exemple par Al Gore, en 1992, dans son livre «Earth in the Balance » (trad. française « Sauver la planète Terre. ») . (...) en 1969, un professeur de littérature de l’Université du Texas, William Arrowsmmith, le découvre et le publie, quelque peu arrangé, dans la revue Arion. Il le lit en public à l’occasion du premier jour de la Terre, en avril 1970, au moment où la vague écologiste commence à caresser l’Amérique. Parmi les auditeurs, un scénariste, Teddy Perry, prépare un film sur l’environnement. L’idée lui vient d’adapter le texte de Seattle, empruntant son personnage et son ton pour produire un messa ge contemporain. Et Perry a écrit le « Discours du chef Seattle » que son commanditaire, la Southern Baptist Television Comission , utilise dans le commentaire du film sans préciser que Perry en est l’auteur. Le succès est immédiat : des milliers de téléspe ctateurs réclament le texte, qui est repris par de nombreux journaux.

Il se répand à travers le monde, et la dessinatrice Susan Jeffer en fait un best - seller , publié en 1991. L’affaire est finalement révélée par le New York Times en avril 1992, ce qui n’em pêchera pas la « sagesse indienne » de tromper encore de nombreux dindons bien intentionnés. Ted Perry a écrit un beau texte, et les écologistes occidentaux de la fin du XXème siècle ont de nobles pensées. Mais elles ne sont p as indiennes. ». C) « Un squelette disputé . ». III. Extrait du livre de Albert Gore : « Sauver la planète Terre . » , Albin Michel, 1992, Préface de Brice Lalonde, chapitre « Spiritualité et environnement », pages 227 à 231 : « La richesse et la diversité de nos traditions religieuses tout au long de l’histoire constituent une ressource longtemps ignorée par les croyants, qui redoutent d’ouvrir leurs âmes à des enseignements venus d’un autre système de croyance que le leur. (...) cette vision panreligieuse pourrait se révéler extrêmement importante en ce qui concerne la responsabilité globale de notre civilisation à l’égard de la terre. Les religions des Américains indigènes, par exemple, nous proposent une riche variété d’idées s ur notre rapport à la terre.

On cite souvent la déclaration émouvante du chef Seattle lorsque le Président Franklin Pierce voulut acheter le territoire de sa tribu: « .... ( discours du chef Seattle ) .... ». (...) Aujourd’hui, toutes les grandes religions ont beau coup à nous dire sur les relations entre le genre humain et la planète. Le prophète Mohammed a dit : « le monde est vert, et beau, et Dieu t’en a confié la garde . ». Les grands enseignements du Coran – tawhed (unité), khalifa (gestion) et akhrah (responsabilité) — représentent aussi les fondements de la morale écologique de l’islam. (...) Dans bien des lieux du monde, la société s’adonne à la satisfaction instantanée de ses besoins et à la consommation et demeure indifférente aux dommages que cela provoque. Comme j’ai déjà eu l’occasion de le dire, la gravité du problème de l’écologie trouve son origine dans la profondeur de la crise morale des hommes. Bien des prophéties recourent à des images de destruction de l’environnement pour mettre en garde contre les transgressions de la volonté de Dieu. ». (Al Gore « Sauver la planète Terre . »).

IV. Extraits de Luc - Michel Mazenq : « Les Nouveaux Mouvements Religieux (NMR) et les Nouveaux Mouvements sociaux (NMS) dans le procès de mondialisation . » , Thèse de doctorat, 2001. A) « Il faut indiquer que, parallèlement à cette montée en puissance du néo - positivisme, les Etats - Unis ont mis au point, à partir des années 70, toute une mythologie de la «sagesse indienne» en vue de promouvoir l’utopisme néolibér al et une communautarisation de la société pour endiguer l’anomie engendrée par le démantèlement du Welfare State. Al. Gore s’est fait le chantre de cette pseudo - sagesse, notamment dans son ouvrage « Sauver la planète Terre .» .

Un (faux) discours du Chef i ndien Seattle, fort prisé dans le New Age comme dans les mouvances « mystiques » de l’Ecologisme politique (ecothéologie, écosophie, deep - ecology ), a ainsi fait le tour du monde et connu un énorme succès. En réalité, on a découvert qu’il avait été rédigé par un scénariste nord - américain (Le Monde, N° 17336, spécial Etats - Unis). On sait par ailleurs, depuis les années 90, que les amérindiens n’étaient nullement de « gentils écologistes » et qu’ils furent des destructeurs de l’environnement, au même titre qu e tout autre peuple (Ibid.). A ce propos, voir aussi Daniel Bougnoux : « Sciences de l’information et de la communication.)», Larousse (ISBN : 2 - 03 - 741010 - 7), 1993, p. 65 note 1.

De même, Cf. Infra., p. 475 n. 1. Le Chef Seattle est le « premier prophète manufacturé de l’âge médiatique » note Bougnoux (Op. Cit. p. 65 n. 1).

19 janvier 2017

Neopaganisme : Les Islandais vont bientôt pouvoir adorer ouvertement

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Les Islandais vont bientôt pouvoir adorer ouvertement Thor, Odin ou Frigg grâce à la construction prochaine du premier temple dédié à ces dieux nordiques depuis le temps des vikings.

Le culte des divinités scandinaves sur l'île a cédé le pas au christianisme il y a environ un millénaire mais nombre d'Islandais restent attachés à une forme de paganisme, très ancré dans les traditions populaires, y compris au moment des fêtes chrétiennes comme Noël.

"Je ne pense pas que quiconque croie qu'il existe un cyclope monté sur un cheval à huit pattes", sourit Hilmar Orn Hilmarsson, grand prêtre de l'Asatruarfelagid, une organisation qui pratique le culte des dieux nordiques. "Pour nous, ces contes sont des métaphores poétiques et une manifestation des forces de la nature et de l'esprit humain."

L'Asatruarfelagid, basée à Reykjavik, a vu le nombre de ses membres tripler au cours de la décennie écoulée. L'an dernier, elle rassemblait 2.400 personnes, sur une population totale de 330.000 Islandais.

Le temple qu'elle s'apprête à construire ce mois-ci sera de forme circulaire, enfoui à quatre mètres dans le flanc d'une colline qui domine la capitale islandaise et couronné d'un dôme de verre qui laissera filtrer la lumière du soleil.

Des mariages et des funérailles y seront célébrés. Les enfants y recevront un nom viking et les adolescents y seront initiés à la mythologie nordique.

Les adeptes du culte nordique pratiquent encore des rituels sacrificiels anciens, l'occasion de se réunir pour écouter des contes, jouer de la musique, manger et boire mais, signe des temps, en épargnant désormais la vie des animaux.

http://fr.reuters.com/article/oddlyEnoughNews/idFRKBN0L61M220150202

19 janvier 2017

Le grand secret de l’Himalaya et des Atlantes

Nous allons faire la connaissance du professeur Ernest Rifgatovich Muldashev, qui a publié en 2001 un livre pour expliquer le fruit de ses recherches : Das Dritte Auge – und der Ursprung der Menschheit [ Le troisième œil et l’origine de l’humanité ]. Le docteur Muldashev, un réputé ophtalmologue et l’un des grands génies de la Russie, fait des conférences de par le monde et opère de nombreux patients – il semble donc avoir les pieds sur terre. Ernest Muldashev a fait, il y a quelques années, une découverte surprenante : la cornée, qui est la membrane transparente en forme de lentille à la surface de l’œil, a la particularité d’être de la même taille pour tous les êtres humains, qu’ils mesurent 1,8 mètre ou qu’ils soient encore des enfants. C’est la seule partie du corps humain qui est la même pour tout le monde. Muldashev a pu établir que la cornée ne pousse que jusqu’à l’âge de quatre ans, et qu’elle garde ensuite la même taille tout au long de la vie.

11. Les paramètres géométriques d’Ernest Muldashev, basés sur la cornée. Il a réalisé une étude sur 1 500 personnes, pour démontrer la possibilité de diagnostiquer des maladies physiques et psychiques, à partir des données qu’on trouve sur la cornée. Il a fait des clichés photographiques avec son équipe. Avec des ordinateurs performants, capables d’analyser les paramètres les plus subtils, il a fait une percée décisive : il a mis au point une méthode fiable de diagnostic de l’état physique et psychique d’une personne, par laquelle il peut également reconstituer la tête entière, la taille et la forme du crâne : « Sur la base des résultats d’une étude sur 1 500 personnes, nous avons pu affiner le principe. Nous sommes parvenus à une grande précision, car nous avons pu définir 22 caractéristiques de la géométrie de l’œil, alors que les deux rectangles ne représentent que deux d’entre elles [...] ( figure 11 ) Comme la géométrie de l’œil est en rapport avec la géométrie des traits du visage, il est possible de reconstituer l’apparence d’une personne à partir des paramètres de sa cornée [...] » La géométrie de l’œil permet plusieurs applications pratiques : l’identification d’une personne ; la reconstitution de son apparence ; la définition de ses caractéristiques mentales ; l’analyse objective des sensations et des émotions ; le diagnostic de pathologies physiques ou psychiques ; la détection de l’origine ethnique de l’individu ; même l’étude de l’origine de l’humanité ! Sur la base de ces découvertes, l’équipe du spécialiste a continué ses recherches. À partir de la coupe de l’œil, il est devenu possible de déterminer l’origine ethnique d’un individu. Dans son livre, Muldashev explique comment, en analysant les paramètres des différents types humains, il a pu réussir à déterminer l’origine de l’humanité. Muldashev et ses collaborateurs ont analysé les 35 types humains existants, selon la classification d’A. Jarcho. Ils sont parvenus à la conclusion suivante : « Nos recherches sur la géométrie de l’œil nous ont permis d’affirmer que l’humanité a une origine commune, qu’elle s’est développée à partir d’ancêtres communs, originaires du Tibet, dont les descendants ont essaimé dans le monde entier. » Les scientifiques ont donc concentré leurs recherches sur cette région de l’Himalaya, pour prouver leur affirmation. Ils ont fait une découverte fondamentale, en analysant les clichés d’un ami de Muldashev, représentant un regard, une paire d’yeux, que l’on trouve dans tous les temples tibétains.

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12. Le regard mystérieux des temples bouddhistes au Népal, en Inde et au Tibet. Muldashev a entré les paramètres dans son ordinateur, et il a pu reconstituer la tête entière. Il décrit ce qu’il voit : « Tout d’abord, on remarque qu’il manque la racine du nez. Qu’est-ce que cela veut dire ? Chez l’homme moderne, la racine du nez recouvre la partie intérieure du champ de vision. L’angle vers l’extérieur est de 80 à 90 degrés, l’angle vers l’intérieur est de 35 à 45 degrés. L’homme a une vision binoculaire, il voit avec les deux yeux, ce qui lui permet de voir le volume et d’apprécier la distance d’un objet, de 35 à 45 degrés, mais pas de 80 à 90 degrés . Cet inconvénient, dû à la racine du nez, est relativement peu important à la lumière du jour ; il l’est un peu plus sous une lumière artificielle ; sous une lumière rouge, c’est beaucoup plus gênant, car l’orientation dans l’espace devient plus difficile. Sans racine de nez, les hommes auraient une vision binoculaire de 80 à 90 degrés, ce qui faciliterait l’orientation sous une lumière rouge . »

13. La tête, telle que l’a reconstituée l’équipe de Muldashev. Muldashev se demande si l’homme vivait dans un environnement avec une lumière rouge. Il a consulté les écrits anciens, il a lu dans les écrits de Nostradamus que les Atlantes vivaient dans un environnement rougeâtre : le ciel était rouge, les arbres avaient une couleur rouge saturé. Nostradamus explique que le ciel avait changé de couleur, par suite d’une inversion des pôles magnétiques et d’un déplacement de l’axe de rotation de la Terre. On peut donc en déduire que les représentations qui ornent les temples tibétains montrent les yeux d’hommes d’une ancienne civilisation – les Atlantes ! Il continue : « Deuxièmement, on remarque l’arcade de la paupière, qui est inhabituelle. Alors que les paupières de l’homme moderne ont une forme circulaire régulière, celles que l’on peut voir sur les clichés montrent une protubérance centrale sur la paupière supérieure, qui pend légèrement au-dessus de l’œil. Qu’est-ce que cela veut dire ? Que la fente des paupières ne se refermait pas complètement, la protubérance de la paupière supérieure l’en empêchant. Les yeux gardent donc la vision périphérique. Et comme il n’y a pas de racine de nez, que la vision est binoculaire, nous avons établi que le possesseur de ces yeux inhabituels avait la capacité de voir les yeux fermés . » Il y a une autre particularité qui intrigue Muldashev : « Le coin de l’œil est orienté vers le bas et vers l’intérieur. Cela indique une plus grande sécrétion de liquide lacrymal, qui est nécessaire pour maintenir le taux d’humidité, quand les yeux ne sont pas complètement fermés. »manfromatlantis

14. Le Dr Ernest Muldashev. Des yeux qu’on ne ferme pas complètement, en maintenant une vision globale ? Muldashev ne voit qu’une explication : le besoin de protéger la cornée, quand on nage à grande vitesse sous l’eau ! Nostradamus mentionne que les Atlantes pouvaient rester longtemps sous l’eau, et qu’ils avaient des plantations sous-marines. Muldashev explique : « Les représentations sur les temples montrent qu’il y avait une ouverture en forme de spirale à la place du nez. Si les Atlantes vivaient en partie sous l’eau, peut-on imaginer que cette ouverture en forme de spirale était comme une valve, qui permettait la respiration ? Les animaux marins, les dauphins et les baleines disposent d’une valve de ce genre. À la différence d’un nez conventionnel, cette valve empêche l’eau de pénétrer dans les voies respiratoires pendant la plongée. On peut voir sur les représentations des temples une tache en forme de goutte au-dessus des yeux, là où les femmes hindoues peignent leur tache de beauté. On pense que cette tache représente le “troisième œil”. Nous savons que les hommes de la haute Antiquité avaient un troisième œil, selon les indications de l’embryologie.

 

Chez l’homme moderne, il en subsiste des rudiments, la glande pinéale (l’épiphyse), cachée à l’intérieur du cerveau. On pense généralement que le troisième œil était l’organe de la bioénergie (télépathie, etc.), qui était capable, selon les légendes, de faire des miracles – la transmission de pensées, l’influence sur la gravitation et la guérison de maladies, entre autres. » On peut se demander pourquoi on trouverait au Tibet des yeux d’Atlantes représentés sur les temples. Muldashev et son équipe pensent avoir trouvé la réponse. Je vous résume ce qu’ils ont expliqué dans un livre épais, très bien documenté. Munie du cliché réalisé par Muldashev ( figure 13 ), l’équipe a entrepris une expédition transhimalayenne, parcourant l’Inde et le Népal jusqu’au Tibet, où elle a pu rencontrer les représentants de divers monastères, allant d’une surprise à l’autre. Tous ceux qui voyaient la photo semblaient comprendre tout de suite ce dont il s’agissait, comme le Swâmi Daram, un Indien, qui leur a demandé aussitôt : « Avez-vous trouvé le corps dans les montagnes ? – Dans la mer ? » Muldashev explique qu’ils ont réalisé ce cliché en partant d’observations de la géométrie de la cornée. Tous les sages qu’ils ont rencontrés savaient qui était représenté sur la photo, mais personne ne voulait le dire. Muldashev a pu établir, après d’autres expéditions et d’innombrables conversations, que la créature représentée ne l’était pas de façon correcte, qu’il s’agissait d’un être n’appartenant pas à notre civilisation, mais à une civilisation antérieure.

Avant le Déluge, il existait des civilisations évoluées : les Atlantes et avant eux les Lémuriens, précédés d’autres civilisations. Les Lémuriens, les Atlantes et certaines personnes appartenant à notre monde moderne sont capables d’entrer dans un état de conscience qu’on appelle le samâdhi , dans lequel l’individu est en mesure, suivant le principe que l’esprit domine la matière , de réduire à zéro les processus de son métabolisme, et de maintenir l’organisme dans cet état – à l’instar des animaux en hibernation. Selon le Swâmi (guide spirituel) indien, il est possible, si la personne sait bien méditer, d’agir sur l’être entier en influant sur l’eau qui le baigne, son champ biologique étant lié à l’eau de son organisme. Bref, le samâdhi est la plus haute forme de méditation. Une fois que l’organisme a atteint l’état de samâdhi , il peut se maintenir en état de conservation pendant plusieurs années, plusieurs millénaires même, selon les sages de l’Himalaya, sans que la personne meure. Lors du samâdhi , l’âme se trouve en fait à l’extérieur du corps, elle est reliée à l’organisme par un fil d’argent. Le fil d’argent, un lien d’énergie, est pour ainsi dire le cordon ombilical entre les deux organismes, comparable à un fil électrique entre la vie ici-bas et l’au-delà. Quand la personne meurt, le fil d’argent se désolidarise du corps physique, l’énergie vitale se retire. Comme la séparation du cordon ombilical de la mère représente le début de la vie physique, la coupure du fil d’argent représente en quelque sorte la naissance dans l’au-delà. En état de samâdhi , le fil d’argent se maintient aussi longtemps que l’on veut. Dans un état de samâdhi prolongé, la température descend à quatre degrés, on peut la garder constante dans une grotte ou sous l’eau. L’état de samâdhi permet pleinement d’expérimenter l’âme.

Quand l’âme retourne dans le corps, la personne se réveille peu à peu et elle reprendra ensuite une existence normale. Un médecin qui ausculte une personne en état de samâdhi constate la mort clinique. Il n’y a pas de pouls, l’électrocardiogramme et l’électroencéphalogramme sont plats. La température du corps chute, le corps se pétrifie, il devient immobile, froid et solide, comme une pierre. La pétrification immobile est une expression bien connue des spécialistes des religions orientales. Muldashev est convaincu d’avoir découvert le grand secret de l’Himalaya, que des êtres en état de samâdhi séjournent dans des grottes de l’Himalaya depuis de très nombreuses années, parfois plusieurs centaines de milliers, et forment le fonds génétique de l’humanité . En cas de nouveaux cataclysmes, comme au temps de l’Atlantide, ou de destruction massive de la surface de la Terre et de l’humanité, des êtres peuvent revenir à la vie quand ils le décident, et ils possèdent non seulement le savoir du passé, mais aussi les facultés improbables qu’on attribue à ces êtres, dont la téléportation et la télépathie. Les habitants des grottes sont les gardiens d’un savoir millénaire. Très peu de gens, quelques familles, ont accès à ces grottes. Elles prennent soin de ces êtres, elles peuvent communiquer avec eux. N’ont accès à ces grottes que les individus que les êtres tolèrent. Les grottes sont très difficiles à localiser, elles sont bien dissimulées, à l’abri du regard des hommes. On y trouve des forces mystérieuses, inconnues, mortelles pour certains ; elles protègent l’accès d’éventuels intrus. Si un individu en trouve l’entrée et qu’il arrive à s’y introduire, il va peu à peu commencer à se sentir mal, le malaise ira grandissant, puis il va s’effondrer, et s’il ne fait pas demi-tour, il est sûr de mourir.

On trouve quelques récits de personnes qui ont pu y pénétrer, pour des raisons exceptionnelles. Une légende relate les événements suivants : Quand il y a eu une grande sécheresse en Inde au XIe siècle, un prince a entrepris un voyage vers une de ces grottes sacrées, pour consulter un homme célèbre dans la Haute Antiquité, et lui demander conseil. Beaucoup de dangers le guettaient dans la grotte : des serpents, des vrais et des mystiques, la difficulté de respirer ; des forces inconnues agissaient sur son corps et son esprit. En état de méditation, il est parvenu à entrer en contact avec l’esprit de ce grand homme. Quand celui-ci s’est rendu compte que le prince était bien intentionné et qu’il demandait de l’aide pour ses congénères, les forces hostiles se sont tues, il a pu rester. La grotte était immense, elle contenait douze salles séparées. Dans l’une de ces salles, le prince a trouvé le grand homme en état de samâdhi, son esprit planait dans l’espace. Son corps était desséché, mais il était vivant. Il séjournait là depuis un million six cent mille ans. Il a entrouvert les yeux. Le prince indien a commencé à s’adresser à lui en sanscrit, pour lui demander assistance. L’homme desséché lui faisait signe du regard qu’il comprenait sa requête. Il lui a montré un objet qui pendait au mur. C’était un anneau mystique. Le prince a pris l’anneau, puis il s’est dirigé vers la sortie. Dans une salle voisine, il a vu un autre homme en état de samâdhi, un prince sikh, qui était entré en état de samâdhi au V e siècle, et dont on sait qu’il est revenu à une existence normale au XVIIe siècle. À la sortie de la grotte, le prince est tombé nez à nez avec huit serpents. Un des serpents a fait couler une goutte de sang sur l’anneau mystique. La goutte s’est élevée dans le ciel, il s’est mis à pleuvoir. Un homme appelé Devendra Lowndel a pénétré dans la grotte en 1637, il y séjourne depuis en état de samâdhi. Après lui, plus personne n’est entré dans cette grotte. Un lama de la lignée Bön (un Bönpo), que Muldashev a rencontré, dit à ce propos : « Il existe, au nord du Tibet, une grotte où séjourne un homme, Moze Sal Dzyang, depuis plusieurs siècles, en état de samâdhi.

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la découverte de la dépouille d’un lama tibétain momifiée en position du lotus agite le monde scientifique et religieux. Selon les adeptes du bouddhisme tibétain, le moine retrouvé dans une grotte, enveloppé de peaux de bêtes, et dont l’état de conservation du corps étonne les scientifiques, serait en « méditation très profonde ».
Ses restes ont été découverts le 27 janvier dernier dans le district de Songino Khairkhan, au centre nord de la Mongolie, près de la capitale Oulan-Bator, rapporte The Telegraph du 5 février dernier. Selon la tradition du bouddhisme tibétain, ce moine se trouverait dans un état rare de méditation appelé « tukdam ».

Les ecclésiastiques de la région le voient régulièrement. Ce ne sont pas des hommes singuliers, mais des religieux ordinaires. On n’a pas besoin de l’autorisation spéciale de cet être, l’accès est sans danger. Il suffit d’être bien intentionné, mais il est interdit de prendre des photos et de parler – ce serait un sacrilège ! » Le lama conclut le récit en disant que les Chinois étaient au Tibet maintenant, et qu’il était donc très dangereux de s’y rendre. On peut se demander pour quelle raison les Chinois s’intéressent tellement au Tibet : peut-être à cause de ses nombreux mystères ? Quand les Chinois ont envahi le Tibet, beaucoup de religieux tibétains ont avoué sous la torture, et confirmé l’existence des grottes. Les Chinois en ont fouillé plusieurs, pour trouver des lamas. Le lama Bönpo raconte : « Un lama est entré en 1960 en état de samâdhi dans une grotte. Il y est resté jusqu’en 1964. Le neveu de cet homme et ses amis lui ont souvent rendu visite, et ont raconté qu’ils l’avaient trouvé dans la pose du Bouddha, dans un état de pétrification immobile. Les communistes chinois l’ont trouvé et mis en prison. Le corps du lama s’est “ramolli” peu à peu, il est revenu à la vie. Il est resté dans une prison sécuritaire, de 1964 à 1987 ; on ne sait malheureusement pas ce qu’il est devenu. » On peut évidemment se demander comment les Chinois ont pu pénétrer dans des grottes défendues par des barrières spirituelles. Le Bönpo a expliqué que la force spirituelle des lamas de notre civilisation était moins puissante que celle des Atlantes, que dans certains cas la protection était moindre, voire inexistante. Il a expliqué que tout dépendait du troisième œil, qui n’était prononcé que chez les Atlantes, et malheureusement sous-développé dans notre civilisation.

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Le lama évoquait les corps de grande taille qu’on avait trouvés au sud du Tibet, accrochés à des piquets par des Chinois. Le bouclier de protection n’avait pas été efficace, à cause de trop nombreuses intrusions sans doute. On sait que beaucoup de Chinois ont péri en tentant de pénétrer dans les grottes ; un jour, ils ont même renoncé à toute tentative d’y entrer de nouveau, par peur. Eux aussi veulent vivre, après tout. Le lama Bönpo a également mentionné une autre grotte au sud du Tibet, où l’on a trouvé un grand nombre de soldats chinois morts dans l’entrée. Leurs visages figés, grimaçants de douleur, ne portaient aucune trace de blessure. Leurs cadavres étaient indemnes. Ils avaient succombé à la force psychique du bouclier. Des habitants des villages voisins ont vu sortir d’une autre grotte quelques douzaines de soldats chinois courant, hurlant comme pris de folie, en se tenant la tête et le ventre. Ces soldats sont morts les uns après les autres.

Le Dr Muldashev a récolté au cours de ses voyages un grand nombre de renseignements sur les civilisations antérieures (au nombre de 22) : elles avaient atteint un très haut niveau technologique, elles ont disparu à la suite de catastrophes cosmiques, cest pipeau ils ont été exterminés par satan et des anges car ils semés le chaos sur terre et faisaient trop couler le sont ils senfuirent a linterieur de la terre et sur les iles et deserts ,il fut un temps ou les atlantes ou genies etaient adorés par les hommes comme des divinités car ils etaient alors visbles aux hommes et se jouaient de la credulité des hommes en se faisant adorer comme des divinites ,ils leur demandaient des sacrifices

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et de la nouriture .

 

 

 

 

 

 

 

A lepoque du prophete salomon dieu donna un pouvoir a salomon un anneau pour les dominer tous cest cet histoire que nous conte discretement le seigneur des anneaux un clin doeil a saturne

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alias satan divinisé lors de ce film par son auteur de façon subliminale ,poursuivant quand Salomon eut le pouvoir de les dominer il leur fit construire un temple que nul homme ne construira jamais apres lui ,des cette epoques les genies devinrent invisibles et commença le regne du monotheisme ,ainsi qu'en asie ou les temples edifiés a ces demons furent gardés intact sur ces legendes ils batirent un pantheon de divinité en leur donnant les noms de chaque attribut divin ainsi lhindouisme se changea ainsi que le boudhisme ,et  integrèrent comme le vatican integra la culture paienne romaine au christianisme fraichement debarqué d'orient. en inde ils avient reçu le message divin et le monotheisme mais avec le temps ils transformerent le boudhisme et lhindouisme en une religion idolatres et de demiurge il suffit de regarder leur pantheon pour comprendre que leur statue represente des etres tout droit sortis de l'enfer ....

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AIZEN copysource  Van Helsing Jan (Holey Jan Udo)

 

 

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17 janvier 2017

Le mystère révélé des cathédrales

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La plus forte impression de notre prime jeunesse, - nous avions sept ans, - celle dont nous gardons encore un souvenir vivace, fut l’émotion que provoqua, en notre âme d’enfant, la vue d’une cathédrale gothique. Nous en fûmes, sur-le-champ, transporté, extasié, frappé d’admiration, incapable de nous arracher à l’attrait du merveilleux, à la magie du splendide, de l’immense, du vertigineux que dégageait cette œuvre plus divine qu’humaine.
Depuis, la vision s’est transformée, mais l’impression demeure. Et si l’accoutumance a modifié le caractère primesautier et pathétique du premier contact, nous n’avons jamais pu nous défendre d’une sorte de ravissement devant ces beaux livres d’images dressés sur nos parvis, et qui développent jusqu’au ciel leurs feuillets de pierre sculptés.
En quel langage, par quels moyens pourrions-nous leur exprimer notre admiration, leur témoigner notre reconnaissance, tous les sentiments de gratitude dont notre cœur est plein, pour tout ce qu’ils nous ont appris à goûter, à reconnaître, à découvrir, même ces chefs-d’œuvre muets, ces maîtres sans paroles et sans voix ?

Sans paroles et sans voix ? — Que disons-nous ! Si ces livres lapidaires ont leurs lettres sculptées, - phrases en bas-reliefs et pensées en ogives, - ils n’en parlent pas moins par l’esprit, impérissable, qui s’exhale de leurs pages. Plus clairs que leurs frères cadets, - manuscrits et imprimés, - ils possèdent sur eux l’avantage de ne traduire qu’un sens unique, absolu, d’expression simple, d’interprétation naïve et pittoresque, un sens purgé des finesses, des allusions, des équivoques littéraires.
"La langue de pierres que parle cet art nouveau, dit avec beaucoup de vérité J. F. Colfs [1], est à la fois claire et sublime. Aussi, elle parle à l’âme des plus humbles comme à celle des plus cultivés. Quelle langue pathétique que le gothique de pierres ! Une langue si pathétique, en effet, que les chants d’un Orlande de Lassus ou d’un Palestrina, les œuvres d’orgue d’un Haendel ou d’un Frescobaldi, l’orchestration d’un Beethoven ou d’un Cherubini, et, ce qui est plus grand que tout cela, le simple et sévère chant grégorien, le seul vrai chant peut-être, n’ajoutent que par surcroît aux émotions que la cathédrale cause par elle-même. Malheur à ceux qui n’aiment pas l’architecture gothique, ou, du moins, plaignons-les comme des déshérités du cœur".
Sanctuaire de la Tradition, de la Science et de l’Art, la cathédrale gothique ne doit pas être regardée comme un ouvrage uniquement dédié à la gloire du christianisme, mais plutôt comme une vaste concrétion d’idées, de tendances, de foi populaires, un tout parfait auquel on peut se référer sans crainte dès qu’il s’agit de pénétrer la pensée des ancêtres, dans quelque domaine que ce soit : religieux, laïque, philosophique ou social.
Les voûtes hardies, la noblesse des vaisseaux, l’ampleur des proportions et la beauté de l’exécution font de la cathédrale une œuvre originale, d’incomparable harmonie, mais que l’exercice du culte ne paraît pas devoir occuper en entier.

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Si le recueillement, sous la lumière spectrale et polychrome des hautes verrières, si le silence invitent à la prière, prédisposent à la méditation, en revanche l’appareil, la structure, l’ornementation dégagent et reflètent, en leur extraordinaire puissance, des sensations moins édifiantes, un esprit plus laïque et, disons le mot, presque païen. On y peut discerner, outre l’inspiration ardente née d’une foi robuste, les mille préoccupations de la grande âme populaire, l’affirmation de sa conscience, de sa volonté propre, l’image de sa pensée dans ce qu’elle a de complexe, d’abstrait, d’essentiel, de souverain.
Si l’on vient à l’édifice pour assister aux offices divins, si l’on y pénètre à la suite des convois funèbres ou parmi le joyeux cortège des fêtes carillonnées, on s’y presse également en bien d’autres circonstances. On y tient des assemblées politiques sous la présidence de l’évêque ; on y discute le prix du grain et du bétail ; les drapiers y fixent le cours des étoffes ; on y accourt pour quérir le réconfort, solliciter le conseil, implorer le pardon. Et il n’est guère de corporations qui n’y fassent bénir le chef-d’œuvre du nouveau compagnon et ne s’y réunissent, une fois l’an, sous la protection de leur saint Patron.
D’autres cérémonies, fort attrayantes pour la foule, s’y maintinrent pendant la belle période médiévale. Ce fut la Fête des Fous, - ou des Sages, - kermesse hermétique processionnelle, qui partait de l’église avec son pape, ses dignitaires, ses fervents, son peuple, - le peuple du moyen âge, bruyant, espiègle, facétieux, débordant de vitalité, d’enthousiasme et de fougue, - et se répandait dans la ville... Satire hilarante d’un clergé ignorant, soumis à l’autorité de la Science déguisée, écrasé sous le poids d’une indiscutable supériorité. Ah ! la Fête des Fous, avec son char du Triomphe de Bacchus, traîné par un centaure et une centauresse, nus comme le dieu lui-même, accompagné du grand Pan ; carnaval obscène prenant possession des nefs ogivales ! Nymphes et naïades sortant du bain ; divinités de l’Olympe, sans nuages et sans tutu : Junon, Diane, Vénus, Latone se donnant rendez-vous à la cathédrale pour y entendre la messe ! Et quelle messe ! Composée par l’initié Pierre de Corbeil, archevêque de Sens, selon un rituel païen, et où les ouailles de l’an 1220 poussaient le cri de joie des bacchanales : Evohé ! Evohé ! - Et les escholiers en délire de répondre :

Hœc est clara dies clararum clara dierum !
Hæc est festa dies festarum festa dierum [2] !

Ce fut encore la Fête de l’Âne, presque aussi fastueuse que la précédente, avec l’entrée triomphale, sous les arceaux sacrés, de maître Aliboron, dont le sabot foulait, jadis, le pavé juif de Jérusalem. Notre glorieux Christophore y était célébré dans un office spécial où l’on exaltait, après l’épître, cette puissance asine qui a valu à l’Eglise l’or de l’Arabie, l’encens et la myrrhe du pays de Saba. Parodie grotesque que le prêtre, incapable de comprendre, acceptait en silence, le front courbé sous le ridicule, versé à pleins bords, par ces mystificateurs du pays de Saba, ou Caba, les cabalistes en personne ! Et c’est le ciseau même des maîtres imagiers du temps, qui nous confirme ces curieuses réjouissances. En effet, dans la nef de Notre-Dame de Strasbourg, écrit Witkowski [3], "le bas-relief d’un des chapiteaux des grands piliers reproduit une procession satirique où l’on distingue un pourceau, porteur d’un bénitier, suivi d’ânes revêtus d’habits sacerdotaux et de singes munis de divers attributs de la religion, ainsi qu’un renard enfermé dans une châsse. C’est la Procession du Renard ou de la Fête de l’Âne". Ajoutons qu’une scène identique, enluminée, figure au folio du manuscrit no 5055 de la Bibliothèque nationale.

Ce furent, enfin, ces coutumes bizarres où transparaît un sens hermétique souvent très pur, qui se renouvelaient chaque année et avaient pour théâtre l’église gothique, comme la Flagellation de l’Alleluia, dans laquelle les enfants de chœur chassaient, à grands coups de fouet, leurs sabots [4] ronflants hors des nefs de la cathédrale de Langres ; le Convoi de Carême-Prenant ; la Diablerie de Chaumont ; les processions et banquets de l’Infanterie dijonnaise, dernier écho de la Fête des Fous, avec sa Mère Folle, ses diplômes rabelaisiens, son guidon où deux frères, tête-bêche, se plaisent à découvrir leurs fesses ; le singulier Jeu de Pelote, qui se disputait dans le vaisseau de Saint-Etienne, cathédrale d’Auxerre, et disparut vers 1538 ; etc.

II.

 
La cathédrale est le refuge hospitalier de toutes les infortunes. Les malades qui venaient, à Notre-Dame de Paris, implorer Dieu pour le soulagement de leurs souffrances, y demeuraient jusqu’à leur guérison complète. On leur affectait une chapelle, située vers la seconde porte, et qui était éclairée par six lampes. Ils y passaient les nuits. Les médecins y donnaient leurs consultations, à l’entrée même de la basilique, autour du bénitier. C’est encore là que la Faculté de médecine, quittant, au XIIIe siècle, l’Université pour vivre indépendante, vint donner ses assises et se fixa jusqu’en 1454, époque de sa dernière réunion, provoquée par Jacques Desparts.
C’est l’asile inviolable des gens poursuivis et le sépulcre des défunts illustres. C’est la cité dans la cité, le noyau intellectuel et moral de l’agglomération, le cœur de l’activité publique, l’apothéose de la pensée, du savoir et de l’art.
Par l’abondante floraison de son ornementation, par la variété des sujets et des scènes qui la parent, la cathédrale apparaît comme une encyclopédie très complète et très variée, tantôt naïve, tantôt noble, toujours vivante, de toutes les connaissances médiévales. Ces sphinx de pierre sont ainsi des éducateurs, des initiateurs au premier chef.
Ce peuple de chimères hérissées, de grotesques, de marmousets, de mascarons, de gargouilles menaçantes, - dragons, stryges et tarasques, - est le gardien séculaire du patrimoine ancestral. L’art et la science, jadis concentrés dans les grands monastères, s’échappent de l’officine, accourent à l’édifice, s’accrochent aux clochers, aux pinacles, aux arcs-boutants, se suspendent aux voussures, peuplent les niches, transforment les vitres en gemmes précieuses, l’airain en vibrations sonores et s’épanouissent sur les portails dans une joyeuse envolée de liberté et d’expression. Rien de plus laïque que l’exotérisme de cet enseignement ! rien de plus humain que cette profusion d’images originales, vivantes, libres, mouvementées, pittoresques, parfois désordonnées, toujours intéressantes ; rien de plus émouvant que ces multiples témoignages de l’existence quotidienne, du goût, de l’idéal, des instincts de nos pères ; rien de plus captivant, surtout, que le symbolisme des vieux alchimistes, habilement traduit par les modestes statuaires médiévaux. À cet égard, Notre-Dame de Paris, église philosophale, est sans contredit l’un des plus parfaits spécimens, et, comme l’a dit Victor Hugo, "l’abrégé le plus satisfaisant de la science hermétique, dont l’église de Saint-Jacques-la-Boucherie était un hiéroglyphe si complet".

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Les alchimistes du XIVe siècle s’y rencontrent, hebdomadairement, au jour de Saturne, soit au grand porche, soit au portail Saint-Marcel, ou encore à la petite Porte-Rouge, toute décorée de salamandres. Denys Zachaire nous apprend que l’usage s’y maintenait encore l’an 1539, "les dimanches et jours de festes", et Noël du Fail dit que "le grand rendez-vous de tels académiques estoit à Nostre-Dame de Paris" [5].
Là, dans l’éblouissement des ogives peintes et dorées [6], des cordons de voussures, des tympans aux figures multicolores, chacun exposait le résultat de ses travaux, développait l’ordre de ses recherches. On y émettait des probabilités ; on y discutait les possibilités ; on y étudiait sur place l’allégorie du beau livre, et ce n’était pas la partie la moins animée de ces réunions que l’exégèse abstruse des mystérieux symboles.
Après Gobineau de Montluisant, Cambriel et tutti quanti, nous allons entreprendre le pieux pèlerinage, parler aux pierres et les interroger. Hélas ! il est bien tard. Le vandalisme de Soufflot a détruit en grande partie ce qu’au XVIe siècle le souffleur pouvait admirer. Et, si l’art doit quelque reconnaissance aux éminents architectes Toussaint, Geffroy Dechaume, Bœswillwald, Viollet-le-Duc et Lassus qui restaurèrent la basilique, odieusement profanée par l’Ecole, la Science ne retrouvera jamais ce qu’elle a perdu.
Quoi qu’il en soit, et malgré ces regrettables mutilations, les motifs qui subsistent encore sont assez nombreux pour qu’on n’ait pas à y regretter le temps et la peine d’une visite. Nous nous estimerons donc satisfaits et largement payé de notre effort, si nous avons pu éveiller la curiosité du lecteur, retenir l’attention de l’observateur sagace et montrer aux amateurs de l’occulte qu’il n’est pas impossible de retrouver le sens de l’arcane dissimulé sous l’écorce pétrifiée du prodigieux grimoire.

III.

Auparavant, il nous faut dire un mot du terme de gothique, appliqué à l’art français qui imposa ses directives à toutes les productions du moyen âge, et dont le rayonnement s’étend du XIIe au XVe siècle.
D’aucuns ont prétendu, à tort, qu’il provenait des Goths, ancien peuple de la Germanie ; d’autres ont cru qu’on appelait ainsi cette forme d’art, dont l’originalité et l’extrême singularité faisaient scandale aux XVIIe et XVIIIe siècles, par dérision, en lui imposant le sens de barbare : telle est l’opinion de l’École classique, imbue des principes décadents de la Renaissance.
La vérité, qui sort de la bouche du peuple, a pourtant maintenu et conservé l’expression d’Art gothique, malgré les efforts de l’Académie pour lui substituer celle d’Art ogival. Il y a là une raison obscure qui aurait dû porter à réflexion nos linguistes, toujours à l’affût des étymologies. D’où vient donc que si peu de lexicologues aient rencontré juste ?
- De ce fait très simple que l’explication doit en être recherchée dans l’origine cabalistique du mot plutôt que dans sa racine littérale.
Quelques auteurs perspicaces, et moins superficiels, frappés de la similitude qui existe entre gothique et goétique, ont pensé qu’il devait y avoir un rapport étroit entre l’Art gothique et l’Art goétique ou magique.
Pour nous, art gothique n’est qu’une déformation orthographique du mot argotique, dont l’homophonie est parfaite, conformément à la loi phonétique qui régit, dans toutes les langues et sans tenir aucun compte de l’orthographe, la cabale traditionnelle. La cathédrale est une œuvre d’art goth ou d’argot. Or, les dictionnaires définissent l’argot comme étant "un langage particulier à tous les individus qui ont intérêt à se communiquer leurs pensées sans être compris de ceux qui les entourent" . C’est donc bien une cabale parlée. Les argotiers, ceux qui utilisent ce langage, sont descendants hermétiques des argonautes, lesquels montaient le navire Argo, parlaient la langue argotique, - notre langue verte -, en voguant vers les rives fortunées de Colchos pour y conquérir la fameuse Toison d’Or. On dit encore aujourd’hui d’un homme très intelligent, mais aussi très rusé : il sait tout, il entend l’argot. Tous les Initiés s’exprimaient en argot, aussi bien les truands de la Cour des Miracles, - le poète Villon à leur tête -, que les Freemasons, ou francs-maçons du moyen âge, "logeurs du bon Dieu", qui édifièrent les chefs-d’œuvre argotiques que nous admirons aujourd’hui. Eux-mêmes, ces nautes constructeurs, connaissaient la route du jardin des Hespérides...
De nos jours encore, les humbles, les misérables, les méprisés, les insoumis avides de liberté et d’indépendance, les proscrits, les errants et les nomades parlent l’argot, ce dialecte maudit, banni de la haute société, des nobles qui le sont si peu, des bourgeois repus et bien pensants, vautrés dans l’hermine de leur ignorance et de leur fatuité. L’argot reste le langage d’une minorité d’individus vivant en dehors des lois reçues, des conventions, des usages, du protocole, auxquels on applique l’épithète de voyous, c’est-à-dire de voyants, et celle, plus expressive encore, de Fils ou Enfants du soleil. L’art gothique est, en effet, l’art got ou cot (Xo), l’art de la Lumière ou de l’Esprit.
Ce sont là, pensera-t-on, de simples jeux de mots. Nous en convenons volontiers. L’essentiel est qu’ils guident notre foi vers une certitude, vers la vérité positive et scientifique, clef du mystère religieux, et ne la tiennent pas errante dans le dédale capricieux de l’imagination. Il n’y a, ici-bas, ni hasard, ni coïncidence, ni rapport fortuit ; tout est prévu, ordonné, réglé, et il ne nous appartient pas de modifier à notre gré la volonté imperscrutable du Destin. Si le sens usuel des mots ne nous permet aucune découverte capable de nous élever, de nous instruire, de nous rapprocher du Créateur, le vocabulaire devient inutile. Le verbe, qui assure à l’homme l’incontestable supériorité, la souveraineté qu’il possède sur tout ce qui vit, perd sa noblesse, sa grandeur, sa beauté et n’est plus qu’une affligeante vanité. Or, la langue, instrument de l’esprit, vit par elle-même, bien qu’elle ne soit que le reflet de l’Idée universelle. Nous n’inventons rien, nous ne créons rien. Tout est dans tout. Notre microcosme n’est qu’une particule infime, animée, pensante, plus ou moins imparfaite, du macrocosme. Ce que nous croyons trouver par le seul effort de notre intelligence existe déjà quelque part. C’est la foi qui nous fait ressentir ce qui est ; c’est la révélation qui nous en donne la preuve absolue. Nous côtoyons souvent le phénomène, voire le miracle, sans le remarquer, en aveugles et en sourds. Que de merveilles, que de choses insoupçonnées ne découvririons-nous pas, si nous savions disséquer les mots, en briser l’écorce et libérer l’esprit, divine lumière qu’ils renferment ! Jésus ne s’exprimait paraboles ; pouvons-nous nier la vérité qu’elles enseignent ? Et dans la conversation courante, ne sont-ce pas des équivoques, des à peu près, des calembours ou des assonances qui caractérisent les gens d’esprit, heureux d’échapper à la tyrannie de la lettre, et se montrant à leur manière cabalistes sans le savoir ?
Ajoutons enfin que l’argot est une des formes dérivées de la Langue des Oiseaux, mère et doyenne de toutes les autres, la langue des philosophes et des diplomates. C’est elle dont Jésus révèle la connaissance à ses apôtres, en leur envoyant son esprit, l’Esprit-Saint. C’est elle qui enseigne le mystère des choses et dévoile les vérités les plus cachées. Les anciens Incas l’appelaient Langue de cour, parce qu’elle était familière aux diplomates, à qui elle donnait la clef d’une double science : la science sacrée et la science profane. Au moyen âge, on la qualifiait de Gaie science ou Gay-sçavoir, Langue des dieux, Dive-Bouteille [7]. La Tradition nous assure que les hommes la parlaient avant l’édification de la tour de Babel [8], cause de sa perversion et, pour le plus grand nombre, de l’oubli total de cet idiome sacré. Aujourd’hui, en dehors de l’argot, nous en retrouvons le caractère dans quelques langues locales telles que le picard, le provençal, etc., et dans le dialecte des gypsies.
La mythologie veut que le célèbre devin Tirésias [9] ait eu une parfaite connaissance de la Langue des Oiseaux, que lui aurait enseignée Minerve, déesse de la Sagesse. Il la partageait, dit-on, avec Thalès de Milet, Melampus et Apollonios de Tyane [10], personnages fictifs dont les noms parlent éloquemment, dans la science qui nous occupe, et assez clairement pour que nous ayons besoin de les analyser en ces pages.

IV.

À de rares exceptions près, le plan des églises gothiques, - cathédrales, abbatiales ou collégiales -, affecte la forme d’une croix latine étendue sur le sol. Or, la croix est l’hiéroglyphe alchimique du creuset, que l’on nommait jadis cruzol, crucible et croiset (dans la basse latinité, crucibulum, creuset, a pour racine crux, crucis, croix, d’après Ducange).

C’est en effet dans le creuset que la matière première, comme le Christ lui-même, souffre la Passion ; c’est dans le creuset qu’elle meurt pour ressusciter ensuite, purifiée, spiritualisée, déjà transformée. D’ailleurs le peuple, gardien fidèle des traditions orales, n’exprime-t-il pas l’épreuve humaine terrestre par des paraboles religieuses et des similitudes hermétiques ? — Porter sa croix, gravir son calvaire, passer au creuset de l’existence sont autant de locutions courantes où nous retrouvons le même sens sous un même symbolisme.

N’oublions pas qu’autour de la croix lumineuse vue en songe par Constantin apparurent ces paroles prophétiques qu’il fit peindre sur son labarum : In hoc signo vinces ; tu vaincras par ce signe. Souvenez-vous aussi, alchimistes mes frères, que la croix porte l’empreinte des trois clous qui servirent à immoler le Christ-matière, image des trois purifications par le fer et par le feu. Méditez pareillement ce clair passage de saint Augustin, dans sa Dispute avec Tryphon (Dialogus cum Tryphone, 40) : "Le mystère de l’agneau que Dieu avait ordonné d’immoler à Pâque, dit-il, était la figure du Christ, dont ceux qui croient teignent leurs demeures, c’est-à-dire eux-mêmes, par la foi qu’ils ont en lui. Or, cet agneau, que la loi prescrivait de faire rôtir en entier, était le symbole de la croix que le Christ devait endurer. Car l’agneau, pour être rôti, est disposé de façon à figurer une croix : l’une des branches le traverse de part en part, de l’extrémité inférieure jusqu’à la tête ; l’autre lui traverse les épaules, et l’on y attache les pieds antérieurs de l’agneau (le grec porte : les mains, […])".

La croix est un symbole fort ancien, employé de tous temps, en toutes religions, chez tous les peuples, et l’on aurait tort de la considérer comme un emblème spécial au christianisme, ainsi que le démontre surabondamment l’abbé Ansault [11]. Nous dirons même que le plan des grands édifices religieux du moyen âge, par adjonction d’une abside semi-circulaire ou elliptique soudée au chœur, épouse la forme du signe hiératique égyptien de la croix ansée, qui se lit ankh, et désigne la Vie universelle cachée dans les choses. On en peut voir un exemple au musée de Saint-Germain-en-Laye, sur un sarcophage chrétien provenant des cryptes arlésiennes de Saint-Honorat. D’autre part, l’équivalent hermétique du signe ank est l’emblème de Vénus ou Cypris (en grec, […], l’impure), le cuivre vulgaire que certains, pour voiler davantage le sens, ont traduit par airain et laiton. "Blanchis le laiton et brûle tes livres", nous répètent tous les bons auteurs. […] est le même mot que […], soufre, lequel a la signification d’engrais, fiente, fumier, ordure. "Le sage trouvera notre pierre jusque dans le fumier, écrit le Cosmopolite, tandis que l’ignorant ne pourra pas croire qu’elle soit dans l’or."

Et c’est ainsi que le plan de l’édifice chrétien nous révèle les qualités de la matière première, et sa préparation, par le signe de la Croix ; ce qui aboutit, pour les alchimistes, à l’obtention de la Première pierre, pierre angulaire du Grand Œuvre philosophal. C’est sur cette pierre que jésus a bâti son Église ; et les francs-maçons médiévaux ont suivi symboliquement l’exemple divin. Mais avant d’être taillée pour servir de base à l’ouvrage d’art gothique aussi bien qu’à l’œuvre d’art philosophique, on donnait souvent à la pierre brute, impure, matérielle et grossière, l’image du diable.

Notre-Dame de Paris possédait un hiéroglyphe semblable, qui se trouvait sous le jubé, à l’angle de la clôture du chœur. C’était une figure de diable, ouvrant une bouche énorme, et dans laquelle les fidèles venaient éteindre leurs cierges ; de sorte que le bloc sculpté apparaissait souillé de bavures de cire et de noir de fumée. Le peuple appelait cette image Maîstre Pierre du Coignet, ce qui ne laissait pas d’embarrasser les archéologues. Or, cette figure, destinée à représenter la matière initiale de l’Œuvre, humanisée sous l’aspect de Lucifer (qui porte la lumière, - l’étoile du matin), était le symbole de notre pierre angulaire, la pierre du coin, la maîtresse pierre du coignet. "La pierre que les édifians ont rejettée, écrit Amyraut [12], a esté faite la maistresse pierre du coin, sur qui repose toute la structure du bastiment ; mais qui est pierre d’achoppement et pierre de scandale, contre laquelle ils se heurtent à leur ruine." Quant à la taille de cette pierre angulaire, - nous entendons sa préparation, - on peut la voir traduite en un fort joli bas-relief de l’époque, sculpté à l’extérieur de l’édifice, sur une chapelle absidiale, du côté de la rue du Cloître-Notre-Dame.

V.

Tandis qu’on réservait au tailleur d’images la décoration des parties saillantes, on attribuait au céramiste l’ornementation du sol des cathédrales. Celui-ci était ordinairement dallé, ou carrelé à l’aide de plaques de terre cuite peintes et recouvertes d’un émail plombifère. Cet art avait acquis au moyen âge assez de perfection pour assurer aux sujets historiés une suffisante variété de dessin et de coloris. On utilisait aussi de petits cubes de marbre multicolores, à la manière des mosaïstes byzantins. Parmi les motifs le plus fréquemment employés, il convient de citer les labyrinthes, que l’on traçait sur le sol, au point d’intersection de la nef et des transepts. Les églises de Sens, de Reims, d’Auxerre, de Saint-Quentin, de Poitiers, de Bayeux ont conservé leurs labyrinthes. Dans celui d’Amiens, on remarquait, au centre, une large dalle incrustée d’une barre d’or et d’un demi-cercle de même métal, figurant le lever du soleil au-dessus de l’horizon. On substitua plus tard au soleil d’or un soleil de cuivre, et ce dernier disparut à son tour sans jamais être remplacé. Quant au labyrinthe de Chartres, vulgairement appelé la lieue (pour le lieu), et dessiné sur le pavé de la nef, il se compose de toute une suite de cercles concentriques qui se replient les uns dans les autres avec une infinie variété. Au centre de cette figure se voyait autrefois le combat de Thésée et du Minotaure. C’est encore là une preuve de l’infiltration des sujets païens dans l’iconographie chrétienne et, conséquemment, celle d’un sens mytho-hermétique évident. Cependant, il ne saurait être question d’établir un rapport quelconque entre ces images et les constructions fameuses de l’antiquité, les labyrinthes de Grèce et d’Egypte.
Le labyrinthe des cathédrales, ou labyrinthe de Salomon, est, nous dit Marcellin Berthelot [13], "une figure cabalistique qui se trouve en tête de certains manuscrits alchimiques, et qui fait partie des traditions magiques attribuées au nom de Salomon. C’est une série de cercles concentriques, interrompus sur certains points, de façon à former un trajet bizarre et inextricable ".
L’image du labyrinthe s’offre donc à nous comme emblématique du travail entier de l’Œuvre, avec ses deux difficultés majeures : celle de la voie qu’il convient de suivre pour atteindre le centre, - où se livre le rude combat des deux natures, - l’autre, du chemin que l’artiste doit tenir pour en sortir. C’est ici que le fil d’Ariane lui devient nécessaire, s’il ne veut errer parmi les méandres de l’ouvrage sans parvenir à en découvrir l’issue.
Notre intention n’est point d’écrire, comme le fit Batsdorff, un traité spécial pour enseigner ce qu’est le fil d’Ariane, qui permit à Thésée d’accomplir son dessein. Mais, en nous appuyant sur la cabale, nous espérons fournir aux investigateurs sagaces quelques précisions sur la valeur symbolique du mythe fameux.
Ariane est une forme d’airagne (araignée), par métathèse de l’i. En espagnol, ñ se prononce gn ; […] (araignée, airagne) peut donc se lire arabné, arabni, arahgne. Notre âme n’est-elle pas l’araignée qui tisse notre propre corps ? Mais ce mot se réclame encore d’autres formations. Le verbe […] signifie prendre, saisir, entraîner, attirer ; d’où […], ce qui prend, saisit, attire. Donc, […] est l’aimant, la vertu renfermée dans le corps que les Sages nomment leur magnésie. Poursuivons. En provençal, le fer est appelé aran et iran, suivant les différents dialectes. C’est l’Hiram maçonnique, le divin Bélier, l’architecte du Temple de Salomon. L’araignée, chez les félibres, se dit aragno et iragno, airagno ; en picard, arègni. Rapprochez tout cela du grec […], fer et aimant. Ce mot a les deux sens. Ce n’est pas tout. Le verbe […] exprime le lever d’un astre qui sort de la mer : d’où […] (aryan), l’astre qui sort de la mer, se lève ; […], ou ariane est donc l’Orient, par permutation de voyelles. De plus, […] a aussi le sens d’attirer ; donc […] est aussi l’aimant. Si maintenant nous rapprochons […] qui a donné le latin sidus, sideris, étoile, nous reconnaîtrons notre aran, iran, airan provençal, l’[…] grecque, le soleil levant.
Ariane, l’araignée mystique, échappée d’Amiens, a seulement laissé sur le pavé du chœur la trace de sa toile...
Rappelons, en passant, que le plus célèbre des labyrinthes antiques, celui de Cnossos en Crète, qui fut découvert en 1902 par le docteur Evans, d’Oxford, était appelé Absolum. Or, nous ferons remarquer que ce terme est voisin d’Absolu, qui est le nom par lequel les alchimistes anciens désignaient la pierre philosophale.

VI.

Toutes les églises ont leur abside tournée vers le sud-est, leur façade vers le nord-ouest, tandis que les transepts, formant les bras de la croix, sont dirigés du nord-est au sud-ouest. C’est là une orientation invariable, voulue de telle façon que fidèles et profanes, entrant dans le temple par l’Occident, marchent droit au sanctuaire, la face portée du côté où le soleil se lève, vers l’Orient, la Palestine, berceau du christianisme. Ils quittent les ténèbres et vont vers la lumière.
Par suite de cette disposition, des trois roses qui ornent les transepts et le grand porche, l’une n’est jamais éclairée par le soleil ; c’est la rose septentrionale, qui rayonne à la façade du transept gauche. La seconde flamboie au soleil de midi ; c’est la rose méridionale ouverte à l’extrémité du transept droit. La dernière s’illumine aux rayons colorés du couchant ; c’est la grande rose, celle du portail, qui surpasse en surface et en éclat ses sœurs latérales. Ainsi se développent, au fronton des cathédrales gothiques, les couleurs de l’Œuvre, selon un processus circulaire allant des ténèbres, - figurées par l’absence de lumière et la couleur noire, - à la perfection de la lumière rubiconde, en passant par la couleur blanche, considérée comme étant "moyenne entre le noir et le rouge".
Au moyen âge, la rose centrale des porches se nommait Rota, la roue. Or, la roue est l’hiéroglyphe alchimique du temps nécessaire à la coction de la matière philosophale et, par suite, de la coction elle-même. Le feu soutenu, constant et égal que l’artiste entretient nuit et jour au cours de cette opération, est appelé, pour cette raison, feu de roue. Cependant, outre la chaleur nécessaire à la liquéfaction de la pierre des philosophes, il faut, en plus, un second agent, dit feu secret ou philosophique. C’est ce dernier feu, excité par la chaleur vulgaire, qui fait tourner la roue et provoque les divers phénomènes que l’artiste observe dans son vaisseau :

D’aller par ce chemin, non ailleurs, je t’avoue ;
Remarque seulement les traces de ma roue.
Et pour donner partout une chaleur égalle,
Trop tost vers terre et ciel ne monte ny dévalle.
Car en montant trop haut le ciel tu brusleras,
Et devallant trop bas la terre destruiras.
Mais si par le milieu ta carrière demeure,
La course est plus unie et la voye plus seure [14].

La rose représente donc, à elle seule, l’action du feu et sa durée. C’est pourquoi les décorateurs médiévaux ont cherché à traduire, dans leurs rosaces, les mouvements de la matière excitée par le feu élémentaire, ainsi qu’on peut le remarquer sur le portail nord de la cathédrale de Chartres, aux roses de Toul (Saint-Gengoult), de Saint-Antoine de Compiègne, etc. Dans l’architecture des XIXe et XVe siècles, la prépondérance du symbole igné, qui caractérise nettement la dernière période de l’art médiéval, a fait donner au style de cette époque le nom de Gothique flamboyant.
Certaines roses, emblématiques du composé, ont un sens particulier qui souligne davantage les propriétés de cette substance que le Créateur a signée de sa propre main. Ce sceau magique révèle à l’artiste qu’il a suivi le bon chemin, et que la mixtion philosophale a été préparée canoniquement. C’est une figure radiée, à six pointes (digamma), dite Etoile des Mages, qui rayonne à la surface du compost, c’est-à-dire au-dessus de la crèche où repose Jésus, l’Enfant-Roi.
Parmi les édifices qui nous offrent des roses étoilées à six pétales, - reproduction du traditionnel Sceau de Salomon [15], - citons la cathédrale Saint-Jean et l’église Saint-Bonaventure de Lyon (roses des portails) ; l’église Saint-Gengoult à Toul ; les deux roses de Saint-Vulfran d’Abbeville ; le portail de la Calende à la cathédrale de Rouen ; la splendide rose bleue de la Sainte-Chapelle, etc.
Ce signe étant du plus haut intérêt pour l’alchimiste, — n’est-ce point l’astre qui le guide et lui annonce la naissance du Sauveur ? — on nous saura gré de réunir ici certains textes qui relatent, décrivent, expliquent son apparition. Nous laisserons au lecteur le soin d’établir tous rapprochements utiles, de coordonner les versions, d’isoler la vérité positive combinée à l’allégorie légendaire dans ces fragments énigmatiques.

VII.

Varron, dans ses Antiquitates rerum humanarum, rappelle la légende d’Enée, sauvant son père et ses pénates des flammes de Troie, et aboutissant, après de longues pérégrinations, aux champs de Laurente [16], terme de son voyage. Il en donne la raison suivante :
Ex quo de Trojia est egressus Æneas, Veneris eum per diem quotidie stellam vidisse, donec ad a rum Laurentum veniret, in quo eam non vidit ulterius ; qua recognovit terras esse fatales [17]. (Depuis son départ de Troie, il vit tous les jours et pendant le jour, l’étoile de Vénus, jusqu’à ce qu’il arrivât aux champs Laurentins, où il cessa de la voir, ce qui lui fit connaître que c’étaient les terres désignées par le Destin.)
Voici maintenant une légende extraite d’un ouvrage qui a pour titre le Livre de Seth, et qu’un auteur du VIe siècle relate en ces termes [18] :

"J’ai entendu quelques personnes parlant d’une Ecriture qui, quoique peu certaine, n’est pas contraire à la foi et est plutôt agréable à entendre. On y lit qu’il existait un peuple à l’Extrême Orient, sur les bords de l’Océan, chez lequel il y avait un Livre attribué à Seth, qui parlait de l’apparition future de cette étoile et des présents qu’on devait apporter à l’Enfant, laquelle prédiction était donnée comme transmise par les générations des Sages, de père en fils.
Ils choisirent douze d’entre eux parmi les plus savants et les plus amateurs des mystères des cieux et se constituèrent pour l’attente de cette étoile. Si quelqu’un d’entre eux venait à mourir, son fils ou le proche parent qui était dans la même attente, était choisi pour le remplacer.
On les appelait, dans leur langue, Mages, parce qu’ils glorifiaient Dieu dans le silence et à voix basse.
Tous les ans, ces hommes, après la moisson, montaient sur un mont qui, dans leur langue, s’appelait Mont de la Victoire, lequel renfermait une caverne taillée dans le rocher, et agréable par les ruisseaux et les arbres qui l’entouraient. Arrivés sur ce mont, ils se lavaient, priaient et louaient Dieu en silence pendant trois jours ; c’est ce qu’ils pratiquaient pendant chaque génération, toujours dans l’attente si, par hasard, cette étoile de bonheur ne paraîtrait pas pendant leur génération. Mais à la fin, elle parut, sur ce Mont de la Victoire, sous la forme d’un petit enfant, et offrant la figure d’une croix ; elle leur parla, les instruisit et leur ordonna de partir pour la Judée.
L’étoile les précéda ainsi pendant deux ans, et le pain ni l’eau ne manquèrent jamais dans leurs courses.
Ce qu’ils firent ensuite est rapporté en abrégé dans l’Evangile. »

La figure de l’étoile serait différente, d’après cette autre légende, d’époque inconnue [19] :

"Durant le voyage, qui dura treize jours, les Mages ne prirent ni repos ni nourriture ; le besoin ne s’en fit pas sentir, et cette période leur sembla n’avoir que la durée d’un jour. Plus ils approchaient de Bethléem, plus l’étoile brillait avec éclat ; elle avait la forme d’un aigle, volant à travers les airs et agitant ses ailes ; au-dessus était une croix."

La légende suivante, qui a pour titre Des choses qui arrivèrent en Perse, lors de la naissance du Christ, est attribuée à jules Africain, chronographe du IIIe siècle, bien qu’on ne sache à quelle époque elle appartienne réellement [20] :

"La scène se passe en Perse, dans un temple de Junon ([…]), bâti par Cyrus. Un prêtre annonce que Junon a conçu. - Toutes les statues des dieux dansent et chantent à cette nouvelle. - Une étoile descend et annonce la naissance d’un Enfant Principe et Fin. Toutes les statues tombent le visage contre terre. - Les Mages annoncent que cet Enfant est né à Bethléem et conseillent au roi d’envoyer des ambassadeurs. - Alors paraît Bacchus ([…]), qui prédit que cet Enfant chassera tous les faux dieux. — Départ des Mages, guidés par l’étoile. Arrivés à Jérusalem, ils annoncent aux prêtres la naissance du Messie. - À Bethléem, ils saluent Marie, font peindre par un esclave habile, son portrait avec l’Enfant et le placent dans leur temple principal avec cette inscription : À Jupiter Mithra ([…] — au dieu soleil), au Dieu grand, au Roi jésus, l’empire des Perses fait cette dédicace. »
"La lumière de cette étoile, écrit saint Ignace [21], surpassait celle de toutes les autres ; son éclat était ineffable, et sa nouveauté faisait que ceux qui la regardaient en étaient frappés de stupeur. Le soleil, la lune et les autres astres formaient le chœur de cette étoile."

Huginus à Barma, dans la Pratique de son ouvrage [22], emploie les mêmes termes pour exprimer la matière du Grand Œuvre sur laquelle paraît l’étoile : "Prenez de la vraie terre, dit-il, bien imprégnée des rayons du soleil, de la lune et des autres astres."
Au IVe siècle, le philosophe Chalcidius, qui, comme le dit Mullachius, le dernier de ses éditeurs, professait qu’il fallait adorer les dieux de la Grèce, les dieux de Rome et les dieux étrangers, a conservé la mention de l’étoile des Mages et l’explication que les savants en donnaient. Après avoir parlé d’une étoile appelée Ahc par les Egyptiens, et qui annonce des malheurs, il ajoute :

"Il y a une autre histoire plus sainte et plus vénérable, qui atteste que par le lever d’une certaine étoile furent annoncés, non des maladies ni des morts, mais la descente d’un Dieu vénérable pour la grâce de la conversation avec l’homme et pour l’avantage des choses mortelles. Les plus savants des Chaldéens, ayant vu cette étoile en voyageant pendant la nuit, en hommes parfaitement exercés à la contemplation des choses célestes, recherchèrent, à ce que l’on raconte, la naissance récente d’un Dieu, et ayant trouvé la majesté de cet Enfant, ils lui rendirent les vœux qui convenaient à un si grand Dieu. Ce qui vous est beaucoup plus connu qu’à d’autres [23]."

Diodore de Tarse [24] se montre plus positif encore lorsqu’il affirme que "cette étoile n’était pas une de celles qui peuplent le ciel, mais une certaine vertu ou force ([…]) urano-diurne ([…]), ayant pris la forme d’un astre pour annoncer la naissance du Seigneur de tous".
Évangile selon saint Luc, II, v. 1 à 7 :

"Or, en la même contrée, se trouvaient des bergers qui passaient la nuit dans les champs, veillant tour à tour à la garde de leurs troupeaux. Voilà qu’un Ange du Seigneur se présenta devant eux, et une lumière divine les environna, et ils furent saisis d’une grande crainte ; mais l’Ange leur dit :
"Ne craignez point, car voici que je vous apporte la Bonne Nouvelle d’une grande joie pour tout le peuple ; c’est qu’il vous est né aujourd’hui dans la ville de David un Sauveur qui est le Christ-Seigneur ; et ceci sera pour vous le signe : Vous trouverez un Enfant enveloppé de langes et couché dans une crèche".
Au même instant se joignit à l’Ange une multitude de la milice céleste, louant Dieu et disant : Gloire à Dieu, au plus haut des cieux, et paix sur la terre aux hommes de bonne volonté."

Évangile selon saint Matthieu, II, v. I à II :

"Lors donc que jésus fut né en Bethléem de Juda, aux jours du roi Hérode, voilà que des Mages vinrent d’Orient à Jérusalem, disant : Où est Celui qui est né, roi des juifs, car nous avons vu son étoile en Orient et nous sommes venus l’adorer ?
... Alors Hérode, les Mages secrètement appelés, s’enquit d’eux avec soin du temps où l’étoile leur était apparue et, les envoyant à Bethléem, il dit :
Allez, informez-vous exactement de l’Enfant, et, lorsque vous l’aurez trouvé, faites-le-moi savoir afin que, moi aussi, j’aille l’adorer.
Ceux-ci donc, après avoir entendu le roi, s’en allèrent ; et voilà que l’étoile qu’ils avaient vue en Orient les précédait, jusqu’à ce qu’elle vînt et s’arrêtât au-dessus du lieu où était l’Enfant.
Or, voyant l’étoile, ils se réjouirent d’une grande joie, et entrant dans la maison, ils trouvèrent l’Enfant avec Marie, sa mère, et, se prosternant, ils l’adorèrent ; puis, leurs trésors ouverts, ils lui offrirent des présents : de l’or, de l’encens et de la myrrhe."

À propos de faits si étranges et devant l’impossibilité d’en attribuer la cause à quelque phénomène céleste, A. Bonnetty [25], frappé du mystère qui enveloppe ces narrations, interroge :
"Qui sont ces Mages, et que faut-il penser de cette étoile ? C’est ce que se demandent en ce moment les critiques rationalistes et autres. Il est difficile de répondre à ces questions, parce que le Rationalisme et l’Ontologisme anciens et modernes, puisant toutes leurs connaissances en eux-mêmes, ont fait oublier tous les moyens par lesquels les anciens peuples de l’Orient conservaient les traditions primitives."
Nous retrouvons la première mention de l’étoile dans la bouche de Balaam. Celui-ci, qui serait né dans la ville de Péthor, sur l’Euphrate, vivait, dit-on, vers l’an 1477 av. J.-C., au milieu de l’empire assyrien à ses débuts. Prophète ou Mage en Mésopotamie, Balaam s’écrie :
"Comment pourrai-je maudire celui que son Dieu ne maudit pas ? Comment donc menacerai-je celui que Jéhovah ne menace pas ? Ecoutez !... je la vois, mais pas maintenant ; je la contemple, mais pas de près... Une étoile se lève de Jacob et le sceptre sort d’Israël..." (Num., XXIV, 47).
Dans l’iconographie symbolique, l’étoile sert à désigner aussi bien la conception que la naissance. La Vierge est souvent représentée nimbée d’étoiles. Celle de Larmor (Morbihan), qui fait partie d’un fort joli triptyque interprétant la mort du Christ et la souffrance de Marie, - Mater dolorosa, - où l’on peut remarquer, dans le ciel de la composition centrale, le soleil, la lune, les étoiles et l’écharpe d’Iris, tient de la main droite une grande étoile, - maris stella, - épithète donnée à la Vierge dans une hymne catholique.
G. J. Witkowski [26] nous décrit un vitrail très curieux, qui se trouvait près de la sacristie, dans l’ancienne église Saint-Jean à Rouen, aujourd’hui détruite. Ce vitrail figurait la Conception de saint Romain. "Son père, Benoît, conseiller de Clotaire II, et sa mère Félicité, étaient couchés dans un lit, entièrement nus, selon l’usage qui dura jusqu’au milieu du XVIe siècle. La conception était figurée par une étoile qui brillait sur la couverture en contact avec le ventre de la femme... Les bordures de cette vitre, déjà singulière par son motif principal, étaient ornées de médaillons où l’on distinguait, non sans surprise, les figures de Mars, Jupiter, Vénus, etc., et pour qu’on n’eût aucun doute sur leur identité, la figure de chaque déité était accompagnée de son nom."

VIII.

De même que l’âme humaine a ses replis secrets, de même la cathédrale a ses couloirs cachés. Leur ensemble, qui s’étend sous le sol de l’église, constitue la crypte (du grec […], caché).
En ce lieu bas, humide et froid, l’observateur éprouve une sensation singulière et qui impose le silence : celle de la puissance unie aux ténèbres. Nous sommes ici dans l’asile des morts, comme à la basilique de Saint-Denis, nécropole des illustres, comme aux Catacombes romaines, cimetière des chrétiens. Des dalles de pierre ; des mausolées de marbre ; des sépulcres ; débris historiques, fragments du passé. Un silence morne et pesant emplit les espaces voûtés. Les mille bruits du dehors, ces vains échos du monde, n’arrivent plus jusqu’à nous. Allons-nous déboucher dans les cavernes des cyclopes ? Sommes-nous au seuil d’un enfer dantesque, ou sous les galeries souterraines, si accueillantes, si hospitalières aux premiers martyrs ? - Tout est mystère, angoisse et crainte en cet antre obscur...
Autour de nous, nombreux, des piliers énormes, massifs, parfois jumelés, dressés sur leurs bases larges et chanfreinées. Chapiteaux courts, peu saillants, sobres, trapus. Formes rudes et frustes, où l’élégance et la richesse cèdent le pas à la solidité. Muscles épais, contractés sous l’effort, qui se partagent sans défaillance le poids formidable de l’édifice entier. Volonté nocturne, muette, rigide, tendue dans une résistance perpétuelle à l’écrasement. Force matérielle que le constructeur sut ordonner et répartir, en donnant à tous ces membres l’archaïque aspect d’un troupeau de pachydermes fossiles, soudés les uns aux autres, arrondissant leurs dos osseux, creusant leurs ventres pétrifiés sous la poussée d’une charge excessive. Force réelle, mais occulte, qui s’exerce dans le secret, se développe dans l’ombre, agit sans trêve dans la profondeur des substructions de 1’œuvre. Telle est l’impression dominante qu’éprouve le visiteur en parcourant les galeries des cryptes gothiques.
Jadis, les chambres souterraines des temples servaient de demeure aux statues d’Isis, lesquelles devinrent, lors de l’introduction du christianisme en Gaule, ces Vierges noires que le peuple, de nos jours, entoure d’une vénération toute particulière. Leur symbolisme est d’ailleurs identique ; les unes et les autres montrent, sur leur soubassement, la fameuse inscription : Virgini pariturœ ; à la Vierge qui doit enfanter. Ch. Bigarne [27], nous parle de plusieurs statues d’Isis désignées sous le même vocable. "Déjà, dit l’érudit Pierre Dujols, dans sa Bibliographie générale de l’Occulte, le savant Elias Schadius avait signalé, dans son livre De dictis Germanicis, une inscription analogue : Isidi, seu Virgini ex qua filius proditurus est [28]. Ces icônes n’auraient donc point le sens chrétien qu’on leur prête, du moins exotériquement. Isis avant la conception, c’est, dit Bigarne, dans la théogonie astronomique, l’attribut de la Vierge que plusieurs monuments, bien antérieurs au christianisme, désignent sous le nom de Viro paritura, c’est-à-dire la terre avant sa fécondation, et que les rayons du soleil vont bientôt animer. C’est aussi la mère des dieux, comme l’atteste une pierre de Die : Matri Deum Magna ideæ." On ne peut mieux définir le sens ésotérique de nos Vierges noires. Elles figurent, dans la symbolique hermétique, la terre primitive, celle que l’artiste doit choisir pour sujet de son grand ouvrage. C’est la matière première à l’état de minerai, telle qu’elle sort des gîtes métallifères, profondément enfouie sous la masse rocheuse. C’est, nous disent les textes, "une substance noire, pesante, cassante, friable, qui a l’aspect d’une pierre et se peut broyer en menus morceaux à la façon d’une pierre". Il apparaît donc régulier que l’hiéroglyphe humanisé de ce minéral en possède la couleur spécifique et qu’on lui réserve pour habitat les lieux souterrains des temples.
De nos jours, les Vierges noires sont peu nombreuses. Nous en citerons quelques-unes qui, toutes, jouissent d’une grande célébrité. La cathédrale de Chartres est la mieux partagée sous ce rapport ; elle en possède deux, l’une, désignée sous le vocable expressif de Notre-Dame-sous-Terre, dans la crypte, est assise sur un trône dont le socle porte l’inscription déjà relevée : Virgini parituræ ; l’autre, extérieure, appelée Notre-Dame-du-Pilier, occupe le centre d’une niche remplie d’ex voto sous forme de cœurs embrasés. Cette dernière, nous dit Witkowski, est l’objet de la dévotion d’un grand nombre de pèlerins. "Primitivement, ajoute cet auteur, la colonne de pierre qui lui sert de support était "cavée" des coups de langue et de dents de ses fougueux adorateurs, comme le pied de saint Pierre, à Rome, ou le genou d’Hercule que les païens adoraient en Sicile ; mais, pour la préserver des baisers trop ardents, elle fut entourée d’une boiserie en 1831." Avec sa Vierge souterraine, Chartres passe pour être le plus ancien de tous les pèlerinages. Ce n’était d’abord qu’une antique statuette d’Isis "sculptée avant Jésus-Christ", ainsi que le racontent d’anciennes chroniques locales. Toutefois, notre image actuelle ne date que de l’extrême fin du XVIIIe siècle, celle de la déesse Isis ayant été détruite, à une époque inconnue, et remplacée par une statue de bois, tenant son Enfant assis sur les genoux, laquelle fut brûlée en 1793.
Quant à la Vierge noire de Notre-Dame du Puy, - dont les membres ne sont pas apparents, - elle affecte la figure d’un triangle, par sa robe qui la ceint au col et s’évase sans un pli jusqu’au pied. L’étoffe en est décorée de ceps de vigne et d’épis de blé, - allégoriques du pain et du vin eucharistiques, - et laisse passer, au niveau de l’ombilic, la tête de l’Enfant, aussi somptueusement couronnée que celle de sa mère.
Notre-Dame-de-Confession, célèbre Vierge noire des cryptes Saint-Victor, à Marseille, nous offre un beau spécimen de statuaire ancienne, souple, large et grasse. Cette figure, pleine de noblesse, tient un sceptre de la main droite et a le front ceint d’une couronne à triple fleuron (pl. 1).
Notre-Dame de Rocamadour, but d’un pèlerinage fameux, déjà fréquenté l’an 1166, est une madone miraculeuse dont la tradition fait remonter l’origine au juif Zachée, chef des publicains de Jéricho, et qui domine l’autel de la chapelle de la Vierge construite en 1479. C’est une statuette de bois, noircie par le temps, enveloppée dans une robe de lamelles d’argent qui en consolide les débris vermoulus. "La célébrité de Rocamadour remonte au légendaire ermite, saint Amateur ou Amadour, lequel sculpta en bois une statuette de la Vierge à laquelle de nombreux miracles furent attribués. On raconte qu’Amateur était le pseudonyme du publicain Zachée, converti par Jésus-Christ ; venu en Gaule, il aurait propagé le culte de la Vierge. Celui-ci est fort ancien à Rocamadour ; cependant, la grande vogue du pèlerinage ne date que du XIIe siècle" [29].
À Vichy, la Vierge noire de l’église Saint-Blaise y est vénérée "de toute ancienneté", ainsi que le disait déjà Antoine Gravier, prêtre communaliste au XVIIe siècle. Les archéologues datent cette sculpture du XIVe siècle, et, comme l’église Saint-Blaise, où elle est déposée, ne fut construite, dans ses parties les plus anciennes, qu’au XVe siècle, l’abbé Allot, qui nous signale cette statue, pense qu’elle figurait autrefois dans la chapelle Saint-Nicolas, fondée en 1372 par Guillaume de Hames.
L’église de Guéodet, nommée encore Notre-Dame-de-la-Cité, à Quimper, possède aussi une Vierge noire.
b[Camille Flammarion [30] nous parle d’une statue analogue qu’il vit dans les caves de l’Observatoire, le 24 septembre 1871, deux siècles après la première observation thermométrique qui y fut faite en 1671.]b "Le colossal édifice de Louis XlV, écrit-il, qui élève la balustrade de sa terrasse à vingt-huit mètres au-dessus du sol, descend au-dessous en des fondations qui ont la même profondeur : vingt-huit mètres. À l’angle de l’une des galeries souterraines, on remarque une statuette de la Vierge, placée là cette même année 1671, et que des vers gravés à ses pieds invoquent sous le nom de Nostre-Dame de dessoubs terre." Cette Vierge parisienne peu connue, qui personnifie dans la capitale le mystérieux sujet d’Hermès, paraît être une réplique de celle de Chartres, la benoiste Dame souterraine.
Un détail encore, utile pour l’hermétiste. Dans le cérémonial prescrit pour les processions de Vierges noires, on ne brûlait que des cierges de couleur verte.
Quant aux statuettes d’Isis, — nous parlons de celles qui échappèrent à la christianisation, — elles sont plus rares encore que les Vierges noires. Peut-être conviendrait-il d’en rechercher la cause dans la haute antiquité de ces icônes. Witkowski [31] en signale une que logeait la cathédrale Saint-Etienne, de Metz. "Cette figure en pierre d’Isis, écrit l’auteur, mesurant 0 m. 43 de haut sur 0 m. 29 de large, provenait du vieux cloître. La saillie de ce haut relief était de 0 m. 18 ; il représentait un buste nu de femme, mais si maigre que, pour nous servir d’une expression imagée de l’abbé Brantôme, "elle ne pouvoit rien monstrer que le bastiment" ; sa tête était couverte d’un voile. Deux mamelles sèches pendaient à sa poitrine comme celles des Dianes d’Ephèse. La peau était colorée en rouge, et la draperie qui contournait la taille en noir... Une statue analogue existait à Saint-Germain-desPrés et à Saint-Etienne de Lyon."
Toutefois, ce qui demeure pour nous, c’est que le culte d’Isis, la Cérès égyptienne, était fort mystérieux. Nous savons seulement qu’on fêtait solennellement la déesse, chaque année, dans la ville de Busiris, et qu’on lui sacrifiait un bœuf. "Après les sacrifices, dit Hérodote, les hommes et les femmes, au nombre de plusieurs myriades, se portent de grands coups. Pour quel dieu ils se frappent, j’estime que ce serait de ma part une impiété que de le dire." Les Grecs, de même que les Égyptiens, gardaient un silence absolu sur les mystères du culte de Cérès, et les historiens ne nous ont rien appris qui pût satisfaire notre curiosité. La révélation aux profanes du secret de ces pratiques était punie de mort. On considérait même comme un crime de prêter l’oreille à la divulgation. L’entrée du temple de Cérès, à l’exemple des sanctuaires égyptiens d’Isis, était rigoureusement interdite à tous ceux qui n’avaient point reçu l’initiation. Cependant, les renseignements qui nous ont été transmis sur la hiérarchie des grands prêtres nous autorisent à penser que les mystères de Cérès devaient être du même ordre que ceux de la Science hermétique. En effet, nous savons que les ministres du culte se répartissaient en quatre degrés : l’Hiérophante, chargé d’instruire les néophytes ; le Porte-Flambeau, qui représentait le Soleil ; le Héraut, qui représentait Mercure ; le Ministre de l’Autel, qui représentait la Lune. À Rome, les Céréalies se célébraient le 12 avril et duraient huit jours. On portait, dans les processions, un œuf, symbole du monde, et l’on y sacrifiait des porcs.
Nous avons dit plus haut qu’une pierre de Die, représentant Isis, la désignait comme étant la mère des dieux. La même épithète s’appliquait à Rhéa ou Cybèle. Les deux divinités se révèlent ainsi proches parentes, et nous aurions tendance à ne les considérer qu’en tant qu’ expressions différentes d’un seul et même principe. M. Charles Vincens confirme cette opinion par la description qu’il donne d’un bas-relief figurant Cybèle, que l’on a vu, durant des siècles, à l’extérieur de l’église paroissiale de Pennes (Bouches-du-Rhône), avec son inscription : Matri Deum. "Ce curieux morceau, nous dit-il, a disparu vers 1610 seulement, mais il est gravé dans le Recueil de Grosson (p. 20)." Analogie hermétique singulière : Cybèle était adorée à Pessinonte, en Phrygie, sous la forme d’une pierre noire que l’on disait être tombée du ciel. Phidias représente la déesse assise sur un trône entre deux lions, ayant sur la tête une couronne murale de laquelle descend un voile. Parfois, on la figure tenant une clef et paraissant écarter son voile. Isis, Cérès, Cybèle, trois têtes sous le même voile.

IX.

Ces préliminaires achevés, il nous faut maintenant entreprendre l’étude hermétique de la cathédrale, et, pour limiter nos investigations, nous prendrons pour type le temple chrétien de la capitale, Notre-Dame de Paris.
Notre tâche, certes, est difficile. Nous ne vivons plus au temps de messire Bernard, comte de Trévise, de Zachaire ou de Flamel. Les siècles ont laissé leur trace profonde au front de l’édifice, les intempéries l’ont creusé de larges rides, mais les ravages du temps comptent peu au regard de celles qui imprimèrent les fureurs humaines. Les révolutions y gravèrent leur empreinte, regrettable témoignage de la colère plébéienne ; le vandalisme, ennemi du beau, y assouvit sa haine par d’affreuses mutilations, et les restaurateurs eux-mêmes, quoique portés des meilleures intentions, ne surent pas toujours respecter ce que les iconoclastes avaient épargné.
Notre-Dame de Paris élevait jadis sa majesté sur un perron de onze marches. À peine isolée, par un parvis étroit, des maisons de bois, des pignons aigus étagés en encorbellement, elle gagnait en hardiesse, en élégance ce qu’elle perdait en masse. Aujourd’hui, et grâce au recul, elle paraît d’autant plus massive qu’elle est plus dégagée, et que ses porches, ses piliers et ses contreforts portent directement sur le sol ; les remblais successifs ont peu à peu comblé ses degrés et fini par les absorber jusqu’au dernier.
Au milieu de l’espace limité, d’une part, par l’imposante basilique, et, de l’autre, par l’agglomération pittoresque des petits hôtels garnis de flèches, d’épis, de girouettes, percés de boutiques peintes aux poutrelles sculptées, aux enseignes burlesques, creusés sur leurs angles de niches ornées de madones ou de saints, flanqués de tourelles, d’échauguettes à poivrières, de bretèches, au milieu de cet espace, disons-nous, se dressait une statue de pierre, haute et étroite, qui tenait un livre d’une main et un serpent de l’autre. Cette statue faisait corps avec une fontaine monumentale où se lisait ce distique :

Qui sitis, huc tendas : desunt si forte liquores,
Pergredere, æternas diva paravit aquas.
Toi qui as soif, viens ici : Si par hasard les ondes manquent,
Par degré, la Déesse a préparé les eaux éternelles.

Le peuple l’appelait tantôt Monsieur Legris, tantôt Vendeur de gris, Grand jeûneur ou Jeûneur de Notre-Dame.
Bien des interprétations ont été données sur ces expressions étranges, appliquées par le vulgaire à une image que les archéologues ne purent identifier. La meilleure explication est celle que nous en fournit Amédée de Ponthieu [32], et elle nous semble d’autant plus digne d’intérêt que l’auteur, qui n’était point hermétiste, juge sans parti pris et prononce sans idée préconçue :
"Devant ce temple, nous dit-il en parlant de Notre-Dame, se dressait un monolithe sacré que le temps avait rendu informe. Les anciens le nommaient Phœbigène [33] fils d’Apollon ; le peuple le nomma plus tard Maître Pierre, voulant dire Pierre maîtresse, pierre de pouvoir [34] ; il se nommait aussi messire Legris, alors que gris signifiait feu, et particulièrement feu grisou, feu follet...
Selon les uns, ces traits informes rappelaient ceux d’Esculape, ou de Mercure, ou du dieu Terme [35] ; selon d’autres, ceux d’Archambaud, maire du Palais sous Clovis II, qui avait donné le fonds sur lequel l’Hôtel-Dieu était bâti ; d’autres y voyaient les traits de Guillaume de Paris, qui l’avait érigé en même temps que le portail de Notre-Dame ; l’abbé Lebœuf y voit la figure de Jésus-Christ ; d’autres, celle de sainte Geneviève, patronne de Paris.
Cette pierre fut enlevée en 1748, quand on agrandit la place du Parvis-de-Notre-Dame."
Vers la même époque, le chapitre de Notre-Dame reçut l’ordre de supprimer la statue de saint Christophe. Le colosse, peint en gris, s’adossait au premier pilier de droite, en entrant dans la nef Il avait été érigé en 1413 par Antoine des Essarts, chambellan du roi Charles VI. On voulut l’enlever en 1772, mais Christophe de Beaumont, alors archevêque de Paris, s’y opposa formellement. Ce ne fut qu’à sa mort, en 1781, qu’il fut traîné hors de la métropole et brisé. Notre-Dame d’Amiens possède encore le bon géant chrétien porteur de l’Enfant-Jésus, mais il ne doit d’avoir échappé à la destruction que parce qu’il fait corps avec la muraille : c’est une sculpture en bas-relief. La cathédrale de Séville conserve aussi un saint Christophe colossal et peint à fresque. Celui de l’église Saint-jacques-la-Boucherie périt avec l’édifice, et la belle statue de la cathédrale d’Auxerre, qui datait de 1539, fut détruite, par ordre, en 1768, quelques années seulement avant celle de Paris.
Pour motiver de tels actes, il est évident qu’il fallait de puissantes raisons. Bien qu’elles nous paraissent injustifiées, nous en trouvons cependant la cause dans l’expression symbolique tirée de la légende et condensée, - trop clairement sans doute, - par l’image. Saint Christophe, dont Jacques de Voragine nous révèle le nom primitif : Offerus, signifie, pour la masse, celui qui porte le Christ (du grec […]) ; mais la cabale phonétique découvre un autre sens, adéquat et conforme à la doctrine hermétique. Christophe est mis pour Chrysophe : qui porte l’or (gr. crusojoroz). Dès lors, on comprend mieux la haute importance du symbole, si parlant, de saint Christophe. C’est l’hiéroglyphe du soufre solaire (jésus), ou de l’or naissant, élevé sur les ondes mercurielles et porté ensuite, par l’énergie propre de ce Mercure, au degré de puissance que possède l’Elixir. D’après Aristote, le Mercure a pour couleur emblématique le gris ou le violet, ce qui suffit à expliquer pourquoi les statues de saint Christophe étaient revêtues d’un enduit du même ton. Un certain nombre de vieilles gravures conservées au Cabinet des Estampes de la Bibliothèque nationale, et représentant le colosse, sont exécutées au simple trait et d’une teinte bistre. La plus ancienne date de 1418.
On montre encore, à Rocamadour (Lot), une gigantesque statue de saint Christophe, élevée sur le plateau Saint-Michel, qui précède l’église. À côté, on remarque un vieux coffre ferré, au-dessus duquel est fiché dans le roc, et retenu par une chaîne, un grossier tronçon d’épée. La légende veut que ce fragment ait appartenu à la fameuse Durandal, l’épée que brisa le paladin Roland en ouvrant la brèche de Roncevaux. Quoi qu’il en soit, la vérité qui se dégage de ces attributs est fort transparente. L’épée qui ouvre le rocher, la verge de Moïse qui fait jaillir l’eau de la pierre d’Horeb, le sceptre de la déesse Rhée, dont elle frappe le mont Dyndime, le javelot d’Atalante sont un seul et même hiéroglyphe de cette matière cachée des Philosophes, dont saint Christophe indique la nature et le coffre ferré le résultat.
Nous regrettons de n’en pouvoir dire plus sur le magnifique emblème à qui la première place était réservée dans les basiliques ogivales. Il ne nous reste pas de description précise et détaillée de ces grandes figures, groupes admirables par leur enseignement, mais qu’une époque superficielle et décadente fit disparaître sans avoir l’excuse d’une indiscutable nécessité.
Le XVIIIe siècle, règne de l’aristocratie et du bel esprit, des abbés de cour, des marquises poudrées, des gentilshommes à perruques, temps béni des maîtres à danser, des madrigaux et des bergères Watteau, le siècle brillant et pervers, frivole et maniéré qui devait sombrer dans le sang, fut particulièrement néfaste aux œuvres gothiques.
Entraînés par le grand courant de décadence qui prit sous François Ier le nom paradoxal de Renaissance, incapables d’un effort équivalent à celui de leurs ancêtres, tout à fait ignorants de la symbolique médiévale, les artistes s’appliquèrent à reproduire des œuvres bâtardes, sans goût, sans caractère, sans pensée ésotérique, plutôt qu’à poursuivre et à développer l’admirable et saine création française.
Architectes, peintres, sculpteurs, préférant leur propre gloire à celle de l’Art, s’adressèrent aux modèles antiques contrefaits en Italie.
Les constructeurs du moyen âge avaient en apanage la foi et la modestie. Artisans anonymes de purs chefs-d’œuvre, ils édifièrent pour la Vérité, pour l’affirmation de leur idéal, pour la propagation et la noblesse de leur science. Ceux de la Renaissance, préoccupés surtout de leur personnalité, jaloux de leur valeur, édifièrent pour la postérité de leur nom. Le moyen âge dut sa splendeur à l’originalité de ses créations ; la Renaissance dut sa vogue à la fidélité servile de ses copies. Ici, une pensée ; là, une mode. D’un côté, le génie ; de l’autre, le talent. Dans l’œuvre gothique, la facture demeure soumise à l’Idée ; dans l’œuvre renaissante, elle la domine et l’efface. L’une parle au cœur, au cerveau, à l’âme : c’est le triomphe de l’esprit ; l’autre s’adresse aux sens : c’est la glorification de la matière. Du XIIe au XVe siècle, pauvreté de moyens mais richesse d’expression ; à partir du XVIe, beauté plastique, médiocrité d’invention. Les maîtres médiévaux surent animer le calcaire commun ; les artistes de la Renaissance laissèrent le marbre inerte et froid.
C’est l’antagonisme de ces deux périodes, nées de concepts opposés, qui explique le mépris de la Renaissance et sa répugnance profonde pour tout ce qui était gothique.
Un tel état d’esprit devait être fatal à l’œuvre du moyen âge ; et c’est à lui, en effet, que nous devons attribuer les mutilations sans nombre que nous déplorons aujourd’hui.

Notes:

[1] J. F. Colfs, La Filiation généalogique de toutes les Ecoles gothiques, Paris, Baudry, 1884.
[2] Ce jour est célèbre parmi les jours célèbres !
Ce jour est jour de fête parmi les jours de fête !
[3] G. J. Witkowski, L’Art profane à l’Eglise. Étranger. Paris, Schemit, 1908, p. 35.
[4] Toupie au profil de Tau ou Croix. En cabale, sabot équivaut à cabot ou chabot, le chat botté des Contes de ma Mère l’Oie. La galette de l’Épiphanie contient parfois un sabot au lieu d’une fève.
[5] Noël du Fail, Propos rustiques, baliverneries, contes et discours d’Eutrapel (ch. X). Paris, Gosselin, 1842.
[6] Dans les cathédrales, tout était doré et peint de couleurs vives. Nous avons le texte de Martyrius, évêque et voyageur arménien du XVe siècle, qui en fait foi. Cet auteur dit que le porche de Notre-Dame de Paris resplendissait comme l’entrée du paradis. On y voyait le pourpre, le rose, l’azur, l’argent et l’or. On peut encore apercevoir des traces de dorure au sommet du tympan du grand portail. Celui de l’église Saint-Germain-l’Auxerrois a conservé ses peintures, sa voûte azurée constellée d’or.
[7] La Vie de Gargantua et de Pantagruel, par François Rabelais, est une œuvre ésotérique, un roman d’argot. Le bon curé de Meudon s’y révèle comme un grand initié doublé d’un cabaliste de premier ordre.
[8] Le tour, la tournure ba employée pour bel.
[9] Tirésias avait, dit-on, perdu la vue pour avoir dévoilé aux mortels les secrets de l’Olympe. Il vécut pourtant "sept, huit ou neuf âges d’homme" et aurait été successivement homme et femme !
[10] Philosophe dont la vie, bourrée de légendes, de miracles, de faits prodigieux, semble fort hypothétique. Le nom de ce personnage quasi fabuleux ne nous paraît être qu’une image mytho-hermétique du compost, ou rebis philosophal, réalisé par l’union du frère et de la sœur, de Gabritius et de Beva, d’Apollon et de Diane. Dès lors, les merveilles racontées par Philostrate, étant d’ordre chimique, ne sauraient nous surprendre.
[11] M. l’abbé Ansault, La Croix avant Jésus-Christ. Paris, V. Rétaux, 1894.
[12] M. Amyraut, Paraphrase de la Première Epître de saint Pierre (ch. II, v. 7). Saumur, jean Lesnier, 1646, p. 27.
[13] La Grande Encyclopédie. Art. Labyrinthe. T. XXI, p. 703.
[14] De Nuysement, Poème philosophic de la Vérité de la Phisique Mineralle, dans Traittez de l’Harmonie et Constitution generalle du Vray Sel. Paris, Périer et Buisard, 1620 et 1621, p. 254.
[15] La convallaire polygonée, vulgairement Sceau de Salomon, doit son appellation à sa tige, dont la section est étoilée comme le signe magique attribué au roi des Israélites, fils de David.
[16] Cabalistiquement, l’or enté, greffé.
[17] Varro, dans Servius, Eneid, t. III, p. 386.
[18] Opus imperfectum in Mattheum. Hom. II, joint aux Œuvres de saint jean Chrysostome, Patr. Grecque, t. LVI, p. 637.
[19] Apocryphes, t. II, p. 469.
[20] Julius Africanus, dans Patr. Grecque, t. X, p. 97 et 107.
[21] Epître aux Ephésiens, C. XIX.
[22] Huginus à Barrna, Le Règne de Saturne changé en Siècle d’or. Paris, Derieu, 1780.
[23] Chalcidius, Comm. in Timœum Platonis, c. 125 ; dans les Frag. Philosophorum grœcorum de Didot, t. II, p. 210. - Chalcidius s’adresse, de toute évidence, à un initié.
[24] Diodore de Tarse, Du Destin, dans Photius, cod. 233 ; Patr. Grecque, t. CIII, p. 878.
[25] A. Bonnetty, Documents historiques sur la Religion des Romains, t. II, p. 564.
[26] G. J. Witkowski, L’Art profane à l’Eglise. France. Paris, Schemit, 1908, p. 382.
[27] Ch. Bigarne, Considérations sur le Culte d’Isis chez les Eduens, Beaune, 1862.
[28] À Isis, ou à la Vierge de qui le Fils prendra naissance.
[29] La Grande Encyclopédie, t. XXVIII, p. 761.
[30] Camille Flammarion, L’Atmosphère. Paris, Hachette, 1888, p. 362.
[31] Cf. L’Art profane à l’Eglise. Étranger. Op. Cit., p. 26.
[32] Amédée de Ponthieu, Légendes du Vieux Paris. Paris, Bachelin-Deflorenne, 1867, p. 91.
[33] Engendré du soleil ou de l’or.
[34] C’est la pierre angulaire dont nous avons parlé.
[35] Les Termes étaient des bustes d’Hermès (Mercure).

16 janvier 2017

Detox Aluminium et Silicium un puissant antidote.

BQk53vAluminium et Silicium, par le Dr Yves Baccichetti.

Maladie d’Alzheimer, fibromyalgie, explosion de l’ostéoporose. La responsabilité de l’aluminium est démontrée. Le silicium constitue

un puissant antidote.

L’aluminium a commencé à être utilisé au milieu du 19e siècle. Il était à l’époque rare et prisé. A la Cour de Napoléon III, les couverts en aluminium ont un temps remplacés ceux en or. Sa fabrication nécessite beaucoup d’électricité et sa production a été plus importante avec l’abondance de cette dernière. Actuellement, l’aluminium est omniprésent, industrie aéronautique, automobile, habitat mais aussi, et de manière beaucoup plus inquiétante, alimentation, cosmétique, hygiène, et médecine.

L’aluminium est très dangereux pour la santé. Le livre de Virginie Belle « Quand l’aluminium nous empoisonne. Enquête sur un scandale sanitaire » fait le point sur la question. Il a eu pour mérite de faire réagir les autorités sanitaires lesquelles ont commandé des études et des rapports timides car la désinformation est grande et touche les médecins eux-mêmes, tout comme pour les métaux lourds, les laitages, le cholestérol etc.

Comment s’y prend l’aluminium pour opérer ses méfaits?

L’aluminium est surtout absorbé par voie orale mais peut l’être aussi par voie cutanée ou respiratoire. Actuellement certaines grandes marques ont retiré l’aluminium de leurs déodorants.

Dans le corps humain, l’aluminium se substitue au fer, au cuivre et au zinc empêchant les enzymes de fonctionner et perturbant les réactions chimiques.

Les métaux lourds, mercure, plomb, cadmium, agissent de la même manière. Cela entraîne une mortalité accrue, une augmentation des accidents cardiaques, cancers, diabète, et maladies inflammatoires avec une spécificité pour chaque métal. L’aluminium est surtout neurotoxique.

L’aluminium provoque particulièrement maladie d’Alzheimer, fibromyalgie et ostéoporose.

- la maladie d’Alzheimer se caractérise par la présence dans le cerveau de deux protéines anormales: la désorganisation de la protéine TAU et la formation de plaques beta amyloïdes appelées aussi plaques séniles. Cela provoque la mort des cellules nerveuses et la destruction progressive du cortex cérébral. Il est formellement démontré que ces protéines anormales se forment sous l’effet de l’aluminium.

- L’ostéoporose: cela est affirmé par deux grands spécialistes, l’anglais C.Exley, et le français R.Gherardi. Cela semble a priori surprenant mais en fait très logique. Le collagène est un tissu indispensable à la formation de l’os. Une enzyme très importante contribue à sa fabrication: la proline hydroxylase. Or l’aluminium se substitue au fer dans cette enzyme laquelle ne peut plus fonctionner. L’aluminium provoque aussi des modifications de l’immunité avec inflammation chronique et libération de cytokines qui activent les ostéoclastes, cellules qui détruisent l’os.

- La fibromyalgie: il existe moins de donnés sur cette maladie qui n’existait pas il y a 20 ans ce qui est bien la preuve qu’il s’agit d’une maladie due à nos comportements et modes de vie nouveaux. Le professeur Gherardi a montré que la myofascite à macrophages, lésion retrouvée dans la fibromyalgie est due à l’aluminium et se retrouve au point d’injection des vaccins où des dépôts d’aluminium se forment. Après quelques jours il se retrouve dans la circulation générale puis franchit la barrière hématoméningée et atteint le cerveau. Les personnes victimes de cette affection voient leurs troubles s’améliorer après prise prolongée de silicium qui est un chélateur de l’aluminium.

- L’allergie: nous avons remarqué que certains cas d’allergies chez les enfants, eczema, asthme, s’amélioraient après élimination de l’aluminium.

Où se trouve l’aluminium?

L’aluminium est malheureusement ubiquitaire et il est quasiment impossible d’y échapper.

- Ustensiles de cuisine en aluminium, cuisine en papillotes, barquettes, canettes… sont dangereuses car l’acidité de leur contenu (sodas) et le fait de les chauffer détachent des particules d’aluminium qui sont alors absorbées par l’intestin.

- Eau courante: l’aluminium est utilisé pour éclaircir l’eau de certaines villes; officiellement le procédé n’est pas dangereux alors que plusieurs études réalisées en Norvège où les eaux de certaines régions sont naturellement riches en aluminium, montrent que les cas de maladie d’Alzheimer sont beaucoup plus nombreux. La Norvège est également le pays où le taux de fractures de col du fémur est des plus importants. Une étude réalisée en France, par l’Inserm de Bordeaux, l’étude PAQUID, a abouti à des conclusions presque identiques.

- Aliments: l’aluminium est utilisé comme agent de texture et comme colorant. Il se retrouve dans de nombreux gâteaux, fromages, matières grasses tartinables, certains vins et boissons et jusque dans le lait en poudre des nourrissons. Les additifs alimentaires à base d’aluminium: E173, 520, 521, 523, 541, 554, 555, 556, 559 et E55.

- Les médicaments: les pansements gastriques, les épaississants, les médicaments anti-reflux etc. Les polymédications des sujets sont une autre cause connue mais non reconnue de la maladie d’Alzheimer.

- Les vaccins: l’aluminium est utilisé comme adjuvant dans plus de la moitié des vaccins actuels.

4. Le silicium est un puissant antidote de l’aluminium.

Comme l’écrit Michel Dogna, alors que dans toutes les cantines et réfectoires la cuisine se faisait dans des ustensiles d’aluminium, aucun problème ne se posait car nous étions alors protégés par le silicium de notre alimentation ce qui n’est plus le cas actuellement.

Ses modes d’action sont multiples:

- il diminue l’absorption intestinale d’aluminium.

- Il augmente son excrétion rénale et donc son élimination.

- Il l’extrait des enzymes qui peuvent alors refonctionner; par exemple le professeur Birchall a montré que le silicium à fortes concentrations élimine l’aluminium de la proline hydroxylase permettant au fer lié à cet enzyme d’agir à nouveau.

- Fasman, a montré que le silicium à concentration sanguine égale à celle de l’aluminium, l’extrait des protéines TAU et des plaques beta amyloïdes. Lorsque la concentration en silicium est doublée, les protéines Tau et beta amyloïdes retournent à leur état initial. Cela permet donc d’éviter la destruction des cellules nerveuses si entrepris suffisamment tôt.

- Chez les poissons, plantes aquatiques, certains micro organismes, le silicium joue le même rôle protecteur que chez les mammifères. Les études sur les escargots d’eau ont permis de mettre en évidence les mécanismes chimiques précis.

Le silicium est un grand protecteur du cerveau. Cela avait été démontré par un autre spécialiste, Edith Carlisle, qui a démontré que l’administration d’aluminium provoque la maladie d’Alzheimer uniquement chez les sujets âgés lesquels ont perdu leur silicium. Les sujets jeunes sont protégés de cette maladie par leur silicium. L’intoxication par l’aluminium accélère la perte de silicium du cerveau.

Le silicium est également un grand protecteur de manière formellement démontrée de l’os, des articulations, du système artériel et de tout l’appareil cardiovasculaire.

Le corps a besoin de 5 à 6mg de silicium par jour pour fonctionner correctement. Si l’alimentation ne les apporte pas, le corps les puise dans les organes les plus riches, l’aorte, la peau, les tendons et articulations, le cerveau et les reins qui perdent leur silicium et se dégradent progressivement.

Il convient donc d’adopter une alimentation riche en silicium ou de se supplémenter régulièrement notamment à partir de la cinquantaine. Mais toutes les formes de silicium ne sont pas adaptées et certaines aboutissent même à des effets inverses. Il convient donc de bien se documenter avant d’entreprendre cette démarche. Le silicium organique contenu dans les plantes est le plus adapté. La prêle est la plante la plus riche en silicium. Elle est présente sur Terre depuis 250 millions d’années ce qui témoigne de son contenu en substances protectrices. Elle contient, par exemple, de la vitamine C sous six formes différentes, des sels minéraux absorbables, comme potassium, magnésium, calcium, phosphore et de nombreux anti-oxydants. Or la prêle ne peut vivre sans silicium ce qui souligne l’importance de ce dernier.

Mais pour être efficace elle doit être utilisée avec des règles rigoureuses: pression à froid, afin de ne pas contenir certains antioxydants et huiles essentielles comme le quercétol, elle ne doit pas être mélangée à d’autres plantes sauf rares exceptions et elle ne doit surtout pas être mélangée à d’autres formes de silicium comme silicates ou sels de silicium.

A ces conditions, la prêle est à notre connaissance la meilleure source de silicium assimilable.

Références.

Virginie Belle, « Quand l’aluminium nous empoisonne », enquête sur un scandale sanitaire, Ed. Max Milo.

Aluminum-dependent regulation of intracellular silicon in the aquatic invertebrate Lymnaea stagnalis Mahmoud Desouky,*† Ravin Jugdaohsingh,‡ Catherine R. McCrohan,* Keith N. White,* and Jonathan J. Powell Proc Natl Acad Sci U S A. 2002 March 19; 99(6): 3394–3399.

EXLEY C (Editor) (2001) Aluminium and Alzheimer’s Disease: The Science that Describes the Link. Elsevier Science, Amsterdam, The Netherlands. 441p.

EXLEY C & KORCHAZHKINA O (2001) The association of aluminium and beta amyloid in Alzheimer’s disease. In: Aluminium and Alzheimer’s Disease: The Science that Describes the Link. Elsevier Science, Amsterdam, The Netherlands. pp. 421-433.

BIRCHALL JD, EXLEY C, CHAPPELL JS & PHILLIPS MJ (1989) Acute toxicity of aluminium to fish eliminated in silicon-rich acid waters.Nature, 338, pp. 146-148.

EXLEY C & BIRCHALL JD (1993) Aluminium and Alzheimer’s Disease. Age and Ageing, 22, pp. 391-392.

EXLEY C (1996) Amyloid, aluminium and the aetiology of Alzheimer’s disease. Medical Journal of Australia, 164, pp. 252-253.

EXLEY C (2006) Aluminium-adsorbed vaccines. The Lancet Infectious Diseases 6, p. 189

EXLEY C, KORCHAZHKINA O, JOB D, STREKOPYTOV S, POLWART A & CROME P (2006) Non-invasive therapy to reduce the body burden of aluminium in Alzheimer’s disease. Journal of Alzheimer’s Disease 10, pp. 17-24.

Fasman, Method For Treating And Preventing Alzheimer’s Disease

Alzheimer Dis Assoc Disord.1987;1(2):83-9.Effect of dietary silicon and aluminum on silicon and aluminum levels in rat brain. Carlisle EM, Curran MJ.Division of Nutritional Sciences, School of Public Health, UCLA 90024.

15 janvier 2017

Les corps subtils et les lois de resonances quantiques

IntuitionK

La Tradition nous enseigne que l’être humain est composé de sept corps (un corps physique et six corps subtils) distincts, mais reliés entre eux par un système cohérent de transmission d’information. Six de ces corps nous sont directement acces- sibles par l’expérience humaine, lors de notre vie ici-bas, le 7 e corps – le corps divin – est davantage lié à notre expérience de l’au-delà.

Le terme de « corps » n’est pas très approprié dans une vision quantique et moderne, mais il est facile à comprendre, car faisant directe- ment référence à la notion de corps physique, le corps qui nous est le plus accessible dans notre réalité quotidienne. Nos différents corps peuvent être compris comme des outils d’ex- périmentation de la réalité visible et invisible. Notre corps physique, par les sensations et les perceptions, nous renseigne sur notre environ- nement physique. Objectivité et subjectivité L’expérimentation de la réalité des plans physi- ques a la particularité d’être partageable par le plus grand nombre d’individus.

C’est ce qui est communément appelé « la réalité objective ». Il en va de même pour tous les autres corps, sauf qu’ils sont en grande partie liés à des réa- lités invisibles, plus subtiles, moins partagea- bles, car plus personnelles. L’expérimentation de ces corps demande du ressenti, car elle fait appel à notre expérience personnelle, à notre monde intérieur. Pour cette raison, nous la nommons « réalité subjective » par opposition à la « réalité objective ». L’objectif signifie que nous sommes séparés de ce qui est ressenti – le sujet est séparé de l’objet. Le subjectif signifie que le sujet et l’objet sont indissociables. Les sciences phy- siques sont objectives, les sciences humaines sont subjectives. Plus nous expérimentons des plans subtils avec nos corps subtils, plus cette réalité est subjective, mais il n’en demeure pas moins qu’il s’agit également d’une réalité,

propre à cette personne et qu’il ne convient pas de la juger. Notre société accorde beaucoup d’im- portance à la réalité objective, au point de dénigrer, voire même de nier, la réalité subjec- tive. Lorsqu’un enfant parle à un être invisible – considéré comme imaginaire – notre cerveau gauche nous dit que tout cela n’existe pas et que ça lui passera quand il sera devenu grand. Si nous faisons appel à notre cerveau droit, cet être imaginaire nous renseigne parfaitement, par le langage symbolique et le ressenti, sur la réalité intérieure de l’enfant. La pertinence des informations obtenues en est même déconcer- tante quand on sait l'interpréter.

 

Une personne utilisant son cerveau gauche ne pourra jamais comprendre une autre personne utilisant son cerveau droit, car la première manière de fonctionner se réfère à la réalité objective alors que la deuxième est branchée sur la réalité subjective. En n’utilisant que la moitié de notre cerveau, il est évident que nous occultons la moitié de la réalité. Une perception probabiliste Nous pouvons considérer chaque « corps » comme un outil de perception d’une partie de la vaste réalité. Cette perception doit toujours être considérée comme une probabilité d’accéder à une information. Cette probabilité, très élevée dans le plan phy- sique, l'est de moins en moins à mesure que l’on accède à des plans plus subtils (voir dans le tableau ci-contre).

Le terme de « corps » peut être compris comme « champ d’influence ». C’est-à-dire qu’une force – ou une information – agit sur ce champ et en modifie les caractéristiques. Prenons l’exemple d’une aiguille que l’on approche de la peau d’une personne. Lorsque l’aiguille (force-information) touche la peau, le cerveau traduit l’information en « douleur », nous avertissant ainsi qu’une force a pénétré le champ d’influence du corps physique. La peau (le corps physique) réagit à la présence de l’aiguille (la force) en se déformant sous son influence. Ce processus est exactement le même dans les plans subtils. Dans le plan éthérique, l’onde de forme de l’aiguille déforme le corps éthérique et donc le champ vital. En utilisant son ressenti (perception probabiliste du corps éthérique), nous pouvons percevoir la pré- sence (perturbation du champs éthérique) de l’aiguille (onde de forme de l’objet), même à plusieurs mètres du corps physique. L es corps subtils 9 C’est en faisant ce type d’expérience, facile à reproduire, qu’il est possible de démontrer l’existence des corps subtils, dans le cas pré- sent, du corps éthérique et du champ vital qui en est l'émanation vibratoire. Il en va de même pour l’expérimentation de tous les autres plans subtils. Il est évident que ces expériences ne sont pas à la portée de tout un chacun. Cela demande de développer son ressenti, par un entraînement ad hoc, comme il est possible d'augmenter son acuité visuelle ou auditive. Plus le ressenti est développé, c’est-à-dire peu encombré d’infor- mations parasites provenant de l’environne- ment ou émanant de la personne elle-même, plus la probabilité d’accéder à une information subtile est grande et pertinente. Bien entendu, une personne ne sentant rien aura tendance à nier le phénomène et tout ce qui pourrait pro- venir de ces plans. Essayez de prouver à un aveugle de nais- sance que les couleurs existent. C’est toutefois possible s’il les expérimente à travers ses corps subtils, chaque couleur se traduisant en une sensation bien précise. Loi d'action-réaction Nous appelons « loi d’action-réaction » le mécanisme par lequel nous accédons à des informations et à la façon dont nous les trai- tons au travers de notre filtre personnel, notre expérience vécue. Lorsque nous captons une information ou res- sentons quelque chose, il est alors possible de réagir et d’agir. Nous ressentons la douleur provoquée par l’aiguille et nous pouvons agir en conséquence.

Cette possibilité d’action en retour est parfois inhibée par notre système de croyance et les peurs qui en découlent. Cela va conditionner notre réaction face à ce stimu- lus. L'inhibition de l'action cause un stress non gérable pour la personne. Toute information provenant de l’environ- nement physique et subtil nous permet d’accéder à notre monde intérieur. Chaque événement du quotidien, aussi physique soit-il, n’est que le reflet de notre psyché. Lorsque nous en devenons pleine- ment conscient, le hasard disparaît et nous ne vivons plus que des synchronicités.

10 Loi de résonance La résonance est le phénomène qui nous permet d’entrer en interaction avec des informations extérieures à nous-mêmes. C’est probablement l’unique moyen de créer un pont entre le microcosme (l’être humain) et le macrocosme (l’univers). Toute sensation ou perception n’est envisageable que par résonance avec une informa- tion contenue dans l’un des corps subtils qui composent la personne. Même les sensations physiques n’échappent pas à ce que nous appelons « loi de résonance ».

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C’est par affinité, par résonance, que l’être humain fonctionne, aussi bien dans sa relation avec l’univers qu’avec ses congénères, selon le dicton « qui se ressemble s’assemble ». Sans y mettre de jugement, le bon attire le bon et le mauvais attire le mauvais; le bien attire le bien et le mal attire le mal; le beau attire le beau et le laid attire le laid. La compréhension de la loi de résonance, dite aussi « loi d’attraction », permet de devenir pleinement conscients de ce qui nous arrive, nous offrant alors une oppor- tunité de nous transformer si nous le sou- haitons. Loi de pesanteur Nous appelons « loi de pesanteur » le proces- sus qui tend à conduire les informations les plus subtiles vers la densité. Les différents corps s’emboîtent les uns dans les autres, à la manière des poupées russes. Plus la vibration d’un corps subtil est élevée, plus ce corps est grand et se superpose au corps précédent.

Dans l’idéal, ils s’emboîtent parfaitement et les informations des plans les plus subtils peuvent ainsi migrer vers les corps les plus denses, jusqu’au corps physique. La Tradition nomme « aura » l’ensemble des corps subtils. La forme et les déformations d’un corps physi- que sont des réactions, dans le plan physique, d’émotions vécues (plan astral) et jugées par le mental (plan mental) avec le filtre de nos croyances. Tout ce qui est dans le physique est le reflet des plans subtils . La limite du champ d’influence Cette limite, dans le cas du corps physique est très restreinte dans l’espace et le temps. En revanche, pour les corps subtils, nous pou- vons « toucher » des objets qui ne sont ni ici ni maintenant. Les champs subtils permettent des expériences dans le non-localisé et dans le non-temps. Aura par électroréflexologie Aura par électrophotonique Aura par clairvoyance

11 Plus la physique quantique progresse, plus elle rejoint les hypothèses de la Tradition. Peu à peu, les connaissances ésotériques se voient confirmées par des expériences physi- ques. Si nous avons fait l’acquisition de machines quantiques, c’est parce que nous avons l’in- time conviction que la biophysique explique mieux la réalité de ce que nous vivons, nos expériences, notre ressenti, nos perceptions, notre manière de concevoir l’être humain, que ne le fait la vision traditionnelle biochimique. Une vision quantique de la réalité n’exclut pas la vision de la Tradition. Bien au contraire, les deux se complètent, parlant de la même chose, mais pas avec les mêmes mots. Ce qui suit est une tentative de faire le lien entre la notion de « champ » et celle de « corps ». Le sujet est complexe et demande un mini- mum de bagage scientifique. Le Corps Le Corps appartient au plan physique, à l’électromagnétisme. Il fonctionne grâce à la piezzo-électricité, maintenant ainsi une diffé- rence de potentiel dans les cellules. Ce potentiel tombe à zéro au moment de la mort.

La mémoire du corps physique est contenue dans l’ADN et l’ensemble des molécules constituant la matière vivante. La Tradition enseigne que la vie est une force capable de créer des liaisons entres deux choses. De cette union et de leur mise en mouvement naît la pulsation. Le cœur cesse de battre, le cerveau cesse d’émettre des impulsions, et c’est la mort.

En observant la matière dans son fondement, tout est pulsation, mouvement, rotation de particules, polarisées sur elles-mêmes et autour d’autres particules. Le principe de vie est donc partout, de l’infiniment grand à l’infiniment petit. P hysique quantique et Tradition Les plans de conscience, le Corps, l' Âme, l'Esprit et les champs cellulaires crée des ordres pour H2 (Âme) support de l'information :

la lumière immatériel mémoire contenue dans la lumière (mémoire akashique) immortel contient l'Esprit et la partie immortelle de l'Âme fonctionne grâce à la lumière champ cellulaire H3 / champ de forme éthérique relais de H3 (Esprit) pour donner des ordres à H1 (Corps) support de l'information : onde du neutrino (onde de forme) immatériel mémoire contenue dans l'eau intracellulaire mortel contient les informations liées aux pensées et aux émotions fonctionne grâce au champ magnétique (ions métalliques) Âme / champ cellulaire H2 / champ de mémoire physique exécute les ordres de H2 (Âme) support de l'information: onde photonique matériel mémoire contenue dans l'ADN mortel fonctionne grâce à la piezzo-électricité Corps / champ cellulaire H1 / champ électromagnétique astral mental causal spirituel divin champ de conscience / champ mouvement Esprit (dans l'au-delà) champ unitaire / champ des particules au moment de la mort physique transfert d'une partie de H2 > H3 une partie de l'Âme immortelle rejoint l'Esprit immortel lors de l'incarnation H3 cherche un H2 et s'incarne dans un H1 l'Esprit choisi une Âme et incarne un Corps 12 En biophysique, le champ électromagnétique cellulaire est appelé « champ H1 » selon la terminologie d’Émile Pinal. Ce champ est mesurable physiquement ; les biophotons conduits par ce champ en sont le support de l’information cellulaire. C’est le champ mesuré par l'appareil GDV par le procédé électropho- tonique.

Le champ H1 ne fait qu’exécuter les ordres provenant d’un champ plus subtil, le champ de mémoire. Le corps fabrique toutes les subs- tances nécessaires à son fonctionnement. Une molécule d’adrénaline est créée lorsque nous avons peur. C’est la peur qui crée l’adré- naline et non l’inverse. Le corps physique est donc matériel et mortel, dans le sens où les particules n’ayant plus leurs liaisons maintenues par la force de vie (l’énergie vitale) se décom- posent et il redevient « poussière ». L’Âme L’Âme peut être définie par ce qui anime le corps physique.

L’Âme est mortelle, dans le sens qu’elle disparaît lors de la mort physique. Ce qui animait le corps n’est plus, les charges sont récupérées par des Élémentaux chargés de les recycler. Du point de vue biophysique, l’Âme correspond au champ de mémoire, le « champ H2 ». Ce champ, à mi-chemin entre le physique et le subtil, fonctionne grâce au champ magnéti- que issu des ions métalliques et des métaux contenus dans les molécules présentes dans les cellules. Il se peut aussi que ce champ très faible provienne de l’eau intracellulaire, grâce aux propriétés inhérentes à la molécule d’eau. Au moment de la mort, les métaux migrent en 2-3 jours hors des cellules. Ainsi le champ magnétique disparaît et, avec lui, toutes les informations (mémoires) qui étaient contenues dans ce champ.

Ces mémoires, appelées aussi « mémoires cellulaires » contiennent les informations liées aux pensées et aux émo- tions vécues et mémorisées (cristallisées) par la personne. Le support de cette information est l’onde du neutrino. L’onde du neutrino est aussi appelée « onde du vide ». Ce sont les « ondes de forme » de la Tradition. Les mémoires cellulaires peuvent être apparentées à des formes, les fameux clusters que l’on trouve dans de l’eau dite « structurée » telle que l’eau intracellulaire. Ces mémoires peuvent aussi se trouver dans les particules, et modifier leur spin. Nous appelons « champ de torsion » les mémoires densifiées dans le corps éthérique, d’informa- tion provenant des plans astral et mental. Le champ de torsion est dit « gauche » lorsqu’il contient des mémoires négatives, et « droit » si ces mémoires sont positives pour le vivant.

Le champ de torsion survit à la mort, jusqu’à la dissolution de la matière qui lui a servi de support. Nous pensons que c’est l’eau dans le corps qui capte les ondes du neutrino (les ondes de forme) et les amplifie pour que l’ADN, tel un résonateur, entre en interaction et envoie les informations au cerveau pour être filtrées et analysées. Moins notre eau intracellulaire est saturée de mémoires négatives – « champ de torsion gauche » pour le plan éthérique – « charges astrales » pour le plan astral – « pensées négatives » pour le plan mental – plus nous avons la possibilité de capter des informations provenant de l’environnement. Nous devenons de plus en plus sensibles. Le propre du vivant est sa capacité à augmenter sans cesse la quantité d’informations issues du monde exté- rieur, à ouvrir son « champ de conscience ».

La « connaissance » est le fait de ressentir et d’intégrer ces informations dans son corps physique. Au moment de la mort, le champ de mémoire, le champ cellulaire H2 disparaît en déversant une partie de ses informations dans un champ plus subtil, le champ de forme H3. La Tradition dit qu’une partie de l’Âme, celle qui est immor- telle, rejoint l’Esprit. Le restant disparaît en 2-3 jours. Des mesures au GDV ont confirmé que le rayonnement issu de H1 disparaît en grande partie à l’instant de la mort, puis continue à disparaître lentement, étape par étape au cours des trois jours qui suivent. La Tradition recommande de veiller un défunt pendant trois jours pour que son Âme puisse quitter le corps physique en paix et rejoindre la « Lumière ».

13 Les trois corps, l’éthérique, l’astral et le mental, forment l’Âme. Tout trois disparaissent à la mort physique. Le corps astral étant plus « volatil » que le corps éthérique, il peut parfois s’en détacher quelque peu, tout en maintenant un lien, le « Fil d’Argent », avec le corps éthérique. La personne se trouve alors en état de « décorpo- ration ». Elle se trouve avec sa « conscience » hors du corps physique. Elle ne ressent plus les informations provenant du plan physique et peut traverser la matière, car l’Âme est immatérielle. Tout est perçu par les ondes de formes, comme si on se déplaçait dans un univers virtuel. Une des propriétés des ondes de forme est de ne pas être tributaire de l’es- pace-temps, une personne en état de « décor- poration » peut se retrouver n’importe où en un instant et observer ce qui s’y passe. Certaines techniques chamaniques et certai- nes substances psychotropes ont pour effet de provoquer ce que l'on appelle « voyage cha- manique ».

Le résultat s'apparente beaucoup à la « décorporation », mais comporte des risques de créer des « brèches » dans les corps subtils. Les adeptes de ces techniques peu maîtrisables en subissent les conséquences en étant « fragmentés » et « éclatés » pendant des années. Le corps mental nous permet d’accéder aux plans situés au-dessus. Notre mental sert de réceptacle pour les informations provenant du champ de forme; il peut aussi les « sculpter » et les densifier dans le plan astral et éthérique. Le cerveau est conçu pour transformer les ondes de forme en signal électrique et donc interagir avec le plan physique. Nous pen- sons que le cerveau n’est pas sensible aux molécules, mais uniquement aux formes des molécules (leur onde de forme). Le cerveau ne traiterait pas des substances mais des informations. Si on est sensible aux ondes de forme, il devient possible de se soigner avec des informations comme par exemple avec l’ho- méopathie, la biorésonance, la morathérapie et bien d’autres techniques faisant partie de la « médecine quantique » dite aussi « médecine énergétique et informatique ».

L’Esprit L’Esprit est la volonté agissante qui cherche, par l’intermédiaire d’une Âme, à vivre des expériences dans un corps physique. L’Esprit fait partie d’une autre dimension que la Tradition appelle « au-delà ». Donc au-delà du champ de conscience habituel en tant qu’âme incarnée dans un corps. L’Esprit est immortel et immatériel; nous le partageons avec d'autres. C’est l’Âme qui est individuelle et représente la somme du vécu personnel. Au moment de la mort, les éléments de l’Âme qui ont une importance (pensées, émotions, actes) pour l’Esprit, allant dans le sens qu’il avait décidé d’expérimenter, se joignent à lui. L’Esprit contient toutes les mémoires accu- mulées au fil du temps, depuis la création de l’univers. Il est ce que la Tradition appelle « mémoire akashique ». Le support de l’infor- mation est la lumière. C’est justement cette « Lumière » que perçoivent les personnes fai- sant une expérience de mort imminente. En biophysique, le camp de forme ou champ morphique appelé H3 est ce que la Tradition nomme « plan causal » et la religion « Saint- Esprit ».

Ce champ, émanant d’une autre dimension, est la matrice de tout ce qui existe, de tous les possibles. Dans notre vision des plans subtils, il devrait normalement exister encore deux autres champs, le « champ de conscience » ou « champ de mouvement », lié au plan spirituel, et le « champ unitaire » ou « champ de particule », lié au plan divin. Toute particule est un point d’unité qui se déplace en conscience dans un mouvement associé à une forme. L’Esprit n’est peut-être pas si éloigné de nous, il est peut-être à l’intérieur de chaque particule immortelle qui nous constitue. champ de forme = forme (ruban Moebius) champ de conscience = mouvement champ unitaire = particules l'Esprit et le champ unitaire ultime

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Article extrait du livre "Science et conscience de l'invisible" de Stéphane Cardinaux & Catherine Martin
 
13 janvier 2017

Pourquoi les gens sont les plus farouches defenseurs de la pensee dominante: Le conformisme social

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Pourquoi les gens se disputent toujours losrque l'on remet en cause la pensee dominante la réponse se trouve dans cette excellent documentaire cela va audelà deu simple conditionnement cest indetectable et terriblement efficace . Richard aimerait intervenir dans la réunion pour évoquer un problème qui lui tient à coeur mais une voix intérieure le su pplie de ne pas se mettre en avant, de ne pas se faire rema rquer... Milena , qui s'est - depuis toujours - déclarée hostile à ce qu'une femme ait le droit de se faire avorter, s'aperçoit qu'elle est enceinte. Or un enfant dans l'immédiat serait pour elle, une cata strophe... Rosine , pensant bien faire, a forcé ses enfants à manger. En lisant Alice Miller , elle en vi ent à se demand er si elle ne s'est pas vengée ainsi de ce que sa propre mère lui avait fait subir a utrefois En lisant " Les Héritiers " de Bourdieu et Passeron ,

Bob découvre le rôle d'instance de légitimation joué par le système scolaire dans la transmission héréditaire d es pr i- vilèges à l'intérieur des couches favorisées de notre société. Cette information le g ê- nerait peu s'il n'était tout à la fois militant syndical convaincu et professeur partic i- pant à ce titre à l'élimination des enfants des m ilieux défavorisés. J'aime bien ce que dit S. et je l'écoute avec plaisir, avec une certaine admiration même, jusqu'au moment où changeant de sujet, il prend une position tout à fait o p- posée à la mienne... D écoute toujours avec émotion les Quatre derniers lieder de Richard Straus s. En lisant une biographie du compositeur, D ap prend qu'il fut un musi cien officiel du IIIème Reich ... Resc apé des camps d'extermination, une telle information ne peut le laisser i ndifférent... Après avoir pendant 35 ans mené la vie frugale d'un curé de par oisse ouvrière, Luc découvre qu'il n'a plus la foi. Va -t-il choisir la sincérité et jeter le trouble parmi ses paroissiens, courir le risque d'un rejet violent par ces gens qui s ont maintenant sa seule famille ? Renoncer à son statut religieux, c'est aussi devoir trouve r un log e- ment, un nouvel emploi ...

D'autre part, prêcher pour un Dieu auquel il ne croit plus, justifier ce qui lui semble profondément choquant, devenir un mensonge vivant, cela lui semble tout à fait impossible... En 1960 , un journali ste c ommuniste français découvre , à l'occasion d'un voyage à l'Est, la formidable imposture des régimes soviétiques. Devait -il dire la vérité, dé- sespérer Billa ncourt et devenir pour ses amis et ses camarades, mais aussi pour ses employeurs , le renégat dont on s e détourne ? Devrait -il, pour survivre économiqu e- ment, chercher un emploi au Figaro, en somme passer à l'ennemi ? Il décida de se taire mais quelque chose s'était cassé à l'intérieur et il ne survécut que quelques a n- nées à sa terrible prise de con science... Harassé après 10 heures passées dans son atelier de chaudronnerie , Adolfo n'a pas supporté les pleurs de son fils et l'a giflé violemment. Le coup a réussi, mais Adolfo qui se veut un bon père, est maintenant mal à l'aise.

conflit entre valeur et but. J'ai évoqué plus hau t le cas assez banal de Milena. L a question du copiage dans les examens peut aussi nous fournir une illustration simple : SACHA qui sèche, peut, en louchant sur la copie de SARAH qui sait, trouver quelques idées et s'en t i- rer ; mais SACHA a des principes. S'il copie, il sera en dissonance avec ses princ i- pes . S'il ne copie pas, il sera en dissonance avec ses objectifs... Des deux côtés son mal est infini... Conflit entre deux loyautés C'est une situation familière pour les enfants déchirés entre des parents en conflit, ou sommés de dénoncer un cam arade... Parfois il s'ag it plutôt d'ambivalence : peur/attirance, amour/haine ou plus banalement affe ction/rancune... Parfois, notre territoire d'implication est divisé : Par exemple, les gens que nous aimons sont en conflit, ou bien les gens que nous estimons ne s'estiment pas ; o u bien encore nous admirons quelqu'un qui n'a que mépris pour un objet (livre, film , musique) qui nous a entho usiasmé. Ici encore les mésententes familiales peuvent fournir de r iches illustrations : outre les enfants déchirés évoqués plus haut, la figure la plus courante me semble celle qui écartèle un être humain lorsque le compagnon choisi (ou la compagne) et la mère ne s'acceptent pas. Parfois la fêlure est plus complexe et plus ou moins défin itive. Si je n'ai jamais senti un regard positif de mon paren t sur moi, puis -je m'estimer ? Et s i je n'ai pas d'estime pour moi -même 1 , puis -je estimer quelqu'un qui m'e stime ? Ces décalages, ces conflits, ces ambivalences, ces morcellements sont des v a- riantes du phénomène de dissonance et si nous y sommes attentifs, nous déco u- vrons que, plusieurs fois dans l'heure, nous sommes concernés .

Quand des personnes échangent fréquemment et de manière non défensive, les divergences tendent à s'estomper et la communication gagne en s écurité mais il n'y a pas que des avantages dans la mesure où les occasions de dissonances se restre i- gnent.. La tentation du mépris FRANTZ a choisi de deveni r professeur de maths par amour des maths. Il se r e- trouve enseignant des notions très élémentaires à des enfants faibles et peu mot i- vés... Va -t-il s'installer dans le m épris des élèves ? ou bien déplacer son intérêt vers un nouveau type de complexité et rech ercher pou rquoi les élèves ne comprennent pas? Amour et préjugé Al i est très amoureux de Célimène 1 et méprise les femmes qui ont eu de no m- breux amants Juliette lui dit que Célimène en a eu quelques diza ines. Comment réduire cette dissonance ? On peut en visager diverses v ariantes : 1- Ali renonce à son mépris pour les femmes qui ont choisi cette liberté et il peut ainsi continuer d'aimer Célimène . 2- Il rejette Célimène et préserve ainsi les principes qui lui f urent inculqués.

 

12 janvier 2017

Vidéos Rare L’immortel comte de Saint-Germain , a t'il decouvert le secret du temps .

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Je suis le comte de Saint-Germain et je traverse le temps et l’histoire pour apporter mon message aux hommes. Mon histoire est incroyable et pourtant elle est vraie. Des amis m’ont demandé de l’enregistrer afin que tout le monde connaisse la mission que je dois accomplir en France, en cette année 1972. Je ne cherche pas à vous convaincre. J’accomplis simplement ce que des forces mystérieuses pour vous me poussent à faire.

Nous sommes douze de par le monde venus du fond des temps. Dans quelques semaines, mon Maître par le savoir, Nicolas Flamel, viendra me rejoindre.

Maintenant écoutez… voici mon histoire.

une videos tres rare qui nous montre un homme  qui pretend etre celui qui a a crée les roses croix ,et qui detient des secrets incroyables , a vraiment le profil du parfait vampire , detenant   le secret de la creation de l'or et du voyage dans le temps celle de la transmigration de l'ame . Occultiste confirmé ,on pense a un  excentrique au debut mais plus on l'ecoute plus on se rend compte que ce qu'il dit est reel et il ne peut l'inventer a voir cest assez surprenant ,comme discours et image censurés qui avaient disparu ce comte de Saint-Germain n’ést pas seulement bon chimiste, mais aussi parfait alchimiste et détenteur d'un grand secret ce doc est a voir pour vous forger votre propre opinion

C’est un trait curieux du caractère humain que de considérer les étrangers et l’inconnu comme un danger. Ce trait rend l’homme soupçonneux et inquiet en face de tout nouveau venu qui ne se conforme pas au mode de penser et aux règles de conduite établis.

Lorsque le comte de Saint-Germain, parut en Angleterre, en 1745, il ne fut pas surprenant qu’un honorable Anglais conformiste comme l’était Horace Walpole, ait donné de lui le portrait suivant : « Il chante et joue du violon à merveille, il compose, il est fou et déraisonne. »

Certaines encyclopédies vont plus loin encore dans leur jugement sur ce personnage mystérieux et le traitent, simplement, « d’aventurier ». Mais il y a un abîme entre l’épithète dont on affuble un homme et l’étude objective de sa vie et de sa nature. La plupart des commentaires défavorables sur Saint-Germain ont des sources politiques.

Pour la police française, il fut un espion prussien. D’autres services secrets européens le soupçonnèrent d’être à la solde de la Russie ou des jacobites anglais. Toutefois, ainsi que l’écrivit Lord Holdernesse à Mitchell, l’ambassadeur d’Angleterre en Prusse : « Son interrogatoire ne fit apparaître aucune preuve matérielle. »

Voltaire, l’un des plus grands esprits qui aient illustré le brillant XVIIIe siècle, avait une opinion définitive sur le comte de Saint-Germain : « C’est un homme qui sait tout », disait-il.

Dans les Mémoires de mon temps qu’écrivit le prince Karl Von Hesse-Kassel, grand ami et disciple de Saint-Germain, il estime que le comte est « l’un des plus grands philosophes qui aient jamais existé  ».  [1]

Le comte Johann Karl Phillip Cobenzl (1712-1770), ambassadeur d’Autriche à Bruxelles, avait aussi une très haute opinion de Saint-Germain : « Il sait tout, disait-il et il montre une droiture et une bonté d’âme qui forcent l’admiration. » [2]

Notre incursion dans la vie de Saint-Germain aborde ses réalisations scientifiques, c’était un maître des sciences anciennes dont nous pouvons discerner les traces dans l’histoire et la légende.

Ce fut le maréchal de Belle-Isle qui présenta le comte de Saint-Germain à Mme de Pompadour et à Louis XV en 1749. Le roi s’ennuyait ; la marquise vit en cet étranger un moyen de le distraire. Le comte eut, sur l’alchimie, la science et autres sujets, plusieurs longs entretiens avec le roi et sa favorite.

Stéphanie-Félicité, comtesse de Genlis (1746-1830), pédagogue qui écrivit plus de 80 volumes et reçut une pension de Napoléon I, disait dans ses Mémoires (Paris, 1825),que Saint-Germain « était fort instruit en physique et grand chimiste ». « Mon père », ajoutait-elle, « très qualifié pour en juger, était sur ce point un grand admirateur de ses capacités. » [3]

CENSURÉ TRÉS RARE Le Comte de Saint Germain un homme etrange vampire ou occultiste

Saint-Germain, le grand alchimiste

Sans aucun doute, le comte de Saint-Germain n’était pas seulement bon chimiste, mais aussi parfait alchimiste. On lit dans le London Chronicle du 3 juin 1760 : « En toute justice nous pouvons dire que cet homme doit être considéré comme un étranger inconnu mais inoffensif, il a des ressources dont la provenance est inexplicable mais qui lui permettent de mener grand train. Venant d’Allemagne, il parvint en France avec la réputation éclatante d’un alchimiste qui possède la poudre secrète et, de ce fait, la médecine universelle. On murmura que l’étranger pouvait faire de l’or. Le pied sur lequel il vit paraît confirmer cette rumeur. »

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La collection de diamants et de pierres précieuses du comte augmentait encore sa réputation d’alchimiste. Le baron Charles-Henri de Gleichen, diplomate danois en France, publia dans Mercure étranger, Paris (1813), le récit des rencontres qu’il eut avec Saint-Germain. Au cours de l’une d’elles « il me montra », dit-il, « une quantité de gemmes et surtout des diamants de couleur, d’une grandeur et d’une perfection extraordinaires. Je crus voir les trésors d’Aladin, possesseur de la lampe merveilleuse ». [4]

De nombreux épisodes attestent l’habileté de Saint-Germain dans la transmutation des métaux. Lorsque le marquis de Valbelle lui rendit visite dans son laboratoire, l’alchimiste lui demanda une pièce d’argent de six francs. Après l’avoir enduite d’une substance noirâtre, il la soumit au feu ; quelques minutes plus tard, le comte retira la pièce du four et quand elle fut refroidie, elle n’était plus en argent, mais en or fin. [5]

Casanova relate une expérience semblable dans ses Mémoires : « Le comte me demanda si j’avais sur moi quelque monnaie. Je pris plusieurs pièces et les mis sur la table. Il se leva et sans me dire ce qu’il allait faire, prit un charbon ardent, le posa sur une plaque de métal et plaça une pièce de douze sols sur le charbon après avoir posé sur la monnaie un grain de poudre noire. Le comte alors souffla dessus et en deux minutes elle parut incandescente. “ Attendez, me dit-il, laissez-la refroidir. ” Elle refroidit presque instantanément. “ Prenez-la, elle est à vous ”, dit l’alchimiste. Je pris la pièce de monnaie et vis qu’elle était changée en or. » [6]

Casanova resta toutefois quelque peu sceptique sur cette transmutation, mais l’histoire est de celles qui méritent l’attention. Le comte de Cobenzl fut aussi témoin, chez Saint-Germain, de « la transmutation d’un morceau de fer en un métal aussi beau que l’or et au moins aussi propre aux travaux d’orfèvrerie ».

Lorsqu’un chapelain de la cour de Versailles demanda soupçonneusement à Saint-Germain s’il ne s’adonnait pas à la magie noire, celui-ci répliqua que son laboratoire ne comportait rien de surnaturel et qu’il était lui-même un chercheur sérieux dont les découvertes étaient déjà utiles à l’humanité.

Si la pierre philosophale servit à l’alchimiste à fabriquer de l’or et des diamants, elle lui permit aussi de confectionner une eau de Jouvence.

De nombreux écrits, issus de personnes ayant connu Saint-Germain, indiquent qu’il possédait un élixir dont il fit présent à certains, en de rares occasions.

Dans une lettre à Frédéric le Grand, Voltaire fait une allusion significative à la longévité du comte : « Il aura probablement, écrit-il, l’honneur de voir Votre Majesté au cours des cinquante prochaines années. »

L’examen des documents contemporains, lettres, mémoires, articles de presse, permettra peut-être de tirer une conclusion sur le pouvoir qu’eut Saint-Germain de conserver vigueur et jeunesse au-delà des limites assignées à l’homme.

Notre premier témoin, le baron de Gleichen (1735-1807) rapporte dans ses Mémoires qu’il a entendu « Rameau et une vieille parente d'un ambassadeur de France à Venise, attester avoir connu M. de Saint-Germain en 1710, quand il avait l’apparence d’un homme de cinquante ans ». Jean-Philippe Rameau (1683-1764) est le célèbre compositeur d’opéras et de ballets. [7]

De leur côté, le maréchal de Belle-Isle et Mme du Hausset décrivent deux scènes qui soulignent de façon typique l’intérêt que Saint-Germain avait suscité chez Mme de Pompadour par sa réputation de perpétuelle jeunesse. 

« — Vous prétendez donc avoir fabriqué un élixir de Jouvence ? dit la favorite.

—    Ah ! madame, répond le comte, toutes les femmes désirent l’élixir de jeunesse et tous les hommes convoitent la pierre philosophale ; les unes, la beauté éternelle, les autres, l’éternelle fortune.

—    Quel âge avez-vous ?

—    Quatre-vingt-cinq ans, peut-être !

—    Vous ne m’abuserez pas, monsieur de Saint-Germain, j’en saurai davantage sur vos prétentions, s’exclama la marquise. J’ai déjà démasqué maints imposteurs et charlatans.

—    L’homme qui est devant vous est votre égal, madame, risposta fièrement Saint-Germain. Avec votre permission, souffrez que je me retire. »

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L’âge de l’alchimiste fut une nouvelle fois discuté en 1758 et Mme du Hausset consigna le débat mot pour mot  [8] :  

« — Vous ne nous dites toujours pas votre âge, remarque la Pompadour, et vous vous donnez pour fort vieux. La comtesse de Gergy, qui était ambassadrice à Venise il y a cinquante ans, je crois, dit vous y avoir connu tel que vous êtes aujourd’hui.

—    Il est vrai, Madame, que j’ai connu Mme de Gergy il y a bien longtemps.

—    Mais suivant ce qu’elle dit, vous auriez plus de cent ans à présent !

—    Ce n’est pas impossible, dit le comte en riant, mais je conviens qu’il est possible que cette dame, que je respecte, radote.

—    Elle dit que vous lui avez donné un élixir aux effets merveilleux, elle prétend qu’elle a longtemps paru n’avoir que 24 ans. Pourquoi n’en donneriez-vous pas au roi ? questionna la marquise.

—    Ah ! madame, s’écria-t-il avec une sorte d’effroi, que je m’avise de donner au roi une drogue inconnue ! Il faudrait que je fusse fou ! »

Refusant de donner son élixir à Louis XV, Saint-Germain n’en prépara pas moins des crèmes de beauté très efficaces dont la Pompadour fut enchantée.

Chronologie, selon les sources de l'époque

Les réminiscences de Rameau et de Mme de Gergy placent notre alchimiste à Venise en 1710. A cette date, il paraît avoir environ cinquante ans. Il était donc né vers 1660 et en 1758, comme le disait la marquise, il frisait la centaine.

De 1737 à 1742, Saint-Germain est l’hôte très honoré du shah de Perse.

En 1745, l’auteur anglais Horace Walpole écrit à Mann résidant à Florence : « L’autre jour fut saisi un curieux homme qui vit sous le nom de comte de Saint-Germain. Il est à Londres depuis deux ans. »

Le prince Ferdinand Lobkowitz reçoit le comte à Vienne sous son toit au cours des années 1745-1746.

En 1749 il arrive à Paris sur l’invitation du maréchal de Belle-Isle qui, nous l’avons vu, l’introduit à la cour de Versailles.

En 1750, l’éditeur Walsh, de Londres, publie la musique pour violon composée par Saint-Germain, ce qui nous fournit encore une date précise pour établir la biographie du personnage. [9]

En 1756, le général Robert Clive, fondateur de la colonie britannique des Indes, rencontre Saint-Germain dans ce lointain pays.

comte_de_saint_germain_bustele plus incroyable cest que la statue a le meme regard que le personnage de 1960 sur la videos incroyable il ya une ressemblance indeniable ......le fait quil soit en communication en permanence avec des entités est la possibilité que ce soit qune coquille vide dans laquelle on reintegre l'EGO de st germain oui souvenez vous ce quarin ,le compagnon de lhomme qui vit plusieurs siecles et qui connait parfaitement toute la vie et les secret du mage ce serait la seul explication et le plus grand secret des roses croix c'est tout a fait possible avec des rites de transmigrations des ames que lon trouve chez les egyptiens et dans le livre des morts tibetain l'idee m'est venue en regardant la vidéos .....

Le comte réside à Saint-Pétersbourg en 1762 et prend part au coup d’Etat qui place la Grande Catherine sur le trône de Russie. A la fin de la même année, et en 1763, il est à Chambord, plongé dans ses expériences chimiques et alchimiques.

Sa trace est retrouvée à Berlin, en 1768, et l’année suivante, son passage est signalé en Italie, en Corse et à Tunis.

En 1770, il est l’hôte du comte Orlov lorsque la flotte russe est au mouillage à Livourne (Italie). Saint-Germain porte alors l’uniforme de général russe et les frères Orlov ont toujours parlé du rôle important qu’il joua dans la révolution de palais dont la Grande Catherine fut la bénéficiaire.

Durant les années 70, le comte séjourne en Allemagne où il participe aux activités des francs-maçons et rose-croix avec son protecteur, ami et disciple, le prince Karl de Hesse-Kassel.

Les registres de l’église d’Eckernfôrde, en Allemagne, renferment le procès-verbal suivant : « Décédé le 27 février, enterré le 2 mars 1784, celui qui se donnait le nom de comte de Saint-Germain et Weldon, sur lequel on n’a pas d’autres renseignements, a été inhumé dans l’église de notre ville. »

Le document paroissial qui ne dit pas où le comte était né n’indique pas davantage la véritable identité du « soi-disant comte de Saint-Germain ». Mais si nous nous référons à Rameau et à la comtesse de Gergy, il aurait eu 124 ans au moment de son décès !

Toutefois, un an après cette mort officiellement enregistrée, nous trouvons le mystérieux personnage participant à une réunion maçonnique ! Le Freimauer Brüderschaft in Frankreich insère cette notice : « Parmi les francs-maçons invités à la grande conférence de Wilhelmsbad le 15 février 1785, nous trouvons Saint-Germain et Saint-Martin parmi beaucoup d’autres. » [10]

La comtesse de Genlis, déjà cité plus haut, consigne un fait extravagant dans ses Mémoires - elle aurait rencontré le comte à Vienne en 1821 !

Peu après cette date, le comte de Châlons, ambassadeur de France à Venise, prétend également avoir tenu une conversation avec l’immortel Saint-Germain sur la place Saint-Marc.

Si, dans cette même Venise et d’après le témoignage de Mme de Gergy, le comte paraissait avoir la cinquantaine en 1710, nous pouvons calculer qu’en 1821 il aurait eu 161 ans !

Le grand âge et l’extrême verdeur du comte de Saint-Germain sont une réalité qui ne peut s’expliquer sans admettre l’hypothèse de la pierre philosophale. Le grand Voltaire aurait-il eu raison qui disait de l’alchimiste : « C’est un homme qui ne meurt jamais » ? [11]

La Très Sainte Trinosophie

L’unique manuscrit qui nous soit parvenu du comte de Saint-Germain est la Très Sainte Trinosophie dont l’original est à la bibliothèque de Troyes.

Le document renferme des illustrations symboliques et un texte hermétique. La section 5 contient quelques axiomes étranges :

« A peine étais-je parvenu à la surface de la terre, que mon conducteur invisible m’entraina plus rapidement encore, la vélocité avec laqu’elle nous parcourions les espaces aeriens ne peut être comparée à rien qu’a elle même; en un instant j’eus perdu de vue les plaines sur les qu’elles je dominais... j’avais observé avec étonnement, que j’étais sorti du sein de la Terre (...) La Terre ne me semblait plus qu’un nuage confus, j’étois élevé à une hauteur immense mon guide invisible m’abandonna je redescendis pendant un assez long tems je roulai dans l’espace; déja la terre se deployait a mes regards troublés (...) je voyois des globes rouler autour de moi, des terres graviter à mes peids. Etc... »

Sans trop d’imagination, le passage suggère un long vol spatial au cours duquel la Terre devient minuscule, ainsi qu’elle le parut aux équipages d’Apollo. Mais Saint-Germain dut aller plus loin que la Lune car il semble avoir atteint les planètes.

Transmutation, prolongement de la vie, voyage spatial, conquête du temps sont les frontières de la science et l’on peut admettre que le comte de Saint-Germain avait accès à la fontaine secrète du savoir.

Notes :

Bibliographie :

  • Nous ne sommes pas les premiers, Andrew Tomas, éd. Albin Michel, Paris, 1972.
  • Jean Mourat et Paul Louvet, St Germain le Rose-Croix immortel. Gallimard, Paris, 1934.
  • « Anecdotes of a Mysterious Stranger », in London Chronicle, 31 mai - 3 juin, 1760.
  • Jean Léclaireur : « Le secret du comte de Saint-Germain », in Le lotus bleu, nº 7, 27 septembre 1895.
  • La Très sainte trinosophie. Édition intégrale, Paris, Denoël, 1971.
  • Franz Graeffer. Kleine Wiener Memoiren, Wien, 1846.
  • Horace Walpole, Letters to Sir Horace Mann. London, 1833.

Table des illustrations :

  • 1) Le comte de Saint-Germain ? {Source inconnue}
  • 2) La seule et unique gravure représentant le comte de Saint-Germain, [ portrait gravé au burin par N. Thomas, en 1783 d’après une œuvre originale peinte à l’huile, introuvable à ce jour. La gravure a été reproduite en janvier 1785 par le « journal de Berlin » (Berlinirche Monatrchrift) sous le titre « Le Comte de Saint-Germain, célèbre Alchimiste » ]
  • 3) Page de titre des Mémoires de Madame Du Hausset.
  • 4) Buste du comte de Saint-Germain. Musée Nicolas Roerich, Moscou.
  • 5) La Très Sainte Trinosophie
  • http://www.inmysteriam.fr/personnages-enigmatiques/limmortel-comte-de-saint-germain.html
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